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Le 10 septembre, la Ligue de football professionnel (LFP) élisait son président. Vincent Labrune, le sortant, a été largement réélu. Son seul opposant était Cyril Linette, ancien directeur général de PMU, de l’Equipe et ancien directeur des sports de Canal+. Ce dernier était entendu le 25 septembre par la commission d’enquête du Sénat sur la financiarisation du football professionnel. L’occasion pour lui de revenir sur l’organisation de l’élection, le projet qu’il portait, ainsi que les perspectives du football professionnel français. Le rapporteur Michel Savin l’a également interrogé sur la vente des droits TV de la Ligue 1 et les contrats conclus avec les différents diffuseurs, DAZN et BeIn. Cyril Linette a alerté sur la situation financière de la LFP et a présenté un plan pour redresser la barre. Année de Production :

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00:00:00Générique
00:00:10Un 100% consacré aujourd'hui au foot, ou plutôt au dessous du football professionnel.
00:00:16Les sénateurs poursuivent leurs travaux consacrés à la financiarisation du sport.
00:00:20Aujourd'hui, ils auditionnent Cyril Linet, candidat malheureux à la présidence de la Ligue de foot professionnelle.
00:00:26Cet ancien patron du journal L'Équipe et du PMU connaît très bien son sujet.
00:00:30Les sénateurs veulent connaître sa vision de la situation actuelle à la Ligue.
00:00:34On file en audition, on en reparle juste après.
00:00:38Monsieur Linet, merci de votre présence. Je rappelle en quelques mots votre parcours.
00:00:43Vous avez été journaliste sportif et vous avez dirigé le service des sports de Canal+.
00:00:50De 2008 à 2015, avant de prendre la direction générale du groupe L'Équipe, de 2015 à 2018.
00:00:56Et ensuite, vous avez exercé les fonctions de directeur général du PMU jusqu'en 2021.
00:01:02Si nous vous auditionnons ce matin, ce n'est pas au titre de vos fonctions antérieures,
00:01:07mais parce que vous avez été candidat au poste de président de la Ligue de football professionnel,
00:01:12face au président sortant Vincent Labrune, élection qui s'est déroulée, on le sait, le 10 septembre dernier.
00:01:18D'une part, nous souhaiterions revenir avec vous sur ce processus électoral un peu particulier.
00:01:24En effet, il s'en est fallu de peu que vous ne puissiez pas vous présenter à cette élection,
00:01:29faute d'avoir obtenu tous les parrainages nécessaires.
00:01:32Une intervention de la ministre Amélie Oudéa-Casterat a débloqué la situation.
00:01:36Mais vous avez dû, je vous confirmerai, vous engager à laisser votre place
00:01:42au sein du nouveau conseil d'administration de la Ligue de football professionnel en cas de défaite.
00:01:47Cette élection a été largement remportée par Vincent Labrune, malgré le soutien que le collège de la Ligue 2 vous a apporté.
00:01:54La large victoire du président sortant a été facilitée par la décision de deux présidents de club
00:02:00qui ont préféré renoncer à présenter leur candidature au conseil d'administration de la Ligue
00:02:05plutôt que d'y tenir une position minoritaire.
00:02:08L'un d'entre eux, Joseph Ougourlian, le président du Racing Club de Lens,
00:02:12a dénoncé un système de gouvernance à bout de souffle.
00:02:16Est-ce à dire qu'aucune opposition ne peut exister et s'exprimer au sein des instances
00:02:21de gouvernance du football professionnel français ?
00:02:24Et évidemment, comment remédier à cette situation ?
00:02:27D'autre part, votre candidature vous a donné l'opportunité de présenter un projet de développement
00:02:32pour le football français, un projet alternatif.
00:02:34Ce football est actuellement en grande difficulté en raison de la baisse des droits de TV.
00:02:39Son modèle de financement est probablement à revoir.
00:02:42Nous nous interrogeons avec le rapporteur et les membres de la commission qui suivent cette mission,
00:02:48nous nous interrogeons en particulier sur le bien fondé du partenariat de la Ligue de football professionnel
00:02:54avec le fonds d'investissement CVC Capital Partners et sur son intérêt à long terme,
00:02:59en particulier pour les clubs.
00:03:01Le résultat des négociations récentes des droits n'est pas venu nous rassurer,
00:03:06bien au contraire, les clubs devront payer, on le sait, à CVC un dividende sur les droits
00:03:11globalement en baisse.
00:03:13Dans ce contexte, l'arrivée des fonds internationaux peut apporter des solutions au niveau des clubs,
00:03:18mais certains y voient une menace pour l'identité du football français,
00:03:22notamment au travers de la multipropriété.
00:03:24Avant de vous donner la parole, je vous rappelle qu'un faux témoignage devant notre mission d'information
00:03:29dotée des pouvoirs de commission d'enquête est passible des peines prévues aux articles 434-13, 14 et 15 du Code pénal.
00:03:37Je vais vous inviter à prêter serment en disant toute la vérité, rien que la vérité,
00:03:41en levant la main droite et en disant je le jure.
00:03:43Je vous remercie.
00:03:45Par ailleurs, pouvez-vous nous faire part de vos éventuels liens d'intérêt en relation avec l'objet de notre mission d'information,
00:03:51en dehors de votre mission de conseil auprès de la Ligue, qui est l'objet de cette audition ?
00:03:55Aucun.
00:03:57Je rappelle à tous que cette audition est captée et diffusée en direct sur le site internet du Sénat.
00:04:04Monsieur Linet, si vous en êtes d'accord, je vais vous laisser la parole pour un propos liminaire de 10 à 15 minutes.
00:04:10Et puis après, nous échangerons.
00:04:12Le rapporteur Michel Savin vous posera une première série de questions.
00:04:15Et tous ceux qui le souhaitent intervenir, bien sûr, pourront le faire.
00:04:19Je vous donne la parole.
00:04:20Merci, monsieur le Président, messieurs et mesdames les sénateurs.
00:04:25Effectivement, je m'appelle Cyril Linet.
00:04:27Je viens d'avoir 54 ans.
00:04:28Je suis dirigeant d'entreprise après avoir été longtemps journaliste.
00:04:31Je ne vais pas refaire ma carrière que monsieur Laffont a détaillée.
00:04:34Mais ce qui est certain, c'est que dans mes parcours de manager, j'ai eu à opérer ce qu'on appelle des retournements d'entreprise,
00:04:41des entreprises sujettes à des changements d'usage et qu'il a fallu repositionner dans leurs offres et dans leur organisation.
00:04:48J'ai donc à la fois une double casquette d'expert des médias et du business du sport et de manager spécialiste de la conduite des transformations d'entreprises.
00:04:57J'ajoute à ça ma connaissance des gouvernances politiques et plurielles, puisque j'ai effectivement dirigé le PMU et que le PMU est, en quelque sorte,
00:05:05la LFP des cours SIPIC chargées de créer dans un concept d'administration qui lui ressemble, qui ressemble à celui de la LFP, de la valeur et de monétiser le produit.
00:05:15Et c'est donc à ce titre, effectivement, qu'observant la série de mauvais choix effectués par le football français depuis quelques années
00:05:21et le récent crash des droits de diffusion, j'ai décidé de me présenter à la présidence de la Ligue de football professionnel.
00:05:27Après avoir beaucoup bataillé, mais on y reviendra peut-être sous la forme de questions, avec des statuts qui ne permettaient pas, clairement pas,
00:05:35et ça avait été, je pense, en partie conçu en ce sens, l'émergence d'une vision concurrente, j'ai finalement pu me présenter, être élu au conseil d'administration,
00:05:44comme le rappelait le sénateur Laffont, mais également être battu au poste de président largement puisque je n'ai obtenu que deux voix sur 17,
00:05:54la mienne et celle du représentant du syndicat des entraîneurs.
00:05:59Ça veut donc dire, pour être clair avec vous, que les représentants des clubs, y compris de Ligue 2, même si le collège de Ligue 2 avait voté en ma faveur,
00:06:07les familles du football et de la fédération française de football, qui a deux votes dans cette instance, n'ont pas souscrit à ma proposition,
00:06:14celle de définir et de piloter un changement de modèle pour l'ensemble du football professionnel français.
00:06:20Ce qui signifie que ma vision n'est pour l'instant pas partagée par les acteurs du football.
00:06:24Je ne prétends évidemment pas avoir la science infuse, mais je voulais quand même ce matin vous présenter un peu dans le détail cette vision,
00:06:31sachant que régulièrement on reviendra à l'intérieur de cette vision sur ce que je considère pouvoir être le rôle d'un fonds d'investissement,
00:06:38ce qui permet évidemment de reboucler avec le sujet sur lequel vous travaillez depuis plusieurs mois.
00:06:43Alors dans le football français, on parle de plus en plus d'argent. C'est pour ça qu'on est réunis ce matin.
00:06:48Et dans le football français, vous l'aurez noté, on parle toujours de revenus qui ne seraient pas suffisants, mais jamais de coûts qui seraient trop élevés.
00:06:55Ma vision est la suivante, et je pense que le football français n'a pas le choix.
00:06:59D'ici quelques années, il devra avoir bâti un projet moins coûteux et surtout moins dépendant des droits télés et des transferts de joueurs, dont il dépend quasiment à 80 ou 90%.
00:07:12Il doit le faire le plus rapidement possible, sous peine de marginalisation.
00:07:16Et j'insiste sur ce point. D'abord, face aux grandes ligues européennes qui, contrairement aux idées répandues, ont déjà commencé ce travail d'assainissement,
00:07:24à l'image de la Liga en Espagne qui contrôle la masse salariale de ses clubs et qui flèche intelligemment l'argent versé par son fonds CVC,
00:07:34ou même de l'Allemagne et l'Angleterre qui ont commencé à mettre la pédale douce.
00:07:37Face aux ligues challenger, que les Français regardent d'un peu haut parce que la zone de challendise est plus petite,
00:07:43mais qui augmentent leurs revenus, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas qui sont engagés dans des plans de transformation réalistes et pertinents.
00:07:51Enfin, face aux mastodontes que sont les grandes compétitions internationales, type la Ligue des champions,
00:07:56qui risquent bientôt, alors qu'elles n'ont pas de problème d'argent, mais d'être le seul objectif réel des rares clubs français qui pourront survivre ou rester compétitifs
00:08:04au détriment de notre football domestique, qui est pourtant un élément essentiel de notre territoire.
00:08:10Et on n'est pas, évidemment, pour rien au Sénat pour parler de ces sujets-là.
00:08:14Ce modèle à construire serait plus équilibré, plus pérenne et plus tourné vers les fans.
00:08:19Il n'empêcherait pas le recours aux fonds, mais valoriserait la notion d'investissement, comme ça se pratique dans d'autres secteurs de l'économie.
00:08:27Aujourd'hui, toute l'énergie collective, toutes les décisions devraient, de mon point de vue, être au service de cet objectif, ce qui n'est évidemment pas le cas.
00:08:34Alors, quel est mon constat ? D'abord, le constat conjoncturel.
00:08:37Quand on évalue la santé d'un sport pro, on regarde ses finances et sa capacité à toucher le grand public.
00:08:42Les clubs français, cette année, subissent une double peine sans précédent que vous connaissez, mais c'est bien de la résumer avec cette formule.
00:08:48Jamais les clubs n'auront touché si peu d'argent et jamais les clients que le foot n'intéresse n'auront payé si cher.
00:08:56C'est quand même une double peine absolument cruciale.
00:08:59Alors, sur le plan financier, on a des revenus de droits télé qui baissent de 32 %, des charges LFP qui augmentent de 75 %,
00:09:05et donc un revenu net pour les clubs sur les droits qui baisse de 60 %, passant en moyenne pour les clubs de Ligue 1 de 25 à 10 millions d'euros,
00:09:14sachant que deux mois avant l'expiration des droits, on leur a demandé de bâtir des budgets avec des droits qui seraient maintenus,
00:09:21et pour les clubs de Ligue 2, de 3,8 à 1,9 million d'euros.
00:09:25Voilà pour la réalité des chiffres.
00:09:26Mais quand je parle de double peine, je parle aussi de l'exposition télé qui est capitale pour que l'on continue de s'intéresser à une compétition.
00:09:33En passant de Canal à l'époque à Prime Vidéo où les audiences avaient été divisées par 5, en passant de Prime Vidéo à Dazone, elles sont devenues marginales.
00:09:41Comment en est-on arrivé là ?
00:09:43Vous le savez, ça fait plusieurs années que sur ce sujet il n'y a pas d'autre réflexion que de réflexion financière,
00:09:48avec au final 4 diffuseurs principaux en 6 ans, Canal, puis Média Pro, puis Amazon, puis Dazone.
00:09:55Personne n'a fait pire nulle part.
00:09:57La conséquence de ces mauvais choix, on en parle beaucoup dans les journaux, le vendredi soir à la Ligue 2,
00:10:02ce qu'on ne dit pas souvent c'est que la Ligue 2 est diffusée aujourd'hui en même temps que la première mi-temps d'un match de Ligue 1,
00:10:07qui est absurde en termes d'exposition de produits, l'explosion bien sûr du piratage,
00:10:11et puis pour compenser tout ça, le fait que d'un coup on se soit mis à diffuser les buts en quasi direct sur les réseaux sociaux,
00:10:17alors que le picorage des contenus est à la mode, et certes ça répond à une demande d'accessibilité,
00:10:22mais ça s'est fait de manière de mon point de vue précipitée, sur une plateforme qui n'est pas celle de la LFP,
00:10:26donc sans récupérer de données sur les usagers.
00:10:28On voit bien que ça manque de vision, fâcherie avec le diffuseur historique, changement incessant d'opérateur,
00:10:34audience confidentielle, prix élevé, piratage, et désormais gratuité.
00:10:40Si on voulait détruire ce modèle bâti sur les droits de télé, on ne s'y prendrait pas autrement.
00:10:45Ça c'est le constat conjoncturel.
00:10:47Mais il y a aussi un constat structurel, dont il faut avoir conscience.
00:10:51Toutes les industries courent un risque considérable, celui de vivre dans une bulle.
00:10:55Quand c'est le cas, on ne s'adapte pas assez vite au changement d'usage.
00:10:58L'exemple qu'on cite toujours, c'est Kodak, géant de la photographie argentique,
00:11:02qui a beaucoup trop tardé à embrasser la révolution numérique.
00:11:05Dans les années 80 au 90, Kodak c'était Apple ou Amazon.
00:11:08L'entreprise a fait faillite plusieurs fois.
00:11:10Elle subsiste aujourd'hui en vendant du matériel pour professionnels.
00:11:14Je ne sais pas si vous aviez suivi ce qu'était devenu Kodak.
00:11:16Son chiffre d'affaires a été divisé par 20.
00:11:19Si le foot français ne veut pas voir que ses deux sources principales de revenus,
00:11:24les droits de diffusion, et on va y venir, les droits de mutation,
00:11:27qui ne l'empêchent pas déjà de perdre plusieurs centaines de millions d'euros par an, sont en danger,
00:11:31il aura du mal à s'en relever.
00:11:33D'abord les droits de diffusion, qui représentent en moyenne 50% des revenus des clubs hors transfert,
00:11:37et beaucoup plus pour certains.
00:11:39Il y a eu des erreurs stratégiques, donc je viens d'en parler,
00:11:41mais il y a aussi des tendances globales qu'il faut que chacun ait en tête,
00:11:44qui font que le plan annoncé au moment du deal CVC par la LFP avec 1 milliard,
00:11:49puis 1,5 milliard, puis 1,8 milliard, m'a toujours semblé inexplicable.
00:11:53Les tendances de fond, c'est la multiplication des sources de divertissement
00:11:56parmi lesquelles le consommateur arbitre,
00:11:58et peut préférer des contenus plus familiaux que le football.
00:12:02Et par ailleurs, ça c'est un point important,
00:12:04et par ailleurs l'autre point, la très grande réticence qu'ont les jeunes
00:12:07à mettre de l'argent dans un produit télé.
00:12:09Les questions que la LFP doit se poser tous les jours,
00:12:11c'est qui nous regardera dans 5 ans ? Combien seront-ils à payer ?
00:12:14Est-ce que les jeunes paieront ? Est-ce que les diffuseurs nous verront encore
00:12:17comme un produit qui fait la différence dans leur offre ?
00:12:20Est-ce que la pub, les sponsors, on parlera des partenaires,
00:12:23estimeront que notre audience présente encore un intérêt pour eux ?
00:12:27Sauf les très grandes ligues.
