• il y a 2 ans
Avec Noam Leandri, Président du collectif “Alerte".

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Transcription
00:00 Alexis Poulin s'en réserve, l'invité.
00:03 - Et notre invité c'est Noam Landry du collectif Alerte. Bonjour. - Bonjour.
00:08 - Vous avez lancé l'alerte sur la hausse de la pauvreté
00:12 avec un appel de 34 fédérations, associations nationales de lutte contre la pauvreté
00:17 et l'exclusion parce qu'on voit que la pauvreté ne fait qu'augmenter dans notre pays.
00:22 l'INSEE a publié les chiffres en début de semaine, 9,1 millions de personnes en situation de pauvreté.
00:27 Un taux de pauvreté qui progresse de 0,9 points, ça veut dire 14,5% de la population qui est dans cette situation de pauvreté
00:34 avec l'inflation qui continue d'augmenter, le 115 qui est saturé pour l'hébergement d'urgence, aucun plan pour cet hiver.
00:41 Les banques alimentaires dont les Restos du Coeur qui avaient sonné l'alerte elles aussi
00:45 en début de rentrée, dès le mois de septembre.
00:49 Quelle est la situation aujourd'hui en France ? Est-ce qu'il y a de quoi s'alarmer ? Est-ce qu'aujourd'hui les pouvoirs publics
00:55 ont conscience de cette pauvreté galopante ?
00:58 Ecoutez, déjà vous dire, les chiffres que vous avez donné déjà sont terriblement inquiétants.
01:03 Alors je vous parlais en nombre de personnes, c'est 500 000 pauvres de plus sur une année.
01:06 500 000 personnes, vous vous rendez compte, il y a 3 millions d'enfants qui sont dans des familles pauvres, qui vivent dans des familles pauvres
01:12 compte tenu de la hausse des prix, de l'inflation,
01:14 du fait qu'il n'y ait pas de solution aussi pour se loger, pour se nourrir correctement.
01:19 C'est les associations qui sont obligées de répondre finalement à cette alerte, à ces besoins pressants.
01:24 Et c'est vrai qu'on a le sentiment que le gouvernement ne prend pas la mesure
01:28 de cette ambiance morose, de cette situation qui se dégrade.
01:33 Ça fait plusieurs mois qu'on tire la sonnette d'alarme, qu'on rencontre la première ministre, que j'ai rencontré également le président de la République.
01:38 Je lui ai dit "il faut faire quelque chose" et pour l'instant on a le sentiment
01:41 qu'ils n'en prennent pas du tout la mesure et qu'il n'y a pas de réponses qui sont à la hauteur des besoins.
01:45 C'est ça aujourd'hui quand même qui nous inquiète. Il n'y a pas eu une seule réaction du gouvernement suite à la publication de l'INSEE,
01:51 sauf Bruno Le Maire qui dit "on en a déjà fait beaucoup", Olivier Véran qui nous dit "on est en train de réduire le taux de chômage".
01:58 Sauf que ce qu'on constate c'est que le taux de chômage a cessé de diminuer.
02:03 Et que dans le même temps qu'on diminuait le taux de chômage, malheureusement la pauvreté a augmenté.
02:07 Donc ça veut dire que ce n'est pas la seule solution, c'est pas la solution miracle pour réduire la pauvreté.
02:11 Il y a un million de travailleurs pauvres, un million de personnes qui travaillent.
02:14 C'est aussi ce qu'on montre dans l'INSEE, dans les chiffres de la pauvreté, c'est qu'il y a de plus en plus de personnes qui sont en situation d'activité
02:19 qui malgré leur travail n'arrivent pas à sortir de la pauvreté. Donc c'est terriblement inquiétant.
02:23 - Oui c'est extrêmement inquiétant et on voit que les priorités du gouvernement, ça a été d'abord la réforme des retraites,
02:29 ensuite un débat en ce moment sur l'aide médicale d'urgence, l'assurance chômage, la réforme de l'assurance chômage pour limiter et diminuer l'assurance chômage.
02:38 Et maintenant le RSA sous condition avec des heures de travail ou du moins d'accompagnement vers le retour à l'emploi.
