RN et antisémitisme / Et la gauche ? / Marche civique dimanche

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Mettez vous d'accord avec Caroline Valentin, avocat au barreau de Paris, Brice Nkonda, conseiller Municipal de Genevilliers, François Kalfon, membre du bureau national du PS, ancien député et Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire et auteur de “Chaos - essai sur les imaginaires des peuples" (avec Stéphane Rozes) (Editions du Cerf)

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-11-10##
Transcript
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:05 Et on est ensemble pour les débats, pour commenter l'actualité,
00:09 une actualité marquée encore une fois par la marche de dimanche,
00:13 avec toutes ces dissensions.
00:16 Je remarque qu'on parle beaucoup moins de l'antisémitisme
00:18 que des querelles politiques et c'est bien dommage.
00:22 Macron appelle à cesser le feu, il semble bien impuissant.
00:27 Le Conseil d'État annule la dissolution des soulèvements de la terre.
00:30 Et les Français aiment le Made in France mais n'en achètent pas.
00:33 On verra si on a le temps de traiter tous ces sujets.
00:35 J'en doute mais on va essayer.
00:36 Pour commenter cette actualité, Caroline Valentin, bonjour.
00:39 Vous êtes avocate au Barreau de Paris.
00:41 Brice Nkonda, chef d'entreprise, fondateur de cette association,
00:46 Les Voix des Quartiers Impopulaires.
00:48 Vous avez été élu local, bonjour à vous.
00:51 François Calfon, membre du Bureau National du PS, ancien député, bonjour.
00:55 Et Arnaud Bédédéti, professeur à la Sorbonne, bonjour à vous.
00:58 Rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire,
01:01 et je rappelle votre dernier ouvrage, K.O. Essai sur les imaginaires des peuples.
01:05 C'est un entretien avec Stéphane Rosès qui est paru aux éditions du CERF.
01:09 On va commencer avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:12 Je vais en faire un puisque je suis allé au spectacle hier, je suis allé voir Sophia Aram.
01:15 Et je l'ai trouvé extrêmement courageuse.
01:17 Je l'ai trouvé qu'elle faisait un spectacle fin, intelligent, gonflé.
01:24 Et je vous encourage à aller la voir.
01:27 Elle fait un petit préambule où elle explique que si vous êtes anti-vax, pro-Trump et autres,
01:32 c'est pas la peine de rester.
01:35 Mais c'est plutôt très très très bien.
01:38 Je ne sais pas si vous l'avez vu, mais...
01:40 Et comment elle est très à part à France Inter.
01:44 Caroline, vous vouliez vous revenir sur le documentaire de Contribuables Associés.
01:50 On en a parlé sur l'antenne de Sud Radio chez André Bercoff, entre autres.
01:54 - Oui, c'est un documentaire d'intérêt général, d'utilité publique.
01:58 Ça devrait être au programme de toutes les années scolaires.
02:01 C'est absolument incroyable.
02:02 Un documentaire qui s'appelle "3 000 milliards, les secrets d'un État en faillite".
02:05 Il faut juste avoir le cœur bien accroché et plutôt avoir le moral,
02:09 parce qu'on sort de ce documentaire angoissé et excédé.
02:13 Et puisque ça vous explique l'origine de la dette de la France
02:17 et de la situation de fragilité dans laquelle nous sommes aujourd'hui
02:20 vis-à-vis des marchés financiers,
02:22 et des raisons de cette dette qui ne sont pas toutes bonnes,
02:24 puisqu'on y parle de prêbants, d'administrations ou d'hôtes administrations qui se protègent.
02:31 Il y a un exemple en particulier dont je voulais vous parler,
02:34 qui est édifiant mais malheureusement très représentatif du reste.
02:38 C'est ce que raconte Charles Pratt, ancien magistrat à la délégation nationale à la lutte contre la fraude.
02:44 Il raconte qu'en 2011, il est à Bercy,
02:47 et son homologue belge lui parle d'un logiciel qui permet d'éradiquer 80 à 90% des escroqueries à la TVA.
02:57 C'est la majeure partie des fraudes fiscales,
03:00 qui sont en général mises en œuvre par des groupes organisés.
03:04 C'est du grand manditisme et c'est très compliqué à empêcher.
03:09 Donc il va chercher ce logiciel, il se rend compte qu'il peut être mis en œuvre parfaitement en France,
03:14 et il arrive à Bercy tout content avec le Graal.
03:18 Et puis là, Bercy lui dit "non, on n'en veut pas".
03:21 On n'en veut pas. Donc pourquoi est-ce qu'on n'en veut pas ?
03:24 Eh bien parce que pour des raisons procédurales, si jamais ce logiciel avait été mis en place,
03:29 c'est la Direction des douanes qui se serait occupée des enquêtes, et non la DGFIP.
03:34 Or la DGFIP c'est très gros, la Direction des douanes c'est très petit,
03:37 et que du coup la Direction des douanes aurait pu faire état d'une grosse lutte contre la fraude,
03:44 de gros chiffres de lutte contre la fraude par rapport à la DGFIP,
03:46 et donc ça aurait voulu dire moins de moyens, plus de moyens,
03:49 enfin des discussions de prébande de pouvoirs, du truc et de machin.
03:51 On parle de 50 milliards d'euros par an,
03:53 le budget, pour vous donner un ordre d'idée, le budget de la justice en entier,
03:58 administration judiciaire compris, c'est 8,
04:00 donc c'est énorme.
04:02 Tout ça parce qu'il y a des gens à la tête de la DGFIP qui ont juste envie de garder leur petit pouvoir.
04:06 C'est inacceptable, et c'est malheureusement 1h40 de ça dans ce documentaire de contribuables associés.
04:13 - Oui, François ?
04:15 - Les 3 000 milliards de dettes sont dus aussi à une gestion dispendieuse de l'État,
04:19 et pas simplement à la fraude fiscale me semble-t-il.
04:21 - Mais c'est pas ce que j'ai dit, c'était juste un exemple en fait.
04:24 - Oui mais j'essaye d'aller dans votre sens,
04:26 et puisque vous insistez sur la fraude fiscale,
04:30 je pense, alors peut-être que ça ne fera pas plaisir,
04:32 mais je pense que si la France tient encore, c'est parce qu'il y a une administration fiscale,
04:37 les trous dans la raquette fiscale sur le plan légal se resserrent jour après jour,
04:41 et peut-être que le logiciel dont vous faites État, c'est sans doute une histoire vraie,
04:45 mais maintenant avec l'introduction de l'intelligence artificielle,
04:48 les sommes de recouvrement de la fraude fiscale sont de plus en plus importantes.