00:12:29Les diffuseurs, c'est une certitude, vont de moins en moins payer
00:12:32des montants élevés pour diffuser du sport,
00:12:35parce que les consommateurs ne suivront plus.
00:12:37La Serie A n'arrive pas à vendre ses droits à l'étranger.
00:12:40La Ligue féminine de football anglaise,
00:12:43considérée comme un modèle de développement,
00:12:45est loin d'avoir atteint ses objectifs sur ce plan.
00:12:48C'est une bascule qui est en train de s'opérer.
00:12:50Il y a de nouveaux modèles qui vont émerger,
00:12:51comme pour la musique, des modèles qui vont mixer
00:12:53du direct, du quasi-direct, du jeu, du pari, du merchandising.
00:12:57C'est pas pour rien que le CEO Monde de Dazone
00:12:59vient de l'industrie du pari,
00:13:01ni que la moitié des clubs de Première Ligue anglaise
00:13:03ont un site de pari sur leur maillot.
00:13:05Les offres seront plus basses,
00:13:07les tarifs de plus en plus flexibles,
00:13:09la notion de minimum garantie va peu à peu disparaître.
00:13:12Comment résister à ça quand on a de tels coûts fixes ?
00:13:16En conséquence, c'est inévitable,
00:13:18l'autre ligne de revenu à laquelle les clubs
00:13:20se rattachent ou se raccrochent régulièrement,
00:13:22c'est-à-dire la mutation de joueurs,
00:13:24outre le fait qu'elle est contre-intuitive
00:13:26quand on veut réussir sportivement,
00:13:28et qu'elle ne crée, à un moment il faut quand même le dire,
00:13:30aucune valeur pour le club en lui-même et ses supporters,
00:13:33le fait de changer d'équipe tous les ans,
00:13:35tout ça va aussi baisser,
00:13:37parce que toutes les grandes ligues vont connaître des difficultés.
00:13:39Les Anglais et les Allemands ont déjà commencé à moins dépenser.
00:13:42Un jour le marché saoudien, parce que c'est inévitable,
00:13:45finira lui aussi par compter.
00:13:47Les joueurs français sont certes de grande qualité,
00:13:49mais ils seront considérés comme de plus en plus
00:13:51accessibles financièrement par les championnats étrangers,
00:13:54vu les difficultés auxquelles se prépare le championnat domestique.
00:13:57Et la formation, le plus bel atout du football français,
00:14:01coûte très cher, il faut le savoir,
00:14:03et de mon point de vue, sauf erreur de ma part,
00:14:05n'a pas bénéficié de la manne gigantesque de CVC.
00:14:09On va voir que ce point sur la manne du fameux milliard 5
00:14:12va régulièrement revenir dans mon propos.
00:14:15Pour résumer le foot français,
00:14:17voici deux sources principales de revenus déclinées,
00:14:19et n'en tirent pour le moment aucune conséquence.
00:14:21Le système que j'ai bien connu du temps de canal,
00:14:23moitié charme, moitié menace,
00:14:25qui consistait à dire au diffuseur,
00:14:27voici mes coûts fixes, il me faut temps,
00:14:29qui a longtemps fonctionné, ce système a vécu, c'est terminé.
00:14:33On est donc à la fois sur de mauvais choix,
00:14:35conjoncturels, ou sur ces 5 dernières années,
00:14:38mais qui ne font qu'accélérer les tendances de fond.
00:14:40Alors quelles sont les conséquences, et comment on s'y prend ?
00:14:43De mon point de vue, c'est ce que j'ai essayé de défendre
00:14:45durant la campagne, il n'y a guère d'autre choix
00:14:47que de rebâtir un modèle différent,
00:14:49comme l'en fait beaucoup d'industries,
00:14:51avec 3 chantiers qui sont toujours les mêmes
00:14:53dans toutes les industries.
00:14:551, la baisse des coûts,
00:14:572, la sécurisation des revenus traditionnels,
00:14:59le plus longtemps possible,
00:15:01et 3, le développement,
00:15:03sous forme d'investissement,
00:15:05de nouvelles sources de financement.
00:15:07C'est ce que fait la presse.
00:15:091, disparition des métiers traditionnels
00:15:11et réorganisation d'entreprises, mutualisation des imprimeries,
00:15:132, soutien au papier,
00:15:15qui reste un étendard,
00:15:173, conquête digitale, diversification,
00:15:19et arrivée de nouveaux actionnaires.
00:15:21C'est ce que fait la télévision classique.
00:15:231, baisse des coûts de structure,
00:15:252, soutien à la télévision linéaire,
00:15:27qui est encore prédominante dans le revenu publicitaire,
00:15:293, développement de l'offre de streaming.
00:15:31C'est ce qu'essaye de faire le retail.
00:15:331, baisse des coûts
00:15:35avec la rationalisation des stocks
00:15:37et du nombre de magasins,
00:15:392, revenus traditionnels
00:15:41soutenus avec une expérience client
00:15:43améliorée dans les boutiques,
00:15:45et 3, nouveaux business avec le développement du e-commerce.
00:15:47Il faut réaliser un plan de retournement
00:15:49en 3 temps,
00:15:51et ça suppose des parties prenantes raisonnables
00:15:53et bien alignées, des investissements
00:15:55tournés vers la transformation,
00:15:57et non pas, c'est tout le problème
00:15:59du milliard 5 de CVC,
00:16:01l'entretien d'un modèle obsolète.
00:16:03C'est pour ça, à mon avis, et c'est ça,
00:16:05l'un des sujets importants de votre mission,
00:16:07et bien sûr des qualités d'exécution managériale.
00:16:09Alors si on applique ce triptyque
00:16:11baisse des coûts, sécurisation
00:16:13des revenus classiques, et innovation
00:16:15sur le football français.
00:16:17La baisse des coûts, contrôle des dépenses,
00:16:19premier point, est évidemment un chantier urgent.
00:16:21Pour rappel, les clubs français perdent
00:16:231 milliard par an avant transfert,
00:16:25et 300 millions entre 2 et 300 millions
00:16:27après. L'idée la plus
00:16:29évidente serait évidemment de faire en sorte que
00:16:31la masse salariale, ce qui est quand même une aberration,
00:16:33ne dépasse plus les revenus
00:16:35d'exploitation des clubs, puis
00:16:37faire baisser petit à petit, parce qu'aujourd'hui elle est souvent
00:16:39supérieure, puis faire baisser petit à petit
00:16:41ce ratio à 90-80%.
00:16:43C'est ce qu'on fait en Espagne, par exemple,
00:16:45avec CVC.
00:16:47La deuxième étape pourrait être de flécher
00:16:49un montant minimum et
00:16:51de plus en plus important sur les investissements.
00:16:53La DNCG devrait avoir ses
00:16:55prérogatives étendues, avoir un pouvoir
00:16:57de validation non bas d'un vague budget,
00:16:59mais contrat par contrat,
00:17:01au moment de la signature des joueurs.
00:17:03Enfin, elle devrait avoir un contrôle
00:17:05sur les repreneurs,
00:17:07je pense bien sûr à la situation
00:17:09des Chamois-Niortais ou des Girondins de Bordeaux.
00:17:11Cette démarche rationnelle
00:17:13doit aussi être celle de la LFP,
00:17:15dont les coûts ont explosé ces dernières années.
00:17:17Je ne parle pas que de la soulte CVC.
00:17:19Les coûts de la LFP sont passés de
00:17:2135 à 140 millions
00:17:23en quelques années. Je ne vous
00:17:25ferai pas l'injure de parler du train de vie, parce que
00:17:27je crois que vous l'avez
00:17:29noté, c'est pas très compliqué de s'en
00:17:31rendre compte, mais ce qui est sûr, c'est que
00:17:33cette institution qui se transforme,
00:17:35comme toutes les institutions, doit
00:17:37être managée au quotidien
00:17:39pour plus d'efficacité.
00:17:41C'est pour ça que j'ai essayé de faire prévaloir mon profit de
00:17:43manager, parce que je pense que dans ces moments-là,
00:17:45c'est un manager au quotidien
00:17:47qui peut être très utile
00:17:49au changement de modèle. On lit ce matin
00:17:51dans l'équipe que les présidents de club ont
00:17:53décidé de s'occuper du plan d'économie.
00:17:55Mais c'est pas au Borde de faire ça.
00:17:57Le Borde, il doit fixer des objectifs, 15%,
00:17:5920%, 25%. C'est au
00:18:01management de travailler ligne à ligne
00:18:03sur le plan d'économie. Sinon, ça ne peut pas fonctionner.
00:18:05Un Borde qui se substitue au dirigeant,
00:18:07qui est payé et mandaté par
00:18:09lui-même, ça ne peut pas marcher.
00:18:11Et ce sera de toute façon difficile de faire des miracles
00:18:13et de compenser la baisse des revenus pour les clubs.
00:18:15Donc, je pose une question
00:18:17qui rejoint totalement, évidemment, à votre mission.
00:18:19L'argent de CVC a-t-il
00:18:21permis de créer un fonds d'urgence
00:18:23afin de pouvoir surmonter la crise ?
00:18:25Je n'en ai pas l'impression. En tout cas, je ne le sais pas.
00:18:27Or, vu ce qui s'est passé déjà
00:18:294 ans avant durant le Covid, il me semble que
00:18:31c'était une priorité.
00:18:33Plus généralement, puisque le choix a été fait via
00:18:35LFP Média de créer une vraie entité
00:18:37business, il faut professionnaliser
00:18:39l'ensemble. Il y a un volet très visible
00:18:41qui est celui de devenir une plateforme média pour les fans.
00:18:43Ce que peut faire LFP Média, on y reviendra.
00:18:45Mais un autre moins clinquant,
00:18:47mais très utile, celui de devenir
00:18:49une plateforme de service pour les clubs. Une centrale
00:18:51d'achat, des conseils juridiques, une aide administrative,
00:18:53un hub d'innovation.
00:18:55Les clubs sont souvent très démunis
00:18:57en ce qui concerne le hors sportif. Ils ont
00:18:59très peu investi sur ces sujets. Ils le seront
00:19:01encore plus maintenant que leurs revenus vont baisser.
00:19:03La LFP doit pouvoir se substituer
00:19:05à eux. CVC a investi
00:19:07dans une institution
00:19:09dans le but, j'imagine, qu'elle devienne une entreprise,
00:19:11en tout cas, sa société commerciale.
00:19:13Après les
00:19:15coûts, le second sujet est donc la
00:19:17sécurisation du revenu principal, celui des
00:19:19diffuseurs. Ces diffuseurs, il faut les
00:19:21protéger, il faut stopper le bashing.
00:19:23Alors celui-ci ne vient pas
00:19:25que des supporters ou des observateurs.
00:19:27Il vient parfois du monde du foot en lui-même.
00:19:29Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y a 10 jours,
00:19:313 entraîneurs de Ligue 1 ont, dans des conférences
00:19:33de presse, critiqué les prix pratiqués
00:19:35par Dazone. S'il y a bien quelque chose
00:19:37qu'on doit faire dans un moment comme celui-là, c'est de
00:19:39tenir ses troupes. Je ne suis pas en train de dire
00:19:41que Dazone n'a pas fait d'erreur, ni que
00:19:43ses prix sont complètement adaptés au marché français.
00:19:45Je ne le pense pas. Mais rien ne serait
00:19:47pire que de se dire, de toute façon,
00:19:49et je pense que ce sujet circule,
00:19:51que de toute façon, ils ne sont là que pour 2 ans
00:19:53et qu'après, on aura mieux. Parce que
00:19:55le mieux dans 2 ans, avec un
00:19:57championnat toujours moins visible, me semble
00:19:59loin d'être certain. Donc, il faut aider
00:20:01Dazone, d'une manière ou d'une autre, à développer
00:20:03sa base d'abonnés. A cet égard,
00:20:05j'ai analysé les propos du CEO de Dazone
00:20:07quand il dit, le consommateur doit comprendre qu'il ne
00:20:09paie pas Dazone, mais la ligue et les clubs.
00:20:11Ca veut dire qu'il a intériorisé
00:20:13l'inversion fondamentale dans laquelle le foot français
00:20:15est plongé depuis des années
00:20:17et qui est à la base de beaucoup d'erreurs. C'est
00:20:19il nous faut temps, débrouillez-vous,
00:20:21LFP, diffuseurs, abonnés,
00:20:23c'est notre prix pour être compétitif
00:20:25sportivement, c'est le fameux
00:20:27prix fait le produit. Sauf
00:20:29qu'en face, il y a un client. Et pour le client,
00:20:31c'est le produit qui fait le prix.
00:20:33Car il est aussi en face Spotify,
00:20:35Netflix et doit faire des arbitrages dans son
00:20:37budget. Du point de vue du client, le foot
00:20:39français n'est pas seulement en concurrence avec
00:20:41le foot italien. C'est vrai que ça compte la concurrence sportive,
00:20:43notamment pour la manne issue de la Ligue des
00:20:45Champions, mais avec toutes les sources de divertissement
00:20:47auxquelles il a accès pour sa famille.
00:20:49Et c'est pas le train de vie des clubs ou de
00:20:51la LFP qui fixe le prix, c'est le
00:20:53marché. Donc sécuriser
00:20:55le revenu principal, c'est avoir effectivement
00:20:57une position réaliste sur ce sujet,
00:20:59et bien travailler avec Dazone. C'est aussi
00:21:01bien travailler avec BIN. On comprend que la situation
00:21:03est compliquée. Je vais me permettre
00:21:05un point que peu
00:21:07de gens évoquent au sujet de
00:21:09BIN et des investissements
00:21:11globaux de QSI.
00:21:13Ce qui est un peu gênant, c'est que
00:21:15d'un côté, on a un BIN qui est
00:21:17très raisonnable dans ses investissements,
00:21:19preuve qu'ils ont intégré
00:21:21les dernières tendances
00:21:23des consommateurs, comme je le disais, donc ils ne dépensent
00:21:25plus sans compter. Et que parallèlement,
00:21:27au sein de la même entité de
00:21:29management, on a un PSG
00:21:31qui, lui, évidemment, mue par ses volontés européennes
00:21:33et le chantre d'un modèle
00:21:35100% libéral, absolument pas
00:21:37régulier. Si on leur parlait de
00:21:39salarie cap ou autre, ce serait évidemment
00:21:41inacceptable pour le PSG.
00:21:43Et donc, ce modèle
00:21:45libéral a un impact sur les autres clubs qui
00:21:47disputent le même championnat et qui ont envie de faire bonne figure.
00:21:49C'est bien normal. Donc là, il y a une
00:21:51vraie tenaille, quand même, entre
00:21:53BIN et le PSG, avec deux
00:21:55discours qui sont complètement discordants. Je pense
00:21:57que, comme ce sont des acteurs sérieux,
00:21:59qui ont beaucoup apporté au football français, qui sont
00:22:01des gens avec lesquels on peut discuter,
00:22:03je pense qu'à un moment, ils ne pourront pas rester sourds
00:22:05à cet argument. Je pense qu'il est important
00:22:07de le développer. Ils ne seront pas forcément ravis,
00:22:09mais je pense que c'est un argument courageux
00:22:11qu'il faut être capable de discuter
00:22:13avec eux. Alors, sécuriser le revenu
00:22:15principal, c'est aussi reprendre langue avec
00:22:17Canal, quoi qu'on en dise, et parce qu'il a aussi bénéficié
00:22:19en son temps d'une situation de monopole
00:22:21sur le foot, le cinéma. Canal est
00:22:23incontournable sur le marché de la télévision payante
00:22:25et les fans de foot, le fameux 1,5 million
00:22:27dont on parle tout le temps, Canal les a
00:22:29déjà et les garde. Les conquérir contre lui
00:22:31ou sans lui est quasiment impossible.
00:22:33Média Pro, Amazon, ils ne sont pas arrivés.
00:22:35Alors, dernier point, une fois qu'on a baissé
00:22:37les charges et sécurisé une part du revenu
00:22:39historique avec ces diffuseurs, il convient
00:22:41en troisième lieu de développer de nouvelles
00:22:43lignes de revenus. Et ces revenus peuvent venir
00:22:45de plusieurs sources, les consommateurs,
00:22:47les partenaires et les investisseurs.
00:22:49Du côté des consommateurs, il y a un revenu
00:22:51complémentaire à aller chercher via
00:22:53images. Ceci est à manier avec
00:22:55précaution par rapport aux diffuseurs.