02:45 C'est un peu un disque rayé, c'est-à-dire que du côté du ministère des Solidarités, il y a eu un plan pauvreté qui a été présenté.
02:54 Qu'est-ce qu'il y avait dans ce plan et est-ce qu'il y a des pistes quand même intéressantes ?
02:57 - Il y a des pistes intéressantes. C'est en fait la poursuite du plan pauvreté qui avait été présenté en 2018 par Emmanuel Macron lui-même.
03:05 Là c'est la première ministre qui nous a présenté un plan de poursuite finalement il y a deux mois maintenant de ça.
03:09 Et il n'y a rien de très neuf dans ce plan à part peut-être qu'il y a un nouvel axe de travail qui consiste à dire
03:15 "attention la transition écologique, les enjeux écologiques vont conduire à des impacts sur les plus modestes et il faut qu'on en tienne compte".
03:20 Mais les solutions encore, elles ne sont pas sur la table.
03:22 Pour l'instant c'est plutôt on est d'accord sur le diagnostic, sur les problèmes, sur le fait qu'il faudrait faire des choses.
03:27 Mais en revanche on a un sentiment que les actions, ils n'ont pas changé de logiciel effectivement.
03:32 On est toujours sur le disque de 2018 et on continue comme si tout allait bien.
03:36 Alors que la preuve c'est que Lincey lui-même, un institut public rattaché à l'État, nous dit "la pauvreté a augmenté"
03:43 alors que soi-disant le plan pauvreté devait permettre d'éradiquer la pauvreté.
03:47 Donc il n'a non seulement pas réussi à diminuer mais en plus dans le même temps la pauvreté a augmenté.
03:51 C'est ça qui quand même montre que ce plan pauvreté n'est pas suffisamment efficace, pas suffisamment performant.
03:56 Il y a de très bonnes choses dedans mais ça n'est pas suffisant et donc c'est ça qu'on demande aujourd'hui au gouvernement.
04:01 Justement vous parlez de 2018, aujourd'hui c'est la date anniversaire des Gilets jaunes, le 17 novembre 2018
04:08 où cette révolte populaire avait commencé justement avec une mesure sur la transition énergétique, la taxe carbone
04:15 qui impactait fortement les ménages qui étaient déjà en situation de précarisation
04:22 ou qui étaient des travailleurs pauvres ou qui avaient du mal.
04:24 C'était l'alerte à cette époque-là pour dire "attention on va dans le mur, on ne peut pas continuer comme ça".
04:29 On voit que c'est pire qu'en 2018 aujourd'hui en termes d'inflation, en termes de nombre de personnes
04:35 qui sont tombées dans la précarité et la pauvreté depuis cette période.
04:39 Ce qui est inquiétant c'est de voir qu'il n'y a pas de réponse, pas de recul par rapport à ça
04:44 et pourtant on va continuer de parler de transition écologique.
04:47 On parle maintenant d'une prime pour une voiture électrique mais ça concerne seulement des ménages
04:51 qui peuvent encore se payer une voiture, ce qui nous est un luxe quasiment.
04:55 Tout à fait, je pense que la hausse des prix s'est amplifiée ces derniers temps avec la crise ukrainienne
05:02 notamment et ce qu'on a constaté déjà à l'époque des gilets jaunes,
05:06 c'est-à-dire qu'il y avait une forte inflation notamment sur l'essence, sur les carburants.
05:09 Aujourd'hui on est dans la même situation où les prix de l'énergie ont explosé
05:13 où d'autres coûts aussi, les coûts de l'alimentation etc. ont explosé.
05:17 J'ai très peur effectivement qu'on se retrouve avec un nouveau phénomène de gilets jaunes
05:19 à moins qu'aujourd'hui aussi les gens sont complètement dépités et n'ont même plus envie de se battre.
05:24 Ils se disent "il faut qu'on attende la fin du quinquennat".
05:26 Moi je n'ai pas envie de me dire que pendant trois ans il ne va rien se passer.
05:28 Au contraire, moi j'ai espoir qu'on arrive à convaincre le gouvernement,
05:32 les pouvoirs publics, les acteurs locaux aussi.
