Sport, etc. - Au revoir les Jeux d’été, bonjour les Jeux d’hiver 2030 !

  • il y a 15 heures
Une dernière danse pour dire au-revoir aux Jeux de Paris 2024... Samedi 14 septembre dernier, une grande parade réunissant athlètes et spectateurs a eu lieu sur les Champs-Elysées, à l’occasion de laquelle les champions ont été décorés par Emmanuel Macron. Mais comment tourner la page après ces olympiades “à la maison” si riches en émotions ? Près d’un olympien sur quatre est en effet victime de détresse psychologique après les Jeux. Heureux hasard des candidatures, la France a un nouvel objectif vers lequel se tourner : les JOP de 2030, dans les Alpes françaises. Voici quelques-uns des thèmes qu'Anne-Laure Bonnet et ses invités aborderont dans ce nouveau numéro de Sport, Etc sur Public Sénat. Année de Production :

Category

📺
TV
Transcription
00:00Public Sénat, en partenariat avec l'équipe, vous présente Sports Etc.
00:14Bonjour à tous, bienvenue pour une heure de débats et de découvertes autour de la place du sport dans notre société.
00:20La flamme olympique est éteinte, mais le sport continue.
00:23Sur Public Sénat, voici tout de suite le sommaire de ce nouveau numéro.
00:27La passion entre Marseille et Paris est toujours aussi ardente quand il s'agit de football.
00:32Dernière victime en date, le groupe Pernod Ricard, contraint de revenir sur son sponsoring avec le Paris Saint-Germain.
00:39Paris 2024, c'est fini, place aux Alpes françaises 2030 pour les Jeux d'hiver.
00:45Où en est l'engagement financier du gouvernement promis sur ce dossier ?
00:48Et quels sont les enjeux économiques et climatiques de cet événement ?
00:54Enfin, comment garder la flamme, l'inspiration et la motivation intactes après les Jeux ?
00:59Nous poserons la question à Sandrine Martinet, médaille d'argent aux derniers Jeux paralympiques de Paris 2024.
01:09Pour m'accompagner aujourd'hui, Jean-Michel Arnaud, vous êtes sénateur alliance centriste des Hautes-Alpes.
01:16Sandrine Martinet, vous êtes multimédaillée paralympique en judo et notamment médaille d'or à Rio et médaille d'argent à Paris 2024.
01:26François d'Arrocha-Carneiro, vous êtes historien et auteur notamment de Un peuple et son football qui paraît aux éditions du Détour.
01:35Et Emma Sango, vous êtes journaliste à Radio France.
01:39Vous nous avez fait vivre avec passion et talent les derniers Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
01:47Nous avons donc depuis une semaine un nouveau ministre des sports.
01:51Il s'agit de Gilles Aveyroux, le maire de Châteauroux.
01:54Il connaît le sport, il s'est largement battu pour que Châteauroux accueille le tir lors des derniers Jeux olympiques de Paris 2024.
02:01Il est membre de l'Association nationale des élus en charge du sport.
02:05C'est le profil idéal, Jean-Michel Arnaud, comme ministre ?
02:09L'avantage, c'est qu'il connaît l'action territoriale puisqu'il est maire.
02:13J'ai même cru comprendre qu'il souhaitait le demeurer.
02:15Oui, maire et ministre.
02:17Absolument. Et donc connaître la réalité finalement du dernier kilomètre dans l'action sportive est un atout pour un ministre
02:24qui doit d'abord être un ministre de terrain, mais aussi un ministre, et là nous verrons à l'usage,
02:30qui obtient aussi les arbitrages auprès de Bercy, auprès du Premier ministre.
02:35Et donc l'enjeu, c'est d'avoir un ministère qui se dote de moyens pour pouvoir travailler l'héritage des JO en profondeur,
02:43dans les villes, dans les quartiers, dans les campagnes, dans les peuples.
02:46Alors, c'est un inconnu du grand public, Emma Sarango, est-ce que ça peut être un problème ?
02:50Bon, c'était presque le cas pour Amélie Odéa-Casterat, ça ne l'a pas freiné dans son action.
02:55Oui, c'est vrai que ce n'est pas une figure qu'on a citée quand on a fait un peu la liste de ceux qui pouvaient potentiellement...
03:01Oui, on pensait à d'autres personnages.
03:02Voilà, Amélie Odéa-Casterat, ça a un peu surpris tout le monde, mais pas forcément visiblement au sein de la Macronie,
03:08puisque c'est un maire qui était en contact régulier avec l'entourage d'Emmanuel Macron depuis plusieurs années.
03:15C'est vrai qu'il va avoir un gros combat, Gilles Averrous, c'est celui du budget du ministère des Sports,
03:21et qu'il a dans son indre natal la réputation d'être un maire qui ne lâche rien,
03:26qui se bat pour obtenir des crédits pour l'hôpital, par exemple, de Châteauroux.
03:31Donc, eh bien, espérons qu'il va pouvoir se battre pour ce budget qui est menacé au lendemain des JO.
03:36Alors, il a dit vouloir faire du sport pour tous, une de ses priorités, on l'écoute.
03:42Le Premier ministre l'a exprimé fortement hier.
03:46Il veut une grande ambition nationale du sport décentralisé.
03:49Mon ambition est de faire du sport une opportunité accessible à tous, et ce, sur l'ensemble du territoire français.
03:55Nous devons garantir des infrastructures adaptées et modernes dans chaque commune,
03:59chaque département, y compris dans les territoires ruraux et ultramarins.
04:03Alors, cette semaine, François Ruffin, sur Instagram, François Ruffin, député de la Somme,
04:08a alerté sur ces clubs qui refusent des licenciés faute d'encadrement et d'équipement.
04:14Est-ce qu'on peut considérer qu'il aura les moyens ?
04:16La question du budget, c'est vrai que c'est une grande question.
04:18On annonce une baisse autour de 200 millions d'euros.
04:22Ça va être dur de maintenir les promesses autour du sport ?
04:26La difficulté auxquelles les élus sont confrontés dans les territoires est double.
04:31D'abord, maintenir des infrastructures de bon niveau quand elles existent,
04:35pour pouvoir en créer de nouvelles.
04:36Pour cela, on a besoin notamment des financements de l'Agence nationale des sports.
04:40Or, je le vis dans mon propre territoire.
04:43Il est de plus en plus difficile de pouvoir obtenir des financements pour nos infrastructures.
04:47Et puis, le deuxième enjeu, c'est le financement du quotidien.
04:50Lorsqu'on nous explique, avec des arguments qui peuvent être recevables pour certains d'entre eux,
04:56qu'il faut optimiser les crédits de fonctionnement,
04:59qu'il faut donc défalquer un peu la dépense publique, y compris dans les territoires,
05:04la question est de savoir si on ne va pas défalquer ces financements sur le fonctionnement des clubs.
05:09Parce qu'on l'oublie souvent, une grande partie du fonctionnement des clubs dans les territoires,
05:13quelles que soient les activités, ce sont d'abord les collectivités locales,
05:17d'abord les communes, le bloc communal, les départements dans les zones les plus rurales,
05:21et les régions qui appuient les clubs dans leur vie du quotidien.
05:25Donc l'enjeu est là.
05:26Un ministre qui arrive et qui dirait le contraire de ce qu'il affirme, ça serait surprenant.
05:31Maintenant, il faut passer aux actes.
05:33Je pense qu'il y a une grande attente sur le territoire pour l'héritage des Jeux,
05:37mais aussi pour la préparation des Jeux de 2030 dont on parlera tout à l'heure.
05:40Absolument. Amélio Deacastera avait annoncé en octobre 2023 devant le Sénat une baisse de 130 millions d'euros,
05:47là maintenant on parle de 200 millions d'euros.
05:49Est-ce que le sport, après ces Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024,
05:54qui ont été un vrai succès populaire, un vrai enthousiasme dans la population,
05:58est-ce que le sport redevient le parent pauvre de la politique, encore plus pauvre que la culture ?
06:03Manifestement, oui, mais ce n'est pas une surprise en effet, puisque vous l'avez dit,
06:08Amélio Deacastera avait annoncé la couleur, et dans une période de difficultés économiques intenses,
06:16c'est assez logique d'avoir une baisse encore renforcée du budget.
06:21Maintenant, le problème est qu'on a peut-être mal saisi le lien qu'il pouvait y avoir
06:26entre ce sport du quotidien et ce sport de très haut niveau d'affichage,
06:30qui s'est très bien passé, qui s'est très bien déroulé, contrairement à de nombreuses attentes.
06:35Mais il y a un sport du quotidien auquel il faut répondre, qui a permis d'avoir ses champions,
06:41mais qui permettrait aussi d'en avoir d'autres, par exemple en 2030 dans les Alpes.
06:46Sandrine Martinet, qu'est-ce qu'on peut souhaiter à un nouveau ministre qui arrive comme ça,
06:51quand on a vu le résultat et l'enthousiasme autour de Paris 2024 ?
06:55On souhaite le meilleur pour le sport, que le sport puisse retrouver, et trouver en fait dans notre pays,
07:02l'impact qu'il devrait avoir sur le côté.
