Place publique - Comment améliorer les déplacements des piétons à Bruxelles ?

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00:00 [Générique]
00:06 Vous écoutez Arabelle, il est 19h dans un instant.
00:08 Place publique, mais tout d'abord place à l'info.
00:10 [Générique]
00:13 19h20, place publique sur Arabelle.
00:16 [Générique]
00:19 Bonsoir à toutes et à tous, Nicolas De Wallens avec vous.
00:22 Heureux de vous retrouver.
00:23 Soyez les bienvenus dans Place publique.
00:25 Chaque jeudi, entre 19h et 20h, nous nous intéressons
00:28 aux grandes questions politiques et sociétales.
00:30 La marche est le premier mode de déplacement à Bruxelles.
00:34 Quelles sont vos difficultés au quotidien pour vous déplacer
00:37 dans notre capitale ?
00:38 Comment améliorer les déplacements des piétons à Bruxelles ?
00:41 C'est la question que je vous pose ce soir.
00:44 J'attends vos appels au 078 077 088
00:49 et je lis vos SMS au 0488 106 800.
00:53 Comment améliorer les déplacements des piétons à Bruxelles ?
00:56 C'est aussi la question que je pose à mes invités.
00:59 Isabelle Potier, députée du groupe Écolo-Parlement bruxellois,
01:02 vous représentez la ministre Elke van den Brand, bonsoir.
01:05 - Bonsoir.
01:06 - Mathieu Pillois, échefin de la mobilité à Odeurghem, bonsoir.
01:09 - Bonsoir.
01:10 - Bart Doent, échefin de la mobilité à la ville de Bruxelles, bonsoir.
01:13 - Bonsoir.
01:14 - Et Arne Robbe, responsable politique piétonne de la plateforme Walk, bonsoir.
01:19 - Bonsoir.
01:19 - Soyez les bienvenus. Place publique commence maintenant.
01:22 [Générique]
01:24 Jusqu'à 20h, Place publique sur Arabelle.
01:28 - Soyez les bienvenus dans Place publique.
01:32 Ce soir, nous parlons donc des déplacements des piétons à Bruxelles.
01:36 Selon les résultats du premier baromètre piétons belge,
01:40 ils ne sont pas vraiment satisfaits de leurs conditions de déplacement à pied.
01:44 13 500 piétons ont participé à cette enquête
01:48 financée par le service public fédéral mobilité et transport.
01:52 En toute transparence, j'ai également invité les bourgmestres de Saint-Josthenot
01:57 et Molenbeek-Saint-Jean, les deux communes bruxelloises à la traîne de ce classement.
02:02 Et vous constatez que Myrkir et Catherine Mouraud sont absents de ce plateau.
02:08 Arne Robbe, vous êtes responsable politique piétonne de la plateforme Walk,
02:12 association de promotion de la marche et de défense des piétons.
02:16 J'imagine que ces résultats, ces chiffres, ces conclusions ne sont pas une surprise pour vous.
02:22 Non, clairement, ce n'est pas vraiment une surprise.
02:24 C'est ce qu'on voit aussi sur le terrain.
02:27 On note dans notre baromètre clairement une grande disparité entre les communes
02:31 plutôt de la première couronne et de la seconde couronne où les résultats sont meilleurs.
02:36 Donc voilà, nous, on a l'occasion de faire souvent des marches exploratoires avec des piétons.
02:41 Et les retours qu'on a sont un peu les mêmes que ceux du baromètre.
02:44 Et donc, en effet, la situation, elle est assez représentative.
02:49 Isabelle Potier, je rappelle que vous représentez ce soir la ministre de la mobilité bruxelloise,
02:54 Elke van den Brandt.
02:56 Sa juste note est évidemment à la traîne.
02:58 En tête du classement parmi les meilleures communes bruxelloises à prendre soin des piétons,
03:03 c'est Odeurghem qu'on retrouve.
03:05 Comment la ministre de la mobilité a-t-elle reçu ces chiffres et ces conclusions ?
03:09 Avec beaucoup d'intérêt, bien entendu, parce que c'est important d'avoir un outil d'évaluation
03:13 afin de pouvoir mettre en œuvre des politiques.
03:16 Alors, il faut savoir que le piéton, malheureusement, a longtemps été le parent pauvre des politiques de mobilité.
03:22 Parce que de la fin des années 50 à la fin des années 2010, je dirais,
03:27 on a vraiment aménagé la ville pour la voiture.
03:30 Ce qui comptait, c'était avant tout la fluidité du transport automobile.
03:35 Et on le voit bien avec des aménagements récents, comme l'aménagement de la place Rogier, par exemple,
03:40 où d'un côté, les trottoirs et les pistes cyclables sont vraiment portions congrues.
03:45 Et c'est seulement depuis cette législature, en fait,
03:49 que la région applique, à travers le plan Good Move et à travers tous les aménagements,
03:54 ce qu'on appelle le principe STOP.
03:57 Et le principe STOP prévoit qu'on conçoive les aménagements,
04:01 d'abord pour le piéton, puis pour le cycliste, puis pour les usagers de transport public,
04:06 et in fine pour les voitures.
04:08 Et donc, c'est très important pour la ministre et pour la région
04:11 d'avoir cet outil d'évaluation objectif,
04:15 qui porte sur un grand échantillon de la perception,
04:20 de la qualité de l'espace public, des trottoirs, par les Bruxellois et les Bruxelloises.
04:26 Je vois que Barthes donne des chevins de la mobilité à la ville de Bruxelles.
04:29 Souhaite déjà réagir à ce que vous dites ?
04:31 Je suis tout à fait d'accord que, ici, les villes, on hérite un passé.
04:37 Et donc un passé où la politique était complètement différente.
04:41 Et ici, bien sûr, d'avoir un bulletin de 10,1 sur 20,
04:48 bon, voilà, c'est pas agréable de retourner à la maison et dire
04:51 "Ah, j'ai bossé comme un dingue, j'ai étudié les nuits, des nuits blanches pour réussir,
04:56 et puis bon, 10,1, voilà, bien sûr, j'étais pas content".
05:00 Mais c'est pas ça, ici, je pense qu'il est important, c'est que maintenant, on a une base.
05:04 On a une base. De départ, ça n'a jamais été fait, une enquête comme ça.
05:09 Et je pense qu'il serait intéressant, plus intéressant de comparer
05:13 Auderghem et la ville de Bruxelles, parce que c'est presque comparer des pommes et des poires.
05:19 C'est de voir, après un an, deux ans, comment ça évolue.
05:22 Parce qu'à la ville de Bruxelles, la ville a fort changé.
05:25 Je venais ici en vélo et c'était longtemps que je passais en Scarbée.
05:30 Les communes changent, il y a vraiment cette politique.