05:34 Les pouvoirs publics locaux ont une capacité à agir,
05:37 qu'on arrive à les convaincre qu'ils puissent y avoir des activités.
05:39 Moi je prends l'exemple d'un député en Indre-et-Loire, Charles Fournier,
05:43 qui accueille dans sa permanence des familles à la rue.
05:45 Ce n'est pas acceptable d'avoir encore 3 000 enfants qui dorment à la rue ce soir.
05:50 Et ça, ça veut dire qu'on a les moyens.
05:52 On est dans un pays très riche. Pendant la crise Covid,
05:54 on a accumulé 150 milliards d'euros d'épargne.
05:56 Les plus aisés de la population française ont accumulé des centaines de milliards d'euros d'épargne.
06:01 On a des dividendes importants, un résultat des entreprises, des plus-values etc. qui existent.
06:08 Et donc on peut puiser dedans aussi.
06:10 Ce n'est pas la charité qu'on demande.
06:12 Si vous regardez le film de l'Abbé Pierre en ce moment qui tourne
06:14 et qui cartonne sur les écrans dans les cinémas, allez-y,
06:16 vous verrez, il interdisait à ses compagnons d'aller faire la charité, d'aller faire la manche.
06:21 Ce qu'il faut, c'est trouver des solutions pérennes
06:23 pour réduire de façon structurelle la pauvreté et non pas des mesurettes.
06:27 Par exemple, moi je salue l'idée du gouvernement d'attribuer un chèque de Noël aux familles monoparentales.
06:32 Très bien, mais ce n'est pas que pour les familles monoparentales,
06:34 c'est pour toutes les familles pauvres.
06:35 Elles devraient toutes avoir 200 euros à Noël pour pouvoir payer des cadeaux,
06:39 pour pouvoir se nourrir, se loger correctement.
06:42 Ce n'est pas juste à Noël, ça devrait être toute l'année,
06:44 qu'on empêche d'être dans la pauvreté lorsqu'on est dans une famille nombreuse.
06:48 Aujourd'hui, ce que nous montre l'INSEE dans sa dernière publication de mardi,
06:51 c'est que c'est essentiellement les familles nombreuses qui ont le taux de pauvreté à augmenter le plus rapidement.
06:55 5% de plus de pauvreté pour ces familles nombreuses de 3 enfants ou plus.
06:59 Donc il faut les aider aujourd'hui et pas que les familles monoparentales.
07:02 Oui, toutes les familles qui ont des difficultés.
07:05 Mais la crise Covid aussi a précipité dans la pauvreté de nombreux ménages.
07:09 Cet arrêt de l'économie, ce confinement, et puis le quoi qu'il en coûte qui s'arrête au bout d'un moment,
07:15 ça a été une catastrophe, socialement.
07:18 Ça a été une catastrophe, socialement, mais néanmoins, à ce moment-là,
07:21 avec le quoi qu'il en coûte, avec cette prise de conscience, cette mobilisation générale,
07:25 finalement, la pauvreté avait diminué en 2020.
07:27 C'est un paradoxe de ce que nous montre l'INSEE, ce que nous avait déjà dit l'année dernière l'INSEE.
07:32 En 2020, il y a eu une légère baisse de la pauvreté parce qu'on a mis les moyens.
07:35 On avait dans cette période du quoi qu'il en coûte, on a arrêté de regarder le taux de déficit public
07:39 et on s'est intéressé plutôt à la situation des gens pour essayer de résoudre leurs problèmes.
07:43 Et donc, on a trouvé des solutions, on les a aidés, on les a soutenus,
07:46 et ça a permis d'éviter, effectivement, un accroissement de la pauvreté,
07:48 comme on pouvait le craindre à ce moment-là.
07:50 Alors, tout n'est pas parfait dans la situation de tout le monde, évidemment,
07:53 mais en tout cas, ça a permis de le compenser.
07:55 Moi, je voulais revenir sur le fait qu'on est à cinq ans après les Gilets jaunes
08:00 et qu'on parle aujourd'hui beaucoup de transition écologique.