07:06Moi, le sport, ça m'a tellement, mais tellement apporté dans ma vie en tant que personne en situation de handicap.
07:11Ça m'a donné de l'autonomie, ça m'a permis d'avoir des amis, de pouvoir me dépasser, avoir confiance en moi.
07:20On sait l'importance que le sport a au niveau de la santé et des valeurs que le sport représente.
07:28On a vu l'unité pendant cet été.
07:30L'unité, le dépassement de soi, le fait de mettre en place plein de choses pour un objectif,
07:37ça apprend énormément de choses et moi, ça m'a tellement enrichie au travers de toutes ces années
07:42que je le souhaite pour tout un chacun et ça fera vraiment grand bien à notre société
07:47d'avoir plus de sport au quotidien, notamment pour nos enfants, bien évidemment.
07:51On va rester attentif et effectivement, on suivra avec beaucoup d'attention
07:57l'action de Gilles Aveyroux, le nouveau ministre des sports et de la vie associative.
08:01Sur le bureau de ce nouveau ministre, il y aura notamment le dossier de la candidature des Alpes françaises
08:07pour les Jeux olympiques de l'hiver 2030, c'est l'affiche de sport, etc.
08:11Le comité international olympique a attribué le 24 juillet dernier
08:20l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver aux Alpes françaises
08:24sous la garantie d'ici au 1er octobre de l'engagement financier de l'État,
08:31c'est une prérogative du Premier ministre.
08:33On en est où Jean-Michel Arnaud ?
08:35On est d'abord dans une belle aventure, pleine d'enthousiasme.
08:39On l'a vu, les Françaises et les Français, le monde entier se sont mobilisés
08:44lors des JO d'été. Les premiers JO d'hiver datent de 1924 à Chamonix.
08:49Nous avons eu ensuite Grenoble, Albertville et demain les Alpes françaises.
08:54C'est une attente forte, j'ai totalement confiance en la personne de Michel Barnier
09:00qui était copilote des JO d'Albertville avec Jean-Claude Killy
09:04pour qu'il apporte sa signature et la garantie et qu'il y ait une transcription.
09:08Ce sera le travail du Parlement dans la loi de finances à venir de cette garantie.
09:12Vous en avez parlé avec lui parce qu'on parle de la date du 1er octobre, c'est quasiment demain.
09:16Je peux vous dire que nous avons envoyé les signaux nécessaires.
09:19Michel Cadot, qui est un de ses collaborateurs proches,
09:22a été préfet de région dans la région sud-provinciale Côte d'Azur,
09:25connaît les enjeux sur le développement de l'ensemble des Alpes françaises
09:29de cette candidature et 2 milliards peuvent paraître effectivement
09:33dans les périodes où on essaie de faire les poches de chacun un enjeu financier important.
09:372 milliards dans la perspective de 2030, c'est-à-dire pour 5 ans,
09:41ça reste infinitesimale et 2 milliards lorsqu'on a une dette
09:46de 3 000 milliards cumulées dans ce pays,
09:51ça reste quand même un élément d'ajustement marginal.
09:53Et je tiens à le dire aussi, comparer les jeux d'hiver et les jeux d'été,
09:57ce ne sont pas évidemment de même dimension.
10:00Et travailler non pas sur une candidature d'une ville mais sur une candidature
10:03de tout un territoire, de la Haute-Savoie jusqu'aux Alpes-Maritimes,
10:06c'est évidemment également un enjeu non seulement sportif,
10:09un enjeu de mobilisation française et sportive,
10:12mais aussi un enjeu d'aménagement du territoire pour des régions
10:15qui ont besoin d'être accompagnées et pas simplement par la présence
10:19de touristes qu'on accueille bien volontiers dans les Alpes
10:23quelques semaines par an, mais tout au long de l'année.
10:25Une montagne qui vous accueille, c'est une montagne qui se travaille
10:27tout au long de l'année.
10:28Et les jeux peuvent être un vecteur d'accompagnement.
10:30Et M. Arango, quand on voit qu'on demande à tous les Français
10:33de faire un effort, il va falloir se serrer la ceinture,
10:36on l'entend depuis de nombreux mois, est-ce que ça reste une priorité
10:39d'organiser des Jeux Olympiques d'hiver en France ?
10:43C'est le débat qui avait déjà eu lieu pour Paris 2024.
10:46Est-ce que dans une situation économique compliquée,
10:49on doit effectivement dépenser en l'occurrence 2 fois 4,5 milliards
10:53pour les Jeux de Paris, d'un côté le comité d'organisation
10:56et de l'autre côté la Solidéo ?
10:58La question se pose, c'est pas moi qui dirais
11:01si oui ou non, il faut le faire, mais le succès, la cohésion,
11:05l'union dont vous parliez tout à l'heure, qui a été issue
11:08des Jeux Olympiques de Paris, je crois prouve tout l'intérêt
11:11que peuvent avoir les Jeux Olympiques pour une population.
11:14Et finalement, s'il y a un moment où l'acceptabilité,
11:17comme on dit, pour ces grands événements est à son maximum,
11:20c'est juste après les Jeux de Paris, il faut en profiter.
11:24Et il y a effectivement cette somme de 2 milliards,
11:26cette lettre de garantie qui va être envoyée d'ici le début de semaine,
11:31puisque c'est mardi la date limite.
11:33Puis il y aura la constitution du comité d'organisation
11:36et de la Solidéo 2 pour construire les ouvrages olympiques.
11:39Donc un calendrier qui est assez précis.
11:41Et finalement, même dans l'instabilité gouvernementale française
11:44du début de l'été, avec une absence de Premier ministre
11:48qui est le seul à pouvoir signer cette lettre de garantie,
11:50il n'y a jamais eu vraiment d'inquiétude, que ce soit en France
11:53ou que ce soit du côté du CEO, d'ailleurs Thomas Barre,
11:55qu'on a vu plusieurs fois lors du comité international olympique.
11:58Le président allemand Thomas Barre n'a jamais montré
12:01un signe d'inquiétude sur la candidature française.
12:03– Vous avez parlé du comité d'organisation de ces Jeux.
12:06Est-ce qu'on peut imaginer une figure comme Martin Fourcade
12:09être le Tony Estanguet ?
12:12– Cela dépend de Martin Fourcade.
12:14– Il a en tout cas l'envergure.
12:16– Il a probablement l'envergure, il peut aussi y avoir…
12:20– Il n'est qu'un tube champion olympique.
12:22– Avec Marie Bochet, ce serait aussi une belle idée que d'avoir ce binôme-là.
12:26C'est quand même Marie Bochet, l'athlète la plus médaillée en France,
12:30la plus titrée, donc il faut aussi souligner cela.
12:33On ne sait pas, maintenant il n'y a qu'un seul Tony Estanguet.
12:36Donc chacun fera à sa façon.
12:38– Sandrine Martinet, ça vous plairait un comité d'organisation
12:43à deux têtes comme ça, ça serait idéal ?
12:46– Oui, je trouve que c'est idéal, c'est deux immenses athlètes.
12:50– Martin Fourcade et Marie Bochet.
12:52– Qui représentent chacun le côté olympique et paralympique,
12:56un homme, une femme, donc pour moi, connaissant leurs compétences,
13:00ce serait le top du top.
13:02– C'est quoi la place des Jeux paralympiques dans l'organisation de Jeux d'hiver ?
13:07Est-ce que ça a la même place ?
13:09Est-ce qu'on peut donner la même place qu'on a donnée avec succès
13:12aux Jeux paralympiques de Paris 2024 ?
13:14– Je pense que l'ambition c'est que ça ait la même place
13:17et que de toute façon, il y aura les mêmes enjeux sur l'accessibilité.
13:22– Il reste une question dans nos montagnes ?
13:24– Voilà, tout à fait, mais on en a discuté tout à l'heure,
13:28ça faisait partie d'une de mes questions justement,
13:31de savoir où en était l'accessibilité dans nos montagnes.
13:34Et ça va être un accélérateur par rapport à ça.
13:37Donc voilà, on peut se réjouir de cela et espérer justement faire découvrir,
13:44comme on a pu découvrir pour les paralympiques d'été,
13:47les différents sports, leurs particularités et les athlètes, bien évidemment.
13:53– Alors justement, on parle de Marie Bauchet, de Martin Fourcade,
13:56est-ce que c'est capital pour un comité d'organisation
13:58d'avoir une personnalité qui incarne une personnalité forte ?
14:02Et quelque part, Tony Astanguay s'est devenu une personnalité forte.
14:05Pour le grand public, il était déjà auprès des amateurs de sport,
14:09mais pour le grand public, c'est vraiment Paris 2024 qui l'a révélé.
14:12– Oui, et je crois que c'est d'autant plus important
14:14dans la candidature des Alpes 2030, ce qui, monsieur le sénateur,
14:17ne m'engoudera pas de le dire, est éminemment politique,
14:19puisqu'elle est menée par deux présidents de région,
14:21Laurent Wauquiez et Renaud Muselier.