05:33 Il y a des communes qui s'inscrivent complètement dans ce politique de "good move",
05:38 d'application de principes SOP, mais oui, il y a encore beaucoup de boulot à faire.
05:42 - Alors, ce qui a changé, a amélioré, où les succès de vos communes,
05:46 vous allez pouvoir les partager ce soir avec nous.
05:49 Comment améliorer les déplacements des piétons à Bruxelles ?
05:52 J'attends vos appels au 078 077 088 et je lis vos SMS au 0488 106 800.
05:59 [Musique]
06:16 - Move on, c'était Puggy. Chaque jeudi soir, on termine la journée ensemble avec Place Publique.
06:21 [Musique]
06:30 - Comment améliorer les déplacements des piétons à Bruxelles ?
06:33 C'est la question que je vous pose et que je pose à mes invités.
06:36 Mathieu Pillois, vous êtes échefin de la mobilité à Odergem.
06:40 Odergem obtient la meilleure note de ce premier baromètre piéton avec 12,4/20.
06:46 Comment expliquez-vous ce résultat ?
06:48 - Tout d'abord, je fais comme les autres invités.
06:52 Je pense que c'est une bonne base et ça permet d'avoir quelque chose d'un peu objectif,
06:56 qui nous permet aussi de nous situer.
06:59 Je pense que c'est très encourageant d'avoir bien évidemment plus que la moyenne et d'être premier,
07:03 mais ça ne veut pas dire qu'on doit tout arrêter maintenant et qu'il n'y a plus rien à faire
07:06 et qu'on doit se reposer sur nos lauriers, il y a encore beaucoup à faire.
07:09 Je pense que clairement, à Odergem, c'est que depuis maintenant quelques années,
07:14 en tout cas depuis le début de la législature, on s'est dit,
07:16 on va mettre un vrai focus sur le piéton.
07:18 L'objectif, c'était vraiment de se recentrer sur lui.
07:21 Et donc, on a tout de suite commandé une étude indépendante par un bureau indépendant
07:25 pour faire l'état des lieux objectifs.
07:28 Je dirais cette fois-ci, ne pas être dans le sentiment des personnes,
07:30 mais être sur les points noirs et les points améliorés,
07:34 qui va nous permettre d'orienter nos budgets.
07:36 Et donc, on a permis de savoir là où on devait intervenir prioritairement,
07:41 les points les plus noirs de la commune
07:43 et ce qui nous a permis de dégager des budgets en conséquence aussi.
07:46 On a quasiment un tiers du budget extraordinaire de notre commune,
07:50 c'est pour la rénovation des voiries.
07:53 Et donc, on a vraiment une énorme masse budgétaire qui va dans cette optique-là.
08:00 - Ça, c'est pour le budget.
08:01 Quelle est la stratégie pour les piétons à Odergem ?
08:04 - Il y a différentes stratégies.
08:06 La première stratégie, c'est lorsqu'on fait des rénovations de voiries de façade à façade,
08:10 c'est bien évidemment d'augmenter la largeur des trottoirs
08:13 et de permettre une largeur qui soit la plus agréable possible.
08:18 Ensuite, il y a les réparations des trottoirs.
08:21 Là, c'est travailler à la fois de manière ponctuelle,
08:23 dès qu'on a quelqu'un qui nous dit qu'il y a un point dangereux,
08:26 c'est de pouvoir directement aller intervenir et de remettre le trottoir en état.
08:30 C'est travailler sur les trottoirs qui ne sont pas dans une rénovation globale,
08:35 mais plutôt qui correspondent déjà aux règles urbanistiques,
08:37 qui n'ont pas trop de problèmes, mais qui doivent quand même être rénovés.
08:40 C'est pouvoir les rénover aussi assez rapidement.
08:43 Et puis, c'est travailler sur les obstacles.
08:44 C'est de dire, il faut un travail sur, par exemple, les trottinettes, etc.
08:48 Il y a un vrai travail qui est en fin et qui arrive petit à petit à être vraiment mené,
08:52 c'est de travailler sur l'éclairage public, la visibilité du piéton.
08:57 Nous, ici, cette année, par exemple, on a dégagé un budget pour permettre
09:02 de mettre en fluorescence l'ensemble des passages pour piétons au niveau des écoles, etc.
09:08 Pour que le soir et, par exemple, surtout en hiver comme maintenant,
09:11 quand les enfants arrivent à l'école ou partent de l'école,
09:13 eh bien, on voit beaucoup mieux les passages piétons.
09:16 Et ils soient beaucoup plus rendus visibles pour tous les autres utilisateurs.
09:19 Donc, c'est des choses comme ça.
09:21 Parfois, c'est des très petites choses, mais qui améliorent très vite
09:24 les conditions des piétons dans la commune.
09:27 - Rob Arn, je rappelle que vous êtes responsable politique piétonne de la plateforme WOLK.
09:32 Comment ça se fait que ça fonctionne bien au Deurguay,
09:34 mais que ça ne fonctionne pas aussi bien dans d'autres communes de la région ?
09:38 - On l'a dit tantôt, il y a aussi un héritage.
09:42 Au Deurguay, il y a plus de places, il y a plus de verdure, plus d'accès à des espaces verts.
09:47 Et donc, c'est pour ça aussi que d'autres communes de la deuxième couronne
09:52 obtiennent un meilleur score.
09:53 Clairement, les gens ont beaucoup plus des accès agréables, sécurisés pour marcher.
09:59 Et donc, ça, ça explique vraiment la différence.
10:03 - Voilà, clairement, à Bruxelles, le plus grand problème qu'on voit,
10:06 c'est les encombrements des trottoirs.
10:07 C'est le fait de considérer le trottoir comme le déversoir de la voirie
10:11 et de faire en sorte que tout ce qui est nécessaire au fonctionnement de la voirie
10:14 aille sur le trottoir.
10:15 Et ça, c'est un vrai problème.
10:17 Et c'est aussi ce qui ressort de notre baromètre.
10:19 On voit, le premier problème pour les Bruxellois, c'est clairement l'encombrement.
10:23 C'est tous les obstacles qu'on trouve sur le trottoir.
10:26 - Et justement, concernant les encombrements et les poubelles à Bruxelles,
10:29 c'est une des émissions Place Publique que vous pouvez réécouter en podcast
10:33 sur arabelle.fm.
10:35 Barthes, Donde, vous êtes échevant de la mobilité à la ville de Bruxelles.
10:38 Bruxelles se place quatrième du baromètre avec 10,1 sur 20.
10:43 C'est un résultat décevant, non ?
10:45 - Effectivement, oui, oui.
10:46 Mais pas étonnant, parce qu'on sait qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.
10:52 Pourquoi décevant ?
10:53 C'est parce qu'on a quand même énormément investi
10:55 et on doit continuer à investir.
