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Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la Grande marche contre l'antisémitisme, de la présence du Rassemblement national dans le cortège et de l'absence de La France insoumise.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Transcription
00:00 ...
00:08 -Et place à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:12 Bonjour à vous, Yael Broun-Pivet.
00:14 Vous êtes la présidente de l'Assemblée nationale.
00:17 C'est à votre initiative, et à celle du président du Sénat,
00:20 que cette marche contre l'antisémitisme
00:23 et pour la République s'est tenue hier,
00:25 qualifiée de réussite de la vie quasi-générale.
00:28 Yael Broun-Pivet, quels mots vous utilisez
00:31 pour décrire ce rassemblement hier ?
00:33 -C'était un rassemblement citoyen.
00:37 Et c'est ce que nous voulions avec le président Larcher.
00:40 Nous n'avons pas fait d'appel aux partis politiques,
00:43 nous n'avons pas fait appel à telle ou telle catégorie de personnes.
00:48 Nous avons fait un appel aux Français.
00:50 Et les Français ont répondu présents à notre appel.
00:54 Et c'est ce qui, pour moi, m'importe le plus,
00:57 parce que, vous l'avez rappelé, nous avons fait un défilé,
01:01 une marche pour la République et contre l'antisémitisme.
01:05 Et la République, elle n'appartient pas aux partis politiques.
01:09 Elle appartient à tous les Français, quels qu'ils soient.
01:12 -Vous diriez que c'est un succès populaire ?
01:15 -C'est un succès populaire, c'est un succès citoyen.
01:18 Nous avons la République en partage.
01:20 C'est ce que nous avons rappelé avec force hier.
01:23 Nous ne faisons pas de distingos dans la République.
01:26 Et nous tenons à ses valeurs, à ses valeurs cardinales,
01:30 dont, évidemment, la laïcité, la liberté de conscience,
01:33 la liberté de croyance.
01:35 Et donc, nous voulons protéger chacun des enfants de cette République.
01:39 C'était le sens fort de cette marche.
01:41 -On va parler de ses valeurs.
01:43 D'ailleurs, sur un plan personnel, vous-même,
01:45 vous avez été souvent attaqué, pris à partie, menacé.
01:48 Il y avait aussi un enjeu institutionnel important pour vous
01:52 quand vous êtes rentré chez vous
01:54 et vous avez regardé, a posteriori, cette marche et ces Français défiler.
01:58 Quelle a été votre sentiment ?
02:00 -J'ai été extrêmement émue,
02:01 extrêmement émue que les Français aient répondu à notre appel.
02:05 Et au-delà de ça, j'ai trouvé ça,
02:08 je crois, très rassurant.
02:10 Très rassurant de voir que nos compatriotes, aujourd'hui,
02:16 sont capables de se lever, sont capables de marcher,
02:19 sont capables de se mobiliser
02:22 pour la République et contre l'antisémitisme.
02:24 -Quelle France était là, hier ?
02:26 -Quelle France était dans la rue, hier ?
02:28 Est-ce qu'il y avait toutes les communautés ?
02:31 Ou est-ce que les politiques voient ce qu'ils veulent voir ?
02:34 -Vous savez, je ne regarde pas la France à travers des communautés.
02:38 C'est pas ma façon de voir mon pays.
02:40 Mon pays, c'est des citoyens qui, parfois, sont venus de toutes parts,
02:46 et peut-être que nous en sommes toutes les deux un exemple.
02:50 Et nous nous retrouvons dans cette République
02:52 et dans des valeurs qui sont plus fortes que nous.
02:55 Donc ne ramenons surtout pas la France
02:57 à un conglomérat de communautés...
03:01 -Mais les fractures sont réelles.
03:03 -Oui, il faut être lucide.
03:05 Il faut être lucide, parce que c'est ça qui vous permet d'agir.
03:08 Mais je crois que ce serait une grave erreur
03:11 de considérer qu'aujourd'hui, la France,
03:14 c'est simplement des communautés qui se juxtaposent.
03:17 Ca n'est pas ça, la France.
03:18 C'est ce que nous avons montré massivement hier.
03:21 C'est pour ça que je trouve que c'est un motif d'espérance.
03:24 Ca ne veut pas dire qu'il faut être naïf,
03:27 qu'il faut se voiler la face,
03:29 mais ça donne quand même des motifs d'espérance.
03:32 -Quand vous dites "ne pas se voiler la face",
03:35 par rapport à quoi ?
03:36 Selon vous, quel est le moteur principal de l'antisémitisme ?
03:40 Quelle est votre réponse ?
03:42 -C'est difficile, parce que vous savez...
