«C'est la pire des horreurs» : Robert Ménard s'indigne de ceux qui parlent de guerre civile en France

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Transcript
00:00 Bernard Ménard arrive au moment où on a encore les suites de Crépole et l'émotion est encore très vive après le meurtre de Thomas.
00:06 D'abord sur ce qui s'est réellement passé avec un peu de recul.
00:09 Quelle lecture vous vous en faites ?
00:10 Le RN dénonce une barbarie ordinaire qui impose sa loi.
00:14 Et du côté de reconquête, c'est autre chose.
00:16 On dit que ce serait le révélateur d'une guerre ethnique.
00:20 Il faut faire attention au mot.
00:22 Qui doit faire attention ?
00:23 Je parle de reconquête là.
00:24 Je veux dire guerre ethnique.
00:26 Pourquoi pas guerre civile tant qu'ils y sont ?
00:27 Parce que ce qui est dit.
00:29 Attendez, vous savez ce que c'est la guerre civile ?
00:31 Moi pendant 25 ans, j'ai fait ça dans ma vie.
00:33 En France, ce n'est pas une guerre civile.
00:35 Qu'on s'inquiète.
00:36 25 ans, reporter sans frontières.
00:38 Attendez, la guerre civile, ce n'est pas ça.
00:39 D'abord, c'est la pire des horreurs.
00:41 Je la souhaite à personne.
00:42 A personne.
00:43 D'abord, arrêtons parce qu'il y a quand même des gens qui se disent
00:45 "Ah, s'il fallait en passer par une guerre civile pour régler les problèmes en France."
00:49 Non, mais tu es jobar, tu es fou, furieux.
00:51 La guerre civile, c'est la pire des choses qui puisse arriver.
00:53 Et puis, ce n'est pas ça.
00:54 Attendez, moi, j'ai des quartiers difficiles dans ma ville.
00:57 Il n'y a pas une guerre civile.
00:59 Il y a 50, 100 petits connards dont on n'arrive pas à se débarrasser.
01:03 Mais ça, c'est autre chose.
01:05 Moi, je suis toujours abasourdi du fait qu'on n'y arrive pas.
01:08 Je me dis, attendez, je pense à ça parce que le quartier de la Monnet, vous savez...
01:12 - Ressemble peu ou pro...
01:14 C'est le quartier de la Devesse ?
01:15 - A la Devesse, c'est le même nombre d'habitants.
01:17 Manifestement, c'est à peu près les mêmes choses.
01:18 Et quand j'ai entendu la maire, puisque c'est une dame,
01:22 je trouve qu'elle a raison.
01:24 C'est des quartiers où on a mis plein d'argent.
01:25 Elle disait 150 millions.
01:26 Nous, on a mis plus de 180 millions dans ce quartier.
01:29 C'est beaucoup d'argent.
01:30 On vient de construire encore une école, Samuel Paty.
01:33 C'est un quartier où on met beaucoup de moyens.
01:34 C'est un quartier où, pas la population, où t'as, je vous le dis,
01:39 moins d'une centaine de gens.
01:40 On l'a vu parce qu'on les a filmés.
01:41 - Vous avez le même discours. C'est incroyable.
01:43 C'est-à-dire, elle dit comme vous, Robert Menard et monsieur le maire.
01:45 La maire dit, on a 100, 150 délinquants...
01:48 - D'autres dont on n'arrive pas à se débarrasser.
01:50 - Et qui pourrissent la vie de 4000 personnes.
01:54 La mienne comme maire, mais surtout celle de leur voisin.
01:57 Comment on fait ? Je ne sais pas.
02:00 Je ne sais plus ce qu'il faut faire.
02:02 Dire on va envoyer l'armée, ça me semble absolument...
02:05 En dépit de mon sens, c'est un peu comme si on parlait,
02:07 quand on parle de guerre civile.
02:08 Je ne crois pas.
02:09 Un moment, une présence policière plus importante chez moi.
02:12 Moi, de quoi je me plains.
02:13 Concrètement, pour ne pas que ce soit un débat idéologique,
02:15 on m'a promis 17 policiers de plus.
02:18 Il y en a deux de plus au bout de trois ans.
02:19 Je me dis, s'il y avait plus de police,
02:21 ça réglerait peut-être une partie des choses.
02:24 Peut-être qu'il faut donner plus de pouvoir à la police municipale.
02:27 Moi, j'y suis favorable.
02:28 Est-ce que ça suffirait ?
02:29 Je ne crois pas, madame.
02:31 Je crois, c'est plus profond que ça.

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