10:57 On a le Pithonnier, boulevard Anspach,
11:00 avant boulevard 4 voies pour les voitures.
11:03 Maintenant, c'est un grand espace pour les piétons.
11:07 Et maintenant, on est en train de faire boulevard Haldemax.
11:11 Aussi, on a élargi la zone piétonne pour englober aussi la place de Brocaire.
11:17 Même les petites rues Olivier-Tenhove aussi intégrées là-dedans.
11:21 Il y a le projet aussi pour la rue Saint-Catherine qui va bientôt être finalisé.
11:26 Et donc, il y a énormément de projets,
11:28 mais il y a aussi énormément de gens, de piétons.
11:31 Il y a la problématique des trottinettes, chose qu'on est en train de régler.
11:36 Et pour un peu continuer sur ce que Rob disait par rapport à la place pour les piétons
11:43 et les encombrements sur les trottoirs.
11:46 Donc là, c'est peut-être une petite mesure, mais très importante.
11:49 Avant, les arces au vélo se trouvaient sur le trottoir.
11:53 À la ville de Bruxelles, on a décidé de ne plus les mettre sur le trottoir,
11:56 mais de les mettre dans le banc de stationnement,
12:00 stationnement voiture, mais de dire, oui, c'est aussi un stationnement,
12:03 c'est le stationnement vélo.
12:04 Du coup, le trottoir qui est parfois juste 1,50 mètres,
12:07 est libéré pour pouvoir marcher en plus de confort.
12:15 Et où on a mis ces arceaux, c'est aussi devant les passages piétons, par exemple.
12:20 Donc Mathieu disait, voilà, on va éclairir les passages piétons.
12:27 Ce que nous, on fait en plus, c'est faire en sorte que les piétons sont bien visibles.
12:31 Et ça, c'est, je pense, aussi quelque chose qui augmente le sentiment de sécurité
12:37 et donc aussi le confort des piétons.
12:40 Et donc, je pense qu'il y a plein de petites interventions qu'il faut faire
12:44 pour faire en sorte que, bah oui, pour les piétons, marcher est agréable.
12:49 Mais bien sûr, aussi, on parle ici d'une enquête par rapport aux satisfactions.
12:53 Il y a plus que juste l'état du trottoir dans le centre-ville et, par exemple, autour des métros.
12:59 Il y a aussi une problématique plutôt de nuisance liée, oui,
13:04 liée à des choses qui ne sont pas du tout l'état d'un trottoir.
13:08 Mais il y a une problématique de drogue, il y a une problématique de sans-abri.
13:13 - Et ça gêne les piétons, alors ?
13:14 - Effectivement, parce que tu vas te sentir moins en sécurité.
13:18 Et je suis très content que maintenant, la ministre, ensemble avec la STIB,
13:22 ont tous déployé des moyens pour faire en sorte que ces problématiques
13:25 des nuisances autour des gares, oui, de métro, soient, comment dire, mieux gérées.
13:31 Et donc, ce sont tous des éléments qui vont aider à faire en sorte
13:35 que le confort pour les piétons s'améliore.
13:38 Et donc, on continue ce travail avec, comme vision,
13:42 on s'inscrit complètement dans ce projet de Good Move.
13:46 Et là, on constate aussi que, dans le centre-ville,
13:50 avec le schéma de circulation du Pentagone,
13:53 on a vraiment pu créer beaucoup plus de place pour les autres modes.
13:57 Et ici, je pense que ce qui est important, c'est que créer une piste cyclable,
14:02 ça fait en sorte que ces cyclistes ne seront plus sur le trottoir.
14:06 Et du coup, aussi, ce n'est pas une sorte de zéro somme de créer la place pour les cyclistes.
14:11 Ça va aussi aider à améliorer le confort des piétons.
14:17 Nous parlons ce soir des déplacements des piétons à Bruxelles.
14:20 Vous écoutez Place publique. On revient juste après ceci.
14:22 [Musique]
14:35 La marche est le premier mode de déplacement à Bruxelles.
14:38 Quelles sont vos difficultés au quotidien pour vous déplacer dans notre capitale ?
14:42 Comment améliorer les déplacements des piétons à Bruxelles ?
14:45 C'est la question que je vous pose et que je pose ce soir à mes invités,
14:49 Bart Doent, échefin de la mobilité à la ville de Bruxelles.
14:52 Juste avant la pause, nous évoquions cette quatrième place du baromètre piétons,
14:56 avec 10,1 sur 20. Comment expliquez-vous ce résultat ?
15:02 Je ne vois pas comme un classement, mais plutôt comme un état de lieu.
15:12 Les résultats les uns à côté des autres, c'est un classement.
15:15 Oui, mais moi je ne vois pas comme ça, parce que je ne peux pas comparer.
15:19 Sur le territoire de la ville de Bruxelles, on a énormément de gares,
15:22 l'SNCB, des gares de métro, à Adourgamy, il y a deux gares de métro.
15:26 Donc c'est très compliqué à comparer ça.
15:29 Quand je compare avec Anvers, par exemple, qui a plus de problèmes liés à une grande ville,
15:36 là je vois qu'Anvers est à 10, nous à 10,1. Bon, c'est quoi la différence ?
15:41 Je pense que ce qui est important ici, c'est le signal qui est donné par les piétons,
15:46 que ce n'est pas assez.
15:48 Donc on a encore énormément de boulot à faire pour rendre la marche…
15:53 Les gens se déplacent, tout le monde est piéton à un moment donné,
15:56 mais il faut encore beaucoup plus investir.
15:59 Et donc ça, je pense que c'est le message que moi je reçois comme échec de mobilité.
16:03 Et c'est avec ça que je vais travailler pour rendre le confort des piétons encore…
16:07 pour améliorer ça.
16:09 Isabelle Potier, vous êtes députée du groupe Écolo au Parlement bruxellois.
16:12 Vous représentez ce soir la ministre Helke van den Brandt.
16:16 Barthes, Donn parle d'un signal.
16:18 C'est un signal qui est entendu par la ministre ?
16:21 Oui, oui, tout à fait.
16:22 Il y a un vrai changement de culture, comme je le disais, avec le nouveau plan de mobilité régionale.
16:28 Et au niveau de la région elle-même, puisque vous savez qu'il y a des voiries régionales,
16:31 il y a des voiries communales, donc la région elle-même a rénové plusieurs kilomètres
16:37 de tronçons complets de trottoirs depuis 2021.
16:41 Et elle a procédé aussi à des centaines d'interventions ponctuelles
16:46 pour améliorer le confort et la sécurité des piétons.
16:49 Il faut savoir que le budget consacré par la région à l'entretien des trottoirs,
16:54 il a plus que doublé en trois ans.