14:23Et donc, jusqu'à présent, c'est quand même deux hommes politiques
14:26qui portent cette candidature et que c'était un des écueils
14:29lors des candidatures françaises des Jeux d'été auparavant,
14:32pour 2012 notamment, de dire, il faut que ce soit un sportif
14:35au bout d'un moment, qu'il prenne le lead.
14:37Et c'est vrai qu'on attend ça de Martin Fourcade et de Marie Bauchet
14:40qui sont effectivement des noms qui reviennent régulièrement,
14:42parce qu'il n'y en a pas énormément d'autres.
14:44Pourquoi ? Parce que non seulement ce sont des athlètes
14:46avec un palmarès extraordinaire, mais aussi avec des vrais engagements
14:49sur la montagne, des vraies réflexions sur l'avenir des Jeux d'hiver,
14:52sur l'avenir du sport d'hiver.
14:54Quand ils sont allés, par exemple, à Sochi ou à Pyongyang,
15:01ça a été pour eux des vraies réflexions sur comment faire des Jeux d'hiver
15:04dans des pays qui n'ont pas de neige.
15:06Et donc, il y a un vrai engagement, notamment environnemental,
15:09de la part de ces deux athlètes, qui font qu'ils sont vraiment,
15:11effectivement, le casting idéal aujourd'hui pour apporter ce qu'aujourd'hui.
15:14Je reviens sur la question de la zone géographique.
15:17Ce serait une zone géographique qui accueillerait les Jeux.
15:19Ce ne serait pas une ville, comme ça a pu l'être par le passé.
15:22Pourquoi ? Parce qu'une ville n'incarnerait pas ?
15:25D'abord parce que le CIO a permis la possibilité de candidater
15:29autrement que par l'entrée d'une ville,
15:31ce qui d'ailleurs pour des sports de montagne me paraît une évidence,
15:35puisque ce sont essentiellement des réseaux de petits villages,
15:38de hautes-vallées, qui portent l'activité de ski en particulier.
15:43Donc, l'intérêt, cela a été dit, c'est le portage aussi qui unit nos Alpes,
15:48parce que la politique, la réorganisation des régions
15:52a fait que le Dauphiné est partagé entre la région Provence-Alpes-Côte d'Azur
15:57et la région Rhône-Alpes.
15:59Rhône-Alpes est rattachée à l'Auvergne, vous voyez.
16:01Donc, on a finalement, à travers cette candidature,
16:03une capacité de porter des politiques publiques sur l'ensemble des axes,
16:06de l'axe des Alpes, et je pense que c'est heureux.
16:08Ce que je souhaite dire également sur cette candidature,
16:10évidemment, elle doit être une candidature qui porte
16:13les valeurs attendues par nos concitoyens,
16:16les valeurs de sobriété, de respect de l'environnement,
16:18portées d'abord par les habitants des Alpes,
16:21parce que nous sommes les garants et que nous avons eu un héritage,
16:24notamment dans les Alpes-du-Sud, dans mon département, les Hautes-Alpes,
16:26des qualités de paysages, des vallées qui ne sont pas industrialisées.
16:30C'est une vraie responsabilité.
16:31Oui, et c'est un héritage de nos aïeux,
16:33et nous avons donc l'obligation morale, politique, stratégique,
16:37de respecter cet héritage.
16:39Et quand on regarde la candidature, et c'est en cela qu'elle est intéressante,
16:41d'ailleurs, comme la candidature de Paris,
16:43elle s'appuie essentiellement sur la réutilisation,
16:46à Meribel, à Courchevel, pour les disciplines classiques
16:49de sport d'hiver, des infrastructures existantes,
16:51et dans notre département, on a essentiellement les Hautes-Alpes,
16:54on a essentiellement les épreuves un peu plus modernes,
16:58ça ne nécessite pas un impact très important.
17:01Absolument.
17:02Donc on n'aura pas, au moins, de soucis de construction à ce moment-là.
17:06Mieux encore.
17:07On a, par exemple, à Brianson, un patrimoine Vauban, classé UNESCO,
17:11qui va être valorisé, puisqu'on a le Fort des Têtes,
17:13qui a vocation à cueillir le village olympique,
17:16et ce village olympique sera dans un fort, classé Vauban,
17:20qui a vocation à disparaître, mais qui a aussi une vocation
17:23de permettre un héritage, puisqu'on fera du saisonnier,
17:25on fera également de l'accès sur la propriété,
17:27et évidemment, c'est l'objectif.
17:29Je veux rassurer celles et ceux qui s'inquiètent de l'impact
17:31sur l'environnement, on l'intègre, parce que c'est l'ADN
17:34de notre attractivité, et c'est également l'héritage
17:36que l'on a de nos aïeux.
17:38Alors justement, l'héritage, faire durer la magie des jeux
17:41coûte que coûte, c'est l'image de sport, etc.
17:50Le 14 septembre dernier, Paris a clamé une dernière fois
17:53ses champions olympiques et paralympiques
17:56dans une grande parade festive organisée sur les Champs-Elysées,
17:59organisée à la demande d'Emmanuel Macron,
18:01le président de la République.
18:03Elle a été l'occasion d'une dernière danse.
18:05Est-ce que c'était important, Sandrine Martinet,
18:07pour les athlètes et les parathlètes,
18:09ce dernier rendez-vous, avant de tourner la page ?
18:11C'était une fête tous ensemble ?
18:13Oui, c'est exactement ça, on s'est retrouvés olympiens
18:15et paralympiens tous ensemble, réunis,
18:17avec aussi les volontaires et le public.
18:21Vraiment, c'était un moment magique.
18:24On a tous profité, comme je l'ai fait pendant les Jeux,
18:28de chaque instant, de chaque photo.
18:31On a pu voir Léon Marchand, Teddy, que je connais bien.
18:35On a pu échanger avec Antoine Dupont
18:38et avec l'ensemble, les frères Lebrun,
18:41et l'ensemble des olympiens,
18:44et être réunis, encore une fois, dans une seule et même équipe.
18:48Ça a resserré les liens entre l'équipe olympique
18:51et l'équipe paralympique, qui ne se croisent pas très souvent ?
18:54On se croise de plus en plus,
18:56et ce côté d'une seule et même équipe est de plus en plus vrai.
19:00Avec les Jeux d'hiver, en 2030,
19:03on pourra aussi attraper le wagon avec les Jeux d'hiver,
19:07et les quatre pourront être réunis.
19:10C'est vrai que c'est important.
19:13À chaque fois qu'on se côtoie, on échange, on partage,
19:16on est des athlètes à part entière,
19:19et on a à chaque fois à se nourrir
19:22des expériences, des échanges et des partages qu'on a.
19:25C'est nouveau, ça ?
19:27Les étoiles du sport ont commencé à faire ça,
19:30les différents teams où les paralympiens ont été intégrés,
19:33on peut se côtoyer, mais il n'y a vraiment que pendant la période des Jeux
19:36où c'est à son paroxysme.
19:39On a vu le président de la République en chauffeur de salle,
19:42il exultait devant les champions,
19:45il a fermé la veste de Léon Marchand,
19:48il a ajusté le col de Teddy Rayner au moment de le faire commandeur
19:51de la Légion d'honneur. Est-ce qu'il en a trop fait sur cette cérémonie,
19:54Jean-Michel Arnault ?
19:57Il est le président de la République.
20:00Madame Hidalgo a également été présente,
20:03peut-être un peu moins qu'on l'avait imaginée au début des Jeux
20:06et un peu plus à la fin des Jeux, quand on voyait que la sauce prenait.
20:09Moi je crois que ça c'est secondaire.
20:13L'idée de cette fête le 14 septembre me paraît être un bon élément
20:16parce qu'on en parlait avec l'historienne du sport,
20:19on a beaucoup de fêtes dans nos territoires
20:22mais il n'y a pas finalement une date qui rassemble tous les Français
20:25et puis avoir une fête de la musique,
20:28une fête du sport qui vient compléter les fêtes patriotiques
20:31et qui permettent d'avoir des creusets.
20:34On en ferait un jour férié alors !
20:37On va peut-être en décrocher quelques-uns,
20:41parce qu'on a beaucoup de jours fériés en France
20:44et il faudra certainement les optimiser.
20:47Mais avoir des moments où finalement on se sent français
20:50et que finalement le message, on parlait de foot tout à l'heure,
20:53Black Blambler de 1998, si on peut effectivement le rassembler,
20:56le faire vivre en héritage,
20:59même si c'est le temps d'une journée, le 14 septembre,
21:02c'est positif.
21:05Et je le redis, le sport pour tous, le sport populaire,
21:08je remarque dans ma commune de Talard que lorsqu'on fait des fêtes de sport,
21:11quand on fait des fêtes autour de l'handicap et qu'on rassemble tout le monde,
21:14ce sont des moments où vraiment on se sent tous français et citoyen.
21:17Je crois qu'on a besoin de ça aujourd'hui.
21:20Une fête de plus peut-être, mais une belle fête de sport, c'est nécessaire.
21:23Parce que le 14 septembre dernier,
21:26on a beaucoup vu le président de la République sur les retransmissions.