03:44 -Tant que ça ?
03:46 -C'est difficile de dire que l'antisémitisme existe
03:48 depuis que le juif existe.
03:50 Donc le moteur de l'antisémitisme, il a varié selon les âges,
03:55 selon les époques, selon les territoires,
03:57 selon les circonstances.
03:59 C'est ça, peut-être, qui est le plus grave dans l'antisémitisme.
04:02 Finalement, quoi qu'il se passe, il est toujours là.
04:07 C'est Sartre qui disait, en réflexion pour la question juive,
04:10 "Le juif n'existerait pas, l'antisémite l'inventerait."
04:14 -Camus dit que mal nommer les choses
04:16 est ajouté au malheur du monde.
04:18 Quel est le carburant principal de cet antisémitisme ?
04:21 -Je n'en sais rien.
04:23 Pour tout vous dire, depuis que je suis rentrée en politique,
04:26 je suis frappée et je suis victime de l'antisémitisme.
04:29 On n'a pas attendu une situation internationale
04:33 qui est ce qu'elle est et qui est une tragédie
04:35 pour que l'antisémitisme ressurgisse en France.
04:38 On dit, oui, en ce moment, depuis le 7 octobre,
04:41 les actes antisémites se sont multipliés.
04:44 Il n'y en a jamais eu autant,
04:46 je crois, plus de 1 400, si ma mémoire est bonne,
04:50 autant qu'en un an.
04:51 Mais ça veut dire qu'en un an, il y en avait aussi.
04:54 Il n'était pas inexistant.
04:56 C'est quelque chose qui reste latent
04:59 et qui est effectivement à la faveur de moments historiques
05:02 qui s'amplifient tout d'un coup,
05:05 mais qui, malheureusement, ne disparaît jamais.
05:07 -On peut dénoncer l'islamisme qui nourrit l'antisémitisme,
05:11 sans rien reprocher à la communauté musulmane en France.
05:14 -Tout à fait, mais c'était pas du tout mon propos.
05:17 C'était pas mon propos et ça ne l'est pas.
05:20 Nous, je crois qu'on avait hier et on a toujours,
05:23 et on a une immense responsabilité d'unifier la nation
05:27 et de faire en sorte que nous ayons beaucoup en partage.
05:32 Peut-être que hier, le président Larcher a dit
05:34 que c'était une marche, maintenant, il faut des démarches.
05:38 Oui, il faut qu'on regarde devant,
05:40 qu'on réussisse à retrouver de la cohésion nationale
05:45 et peut-être aussi à retrouver cette promesse républicaine.
05:49 On parle des valeurs de la République.
05:51 -Mais qu'est-ce qu'il y a ?
05:53 Vous avez ce mot dans la bouche, "républic"
05:55 comme si c'était un rempart, un bouclier.
05:58 Beaucoup n'y voient plus grand-chose.
06:00 Comme si c'était le bouclier qui protégeait les Français juifs.
06:04 -Mais vous savez, ce n'est pas un bouclier
06:06 qui protège les Français juifs,
06:09 c'est un bouclier qui nous protège tous.
06:11 Qui nous protège tous.
06:12 -Une marche et après, c'est la question qui est posée.
06:16 Vous avez parlé d'unité,
06:17 il y a le brun de pivot au président de la République.
06:20 Est-ce qu'il vous a envoyé un mot de félicitation ?
06:23 -Les relations entre le président de la République et moi-même
06:26 restent entre nous deux.
06:28 -Un mot de remerciement à la présidente de l'Assemblée.
06:31 Je trouve que c'est assez mérité,
06:33 compte tenu du pari réussi qu'a été le vôtre hier.
06:36 -Le pari est réussi, c'est ça qui est le plus important.
06:39 Le président, on a beaucoup commenté son absence.
06:42 Il n'était pas absent.
06:44 Il a écrit aux Français, samedi soir,
06:46 une lettre publiée dimanche.
06:48 -Dans un seul média, je ne sais pas ce que c'est.
06:50 -Il s'est adressé aux Français,
06:52 il a dit son soutien aux marches qui étaient organisées
06:55 dans toute la France,
06:57 parce que ça aussi, c'est important.
06:59 La marche n'a pas été uniquement une marche parisienne,
07:02 elle s'est déclinée en province.
07:04 -C'est important, c'est la France qui a marché.
07:08 -Vous parlez d'unité, vous avez raison,
07:11 mais le fait que le président de la République
07:13 ne soit pas présent à une manifestation aussi importante,
07:17 alors qu'il est le garant de l'unité,
07:19 quel signal cela envoie ?