16:56 Depuis entre 2020 et 2023, ce budget a plus que doublé.
17:01 Et puis la région attribue aussi des subsides aux communes
17:06 pour les aider à faire des aménagements pour les personnes à mobilité réduite.
17:11 Amélioration de l'accès aux arrêts de transport public, par exemple,
17:17 ou mise en accessibilité de l'espace public des trottoirs.
17:21 Il y a aussi au niveau régional la fameuse application Fixed My Street
17:26 qui fonctionne très bien, que vous pouvez télécharger sur votre téléphone
17:29 et qui permet de signaler à la région, aux communes,
17:33 qui alors envoient des équipes d'intervention, des problèmes de racines qui dépassent,
17:38 de pavés des chaussées, de trous, ce genre de choses.
17:41 Et cette application a été élargie pour ce qui concerne les piétons.
17:48 Donc il y a de nouvelles rubriques, si vous voulez, qu'on peut cocher.
17:52 Donc mauvaise disposition d'éléments podotactiles.
17:55 Les éléments podotactiles, c'est les éléments pour les personnes malvoyantes.
18:00 Les revêtements piétons endommagés, ce genre de choses.
18:04 Et alors les équipes d'intervention traitent ce type de problèmes.
18:09 Et puis Bruxelles Mobilité réalise aussi des campagnes d'information.
18:13 Vous avez peut-être vu ces campagnes avec les pieds,
18:15 qui sont les pieds comme un personnage.
18:19 Et puis par ailleurs Bruxelles Mobilité et la région ont pris l'initiative
18:25 pour encadrer, un peu contingenter la micro-mobilité et les trottinettes
18:31 parce qu'il y avait de plus en plus de conflits entre trottinettistes et piétons.
18:36 Vous savez qu'on a voté une ordonnance pour réduire le nombre d'opérateurs
18:40 et organiser ce qu'on appelle des drop zones pour que les trottinettes ne traînent plus partout.
18:45 Voilà, donc ça c'est un gros effort qui est fait aussi au niveau de la région.
18:49 Arnrob, vous êtes responsable politique piéton à la plateforme WALK.
18:53 Je le disais en ouvrant cette émission,
18:55 Saint-Josthenot, Desmolenbeek, Saint-Jean sont les mauvais élèves de ce classement.
19:00 Comment expliquez-vous que les bourgmestres de ces communes ne soient pas présents ce soir ?
19:04 Alors ça je ne l'explique vraiment pas.
19:07 Le résultat par contre, là je l'explique, c'est clair que par exemple à Saint-Jos,
19:11 on le voit les répondants au baromètre se plaignent du manque d'espace,
19:16 de trottoirs trop étroits, clairement d'une place de la voiture
19:20 qui est surtout pour Saint-Jos vraiment exacerbée.
19:23 On a des rues qui sont pourtant très étroites,
19:25 on a un taux de possession de voitures par ménage qui est très très faible
19:29 à Saint-Jos, le plus faible de la région.
19:32 Et la marche par contre est clairement le premier mode de déplacement à Saint-Jos.
19:37 Et par contre le piéton ne reçoit vraiment pas sa place,
19:40 on a plein de trottoirs qui ne font même pas 1m50,
19:42 on a plein de partages de l'espace public qui sont problématiques,
19:46 sans compter le manque de végétation, c'est une commune dont le bâti est très dense.
19:51 Donc voilà, les problèmes sont vraiment multiples.
19:55 Et là aussi, dans le baromètre, on a l'occasion de voir
20:00 si les répondants ont l'impression que la commune, elle écoute à Saint-Jos et à Molenbeek.
20:05 Malheureusement, ça n'a pas l'air d'être le cas.
20:07 - Vous êtes entendu, vous avez un dialogue avec ces communes ?
20:10 - Alors nous, on essaye, on contacte toutes les communes,
20:12 on a aussi envoyé le baromètre à toutes les communes.
20:15 Les échevins ici présents peuvent en témoigner,
20:18 ils ont bien reçu le baromètre et on est aussi très preneurs
20:22 de rencontrer toutes les communes pour leur permettre d'améliorer la situation,
20:26 leur donner des pistes d'amélioration.
20:29 Certaines communes répondent présentes, d'autres pas encore.
20:32 - Certaines vous accueillent les bras ouverts, d'autres pas.
20:34 - C'est ça.
20:35 - Isabelle Potier, vous êtes députée du groupe Écolo au Parlement bruxellois,
20:39 vous représentez la ministre Elke van den Brandt ce soir.
20:42 Je voyais que vous vouliez réagir.
20:44 - Oui, parce qu'à titre personnel, j'ai une expérience empirique,
20:48 puisque j'ai vécu à Saint-Jos jusqu'en 2003
20:50 et que je vis à Molenbeek depuis 2003.
20:53 Je pense que ce sont des communes qui sont pénalisées par leur densité,
20:58 par la forte densité qui fait qu'il y a une forte occupation de l'espace public.
21:05 Je pense que les autorités doivent se mettre dans le « move »
21:13 de se dire « bon voilà, aujourd'hui la marche, c'est 36% de la part modale,
21:18 tout le monde marche, il y a des enfants qui tous les jours vont à l'école,
21:21 il y a tous les jours des papas, des mamans qui font des courses,
21:24 qui vont travailler et qui ont vraiment besoin d'un espace public agréable,
21:29 sécurisé, confortable.
21:31 - C'est un constat de citoyenne.
21:32 Qu'est-ce que vous dites alors à ces deux bourgmesses que vous connaissez bien ?
21:35 - Je pense qu'il faut vraiment qu'ils se rendent compte
21:39 que ça doit être une priorité parce que le trottoir est vraiment universel.
21:44 Tout le monde, dès qu'on sort de chez soi,
21:47 on utilise le trottoir pour aller à l'arrêt de bus,
21:50 ou à sa voiture, à son vélo.
21:52 Donc voilà, je pense qu'il faut se rendre compte
21:55 qu'un changement de culture est vraiment nécessaire.
21:57 - Et ce soir, en tant que représentante de la ministre de la Mobilité,
22:00 j'imagine que vous êtes déçue qu'il y ait des communes
22:02 avec lesquelles il n'y ait pas de dialogue sur cette problématique.
22:05 - Alors, je pense que le baromètre constitue un outil pour rentrer en dialogue.
22:10 J'ai vu qu'il y avait 16 communes sur 19
22:12 qui avaient suffisamment de répondants pour faire partie du baromètre.
22:17 Donc j'espère que les autres vont rentrer aussi,
22:22 enfin, feront partie de la prochaine édition,
22:24 qu'il y aura suffisamment de répondants.