00:22:57Mais les grandes ligues américaines,
00:22:59par exemple, réussissent peu à peu
00:23:01à additionner les revenus des
00:23:03broadcasters avec ceux du
00:23:05streaming. Côté football français,
00:23:07on peut démarrer quelque chose,
00:23:09non pas une chaîne, on ne crée pas de chaîne
00:23:11en 2024, mais une plateforme
00:23:13mondiale qu'on appelle Direct to Customer
00:23:15qui permet de développer l'engagement des
00:23:17fans mais aussi des ventes de droits.
00:23:19Aujourd'hui, l'exclusivité étant moins
00:23:21modérée par les broadcasteurs traditionnels,
00:23:23il est légitime d'essayer de
00:23:25compenser en vendant des droits
00:23:27plusieurs fois et sortir peu à peu
00:23:29de ce système verrouillé.
00:23:31Il est évident que
00:23:33l'argent de CVC aurait dû
00:23:35servir en priorité
00:23:37à cet investissement car il permettait
00:23:39à l'LFP non pas de s'affranchir
00:23:41de ses partenaires de diffusion, ce serait une
00:23:43folie, mais au moins, puisque
00:23:45considérant qu'ils vont mettre moins d'argent,
00:23:47ils seront donc moins nécessiteux d'avoir
00:23:49des exclusivités,
00:23:51de leur faire accepter
00:23:53qu'une offre complémentaire puisse être créée.
00:23:55Une offre qui, dans l'immédiat, rapporterait
00:23:57très peu d'argent, évidemment, parce qu'il faut
00:23:59conquérir une base d'abonnés, et ça
00:24:01coûte beaucoup d'argent, y compris en marketing,
00:24:03un sujet qu'on oublie tout le temps,
00:24:05mais qui pourrait être une solution
00:24:07d'avenir. Il aurait fallu, probablement,
00:24:09effectivement, réserver
00:24:11quelques centaines de millions d'euros pour
00:24:13pouvoir créer ce qui, demain, peut être, en effet,
00:24:15pour la Ligue, une solution d'avenir
00:24:17de prise en main. Alors, il y a, bien sûr, des revenus
00:24:19à aller chercher en améliorant l'expérience au
00:24:21stade, et la connaissance et la monétisation
00:24:23de sa communauté de fans, il n'y a pas plus
00:24:25captif qu'une communauté de fans de foot,
00:24:27et on s'aperçoit, quand on discute, que sur
00:24:29les sujets de CRM,
00:24:31les CRM
00:24:33d'identification, de monétisation, de merchandising,
00:24:35les clubs ont des ressources extrêmement
00:24:37faibles. Là encore, c'est là qu'on aurait
00:24:39dû loger des investissements. Il y a
00:24:41des revenus à imaginer,
00:24:43à développer en imaginant des nouveaux formats
00:24:45de compétition, mais là encore, si vous créez une Ligue 3,
00:24:47par exemple, ou si vous
00:24:49créez de nouvelles compétitions pour les clubs non-européens,
00:24:51il n'y aura pas forcément de l'argent en face.
00:24:53C'est là où, effectivement, vous pouvez investir sur
00:24:55des compétitions.
00:24:57Au-delà des consommateurs, c'est le dernier
00:24:59point, c'est d'où vos revenus doivent aussi venir
00:25:01des partenaires, l'avant-dernier point,
00:25:03et globalement, des grandes forces économiques du pays.
00:25:05Or, à de rares exceptions près,
00:25:07elles ne sont pas dans le football, ça ne nous a pas
00:25:09échappé. La relation distendue avec
00:25:11les collectivités locales, les incidents dans
00:25:13les tribunes, le fait de ne parler que d'argent,
00:25:15une politique environnementale qui n'est pas très résolue,
00:25:17tout ça sont des freins aux investissements
00:25:19dans le football. Dans le social, le sociétal,
00:25:21l'environnemental, le foot français est très en retard.
00:25:23La Ligue mène des actions RSE,
00:25:25mais il faut y aller beaucoup plus fort. L'accueil
00:25:27des personnes en situation de handicap dans les stades,
00:25:29une compétition de ces six foot,
00:25:31les déplacements en train des équipes, des panneaux solaires.
00:25:33Je fais volontiers un
00:25:35inventaire à la prévère,
00:25:37mais avec une politique résolue sur ces sujets,
00:25:39on construit un système de valeur positive,
00:25:41toutes les entreprises ont dû s'y mettre
00:25:43et c'est avec ce système de valeur positive
00:25:45qu'on accueille des partenaires. Demain, on
00:25:47n'accueillera plus de partenaires, de sponsors ou autres
00:25:49si on n'a pas résolu la question
00:25:51de la RSE et de l'image du foot.
00:25:53Le rugby l'a très bien fait, il compte
00:25:55dix fois moins de licenciés que le foot,
00:25:57il ne dépasse le foot dans aucun département français
00:25:59et pourtant on y investit, y compris les entreprises
00:26:01du CAC 40. Enfin, les nouveaux revenus,
00:26:03dernier point, peuvent venir de l'extérieur
00:26:05et d'abord des fonds.
00:26:07J'ai effectivement moi aussi des interrogations
00:26:09sur les conditions associées au deal
00:26:11CVC qui privatise une partie
00:26:13d'une délégation de services publics
00:26:15et à vie. Un jour, les revenus de CVC,
00:26:17vous le savez, couvriront l'investissement initial
00:26:19mais continueront à percevoir des dividendes,
00:26:21cet argent aurait pu rester dans le sport.
00:26:23Autre élément d'inquiétude dont vous avez déjà
00:26:25parlé, cette disposition contractuelle
00:26:27qui protège les investisseurs en leur
00:26:29rendant une grande part de capital si les objectifs
00:26:31financiers ne sont pas atteints. Et comme là, on est
00:26:33en gros à la moitié à peine des objectifs,
00:26:35on peut imaginer ce qui pourrait arriver
00:26:37aux revenus de la Ligue
00:26:39à l'avenir. Vendre un business plan
00:26:41trop avantageux entraîne la mise en place
00:26:43de clauses qui protègent les fonds,
00:26:45ils sont experts dans ce domaine et ça conduit
00:26:47à des situations défavorables.
00:26:49Mais les fonds sont partout en Europe, dans les
00:26:51ligues et dans les clubs, même la NFL, le championnat
00:26:53de football américain, la ligue
00:26:55la plus puissante du monde vient d'autoriser
00:26:57leur prise de participation.
00:26:59Ce qui m'a le plus choqué,
00:27:01vous l'aurez compris, mais pas surpris malheureusement,
00:27:03c'est le non fléchage du 1,5 milliards
00:27:055 délivrés par CVC.
00:27:07Dans fonds d'investissement,
00:27:09il y a investissement. Or ça s'est pas du
00:27:11tout passé comme ça, à ma connaissance.
00:27:13L'argent a servi à éponger les dettes et à
00:27:15nouveau à engager de nouveaux joueurs parce que pour
00:27:17les présidents, la seule compétition
00:27:19elle est d'ordre sportive. Les infrastructures
00:27:21pourtant essentielles pour pérenniser
00:27:23l'activité, la connaissance client
00:27:25n'ont pas bénéficié de cette manne inespérée.
00:27:27L'autre élément qui m'inquiète, c'est le
00:27:29mécontentement que CVC a manifesté
00:27:31sur le résultat de l'appel d'offres,
00:27:33en tout cas de la négociation, sur la méthode de négociation
00:27:35et aujourd'hui sur le fait d'avoir été tenu
00:27:37à l'écart comme visiblement ils l'ont été,
00:27:39on l'a vu à l'occasion de l'audition,
00:27:41lors de certaines refacturations salariales.
00:27:43Et c'est pourtant partout comme ça que ça
00:27:45se passe. Le foot amène du cash,
00:27:47il entre au capital et il entend jouer un rôle
00:27:49en étant pleinement associé à la
00:27:51stratégie. Le foot a besoin d'un plan
00:27:53d'économie mais aussi d'un plan d'investissement
00:27:55sauf que ce plan d'investissement il doit être au bon endroit
00:27:57et le bon endroit, ce ne sont pas que
00:27:59les joueurs.
00:28:01Voilà, en l'espèce, sur CVC, on a une prise de participation
00:28:03à vie sur une délégation de services publics,
00:28:05un contrat assez peu protecteur pour le football français
00:28:07mais surtout un apport de cash
00:28:09et de savoir-faire non créateur de valeur
00:28:11et une relation déjà dégravée.
00:28:13D'autres fonds interviennent pour le rachat de clubs,
00:28:15il semble important, comme je l'ai dit, que la DNCG
00:28:17soit dotée d'un pouvoir d'agrément.
00:28:19Quant à la multipropriété, on en parlera peut-être,
00:28:21elle est politiquement discutable
00:28:23mais dans un monde où les modèles sont structurellement
00:28:25déficitaires, il semble difficile d'y échapper.
00:28:27Le plus important est de maintenir
00:28:29dans ces cas-là l'ancrage territorial de nos clubs.
00:28:31Voilà pour conclure
00:28:33les quelques réflexions que je voulais vous soumettre.
00:28:35Les revenus majeurs du football vont baisser
00:28:37et impacter un modèle qui est déjà
00:28:39déséquilibré. Il sera difficile
00:28:41dans un système ouvert, de toute façon,
00:28:43de trouver un équilibre parfait, il ne faut pas rêver.
00:28:45Il y aura toujours besoin de mécènes, de passionnés
00:28:47pour perdre de l'argent dans le foot. Et la financiarisation
00:28:49du football ne me semble ni
00:28:51une donnée complètement nouvelle, ni véritablement
00:28:53évitable. Mais ce qui est certain, c'est que le football français
00:28:55est à nouveau en crise, 4 ans après la COVID,
00:28:57alors qu'il a bénéficié d'une main inespérée
00:28:59d'un milliard 5. Il va se retrouver dans
00:29:01une situation compliquée, avec des clubs
00:29:03en grosse difficulté, des clubs qui représentent des
00:29:05communautés et des territoires.
00:29:07Le foot français ne peut plus à chaque fois
00:29:09invoquer la malchance ou la
00:29:11distorsion de concurrence. Il doit revoir son
00:29:13modèle, un modèle où l'argent frais
00:29:15doit être un outil de développement et de
00:29:17pérennité, pas de fuite en avant.
00:29:19Un modèle où le foot français comprend
00:29:21qu'il n'est pas seulement en concurrence avec le foot
00:29:23italien, mais avec les autres sports
00:29:25et toute l'industrie du divertissement.
00:29:27Malheureusement, à ce stade,
00:29:29ni les clubs, ni les
00:29:31familles du foot, ni la Fédération
00:29:33française de foot ne souscrivent
00:29:35à ce constat. Je vous remercie.
00:29:37Merci. Nous allons
00:29:39passer aux premières questions du rapporteur
00:29:41Michel Savin.
00:29:43Merci Président, merci
00:29:45M. Linnet pour la présentation, ce que je
00:29:47comprends, de votre programme, qui a été
00:29:49présenté, je pense, devant
00:29:51l'ensemble des acteurs du foot
00:29:53lors de votre campagne
00:29:55sur cette élection. Alors peut-être avant
00:29:57de venir aux questions,
00:29:59corriger peut-être, avant
00:30:01de passer au débat, une petite
00:30:03information qui est passée dans la presse ce matin.
00:30:05Ni le Président,
00:30:07on tient à le dire publiquement, ni le Président
00:30:09ni moi-même
00:30:11avons demandé à M. Linnet de
00:30:13ne pas quitter son poste d'administrateur
00:30:15de la Ligue avant
00:30:17cette audition. Donc vous confirmez
00:30:19qu'on n'a eu aucun contact
00:30:21avant cette audition. Je confirme tout à fait.
00:30:23Je pense que c'est bon de le rappeler.
00:30:25Donc ma première partie
00:30:27de question concerne l'élection quand même
00:30:29de la Ligue, qui a fait quand même
00:30:31couler beaucoup d'encre. Le processus électoral
00:30:33au sein de l'AFP paraît
00:30:35dysfonctionnel, ou tout le moins
00:30:37particulièrement verrouillé.
00:30:39D'abord, comment expliquez-vous que le
00:30:41ministère des Sports, comme la Fédération française
00:30:43de foot, ait pu valider une telle réforme
00:30:45qui date de 2022 ?
00:30:47Je pense que cette réforme a été
00:30:49présentée, alors j'étais pas là,
00:30:51mais sous un angle
00:30:53qui s'entend, qui est
00:30:55la diminution du nombre d'administrateurs pour une
00:30:57meilleure efficacité du Conseil. Donc
00:30:59l'AFP est passée de 25 administrateurs
00:31:01à 17, l'argument étant
00:31:03effectivement à 25, on a du mal à travailler,
00:31:05à prendre des décisions. Et c'est probablement
00:31:07le point qui a convaincu
00:31:09les pouvoirs publics d'accorder
00:31:11ce changement de
00:31:13composition du board.
00:31:15La difficulté effectivement, c'est qu'en
00:31:17passant à 3 administrateurs indépendants
00:31:19au lieu de 5, sachant que le président,
00:31:21alors sauf exception avec un président de foot
00:31:23qui lâcherait en fait les parts qu'il
00:31:25aurait dans son club au moment de l'élection,
00:31:27mais le président vient du
00:31:29collège des administrateurs indépendants, en passant
00:31:31de 5 à 3, de manière mécanique
00:31:33et je pense tout à fait assumée,
00:31:35on rendait impossible ou quasiment impossible
00:31:37l'émergence d'un concurrent, puisque sur ces
00:31:393 administrateurs indépendants,
00:31:41demeurait le président sortant, un
00:31:43représentant de la Fédération française de foot
00:31:45qui n'a pas pour nature
00:31:47de candidater à la présidence
00:31:49et donc, a priori, un membre des
00:31:51familles du foot, donc représentant des
00:31:53joueurs, des syndicats, des arbitres, et qui n'est pas
00:31:55non plus concurrent au candidat à la présidence.
00:31:57Donc ça veut dire qu'on passait à 3 administrateurs
00:31:59dont un président réélu
00:32:01de fait par acclamation
00:32:03et je pense que ça faisait partie en effet
00:32:05des objectifs. D'après ce que j'ai compris,
00:32:07c'est quand même le sujet qui avait été
00:32:09plus ou moins prévu et discuté
00:32:11par la LFP, sous le mode
00:32:13à l'issue des négociations
00:32:15de
00:32:17Droite-Télé, de dire, voilà, on n'a pas le temps
00:32:19de s'embarrasser d'une élection, il faut qu'on continue,
00:32:21on est en plein milieu d'un process, donc voilà,
00:32:23l'élection, elle, est réglée, puisque de toute manière,
00:32:25il n'y a pas de candidat alternatif, et donc on continue
00:32:27comme ça, il faut qu'on avance.
00:32:29Mais, lorsque vous vous êtes porté
00:32:31candidat, vous aviez conscience
00:32:33de cette situation ?
00:32:35Oui, mais je n'avais pas forcément compris
00:32:37à quel point ces 3 postes
00:32:39étaient figés et avaient fait l'objet,
00:32:41on va dire, d'une coordination
00:32:43ou plutôt d'un manque de coordination
00:32:45entre les uns
00:32:47et les autres. Je dois dire que Philippe
00:32:49Piat... Vous parlez de coordination ?
00:32:51Entre les familles du foot
00:32:53et les présidents,
00:32:55parce que le sujet s'est un peu
00:32:57déroulé là-dessus. Je vais essayer
00:32:59de bien l'expliquer. Lorsque j'ai
00:33:01annoncé que je voulais être candidat, j'ai eu
00:33:03un échange avec Philippe Piat, le président
00:33:05de l'UNFP, qui m'a dit, mais nous, de toute façon,
00:33:07on ne pourra pas parrainer plus que 3
00:33:09candidats, dont un membre des familles, parce que
00:33:11si on en parraine 4, le membre
00:33:13des familles, comme on ne vote pas
00:33:15à l'Assemblée générale, le membre
00:33:17des familles ne sera pas représenté au
00:33:19Conseil d'administration. Donc, dans notre tête, on veut
00:33:21un représentant supplémentaire au Conseil d'administration,
00:33:23donc on ne pourra pas donner
00:33:25au-delà de 3 parrainages.