08:02 On voit qu'aujourd'hui, c'est un sujet important.
08:05 On veut créer des eaux d'affaires d'émission dans les grandes agglomérations
08:08 qui interdiront les véhicules polluants.
08:10 On va réduire l'artificiation des sols, c'est-à-dire qu'on ne va pas pouvoir
08:13 construire des maisons pas chères sur des terrains agricoles,
08:16 comme on l'a longtemps fait.
08:17 On ne va plus pouvoir installer, peut-être, de chaudiers rogasses chez soi.
08:20 On va bientôt peut-être plus pouvoir non plus louer des passoires énergétiques.
08:24 Donc, tout ça, ça a un impact important, notamment pour les plus modestes,
08:27 qui sont les premiers à impacter et subissent, d'une certaine manière, une double peine.
08:30 C'est-à-dire que ce sont ceux qui polluent le moins,
08:32 qui émettent le moins de gaz à effet de serre, qui consomment le moins,
08:34 parce qu'ils sont sobres par nature, parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'argent,
08:37 en même temps, ce sont ceux qui vont subir les premières conséquences
08:40 de cette dérive climatique, de la pollution de l'air,
08:43 qui atteint leur santé, qui, également, vont être les premiers à perdre les emplois,
08:48 qui seront délocalisés ou qui seront fermés.
08:50 Je pense à la construction de véhicules thermiques.
08:52 En France, on a des fleurons de la construction de voitures,
08:55 des constructeurs auto, mais ce sont toutes ces usines
08:58 qui risquent de fermer prochainement, et on n'a pas d'alternative.
09:01 Et pour ces bassins d'emploi rentiers, qui risquent d'être impactés,
09:04 un peu comme les bassins miniers dans le passé,
09:07 lorsqu'on a fermé les mines de charbon.
09:09 Là, aujourd'hui, on a le sentiment qu'il n'y a pas de solution qui leur sont proposées.
09:12 On voit qu'on va foncer dans un mur,
09:14 alors ce n'est pas tout de suite, ce n'est pas demain,
09:16 ça va être dans 5, 10, 15, 20 ans peut-être,
09:19 mais on a le sentiment que les mesures qui sont aujourd'hui proposées
09:22 ne sont pas à la hauteur.
09:23 On a besoin de savoir vers quel métier il faut accompagner les gens,
09:27 mais un par un, et pas se dire, on va créer un jour, peut-être, une usine quelque part,
09:31 mais on verra demain, et on laisse les entreprises se débrouiller.
09:34 Il y a besoin de planification, il y a besoin que des pouvoirs publics
09:37 et des préfets aient la planification des transactions écologiques.
09:41 On a besoin également que pour les véhicules dont il va falloir se passer bientôt,
09:45 qu'il y ait des vraies alternatives.
09:47 Prenons le cas du véhicule électrique à 100 euros par mois,
09:51 qui est proposé aujourd'hui, qui était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron.
09:54 On sait très bien que ce ne sont pas les classes les plus modestes
09:56 qui vont pouvoir avoir un véhicule électrique à 100 euros par mois, c'est énorme.
09:59 Vous savez, le seuil de pauvreté, il est à 1100 euros par mois.
10:02 Donc, ça fait déjà presque 10% de votre revenu que vous consacreriez à votre voiture.
10:06 C'est énorme.
10:07 C'est impossible.
10:08 C'est énorme. Ce sont les classes moyennes.
10:09 Effectivement, pour elles, ça permet d'avoir une alternative,
10:11 lorsqu'on est classe moyenne, d'avoir cette alternative avec le véhicule électrique à 100 euros.
10:14 Mais en réalité, les plus pauvres, ils sont très peu à avoir un véhicule.
10:17 Il y a presque la moitié des pauvres qui n'ont pas de véhicule.
10:19 Donc, ça veut dire qu'il faut investir plutôt dans les transports en commun,
10:22 ou dans des alternatives aussi.
10:24 Pourquoi pas de l'autopartage qui pourrait être un peu plus solidaire.
10:26 Aujourd'hui, il n'y a pas de tarification sociale de l'autopartage.