22:27 Et puis, du point de vue de la ministre,
22:29 c'est important d'avoir un outil parce que ça permet de rentrer en dialogue
22:33 avec les communes concernées pour dire,
22:35 "Bah voilà, chez vous, c'est plutôt la largeur du trottoir
22:38 ou la sécurité ou l'éclairage qui pêchent."
22:41 Voilà, c'est important d'avoir un outil.
22:43 - On parle des déplacements des piétons à Bruxelles ce soir dans Place Publique.
22:47 Vous êtes avec nous.
22:48 On est donc en bonne compagnie et pas seulement Aya Kamoura.
22:51 Aya Nakamura est également avec nous.
22:54 On parle ce soir de vos déplacements piétons à Bruxelles.
23:07 Mathieu Pillois, vous êtes échevain de la mobilité à Haute-Horguham.
23:10 Vous êtes plutôt sévère vis-à-vis de la région.
23:13 Vous avez l'impression de ne pas toujours être écouté.
23:16 - Oui, alors je pense qu'on doit tous travailler dans le même sens
23:19 et d'arriver à avoir la meilleure place possible pour le piéton
23:23 et le meilleur confort pour le piéton.
23:25 Donc mon objectif n'est pas de critiquer pour critiquer.
23:27 Mais je pense que, en tout cas nous comme commune,
23:31 on a parfois cette impression de ne pas être entendu par la région,
23:34 de ne pas voir les choses arriver concrètement sur notre territoire.
23:37 Ici, quand on regarde le baromètre qui nous est envoyé,
23:40 je suis très content si à la région, on le prend enfin à bras-le-corps
23:43 et on se dit que c'est un signal qu'on doit suivre.
23:45 On voit que la majorité des points sur notre commune
23:48 sont des points noirs régionaux et certains qu'on dénonce depuis 10-15 ans
23:52 en disant là il y a un vrai problème de sécurité, de cohabitation.
23:56 J'ai deux exemples en tête.
23:58 On a demandé une sécurisation d'un arrêt de tram
24:01 où il n'y avait pas de passage piéton,
24:03 il fallait traverser une avenue avec deux à trois bandes, etc.
24:06 On a mis quasiment quatre ans pour avoir la sécurisation
24:10 et donc tracer un passage piéton pour permettre aux piétons
24:13 de traverser en toute sécurité.
24:15 C'est beaucoup trop lent, ça ne peut pas continuer comme ça.
24:18 Il faut qu'on soit beaucoup plus rapide et qu'on puisse répondre aux gens
24:21 de manière rapide, efficace, pour qu'ils se sentent tout le temps en sécurité.
24:24 On a un autre, on a des citoyens qui font des interpellations quotidiennes,
24:28 même au conseil communal, sur une piste cyclable,
24:31 sur un trottoir qui mène à un stade, donc à un centre sportif.
24:35 Le piéton ne sait pas utiliser le trottoir pour aller au centre sportif.
24:39 C'est impossible.
24:41 Ça fait des années qu'on dénonce la situation,
24:44 et ça fait des années qu'on nous regarde et qu'on ne dit pas grand-chose
24:47 et qu'on laisse la situation telle qu'elle.
24:49 Je pense qu'on doit vraiment maintenant se saisir du moment
24:53 pour se dire qu'il faut qu'on arrive à trouver des solutions partout,
24:57 là où c'est possible.
24:59 Et parfois, c'est vrai que j'ai l'impression que certaines communes,
25:03 plutôt de la couronne sud-est,
25:05 on est parfois plus vite oubliés de la part de la région
25:07 parce qu'on va parfois mieux que les autres,
25:10 et donc on s'intéresse un peu moins vite à nous.
25:12 Et ça, je pense que ça doit être un signal ici qui est envoyé
25:15 en disant qu'il faut qu'on travaille tous ensemble.
25:17 Isabelle Potier, la région n'écoute pas assez nos communes ?
25:21 La région écoute les communes,
25:23 et il y a même un vrai travail de partenariat et de concertation,
25:26 bien sûr, qui est fait avec les communes.
25:29 Alors, l'enjeu de la sécurité routière est vraiment prioritaire
25:33 pour la ministre Van den Brant, pour des raisons évidentes.
25:37 Et c'est aussi dans cette optique que la région a mis en œuvre la Ville 30,
25:42 qui a beaucoup de succès, qui a un haut taux d'adhésion
25:46 parce que ça permet de sécuriser tous les usagers dans l'espace public.
25:53 Et il y a des programmes au niveau régional,
25:56 comme le fameux programme Zaka,
25:58 donc c'est les zones à concentration d'accidents,
26:01 qui comportent un certain nombre d'indicateurs et de critères.
26:05 Et la région procède méthodiquement au réaménagement
26:11 des carrefours les plus dangereux, ces fameuses Zaka,
26:15 par priorité, si vous voulez.
26:20 Et puis, naturellement, il y a des enjeux de coordination
26:23 entre les deux acteurs, comme la Stib, notamment,
26:26 qui a un programme qu'on appelle le programme Avanti,
26:30 qui vise à améliorer les performances de transport public dans le trafic.
26:38 Et là, naturellement, ça permet aussi de faire des aménagements,
26:41 par exemple de façade à façade, quand on réaménage des lignes de tram.
26:45 Et alors, dans le cadre de ces aménagements,
26:47 comme je le disais tout à l'heure,
26:49 on porte une attention prioritaire aux piétons, aux trottoirs,
26:52 aux cyclistes, aux usagers des transports publics.
26:55 Et puis, il y a aussi tout un enjeu au niveau de l'urbanisme, naturellement.
26:58 Et au niveau régional, on est en train de travailler
27:01 sur la réforme de ce qu'on appelle Good Living,
27:04 c'est le règlement régional d'urbanisme.
27:06 Et ce règlement fixe les largeurs minimales des trottoirs,
27:11 le type d'aménagement, la verdurisation.
27:13 Oui, enfin, ce ne sera pas possible partout.
27:15 Si, c'est un règlement qui s'applique sur l'ensemble du territoire régional.
27:20 Au fur et à mesure que les réaménagements sont faits,
27:22 soit par les communes, soit par la région,
27:24 ils devront se conformer à ce règlement.
27:26 Mais s'il y a une certaine distance dans la rue
27:28 et qu'il faut faire passer une voiture,
27:30 on ne peut pas élargir au maximum les trottoirs ?
27:33 Il y aura une largeur minimale pour les trottoirs,
27:36 et il y a toutes sortes de voiries qu'on peut transformer en sens unique, par exemple.
27:41 Et puis, il faut organiser la cohabitation des différents usages.
27:45 Et donc, avec des sens uniques partout, ça va bien rouler dans Bruxelles ?
27:48 Alors, la fluidité du trafic n'est pas nécessairement liée aux gabarits des rues.
27:55 Ça, ça a été démontré.
27:57 Aaron Robbe, vous êtes responsable politique piétonne de la plateforme Walk.