21:29On l'a beaucoup plus vu que quand c'était le comité international olympique
21:32qui était aux commandes des retransmissions.
21:35C'était une session de rattrapage pour lui ?
21:38Du côté de l'Élysée, on dit qu'il s'est plutôt effacé puisqu'il n'a pas fait de discours
21:41et qu'il a fait une vidéo dans laquelle il s'est contenté de poser sa voix off.
21:44Ce n'est pas ce qu'on dit, je crois, dans le milieu du sport.
21:47Clairement, oui, sur la parade.
21:50Évidemment qu'on peut se réjouir pour tous les athlètes qui ont eu ce moment-là.
21:53Évidemment que quand on aime le sport et quand on suit le sport en France,
21:56on ne peut que se réjouir qu'il y ait une fête du sport.
21:59Et l'idée est évidemment louable.
22:02Après, si vous me posez la question, est-ce qu'il y a eu une récupération politique ?
22:05Je pense qu'en tout cas au comité d'organisation et du côté du comité national olympique français,
22:10oui, c'est ce qu'on murmure.
22:13C'était la journée de Macron, c'était sa journée olympique
22:16et était-ce vraiment dans un altruisme pour les athlètes ?
22:19Tout le monde n'en est pas convaincu dans les organisateurs des Jeux olympiques.
22:24Alors la ministre, celle qui était alors ministre démissionnaire des sports des Jeux olympiques
22:30et paralympiques, Amélie Oudéa Castera,
22:33a parlé de cette idée de la fête du sport tous les 14 septembre. On l'écoute.
22:37Une fête du sport, c'est une formidable nouvelle.
22:40On a besoin tous d'inscrire plus d'activités physiques et sportives dans notre quotidien,
22:44donc faire vivre cet élan du sport dans les territoires,
22:48à travers les clubs, avec les dirigeants, avec les bénévoles,
22:52avec les éducateurs du mouvement sportif, c'est formidable.
22:55Ça va être aussi une façon de prolonger un peu cet esprit des Jeux, de garder cette trace-là.
23:01Alors on a vu que les athlètes avaient été décorés de l'ordre de la Légion d'honneur
23:06ou de l'ordre du mérite. Emmanuel Macron a annoncé la création d'un ordre décoratif en fin d'année,
23:12une sorte d'ordre des Jeux olympiques et paralympiques 2024,
23:16qui concernerait, je cite, du bénévole à l'agent RATP, à Céline Dion.
23:21C'est le président de la République, Emmanuel Macron, qui l'a déclaré dans une interview au Parisien.
23:26C'est important pour vous, Sandrine Martinet, une médaille qui représente cette participation
23:32aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ?
23:35Vous êtes, vous, médaillée de la Légion d'honneur ?
23:38Je suis officier de l'ordre national du mérite et chevalier de la Légion d'honneur.
23:42Depuis Rio, je n'ai pas augmenté, donc je n'ai pas eu la chance de participer à la cérémonie de remise.
23:49Pour moi, ce qui est important, c'est d'avoir une reconnaissance et de valoriser le sport.
23:56Après, à quel degré ça doit prendre, ça, je ne le sais pas vraiment,
24:02mais en tout cas, valoriser ces choses-là, pour moi, c'est important,
24:06parce qu'encore une fois, dans notre société, ça porte des valeurs.
24:09Vous avez fait rêver beaucoup de monde. On vous doit beaucoup de notre bonheur de cet été.
24:13Voilà, et le rayonnement à l'international est présent aussi.
24:17François d'Arrochac-Arnero, c'est une médaille pour tous ?
24:21Une médaille pour tous, peut-être pas.
24:23C'est quand même des investissements personnels et collectifs qui ont eu lieu,
24:28et qu'il convient peut-être, en effet, de récompenser.
24:31Notamment les bénévoles ?
24:32Notamment les bénévoles, les membres du CNOSF également, qui participaient également à cette cérémonie.
24:39Le comité national olympique du sport.
24:41Le comité national olympique et sportif français, tout à fait.
24:44Ce n'est pas, a priori, une mauvaise idée.
24:46Maintenant, il ne faut pas non plus qu'on tombe dans le gadget.
24:49Or, il y a quand même ce risque d'effet d'annonce,
24:52et cette habitude qu'a pris le président de la République depuis 2018,
24:59depuis le stade Luzhniki, d'essayer de mettre son image sur les victoires sportives françaises.
25:06Or, ça ne lui a pas porté bonheur en 2018, puisque quatre jours après, il y avait l'affaire Benalla.
25:10On a quand même été champions du monde de football.
25:12On a été champions du monde de football, mais il n'en a pas eu récompense.
25:17Jean-Michel Arnault, cette médaille ?
25:20Vous savez, les relations politiques-sport, c'est un lieu classique, donc je ne ferai pas plus de commentaires.
25:24Mais au-delà de ça, ce que je crois, c'est que la meilleure médaille que le président de la République peut décerner,
25:29c'est à toutes celles et ceux qui font tourner au quotidien le sport en France.
25:33De ne pas toucher au budget, peut-être ?
25:35On en revient toujours à la question des moyens,
25:37de l'accompagnement notamment des collectivités locales et des clubs dans les territoires,
25:40pour pouvoir asseoir durablement un ancrage sportif dans les territoires.
25:45Et la commission transpartisane qu'Emmanuel Macron a appelée de ses voeux,
25:49toujours dans cette interview au Parisien,
25:51est-ce qu'elle pourrait être son objet pour analyser quoi ?
25:54Les retombées peut-être économiques ?
25:56Oui, l'analyse des retombées, de l'héritage, etc.
25:59En ce moment, vous savez, on nous sort matin, midi et soir des commissions transpartisanes,
26:03parce qu'il faut une majorité quelque part à l'Assemblée nationale,
26:05et donc il faut trouver les moyens de créer du lien, etc.
26:09Très bien, je pense que la bonne solution, c'est de retravailler toutes les politiques publiques,
26:14et essayer, par exemple, sur l'organisation territoriale de l'État,
26:18alléger un peu le nombre d'agences qui font des doublons,
26:20avec déjà des services déconcentrés de l'État,
26:22ça nous permettrait de récupérer quelques sous,
26:24et puis faire en sorte de donner quelques perspectives,
26:27pour pouvoir accompagner, notamment dans des disciplines
26:30qui ont fait valoir leur qualité à l'occasion des JO,
26:34qu'on puisse accueillir dans de bonnes conditions,
26:36les jeunes au rugby, les jeunes, effectivement,
26:39dans d'autres disciplines qui ont rayonné,
26:41les judokas, par exemple, chère madame,
26:43pour qu'on puisse les accueillir dans de bonnes conditions,
26:45avec des dojos, avec des terrains,
26:47et avec des encadrants et des bénévoles qui se sentent valorisés,
26:50fut-elle cette valorisation par des médailles ?
26:53Dans cet héritage des jeux, il y a aussi une question
26:57qui a été remise dans l'actualité par Laurent Nunez,
27:01qui se dit favorable à la prolongation de la loi
27:04sur la surveillance algorithmique.
27:06Ce n'est pas vraiment une surprise que ce soit prolongé,
27:09ça fait partie de l'héritage des jeux olympiques ?
27:12Théoriquement, ça n'a pas été présenté comme ça,
27:14ce n'est pas vraiment une surprise, en effet,
27:16que les jeux aient été un territoire d'expérimentation,
27:19effectivement en matière de sécurité,
27:21mais en matière également environnementale,
27:23et d'autres domaines peut-être un peu plus consensuels.
27:26En tout cas, oui, même si ça n'avait pas forcément
27:28été annoncé comme ça, c'était des expérimentations
27:31qui sont rentrées dans la loi olympique,
27:33qui sont dans les textes de loi,
27:35et donc il n'était pas impensable que ces expérimentations,
27:39si elles s'avéraient concluantes,
27:41et ça seul le ministère de l'Intérieur
27:43peut en tirer ses propres conclusions,
27:45parce qu'il y a rarement d'enquête indépendante là-dessus,
27:47et bien peut décider ou pas de poursuivre ces expérimentations.
27:51Donc non, ce n'est pas une surprise,
27:53je ne sais pas si on appelle ça l'héritage olympique pour autant.
27:56Il faudrait une loi Jean-Michel Arnault
27:58pour soutenir ce que dit Laurent Nunez,
28:00le préfet de police de Paris ?
28:02Je n'abstracte la proposition du préfet de police,
28:04ceci étant dit, je pense que comme toute évaluation,
28:07il faut qu'elle soit rééquilibrée par des évaluations extérieures
28:10et objectives, et donc si une commission,
28:13si une démarche avec le Parlement d'évaluation,
28:16notamment des conditions d'encadrement des libertés individuelles,
28:19parce que c'est même ça dont il s'agit,
28:21nous permet de dire qu'on doit progresser
28:23pour des questions de sécurité,
28:25pour lutter contre le terrorisme,
28:27et pour éviter les coups de couteau qui tournent
28:29ici ou là potentiellement dans l'espace public,
28:31pourquoi pas, mais ça doit se faire sous le contrôle
28:33du gouvernement, et dans tous les cas,
28:35sous le contrôle surtout actif du Parlement.
