Marche contre l’antisémitisme : "Nous avons invité les concitoyens, pas les partis politiques"

  • l’année dernière
Les deux organisateurs de la marche parisienne contre l’antisémitisme, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat, Gérard Larcher, ont accordé un bref entretien à Public Sénat et LCP. Ils sont notamment revenus sur les remous suscités par la participation du Rassemblement national à cette manifestation.

Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1

Notre site internet : http://www.publicsenat.fr

Abonnez-vous à notre newsletter : https://urlz.fr/iinC 

Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
Twitter : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 On les retrouve à l'instant. C'est à vous Elsa.
00:03 Oui bonjour Madame la Présidente de l'Assemblée Nationale,
00:08 bonjour Monsieur le Président du Sénat.
00:10 Tout d'abord merci d'accorder cette interview exclusive aux chaînes parlementaires.
00:14 Dans quelques instants vous allez rejoindre le cortège de cette grande marche civique
00:19 que vous avez appelée de vos voeux.
00:21 Madame Brune Pivet, vous avez sonné la mobilisation générale pour quelle raison ?
00:25 Parce qu'avec le Président du Sénat nous nous sommes dit
00:28 que face à la situation que notre pays connaît,
00:31 avec cette montée des tensions, cette montée des actes antisémites,
00:35 cette montée de la haine et des fractures, nous ne pouvions pas ne pas agir
00:40 et que les fonctions que nous exercions nous enjoignaient
00:44 de faire quelque chose et de faire un acte fort.
00:47 Et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé ensemble
00:51 de faire un grand appel à une marche civique.
00:54 C'est très important pour nous que cette marche rassemble au maximum nos concitoyens.
00:59 Oui c'est une démarche inédite Gérard Larcher.
01:02 Cet appel conjoint de la Présidente de l'Assemblée Nationale
01:05 et de vous-même Président du Sénat, pour vous le moment l'imposait, il le fallait ?
01:10 Il faut un sursaut républicain, c'est ce que nous nous sommes dit lundi.
01:14 Tous deux dans le cadre de rencontres habituelles que nous avons,
01:17 nous avions un ordre du jour.
01:19 Mais le vrai ordre du jour c'était la République.
01:22 Et notre ordre du jour aujourd'hui, ce dimanche, c'est la République.
01:27 Et la lutte absolue contre l'antisémitisme,
01:30 qui est le contraire des valeurs de la République.
01:33 C'est donc un sursaut que nous avons appelé
01:36 et nous souhaitons que ce sursaut, ce soit un sursaut citoyen.
01:40 Est-ce que vous avez regretté certaines polémiques ?
01:42 Mais il y en a eu, notamment sur la présence du Rassemblement National dans cette manifestation.
01:47 Est-ce que vous comprenez ceux qui se sont interrogés
01:50 ou ceux qui ont refusé de venir à cause d'une telle présence ?
01:52 Madame Niel-Bronfivet.
01:54 Vous savez, notre appel, c'est un appel pour.
01:57 Ce n'est pas un appel contre.
01:59 Et donc, nous, nous appelons à marcher pour la République,
02:02 pour les valeurs qui nous réussissent et contre l'antisémitisme.
02:07 Et donc, nous n'avons invité que les concitoyens.
02:10 Nous n'avons interdit évidemment personne de manifester,
02:14 mais nous n'avons pas fait un appel au parti politique.
02:16 Nous aurions pu le faire compte tenu des responsabilités qui sont les nôtres.
02:19 Ça n'a pas été notre choix.
02:21 Nous avons décidé de nous adresser directement au peuple.
02:25 Et pour nous, les polémiques ne sont pas à la hauteur,
02:29 ni à la hauteur des enjeux qui sont, comme vient de le rappeler le président Larcher,
02:35 l'enjeu, c'est la République.
02:37 Et donc, les polémiques ne doivent pas salir l'initiative inédite que nous avons portée
02:42 et l'enjeu qui est un enjeu qui nous dépasse tous.