28:01 70% des personnes interrogées dans ce baromètre
28:05 pensent que l'espace public n'est pas adéquat pour les déplacements à pied.
28:08 Des personnes avec des jeunes enfants à pied ou en poussette,
28:12 des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite.
28:15 Oui, c'est clair. La ville n'est pas encore faite pour les enfants.
28:20 On entend souvent dans les discours que ça doit être le cas.
28:25 On en est loin. On manque clairement d'infrastructures.
28:30 Par exemple, autour des écoles, il y a une association qui s'appelle les chercheurs d'air
28:34 qui vient de sortir une étude sur le potentiel des rues scolaires.
28:38 Il y en a 400 de rues scolaires qui pourraient être facilement mises en place
28:41 parce qu'il y a des volumes de trafic qui sont vraiment très faibles.
28:44 C'est une des manières d'y arriver de manière assez rapide.
28:49 Mais il y a aussi moyen de faire un espace public qui est plus ludique,
28:52 de sécuriser des traversées piétonnes.
28:55 Et ça aussi, c'est vraiment quelque chose qui est important.
28:58 Penser au réseau piéton, pour le moment, il n'est pas vraiment là.
29:03 On a plein d'attracteurs en ville, des endroits où les piétons se concentrent.
29:07 Ils doivent traverser un endroit. Ils sont coupés par toute une série de barrières.
29:11 Et ça aussi, dans la pensée de la mobilité piétonne, il faut changer ça.
29:16 Il faut intégrer toutes les traversées dans le réseau.
29:20 Et ce réseau doit être continu, accessible aussi.
29:22 C'est quelque chose dont on n'a pas encore parlé ce soir, mais c'est l'accessibilité.
29:26 C'est faire en sorte qu'il n'y ait pas des bordures partout
29:29 et que l'espace public soit non seulement accessible aux enfants,
29:32 mais aussi aux personnes à mobilité réduite.
29:34 Il ne faut pas oublier qu'un tiers de la population, à un moment ou à un autre,
29:38 est à mobilité réduite.
29:39 Et donc, ça peut être en chaise roulante, mais aussi avoir une béquille,
29:42 être avec une poussette, avoir deux gros sacs de course.
29:45 C'est aussi être à mobilité réduite.
29:47 Et donc, cet espace public, il doit être accessible pour toute cette personne.
29:50 On continue d'en parler dans un instant.
29:52 Comment améliorer les déplacements des piétons à Bruxelles ?
29:55 C'est le sujet de Place Publique ce soir.
30:01 9h20, Place Publique sur Arabelle.
30:04 On parle ce soir de vos déplacements piétons à Bruxelles.
30:10 Juste avant la pause, Arne Robbe, responsable politique piétonne de la plateforme Walk,
30:15 mettait en évidence ses chiffres, ses conclusions du premier baromètre piéton belge.
30:21 Il est difficile de se déplacer car l'espace public n'est pas adéquat pour les déplacements à pied,
30:26 notamment des personnes avec des jeunes enfants à pied, en poussette, des personnes âgées ou des personnes à mobilité réduite.
30:33 Isabelle Potier, députée du groupe Écolo au Parlement bruxellois,
30:36 ce soir, vous représentez la ministre Elke van den Brant.
30:40 Elle a conscience de tout cela ?
30:42 Oui, bien sûr. La ministre considère que la ville doit être enfant ad-be.
30:46 À partir du moment où la ville sera plus accessible, plus agréable pour les enfants,
30:52 elle le sera pour tout le monde et en particulier pour les personnes à mobilité réduite,
30:57 qui représentent en effet un tiers de la population.
31:00 Je m'en suis rendue compte quand j'étais enceinte.
31:02 Quand vous prenez 20 kilos, subitement, ça devient très compliqué de se déplacer
31:08 quand le parcours est accidenté, quand il y a des ascenseurs en panne, des escalators qui ne fonctionnent pas.
31:13 Donc vraiment, pour la ministre, c'est clair que c'est vraiment une priorité, c'est quelque chose d'important.
31:18 Alors, il y a déjà un certain nombre d'années que, grâce au gouvernement fédéral,
31:23 il y a des zones 30 aux abords des écoles.
31:26 Au niveau régional, il y a un tiers des écoles.
31:30 Vous savez, à Brossel, il y a environ 800 écoles.
31:33 Il y en a 276 qui ont un plan de déplacement scolaire.
31:37 Donc ça, c'est important parce qu'on incite les parents à une autre culture de l'espace public et du déplacement.
31:46 Et puis, effectivement, la société civile a évalué un potentiel de rues scolaires à 400 rues
31:54 qu'on pourrait aménager mieux en termes de rues scolaires, donc élargir les zones 30.
32:04 Et là, vraiment, je voudrais faire un appel aussi à la participation du public.
32:09 Vous savez que c'est très important pour les écologistes.
32:13 Nous appelons vraiment les parents dans les écoles à interpeller leur bourgmestre sur base de ces outils.
32:21 Voilà le baromètre piéton dans notre commune.
32:27 Les performances ne sont peut-être pas top top.
32:29 Et nous, nous souhaitons une rue scolaire.
32:31 Nous souhaitons des aménagements plus favorables aux enfants dans la ville.
32:35 Voilà, le message est passé pour les enfants et les plus jeunes.
32:38 Mais pour les personnes à mobilité réduite ou les plus âgés d'entre nous,
32:42 est-ce qu'il y a des problèmes, des différences de niveau, des passages pour piétons qui sont inadéquats ?
32:48 Alors, ce sont des problèmes auxquels il faut pallier.
32:52 Et il y a des programmes, comme je le disais tout à l'heure, de réaménagement des carrefours dangereux, par exemple.
33:00 Des programmes pour améliorer la visibilité.
33:04 Il y a aussi un enjeu au niveau du réglage des feux,
33:07 parce qu'actuellement ils sont encore trop souvent réglés sur la fluidité du trafic automobile.
33:14 Il faut que les piétons plus âgés, plus lents, puissent traverser confortablement aussi.
33:20 Arnaud, vous êtes responsable politique piétonne de la plateforme Walk.
33:24 Les choses prennent trop de temps ?
33:26 Oui, les choses prennent trop de temps.
33:28 Et clairement, à Bruxelles, on a le problème.
33:30 On a 19 communes, 1 région, donc 20 politiques de mobilité différentes.
33:34 Et clairement, là, nous on remarque qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
33:38 Et il y a une réflexion à mener sur le fonctionnement des politiques de mobilité.
33:42 Il faut savoir, bien sûr, que la politique piétonne, c'est quelque chose qui est très local.
33:46 Donc c'est clair que c'est surtout les communes qui sont à la manœuvre.