04:52 Alors en fait, les vrais trous dans les raquettes de la fiscalité et de l'État,
04:56 c'est au niveau de la fiscalité des entreprises,
04:59 entre les entreprises, moi je suis chef d'entreprise,
05:02 j'ai quelqu'un qui travaille,
05:04 les petites entreprises, les très petites entreprises, les moyennes entreprises,
05:08 bref 90% des entreprises qui sont soumises à un régime fiscal à 26%,
05:12 quand vous avez celles qui rapportent les plus grosses sommes,
05:16 et qui arrivent par l'optimisation fiscale, par les statuts fiscaux dérogatoires,
05:21 à ne pratiquement pas payer l'impôt.
05:23 Les Français doivent se rendre compte qu'ils sont à moins de 10% d'impôt,
05:26 les entreprises qui gagnent le plus d'argent.
05:29 Sans nommer deux petites niches fiscales qui sont,
05:33 c'est plutôt pour l'anecdote et remplir votre colère ou votre joie, je ne sais pas,
05:37 le statut d'exonération fiscale pour les investissements qu'a tari en France, n'est-ce pas ?
05:43 Mis en place par l'équipe de Nicolas Sarkozy,
05:46 qui fait que plus vous êtes riche, moins vous payez l'impôt, première chose,
05:50 et le statut à l'étude, ça c'est anecdotique mais intéressant,
05:54 de l'UEFA, qui est en train d'obtenir un statut dérogatoire sur le plan fiscal,
06:00 pour s'implanter non pas en Suisse, mais en France,
06:04 où ils seraient exonérés de cotisation sociale, exonérés d'impôt,
06:07 on sait que la FIFA est dans le besoin, d'ailleurs elle est tellement dans le besoin,
06:10 qu'elle est encore remplir ses nombreux paniers d'argent,
06:14 en organisant la Coupe du Monde au Qatar,
06:17 et la prochaine peut-être en Arabie Saoudite.
06:20 - Commentaire, Bwesson Gondin ?
06:22 - En fait, ça me fait penser à une chose,
06:25 c'est que ça me fait penser qu'il faudrait peut-être faire comme les Américains,
06:28 c'est-à-dire quand on est citoyen américain, quel que soit l'endroit dans le monde où on est,
06:31 il faut qu'on paye, parce qu'effectivement il y a des mécanismes d'évasion fiscale
06:34 qui sont en place depuis longtemps,
06:36 ce que vous dites, ça renvoie à une série qui est actuellement diffusée sur une autre chaîne,
06:40 où on parle effectivement de la fraude à la taxe carbone,
06:43 et ça représente des milliards d'euros,
06:45 effectivement l'État français se fait complètement braquer,
06:47 dans ce genre de situation,
06:49 et on a en face des politiques publiques qui demandent beaucoup d'argent,
06:52 et c'est de l'argent qu'on perd pour ces politiques publiques, donc c'est très grave.
06:55 - Oui, non non, en tout cas c'est à regarder,
06:59 moi je ne l'ai pas vu encore, je vais regarder.
07:01 - Est-ce qu'il est grave ? Parce qu'il y a les filous qui font la fraude,
07:03 mais là c'est l'État, ce qui est intéressant dans ce documentaire,
07:07 c'est de montrer comment notre administration,
07:11 nos responsables, sont responsables de notre faillite.
07:14 Et c'est extrêmement grave,
07:16 parce qu'aujourd'hui maintenant, on était financé par les banques centrales,
07:19 on devient financé par les marchés,
07:21 parce que les banques centrales doivent lutter contre l'inflation,
07:23 donc on est passé sur les marchés,
07:24 et on attend tous le moment où les marchés vont,
07:26 comme en Angleterre, se retourner et dire stop !
07:28 Et il risque de se passer, il dit "mais comme on n'a pas d'argent,
07:32 et qu'on doit emprunter pour payer les intérêts de notre dette,
07:35 même pas le principal, juste les intérêts,
07:37 on attend le moment où il va se passer comme la Grèce,
07:39 comme en Grèce, quand la Chine est arrivée,
07:42 en disant "écoutez, je vais prendre un bout de votre capital,
07:44 mais je voudrais aussi 50% du Piret s'il vous plaît".
07:47 Vous savez, en 2007, si j'ai 30 secondes,
07:49 en 2007, au moment de l'élection Ségolène Royal-François Hollande,
07:53 à l'époque, il y avait un livre un peu rigolo
07:55 qui s'appelait "Le jour où la France a fait faillite",
07:57 donc c'était écrit par des gens qui soutenaient Sarkozy,
07:59 et qui se plaçaient dans l'éventualité d'une victoire de Ségolène Royal.
08:03 Et donc, il disait "si Ségolène Royal gagne,
08:06 à ce moment-là, les agences de notations vont paniquer,
08:08 la note de la France va s'effondrer,
08:10 les taux d'intérêt de sa dette vont exploser,
08:12 et on va devoir vendre la joconde".
08:14 Mais je crois qu'en fait, on n'en est pas forcément très loin.
08:17 - On n'en est pas très loin.
08:18 - Et c'est inacceptable de voir à quel point les Français ont été bernés.
08:22 Vous savez, ces augmentations de taxes,
08:24 vous savez que vous payez une taxe sur les convois fourniéraires,
08:27 sur l'inhumation et sur la crémation ?
08:29 - Je trouve que ça marche bien, moi, la fiscalité en France.
08:31 - Oui, c'est un secteur qui marche.
08:34 - Enfin, un peu...
08:35 - Sur les dentifrices, sur les frigidaires.
08:37 - Juste un point, ce qui est important de dire,
08:39 c'est que la France vient, je crois, il y a un mois et demi,
08:41 d'emprunter 230 milliards d'euros sur les marchés financiers.
08:45 - Par le débat de l'EU.
08:46 - Et ce qu'il faut quand même considérer,
08:48 et c'est ce qui, en effet, renforce votre propos,
08:50 c'est que le problème de la France,
08:52 c'est qu'en plus, on n'est pas propriétaire de notre dette.
08:54 Il faut bien comprendre que 50% de notre dette,
08:57 voire plus même, est, je vais dire, la propriété de créanciers étrangers.
09:02 Ce qui pose une vraie difficulté,
09:03 parce que le Japon est un pays endetté,
09:05 mais sauf que le Japon est propriétaire de sa dette.
09:07 L'Italie, dont on parle souvent, est un pays certes endetté,
09:10 mais il est quand même globalement propriétaire de sa dette.
09:12 Et in fine, qu'est-ce qu'il va payer ?
09:14 Ce sera le contribuable, d'autant plus qu'en France,
09:16 il y a quand même une caractéristique très française,
09:18 c'est qu'on a un taux d'épargne qui est largement supérieur
09:20 à la moyenne, notamment, européenne.
