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00:00 [Musique]
00:09 Bonjour, bienvenue à tous sur InvestirTV, dans notre émission Business Angels,
00:13 où des Business Angels viennent nous partager leur expérience d'investissement dans l'amorçage lucide.
00:20 Aujourd'hui en visio depuis Paris, c'est Faria Chach que nous accueillons.
00:24 Faria, bonjour.
00:25 Bonjour Stéphane.
00:26 Et bien commençons peut-être deux mots sur votre parcours professionnel,
00:30 avant de parler de votre expérience de Business Angel.
00:33 Oui avec plaisir.
00:34 Donc je suis entrepreneur depuis maintenant dix ans.
00:37 J'ai créé une première société dans la tech, à destination des recruteurs,
00:42 qui s'appelait Golden Bees, en 2015.
00:45 Et donc j'ai eu un exit en 2020 et une sortie officielle en 2022.
00:51 Donc aujourd'hui je suis CEO et cofondatrice d'une solution qui s'appelle Cominiti,
00:56 et qui est une technologie pour donner des conseils aux décideurs, via un chatbot intelligent.
01:04 D'accord, donc vous continuez dans l'entreprenariat.
01:07 Le virus ne vous a touché pas près apparemment de vous quitter.
01:11 Alors vous investissez dans les startups j'imagine depuis votre exit,
01:14 donc depuis trois, quatre ans c'est ça ?
01:16 C'est ça exactement.
01:17 Donc combien de startups vous avez déjà investi ?
01:20 Une trentaine de startups en direct.
01:22 Ah oui vous êtes active.
01:24 Oui, assez active sur le sujet, et peut-être une cinquantaine via des infrastructures.
01:30 D'accord, on va en parler.
01:31 Alors qu'est-ce qui vous motive déjà à investir dans les startups ?
01:34 La première chose c'est que moi je suis passée par cette étape de recherche de fonds,
01:38 donc c'est quelque chose qui m'a intriguée et que j'avais eu envie de découvrir un peu plus.
01:43 Donc je me suis intéressée au sujet, je connaissais bien le monde des startups,
01:48 je pense qu'il y a une sécurité lorsqu'on se dirige vers des sujets qu'on connaît,
01:53 et je trouvais que c'était intéressant aussi finalement d'apporter ma contribution
01:58 sur des sujets qui m'apportaient beaucoup,
02:00 et sur lesquels j'étais pas forcément manette,
02:02 mais par exemple des sujets liés à un impact dans lesquels je pouvais investir
02:05 et donc avoir une contribution en direct.
02:07 D'accord, peut-être aussi un peu renvoyer l'ascenseur,
02:09 donc mettre le pied à l'étrier à de nouveaux entrepreneurs.
02:12 Quels sont vos critères de sélection et le ticket moyen que vous y consacrez ?
02:17 Alors le ticket moyen varie énormément.
02:21 En direct, je suis sur des tickets qui peuvent aller entre 10 et 50 ou un peu plus,
02:28 mais je prends toujours la sécurité.
02:31 Et via des véhicules, je suis plus sur des montants autour de quelques centaines de milliers d'euros.
02:37 Et donc voilà.
02:41 Et vos critères de sélection ?
02:43 Mes critères de sélection, je suis assez variée sur les secteurs d'activité,
02:49 même si mes investissements en direct étaient principalement des boîtes à impact,
02:53 soit des impacts sur la société, soit des impacts sur l'environnement.
02:58 Je mets un point d'honneur, je pense, comme beaucoup de business managers,
03:01 sur la partie équipe, le mindset de l'équipe.
03:06 Je n'investis aussi que des dossiers sur lesquels il y a un minimum de traction.
03:10 Même si c'est du early stage, il faut avoir démontré que le produit est aujourd'hui réceptif.
03:15 Qu'il y a un marché.
03:17 Et surtout les tendances du marché.
03:20 Donc s'il y a une forte tendance sur un sujet en particulier,
03:23 c'est quelque chose qui est assez déterminant pour moi.
03:26 D'accord. Comment vous les sourcez ?
03:29 Alors j'ai plusieurs moyens.