28:38La loi d'exception est une loi d'exception,
28:40et je considère que les lois d'exception,
28:42il faut toujours se méfier de les rendre durables,
28:44donc il faut qu'on fasse une vraie analyse,
28:46et vous le savez, la Haute Assemblée, le Sénat,
28:48est garant des libertés individuelles,
28:50et donc nous serons très vigilants, notamment au sein
28:52de la commission des lois, dont je suis un des membres,
28:54pour vérifier qu'il n'y ait pas, sous couvert de sécurité,
28:57sous couvert de bonnes expérimentations,
28:59un porté atteint trop important aux libertés individuelles
29:02sur le territoire national, y compris à l'occasion
29:05d'événements sportifs.
29:07Alors, on va maintenant se replonger dans ces Jeux,
29:10notamment avec les Jeux paralympiques de Paris 2024,
29:13on va le faire avec Sandrine Martinet,
29:15c'est la championne de sport, etc.
29:23Sandrine Martinet, vous avez participé à six Jeux paralympiques,
29:27vous avez remporté quatre médailles d'argent,
29:29une médaille d'or en para-judo, en catégorie B2,
29:32moins de 48 kg, cette médaille d'or c'était à Rio,
29:35la médaille d'argent que vous remportez à Paris,
29:38c'est la cinquième, vous avez perdu en finale,
29:40et pourtant, dans toutes vos déclarations,
29:42et quand on vous voit à la fin de ce combat,
29:44on a le sentiment que c'est une vraie victoire.
29:47Oui, ça a été très compliqué, surtout la fin de préparation,
29:50à cause d'une blessure au dos,
29:52qui m'a vraiment énormément gênée,
29:55et qui a complètement structuré la fin de ma préparation,
29:58en fait, tout s'est fait en fonction de ça,
30:00et voilà, finalement, pour la première fois aussi,
30:04c'est la meilleure qui a gagné,
30:06donc voilà, à un moment, ça fait partie des lois du sport,
30:10et moi qui déteste l'injustice et ce que j'ai vécu,
30:13notamment à Tokyo, où j'ai toujours pas compris
30:16l'ensemble de ce combat et l'arbitrage,
30:20même si ça fait une partie du sport,
30:22et si j'avais mis Ypon, on n'en parlerait plus,
30:25mais j'ai très mal vécu ça,
30:27et là, pour le coup, c'est juste,
30:29c'est la Kazakh, la meilleure,
30:31donc elle a gagné, cette médaille, elle est juste pour moi,
30:35c'est aussi la récompense de tous les efforts
30:40que j'ai faits au cours de cette préparation,
30:43et notamment la dernière année.
30:44Et justement, comment vous avez vécu ces Jeux paralympiques ?
30:47C'est vrai qu'il y avait beaucoup d'attentes,
30:49peut-être pas au niveau de ce que vous avez vécu,
30:51le public a été extraordinaire,
30:53vous avez, vous, vécu un moment particulier,
30:56vous avez prononcé le serment des athlètes
30:58lors de la cérémonie d'ouverture,
31:00vous aviez été porte-drapeau à Tokyo,
31:02mais ces Jeux paralympiques, on a l'impression
31:04que c'est allé au-delà de tout ce qu'on pouvait imaginer.
31:07Oui, alors, la médaille d'or de Rios
31:10reste la médaille d'or de Rio.
31:11Oui, ça reste une médaille d'or.
31:12Voilà.
31:13Mais par contre, ces Jeux, ils ont été exceptionnels,
31:16et c'est ce que j'ai dit, notamment à Elios,
31:19du coup, qui lui aussi a perdu la finale,
31:21mais voilà, j'ai connu ce type de défaite en finale,
31:25et je lui ai dit, par contre, là, t'es à Paris,
31:27donc je comprends ce que tu ressens,
31:29le fait qu'on va te dire pendant,
31:31allez, dans quatre ans, c'est pour toi,
31:33allez, t'as quand même une médaille d'argent, c'est beau,
31:35mais au moment où on perd la médaille d'or,
31:37parce que c'est vraiment ça, et on finit sur une défaite,
31:39c'est très compliqué d'entendre ça,
31:41et on a beaucoup de regrets pendant,
31:44même toute sa vie, parce que moi, je regrette
31:46ces finales-là,
31:48mais je lui ai dit, là, vraiment,
31:50vraiment, là, c'est des Jeux,
31:52ils sont particuliers, on est à la maison,
31:54on a un public qui est extraordinaire,
31:56on a une médiatisation qui est
31:58tellement plus importante et unique,
32:00on a, voilà, la chance,
32:02même les volontaires
32:04qui étaient là, sur les sites de compétition,
32:06au village, ce qu'on a vécu avec eux,
32:08qui nous remerciaient sans arrêt,
32:10et nous, on les remercie en retour,
32:12parce que sans eux, c'est pas possible d'organiser des Jeux.
32:14Est-ce qu'on peut considérer que
32:16ce qu'on attend de ces Jeux paralympiques,
32:18d'avoir modifié le regard
32:20des gens sur le handicap, est-ce qu'on peut considérer
32:22que c'est gagné ? Est-ce qu'il y aura un avant et un après ?
32:24Je pense qu'il y aura un avant et un après.
32:26On le souhaite tous, et on souhaite
32:28cet héritage. Après, il faut qu'il y ait
32:30une vraie volonté politique, et de
32:32l'ensemble des acteurs, de continuer,
32:34c'est-à-dire qu'autant à travers
32:36les médias, autant à travers les athlètes,
32:38autant à travers la politique, et autant au niveau des clubs.
32:40Là, vous commencez à le ressentir ?
32:42Oui, pour l'instant, on surfe sur la vague.
32:44Après, combien de temps la vague
32:46va durer ?
32:48C'est vraiment un questionnement
32:50qu'on a tous, et
32:52du coup, en enchaînant
32:54encore une fois en 2030
32:56sur une nouvelle organisation
32:58des Jeux d'hiver, on espère
33:00qu'on aura un autre rebond à ce moment-là.
33:02Et vraiment, ce sont
33:04des Jeux qui ont été très particuliers,
33:06qu'on a vécu vraiment
33:08en unité,
33:10avec l'ensemble des acteurs sportifs,
33:12et le public,
33:14et les médias, et tout ça,
33:16et on espère que ça va pouvoir continuer, mais c'était vraiment
33:18fantastique.
33:20Que le gouvernement ait tardé à nommer
33:22une secrétaire d'État au handicap,
33:24est-ce que ça vous a surpris, après ces Jeux paralympiques,
33:26où tout le monde disait, il va se passer
33:28quelque chose, on va prendre conscience
33:30de l'importance, ça représente 20% de la population
33:32française, les personnes porteuses de handicap.
33:34Oui, c'est clairement un manqué
33:36du nouveau gouvernement,
33:38qui va certainement être comblé dans les prochaines
33:40semaines par un rattachement,
33:42mais l'important, c'est surtout,
33:44toujours pareil, la politique que l'on souhaite mener
33:46en direction des personnes souffrantes,
33:48porteurs de handicap,
33:50et là-dessus, ça ne passe pas que par le sport,
33:52c'est également sur
33:54des sujets aussi, sur le financement
33:56des établissements,
33:58les ESAC, les foyers occupationnels,
34:00sur le travail également sur le sport adapté,
34:02pour revenir à la question du sport adapté,
34:04qui manque de moyens, je le vois dans mon département,
34:06on fait le maximum, mais c'est pas simple.
34:08On restera attentifs.
34:10On va rester très attentifs,
34:12mais c'est clairement un manqué très regrettable
34:14de la désignation du gouvernement.
34:16Comment peut-on oublier qu'il puisse être
34:18nécessaire d'accompagner 20% de nos concitoyens ?
34:20Alors, les Jeux sont terminés,
34:22la vasque olympique a été démontée,
34:24l'automne et le blues
34:26des JO se sont installés.
34:28Pour le public, mais surtout pour les athlètes,
34:30c'est l'arrêt de jeu, de sport, etc.
34:3224% des athlètes ayant participé à une Olympiade
34:40ont été victimes d'une détresse psychologique élevée
34:44ou très élevée après les Jeux.
34:46De la gymnaste américaine Simone Biles
34:48au nageur français Camille Lacour,
34:50encore la judocate Émilie Andéol,
34:52les témoignages se multiplient.
34:54Pour nous éclairer sur ce phénomène,
34:56nous avons le plaisir d'accueillir Denis O.
34:58Bonjour Denis O,
35:00professeur de psychologie du sport
35:02à l'Institut des sciences du sport
35:04à l'Université de Lausanne en Suisse.
35:06On parle de plus en plus de santé mentale,
35:08de préparation mentale dans le sport.
35:10Or, le phénomène de blues
35:12ou de déprime post-compétition,
35:14je ne sais pas comment il faut l'appeler précisément,
35:16il est encore largement sous-estimé
35:18chez les sportifs.