09:22 Donc on voit très bien quels seront ceux qui,
09:24 le moment venu, devront malheureusement financer la gestion...
09:28 Déjà, je rejoins ce que vous venez de dire,
09:31 c'est-à-dire la gestion dispendieuse de la puissance publique.
09:35 - Oui, absolument.
09:36 Et je vous conseille la série "D'argent et de sang"
09:38 sur Canal+ sur l'arnaque à la taxe carbone,
09:41 qui est une série absolument remarquable,
09:43 avec Vincent Lindon et Ramzi Bedias.
09:46 Et là aussi, comment l'État a pu se faire arnaquer
09:49 cette arnaque à la TVA, on a du mal à croire
09:53 que ça ait pu se...
09:54 - A ce niveau, à cette ampleur-là.
09:56 - De cette ampleur-là.
09:58 - C'est bien.
09:59 - Donc regardez effectivement le film de Contribuable Associé,
10:02 il est disponible sur les réseaux.
10:03 - Et sur Youtube, "3 000 milliards, les secrets d'un État en faillite".
10:06 - C'est bien parce que comme j'ai pas Canal,
10:08 vous m'avez dit qu'il y avait moyen de voir tous ces documents.
10:11 - Non, mais là, l'autre, l'autre...
10:13 - L'autre, je suis obligée d'aller voir ça en streaming sur des sites secrets.
10:16 - Ah ben non, ça c'est pas possible, c'est fondé.
10:18 Allez, on se retrouve dans un instant avec vous, tout de suite.
10:21 - Sud Radio.
10:22 - Sud Radio.
10:23 - Parlons vrai.
10:24 - Parlons vrai.
10:25 - Sud Radio.
10:26 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
10:32 - Le 10h midi, avec aujourd'hui Caroline Valentin,
10:35 avocat au barreau de Paris, Brice Nkonda, chef d'entreprise, fondateur de l'association
10:40 "La Voix des quartiers impopulaires".
10:42 Et vous avez été élue locale, François Calfond,
10:44 membre du bureau national du PS et ancien député.
10:47 Et Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne,
10:49 rédacteur en chef de la revue "Politique et parlementaire".
10:52 Votre dernier livre, un livre d'entretien avec Stéphane Rosès,
10:55 "K.O. ! Essai sur les imaginaires des peuples".
10:58 On va évidemment parler de la marche de dimanche.
11:00 Y aura-t-il du monde ? Le président de la République y participera.
11:03 Et puis cette querelle autour de la présence du Rassemblement national,
11:09 ou pas, de l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen.
11:13 On oublie la cause de l'antisémitisme avec toutes ces polémiques.
11:19 On va parler évidemment de ce qui se passe à Gaza,
11:24 et en particulier de ce qu'on a appris hier,
11:27 c'est-à-dire des journalistes correspondants,
11:30 qui sont des pigistes pour l'AFP, photographes,
11:33 auraient accompagné, ont accompagné,
11:36 puisqu'il y a les images, donc c'est même pas inconditionnel,
11:38 les assassins du Hamas qui s'apprêtaient à perpétrer l'attentat en Israël.
11:45 On va parler de tous ces sujets.
11:47 On continue avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
11:49 Brice Nkonda, c'était un coup de gueule ?
11:51 Oui, c'est un gros coup de gueule.
11:53 En fait, je voulais revenir sur le plan anti-émeute,
11:55 parce que Mme Borne a fait ses propositions il y a quelques jours,
11:58 et on a l'impression que le problème est résolu.
12:00 Ça y est, c'est terminé, on passe à autre chose.
12:02 Alors qu'en réalité, c'est encore du saupoudrage,
12:04 quand on regarde ce qui est proposé,
12:06 par rapport à un événement qui a quand même été majeur.
12:08 Bon, c'est un peu loin maintenant, une actualité chasse l'autre.
12:10 Mais on parle quand même d'émeutes qui ont blessé
12:13 1 000 policiers et gendarmes, 12 000 véhicules détruits,
12:16 2 500 bâtiments dégradés, 168 écoles, 105 mairies.
12:20 Donc en fait, face à l'ampleur de ces émeutes,
12:22 qu'est-ce qu'on apprend ?
12:23 On apprend qu'on veut monter une force d'action républicaine,
12:26 que dans trois villes.
12:28 Ça a touché toute la France.
12:30 On apprend qu'on veut renforcer l'encadrement militaire
12:33 des jeunes délinquants, mais ça existe depuis 2005.
12:35 Donc peut-être qu'il faut généraliser,
12:37 peut-être qu'il faut revenir au service militaire.
12:39 On apprend également qu'on veut
12:41 refixer notre attention sur l'autorité parentale,
12:43 qui entre parenthèses est dans le Code civil depuis 1804.
12:46 Mais la plupart du temps, en fait,
12:48 on est face à des parents qui sont en difficulté,
12:50 donc c'est louable de vouloir faire payer les parents, etc.
12:54 Il le faut dans certains cas,
12:56 mais souvent ce sont des parents qui ont besoin d'aide à la parentalité.
12:59 Il y a aussi toute la partie prévention
13:01 avec les médiateurs sociaux qui sont mieux formés,
13:03 mais sont-ils mieux payés ?
13:05 On a beaucoup de médiateurs sociaux qui sont payés
13:07 comme des adultes au relais, donc à peine à 1000 euros.
13:09 Donc on ne peut pas attirer de la qualité sur un sujet qui est majeur,
13:12 celui de la prévention, et ce qui fait que les policiers municipaux
13:15 en aval ont beaucoup de difficulté à traiter les problèmes sur le terrain.
13:18 Et puis pour le DALO, on arrête enfin le DALO
13:20 dans les zones en difficulté, droit au logement opposable.
13:23 La réalité est que ça retire une difficulté,
13:25 mais la crise du logement reste ce qu'elle est.
13:28 La crise de la mixité sociale et de l'insertion.
13:30 Donc en fait, je pense vraiment qu'il convient d'être très vigilant
13:34 parce qu'on pense que les choses sont en place,
13:36 mais qu'en réalité, c'était un peu le dernier appel avant quelque chose de pire.
13:41 On a eu les années 80, on a eu 2005, on a eu 2023,
13:44 on voit que la situation se dégrade,
13:46 mais le sujet n'a pas été pris au sérieux.
13:48 Aujourd'hui, on est dans des effets d'annonce à mon avis,
13:51 on n'est pas dans quelque chose qui est structurant.
13:53 Et dernier point quand même,
13:55 c'est que Mme Borne fait ses annonces à la Sorbonne,
13:58 et sur l'école, il n'y a à peu près rien.