03:31 Au départ, c'était très amusant de le faire par moi-même,
03:35 mais ça me prenait beaucoup de temps, donc je le fais en direct.
03:38 Et je suis arrivée en fait de voir une tendance sur un marché.
03:41 Par exemple, je pense à la viande végétale qui faisait une traction assez importante sur ces marchés.
03:46 Je suis allée rechercher des entreprises qui abordaient ce marché-là,
03:50 contacter le CEO en direct.
03:52 Ça m'est arrivé de faire ça.
03:54 Sinon, je l'ai fait principalement par des collectifs,
03:58 comme Femme Business Angel, par exemple.
04:01 Et maintenant, principalement, il y a des infrastructures
04:05 et des réseaux professionnels de pairs d'entrepreneurs de Business Angel.
04:09 D'accord. Donc vous investissez soit en solo, soit à travers ces club deals, etc.
04:14 Vous impliquez plutôt, vous cherchez à vous impliquer dans la vie de la startup
04:19 ou vous êtes disponible uniquement quand on vous sollicite ?
04:22 Alors moi, c'est plutôt à la demande, étant donné mon parcours.
04:25 Quand j'ai commencé à investir, j'étais encore dirigeante de mon entreprise,
04:29 donc en période de Hernaux.
04:31 Et par la suite, j'ai entrepris un nouveau projet.
04:35 Je n'ai pas forcément énormément de temps à passer tout mon temps à faire du conseil,
04:39 mais à la demande, je suis tout le temps disponible.
04:41 Et si j'ai des opportunités de mon côté,
04:44 et que je vois qu'il peut y avoir un feed intéressant pour une de mes participations,
04:47 en fait, je prends l'initiative de le faire.
04:49 Ça se passe plutôt comme ça.
04:51 D'accord. Alors pour la performance, c'est un petit peu jeune.
04:53 Je répète toujours, la vie de la startup, c'est un temps long.
04:57 C'est en général 10 ans sur un portefeuille, on va dire.
05:00 Mais vous avez peut-être déjà rencontré des exits et puis aussi des faillites, ça arrive.
05:06 Alors oui, effectivement, comme je suis sur du early stage
05:10 et que j'ai commencé l'investissement à 3 ans,
05:12 l'âge moyen est de 4-5 ans.
05:15 C'est très tôt en fait pour l'exit.
05:17 Mais je n'en ai pas eu.
05:19 J'ai eu une faillite dans mon portefeuille de 30 startups en direct.
05:23 Je ne parle pas du portefeuille en direct.
05:26 Sur 30, ce n'est pas beaucoup.
05:27 Vous avez plutôt la main heureuse jusqu'à présent.
05:29 Non, ce n'est pas beaucoup et c'est plutôt satisfaisant quand on regarde les statistiques.
05:32 Après, moi, ce que je regarde aussi, c'est justement comment se passe le développement des startups.
05:37 Quels sont aussi les next steps en termes de financement ?
05:42 Donc moi, étant donné que je suis plus sur du précide ou du cidre,
05:46 qu'est-ce qui se passe après ?
05:47 Et là, ce qui est intéressant, c'est que dans mon portefeuille,
05:49 on a plus de 50% des startups qui ont quand même passé l'étape suivante
05:53 pendant les quelques mois.
05:55 J'ai même une startup qui a élevé plusieurs dizaines de millions
05:59 quelques mois après ma participation.
06:02 Donc, ça me donne un indicatif en tout cas sur le potentiel et la proéthèse de survie
06:07 dans le temps de ces startups-là, en tout cas sur les deux, trois prochaines années à venir,
06:12 et aussi sur les déploiements commerciaux de ces infrastructures.
06:17 Donc voilà, si je vois qu'il y a une bonne distribution,
06:20 il y a du chiffre d'affaires, les équipes sont en train de continuer à se développer,
06:23 je me dis qu'il y a une potentielle possibilité d'avoir une autre levée de fonds
06:28 et d'avoir un meilleur temps de survie dans le temps.
06:32 D'accord. Alors, indépendamment du côté financier,
06:35 un bilan après quatre ans sur le côté humain, satisfaction, déception ?