00:33:27Il me l'a dit de manière très claire. Moi, j'ai
00:33:29continué, évidemment, à me battre, et quand
00:33:31on a eu le parrainage, le travail
00:33:33sur les parrainages du côté des présidents,
00:33:35où les règles étaient un peu
00:33:37plus lâches, et que j'ai obtenu un score
00:33:39très bon, pratiquement
00:33:41identique au président sortant,
00:33:43je me suis dit, la raison va l'emporter,
00:33:45il y a une vraie demande de la part des présidents du
00:33:47football professionnel d'avoir une alternative,
00:33:49ça va passer, et ils vont se mettre
00:33:51d'accord avec les familles du foot pour parrainer
00:33:53au minimum 4 candidats, ce qui n'a pas
00:33:55été possible. Donc, quand je parle de coordination, c'est que
00:33:57je pense qu'entre eux, effectivement, n'ont pas
00:33:59réussi à se mettre d'accord sur la manière dont
00:34:01on pourrait faire pour que les familles, d'une part,
00:34:03soient protégées, je ne sais pas s'il y avait une solution idéale,
00:34:05et qu'il y ait quand même une alternative
00:34:07au poste de président.
00:34:09Lorsque j'ai compris qu'en dépit de ce bon résultat,
00:34:11je ne serais pas
00:34:13candidat parce que je n'avais pas le parrainage
00:34:15des familles, je voudrais aussi rétablir certaines
00:34:17choses, c'est pas la ministre
00:34:19qui est intervenue pour me sortir de cette situation,
00:34:21elle m'a appelée, pour me prévenir,
00:34:23parce qu'elle était visiblement
00:34:25informée avant moi, que je ne serais pas parrainé
00:34:27parce qu'il y avait un blocage non pas
00:34:29personnel, mais que les familles sont tenues à leur
00:34:31parrainage à 3, elle m'a appelée,
00:34:33plutôt pour me dire, je suis désolé pour toi,
00:34:35je pense que, voilà,
00:34:37on n'aura pas la possibilité,
00:34:39et c'est moi, en fait, qui à ce moment-là
00:34:41ai beaucoup râlé, parce que
00:34:43j'étais très sincèrement furieux,
00:34:45je considérais que j'avais fait, que j'avais
00:34:47un bon programme, que j'avais eu un intérêt
00:34:49assez nourri de la part des présidents
00:34:51à l'audition devant les
00:34:53foutues nids, donc les familles des présidents,
00:34:55et c'est moi qui ai demandé de trouver une solution,
00:34:57de manière, je dois dire,
00:34:59un peu véhémente, en disant, ce n'est pas
00:35:01normal, vous devez respecter
00:35:03le jeu démocratique.
00:35:05Donc après, effectivement,
00:35:07vous le savez, la ministre a
00:35:09cherché une solution, elle m'a appelée
00:35:11avec cette solution imparfaite
00:35:13me disant, ce qu'on peut obtenir, c'est que si tu n'es
00:35:15pas élu, comme il faut une place pour les
00:35:17familles, tu
00:35:19devras
00:35:21partir.
00:35:23Sur le coup, de toute façon, moi je visais la
00:35:25présidence, et pas le conseil d'administration,
00:35:27donc je lui dis, oui,
00:35:29de toute manière, mon objectif, c'est
00:35:31d'être président, donc
00:35:33c'est une contrepartie que je peux
00:35:35admettre et comprendre, et puis
00:35:37on est parti comme ça. Donc ce que je veux dire,
00:35:39c'est que l'intervention, elle est plutôt de ma part,
00:35:41et que
00:35:43la solution trouvée,
00:35:45je l'ai acceptée plutôt volontiers,
00:35:47j'aurais mauvaise grâce à dire qu'on me l'a
00:35:49totalement imposée, mais je n'avais pas le choix,
00:35:51c'était quand même sous une contrainte, c'était le seul
00:35:53moyen d'être candidat, et après, j'ai
00:35:55pas mal de présidents qui m'ont dit, mais pourquoi
00:35:57c'est ça ? Parce que derrière, si t'es au conseil,
00:35:59on veut que tu restes au conseil, et là, je leur ai dit,
00:36:01attendez, j'avais pas vraiment d'autre solution
00:36:03que d'accepter la médiation de la
00:36:05ministre. Donc voilà comment les choses se sont passées.
00:36:07– Cette médiation a
00:36:09quasiment sauvé le fait d'avoir une élection
00:36:11avec deux candidats. – Oui, elle s'est
00:36:13effectivement… – Ici, il n'y avait pas eu cette médiation,
00:36:15il n'y avait qu'un seul candidat, et vous pensez que cette élection
00:36:17aurait pu se tenir avec un seul
00:36:19candidat ? – Oui, je pense,
00:36:21elle se serait tenue, ils auraient
00:36:23élus les trois administrateurs indépendants,
00:36:25Vincent Labrun aurait été le seul candidat au conseil d'administration,
00:36:27il aurait été élu avec
00:36:2917 voix contre 0, au lieu de 15 contre…
00:36:31– On a quand même vu que
00:36:33dans cette période-là,
00:36:35il y avait quand même une montée en puissance
00:36:37des interrogations
00:36:39par rapport à ce système
00:36:41d'élection. – Oui, mais
00:36:43je comprends ce que vous, entre guillemets,
00:36:45vous suggérez, c'est-à-dire que finalement, ma candidature
00:36:47peut avoir légitimé le processus
00:36:49démocratique d'élection à la LFP,
00:36:51je peux le comprendre, mais
00:36:53moi, je suis un homme de conviction,
00:36:55les convictions, j'ai préféré vous les exposer ce matin,
00:36:57parce que c'est mon programme, mais même si j'ai pas été élu,
00:36:59il est toujours valable, c'est toujours
00:37:01ma conviction la plus forte sur le football français,
00:37:03elle est très, très reliée quand même aux enjeux
00:37:05de financiarisation, donc je me suis
00:37:07dit, moi, je suis un homme de conviction,
00:37:09il n'y a pas de raison, en fait,
00:37:11que je ne participe pas sous prétexte
00:37:13que, en effet, les statuts ne le
00:37:15permettent pas. Alors, je comprends
00:37:17votre point,
00:37:19quelques personnes m'en ont parlé,
00:37:21mais j'ai considéré qu'il fallait que je tente ma chance
00:37:23quand même, parce que c'est dans ma nature, en fait,
00:37:25je fais pas de politique,
00:37:27moi, je voulais proposer effectivement une nouvelle vision
00:37:29et surtout un profil de manager qui me
00:37:31semblait pertinent
00:37:33et je pensais honnêtement que les choses
00:37:35étaient accessibles, malgré tout.
00:37:37Vous êtes toujours membre du Conseil d'administration,
00:37:39est-ce que vous allez le rester ? Alors, j'ai une première
00:37:41réunion la semaine prochaine avec eux,
00:37:43donc je confirme effectivement ne pas avoir
00:37:45reçu de pression particulière
00:37:47à ce sujet,
00:37:49ni de la part de Philippe Piat, avec
00:37:51lequel on a discuté, il y a derrière
00:37:53une volonté peut-être de changer les statuts de nouveau
00:37:55et de ramener la possibilité pour un
00:37:57membre des familles d'être supplémentaire
00:37:59d'être présent au Conseil d'administration, c'est à l'ordre
00:38:01du jour la semaine prochaine, donc je n'ai pas
00:38:03eu de pression particulière, je jugerais
00:38:05plutôt finalement par rapport aux
00:38:07relations dans le Conseil
00:38:09et plutôt à titre personnel sur ma capacité
00:38:11à pouvoir agir, parce que
00:38:13encore une fois, il y a plusieurs
00:38:15présidents, très clairement, qui m'ont demandé
00:38:17de rester, en me disant on a besoin
00:38:19de toi, on aura besoin de toi,
00:38:21mais moi il faut que je sois sûr de pouvoir
00:38:23servir à quelque chose,
00:38:25et donc je pense que c'est au cours
00:38:27de cette première réunion ou de ces premières réunions
00:38:29que je pourrais me rendre compte de la situation,
00:38:31mais il n'y a pas de pression particulière
00:38:33négative à ce stade
00:38:35sur moi. Des présidents
00:38:37membres du Conseil de l'administration qui vous ont demandé
00:38:39de rester ? Oui, plusieurs,
00:38:41membres du Conseil, membres élus et qui
00:38:43n'ont pas voté pour moi finalement, évidemment, puisque
00:38:45personne n'a voté pour moi. Ca veut dire
00:38:47qu'ils ont besoin d'un porte-voix au sein du Conseil d'administration ?
00:38:49Ca veut dire que,
00:38:51très sincèrement, que ce que j'ai raconté
00:38:53les a intéressés
00:38:55et qu'ils sont conscients
00:38:57de mon apport.
00:38:59Après cet apport est-il
00:39:01dans un Conseil d'administration
00:39:03où vous pouvez effectivement avoir un rôle
00:39:05entre guillemets d'opposant,
00:39:07enfin c'est pas d'opposant,
00:39:09d'alternative ou d'une
00:39:11vision un peu différente,
00:39:13après il faut mesurer si cette vision différente
00:39:15a un intérêt dans le Conseil
00:39:17ou si tout le monde est un bloc, que finalement
00:39:19vous ne faites que regarder passer les trains.
00:39:21Mais effectivement, j'ai plusieurs présidents
00:39:23importants
00:39:25et proches de la présidence actuelle
00:39:27qui m'ont dit, nous on aurait besoin de toi,
00:39:29ce serait une bonne chose si tu pouvais rester.
00:39:31Ils me l'ont dit avant l'élection
00:39:33et le jour de l'élection.
00:39:35Comment expliquez-vous
00:39:37la quasi-unanimité qui prévaut
00:39:39au sein de la Ligue autour du président
00:39:41sortant, après le constat
00:39:43que vous venez de nous faire sur
00:39:45la situation de la Ligue ?
00:39:47Parce que je pense que
00:39:49le constat que je fais sur la situation de la Ligue
00:39:51n'est pas partagé par les votants,
00:39:53même si probablement un certain
00:39:55nombre d'arguments, peut-être les arguments
00:39:57de management, je pense beaucoup à ça,
00:39:59sont des arguments
00:40:01qui ont porté. Je pense que la vision
00:40:03que j'ai développée sur
00:40:05la nécessité de revoir le modèle économique
00:40:07n'est pas partagée aujourd'hui par
00:40:09les membres du conseil d'administration, tout simplement.
00:40:11Et quand je dis les membres du conseil d'administration,
00:40:13je parle des clubs, je parle des familles,
00:40:15et je parle de la Fédération française de football.
00:40:17Hier, Philippe Diallo, ou avant-hier,
00:40:19dans l'équipe, a très bien expliqué la situation.
00:40:21Il a dit, il y a une vraie élection
00:40:23démocratique, il y a deux visions
00:40:25qui se sont affrontées,
00:40:27donc il a bien identifié les deux
00:40:29visions différentes, et une vision
00:40:31l'a emporté très largement, y compris
00:40:33avec les voix de la Fédération française de football,
00:40:35qui a deux représentants
00:40:37au conseil d'administration, donc ma vision
00:40:39n'est pas partagée, ni par les clubs,
00:40:41ni par les familles, ni par
00:40:43la Fédération française de foot, d'où mon
00:40:45questionnement, évidemment, sur l'intérêt
00:40:47de ma présence au conseil.
00:40:48Vous avez parlé tout à l'heure du positionnement
00:40:50des représentants de la Ligue 2, c'est vrai que
00:40:52c'est un peu surprenant lorsqu'on est
00:40:54à l'extérieur, que le collège
00:40:56était réuni la veille de l'élection
00:40:58avec un vote démocratique
00:41:00des clubs de Ligue 2 pour choisir
00:41:02désigner quel serait le candidat
00:41:04qui serait soutenu par les deux
00:41:06représentants de la Ligue 2,
00:41:08c'est vous qui avez été
00:41:10retenu par ce vote du
00:41:12collège de la Ligue 2, et en fin de compte, les deux
00:41:14représentants n'ont pas voté pour vous,
00:41:16vous venez de le préciser. Là aussi,
00:41:18comment les choses
00:41:20peuvent se...
00:41:22la réaction qui est la vôtre
00:41:24par rapport à ce positionnement, et surtout
00:41:26qu'il est annoncé dans le même temps que
00:41:28un des représentants annonce qu'il va
00:41:30obtenir dans les deux ou trois
00:41:32mois 1,5 million
00:41:34d'euros par club de Ligue 2
00:41:36d'ici les deux ou trois mois.
00:41:38Toutes ces
00:41:40déclarations, comment
00:41:42vous les appréhendez ?
00:41:44Je pense que dans le sport français,
00:41:46dans la gouvernance du sport français,
00:41:48quand vous n'êtes pas au pouvoir,
00:41:50c'est très très difficile effectivement
00:41:52de faire prévaloir ces arguments
00:41:54parce que vous n'avez pas à votre main
00:41:56un certain nombre de leviers
00:41:58qui sont aux mains des gens qui dirigent, je crois que c'est assez
00:42:00classique, donc je n'ai pas d'interprétation
00:42:02particulière.
00:42:04Vous pensez que
00:42:06cette annonce faite par
00:42:08le représentant de la Ligue 2
00:42:10a un accord avec les représentants de la Ligue ?
00:42:12Non, mais je pense que quand on est président de la Ligue,
00:42:14on a la main sur un certain nombre de sujets, y compris
00:42:16des sujets financiers qui sont très utiles
00:42:18dans un contexte électoral, on l'a vu d'ailleurs
00:42:20au moment du deal CVC, et en tout cas
00:42:22des discussions sur le deal CVC qui sont intervenues
00:42:24pendant les élections, mais je dirais
00:42:26que c'est un sujet un peu classique,
00:42:28moi je viens avec mes idées, je n'ai pas de levier,
00:42:30je ne peux pas agir sur
00:42:32l'ensemble des clubs.
00:42:34Pour moi, ce n'est pas un sujet classique,
00:42:36si la veille d'une élection, ce que
00:42:38j'ai l'air de comprendre,
00:42:40il y ait une proposition
00:42:42faite par les représentants de la Ligue 2
00:42:44d'obtenir,
00:42:46c'est ça à confirmer,
00:42:481,5 millions pour chaque club,
00:42:50c'est sûr que ça peut interroger...
00:42:52Oui, mais à partir du moment où je ne peux pas le confirmer,
00:42:54je suis obligé d'être plutôt
00:42:56dans des propos généraux, je pense qu'effectivement
00:42:58lorsque vous êtes en responsabilité,
00:43:00vous avez la possibilité
00:43:02de discuter avec vos électeurs,
00:43:04beaucoup plus que quand vous êtes un candidat
00:43:06je dirais alternatif,
00:43:08c'est tout, je ne peux pas évidemment confirmer,
00:43:10je n'ai aucune idée de ces sujets-là,
00:43:12est-ce que ça a pesé sur le choix finalement
00:43:14des électeurs de Ligue 2 au conseil d'administration
00:43:16par rapport à leur collège qui a voté en ma faveur,
00:43:18je ne peux absolument pas
00:43:20le démontrer.
00:43:22Toujours, pour peut-être terminer
00:43:24sur l'élection,
00:43:26sur le système de parrainage,
00:43:28à vos yeux, faut-il le supprimer ?
00:43:30Non, je pense qu'il faut le clarifier,
00:43:32je comprends la position des familles du foot
00:43:34de dire, nous, on souhaite
00:43:36avoir un représentant supplémentaire
00:43:38au conseil d'administration, en tout cas ne pas être privé
00:43:40de la possibilité d'en choisir un
00:43:42à chacune des élections,
00:43:44je pense que la meilleure solution est probablement
00:43:46de remonter le nombre d'administrateurs
00:43:48d'un ou deux
00:43:50pour permettre à la fois que les familles
00:43:52aient clairement un représentant
00:43:54auto-désigné à chaque élection,
00:43:56mais qu'il y ait évidemment à chaque fois la possibilité d'avoir
00:43:58au moins un candidat alternatif
00:44:00par rapport au président sortant.
00:44:02Il faut peut-être repasser à un ou deux administrateurs
00:44:04supplémentaires. De toute façon, dans la vie des entreprises,
00:44:06on a plutôt tendance à augmenter le nombre
00:44:08d'administrateurs indépendants qu'à le réduire.
00:44:10C'est quand même une tendance de fond, c'est bien d'avoir des gens
00:44:12qui viennent de l'extérieur. Je comprends
00:44:14le point de ne pas travailler à 25,
00:44:16mais
00:44:18de mon point de vue,
00:44:20je pense que la meilleure solution
00:44:22c'est de revenir à un système qui permette aux familles
00:44:24de parader leurs candidats
00:44:26sans avoir finalement
00:44:28d'impact sur le choix que les présidents
00:44:30de football peuvent faire
00:44:32au sujet de la présidence et du
00:44:34patron opérationnel.