14:00 Donc on a créé en fait,
14:03 donc c'est pas une association, c'est un collectif
14:05 qui s'appelle pas "La Voix", mais "Les Voix des quartiers impopulaires".
14:08 L'idée, c'est de faire intervenir des acteurs politiques, associatifs, etc.
14:12 pour faire témoigner de ce qui se passe sur le terrain
14:15 et d'être force de proposition quant à des solutions.
14:18 Donc ce que je voulais dire aujourd'hui, c'est un gros coup de gueule.
14:20 Attention, ce qui a été proposé est loin d'être suffisant.
14:23 On n'a pas pris encore la mesure du problème
14:25 et que c'est un véritable changement culturel
14:27 qu'il faut impulser dans nos quartiers.
14:29 Autrement, on va droit dans le mur.
14:31 - Mais oui, la prévention pour les générations qui viennent,
14:35 mais pour ce qui se passe en ce moment,
14:37 qu'est-ce que vous préconisez ?
14:40 - En ce moment, il faut prévenir.
14:41 Le problème aujourd'hui, mettez-vous à...
14:42 - Prévenir, c'est déjà trop tard.
14:43 Quand vous avez des jeunes qui sont totalement sans foi ni loi,
14:46 pardon de le dire aussi trivialement,
14:48 vous faites quoi ?
14:49 Qu'est-ce que vous faites comme prévention
14:50 contre des gens qui n'obéissent plus aux policiers,
14:52 qui les frappent et qui les insultent ?
14:54 - En fait, si vous voulez résoudre un problème,
14:56 il faut le résoudre à la racine, pas à la conséquence.
14:58 - Il faut de la répression, quand même.
15:00 - Il faut de la répression, effectivement.
15:02 Mais on voit qu'à un moment donné,
15:03 les effectifs de police sont débordés.
15:04 Je ne sais pas si vous avez remarqué,
15:06 mais pendant les émeutes,
15:07 les effectifs de police municipales,
15:08 dans toutes les villes où c'était un peu chaud,
15:10 étaient complètement débordés.
15:11 Ils sont à 100 contre 10.
15:13 Donc à un moment donné,
15:14 vous ne pouvez pas mettre un flic derrière chaque jeune.
15:17 Donc il y a un vrai sujet
15:18 de prendre le problème structurellement à la racine.
15:21 - Oui.
15:22 - Moi, j'observe quand même.
15:24 Moi, je pense qu'il faut marcher sur deux jambes.
15:26 Donc j'assume totalement le volet répressif
15:28 face aux troubles à l'ordre public.
15:30 Et je vais même vous dire,
15:31 puisque vous parlez de police municipale,
15:33 c'est un sujet tabou.
15:34 Les polices municipales n'ont pas vocation au maintien de l'ordre.
15:36 Et je peux vous dire que dans des tas d'endroits,
15:37 s'il n'y avait pas eu des polices municipales
15:39 qui ont usé de dispositifs lacrymogènes,
15:42 LBD et autres,
15:44 dans un cadre légal d'ailleurs,
15:45 qui peut poser question,
15:47 les villes se seraient enflammées.
15:49 Et je peux vous dire aussi,
15:50 ça règle un autre débat.
15:51 Je discutais avec le maire de Saint-Denis, Mathieu Annotin,
15:54 qui a fait disposer,
15:56 il n'y en avait pas plus de 300 caméras dans sa ville
15:58 avec un CSU.
15:59 Ça a calmé un certain nombre d'esprits
16:02 qui voulaient s'en prendre à des bâtiments publics.
16:04 Donc c'est cet aspect-là.
16:05 Moi, je suis intransigeant là-dessus.
16:06 Il n'en reste pas moins que,
16:08 je pointe trois problèmes de la semaine,
16:10 j'aurais pu en parler.
16:11 Le maire de Marseille demande une loi beaucoup plus forte
16:13 contre l'habitant indigne.
16:14 La fabrique de la délinquance, c'est l'habitant indigne.
16:17 La fabrique de la délinquance, c'est le mal-logement.
16:20 En Ile-de-France, il y a 350 000 demandeurs de logements.
16:22 Vous voyez l'état de la construction en ce moment,
16:25 par la paupérisation des organismes HLM,
16:28 par la paupérisation du privé.
16:29 Vous avez un problème.
16:30 Et dernier point, parce que j'ai trouvé ça particulièrement abject,
16:33 je tiens à le dire,
16:34 débat au Sénat sur la loi immigration.
16:37 Les sénateurs LR,
16:39 dans leur concours lépine de l'abjection,
16:42 ont décidé de, finalement,
16:45 par rapport aux étrangers en situation régulière,
16:48 dont beaucoup de femmes qui sont des mères dans des foyers monoparentaux,
16:51 cela même qu'on met en cause ensuite dans les faits,
16:54 disent "eh bien maintenant il faut une carence pour toucher les prestations sociales
16:57 à partir du moment où vous avez une carte de résident,
16:59 non plus de 6 mois comme c'était le cas avant,
17:01 mais de 5 ans.
17:02 De 5 ans.
17:03 C'était à vous payer vos impôts,
17:04 vous êtes dûment sur le territoire français,
17:06 vous avez des enfants, vous avez une fragilité sociale.
17:09 Toutes les prestations sociales,
17:10 y compris les allocations familiales,
17:12 c'est les amendements de la droite,
17:14 eh bien il n'y en a plus.
17:15 Eh bien si vous n'êtes pas dans cette situation-là,
17:18 soit un fou et un provocateur,
17:20 soit un pyromane pompier,
17:21 parce que ça va dans le sens de ce que vous dites,
17:23 c'est-à-dire vous interdisez les gens qui sont régulièrement là
17:25 et qui travaillent,
17:26 d'être soutenus par des dispositifs sociaux,
17:28 eh bien vous faites la fabrique de la délinquance.
17:31 - Valérie, j'aimerais juste compléter parce que
17:33 je ne mets pas de côté le volet répressif.
17:36 Très souvent, en fait, dans un quartier,
17:38 les jeunes qui sont vraiment la locomotive de tous les problèmes,
17:41 ils sont très identifiés.
17:42 C'est comme dans une école.
17:43 Vous demandez à un directeur d'école,
17:44 qu'est-ce qu'ils sont, ils savent le dire.
17:46 Mais le problème, c'est que par rapport à ces jeunes,
17:47 très souvent on est laxiste,
17:48 et puis on fait des mesures généralistes
17:50 qui s'adressent à tout le monde,
17:51 mais qui ne résolvent pas les vrais problèmes.
17:53 Donc en fait, il faut être dur,
17:54 mais avec les bonnes personnes,
17:55 il faut avoir du discernement.