07:20 -Il a écrit aux Français, il s'est prononcé,
07:23 il soutient la marche, et surtout,
07:25 il nous a indiqué, et c'était la conclusion,
07:28 il était avec nous en pensée et en acte.
07:30 -Il ne regrette pas qu'il soit là,
07:32 physiquement en chair et en os, pour une cause aussi importante ?
07:36 -Non, je ne le regrette pas.
07:37 -C'est une occasion manquée ? -Non, pas du tout.
07:40 C'était une marche incroyable.
07:44 Je crois qu'il ne faut pas la commenter
07:47 par la présence ou l'absence d'un tel ou d'un tel.
07:50 -Président de la République. -C'est votre mission.
07:53 Je sais que le président était avec nous,
07:56 et qu'il a considéré que cette marche...
07:58 -Vous voyez, madame Yael Brun-Pivé,
08:01 on voyait le présent du sénat.
08:02 Vous avez tenu à ce carré particulier en tête,
08:05 qui a signifié beaucoup de choses.
08:07 -Nous tenions à être à côté.
08:09 -Mais Emmanuel Macron n'a-t-il pas raté le rendez-vous ?
08:12 C'était peut-être à lui de répondre.
08:14 -Ce sera évidemment à lui de répondre,
08:16 c'est évidemment de sa responsabilité.
08:19 Moi, je ne le pense pas, et moi, je suis, ce matin,
08:22 à nouveau dans l'action, en fait.
08:24 A nouveau dans l'action, parce que c'est ça qui importe
08:27 quand on fait de la politique.
08:29 Une formidable mobilisation de nos compatriotes,
08:31 moi, c'est ça qui m'importe aujourd'hui.
08:34 Maintenant, allons de l'avant.
08:36 -On va en parler de l'avant, mais parlons aussi des présents.
08:39 Marine Le Pen.
08:40 Yael Brun-Pivé, en 2023, peut marcher sans incident
08:43 dans une marche contre l'antisémitisme.
08:45 Est-ce que c'est une étape franchie ?
08:48 -À nouveau, nous n'avons pas appelé au parti politique,
08:51 nous avons appelé aux citoyens.
08:53 C'était fondamental dans l'appel que nous avons formé.
08:56 Donc, nous n'avons invité personne,
08:59 mais nous n'avons exclu personne,
09:01 parce que tout le monde a le droit, aujourd'hui,
09:03 de marcher en France pour la République
09:06 contre l'antisémitisme.
09:07 -C'est ça, la recette du succès ?
09:09 -Certains se sont exclus.
09:11 C'était important, parce que moi, j'ai eu beaucoup de Français
09:15 qui m'ont écrit en me disant
09:17 "Nous marcherons parce que c'est vous."
09:20 Et c'est un appel parlementaire et transpartisan,
09:23 puisque le président du Sénat et moi-même,
09:26 ça n'aura échappé à personne,
09:28 n'appartenons pas à la même famille politique,
09:31 et parce que c'est, finalement, le Parlement.
09:33 Pour beaucoup, c'était important que ce soit apolitique.
09:37 -C'est important, ce que vous dites.
09:39 Vous êtes la présidente de l'Assemblée nationale,
09:42 avec ce rôle politique et institutionnel conséquent,
09:45 qu'il fallait dépasser ces querelles politiciennes
09:48 et qu'elles n'intéressent pas les Français ?
09:50 -Pour ces causes-là, oui,
09:52 je pense qu'il fallait les dépasser.
09:54 C'était une condition du rassemblement.
09:56 C'était important pour beaucoup.
09:58 Les partis politiques se sont organisés dans le cortège
10:02 à leur guise, mais c'était leur liberté
10:04 pleine et entière.
10:05 -On est vivérant entre une faute politique.
10:08 -Je ne suis pas là pour délivrer les bons et les mauvais points.
10:11 -Lui, il l'a fait.
10:13 -A nouveau, chacun est libre de ses paroles et de ses actes.
10:16 Nous sommes dans une démocratie.
10:18 Nous, nous avons souhaité agir de la sorte,
10:21 mais je crois que les Français étaient plutôt de notre côté
10:24 à répondre.
10:25 -Encore une question sur ce point.
10:27 L'ancien président, à vos côtés, à la fois François Hollande
10:31 et Nicolas Sarkozy, a dit vouloir croire
10:33 à un engagement de bonne foi du RN.
10:35 Est-ce qu'il a raison ?
10:37 Est-ce que vous le diriez ainsi, encore plus après cette marche ?
10:40 -J'ai besoin d'actes.