02:46 Mais Gérard Larcher, l'union nationale, elle est impossible aujourd'hui en France.
02:49 Nous allons le voir avec les citoyens.
02:52 L'union, c'est peut-être les citoyens qui vont la faire.
02:54 Et j'ose espérer que ce sont les citoyens.
02:57 Je pense à ce qui va se passer à Paris.
02:59 Je pense à ce qui se passe actuellement devant les préfectures.
03:03 À l'appel des maires, il y a cette réaction de cette trame aussi des 500 000 élus locaux
03:09 qui disent "ça ne peut pas être comme ça dans la République".
03:12 Chaque citoyen doit être respecté pour ce qu'il est, quelle que soit son origine,
03:18 sa race ou sa croyance.
03:21 Et c'est ça la République.
03:23 Et au fond, nous sommes vraiment les héritiers d'Aristide Briand,
03:27 y compris sur l'aspect religieux.
03:29 La loi doit protéger la foi tant que la foi n'entend pas dicter la loi
03:33 et nous pensons que c'est la valeur de la République.
03:35 C'est effectivement extrêmement important de voir que notre appel a été démultiplié sur tous les territoires.
03:40 Et moi, j'ai eu beaucoup de bonheur et j'ai eu du bonheur à voir ces images des foules réunies
03:46 à Nice, à Strasbourg, à Valence,
03:49 parce qu'on voit que c'est toute une nation qui répond à notre appel.
03:54 Et ça, peut-être que c'est la première bonne nouvelle de la journée et qu'il y en aura d'autres aujourd'hui.
03:59 Je vais vous parler d'un absent.
04:00 Emmanuel Macron, le chef de l'État, ne sera pas présent dans cette marche.
04:03 Gérard Larcher, est-ce que vous le regrettez ?
04:05 Écoutez, c'est sa décision et lui appartient.
04:08 J'ai compris qu'il soutenait notre démarche.
04:11 Et moi, ce qui compte aujourd'hui, c'est vraiment ces Françaises et ces Français
04:15 qui ont besoin de se retrouver.
04:17 Nous avons besoin de nous retrouver sur des causes essentielles.
04:21 Et la République, l'antisémitisme, ce sont deux causes majeures et essentielles qui nous rassemblent.
04:27 Même question à madame Brune Pivet.
04:29 Cette absence du chef de l'État, vous comprenez ce choix ?
04:31 Le chef de l'État n'est pas absent.
04:33 Il a écrit hier une lettre aux Français pour justement expliquer à quel point il tenait aux valeurs de la République.
04:42 Il tenait à ce que cette marche soit une réussite et il entendait cet appel.
04:47 Donc, il en est parfaitement solidaire.
04:50 Il le salue. Il est avec nous grâce à cette lettre, en pensée et en acte.
04:55 Comme il l'a dit, chacun maintenant est à sa place.
04:58 Et ce qui est important, c'est que nous, nous sommes à la nôtre, à la tête de cette manifestation.
05:03 Madame la présidente de l'Assemblée nationale, monsieur le président du Sénat, merci infiniment de nous avoir raccordé.
05:09 Que deux institutions avec nos sensibilités différentes, nous soyons aujourd'hui rassemblés, réunis.
05:16 C'est parce que pour nous, la République, ça passe au-dessus de tout.
05:21 Exactement. Mais nous avons, et ça a été noté dans la presse, nous avons des parcours politiques différents.
05:26 Nous avons, nous appartenons à des familles politiques différentes.
05:29 Mais nous avons effectivement cette République en partage.
05:32 Et je crois que c'est ça que nos concitoyens attendent aujourd'hui, des hommes et des femmes politiques de ce pays.
05:37 Que nous sachions nous dépasser, que nous sachions dépasser ce qui peut être constitué des clivages
05:42 pour nous rassembler autour de l'essentiel. Et c'est ce que nous faisons aujourd'hui.
05:46 Eh bien, merci infiniment d'avoir partagé cette interview sur les chaînes parlementaires.
05:50 On va vous laisser rejoindre la tête de cortège et on suivra évidemment sur les chaînes parlementaires
05:54 cette marche contre l'antisémitisme. Merci.
05:56 Merci beaucoup. Merci.
05:57 [Musique]

Recommandations