35:20Comment est-ce qu'on explique cela ?
35:22Oui, alors bonjour.
35:24Il y a effectivement
35:26assez peu de publications sur cette question-là.
35:28Et puis,
35:30c'est dommage,
35:32parce qu'effectivement,
35:34la période post-compétition
35:36ou après compétition,
35:38c'est une séquence particulière
35:40dans le métier
35:42de sportif de haut niveau.
35:44C'est l'aboutissement,
35:46notamment dans le cadre d'une victoire,
35:48c'est l'aboutissement
35:50d'une histoire.
35:52Il y a une exaltation,
35:54une folie émotionnelle,
35:56un relâchement un peu
35:58communitif.
36:00Et puis, cette explosion émotionnelle,
36:02finalement,
36:04elle ne va pas durer,
36:06parce qu'on va retrouver
36:08un peu son origine habituelle
36:10de fonctionnement.
36:12Et puis,
36:14il va y avoir une espèce de vide qui va se créer.
36:16Justement, comment est-ce que…
36:18Quand on regarde un petit peu.
36:20Comment est-ce que
36:22cela se diagnostique, quelque part,
36:24chez les sportifs ?
36:26Comment est-ce que ça se concrétise ?
36:28Comment est-ce qu'on le voit ?
36:30On le voit d'abord par les symptômes.
36:32Sur le plan
36:34motivationnel, par exemple,
36:36on voit des sportifs qui n'ont
36:38plus envie de quoi que ce soit,
36:40qui sont un peu,
36:42comme on dit, arrêtés
36:44dans leur activité.
36:46C'est comme si ce vide,
36:48la ressentie, conduisait
36:50à une absence de motivation,
36:52à une absence de sens.
36:54On ne sait plus où aller.
36:56C'est comme si l'histoire de sa vie s'était arrêtée
36:58à l'instant de cette réussite
37:00de la compétition et qu'il n'y avait plus rien après.
37:02On ne sait pas quoi faire.
37:04On ne sait pas trouver de quoi se relancer.
37:06On n'a pas l'énergie suffisante
37:08pour repartir.
37:10Du coup, c'est un peu comme si
37:12son identité
37:14était totalement perdue
37:16dans la performance passée.
37:18Est-ce que c'est plus vrai
37:20pour les Jeux Olympiques
37:22ou c'est vrai pour
37:24toutes les compétitions ?
37:26Parce que les Jeux Olympiques,
37:28on sait que c'est qu'une fois tous les 4 ans.
37:30Est-ce que c'est plus fort pour les Jeux Olympiques ?
37:32D'abord, ça dépend des personnes,
37:34ça dépend des sportifs.
37:36Vous avez dit 24%, c'est quand même un quart,
37:38donc ça veut dire qu'il y en a quand même
37:403 quarts qui ne sont pas là.
37:42Ça dépend des sportifs,
37:44ça dépend du type de compétition,
37:46et l'engagement du sportif
37:48On parle des Jeux Olympiques en France,
37:50on parle des sportifs français,
37:52on parle de tous les attaquants
37:54qu'il y avait autour de cet événement.
37:56Donc forcément, ça a un impact
37:58sur les athlètes.
38:00Mais peut-être pour d'autres sportifs
38:02qui vont viser des résultats
38:04dans des compétitions différentes,
38:06mais qui vont être pour eux la partie la plus importante
38:08de leur carrière, ça va être important.
38:10Et puis ça dépend aussi de la carrière du sportif,
38:12de l'état de la carrière,
38:14à où il en est dans sa carrière.
38:16Voilà, ils sont repartis.
38:18Ils sont repartis justement.
38:20Justement, Sandrine Martinet,
38:22est-ce que c'est quelque chose que vous avez déjà ressenti ?
38:24Alors moi, j'ai vraiment
38:26ressenti ça
38:28après Londres,
38:30et ma blessure en demi-finale.
38:32Alors je rappelle, vous vous êtes cassé la clavicule en demi-finale.
38:34C'était la cheville.
38:36La cheville, pardon.
38:38Et la seule fois où je ne ramène pas de médaille.
38:40Et du coup, vraiment après,
38:42ça a été...
38:44C'est une telle pression
38:46qu'on se met nous-mêmes aussi, bien évidemment,
38:48quand on est numéro 1.
38:50C'est la compétition phare. Pour nous, en tant que paralympien,
38:52c'est le seul moment où on parle de nous,
38:54grosso modo.
38:56Donc du coup, il y a une attente qui est
38:58vraiment particulière, et nous, en tant qu'athlète,
39:00c'est le Graal pour nous.
39:02C'est vraiment la compétition phare.
39:04Et c'est vrai que,
39:06j'avais la chance d'avoir deux médailles d'argent
39:08avant, mais il manquait cette médaille.
39:10J'en voulais vraiment.
39:12Et du coup, derrière la blessure,
39:14revenir sans médaille,
39:16et le fait d'être emplâtrée
39:18avec mon petit bout de chaud
39:20qui avait 3 ans, j'ai vraiment derrière...
39:22Une vraie forme de dépression.
39:24Voilà. Vraiment plongée.
39:26Je savais pas si j'allais repartir,
39:28ce que j'allais faire.
39:30J'avais perdu
39:32l'objectif.
39:34Et à chaque fois, je me mets
39:36un objectif, quel qu'il soit,
39:38que ce soit sportif, dans la vie professionnelle ou autre,
39:40justement, pour me stimuler,
39:42pour me relancer.
39:44Et à chaque fois, même si j'ai connu l'or,
39:46je me suis refixée
39:48des objectifs pour me restimuler et m'emmener.
39:50Et à ce moment-là, je savais pas
39:52où aller, et il n'y avait plus cet objectif.
39:54Justement, vous parlez de
39:56cette déception et de cette
39:58déprime, dépression, je sais pas quel mot
40:00serait le plus juste après
40:02les Jeux de Londres, mais Emma Sarango, c'est vrai
40:04pour les athlètes qui n'ont pas eu de médaille,
40:06mais c'est vrai aussi pour des athlètes qui ont eu des médailles.
40:08Oui, et Michael Phelps,
40:10par exemple, qui est peut-être le plus grand nageur
40:12de tous les temps, en a
40:14témoigné après les Jeux de Londres. En attendant de voir ce que fera
40:16Léon Marchand toute sa carrière.
40:18Avant Léon Marchand, dans l'ère avant Léon Marchand,
40:20Michael Phelps
40:22a été multi-médaillé
40:24dans tous les Jeux auxquels il a participé, mais notamment à Londres,
40:26et il a révélé en fin de carrière
40:28qu'il avait eu des pensées suicidaires
40:30après ces Jeux de 2012,
40:32parce qu'on gagne,
40:34mais une fois qu'on a gagné, une fois qu'on a réalisé
40:36son objectif, je pense que tout être humain peut
40:38comprendre ça, qu'est-ce qu'il y a derrière,
40:40qu'est-ce qui nous reste, et c'est vrai que
40:42c'est un travail qui a été
40:44beaucoup amélioré, je crois,
40:46Sandrine pourra peut-être en témoigner, mais
40:48il y a beaucoup plus d'accompagnement
40:50au niveau des fédérations, au niveau aussi
40:52du comité national olympique,
40:54il y avait, par exemple, au Village,
40:56cette année, une cellule
40:58avec trois psychologues du sport,
41:00des coachs mentaux
41:02spécialisés dans l'accompagnement mental,
41:04et je sais que j'en avais rencontré quelques-uns
41:06en amont de ces Jeux olympiques, ils nous avaient dit
41:08oui, on prépare les Jeux, on prépare la pression
41:10des Jeux à domicile, puisque quand on est chez soi,
41:12c'est encore une pression supplémentaire,
41:14mais on prépare aussi l'après, l'après si on a performé
41:16et l'après si on n'a pas performé, et c'est vrai que ça,
41:18c'est un travail qu'il faut faire largement
41:20en amont, et je précise juste,
41:22j'en profite juste pour dire que
41:24c'est aussi un suivi qui a été fait aussi
41:26auprès des organisateurs,
41:28auprès des 4 500 salariés du Cojo,
41:30qui se sont impliqués pendant six ans
41:32et qui sont suivis psychologiquement aussi
41:34depuis quelques mois, parce qu'une fois qu'on a réalisé
41:36l'objectif d'une carrière,
41:38quelque part, qu'est-ce qui reste après ?
41:40Très beau aussi pour eux.
41:42Merci beaucoup, Denis et Denis O, pour votre participation.
41:44Nous, on va maintenant parler football,
41:46et notamment de la situation financière
41:48des clubs de Ligue 1,
41:50c'est le hors-piste de sport, etc.
41:58Le propriétaire de l'Olympique Lyonnais,
42:00l'américain Eagle Football Group,
42:02a annoncé cette semaine un plan de rationalisation
42:04des coûts afin de s'adapter
42:06aux nouvelles réalités
42:08et perspectives de revenus de la Ligue 1.
42:10Il est question de plans de départ volontaires.
42:12Est-ce qu'on commence à sentir
42:14les effets de la mévente
42:16des droits de la Ligue 1,
42:18des droits télévisés ?