33:49 Il y a bien sûr des voiries régionales, mais la plupart des attracteurs,
33:52 la plupart des endroits où les piétons se déplacent ou séjournent,
33:55 parce que c'est ça la difficulté du piéton, c'est qu'il ne fait pas que se déplacer,
33:58 il séjourne aussi sur l'espace public.
34:00 Mais c'est vraiment dans les communes, et donc c'est surtout elles qui doivent mener cette politique.
34:05 - Bardone, vous êtes échevain de la mobilité à la ville de Bruxelles, je vois que vous n'êtes pas d'accord.
34:09 - Non, je ne suis pas d'accord avec le fait qu'il y a 20 politiques de mobilité.
34:12 Ici, la mérite du gouvernement régional maintenant, c'est qu'il y a un plan de mobilité,
34:20 c'est le plan Good Move, et il y a beaucoup, presque tous, sauf exception,
34:25 des communes qui ne s'intègrent pas dans cette vision-là.
34:28 Et je pense que ça, c'est une vraie réussite.
34:30 Il y a aussi tous les supports, donc les subsides, l'aide vers les communes,
34:35 sont dirigés pour exécuter comme échevins de mobilité, aux travaux devoirs et travaux publics.
34:41 Ces politiques, à la ville de Bruxelles, on a plein de différentes initiatives
34:46 qu'on prend pour justement améliorer cette sécurité aux abords d'écoles.
34:50 On a les rues scolaires, on a même des quartiers scolaires,
34:54 et on a des investissements au niveau des abords d'écoles.
34:57 Donc on fait élargissement des trottoirs, on fait diminuer le trafic de transit,
35:01 le trafic général autour des écoles, ça c'est avec les quartiers scolaires.
35:05 Et donc il y a plein d'outils, et la région donne les moyens d'aide
35:11 pour pouvoir réaliser ce type d'intervention.
35:14 Au quartier européen, par exemple, on a vraiment, avec le service,
35:18 les travaux devoirs, on a identifié plusieurs carrefours
35:21 où on va élargir les oreilles de trottoirs pour avoir meilleure vue,
35:26 et aussi mettre les carrefours à niveau.
35:29 Et donc ce sont des anciens trottoirs, avec une différence de 15-20 cm
35:33 entre le trottoir et la voirie, et donc là-bas il y a tout un projet,
35:37 on fait ça étape par étape, on réaménage les trottoirs,
35:41 et chaque fois on prend attention à cette traversée, à ces différents éléments.
35:46 Et par rapport aussi à la collaboration avec la région, je suis très content
35:50 qu'il y ait ces projets.
35:51 - Ah vous, vous êtes content alors ?
35:52 - Oui, je suis très content, il y a ces priorisations par rapport aux ACA,
35:57 je suis très content que Sainte-Lette, par exemple,
36:00 quand je vois les différents remarques faites dans le baromètre,
36:03 Sainte-Lette est vraiment un point où il y a le plus de remarques négatives,
36:08 et donc il y a un projet pour réaménager tout le carrefour Sainte-Lette,
36:12 où c'est un croisement très compliqué.
36:14 - À Sainte-Lette, il y a aussi des voies de tram qui ne servent à rien ?
36:16 - Il y a des voies de tram, il y a eu un feu, effectivement,
36:19 qui complique la circulation là-bas, et donc heureusement que la région là-bas
36:25 a un plan pour bientôt pouvoir, ils sont maintenant commencés
36:32 à faire cet aménagement, bon ça va bien prendre du temps,
36:35 mais ici il y a quand même, et c'est ça que je veux dire aussi,
36:38 il y a quand même maintenant une vraie volonté politique,
36:41 presque au niveau de la région, certainement la ville et plusieurs communes,
36:47 d'intégrer ce principe stop, mais ce n'est pas que ça qu'il faut,
36:51 il faut aussi des moyens, et on ne peut pas aménager tout l'Évoiry en une fois,
36:57 et il y a aussi ce que je constate, avec le levier de la mobilité,
37:03 on a pu créer beaucoup plus de places, donc changer la place dédiée aux voitures,
37:10 et donner plus de place aux piétons, cyclistes, ou espaces verts,
37:14 mais ce qu'on constate c'est que d'aller vers des interventions
37:18 avec des centres de circulation, vers un aménagement, ça prend beaucoup de temps,
37:21 et donc je suis très content qu'au niveau régional, il y a ce plan Good Living,
37:26 parce que si on ne change pas nos procédures pour rendre plus simple
37:30 d'élargir un trottoir, parce que pour un élargissement de trottoir,
37:33 il faut techniquement avoir un permis d'urbanisme,
37:36 donc ça veut dire que si moi je constate que dans une certaine rue,
37:39 le trottoir est dans de mauvais états, mais le trottoir est aussi étroite,
37:43 alors moi je dois faire toute une procédure qui est parfois longue,
37:47 on parle de projets régionales qui prennent du temps,
37:49 bah oui, avenue du port, bon, il n'y a plus de permis, et on doit recommencer.
37:53 Donc alléger ces procédures, je pense que ça c'est un élément très important aussi,
37:58 parce que ce n'est pas justement la volonté politique qui compte,
38:01 mais aussi faciliter le travail des communes, et aussi de la région,
38:04 parce qu'il y a la bourse de mobilité, mais finalement c'est Urban qui donne
38:07 les permis d'urbanisme, et donc c'est ça, si on va arriver à simplifier les choses,
38:12 je pense que ce, comment dire, on va pouvoir agir encore plus vite.
38:18 On parle de l'élargissement des trottoirs, mais 64% des femmes ne se sentent pas
38:24 en sécurité et adaptent leur chemin, contre 49% des hommes,
38:28 Arnaud Robbe, responsable politique piétonne de la plateforme Walk,
38:32 il faut plus d'éclairage, ou du meilleur éclairage ?
38:35 Oui, il n'y a pas que l'éclairage, c'est une des réponses,
38:39 il y a aussi l'activation des façades, c'est être vu, savoir que quand on se déplace en rue,
38:46 on sait qu'il y a d'autres personnes, que l'espace public soit fréquenté,
38:50 donc voilà, le travail à faire, il est multiple,
38:54 si ce n'était que l'éclairage, ce serait une réponse assez facile,
38:58 il y a des améliorations à porter, mais ce n'est clairement pas assez.
39:01 Mais en effet, les questions de fréquentation en fonction du genre,
39:05 c'est vraiment une vraie question, et on voit que le soir ou la nuit,
39:09 en fonction de son genre, on expérimente l'espace public de manière très différente.
39:14 Quelles sont vos difficultés au quotidien pour vous déplacer dans notre capitale ?
39:18 On en parle ce soir dans Place Publique, on revient juste après Mentissa.
39:22 [Musique]
39:29 Balance, c'était Mentissa.