10:42 Et l'engagement de bonne foi ne résulte pas
10:46 de la participation à une marche.
10:48 C'est trop facile.
10:49 -Vous avez des paroles qui attestent
10:51 que Marine Le Pen est antisémite ?
10:53 -Ce que je sais,
10:54 c'est que le RN a l'histoire que l'on connaît,
10:59 et donc des condamnations importantes
11:03 pour antisémitisme, pas elle, son père,
11:07 qu'au sein du RN, vos confrères
11:10 souvent se font l'écho de membres
11:14 qui peuvent avoir des propos ou des actions
11:19 qui seraient antisémites.
11:20 Moi, c'est tout ce que je vois.
11:22 Après, je vois aussi hier le RN, derrière Marine Le Pen,
11:26 présent dans ce cortège, pour dire,
11:28 pour la République contre l'antisémitisme.
11:31 Maintenant, l'histoire est en train de se faire.
11:34 Nous verrons quelles sont les positions affirmées
11:37 par le RN dans la durée,
11:40 quels sont ses actes,
11:41 et si l'ensemble de ses membres
11:44 est exempt de toute difficulté vis-à-vis de l'antisémitisme.
11:48 C'est ce que je ne crois pas aujourd'hui,
11:50 mais l'histoire le montre.
11:52 -Vous pensez qu'ils ne sont pas exempts
11:55 de tout reproche sur l'antisémitisme ?
11:57 -Je ne parle pas de Marine Le Pen,
11:59 je parle de certains membres de son parti
12:02 qui sont toujours manifestement à la limite.
12:05 Il suffit de se reporter un certain nombre de travaux
12:08 de vos confrères.
12:10 -Il n'était pas présent hier, Jean-Luc Mélenchon.
12:13 Il a réagi sur les réseaux sociaux,
12:15 dénigrant une mobilisation rabougrie,
12:17 et il a longtemps l'échec à mobiliser,
12:19 dénonçant la droite et l'extrême droite.
12:22 C'est quoi pour vous ? C'est de l'égreur ?
12:25 -Vous savez, Jean-Luc Mélenchon n'est pas titulaire de mandat,
12:28 il n'en a plus, il n'a manifestement
12:31 qu'un compte Twitter.
12:33 Et donc...
12:34 C'est...
12:36 Sa pensée, peut-être, qui est rabougrie.
12:39 -Y compris celle de toute la France insoumise,
12:42 qui n'y était pas non plus.
12:43 -En tout cas, lui, dans ses expressions,
12:46 je trouve...
12:47 Il ne fait que salir...
12:50 Les...
12:51 Ce qui s'est passé hier.
12:54 Et, bien sûr, bien d'autres choses.
12:57 -Avec certains dans la France insoumise,
12:59 Antoine Léaumont a dénoncé des slogans islamophobes
13:02 au sein de la marche où vous étiez,
13:05 avec beaucoup de Français.
13:06 Que répondez-vous à cela ?
13:08 -Je crois qu'il n'y était pas.
13:10 Donc...
13:11 Je pense que nous sommes...
13:13 Nous sommes beaucoup, ce matin, à réagir
13:16 pour dire que personne, dans les participants,
13:18 n'a entendu ce type de slogans.
13:20 En fait, il faut arrêter de travestir la réalité.
13:24 Il faut arrêter d'attiser les haines.
13:28 Il faut arrêter de surfer
13:30 sur des divisions réelles ou supposées dans notre pays.
13:34 Nous n'avons pas besoin de ça, en ce moment.
13:36 C'est pour ça que ce message était important.
13:39 Hier, c'est toute la République qui défilait.
13:41 Nous avions des anciens présidents de la République,
13:44 mais nous avons des anciens premiers ministres,
13:47 des anciens présidents d'Assemblée,
13:49 le président du Conseil constitutionnel,
13:52 le premier président de la Cour des comptes.
13:54 Voilà une image de la République unie par rapport à ceux
13:57 qui ne font que la diviser et exacerber les tensions.
14:00 Ca n'est pas acceptable.
14:02 -Qu'est-ce qu'on fait, madame la présidente ?
14:04 Après, par exemple, les propos du député,
14:07 la France Insoumise, David Guiraud, à Tunis.
14:09 Je vais expliquer à nos auditeurs,
14:11 des propos considérés par beaucoup
14:13 comme étant négationnistes.
14:15 Il a affirmé que le bébé dans le four, c'est Israël,
14:18 que la femme éventrée, c'est Israël.
14:20 Puis, il s'est ensuite justifié après cette prise de parole
14:23 en Tunisie en affirmant qu'il faisait référence
14:26 au massacre de Sabra et Chatilla.