17:57 Aujourd'hui, en fait, dans la politique qu'on mène,
17:59 il n'y a pas suffisamment de discernement,
18:01 alors que des problèmes pourraient être réglés de cette manière-là.
18:03 - Oui. Caroline, ça vous inspire quoi ?
18:05 - Alors, ça m'inspire que j'entends,
18:08 et je trouve que vous avez raison à plein dégâts,
18:10 mais il manque quand même une notion de responsabilisation là-dedans.
18:13 D'ailleurs, le nouveau code pénal des mineurs
18:15 était encore dans le sens d'une déresponsabilisation
18:18 encore plus grande des mineurs.
18:19 J'ai fait une formation, je ne comprenais pas.
18:21 On parlait des tout petits, des tout petits mignons.
18:23 Vous savez que là,
18:24 les responsables de l'explosion des actes antisémites
18:28 depuis le 7 octobre,
18:29 c'est, Darmanin l'a dit au Parlement,
18:31 pour une grande partie des mineurs.
18:33 Et les mineurs ont très peu de peine en France.
18:35 Et les parents de mineurs ont quasiment aucune peine.
18:39 À ma connaissance, la seule chose qui peut se passer
18:41 à un parent de mineur,
18:42 c'est une amende s'il ne vient pas à l'audience correctionnelle de son petit.
18:47 C'est quand même inacceptable.
18:49 Plus un problème général de conception de la famille
18:54 et de conception de la responsabilité des parents envers les enfants,
18:57 qui ne concerne pas d'ailleurs que les délinquants,
19:00 qui concerne tous les enfants et tous les parents,
19:03 ça n'a pas du tout...
19:05 Ou il n'y a plus de responsabilité des parents envers les enfants.
19:10 - L'enfant roi.
19:11 - Ce n'est pas l'enfant roi, c'est le parent responsable.
19:14 Alors la mère en revanche, la mère on lui demande beaucoup de choses,
19:16 mais le père, le père on lui demande rien.
19:19 - Mais il n'existe plus le père, de toute façon on est à l'endroit.
19:21 - On ne lui demande rien, la justice ne lui demande rien.
19:24 Et si le père paye et ne fait rien d'autre,
19:27 si le père paye et ne fait rien d'autre,
19:29 c'est très très bien, tout va bien.
19:31 Donc il y a une partie de répression qui n'est pas forcément des grosses répressions,
19:36 et qui n'est pas forcément la prison,
19:38 et qui n'est pas forcément la prison de longue durée,
19:40 mais qui est la pilule que l'on sent passer,
19:42 qui est la sanction qui fait mal,
19:45 qu'il faut appliquer aussi aux parents,
19:47 parce qu'ils sont responsables de leurs enfants,
19:49 - Appliquer des...
19:50 - Voilà, c'est le premier point.
19:52 Et puis le deuxième point...
19:53 - Les parents débordent.
19:54 - C'est ce que je disais monsieur.
19:55 - Les parents débordent, ben écoutez, je suis désolée.
19:57 - Attendez, soit on fait deux monologues,
19:59 moi j'ai fait le mien, vous faites le vôtre,
20:00 soit on fait un débat.
20:01 La question...
20:02 Non mais, donc je vais vous laisser l'occasion de me répondre.
20:05 La question c'est, est-ce qu'une mère isolée...
20:07 Parce que moi je connais bien l'île de France,
20:09 j'étais 12 ans conseiller régional,
20:11 les mamans qui travaillent, c'est les plus courageuses dans les quartiers,
20:13 elles se lèvent à 5h, elles rentrent à 21h...
20:15 - Plus courageuses que qui ?
20:16 Ma mère est isolée, donc...
20:18 - Mais enfin je vous parle pas de vous...
20:19 - Plus courageuses que qui ?
20:20 - Attendez, je vous mets pas en cause, on essaie de faire un débat.
20:22 Donc le point c'est que quand les enfants font des bêtises,
20:25 qu'ils soient sanctionnés, que les parents soient rappelés à leur responsabilité,
20:28 mais est-ce que quand vous levez, vous travaillez en horaire décadré,
20:31 le papa s'est barré, il n'y a plus personne qui s'occupe de l'enfant,
20:34 est-ce que le volet social, c'est-à-dire la possibilité,
20:37 pourquoi pas, de réhabiter l'éducation populaire,
20:40 d'accompagner ces femmes, pourquoi pas,
20:42 y compris par la prime pour l'emploi qui a été créée,
20:45 c'est-à-dire de compenser finalement les salaires bas qu'elles ont
20:50 pour pouvoir pourvoir leur obligation maternelle,
20:53 est-ce que ça, ça fait pas partie de la deuxième jambe ?
20:55 Parce que si vous engueulez une mère qui se lève courageusement
20:58 au lieu de toucher les allocations et qu'il y a trois gamins
21:00 qui font des bêtises, alors vous encouragez qui ?
21:02 - Donc en fait ce que vous dites, c'est que si les enfants font des bêtises,
21:06 on leur donne de l'argent aux mères, c'est ça ?
21:08 - Non, par contre, moi j'aimerais rajouter une chose,
21:11 c'est qu'en fait vous faites deux catégories,
21:13 soit vous occupez bien des enfants, soit vous en occupez pas.
21:15 - Vous connaissez très bien les quartiers.
21:16 - En fait, il y a aussi une catégorie de parents qui veulent bien faire
21:19 mais qui font mal, et on a besoin effectivement de leur rappeler
21:22 un certain nombre de principes pour qu'ils fassent bien.
21:24 Et cette catégorie intermédiaire, en fait, elle est importante.
21:26 Et c'est là où je dis qu'effectivement, on ne remet pas en cause
21:29 la responsabilité parentale, on fait des enfants, c'est pour s'en occuper.
21:32 Là-dessus, c'est très clair.
21:33 Et que les parents qui vraiment sont déresponsabilisés,
21:36 sont dans une logique de droit mais pas de devoir,
21:39 il faut effectivement agir.
21:41 Et le problème, c'est que pour ces cas-là, très souvent,
21:43 on n'agit pas ou mal.
21:44 Et en revanche, il y a toute une zone plus grise
21:46 où il y a des gens qui veulent bien faire,
21:48 qui donnent le maximum, qui travaillent, qui se lèvent pour le matin,
21:50 et qui n'y arrivent pas.
21:51 - Ça n'a pas l'air de vous atteindre.
21:53 - Et là, on est sûr.
21:54 Non mais là, si, si, ça nous atteint tous.
21:56 - Non, mais je ne sais pas, il n'y a pas eu de paroles d'empathie.
21:58 - Là, c'est plus un sujet d'aide à la parentalité.
