Avec Arlette Chabot et Frédéric Dabi
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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2023-11-13##
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00:00 8h30, Patrick Roger.
00:02 - Il est 8h25, la gauche est divisée, elle l'a montré hier lors de cette marche contre l'antisémitisme et pour la République,
00:09 puisqu'il y avait une partie de la gauche, je parlais d'une grande partie des insoumis, qui a manifesté samedi et qui n'était pas hier.
00:16 Frédéric Dhabi, il y a un sondage qui est assez intéressant, justement hier que vous avez publié avec le JDD.
00:22 Bonjour Frédéric.
00:23 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:25 - Sur le regard des Français sur ces personnalités justement de gauche.
00:29 - Oui tout à fait, c'est une enquête qu'on m'a posée à plusieurs reprises, d'ailleurs pour Sud Radio par le passé,
00:35 et on voit très bien Patrick à quel point Jean-Luc Mélenchon est discrédité pour incarner la gauche.
00:41 Un seul 26% des Français considèrent qu'il incarne bien la gauche aujourd'hui.
00:45 Pour vous donner un point de comparaison dans le temps, ce 26% était 51% en février 2022, pendant la campagne présidentielle.
00:52 Arrivant en tête Fabien Roussel et François Ruffin, donc il y a pour une autre gauche suivie de François Hollande,
00:58 mais ce qui est très intéressant, j'entends beaucoup de commentaires disant que
01:03 "attention à ne pas enterrer Jean-Luc Mélenchon, on se souvient de ce qu'on avait dit après la perquisition de la République, c'est moi".
01:08 C'est tout à fait vrai, mais à cette époque il avait gardé un soutien massif chez les sympathisants de gauche.
01:15 Là, il n'y a plus qu'un sympathisant de gauche sur deux qui considère qu'il incarne bien la gauche,
01:20 et nous avons une majorité de sympathisants de gauche, tenez-vous bien,
01:24 considérant qu'il est plutôt un handicap pour la nupèce et pour permettre à la gauche de revenir au pouvoir.
01:30 C'est en ça qu'il y a une fracture par rapport au passé, et aujourd'hui,
01:34 beaucoup de Français, une majorité, et presque une majorité de sympathisants de gauche ont peut-être tourné la page Mélenchon.
01:40 - Arlette Chabot ?
01:42 - Oui, je crois que c'est effectivement très intéressant, c'est qu'il trouve aussi son électorat quand même.
01:46 On a compris, sur un électorat musulman, les banlieues, etc.
01:50 Bon, mais il y a un autre électorat qui a envie d'une gauche fidèle à ses valeurs,
01:55 et donc la volte-face de Jean-Luc Mélenchon sur la laïcité, par exemple, son refus de manifester.
02:03 Alors évidemment, le prétexte, c'est le Rassemblement National,
02:05 mais surtout les attaques contre Yael Brun-Pivet qui sont quand même assez étonnantes.
02:10 Les mots, Jean-Luc Mélenchon connaît le poids des mots.
02:13 Donc, la présidente de l'Assemblée accusée, effectivement, de camper en Israël.
02:18 Tout ça trouble, effectivement.
02:21 L'antisémitisme, c'est une cause de la gauche, grande cause aussi de la gauche.
02:25 Donc, je pense qu'il y a effectivement un électorat qui est étonné, surpris, choqué,
02:32 et qui conteste, évidemment, les choix de Jean-Luc Mélenchon.
02:35 - Et pour aller plus loin, Jean-Luc Mélenchon, qui a conclu qu'il n'était pas hier dans cette marche,
02:40 et qui a conclu par un tweet hier soir en disant que c'était un échec.
02:46 Que, je cite, "toute la droite et l'extrême droite, pourtant unies, ont échoué à reproduire les mobilisations générales du passé".
02:54 C'est un échec ou pas ? On l'évoquait tout à l'heure.
02:57 Frédéric Dhabi, vous aussi, qui avez l'habitude de l'opinion, comment considère-t-on ça ?
03:02 Un peu plus de 100 000 personnes à Paris et 180 000 sur toute la France.
03:08 - Alors, ce qui est très très intéressant, et je trouve que personne ne l'a dit,
03:11 personne n'a contesté le chiffre de 105 000, qui était un chiffre de la préfecture de police.
03:16 Rappelez-vous, Patrick, tout au long du premier trimestre 2023,
03:20 pendant les mobilisations contre les retraites, on avait un chiffre, préfecture de police,
03:25 et un chiffre 3,2 x 3,4, les différentes organisations.
03:28 Non, on ne peut absolument pas parler d'échec compte tenu de la masse humaine présent hier.
03:34 Ce que je voudrais dire, je rebondis sur ce qu'a dit Arlette Chabot sur "ils jettent le trouble", Jean-Luc Mélenchon.
03:39 Ce trouble, on le voit, puisque depuis maintenant plusieurs mois, sur toute une série de sujets,
03:44 il est en décalage ou en dissonance avec le peuple de gauche,
03:48 lorsqu'il dit "la police tue" pendant les émeutes urbaines, lorsqu'il refuse d'appeler au calme,
03:54 lorsqu'il est contre la baïa, une majorité de ses sympathisants y sont favorables,
04:00 et surtout, bien sûr, la question de l'antisémitisme, où il flirte avec une ligne rouge,
04:05 ce qui n'est pas du tout la ligne de la majorité de son électorat.
04:08 - Oui, mais est-ce qu'il ne cultive pas un autre électorat pour le maintenir auprès de lui ?
04:14 Et puis, j'allais dire en misant peut-être sur l'avenir, je ne sais pas, mais dans ce sens.
04:21 - Il y a un calcul politique totalement cynique, encore une fois, au prix de reniement sur ses positions passées.
04:28 Donc je pense qu'on le comprend, ce calcul, et tout le monde l'a vu.
04:32 Donc ça ne grandit pas Jean-Luc Mélenchon qui n'est pas fidèle, effectivement, aux valeurs de la gauche.
04:37 On peut quand même, évidemment, encore une fois, on pouvait défiler hier,
04:41 et défiler aussi en demandant la création d'un État palestinien, ce n'était pas contradictoire.
04:46 L'antisémitisme, la République, ce sont des valeurs, effectivement, de gauche.
04:51 La République sait aussi, la République sait mieux, disait-il, mais les valeurs de la République,
04:55 ce sont des valeurs de gauche aussi, partagées.
04:58 Donc je pense que le trouble est certain, c'est vrai qu'au bout du compte,
05:02 ce n'est pas sûr qu'électoralement il y gagne, finalement.
05:04 Merci Arlette Chabot, merci Frédéric Dhabi de l'IFOP.
05:07 Dans un instant, l'invité politique de Jean-Jacques Bourdin, jusqu'à 9h,
05:11 et vous pourrez réagir à 9h sur toute l'actualité, que ce soit la pénurie de médicaments,
05:15 revenir sur la marche, ou d'autres sujets qui vous interpellent, 0826-300-300.
05:20 Dans un instant, c'est le président du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale,
05:24 le patron de la majorité, donc, à l'Assemblée, Sylvain Maillard, au micro de Jean-Jacques Bourdin.
05:29 Bonne journée.