00:44:36Il y a eu des interrogations aussi sur le calendrier
00:44:38de l'élection, le fait qu'elle
00:44:40intervienne début septembre
00:44:42dans une période
00:44:44forcément un peu chargée avec un délai
00:44:46de campagne très court. Quel est votre regard
00:44:48là-dessus ? Oui, je pense que
00:44:50c'est un choix
00:44:52qui a été fait sciemment.
00:44:54On s'est abrité du côté de la LFP
00:44:56vers les statuts en disant
00:44:58j'ai été élu le 10 septembre,
00:45:00donc je refais l'élection le 10 septembre.
00:45:02Effectivement, compte tenu de l'été très agité
00:45:04qui s'était
00:45:06déroulé
00:45:08avec une négociation de droits
00:45:10qui s'est terminée au 31 juillet,
00:45:12il aurait été probablement de bonne politique
00:45:14de pouvoir avoir une élection
00:45:16en octobre ou en novembre.
00:45:18Ça ne m'a pas échappé, donc je regrette
00:45:20en effet qu'on n'ait pas eu un peu plus de temps
00:45:22comme beaucoup de gens.
00:45:24La Ligue 2 s'est prononcée pour le report
00:45:26de l'élection, elle n'a pas été entendue.
00:45:28La Ligue 1 ne l'a pas fait.
00:45:30Si la Ligue 1 l'avait fait, je pense
00:45:32que les choses auraient pu se dérouler
00:45:34différemment. La Ligue 1 n'a pas fait ce choix
00:45:36et derrière elle l'a confirmé par le vote
00:45:38qu'elle a fait au Conseil.
00:45:42On va passer
00:45:44sur le volet
00:45:46des droits de TV.
00:45:50À une période,
00:45:52avant que Dazone
00:45:54signe le contrat avec
00:45:56l'AFP Médias,
00:45:58il a été évoqué plusieurs fois
00:46:00dans la presse que le président de la Ligue
00:46:02avait espéré un deal avec Binsport
00:46:04à hauteur de 700 millions
00:46:06pour l'ensemble des droits domestiques.
00:46:08Avez-vous eu connaissance
00:46:10de ces discussions entre le président
00:46:12et Binsport ?
00:46:14Jusqu'à la semaine prochaine, je n'ai jamais...
00:46:16Au moment de votre campagne, est-ce que vous avez...
00:46:18C'était terminé. Quand je me suis lancé
00:46:20dans la campagne, c'était fin juillet. C'était terminé.
00:46:22Plusieurs choses.
00:46:24Sur la négociation des droits,
00:46:26je n'en sais pas plus que ce que j'ai lu
00:46:28dans la presse, comme vous. Premier point.
00:46:30Deuxième point. Je trouve toujours que c'est facile
00:46:32de refaire l'histoire après. C'est des sujets compliqués.
00:46:34On dit toujours qu'on aura mieux
00:46:36derrière. D'ailleurs,
00:46:38dans la campagne, j'ai très peu évoqué ce sujet.
00:46:40J'ai plutôt parlé des tendances de fond.
00:46:42D'abord sur le fait que le foot français changeait trop souvent
00:46:44de diffuseur et qu'il y avait des tendances de fond
00:46:46plutôt à la baisse pour la négociation de droits.
00:46:48Après, j'ai tenu un propos tout à l'heure
00:46:50qui est un propos important. Je pense que personne
00:46:52ne tient, qui consiste à dire effectivement
00:46:54qu'il y a pour moi un paradoxe entre
00:46:56le caractère rationnel aujourd'hui des investissements
00:46:58de Beyin et la position très libérale
00:47:00du PSG, alors que c'est quand même globalement
00:47:02le même management. Ça me semble être le point
00:47:04important. Je pense que Beyin compte son
00:47:06argent aujourd'hui. Il n'est plus prêt à mettre 700 millions
00:47:08d'euros et que c'est une position
00:47:10qui n'est pas
00:47:12complètement en ligne avec la position
00:47:14très
00:47:16volontariste sur le fait de vouloir
00:47:18avoir des gros moyens et d'être très puissant en Europe
00:47:20et évidemment ce qui est à la base
00:47:22de la construction de ce grand club du PSG.
00:47:24Pour moi, c'est ça le point essentiel.
00:47:26Après, les éléments de détail, je ne peux pas
00:47:28vous confirmer qu'il y avait une offre ou pas une offre
00:47:30et je n'étais pas là.
00:47:32Par contre, je pense que vous avez
00:47:34suivi quand même
00:47:36le nouveau contrat avec Beyin sur
00:47:38les 100 millions d'euros
00:47:40qui viennent compléter l'offre de Dazone.
00:47:42Une offre qui, à l'heure
00:47:44où on parle, n'est toujours pas signée.
00:47:4680 millions pour les droits TV
00:47:48et 20 millions de sponsoring.
00:47:50Est-ce que vous pensez que cette...
00:47:52Vous qui êtes dans le milieu
00:47:54professionnel, qui avez travaillé dans la
00:47:56télévision, pensez-vous que cette
00:47:58offre de Beyin peut fragiliser l'offre de Dazone ?
00:48:00Oui, je pense.
00:48:02Je pense. Après, encore une fois,
00:48:04en faisant ça, j'ai l'air de juger des décisions
00:48:06très coûts, donc je n'aime pas trop ça. Mais je pense que
00:48:08dans l'absolu, effectivement, une offre exclusive pour
00:48:10Dazone aurait été bien meilleure histoire
00:48:12à raconter pour eux. C'est clair. Je pense que ça aurait été
00:48:14le meilleur choix. Je crois qu'ils en ont
00:48:16plus ou moins parlé
00:48:18quelques mois auparavant. Et puis, je pense que dans les
00:48:20derniers hectomètres de la négociation,
00:48:22j'ai le sentiment que Dazone,
00:48:24là, en tant qu'expert, plutôt, effectivement,
00:48:26des droits TV, Dazone aurait
00:48:28une offre plus puissante à raconter s'il avait été
00:48:30exclusif, s'ils avaient eu toute la Ligue 1.
00:48:32C'est ce que Canal a souvent su faire.
00:48:34C'est ce que Canal fait aujourd'hui sur la Ligue des champions.
00:48:36L'exclusivité
00:48:40est un élément concurrentiel très important.
00:48:42Tout à l'heure, vous avez évoqué
00:48:44le positionnement très différent entre
00:48:46BIN et le PSG
00:48:48sur ce deal avec
00:48:50BIN Sport. Y a-t-il eu, souvent,
00:48:52vous, des interventions politiques
00:48:54ou
00:48:56celles du président du PSG ?
00:48:58Non, je pense pas. Franchement,
00:49:00je pense qu'à partir du moment où
00:49:02l'offre de
00:49:04Dazone, financièrement, avait
00:49:06baissé, probablement par rapport aux toutes premières
00:49:08discussions,
00:49:10si j'ai bien lu, encore une fois, là, je ne fais
00:49:12que rapporter ce que j'ai lu dans la
00:49:14presse. Dazone avait fait une première offre à 500 millions
00:49:16d'euros il y a très longtemps pour l'exclusivité.
00:49:18L'offre qui n'a pas été acceptée par le
00:49:20président de la Ligue de football professionnel.
00:49:22D'ailleurs, je pense
00:49:24de manière assez vive sur le mode,
00:49:26on va faire beaucoup mieux. Lorsque Dazone
00:49:28est revenu beaucoup plus tard dans le process,
00:49:30ils sont revenus, ce qui est logique, on fait toujours
00:49:32ça.
00:49:34Si vous vendez votre maison, vous n'arrivez pas à la
00:49:36vendre, le client qui vous dit non, il va revenir
00:49:38quelques mois plus tard, il vous fera une offre inférieure.
00:49:40Dazone est revenu avec une offre très inférieure à la
00:49:42première fois. À ce moment-là, je pense que
00:49:44l'AFP a dit, oui, mais avec une offre
00:49:46inférieure, vous n'aurez pas tout et on va trouver le
00:49:48complément avec BIN. Donc, je pense que c'est
00:49:50une solution assez logique, qui,
00:49:52de mon point de vue, n'est pas la plus
00:49:54constructrice de valeurs
00:49:56ni pour Dazone, ni peut-être
00:49:58pour le championnat, et qui permettait
00:50:00de revenir au montant initialement proposé
00:50:02par Dazone sur l'exclusivité.
00:50:04Dans l'accord
00:50:06avec BIN, il y a donc ces 20 millions
00:50:08de sponsoring,
00:50:10qui est une nouveauté, en tout cas
00:50:12dans le cadre d'une relation avec un
00:50:14diffuseur. Nous
00:50:16croyons savoir que ces 20 millions de sponsoring
00:50:18sont une contractualisation
00:50:20avec Qatar Tourisme. Est-ce que
00:50:22cela fait partie des instruments
00:50:24que vous évoquiez tout à l'heure, dont
00:50:26le président de la Ligue
00:50:28pouvait utiliser
00:50:30avant la campagne
00:50:32pour nouer
00:50:34des relations particulières avec certains clubs ?
00:50:36Non, je n'y ai pas pensé, parce que
00:50:38je pense que ce contrat de sponsoring
00:50:40de 20 millions d'euros, il n'est pas hyper
00:50:42confortable pour les clubs. D'abord, il y a quelques clubs
00:50:44qui n'ont pas forcément envie de faire la promotion de
00:50:46Qatar Tourisme, on peut le comprendre, parce qu'il y a
00:50:48des rivalités
00:50:50de supporters et autres, donc ce n'est pas toujours simple.
00:50:52Parce que forcément, quand vous devez
00:50:54vous mettre à disposition pour 20 millions
00:50:56d'espaces publicitaires
00:50:58pour quelque chose qui est plutôt de l'ordre des droits télé,
00:51:00ce sont des espaces que vous ne pouvez pas vendre à d'autres
00:51:02partenaires. Je ne vois pas tellement d'avantages
00:51:04pour les clubs. Je pense que
00:51:06la plupart des clubs auraient préféré 100 millions
00:51:08fermes de droits. C'était beaucoup
00:51:10moins compliqué opérationnellement et cela permettait peut-être d'avoir
00:51:12des revenus supplémentaires en termes de marketing,
00:51:14de sponsoring.
00:51:16Je ne vois pas vraiment de...
00:51:18Je pense que c'est, à mon avis,
00:51:20plutôt là, une conclusion un peu
00:51:22en urgence de la LFP.
00:51:24À un moment donné, il fallait bien qu'elle finalise la discussion.
00:51:26Beyin étant très comptable
00:51:28de ses investissements, elle a réussi à
00:51:30faire en sorte que Beyin mette le
00:51:32montant qu'elle souhaitait, mais avec une contrepartie
00:51:34de Beyin, qui est de dire, je ne mets pas 100 millions net,
00:51:36je mets 80 millions et les autres
00:51:3820 millions, je veux que j'en bénéficie au niveau
00:51:40de la visibilité de ma marque.
00:51:42Vous savez pourquoi le contrat avec Beyin n'est pas
00:51:44signé à ce jour ? Non, peut-être
00:51:46parce qu'effectivement, ça pose quelques problèmes opérationnels
00:51:48pour les uns des autres. Il y a peut-être un certain nombre de clubs
00:51:50qui n'ont pas d'espace
00:51:52à proposer ou qui n'ont pas envie
00:51:54de proposer tel espace.
00:51:56Ça n'a pas été débattu en Conseil d'administration ?
00:51:58Je n'ai pas encore fait de Conseil d'administration et je n'ai pas vu
00:52:00ce point à l'ordre du jour la semaine prochaine.
00:52:02Mais est-ce que ça peut être aussi
00:52:04une difficulté avec Dazone ?
00:52:06C'est-à-dire ?
00:52:08Ce nouveau contrat de Beyin.
00:52:10La question que je vous ai posée tout à l'heure, c'est
00:52:12est-ce que le contrat de Beyin peut
00:52:14avoir un effet et puisse
00:52:16fragiliser le contrat de Dazone ?
00:52:18Oui, je pense que...
00:52:20Est-ce qu'aujourd'hui,
00:52:22dans le contrat de Dazone,
00:52:24est-ce que ça peut le fragiliser et donc
00:52:26Dazone a son mot à dire ou pas ?
00:52:28Non, Dazone n'a pas son mot à dire. Chacun a signé
00:52:30le contrat, je pense, en son âme et conscience.
00:52:32100 millions d'un côté, 80 plus
00:52:3420, plus les
00:52:36325 pour cette année
00:52:38pour
00:52:40Dazone, puisque c'est le montant de cette année.
00:52:42Non, je pense qu'ils n'ont
00:52:44pas leur mot à dire. Moi, ce que je pense, c'est qu'effectivement,
00:52:46Dazone aurait été plus confortable avec une exclusivité.
00:52:48Cette exclusivité n'a
00:52:50pas été le choix de la LFP. Ils ont fait le choix
00:52:52d'aller sur deux diffuseurs. Ça permet,
00:52:54mine de rien, on n'en parle pas beaucoup,
00:52:56mais à Canal de garder du foot, de garder
00:52:58de la Ligue 1, parce que Canal et Beyin, aujourd'hui,
00:53:00marchent ensemble. Donc, les abonnés de Canal,
00:53:02ils ont accès à Beyin. Donc, d'une certaine manière,
00:53:04ça offre à Canal, un peu sur
00:53:06un plateau quand même, via Beyin,
00:53:08un match de Ligue 1 et ça ne prive pas
00:53:10complètement Canal, contrairement à l'idée répandue
00:53:12de la Ligue 1. Donc, il faudra voir
00:53:14si c'est constitutif d'une relation qui peut
00:53:16se recréer ou si, au contraire, l'objectif
00:53:18qui est peut-être de dire on va priver Canal
00:53:20de la Ligue 1 pour qu'ils y reviennent un jour,
00:53:22n'a pas été un peu manqué dans cette
00:53:24opération. Mais, encore une fois,
00:53:26je suis sincèrement...
00:53:28J'ai dit les choses
00:53:30telles que je les pense.
00:53:32Je suis sincèrement gêné
00:53:34de venir juger
00:53:36sur un appel d'offres
00:53:38ou des négociations de gré à gré, le résultat
00:53:40après coup. Parce que quand on n'a pas été
00:53:42dedans,
00:53:44qu'est-ce qui a été promis à un moment, qu'est-ce qui a été
00:53:46dit, qu'est-ce qui s'est passé dans les réunions...
00:53:48Voilà.
00:53:50Le constat que je fais, c'est que le montant
00:53:52est bas et que Dazone aurait été
00:53:54plus puissant, à mon avis, avec un montant exclusif.
00:53:56Peut-être était-il intelligent de garder
00:53:58Beyin dans la boucle et donc Canal d'une certaine manière.
00:54:00Comprenez-vous
00:54:02la position, la demande des clubs
00:54:04de renégocier au bout de 2 ans
00:54:06la possibilité de renégocier au bout de
00:54:082 ans le partenariat avec
00:54:10Dazone, ce qui permet
00:54:12à Dazone de pouvoir, de son côté
00:54:14aussi, avoir cette possibilité.
00:54:16Est-ce que ça fragilise pas le
00:54:18contrat ? Si, moi je trouve que c'est un peu risqué
00:54:20et ça ressemble
00:54:22et je l'ai dit dans mon propos introductif,
00:54:24ça ressemble
00:54:26à on aura mieux
00:54:28dans 2 ans et
00:54:30c'est jamais
00:54:32garanti en fait. Donc oui,
00:54:34encore une fois, c'est un point de vue
00:54:36peut-être pragmatique, je n'étais pas dans les discussions,
00:54:38j'ai pas vu les garanties, je ne sais pas
00:54:40exactement comment tout ça s'est joué
00:54:42mais oui, c'est toujours un petit
00:54:44peu risqué. Vincent Labrune s'est battu
00:54:46pour que les contrats soient portés
00:54:48à 5 ans, je pense qu'il y a eu une très
00:54:50bonne bataille, c'est un élément essentiel
00:54:52pour des ligues
00:54:54de trouver un moyen d'avoir des partenariats plus
00:54:56longs et là ils se sont retrouvés dans une
00:54:58situation à mettre en place
00:55:00une clause de sortie sans doute sous la pression des présidents
00:55:02qui n'étaient pas satisfaits du montant.