14:28 La justice a été saisie.
14:29 Et du côté de l'Assemblée, Damien,
14:31 est-ce que vous allez lever son immunité parlementaire ?
14:35 -La levée d'immunité parlementaire
14:37 intervient à la demande,
14:38 et exclusivement à la demande de la justice.
14:41 Donc, le processus qui est celui que nous allons suivre,
14:46 c'est-à-dire, il y a eu une saisine de la justice.
14:49 Si la justice décide d'avoir des mesures coercitives
14:54 à son endroit, type mesures de garde à vue,
14:58 elle formulera une demande de levée d'immunité parlementaire.
15:03 Et à l'Assemblée nationale, j'ai une délégation
15:06 qui doit proposer un avis,
15:09 qui est évidemment présidée par un député de l'opposition.
15:13 Et, in fine, c'est le bureau de l'Assemblée nationale
15:16 qui statue pour accorder ou non la levée
15:18 de l'immunité parlementaire à la demande de la justice.
15:22 Depuis que je suis présidente de l'Assemblée nationale,
15:25 nous en avions eu quelques-unes,
15:27 et à chaque fois, elles ont été acceptées
15:29 à l'unanimité du bureau, mais je ne peux pas préjuger
15:32 d'une décision qui est collégiale,
15:34 et c'est important de le rappeler,
15:37 qui est uniquement à la demande de la justice.
15:39 Je ne suis pas encore saisie,
15:41 donc je ne vais pas présager de cette décision.
15:44 La présidente de l'Assemblée nationale que je suis
15:47 n'a pas de pouvoir de sanction pour des faits
15:50 qui sont commis en dehors de l'ensemble de l'Assemblée nationale.
15:54 Je vois que sur les réseaux sociaux,
15:56 on me sollicite beaucoup pour ce faire,
15:58 mais ça n'est pas dans mes attributions.
16:00 Les députés ne sont pas au-dessus des lois,
16:03 ce sont des justiciables, j'entends,
16:05 mais c'est la justice qui doit agir.
16:07 -Pour la présidente de l'Assemblée,
16:09 un député qui dit ça, et qui s'assoit sur les bancs de l'Assemblée,
16:13 que dites-vous ?
16:14 -C'est indigne.
16:15 C'est indigne parce que...
16:18 Nous portons une voix
16:20 auprès de nos concitoyens,
16:22 dans laquelle nos concitoyens croient,
16:25 parce que nous avons un mandat,
16:27 et ce mandat nous oblige à une exigence de vérité,
16:31 nous oblige à une exigence de gravité,
16:34 de responsabilité, d'équilibre.
16:37 Et lorsque je vois des parlementaires
16:39 qui dévoient un peu la fonction qui est la leur,
16:43 je trouve que c'est dangereux,
16:46 parce que nos compatriotes
16:48 peuvent avoir naturellement envie de les croire,
16:51 car ce sont des élus de la nation.
16:53 -Dernière question, le Brune-Pivet,
16:55 une marche et après.
16:56 Et après.
16:57 C'est la vraie question.
16:59 Est-ce que la marche Paris-Réussi, vous l'avez dit,
17:02 est-ce que ça va suffire, aujourd'hui,
17:04 pour ce déferlement de haine ?
17:06 -Non. Je pense que cette République,
17:08 ses valeurs, cette lutte contre toutes les haines,
17:11 ça doit être notre combat au quotidien,
17:13 le combat de tous les Français,
17:15 mais aussi le combat des hommes et des femmes politiques
17:18 et au premier chef, celui de la présidente.
17:21 Moi, je crois, et je l'ai dit tout à l'heure,
17:23 ce sont les valeurs de la République
17:25 que nous défendons et que nous devons défendre ardemment.
17:29 C'est notre modèle français.
17:30 Nous sommes aujourd'hui à l'anniversaire
17:33 des terribles attentats du Bataclan
17:35 et nous avons ensemble une pensée pour les victimes.
17:38 C'est notre modèle français que nous devons défendre
17:41 et c'est à nouveau notre promesse républicaine.
17:44 Parce que la République, en étant d'art,
17:47 il faut aussi qu'elle remplisse toutes ses promesses
17:50 à l'endroit de chacun de ses enfants.
17:53 Et c'est ça, maintenant, qui est devant nous.
17:56 Et nous devons tous y contribuer.
17:58 -Merci, Elle et Brune-Pivet.
18:00 C'était votre grande interview ce matin
18:03 avec Jean-Michel Blanquer.
18:04 Merci à vous.
18:05 -Merci.
18:07 Merci beaucoup.

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