22:01 - Si j'arrive à parler, je vous parlerai de mon empathie.
22:03 - Avec plaisir, je vous interpelle.
22:04 - On a un problème de responsabilité,
22:07 on n'a pas un problème d'empathie au niveau de dépense sociale
22:10 où on est en France.
22:11 Vraiment pas.
22:12 Ça, c'est le premier point.
22:13 Et le deuxième point, les quartiers populaires, je les connais un peu, j'y habite.
22:16 - Vous parlez de la personne, vous me parlez d'argent.
22:18 C'est bien la preuve, vous n'avez aucune empathie.
22:20 - Non mais, je vous parle d'argent, pourquoi ?
22:21 Parce que qui paye, en fait ?
22:22 Ce sont aussi des personnes.
22:23 - Vous êtes obsédé par l'argent, franchement.
22:25 - Mais vous, pas assez, en fait.
22:27 C'est un peu le problème de la gauche depuis 40 ans.
22:29 - On va continuer ce débat dans un instant avec vous, François.
22:33 - Non, mais ceux qui ont creusé le trou,
22:35 puisque vous avez parlé des amis de Sarkozy,
22:36 qui ont creusé le plus gros déficit à l'époque,
22:38 c'est sous Sarkozy que ça s'est fait.
22:40 - Ah, pas vraiment.
22:41 - Et maintenant, sous Macron.
22:42 - Il vous manque de voir le contribuable associé.
22:46 - Enfin, SUDRADIO, votre avis fait la différence.
22:50 - Je tenais à vous remercier pour votre émission,
22:52 parce qu'elle permet à des citoyens comme moi de pouvoir s'exprimer.
22:55 - SUDRADIO, parlons vrai.
22:57 SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord.
23:01 Valérie Exper.
23:02 - Et on continue notre tour de table avant de parler de la marche de dimanche.
23:06 Irez-vous marcher contre l'antisémitisme dimanche ?
23:10 Ça s'organise dans beaucoup de villes de France.
23:13 Arnaud Benedetti, c'était un coup de gueule pour vous.
23:16 - Oui, alors j'ai écouté l'autre jour le président,
23:18 je crois que c'est le président ou le délégué
23:19 de l'Amnistie Internationale France sur LCP,
23:22 qui a eu d'énormes difficultés, et qui d'ailleurs ne l'a pas fait,
23:25 à reconnaître que le Hamas était un mouvement terroriste.
23:30 Alors, il a évidemment, j'allais dire,
23:33 un propos pour refuser de définir le Hamas pour ce qu'il est.
23:38 Il dit évidemment qu'il n'y a pas de définition au niveau du droit international
23:42 et au niveau de l'organisation des Nations Unies
23:44 pour qualifier ce qu'est un mouvement terroriste.
23:46 Alors, s'il faut attendre que l'ONU définisse ce qu'est un mouvement terroriste,
23:49 l'ONU dont je rappelle qu'ils viennent nommer au forum social
23:52 du comité des droits de l'homme l'Iran pour assurer la présidence,
23:56 je crois qu'on peut attendre encore longtemps.
23:59 Mais moi je trouve que quand même, si vous voulez,
24:01 compte tenu de ce qui s'est passé en Israël le 7 octobre,
24:06 compte tenu de ce que l'on sait de la façon dont des terroristes,
24:11 en l'occurrence, ont agi, c'est-à-dire, ils se sont pris à des populations civiles,
24:16 ils ont tué, violé, assassiné des enfants,
24:21 ne pas ou s'abriter derrière l'absence de définition juridique internationale
24:26 pour ne pas qualifier ce qui constitue la réalité,
24:28 ça me semble relever d'une tartufferie totalement épouvantable.
24:32 Et je dirais que d'ailleurs, il y a d'autres choses,
24:34 c'est-à-dire qu'on peut aujourd'hui définir,
24:36 moi je suis allé chercher quand même des définitions,
24:38 l'Union Européenne définit ce qu'est aujourd'hui une organisation terroriste,
24:43 je vais le citer, il dit "c'est une association structurée de deux personnes ou plus,
24:49 établies dans le temps et agissant de façon concertée,
24:53 en vue de commettre des infractions terroristes".
24:57 Et ces dernières reposent sur une combinaison d'éléments objectifs,
25:01 homicides, préjudices corporels, prises d'otages et d'éléments subjectifs,
25:06 actes commis dans le but de gravement intimider une population,
25:11 de déstabiliser ou de détruire les structures d'un pays ou d'une organisation internationale.
25:15 Ça correspond exactement à ce qui s'est passé le 7 octobre.
25:20 Donc aujourd'hui, encore une fois, considérer qu'on ne dispose pas des éléments objectifs
25:25 qui permettent de caractériser ce que c'est qu'une situation terroriste,
25:29 me semble de la part d'une organisation de défense des droits de l'homme
25:33 comme amnistie internationale, mais je veux dire, c'est absolument ubuesque
25:37 que le président ne soit pas capable de tenir ce propos.
25:41 Et en ne tenant pas ce propos, qu'est-ce qu'il fait ?
25:43 Il relativise, tout simplement, il banalise, il considère que le Hamas
25:47 est finalement une organisation, j'allais dire, qui aurait pignon sur rue,
25:51 et qui, de fait, serait une organisation relevant presque de la définition des États.
25:56 Ce qui n'est pas du tout le cas, en l'occurrence.
25:58 Et, si vous voulez, on voit bien ce qu'il y a derrière.
26:00 Derrière, et c'est pour ça qu'à mon avis c'est extrêmement pervers,
26:04 c'est de placer sous une forme d'équivalence ce qui se passe du côté de l'armée régulière israélienne,
26:11 Israël est une démocratie, il faut le rappeler,
26:14 et ce que constitue aujourd'hui le Hamas.
26:17 Et en plus, ils ont un très mauvais service à la cause palestinienne
26:19 parce qu'il associe la cause palestinienne au Hamas,
26:22 ce qui me semble absolument désastreux sur le plan de l'image.
26:25 - En fait, je pense que tu post-rationalises quelque chose qui est malheureusement plus tripale
26:29 dans une partie de la gauche, il faut bien le dire, mais pas que.
26:32 Il est, pour toute une série de gens, d'ONG, de partis politiques, insupportable
26:37 que des citoyens israéliens soient victimes de quoi que ce soit.
26:40 Dans leur petite case, quand on est juif et israélien, on est forcément un bourreau.
26:44 Je ne l'analyse pas autrement.
26:46 Parce qu'y compris, je pense que visuellement, quand on voit ces arrachages d'affiches
26:52 sur lesquels il y a des victimes, on voit bien que la façon dont les gens arrachent ça,
26:56 ce n'est pas un acte militant où on leur a dit "faites ça",
26:59 c'est qu'il leur est insupportable qu'un israélien puisse être victime de quoi que ce soit.