00:55:04Donc oui, je trouve que c'est une clause
00:55:06potentiellement
00:55:08risquée, c'est pour ça que je l'ai dit dans mon propos,
00:55:10pour le moment, le foot français
00:55:12ne doit pas se poser d'autres questions que
00:55:14de faire le meilleur accueil possible à Dazone,
00:55:16de faire en sorte qu'il se développe du mieux
00:55:18possible. Moi aussi, je partage
00:55:20les points de vue sur les prix, sur
00:55:22le dispositif éditorial, il y a des choses
00:55:24qui peuvent être améliorées, je pense que c'est des professionnels
00:55:26ils le feront, mais à ce stade
00:55:28il faut travailler de manière
00:55:30pragmatique avec les gens qu'on a
00:55:32avec soi. Et aujourd'hui, Dazone est un partenaire
00:55:34du football français, un partenaire
00:55:36majeur du football français.
00:55:38Vous avez dit dans votre propos
00:55:40préliminaire qu'en passant de
00:55:42Canal à Prime Vidéo, l'audience avait été
00:55:44divisée par 5. Nous n'avons jamais
00:55:46eu les chiffres d'audience, vous les avez ?
00:55:48Non, mais je l'ai
00:55:50subodoré, c'est assez
00:55:52logique de l'imaginer.
00:55:54Les matchs sur Canal
00:55:56à mon époque, pouvaient
00:55:58atteindre entre 2 millions
00:56:00et demi et 3 millions de téléspectateurs
00:56:02sur les gros matchs, sur un
00:56:04Lyon-Marseille, sur un PSG
00:56:06Marseille, sur ce que j'ai entendu
00:56:08je n'imagine pas Dazone ayant pu faire plus
00:56:10que 7 ou 800 000... Prime Vidéo.
00:56:12Pardon, Prime Vidéo, je n'imagine pas
00:56:14qu'ils aient pu faire effectivement plus de
00:56:166 ou 700 000 sur un
00:56:18gros match, donc je l'ai un petit peu
00:56:20déduit. Je serais étonné
00:56:22que je sois très très loin des proportions.
00:56:24Et du coup, l'objectif d'un million et demi
00:56:26d'ici deux ans de Dazone
00:56:28est réaliste ? Alors il ne faut pas
00:56:30confondre l'abonnement et l'audience, c'est pas quand même pareil.
00:56:32Même si vous avez une base d'abonnés d'un million et demi,
00:56:34vous n'aurez jamais un million et demi de gens qui vont regarder le même
00:56:36match. Il y a une corrélation quand même.
00:56:38Non, Canal avait...
00:56:40Oui, mais c'est jamais complet.
00:56:42Les gens, ils ont une vie, ils ne regardent pas tous les matchs
00:56:44même les gros matchs.
00:56:46Avoir, on va dire
00:56:4860% ou 50
00:56:50ou 60% de son bassin
00:56:52d'abonnés qui regardent à l'instant T le match que vous
00:56:54proposez, c'est déjà beaucoup.
00:56:56A Canal, on y arrivait
00:56:58sur des gros matchs, on arrivait à 45,
00:57:0050% de taux d'audience par rapport
00:57:02à nos abonnés. Alors, on avait une offre plus large.
00:57:04Là, sur une population plus captive
00:57:06sur le foot, elle va monter. Mais
00:57:08vous ne ferez jamais du 100%, vous allez monter à 60,
00:57:1070%. Comme d'abonnés, l'objectif
00:57:12c'est des abonnés. Un million et demi, c'est réaliste ?
00:57:18Dans les conditions actuelles, ça sera très difficile
00:57:20parce que c'est là où est arrivé
00:57:22Amazon, un petit peu plus, avec un prix
00:57:24beaucoup plus bas et avec une offre évidemment
00:57:26sans commune mesure. La vraie
00:57:28difficulté, c'est d'attirer
00:57:30moi, si vous voulez,
00:57:32je l'ai dit, il y a
00:57:34vous l'avez dit, Monsieur Laffont,
00:57:36ça a toujours été à peu près ça. Il y a un million, un million
00:57:38et demi de Français
00:57:40qui sont fans
00:57:42de la Ligue 1
00:57:44et qui sont à peu près
00:57:46les fans éperdus.
00:57:48Quand on avait à l'époque, sur Canal, le dispositif
00:57:50de pay-per-view, l'intégralité des matchs
00:57:52proposés sur des chaînes voisines,
00:57:54on avait à peu près un million d'abonnés, on n'est jamais allé au-dessus.
00:57:56Allons un peu au-dessus, on est à un million,
00:57:58un million et demi. Le vrai souci,
00:58:00c'est que ce million et demi, il est toujours chez Canal.
00:58:02Ils ne sont pas partis parce que Canal s'est toujours débrouillé
00:58:04pour avoir un bout de Ligue 1, parce que Canal
00:58:06aujourd'hui a encore un bout de Ligue 1 avec
00:58:08Bihin et parce que Canal a fait d'autres
00:58:10investissements, y compris sur le foot,
00:58:12avec la Ligue des champions, pour lequel elle a mis
00:58:14quasiment les montants qu'on mettait à l'époque sur la Ligue 1.
00:58:16Donc ce million et demi,
00:58:18payer 30 euros par mois pour avoir Canal et Bihin,
00:58:20il est déjà là.
00:58:22Si on lui demandait de repayer 30 euros de plus
00:58:24pour avoir en plus
00:58:26sa Ligue 1 et en complément
00:58:28de ce qu'il a déjà sur Canal, je pense que ça n'est pas possible.
00:58:30Je pense que ce n'est pas possible.
00:58:32Les abonnés de Canal, ils peuvent faire ce qu'ils ont fait
00:58:34pour Amazon, c'est-à-dire pour
00:58:3612 euros, 13 euros,
00:58:38effectivement supplémentaires,
00:58:40prendre en plus Amazon, qui avait en plus
00:58:42une offre finalement complémentaire
00:58:44de ce que propose Canal ou Netflix
00:58:46en série. Donc dire, voilà,
00:58:48je paye 30 euros et je vais rajouter 10 ou 2 euros
00:58:50de plus pour avoir en plus
00:58:52ma Ligue 1, c'est possible. Mais leur demander
00:58:54de payer 2 fois 30 euros, ce n'est pas possible.
00:58:56Donc c'est un objectif qui me semble
00:58:58effectivement impossible à atteindre
00:59:00à ce prix
00:59:02et sans accord avec Canal,
00:59:04accord bundle permettant à Dazone
00:59:06d'être distribué par Canal, mais à un prix
00:59:08négocié entre les deux parties
00:59:10qui permettrait de dire, voilà,
00:59:12c'est plus 30 mais c'est 40, mais sur 40
00:59:14vous avez aussi la Ligue 1
00:59:16via Dazone, et là vous avez la totalité du foot.
00:59:18Mais 2 fois 30, je n'y crois pas.
00:59:22Est-ce que vous croyez
00:59:24à un projet de
00:59:26chaîne 100% Ligue 1 ?
00:59:28Alors je l'ai dit, je pense qu'on ne parle plus de chaîne,
00:59:30ça sera en 2024,
00:59:32mais je pense que
00:59:34vous n'allez pas faire une chaîne avec une grille des programmes,
00:59:36des trucs qui démarrent à 8h du matin le lundi, il faut faire
00:59:38une plateforme digitale. Moi je pense
00:59:40que c'est un beau projet,
00:59:42je pense que ça a de l'intérêt,
00:59:44je pense qu'il faut le concevoir
00:59:46en complémentarité. Vous savez, les Grandes Ligues Américaines,
00:59:48alors après on compare,
00:59:50voilà, on compare ce qui est
00:59:52comparable, mais les Grandes Ligues Américaines,
00:59:54elles ont réussi
00:59:56à mixer les deux en fait. Elles ont des accords
00:59:58très puissants avec des broadcasteurs classiques
01:00:00qui diffusent une partie des matchs,
01:00:02et puis elles ont la totalité des matchs,
01:00:04la NBA, avec le NBA Pass,
01:00:06elles ont la totalité des matchs
01:00:08sur une offre de streaming, à des prix
01:00:10réduits, avec des offres inventives
01:00:12qui vous permettent de choisir les matchs qui vous intéressent,
01:00:14uniquement les matchs de votre équipe, c'est-à-dire qui sont,
01:00:16on va dire, sur un business très traditionnel
01:00:18de diffuseurs, enfin plus exclusifs,
01:00:20mais voilà, puissants, pour lesquels il faut
01:00:22payer beaucoup d'argent, souvent avec des offres
01:00:24plus généralistes, et puis à côté, elles ont
01:00:26une offre de streaming avec des prix plus attractifs
01:00:28pour des clients un peu plus jeunes.
01:00:30Donc je pense que c'est un point que la Ligue doit travailler.
01:00:32Mais il ne pourra pas se substituer,
01:00:34comme je l'ai un petit peu entendu au moment
01:00:36de la négociation, à 100%
01:00:38aux diffuseurs classiques, c'est impossible,
01:00:40vous allez mettre des années
01:00:42à parvenir à retrouver
01:00:44le bassin d'abonnés que vous aviez avec
01:00:46des diffuseurs classiques comme Canal, qui ont des diffuseurs,
01:00:48qui ont des abonnés un peu captifs
01:00:50qui sont là depuis très très longtemps, premier point,
01:00:52et deuxième point,
01:00:54le ramp-up, la montée en puissance
01:00:56pour avoir un nombre d'abonnés, va être
01:00:58très très lente, parce qu'il faut du marketing, ce qu'on oublie
01:01:00toujours dans la télépayante, c'est que
01:01:02les produits ne sont pas autoporteurs, en fait, c'est pas juste
01:01:04que je paie des journalistes, un réalisateur,
01:01:06et puis c'est parti, il faut effectivement
01:01:08négocier des contrats de distribution, et puis
01:01:10il faut du marketing pour faire connaître la marque
01:01:12et faire connaître la chaîne, donc tout ça prendrait
01:01:14beaucoup de temps, donc je pense que c'est un
01:01:16beau projet, mais c'est un projet pour lequel
01:01:18le football français doit réserver
01:01:20des montants d'investissement de l'ordre de plusieurs
01:01:22dizaines de millions d'euros pour, un,
01:01:24investir dans le produit, et deux,
01:01:26compenser le manque à gagner inévitable
01:01:28qui arrivera du côté des
01:01:30broadcasters qui diront, écoutez,
01:01:32moi je veux bien, mais puisque vous avez votre
01:01:34passe Liguin à côté,
01:01:36je mets plus de même montant qu'avant, je suis prêt à partager
01:01:38avec vous, mais ce sera plus des
01:01:40montants pharaoniques,
01:01:42je paie plus d'exclusivité, je paie des
01:01:44beaux matchs de Liguin, vous avez votre offre à côté.
01:01:46Donc ça, ça se prépare
01:01:48avec un plan
01:01:50d'investissement.
01:01:52Jean-Jacques Lezac.
01:01:54Oui, je reviens
01:01:56un petit peu en arrière,
01:01:58le micro, Jean-Jacques.
01:02:00J'enfonce un petit peu
01:02:02le clou par rapport à ce que
01:02:04disait tout à l'heure Michel sur
01:02:06la manière dont nous on perçoit
01:02:08la réalité
01:02:10du sport, enfin du sport, pas du sport,
01:02:12du football professionnel
01:02:14français aujourd'hui.
01:02:16Bon, on a tout à fait conscience, et c'est
01:02:18je dirais à mettre
01:02:20à votre actif, que vous avez introduit
01:02:22un débat. Vous avez introduit un débat
01:02:24sur l'avenir du football
01:02:26français, et le débat c'est toujours
01:02:28une bouffée d'oxygène,
01:02:30et ce débat donc entre deux visions,
01:02:32deux conceptions différentes de l'avenir
01:02:34du football français.
01:02:36Bon, malheureusement, on n'a pas l'impression
01:02:38que derrière ces débats-là, il y a eu
01:02:40véritablement une campagne électorale, je dirais,
01:02:42avec des délais raccourcis,
01:02:44et puis un corps électoral
01:02:46lui-même raccourci, lui-même
01:02:48rétréci, et d'ailleurs
01:02:5014 personnes, puisqu'il y a eu
01:02:52donc 14 votants pour le président
01:02:54sortant, qui déterminent
01:02:56l'avenir du football professionnel.
01:02:58C'est un petit peu contraire quand même à l'esprit
01:03:00de la loi du 2 mars 2022
01:03:02visant à démocratiser le sport
01:03:04et notamment à démocratiser
01:03:06la gouvernance de ce sport.
01:03:08Après, il y a eu une AG
01:03:10qui a validé la nomination
01:03:12du président.
01:03:14Je ne mets pas en doute les procédures,
01:03:16je parle effectivement de l'esprit de la loi
01:03:18que nous avons votée, donc nous avons
01:03:20l'impression qu'on a
01:03:22une sorte de, dans ce microcosme
01:03:24des dirigeants, une sorte
01:03:26de pensée unique,
01:03:28et un petit peu de suivisme
01:03:30derrière quand même, et de pensée
01:03:32unique, c'est-à-dire
01:03:34l'ultralibéralisme économique,
01:03:36c'est-à-dire de plus en plus considérer
01:03:38un club professionnel comme un simple
01:03:40objet spéculatif,
01:03:42donc vraiment une
01:03:44mondialisation à marche
01:03:46forcée.
01:03:48Et puis,
01:03:50vous, vous tenez quand même un discours
01:03:52différent. Vous parlez
01:03:54en particulier
01:03:56d'identité territoriale, et nous,
01:03:58les sénateurs, on est très attachés
01:04:00à ce lien territorial.
01:04:02Vous parlez d'émotion,
01:04:04le sport doit être effectivement
01:04:06un promoteur d'émotion, on l'a vu notamment
01:04:08au moment des Jeux Olympiques,
01:04:10de recherche de traçabilité,
01:04:12ça, ça me paraît essentiel, la recherche de traçabilité
01:04:14de ces fonds d'investissement
01:04:16plus ou moins exotiques, qui viennent
01:04:18sur le marché
01:04:20des clubs, et qui viennent
01:04:22de s'investir, ce qui fait qu'aujourd'hui, donc,
01:04:24la moitié des clubs français appartiennent
01:04:26des fonds d'investissement étrangers, alors que
01:04:28l'on parle à nouveau de souveraineté économique.
01:04:30Donc, comment expliquez-vous,
01:04:32je dirais, une telle
01:04:34inertie,
01:04:36d'autant plus qu'il y a quand même des erreurs
01:04:38qui ont été commises, je veux dire, quand on
01:04:40estime à plus d'un milliard d'euros la valeur
01:04:42commerciale, la valeur marchande
01:04:44du football professionnel, et que ça se termine autour
01:04:46de 500 millions d'euros, c'est quand même une
01:04:48erreur d'appréciation importante.
01:04:50Donc, on a aussi le sentiment,
01:04:52et je voudrais avoir votre réaction là-dessus,
01:04:54par rapport au mouvement sportif
01:04:56en général, le football professionnel,
01:04:58c'est un peu un
01:05:00État dans l'État.
01:05:02C'est-à-dire que, par rapport à d'autres
01:05:04champs, notamment collectifs,
01:05:06on a l'impression parfois qu'on a affaire à
01:05:08des zones de non-droit, et notamment
01:05:10en matière de, je parle de fonctionnement,
01:05:12en matière de conflits d'intérêts permanents,
01:05:14puisque ce sont les mêmes personnes qui décident
01:05:16les règles, qui définissent
01:05:18les règles et qui se les appliquent à eux-mêmes,
01:05:20qui les financent, qui les évaluent, etc.
01:05:22Ils sont parlés de
01:05:24la multipropriété. Et vous n'avez pas
01:05:26évoqué, dans votre programme
01:05:28qui était quand même assez précis, assez détaillé,
01:05:30le rôle des agents sportifs.
01:05:32J'en suis un petit peu étonné, parce que
01:05:34leur rôle me paraît clé dans le déroulement
01:05:36des championnats.
01:05:38Nous, la question que nous posons,
01:05:40c'est que peut-on faire par la loi ?
01:05:42Vous comprenez ? Je pense que
01:05:44vous avez des idées là-dessus, parce qu'il y a ce principe
01:05:46d'autonomie du mouvement sportif
01:05:48par rapport à l'État. Je n'ai pas dit d'indépendance,
01:05:50mais d'autonomie.
01:05:52Et puis, cette omnipotence,
01:05:54si je peux dire, également, de la FIFA
01:05:56et de l'UFA. Donc, quel est
01:05:58à vous aussi notre marge de manœuvre ?