39:31 [Musique]
39:33 Jusqu'à 20h, Place Publique sur Arabe.
39:37 [Musique]
39:39 On parle ce soir de vos déplacements piétons à Bruxelles,
39:42 80% des piétons sondés dans ce premier baromètre piéton belge déplore le manque d'aménagement
39:49 pour assurer le confort de la communauté piétonne.
39:52 Par exemple, des toilettes, des bancs, des abris, des distributeurs d'eau potable.
39:56 Comment ça se fait que ça manque dans nos communes ?
39:59 Les distributeurs d'eau potable ? Parce que c'est à la fois un problème aussi,
40:04 je dirais, et là malheureusement parfois budgétaire, d'hygiène.
40:08 Nous, on a fait une étude, par exemple chez nous,
40:10 pour installer des fontaines publiques dans un maximum de rues.
40:16 Le problème c'est que l'étude est arrivée au même moment que le Covid,
40:19 et que donc ça a freiné tout en disant on ne va pas aller offrir des fontaines
40:24 au moment où on nous dit qu'il ne peut plus avoir de contact aux gens.
40:28 Le Covid c'était il y a presque 4 ans quand même.
40:30 Le problème c'est que les gens ont pris des habitudes aussi,
40:33 il y a une volonté, il faut offrir quelque chose aussi qui soit qualitatif dans le temps
40:38 et qui ne soit pas abandonné après 3 mois.
40:42 Mettre une fontaine et puis ne jamais l'entretenir, ne jamais la nettoyer,
40:45 ne jamais être certain.
40:46 Il faut assurer le suivi.
40:48 Oui, mais le suivi ça demande du personnel, ça demande du budget, etc.
40:54 Et donc il faut parfois se dire, est-ce que la fontaine,
40:57 est-ce que multiplier les fontaines dans l'espace public,
41:00 c'est plus urgent ou pas que de par exemple rénover les trottoirs
41:03 ou d'offrir des abords d'école qui soient plus sécurisés.
41:07 Et donc apparemment à la ville de Bruxelles,
41:09 on arrive à entretenir les fontaines plus qu'à Oderheim ?
41:12 Bon, on a des fontaines qu'on doit entretenir,
41:15 mais on a créé de nouvelles fontaines parce que l'eau dans la ville est très importante.
41:18 L'eau pour juste détendre, mais aussi pour boire.
41:21 Donc on a plusieurs fontaines un peu partout dans la ville.
41:25 Il y a même une carte qui se retrouve parfois dans les gares de métro
41:30 où les gens peuvent voir, ah ok, là-bas il y a une fontaine.
41:33 Je pense que c'est important, il faut toujours voir effectivement,
41:36 est-ce qu'on a les moyens.
41:38 Mais c'est important de prévoir toutes ces infrastructures.
41:42 Et oui, on a souvent beaucoup de débats sur les bancs.
41:45 Ça semble quelque chose, pour moi c'est quelque chose de logique,
41:48 il faut mettre des bancs parce que pour les personnes âgées,
41:51 presque tous les 50 mètres, il faut un petit banc pour pouvoir se reposer un petit peu.
41:56 Comment ça se fait que ça fait débat alors ?
41:57 Parce qu'il y a aussi des nuisances liées aux bancs.
42:01 Donc la nuit, parfois il y a des gens qui utilisent le banc pour boire la bière
42:07 et ça crée des nuisances, sonores souvent, et aussi des nuisances de la malpropreté, etc.
42:12 Donc il faut gérer ça.
42:14 Ça c'est un travail, et je remercie vraiment le bourgmestre et la police
42:18 pour aussi être présents.
42:20 Et c'est ça qui est très important parce que la ville de Bruxelles,
42:23 on crée plus de places, mais il faut que ces places, ces endroits,
42:27 soient accessibles, je veux dire que les gens osent utiliser ces places.
42:32 Si c'est utilisé et que ça crée un sentiment d'insécurité, on a raté le coup.
42:40 Et donc ici, il faut travailler là-dessus, il faut vraiment essayer de garder une accessibilité,
42:46 que tout le monde se sente à l'aise, que tout le monde sent que la ville,
42:50 c'est pour moi aussi, et qu'ils osent venir partout aussi dans les parcs.
42:55 Et donc ça c'est une discussion, et il y a souvent des discussions avec les riverains aussi là-dessus.
42:59 Mathieu Pilloy, au deuxième, aussi les bancs ça pose problème ?
43:03 Les bancs ça pose problème, alors on est tout à fait d'accord avec Marc Hifod,
43:07 et bon, il faut offrir des espaces de repos, c'est toujours plus agréable d'avoir une place
43:10 où on peut s'installer, discuter, lire, etc.
43:13 Mais en effet, on est face à des phénomènes où on va aller sur des places,
43:18 et le soir, des gens se regroupent, ça fait un peu de bruit, ça devient gênant,
43:22 ça boit une bière, deux, parfois dix, et donc ça devient très compliqué.
43:27 Nous on a dû prendre sur la commune un règlement de police spécifique
43:31 pour justement permettre à la police de pouvoir déverser les canettes de bière directement,
43:36 pour les empêcher de continuer à boire, etc.
43:38 Parce que c'est pas un sentiment agréable, on n'a pas envie de s'arrêter sur la place,
43:41 j'ai des places comme ça, et je le dis pour habiter juste en face de cette place,
43:45 donc je ne suis pas spécialement privilégié, mais clairement, le soir,
43:50 c'est pas là que je vais aller m'arrêter, clairement pas.
43:54 Et la police fait son travail, mais la police manque de moyens,
43:57 la sécurité est derrière, et la justice manque de moyens,
44:00 et donc on a des endroits, et on revient sur la sécurité,
44:03 et par exemple pour l'accessibilité aux femmes à des espaces la nuit, etc.
44:06 c'est aussi très important.
44:08 Quand on a des interventions de police tous les soirs,
44:11 et qu'ils attrapent des gens, et que le lendemain les gens sont de nouveau devant eux,
44:15 parce que la justice n'arrive pas à suivre, etc.
44:17 c'est problématique, et ça...
44:19 Tout ça, la place du piéton dans la ville, c'est un phénomène qui doit être pris
44:24 sur plein d'angles différents, et pas juste de la rénovation,
44:27 ça doit être pris sur différents axes de sécurité, de justice,
44:31 d'agréabilité, de végétalisation, etc.
44:34 Et tout ça, il faut travailler ensemble.
44:36 - C'était Place Publique, une émission à retrouver sur arabelle.fm
44:39 et sur les plateformes habituelles.
44:41 Merci d'avoir été avec nous, merci à tous mes invités,
44:44 rendez-vous jeudi prochain à 19h, je vous souhaite une très belle soirée
44:47 et une excellente semaine.

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