10:29 Si vous prenez un véhicule en autopartage, c'est le même tarif que vous soyez millionnaire,
10:33 comme le patron de Carrefour, dont il y a eu un très bon reportage hier
10:37 qui lui montrait ses revenus très élevés, 9 millions d'euros.
10:41 Ça fait quand même 6 siècles, 6 siècles de SMIC.
10:44 C'est-à-dire qu'on pourrait payer pendant des centaines d'années des SMICards.
10:47 Ce n'est pas le patron le plus payé du CAC 40.
10:49 Ce n'est pas le plus payé, en plus.
10:50 Non, mais c'est ça qui est terrible.
10:52 C'est-à-dire que pas de volonté politique de lutter sérieusement contre la pauvreté,
10:57 pas de plan à long terme, avec des objectifs quand même climatiques
11:01 qui vont être terribles pour les gens qui sont déjà dans la pauvreté.
11:05 Que propose le collectif ALERT très concrètement au pouvoir public ?
11:08 Quel est l'état du dialogue actuellement ?
11:10 Et qu'est-ce qui est sur la table ?
11:11 Écoutez, nous, notre prochaine étape de travail, ça va être le mois prochain.
11:16 On va remettre un rapport sur ce que pourrait être une planification écologique
11:19 qui serait solidaire et juste, équitable.
11:21 Donc on a l'intention de le remettre à la présidente de l'Assemblée nationale,
11:25 Yael Broun-Pivet, qui a accepté de nous recevoir dans quelques jours.
11:28 Donc on va lui remettre ses propositions.
11:30 Elles sont de tout ordre.
11:31 D'abord sur la question du logement,
11:33 comment est-ce qu'on arrive à faire cette rénovation énergétique massive
11:35 pour réduire la facture d'énergie des plus modestes, mais pas seulement,
11:39 mais notamment des plus modestes, leur permettre de pouvoir faire des économies
11:42 sur l'énergie et de vivre confortablement.
11:45 Donc ça, ça veut dire jouer sur le reste à charge,
11:47 aujourd'hui qui reste encore malheureusement trop important.
11:49 Une fois que vous avez déduit les aides,
11:51 il y a encore un reste à charge trop important
11:53 par rapport aux revenus des plus modestes.
11:55 Il faut aller les chercher, les accompagner.
11:56 Ce n'est pas tout de leur dire "il y a des aides, débrouillez-vous".
11:58 Il faut aussi savoir quels bons travaux faire à quel moment.
12:01 Deuxièmement, sur les mobilités, on ne veut pas que les aides et feux,
12:04 ces fameuses aides à faible émission, deviennent des zones à forte exclusion
12:07 pour les plus modestes.
12:09 Et donc on propose qu'il y ait un soutien très fort au transport en commun,
12:14 notamment parce que les plus pauvres utilisent les transports en commun,
12:16 mais par contre, ils ne recourent pas aux tarifs sociaux.
12:18 En réalité, un quelqu'un de modeste préfère acheter son ticket à l'unité
12:21 plutôt que de bénéficier d'une tarification sociale
12:24 parce qu'il n'a pas de quoi avancer les 20 euros.
12:27 Il n'y a pas beaucoup d'informations aussi sur les aides.
12:29 Et puis c'est compliqué, il faut fournir des pièces justificatives,
12:31 il faut aller faire la queue,
12:32 et puis il faut se débourser tout de suite 20 euros,
12:35 alors que quand vous achetez un ticket à l'unité,
12:36 c'est peut-être 1 ou 2 euros à chaque fois.
12:39 Aujourd'hui, il y a un fort taux de non-recours.
12:41 Donc finalement, la gratuité des transports en commun,
12:42 peut-être aussi une solution qui permettrait de faciliter l'accès
12:46 aux transports en commun pour les ménages.
12:48 En tout cas, il y a de plus en plus de villes qui l'expérimentent,
12:50 le pratiquent, et je pense qu'effectivement, ça va dans le bon sens.
12:53 Donc on soutient ce genre de démarches.