01:06:00Parce que nous, on est prêts à légiférer pour aller vers plus
01:06:02de régulation, plus de transparence, plus de démocratie,
01:06:04etc. Mais ça nous
01:06:06semble assez contraint. Et puis, je terminerai
01:06:08en vous interrogeant sur
01:06:10l'aspect
01:06:12structurel des clubs. Nous, par exemple,
01:06:14dans la loi que j'évoquais tout à l'heure, on a parlé des SIC.
01:06:16Est-ce qu'il y a eu un début
01:06:18de réflexion dans certains clubs professionnels
01:06:20pour faire évoluer
01:06:22petit à petit les statuts
01:06:24actuels vers ces sociétés coopératives ?
01:06:26Ou pas ? Ou est-ce que,
01:06:28vraiment, on est passé complètement à côté
01:06:30de la plaque ? Et qu'est-ce que vous pensez
01:06:32en matière de structure de l'actionnariat
01:06:34de la situation à l'allemande
01:06:36du 50 plus 1 ?
01:06:38Et puis, une question un peu
01:06:40corrosive, si je peux dire. Allez-vous jouer un rôle
01:06:42dans LFP Médias ?
01:06:44Alors, ça fait
01:06:464 questions.
01:06:48La première question, comment on explique ?
01:06:50Moi, je pense
01:06:52que, parce que les présidents
01:06:54que, moi, je ne souhaite pas
01:06:56accabler,
01:06:58c'est des gens passionnés, ils ont d'autres
01:07:00activités bien souvent.
01:07:02Je pense, en fait, qu'ils ne voient le contexte
01:07:04concurrentiel que sportif, en fait.
01:07:06Pour eux, c'est leur seul sujet. C'est-à-dire
01:07:08qu'ils ne voient pas le fait qu'ils sont en concurrence
01:07:10avec d'autres sports, qu'ils sont en concurrence avec
01:07:12l'industrie du divertissement, qu'à un moment donné,
01:07:14ils ont des choses à faire pour l'image
01:07:16de leur club, pour la relation avec leurs clients.
01:07:18Et qu'ils ont le sentiment,
01:07:20en fait, que leurs supporters ne leur demandent que des résultats
01:07:22et des meilleurs joueurs tout le temps.
01:07:24Et que je pense qu'au fond, ce n'est pas si vrai que ça.
01:07:26Je pense que les supporters demandent
01:07:28de l'engagement au stade de l'émotion,
01:07:30des équipes qui leur ressemblent,
01:07:32un bon accueil
01:07:34dans les stades, une diffusion télé
01:07:36accessible. Je pense qu'il y a un... Voilà.
01:07:38Aujourd'hui, ils sont dans une fuite en avant
01:07:40sportive qui peut se comprendre. Leur sujet,
01:07:42il est toujours le match d'après, comment je vais toucher
01:07:44un peu plus de droits parce que je vais monter à une place
01:07:46au classement ou passer un tour en
01:07:48Coupe d'Europe. Et ils ont peur, effectivement,
01:07:50de se retrouver décrochés du wagon.
01:07:52Alors, sur les lois,
01:07:54je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir.
01:07:56Comment réguler un peu plus ?
01:07:58Vous me posez une coche, je ne vais pas dire de choses que j'aurais pas...
01:08:00que j'aurais pas suffisamment
01:08:02maturées dans ma tête. Ce ne serait pas...
01:08:04sérieux devant cette
01:08:06instance. Après,
01:08:08il y a la question des actionnaires,
01:08:10le système à l'allemand.
01:08:12Après,
01:08:14culturellement, il y a quand même toujours des associations,
01:08:16il y a quand même toujours l'association dans les clubs français
01:08:18qui continuent d'avoir
01:08:20un vrai pouvoir. Et finalement, les propriétaires
01:08:22de clubs, ça recherche surtout les droits
01:08:24commerciaux des clubs. Les associations
01:08:26peuvent continuer, de mon point
01:08:28de vue, à peser, doivent
01:08:30continuer à peser. Le système,
01:08:32me semble-t-il, peut encore être équilibré.
01:08:34Et moi, je ne tire pas à boulets rouges
01:08:36sur les investisseurs, même que vous avez un peu
01:08:38qualifié d'exotique, parce que, malheureusement,
01:08:40les forces économiques françaises
01:08:42sont très peu dans le football, pour plein de raisons.
01:08:44Donc, c'est un sport qui requiert
01:08:46de l'argent. Lorsque
01:08:48des Américains arrivent, c'est parce qu'ils
01:08:50trouvent que l'actif n'est pas très cher, mais parce
01:08:52qu'ils sont persuadés, effectivement, qu'ils vont être capables
01:08:54de faire de l'argent. Et puis, ils découvrent
01:08:56après tout un tas de choses qu'eux ont du mal à comprendre,
01:08:58mais auxquelles nous, on est un peu attachés.
01:09:00C'est-à-dire que ce ne sont pas des ligues fermées, donc il y a un
01:09:02risque de relégation. Ils n'avaient pas du tout
01:09:04intégré ça. Et puis, ils découvrent
01:09:06effectivement le fait que
01:09:08l'écart type de droits
01:09:10est très large
01:09:12entre les meilleurs et les moins bons, alors que
01:09:14dans les systèmes américains, il y a plutôt une égalité.
01:09:16Donc,
01:09:20comment les
01:09:22Américains qui ont connu
01:09:24cette même crise, dans les années
01:09:2670, s'y sont pris pour
01:09:28changer ça et développer les ligues comme
01:09:30elles l'ont faite de manière extraordinairement
01:09:32puissante aujourd'hui ? La NBA, c'est
01:09:34deux fois le chiffre d'affaires de la... Peut-être pas deux fois,
01:09:36mais une fois et demie le chiffre d'affaires de la première ligue. Je pense qu'il n'y a pas de bêtise.
01:09:38La NBA, on ne parle pas de
01:09:40la NFL, du foot américain.
01:09:42C'est colossal.
01:09:44Ils ont fait des ligues fermées,
01:09:46mais pas forcément dans
01:09:48l'air du temps. Et puis, ils ont
01:09:50fait en sorte, effectivement, de créer un système
01:09:52quasi communiste
01:09:54de répartition des droits,
01:09:56extrêmement égalitaire, et de possibilité, même s'il y a
01:09:58des aménagements, possibilité de récupérer
01:10:00les meilleurs joueurs quand on est les moins bons, pour
01:10:02créer systématiquement les conditions
01:10:04d'une compétition. Donc, ils ont sécurisé
01:10:06les investisseurs, qui payent très cher pour avoir
01:10:08le droit de participer à leur compétition, mais qui sont
01:10:10sûrs d'avoir des actifs qui seront toujours valorisés
01:10:12par l'entertainment, par les spectateurs,
01:10:14et qui sont moins dépendants des aléas sportifs.
01:10:16C'est un système complètement à rebours d'une autre.
01:10:18Donc, comment est-ce qu'on pourrait
01:10:20nous faire en sorte de préserver notre
01:10:22système et de faire en sorte que, malgré
01:10:24tout, des investisseurs étrangers
01:10:26puissent y trouver du
01:10:28plaisir et de l'intérêt
01:10:30sans perdre uniquement des fortunes et puis revendre
01:10:32un peu comme ils peuvent ? Je ne sais pas.
01:10:34Aujourd'hui, tous les clubs de foot liguins
01:10:36sont à vendre, quasiment. Je veux dire, potentiellement,
01:10:38ils sont quasiment tous à vendre, et les acheteurs
01:10:40sont quasiment tous étrangers, et les fonds qui tournent sont
01:10:42quasiment tous étrangers. Donc, je n'ai pas
01:10:44de réponse. Alors, sur l'AFP Média, non,
01:10:46c'était paru dans la presse, ça, mais à ce
01:10:48stade, non, on ne m'a pas... Non, non, moi, j'étais
01:10:50candidat, je fais une chose à la fois, j'étais candidat
01:10:52à la présidence de la ligue de foot, voilà.
01:10:54Je n'avais pas d'autre objectif que celui-là.
01:10:56Adèle Ziane.
01:10:58Oui, merci, Président. Deux petites
01:11:00questions, mais une remarque
01:11:02en amont. Effectivement, les
01:11:04forces économiques françaises dont vous parliez étaient présentes
01:11:06dans le football français auparavant, dans les années
01:11:0880-90. C'est vrai. On avait
01:11:10les Lagardères. C'est vrai.
01:11:12Et il y était plus. Les Colbès,
01:11:14les Tapis, sur le Mont-à-Saint-Etienne.
01:11:16Et c'est vrai qu'il y a eu, progressivement, un retrait
01:11:18de ces... pour arriver sur
01:11:20des grands groupes industriels, et puis aujourd'hui, des forces,
01:11:22enfin, des partenaires
01:11:24étrangers qui viennent, qui sont un peu à l'image
01:11:26de ce qui se passe dans le foot. Moi, j'avais deux
01:11:28petites questions. La première, c'est, vous avez évoqué
01:11:30ça, on parlait du milliard et demi qui était promis par CBC,
01:11:32et avoir votre vision quand on recontextualise
01:11:34la place du football français dans
01:11:36l'écosystème international, l'écosystème
01:11:38européen. Et
01:11:40cette question, vous l'avez bien expliqué,
01:11:42Dazun qui arrive avec une offre, qui revient quelques temps
01:11:44plus tard parce que son offre a été refusée,
01:11:46mais de votre point de vue et de votre connaissance de
01:11:48l'écosystème financier, footballistique
01:11:50européen,
01:11:52où est, où en est la Ligue 1 aujourd'hui ?
01:11:54Puisqu'on l'a vu, lorsqu'on a discuté
01:11:56avec un certain nombre d'intervenants
01:11:58en audition, l'inquiétude, c'est que
01:12:00on sait que le football français est beaucoup
01:12:02tourné vers la vente de jeunes joueurs
01:12:04pour équilibrer son
01:12:06modèle économique. Et est-ce qu'aujourd'hui,
01:12:08on ne risque pas, vous avez parlé,
01:12:10vous avez décliné les choses,
01:12:12les championnats Challenger, le haut du
01:12:14panier, Angleterre, Allemagne,
01:12:16etc., et la France qui
01:12:18se balade entre les deux
01:12:20et qui essaie de trouver son modèle.
01:12:22Elle est entre les deux, je pense.
01:12:24Ça me mène à vous poser cette question.
01:12:26Comment voyez-vous les choses dans les prochaines
01:12:28années ? Est-ce qu'on est dans une phase
01:12:30de déclin ou est-ce que
01:12:32on va pouvoir essayer de se raccrocher
01:12:34au wagon ou rester seulement sur deux, trois locomotives ?
01:12:36Et à voir ce championnat, on en parle régulièrement
01:12:38à trois vitesses,
01:12:40les équipes qui peuvent accéder
01:12:42à l'Europe, et puis ensuite
01:12:44ce découpage
01:12:46avec des équipes
01:12:48françaises qui sont
01:12:50dans le wagon et qui n'arrivent pas
01:12:52à émerger. Et mon deuxième, mon dernier
01:12:54point, c'était aussi la relation, Jean-Jacques Lezac,
01:12:56le sénateur Lezac l'a évoqué,
01:12:58on a quand même une convention qui lie aujourd'hui
01:13:00la Ligue avec la Fédération de football
01:13:02et qui donc, on est sur une
01:13:04sous-délégation, une sub-délégation par rapport
01:13:06donc la place des pouvoirs publics est importante.
01:13:08Est-ce que, de votre point de vue,
01:13:10il y aurait, sans parler de légiféré
01:13:12pour le moment, mais des propositions pour renforcer
01:13:14justement cette relation
01:13:16en termes de droits et de devoirs du côté
01:13:18de la Ligue et mieux contrôler ces aspects-là ?
01:13:20Par le biais de la Fédé ou par le biais de...
01:13:22Par le biais de la Fédé et parce qu'il y a cette
01:13:24sous-délégation entre la Fédé
01:13:26et la Ligue. Quand on regarde
01:13:28la convention qui lie les deux parties,
01:13:30beaucoup d'éléments financiers, mais peu
01:13:32portant sur les questions de gouvernance.
01:13:34Un élément, vous pourriez
01:13:36imaginer un système, pour répondre d'abord
01:13:38à la dernière question, je dis ça vraiment,
01:13:40vous pourriez imaginer un système à l'anglaise
01:13:42avec la Fédé en charge du régalien,
01:13:44y compris l'organisation des compétitions,
01:13:46et une Ligue purement business et commerciale,
01:13:48entre guillemets, détenue par
01:13:50les présidents et qui se charge de
01:13:52monétiser le produit. C'est le système à l'anglaise,
01:13:54ça simplifie les choses, ça évite d'avoir des présidents
01:13:56dans tous les sens. Vous avez un patron business
01:13:58à la tête de la LFP et puis vous avez une Fédé
01:14:00qui reprend en main, ce qui règle beaucoup de choses
01:14:02au niveau de l'arbitrage. Vous pourriez
01:14:04avoir une grande réforme, je pense,
01:14:06qui permettrait en effet d'avoir
01:14:08une Fédé régalienne en charge de
01:14:10l'ensemble de l'organisation des compétitions,
01:14:12le foot féminin, les différents footballs, le foot masculin,
01:14:14y compris effectivement le football
01:14:16professionnel et une Ligue dont le métier
01:14:18est vraiment de faire du business. Moi, je pense
01:14:20que ça pourrait être une solution de clarification,
01:14:22ça pourrait être un beau projet, et ça
01:14:24éviterait de multiplier
01:14:26les instances.
01:14:28Mais bon, je ne sais pas du tout si ce débat s'engagera
01:14:30à l'occasion de l'élection
01:14:32à la Fédération française
01:14:34de foot. Sur le sujet précédent,
01:14:36je pense que
01:14:38pour moi, la France est au milieu et son objectif
01:14:40c'est d'y rester. Vous ne pouvez pas vous comparer
01:14:42à l'Italie qui a gagné 32 Coupes d'Europe
01:14:44quand on en a gagné 2, alors encore moins
01:14:46effectivement à l'Angleterre où
01:14:48vous avez
01:14:50une zone de chalandise de
01:14:5268 millions d'habitants qui fait que vous êtes
01:14:54mécaniquement quand même plus forts,
01:14:56a priori, que les Pays-Bas, le Portugal et la Belgique,
01:14:58selon la typologie que j'ai déterminée.
01:15:00Mais vous avez un palmarès et un
01:15:02ancrage du foot qui est inférieur,
01:15:04quoi qu'on en dise, à l'Allemagne, l'Italie,
01:15:06l'Angleterre et l'Espagne.
01:15:08Donc, être
01:15:10autour, voilà,
01:15:12dans les eaux
01:15:14actuelles,
01:15:16je pense qu'on aurait pu faire mieux,
01:15:18mais je n'ai pas trop insisté sur ce point-là parce que
01:15:20je pense que c'est facile. Il faut surtout
01:15:22faire en sorte de ne pas faire moins
01:15:24parce qu'effectivement, on continuerait cette
01:15:26fuite en avant, consistant à se dire
01:15:28un jour, le président Marcel Lavigne avait dit
01:15:30il ne faut pas qu'on se transforme en championnat de
01:15:32Slovénie. Je pense qu'il y a de la
01:15:34marge, je comprends ce qu'il veut dire, il ne faut pas qu'on
01:15:36soit complètement décrochés, mais je pense qu'il y a de la marge
01:15:38et qu'il y a de la marge et que le football français
01:15:40doit surtout maintenir aujourd'hui
01:15:42son niveau
01:15:44de revenu, mais travailler
01:15:46sur ses charges et sur son produit
01:15:48pour éviter d'avoir ce niveau de revenu
01:15:50avec des déficits absolument
01:15:52gigantesques et une relation
01:15:54client quand même de plus
01:15:56en plus détériorée qui fait que, voilà,
01:15:58les gens ne voient plus le foot. Donc moi,
01:16:00si on me disait dans les 10 ans qui viennent, le foot français
01:16:02reste à 500, 600,
01:16:04700 millions d'euros de droits télés, je ne serais
01:16:06pas gênant.
01:16:08Et avec, je pense, la volonté
01:16:10quand même à avoir
01:16:12de maintenir cet aspect territorial
01:16:14dans de faire en sorte quand même
01:16:16qu'on puisse faire vivre
01:16:1838 ou 40 clubs professionnels
01:16:20de bonne qualité
01:16:22parce que le foot français c'est ça,
01:16:24parce que c'est la formation, parce que, voilà,
01:16:26donc il y a quand même un système
01:16:28je pense de protection
01:16:30à mettre en place sur les plus faibles.