27:03 C'est-à-dire que la vue même d'une victime est insupportable
27:06 et ne correspond pas, comme on dit chez les communiquants,
27:09 au narratif du Sud global écrasé finalement par les Américains,
27:15 leur allié sioniste, etc.
27:17 Et ça n'est rien d'autre, il faut bien le dire, moi je n'ai aucune difficulté à le dire,
27:21 d'un antisionisme crasse qui confine assez fortement à l'antisémitisme.
27:25 - Qui se cache effectivement à l'antisionisme qui est le fauné de l'antisémitisme.
27:30 Brice Nkonda ?
27:32 - En fait pour moi c'est un débat qui ne devrait même pas avoir lieu d'être.
27:34 On parle de terrorisme, donc de terreur.
27:36 À partir du moment où tu es des femmes, des enfants, dans des conditions pareilles,
27:39 en fait on n'a même pas besoin de s'abriter derrière des définitions,
27:45 ils ont semé la terreur, donc c'est du terrorisme.
27:48 - Oui, sauf que du côté palestinien, on va vous soutenir que l'armée israélienne terrorise les habitants de Gaza.
27:55 C'est là où on renvoie dos à dos des situations qui ne sont pas les mêmes.
28:01 - Il y a effectivement des définitions qui sont différentes,
28:03 mais il y a des vies humaines qui sont en jeu des deux côtés.
28:05 - Bien sûr.
28:06 - Et quand même cette relativisation faite de la part de militants palestiniens,
28:09 qu'on peut comprendre dans leur logique à eux,
28:12 elle était insupportable du côté d'amnistie internationale.
28:16 - De toute façon, c'est la dérive d'un certain nombre d'associations
28:19 qui sont maintenant sous emprise du hockisme et d'une forme d'indigénisme.
28:23 - Caroline ?
28:24 - En fait, d'abord c'est faux,
28:27 Amnesty International a utilisé le terme terroriste dans le passé plusieurs fois.
28:32 Ça se trouve en deux minutes, en 30 secondes, même en 10 secondes sur son site,
28:37 notamment sur Boko Haram.
28:38 Mais surtout, ça fait longtemps qu'il y a une dérive d'Amnesty International
28:42 et effectivement c'est différent.
28:43 Une organisation qui reçoit des fonds des donateurs, mais aussi des États,
28:48 et qui finance l'État, n'est-ce pas ?
28:51 C'est les contribuables.
28:52 Donc, quand ils prennent cet argent et qu'ils utilisent notre argent
28:56 pour défendre des terroristes, des avocats talibans,
29:00 c'est proprement insupportable.
29:04 Et on a l'impression finalement que depuis le 7 octobre,
29:06 avec ce qui se passe avec Amnesty International, ou l'AFP, ou la Croix-Rouge,
29:10 ou d'autres organismes comme ça, les masques tombent.
29:12 Mais vous savez, elle avait refusé de protéger Navalny,
29:15 qui était trop anti-islamiste, Agnès Calamard, puisque c'est d'elle dont on parle,
29:19 la patronne d'Amnesty,
29:21 elle avait milité contre l'extradition vers la France
29:23 de l'auteur de l'attentat contre la synagogue de Copernic,
29:27 et elle a rendu récemment hommage à un journaliste qui soutenait le Hamas.
29:31 C'est une déchéance morale qui apparaît au grand jour,
29:36 et qui est d'autant plus inacceptable qu'une fois de plus avec notre argent,
29:40 donc elle nous doit des comptes, ce qui n'est pas le cas du Kidam dans la rue,
29:43 qui va arracher un portrait, ce qui est inacceptable,
29:47 mais ce n'est pas la même chose.
29:48 D'une certaine façon, vous ne travaillez pas pour nous en fait.
29:51 - Vous aviez un coup de cœur, François Calfon ?
29:55 - Sur nos radios, c'est toujours plus facile, et moi j'aime ça,
29:57 les coups de gueule plutôt que les coups de cœur.
29:59 En réalité, mon coup de cœur, il va à l'administration américaine,
30:01 alors j'allais dire à Joe Biden, mais je me suis dit,
30:03 je vais provoquer un éclairage général,
30:05 donc je vais dire à Anthony Blinken,
30:07 parce que en réalité, la feuille de route américaine au Proche-Orient,
30:11 on dit qu'elle est inefficace, les Israéliens n'entendent pas raison,
30:14 mais ils obtiennent leur but de guerre, si j'ose dire,
30:16 ou leur but de paix, successivement les uns après les autres.
30:19 En positionnant deux groupes aéronavales au large du Liban,
30:23 ils ont obtenu quand même que ni l'Iran ni l'US-Bola ne s'impliquent dans cette guerre,
30:27 ce qui aurait embrasé l'ensemble du Proche-Orient.
30:30 Enfin, on ne parlerait pas de la même chose si l'US-Bola était rentré dans la guerre,
30:33 ou s'il y avait des tirs directs sur l'Iran et inversement.
30:36 Et ils sont en train d'obtenir, de permettre le retour à la raison
30:41 de l'administration israélienne sur le futur de Gaza,
30:44 puisque hier, dans un duplex avec Fox News,
30:47 Benyamin Netanyahou a indiqué qu'il n'était pas question pour lui
30:50 qu'Israël administre Gaza demain.
30:54 Donc ça c'est quand même un point qui était encore en discussion
30:57 il y a encore 3-4 jours, puisque ces ministres les plus radicaux
31:00 expliquaient qu'on allait en faire une plage ou des resorts
31:03 pour Israéliens fortunés, et tout ça est tombé à l'as.
31:07 Et puis derrière le débat sur le cessez-le-feu,
31:09 qui est la position française et que je soutiens,
31:12 il y a maintenant la multiplication des trêves humanitaires.
31:16 Il y en a eu une hier, d'ailleurs l'armée israélienne a embarqué
31:19 légalement des journalistes pour vérifier que
31:22 cette colonne humanitaire était bien protégée par les soldats israéliens
31:25 évitant les exactions du Hamas.
31:28 Bref, on voit bien que le chemin de la raison est en train de revenir,
31:31 ce qui ne supprime en rien, je tiens à le dire,
31:34 parce qu'autrement j'apparaîtrais comme un être froid,
31:37 ceux que je ne suis pas, les exactions, les morts,
31:40 les blessés et les situations tout à fait tragiques qu'on vit.