12:54 Il y a une tarification sociale de l'eau aussi,
12:56 qui avait été annoncée par Emmanuel Macron.
12:58 On attend d'en voir un peu la couleur, j'ai envie de vous dire,
13:00 même si l'eau est translucide.
13:02 Et c'est vrai que ça serait une très bonne idée,
13:05 et on l'appelle de nouveau, mais pas dans 2 ans, pas dans 3 ans.
13:08 Mais maintenant, ça permettrait effectivement
13:10 que tout le monde ait accès à cette ressource en eau
13:12 qui devient de plus en plus rare.
13:13 Aujourd'hui, j'ai l'impression que ce qui est sur la table,
13:15 c'est uniquement de taxer, de pénaliser davantage
13:17 les gros consommateurs d'eau.
13:18 Mais nous, on pense aussi qu'on devrait avoir peut-être
13:20 les premiers mètres cubes d'eau gratuits pour tout le monde,
13:22 de façon à avoir une forme de progressivité du prix.
13:25 C'est-à-dire que les premiers sont gratuits,
13:26 puis après, petit à petit, plus vous en consommez,
13:28 plus ça serait cher.
13:29 Ça permettrait aussi de donner un signal prix positif
13:32 et de donner l'accès à tous à une quantité d'eau suffisante.
13:35 - Et est-ce qu'il y a des rendez-vous qui sont déjà pris
13:38 avec le président de la République, la première ministre
13:40 ou les différents ministères, notamment celui des Solidarités ?
13:43 - Écoutez, la première ministre, lorsqu'elle nous a présenté
13:45 son pacte des Solidarités, le nouveau plan sur l'eau pauvreté
13:48 au mois de septembre, elle nous a dit qu'elle nous reverrait
13:50 trop mas plus tard.
13:51 Donc on attend à nouveau d'être invité.
13:53 Bon, c'est vrai que généralement, on est invité trois jours avant.
13:55 Donc on a pris l'habitude de ne pas trop se pré...
13:58 de prendre d'anticipation sur ces dates.
14:02 Le président de la République a aussi l'intention
14:03 de réunir un nouveau Conseil National de l'Eurofondation,
14:05 auquel je siège, au nom des associations de Solidarités.
14:08 Et donc, ça devait se tenir avant la fin de l'année.
14:10 Je ne sais pas, vu le succès d'autres rencontres,
14:12 comme à Saint-Denis, s'il renouvelera aussi les rencontres
14:15 du Sénère. Mais en tout cas, moi, je souhaite que ça puisse
14:17 être un espace de dialogue où on peut à nouveau lui signaler,
14:21 lui faire appel sur ces enjeux aujourd'hui de la pauvreté,
14:24 comme j'ai pu le faire par le passé.
14:26 Mais je dois reconnaître que, pour l'instant, j'ai plutôt été déçu,
14:29 parce que je lui avais passé un appel salonnel en septembre,
14:32 à révaloriser les minima sociaux, qui sont sous-indexés
14:35 par rapport à l'inflation. C'est-à-dire que l'inflation
14:36 est de 5 %, les minima sociaux ont monté seulement d'un point et demi
14:39 de pourcentage. Donc, ça veut dire qu'il y a une perte
14:41 de pouvoir d'achat très importante pour ceux qui touchent
14:43 des allocations de logement, des allocations familiales,
14:46 le RSA ou même le minimum vieillesse.
14:49 Tout ça est largement inférieur à l'inflation, et donc,
14:51 il y a besoin de l'anticiper dès le 1er janvier.
14:53 C'est ce qu'on demande, alors que c'est prévu que pour avril.
14:56 On voudrait que, dès le 1er janvier, le niveau de l'inflation
14:59 soit appliqué à ces minima sociaux, à ces prestations familiales,
15:02 ces prestations sociales, parce que sinon, on sait qu'il y a
15:05 200 000 personnes qui risquent de rester dans la pauvreté
15:08 à cause, justement, de cette sous-évaluation
15:11 des minima sociaux et des prestations familiales.
15:14 Et du poids de l'inflation. Merci.
15:15 Merci beaucoup, Noam Léandri, du collectif...

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