42:20Oui, très clairement.
42:22Avec la mévente, comme vous dites, des droits de télévision,
42:24on s'aperçoit que
42:26le train de vie globalement
42:28des clubs sportifs
42:30est en train de s'étaler.
42:32Ça commence à se sentir dans les clubs de votre département ?
42:34Non, parce qu'on n'a pas de clubs professionnels.
42:36Non, mais ça touche aussi
42:38le football amateur.
42:40Oui, sauf que, permettez-moi de vous le dire,
42:42quand je regarde le siège social du meilleur club
42:44ou du plus grand club de mon département,
42:46il ne coûte pas 131 millions d'euros.
42:48Vous parlez du siège social de la Ligue de Football Professionnel.
42:50Les dirigeants ne touchent pas
42:521,2 millions d'euros de revenus annuels.
42:54Donc, on est vraiment dans deux mondes,
42:56deux univers, et j'aurais tendance à dire
42:58deux galaxies différentes.
43:00Vous trouvez ça choquant ?
43:02Je ne suis pas dans la morale.
43:04Qui suis-je pour donner des leçons de morale ?
43:06Je crois qu'il y a une indécence
43:08quand on voit effectivement
43:10le train de vie d'une partie
43:12du sport professionnel, notamment du football,
43:14et la réalité dans les territoires.
43:16Mais j'ai l'impression que les choses
43:18sont en train de se réguler par la force
43:20ou par la situation de fait.
43:22Vous l'avez vu,
43:24le Sénat a décidé de lancer une mission d'information
43:26sur la financiarisation
43:28du football professionnel.
43:30Les chiffres que je viens de donner
43:32sortent de ce rapport.
43:34À un moment, il va falloir qu'on ré-enracine
43:36un peu tout le monde sur terre.
43:38Justement, sur cette mévente
43:40des droits télévisés et les conséquences,
43:42on écoute tout de suite
43:44Michel Savin, au micro de Fabien Réquer
43:46et Cécile Sixoux.
43:48C'est une gestion
43:50qui s'est faite un peu à l'envers.
43:52Là, les clubs se sont un peu engagés.
43:54Certains se sont engagés
43:56avec des contrats sur des salaires
43:58importants, sur des contrats de durée
44:00peut-être trop importantes.
44:02Avec aujourd'hui, la mauvaise surprise
44:04de ne pas avoir les recettes
44:06en face.
44:08François Darrochat-Carneiro, est-ce qu'on en assiste
44:10à la fin d'une bulle financière
44:12ou en tout cas d'un rêve
44:14du football français qui se voyait
44:16trop beau ? On parle de 30% de revenus en moins.
44:18Ce qui est certain,
44:20c'est qu'on assiste à une bulle financière.
44:22Est-ce que c'est la fin ? Ce n'est pas dit
44:24parce que le Qatar est encore là.
44:26Avec le Paris-Saint-Germain.
44:28Les fonds d'investissement
44:30pénètrent dans l'économie
44:32de beaucoup de clubs.
44:34Ce n'est pas certain du tout qu'on soit
44:36à l'étape finale, même si
44:38John Textor, le propriétaire
44:40de l'Olympique lyonnais,
44:42avait osé dire au mois de juillet
44:44qu'il allait botter les fesses
44:46du Qatar
44:48en s'en prenant non pas au club
44:50mais directement au pays.
44:52On est encore loin d'une réussite
44:54de sa part et de la part
44:56de ceux qui voudraient
44:58réimplanter un peu
45:00le sens du réalisme
45:02dans ces clubs.
45:04On parle de la mévente des droits télés
45:06qui auraient influencé.
45:08L'Olympique lyonnais, c'est 134 millions
45:10d'euros de dépenses lors du dernier
45:12mercato d'été. C'est plus que
45:14le Paris-Saint-Germain, c'est plus que l'Olympique lyonnais.
45:16Est-ce qu'attaquer toujours
45:18la mévente des droits télés, ce n'est pas
45:20se cacher derrière cet arbre
45:22en disant que c'est la faute des droits télés ?
45:24Il faut peut-être aussi apprendre à gérer un club.
45:26C'est en partie vrai.
45:28On peut acheter
45:30pour 130 millions de joueurs.
45:32Si on en vend pour 150 millions,
45:34il n'y a pas de problème, on est à l'équilibre,
45:36on est bénéficiaire. Le problème de l'Olympique lyonnais,
45:38c'est qu'il n'a pas su vendre et en particulier
45:40ces gros salaires qui grèvent
45:42le budget.
45:44Il y a cet aspect-là.
45:46Il y a par ailleurs aussi un autre aspect
45:48pour l'Olympique lyonnais, c'est qu'on est
45:50en manque de réussite sportive.
45:52Or, pour avoir une réussite sportive,
45:54il faut aussi investir pour avoir des joueurs de talent.
45:56On est en manque
45:58de réussite sportive, donc en manque
46:00des droits télés qui vont avec la Ligue
46:02des champions. Dans le même temps,
46:04on n'a pas les joueurs nécessaires,
46:06donc on achète des joueurs.
46:08C'est un cercle vicieux.
46:10C'est un cercle vicieux dans lequel s'est retrouvé
46:12l'Olympique lyonnais. Avec ce
46:14probable plan de départ
46:16volontaire, on suivra
46:18les résultats de cette mission
46:20d'information sur la financiarisation
46:22du football menée par Michel Savin
46:24et Laurent Laffont. On le suivra
46:26dans nos prochaines éditions
46:28de Sport etc.
46:30On va aborder un tout autre sujet
46:32à présent toujours lié au football,
46:34l'éternelle rivalité sur
46:36et en dehors des terrains entre
46:38Marseille et Paris Saint-Germain.
46:40Confrontation de sport etc.
46:42Et tout le monde sourit.
46:48Il y a du romantisme
46:50dans cette confrontation. Le 31 août
46:52dernier, le groupe de vin et spiritueux
46:54Pernod Ricard a annoncé son engagement
46:56de 4 ans en tant que sponsor
46:58du Paris Saint-Germain avec comme objectif
47:00d'utiliser le club de la capitale pour promouvoir
47:02ses marques à l'international. Je rappelle
47:04que la promotion des vins et
47:06spiritueux est interdite en France, donc ça s'adressait
47:08au marché international. Les supporters
47:10de l'Olympique de Marseille se sont sentis
47:12trahis. Ils ont manifesté devant
47:14le siège marseillais du groupe.
47:16Le maire de Marseille lui-même, Benoît Payan,
47:18a déclaré vouloir rencontrer les dirigeants
47:20de Pernod Ricard. Face à cette
47:22fronde, les dirigeants ont renoncé à ce
47:24partenariat. On pouvait lire
47:26des tweets assez fleuris de la part
47:28des supporters marseillais. Fini le Ricard,
47:30ma dernière bouteille, j'aurai l'impression
47:32de trahir mon club et de salir ma
47:34dignité à chaque gorgée.
47:36C'est un peu déjoué, non, François
47:38Carnérol ? Qu'il passe son
47:40pontarlier, ça sera une bonne idée.
47:42Non, moi, ce qui me choque surtout,
47:44c'est qu'il y ait eu une
47:46telle flambée
47:48autour de cette affaire
47:50Pernod Ricard, et que dans le même temps,
47:52les mêmes groupes de supporters ou les mêmes autorités
47:54n'aient guère dit
47:56grand-chose sur le recrutement de
47:58Mason Greenwood, qui est quand même accusé
48:00de violence sexuelle et sexiste
48:02envers sa femme. Bon, là,
48:04je crois qu'il faut... De poids, de mesure ? Oui, de poids, de mesure
48:06et pas dans le... Comment dire ?
48:08Pas au bénéfice des
48:10marseillais, en l'occurrence. Alors, on va
48:12écouter, justement, cette fronde qu'il y a
48:14eue autour de cette signature de
48:16sponsor. On va écouter les supporters qui étaient
48:18sur la cannebière.
48:20C'est amusant que le PSG s'appuie sur une
48:22marque ancestrale marseillaise.
48:24Peut-être que la prochaine étape, c'est Jul
48:26qui va faire un concert
48:28avant un match de PSG.
48:30On peut tout imaginer.
48:32On peut imaginer avant
48:34d'essayer de faire
48:36du profit
48:38sur le dos d'une
48:40marque essentielle, voire
48:42primordiale à Marseille, que cela aurait
48:44des conséquences.
48:46Ça dit quoi, cette fronde Emma Sarango ?
48:48Ce côté un peu pagnol de la défense
48:50du Ricard ? Alors, je vais donner un avis
48:52strictement personnel, mais moi, j'adore.
48:54En fait, tout le monde sourit.
48:56C'est ça, le foot, c'est le folklore du foot.
48:58Oui, c'est une rivalité. Alors, certains vous
49:00croyez, PSG-Marseille, c'est une rivalité qui a été
49:02créée médiatiquement,
49:04créée pour faire du buzz et pour
49:06attirer aussi, on en revient au droit télé,
49:08pour attirer les investisseurs étrangers, pour attirer
49:10les chaînes qui vont nous diffuser
49:12à l'étranger, parce que c'est un des gros problèmes de la Ligue 1,
49:14c'est qu'elle n'est pas diffusée à l'étranger,
49:16contrairement par exemple à la première Ligue britannique.