01:16:32De toute façon, dans une situation de crise,
01:16:34on sait que c'est eux qui vont souffrir le plus.
01:16:36Stéphane Piednoir.
01:16:38Oui, merci M. le Président.
01:16:40Merci pour votre intervention
01:16:42et vos éclairages très
01:16:44pertinents, très intéressants.
01:16:46Je voudrais juste faire un petit retour
01:16:48alors d'abord sur évidemment la perte
01:16:50substantielle sur les droits télés.
01:16:52Les premiers,
01:16:56ceux qui vont payer le plus lourd tribut sont évidemment
01:16:58les petits clubs. Moi, je suis d'Angers,
01:17:00département de Ney-Noir, je pense
01:17:02à ce club qui revient
01:17:04en Ligue 1 aujourd'hui, qui est touché
01:17:06de plein fouet par cette perte de revenus.
01:17:08On peut penser que
01:17:10des clubs comme le PSG, Monaco
01:17:12ou d'autres vont réussir à tenir
01:17:14la marque, et encore. Mais pour les petits clubs,
01:17:16c'est dramatique. Il y a une dépréciation
01:17:18quand même de la valeur marchande
01:17:20de la Ligue 1.
01:17:22Pas seulement du
01:17:24palmarès, mais on n'a pas de locomotive,
01:17:26on n'a qu'un club
01:17:28dans la capitale.
01:17:30On n'a qu'un club phare dans la capitale. Ce n'est pas du tout
01:17:32ce qui se passe dans les autres pays
01:17:34européens que vous avez cités.
01:17:36Comment on explique qu'on n'a pas réussi ?
01:17:38Tu évoquais la Gardère. Il y a eu des tentatives
01:17:40pour le Matra Racing à l'époque
01:17:42pour faire des clubs par IFC.
01:17:44On l'a évoqué plusieurs fois.
01:17:46Pourquoi on n'arrive pas à la capitale ?
01:17:48Il y a évidemment une concentration de moyens
01:17:50et je pense que déjà avoir peut-être
01:17:52un deuxième club
01:17:54fort, costaud dans la capitale, ce serait
01:17:56un premier objectif.
01:17:58Je me place du point de vue des abonnés.
01:18:00J'en suis du million
01:18:02et demi qui suit attentivement
01:18:04le football national et international.
01:18:06Mais la multiplicité des offres
01:18:08à la fin...
01:18:10Il faut se mettre à la place
01:18:12des consommateurs. C'est plus possible
01:18:14de se dire que pour
01:18:16vivre sa passion
01:18:18par écran interposé, on est obligé d'avoir
01:18:202, 3, 4 abonnements.
01:18:22Et pour finir,
01:18:24le lien cassé avec Canal+.
01:18:26Vous êtes historique
01:18:28de Canal+, mais j'ai subi ça
01:18:30comme un vrai traumatisme.
01:18:32La Ligue 1,
01:18:34c'est 1984 avec Canal+,
01:18:36historiquement. On a cassé ce lien-là
01:18:38en allant au plus haut front
01:18:40avec Mediapro à l'époque.
01:18:42Ça a été une catastrophe, il faut bien le dire.
01:18:44Qu'est-ce que vous pensez de la revanche de Canal+,
01:18:46avec l'exclusivité des droits sur l'écoupe d'Europe ?
01:18:48Et finalement,
01:18:50je rejoins mon premier propos sur la dépréciation
01:18:52de la valeur marchande
01:18:54de la Ligue 1. Est-ce que vous ne craignez pas que finalement,
01:18:56en France, on se détourne,
01:18:58on détourne complètement le public,
01:19:00le téléspectateur, d'une Ligue 1
01:19:02peu attractive vers un championnat
01:19:04européen qui est en train de naître
01:19:06et qui est... Quand on regarde les matchs,
01:19:08désolé, mais ça ne va pas à la même vitesse,
01:19:10il n'y a pas le même enjeu,
01:19:12il y a du spectacle. Et finalement,
01:19:14quelqu'un qui paye,
01:19:16que ce soit au stade ou que ce soit
01:19:18son abonnement télé, c'est de ça
01:19:20dont il a envie.
01:19:22Je vais peut-être faire une réponse globale, parce que c'est un peu la même idée.
01:19:24Moi, je pense qu'il y a de la place
01:19:26pour le football domestique.
01:19:28Il y aura toujours
01:19:30beaucoup d'intérêt pour
01:19:32Nice de rencontrer Monaco,
01:19:34pour Toulouse
01:19:36de rencontrer Bordeaux, si Bordeaux revient un jour.
01:19:38Il y aura toujours l'intérêt
01:19:40pour Lille de rencontrer Lens. Je pense
01:19:42qu'on est sur une affaire locale,
01:19:44une affaire de territoire, c'est créateur
01:19:46d'emplois, c'est créateur de liens sociaux.
01:19:48C'est ce sujet-là qu'il faut protéger.
01:19:50Moi, je pense que ces deux footballs peuvent parfaitement
01:19:52cohabiter et que
01:19:54la mission ici et la mission
01:19:56de la LFP, c'est aussi
01:19:58de faire en sorte que ce football
01:20:00survive.
01:20:02C'est un point, à mon avis,
01:20:04je ne suis pas sûr.
01:20:06Voilà, l'attachement.
01:20:08Oui, on adore
01:20:10les matchs anglais
01:20:12sur Canal.
01:20:14Ils sont toujours moins regardés que les matchs de Ligue 1,
01:20:16quand même, même si le spectacle
01:20:18est souvent bien supérieur.
01:20:20La Ligue des champions va intéresser,
01:20:22passionner les spectateurs français.
01:20:24Mais quand les clubs français seront éliminés,
01:20:26j'espère le plus tard possible,
01:20:28ce sera complètement différent.
01:20:30Le sport reste
01:20:32une affaire d'ancrage,
01:20:34de local, de transmission.
01:20:36On est en général supporters du club
01:20:38de son père, ou au contraire.
01:20:40D'ailleurs, ça dépend.
01:20:42Je ne suis pas sûr de ça.
01:20:44C'est le premier point. Je pense qu'il y a de la place.
01:20:46Il ne faut pas
01:20:48renoncer à ça.
01:20:50Et puis, on n'a pas beaucoup de liens sociaux dans la société.
01:20:52Ça compte.
01:20:54Et je pense que notre mission
01:20:56à tous, c'est de les maintenir.
01:20:58Et ça, ça en fait partie, quand même. Le foot, le sport,
01:21:00le rugby, ça en fait partie.
01:21:02Je pense qu'il y a quand même une forte responsabilité.
01:21:04Il y a quand même le Paris Football Club.
01:21:06Ça viendra peut-être. Ils ne sont pas loin.
01:21:08Tous les ans, ils sont en barrage. Ils ne finiront pas
01:21:10à monter. Je sais que Pierre Ferracci
01:21:12a des ambitions. Il y a des discussions
01:21:14avec des grands groupes. L'objectif
01:21:16est de monter un club à Paris, en Ligue 1,
01:21:18et de le laisser. C'est dur, le sport à Paris.
01:21:20C'est dur.
01:21:22Beaucoup de clubs ont du mal à remplir
01:21:24les stades. C'est dur. Par définition,
01:21:26ça a toujours été dur d'avoir du monde
01:21:28dans les stades à Paris. Le PSG
01:21:30y a réussi, mais il y a déjà un peu moins
01:21:32d'engouement. Je parle
01:21:34hors cœur de cible
01:21:36depuis qu'il n'y a plus les grandes stars.
01:21:38Je pense qu'ils auront moins de demandes
01:21:40de places. Ils vont vendre moins de maillots.
01:21:42Pourtant, c'est un très grand club.
01:21:46Je pense qu'en effet,
01:21:48on n'a pas réussi parce que
01:21:50le sport à Paris, c'est assez dur
01:21:52parce que les gens sont un peu volatiles.
01:21:54Ils ont accès à pas mal de sources de divertissement.
01:21:56C'est vrai que ce n'est pas forcément en rapport
01:21:58avec le bassin financier.
01:22:00Et puis, la question sur Canal.
01:22:02Oui,
01:22:04je pense que
01:22:06c'est catastrophique
01:22:08d'avoir cassé ce lien avec Canal.
01:22:10Parce que
01:22:12Canal,
01:22:14outre les aspects financiers...
01:22:16Après, il peut y avoir des torts des deux côtés.
01:22:18Moi, j'ai connu aussi la relation.
01:22:20Je ne dis pas que...
01:22:22Il peut y avoir des torts des deux côtés.
01:22:24Mais Canal,
01:22:26ça plaçait le foot
01:22:28à un niveau différent.
01:22:30Vous pouvez toujours faire autant de chaînes de sport
01:22:32que vous voulez. C'est super,
01:22:34les chaînes de sport et ainsi de suite.
01:22:36Ce n'est pas la même chose qu'une marque aussi emblématique
01:22:38qui embarque, effectivement, depuis longtemps
01:22:40une offre
01:22:42généraliste.
01:22:44Quand le foot est sur Canal,
01:22:46il est dans un écran. Ce qui a très bien
01:22:48compris le Top 14. C'est un bon
01:22:50exemple, le Top 14.
01:22:52Moi, quand j'ai démarré il y a 30 ans,
01:22:54le basket français et le rugby français, c'était au même niveau.
01:22:56De licenciés, d'audience.
01:22:58Et puis, il y en avait un qui restait 30 ans fidèle à Canal
01:23:00et l'autre, le basket, qui a changé de diffuseur
01:23:02tous les 3 ans. Un peu comme fait le foot
01:23:04actuellement. Regardez, comparez la situation
01:23:06des deux. Pourquoi ? Parce que Canal,
01:23:08parce que le rugby, et pourtant la relation,
01:23:10elle est parfois... Voilà. Mais le rugby
01:23:12a compris qu'en étant sur Canal,
01:23:14il était logé dans un écran qui mécaniquement
01:23:16le valorise. Est-ce que le rugby qui
01:23:18quitterait Canal, qui aurait
01:23:20créé une chaîne 100% rugby,
01:23:22serait aussi visible qu'aujourd'hui ?
01:23:24Je suis sûr que non. Il garderait peut-être...
01:23:26Alors lui, ce n'est pas un million et demi. Il garderait
01:23:28peut-être ses 500 ou 600 000 fans
01:23:30qui, évidemment, prendraient l'abonnement pour la chaîne
01:23:32rugby je ne sais quoi. Mais
01:23:34il y a des gens qui regardent le rugby sur Canal
01:23:36parce qu'il est sur Canal et parce que ça
01:23:38irradie d'une certaine manière
01:23:40sur les contenus que vous proposez. Ça, c'est la puissance
01:23:42des marques. Et en France,
01:23:44il n'y a pas de...
01:23:46Voilà. Il y a quelques grandes
01:23:48marques dans les médias et Canal est une marque
01:23:50énorme. Donc,
01:23:52bien sûr que c'était une énorme erreur.
01:23:54Alors, est-ce que ça se renouera ?
01:23:56C'est toujours
01:23:58possible, à mon avis. C'est toujours possible.
01:24:00Pas dans les conditions
01:24:02actuelles de relations. Ça, c'est sûr que non.
01:24:04Mais un jour, peut-être.
01:24:06Quelques questions
01:24:08sur... Tout à l'heure, vous avez
01:24:10abordé
01:24:12trois points. La baisse des coûts, le soutien
01:24:14des revenus principaux et puis
01:24:16le développement de nouvelles sources de financement.
01:24:18Sur la baisse des
01:24:20coûts,
01:24:22avez-vous...
01:24:24Pensez-vous qu'il est possible
01:24:26de pouvoir
01:24:28revoir la masse salariale ? Vous en avez parlé tout à l'heure
01:24:30sur la globalité au niveau des clubs.
01:24:32Pensez-vous
01:24:34qu'il est possible d'envisager
01:24:36de limiter le nombre de contrats
01:24:38pros par club ? J'ai regardé
01:24:40rapidement
01:24:42une dizaine ou douzaine de clubs
01:24:44pros de la Ligue 1
01:24:46où on s'aperçoit que sur
01:24:48une quarantaine ou 45
01:24:50contrats parfois par club,
01:24:52une dizaine de joueurs ne jouent
01:24:54pas ou très peu. Donc est-ce
01:24:56que c'est une piste
01:24:58qui pourrait être suivie ? Ce que j'entends
01:25:00aussi, c'est
01:25:02une masse salariale importante.
01:25:04Est-ce que l'idée
01:25:06de limiter le nombre de contrats pros par club
01:25:08est quelque chose qui serait possible ?
01:25:10Alors je ne sais pas si c'est le nombre de contrats pros
01:25:12ou si c'est un salarié cap
01:25:14ou c'est... Mais en tout cas, limiter la masse salariale
01:25:16dans les clubs, ça me semble non seulement possible
01:25:18mais indispensable. Vous ne pouvez pas continuer
01:25:20à avoir des masses salariales qui sont supérieures
01:25:22aux revues d'exploitation en disant
01:25:24c'est pas grave, je vais me refaire avec
01:25:26les transferts. Donc
01:25:28d'autres pays le font. L'Espagne
01:25:30le fait. L'Espagne avec ses gros clubs
01:25:32ça n'a pas dû réjouir beaucoup
01:25:34le Real et le Barça. Et ça ne les
01:25:36réjouit pas. D'ailleurs ils n'ont pas signé le deal
01:25:38CVC parce que tout ça partait d'un même
01:25:40mouvement. On investit dans le
01:25:42foot espagnol mais on en profite pour
01:25:44ramener des choses. Le travail
01:25:46de la Liga, Ligue de
01:25:48Foot Espagnol est un travail assez remarquable.
01:25:50On n'a pas parlé mais sur la captation
01:25:52des images, ils ont réussi
01:25:54à se créer une identité très spécifique.
01:25:56C'était pas le championnat le mieux filmé avant. Sur la politique
01:25:58commerciale de la Liga, qui a des locaux
01:26:00extrêmement modestes dans la banlieue
01:26:02de Madrid mais qui a des gens partout dans le monde
01:26:04pour vendre le championnat. Et puis
01:26:06sur le contrôle des coûts
01:26:08et le fléchage des investissements CVC
01:26:10dans ce qui compte, c'est-à-dire les stades
01:26:12le digital et ainsi de suite
01:26:14tout est quand même extrêmement précis.
01:26:16Eux ils sont baissés, ils ont fait baisser
01:26:18petit à petit le ratio, faire en sorte que
01:26:20la masse salariale ne dépasse plus 90%
01:26:22des revenus, plus 80% des revenus.
01:26:24Non seulement c'est possible mais je pense
01:26:26que ce sera indispensable.
01:26:28Il n'y a pas d'autre option.
01:26:30Et ça n'a pas, vous l'avez très bien souligné,
01:26:32n'aura pas d'impact
01:26:34énorme sur les résultats sportifs.
01:26:36Mais les présidents,
01:26:38ils ont un entraîneur qui vient en disant
01:26:40il me faut un troisième arrière gauche.
01:26:42Et bien ils prennent le troisième arrière gauche
01:26:44parce qu'ils sont soumis.
01:26:46Ce n'est pas des imbéciles, c'est des passionnés.
01:26:48Mais ils sont soumis aussi à toutes ces contraintes
01:26:50au fait que le sportif dans un club est
01:26:52archi dominant, au fait que réellement
01:26:54l'actif d'un club ça reste quand même
01:26:56ses joueurs.
01:26:58C'est comme ça qu'il faut piloter
01:27:00un club en disant quelle est la valeur
01:27:02de mon actif joueur.
01:27:04Qu'est-ce que je pourrais en tirer demain
01:27:06en tant que résultat et donc droit ou en tant que vente.
01:27:08Ça c'est sûr mais je pense
01:27:10qu'il y a des choses qui peuvent être pondérées.
01:27:12Donc ça me paraît possible mais non seulement possible
01:27:14mais indispensable.
01:27:16Voilà donc pour cette audition de Cyril Linet.
01:27:18Les sénateurs vont maintenant poursuivre
01:27:20leurs travaux. Ils devraient remettre dans les prochaines
01:27:22semaines leur rapport consacré
01:27:24à la financiarisation du foot
01:27:26dans un contexte très chaud
01:27:28autour de la ligue de football professionnel
01:27:30et de la commercialisation des droits.
01:27:32On suivra ça avec intérêt de très près
01:27:34sur Public Sénat.
01:27:36Voilà c'est la fin de cette émission, merci d'avoir suivi.
01:27:38Restez avec nous, l'information politique continue sur Notre Antenne.

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