06:40 Quel bilan vous tireriez après quatre ans d'investissement à la startup ?
06:45 Globalement, je suis assez satisfaite parce qu'on s'est donné des règles de jeu
06:51 entre startup et investisseur, c'est-à-dire que moi j'ai un rôle, comme je vous l'ai dit,
06:55 qui est plutôt à la demande, aux besoins, et bien évidemment,
06:59 quand il faut reparticiper à un tour, je suis sollicité et je participe,
07:03 et je pense que c'est efficace. Donc, mon rôle, il est vraiment à ce niveau-là.
07:07 Il n'y a pas de déception puisqu'on n'a pas d'attente particulière les uns des autres.
07:11 Si j'avais une déception, c'est peut-être sur mes choix d'investissement.
07:16 Je crois que j'ai eu une logique assez pragmatique en tant que jeune investisseur
07:22 où je me suis dit que je vais vraiment me focus sur des choses qui sont très pragmatiques,
07:25 très objectifs, le time to market, les tractions, la validation de mes pairs.
07:30 Par exemple, si j'interviens sur un dossier sur lequel il y a déjà un corporate,
07:34 quelques dizaines ou vingtaines de BA dont des personnes que je connais,
07:38 c'est plus facile pour investir dans le dossier.
07:45 Il y a un facteur clé qui, je pense, c'est important, je le disais au départ,
07:48 qui est l'équipe et en tout cas le feeling qu'on a par rapport à cette équipe-là
07:52 sur le mindset, sur le comportement, sur la façon d'être,
07:56 sur la façon aussi de gérer son entreprise,
07:59 qui m'est arrivé effectivement de mettre de côté en faveur de critères plus objectifs.
08:05 Et ça, ça a été décevant pour moi par rapport à mes choix
08:09 parce que pour le coup, j'ai eu des résultats qui étaient moins intéressants sur ces startups-là.
08:13 On est tous passé par là et je pense qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'école de Business Angel.
08:17 Alors, j'ai fait cette émission justement de partage.
08:19 Je vous remercie encore une fois d'y participer pour que ce soit les nouveaux Business Angel
08:23 ou les entrepreneurs qui recherchent des fonds, qui nous écoutent,
08:26 d'avoir cette expérience, ce témoignage, ce partage parce qu'on apprend Business Angel
08:34 de son expérience, de ses résultats.
08:37 Souvent, on le fait un petit peu à l'instinct.
08:39 J'ai toujours la boutade qui est de dire dans Business Angel, retenons d'abord Angel avant Business.
08:44 Après, on se corrige.
08:47 Indépendamment des startups, dans quel autre type d'actifs vous placez votre patrimoine, vos économies ?
08:54 Alors, j'ai des actifs dans la banque tout simplement, mais je me suis beaucoup intéressée à l'immobilier.
09:00 D'ailleurs, je vous parle ici de mes propres rues dans lesquelles j'ai investi.
09:05 L'immobilier, je pense que c'est un asset qui vient un petit peu mettre un équilibre.
09:12 Oui, ça contrebalance.
09:13 Startup, c'est un risque.
09:14 Immobilier, comme on dit, la pierre, c'est sûr.
09:16 Exactement.
09:18 Donc voilà.
09:19 Parfait.
09:20 Pour vous contacter, vous proposez des opportunités.
09:23 Comment fait-on ?
09:25 Alors, j'ai mis mon adresse mail sur LinkedIn.
09:28 Je ne prends pas les demandes sur ma boîte mail LinkedIn parce que j'ai énormément de demandes,
09:32 mais vous pouvez me contacter par email sur ma boîte mail.
09:37 D'accord. Dans votre profil coordonné, on trouve l'email et puis on vous envoie l'email.
09:41 Tout à fait.
09:42 Parfait.
09:43 Merci beaucoup, Faria.
09:45 Merci à tous de nous avoir suivis.
09:47 Je vous donne rendez-vous très prochainement sur InvestirTV avec de nouveaux business angels
09:52 qui viendront partager leur expérience.
09:55 [Musique]
10:04 [Silence]