49:18Et en fait, oui, ça fait partie
49:20des choses qui vont attirer les gens.
49:22Nous, on est tous attirés par un derby
49:24de Buenos Aires, par un derby
49:26milanais, par
49:28voilà, qui ne se souvient pas de Luis Figo
49:30qui, quand il arrive au
49:32Real Madrid, en ayant quitté
49:34le Barça qui est au poteau de corner
49:36et qui se fait lancer une tête de cochon sur lui,
49:38bah, après ça a fait le
49:40buzz, il en a reparlé lui-même en rigolant, bah
49:42oui, Rabiot qui signe à l'OM
49:44après avoir été formé au PSG.
49:46Justement, Adrien Rabiot qui vient de...
49:48Oui, ça fait partie de ce que
49:50on appelle le folklore du foot, qui cache plein de choses,
49:52plein de choses bien plus obscures, mais
49:54ça, c'est le côté un peu rigolo
49:56du folklore. Est-ce que c'est un sentiment qui s'exacerbe
49:58ou est-ce que c'est quelque chose qui a toujours
50:00été présent en France entre les supporters ?
50:02Non, ça n'a pas toujours été présent et
50:04comme le dit Emma Sarango, c'est
50:06l'effet d'une construction
50:08quand même qui date de la fin des années
50:1080, dès lors que Bernard Tapie n'a plus
50:12Claude Besse pour s'opposer
50:14avec les Girondins de Bordeaux qui étaient
50:16l'adversaire clé de l'Olympique
50:18de Marseille, surtout après le
50:20transfert de Joseph-Antoine Bell.
50:22Lorsqu'il n'y a plus
50:24cet antagonisme-là, il faut
50:26en trouver un autre et ça tombe bien puisque
50:28Canal+, possède à ce moment-là
50:30le Paris-Saint-Germain et a besoin aussi de vendre
50:32de l'image. Donc, faire une
50:34opposition Paris-Marseille,
50:36c'est l'anti-parisianisme
50:38par excellence, c'est en effet
50:40un côté pagnol, ça se vend,
50:42mais c'est une construction historique.
50:44Là, j'ai souri tout à l'heure
50:46lorsque vous avez dit l'éternelle
50:48opposition, elle n'est pas du tout éternelle,
50:50elle est très datée au contraire,
50:52c'est la fin des années 80.
50:54C'est mon esprit étriqué qui me la rend éternelle.
50:56L'historien doit resituer
50:58chronologiquement les choses.
51:00Jean-Michel Arnault, c'est un romantisme
51:02qui quelque part fait plaisir
51:04dans le football, parce qu'il n'y a rien de...
51:06Il ne s'est rien passé au final
51:08puisque Pernod Ricard continuera
51:10ses activités avec le Paris-Saint-Germain
51:12avec d'autres marques qu'il possède,
51:14notamment les Champagnes
51:16et autres spiritueux, mais ça a un côté
51:18romantique de voir cet attachement
51:20à une marque locale.
51:22Je crois... D'abord, il ne faut pas sous-estimer
51:24les Marseillais et leur humour, parce que
51:26vous remarquerez quand même que toutes les personnes
51:28que vous avez rencontrées tout à l'heure,
51:30ils ont tous un sourire en coin. Ils savent très bien
51:32qu'il y a un côté païolesque et il y a
51:34de l'autodérision aussi. Donc, je pense
51:36qu'il ne faut pas le sous-estimer. Et puis la réalité,
51:38c'est que le foot à Marseille, c'est quelque chose.
51:40Ça me fait penser un peu à ce qu'était
51:42le foot à Naples
51:44du temps de Maradona.
51:46Donc, c'est une vraie religion.
51:48La ville de Marseille est une ville
51:50très populaire.
51:52Et ce qui fédère la diversité
51:54des opinions, la diversité des origines
51:56de cette ville, c'est le football.
51:58Et donc, tout ce qui peut être attaché au football,
52:00face aux Parisiens en particulier,
52:02développe évidemment
52:04ce que l'on a vu là.
52:06Emma Sarango, vous parliez
52:08d'Adrien Rabiot,
52:10qui a donc été formé au Paris Saint-Germain,
52:12qui est passé par l'Italie avant aujourd'hui de signer
52:14à l'OM. En conférence de presse, il a dit
52:16« Rien à expliquer à qui que ce soit,
52:18je fais ma carrière. Certainement que mon choix
52:20en a déçu certains, mais c'est un choix qui m'appartient.
52:22Et je l'assume.
52:24Voilà, maintenant, lui, il se place
52:26au-dessus. Et ça fait partie, ça alimente
52:28cette guéguerre. Évidemment que tous
52:30les supporters vont attendre le Paris Saint-Germain
52:32à Marseille et ça ajoute quelque chose.
52:34Il se place au-dessus jusqu'à ce qu'il revienne au parc.
52:36Et là, ça va être autre chose, je pense.
52:38On a vu son ancien capitaine
52:40Marquinhos, qui n'a pas voulu faire
52:42de commentaire, mais avec un sourire et un regard
52:44bien entendu en conférence de presse.
52:46Oui, les transfuges,
52:48comme on dirait, ça fait toujours parler.
52:50Il y en a eu d'autres avant lui.
52:52Moins significatif, un Georges Ouéat
52:54qui part à Marseille, mais qui n'a pas été
52:56comme lui formé au PSG. C'est un titi parisien
52:58quand même, Adrien Rabiot. Comme on dit, les titis parisiens,
53:00c'est ceux qui sont vraiment purement parisiens.
53:02Il est du Val-de-Marne, il a été formé
53:04sur la fin de sa formation au PSG.
53:06Comment ça aurait pu être autrement ?
53:08Évidemment qu'il allait
53:10se faire lyncher. Évidemment que
53:12en arrivant à Marignane,
53:14les Marseillais allaient exulter
53:16de voir cette prise de guerre.
53:18C'était évident
53:20que ça se passerait comme ça.
53:22Pour un dernier mot.
53:24Le fait réel ces dernières semaines,
53:26c'est surtout qu'il n'y a aucun ministre du gouvernement
53:28qui est issu de la grande région sud,
53:30Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse.
53:32C'est vraiment un problème d'influence
53:34au-delà de la question du pastis.
53:36C'est un point important aussi,
53:38parce que l'influence au long cours, elle se passe
53:40aussi par des positionnements au gouvernement
53:42que nous n'avons pas aujourd'hui dans la région sud,
53:44Occitanie et Corse.
53:46On comptera sur le football
53:48pour mettre en valeur
53:50le sud de la France.
53:52Pour nous quitter, une image.
53:54Le circuit des 24 Heures du Mans dans la Sarthe
53:56a remporté le prix du monument préféré
53:58des Français dans une émission sur France 3
54:00animée par Stéphane Bern.
54:02Le circuit des 24 Heures du Mans,
54:04c'est plus important que le Mont-Saint-Michel.
54:06Ça dit quoi de l'attachement
54:08des Français au sport automobile ?
54:10Vous savez,
54:12vous êtes en face d'un élu
54:14dont une des terres est la terre
54:16du rallye de Monte-Carlo.
54:18Ça peut paraître désuet, surtout dans l'ambiance actuelle,
54:20l'abriété, le sport mécanique.
54:22C'est très populaire.
54:24Je pense qu'il faut
54:26concevoir aussi la relation au sport
54:28comme étant une relation de la diversité.
54:30Mais là, c'est du patrimoine,
54:32c'est-à-dire qu'on va protéger
54:34le circuit des 24 Heures du Mans.
54:36L'historien du sport le dirait mieux
54:38avec beaucoup plus de sciences que je ne peux le faire.
54:40C'est l'histoire aussi du pays,
54:42c'est l'histoire de l'industrialisation du pays,
54:44c'est l'histoire aussi de la compétition,
54:46c'est de grandes épopées,
54:48je crois que c'est ça qui est important.
54:50Je crois que ce qu'il faut voir derrière cela,
54:52c'est le fait que le patrimoine sportif
54:54puisse désormais participer
54:56du patrimoine culturel au sens large.
54:58Le sport fait partie d'une culture
55:00à laquelle la société est attachée
55:02et que désormais,
55:04cette culture n'est pas seulement
55:06enfermée dans des musées qui sont
55:08merveilleux, formidables,
55:10mais qu'il faut voir ce terreau
55:12qui fait commun, qui fait société
55:14au sens beaucoup plus large
55:16que le seul art ou beaux-arts.
55:18Merci beaucoup.
55:20Merci à tous les quatre pour votre participation.
55:22Merci à vous de nous avoir suivis.
55:24On se retrouve très bientôt pour un nouveau numéro
55:26de Sport Etc.
55:34...
55:38Public Sénat, en partenariat avec l'équipe,
55:40vous a présenté Sport Etc.

Recommandations