31:43 Mais je crois que l'administration américaine a un poids
31:46 de retour à la raison et d'équilibre qui est tout à fait indispensable
31:50 puisque sans parler d'une solution à deux états qui est malheureusement très loin,
31:54 au moins le retour à la paix et à une administration juste
31:57 doit être l'horizon que nous nous fixons.
32:00 On se retrouve dans un instant, on va parler de cette marche dimanche,
32:03 marche contre l'antisémitisme.
32:06 A tout de suite.
32:07 (Générique)
32:17 Cette marche dimanche à l'appel de Gérard Larcher et de Yael Brown-Pivet
32:21 en train de tourner à la farce,
32:24 enfin je ne sais pas si on peut parler de farce,
32:26 mais en tout cas les polémiques politiques autour de la présence du Rassemblement National
32:31 ou pas, de qui va avec qui,
32:34 est-ce qu'on ne fait pas le jeu de Netanyahou ?
32:39 J'entends ça si on va à la manif dimanche,
32:42 on fait le jeu de Netanyahou,
32:44 j'entends aussi le CFCM qui dit
32:48 c'est une marche contre les musulmans.
32:50 Tout ça fait qu'on ne parle pas du fond
32:53 qui est la lutte contre l'antisémitisme.
32:55 On voit qu'hier à Montréal, deux écoles juives ont été attaquées,
32:59 visées par des tirs, qu'en France il y a des actes qui se multiplient.
33:03 Peut-être Arnaud ne vous a pas trop entendu.
33:07 - Non, écoutez, moi ce que j'observe c'est que finalement
33:12 il y a un hiatus entre l'opinion publique et une partie de la classe politique.
33:18 Je pense que quand on regarde d'ailleurs les études d'opinion,
33:22 majoritairement les Français soutiennent cette marche,
33:27 sont plutôt favorables à ce qui est ce moment d'unité nationale,
33:31 mais le débat politique a repris malheureusement ses droits
33:36 sur un moment où on aurait pu penser en effet que la concorde était absolument indispensable.
33:41 La vraie question qu'il faut se poser, c'est pas de savoir,
33:43 enfin à mes yeux en tout cas, c'est pas de savoir si le RN doit ou ne doit pas participer à cette marche.
33:48 La vraie question c'est de savoir pourquoi la FI n'y participe pas.
33:51 C'est je crois la seule question que l'on puisse se poser
33:55 parce que le RN connaît le passé du RN,
33:59 on connaît le passé de ce qu'était le RN,
34:01 mais d'abord les forces politiques peuvent évoluer,
34:04 et beaucoup de forces politiques, dont notre vie politique ont évolué,
34:07 parce que si on commence à faire la généalogie de tous les leaders politiques
34:11 qui depuis 70 ans se sont succédés dans un certain nombre de formations politiques,
34:17 on pourrait avoir un certain nombre de surprises.
34:19 Ça c'est un premier point.
34:21 Et ensuite moi ce qui me paraît absolument indispensable,
34:24 j'ai écouté Klarsfeld, qui quand même constitue, le père,
34:29 constitue plutôt une référence morale, c'est quand même un chasseur de nazis,
34:33 donc il est allé les traquer jusqu'au fond de l'Amérique du Sud,
34:38 lui manifestement n'est pas choqué par le fait que le RN aujourd'hui participe à cette marche,
34:44 il y voit même plutôt un signal de saine évolution.
34:50 Je crois qu'à un moment donné il faut essayer parfois de regarder les choses telles qu'elles sont,
34:54 et non pas toujours avec les lunettes qui sont des lunettes du passé,
34:58 évidemment il faut tenir compte du passé,
35:00 évidemment il faut tenir compte de ce qu'a pu être à un moment donné le RN avec Jean-Marie Le Pen.
35:04 Moi ce que je note quand même depuis le 7 octobre,
35:07 c'est que Marine Le Pen a une parole qui est de ce point de vue là,
35:12 je parle de Marine Le Pen, est assez irréprochable.
35:14 Donc je crois qu'il faut en tenir compte,
35:17 et moi je me félicite plutôt en effet qu'aujourd'hui il y ait malgré tout des forces politiques
35:21 qui convergent vers un but unique, c'est la lutte contre l'antisémitisme.
35:25 - Oui, pas le converge, mais avec des mets,
35:27 avec des mets quand on voit Olivier Véran, quand on voit Caroline Valentin,
35:31 j'aurais juste précisé...
35:32 - Pas quand on voit Caroline Valentin, Valérie Hainemans !
35:34 - Non non, quand on voit... Non non, je vous donnais la parole.
35:37 Juste, nos auditeurs...
35:40 Anna nous dit "c'est une marche de citoyens qui défilera, qui ne le fera pas",
35:46 ce n'est pas une fashion week, cette marche appartient aux citoyens,
35:49 les querelles de partis ne nous intéressent pas,
35:52 incapables de se réunir pour une cause universelle.
35:54 Beaucoup nous disent "je ne suis pas antisémite",
35:56 alors l'animatrice n'est pas obligée de l'affirmer comme si c'était une vérité vraie,
36:00 je n'aime pas la politique sioniste,
36:01 mais je ne suis absolument pas antisémite, je n'ai pas dit le contraire de cela.
36:05 Lisa, j'ai dit exactement cela,
36:08 j'ai dit qu'au contraire, on peut condamner l'antisémitisme,
36:11 on peut condamner que les juifs aujourd'hui, que les français juifs soient...
36:17 - On doit le condamner.
36:18 - On doit le condamner, et ce n'est pas...
36:21 Je soutiens Israël, c'est exactement l'inverse de ce que j'ai dit.
36:24 Caroline, Valentin.
36:25 - Alors, d'abord, quelques points.
36:28 Marine Le Pen, ce n'est pas depuis le 7 octobre qu'elle est impeccable sur ce point.
36:32 En avril 2017, juste après l'assassinat de Sarah Halimi,
36:36 c'est la seule responsable politique,
36:38 et la seule candidate qui a évoqué l'antisémitisme du meurtre de Sarah Halimi.
36:44 Aucun des autres ne l'a fait.
36:46 - C'est faux.
36:47 - Non, aucun des autres ne l'a fait.
36:48 - Bah, faut que vous le répétez, c'est tout.
36:50 - Bah oui, écoutez, j'ai fait un article là-dessus, j'ai bien regardé, je peux vous dire.
36:53 - On fera le fact-checking, mais je vous garantis que vous dites des bêtises.
36:56 - Oui, on fera le fact-checking, je garantis que vous dites des bêtises aussi.
36:59 Premièrement, c'est ça.
37:00 Deuxièmement, sur l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen,
37:05 j'ai noté avec un certain plaisir qu'une élue députée, je sais pas,
37:10 du Rassemblement National, hier ou aujourd'hui, avait dit qu'elle considérait que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
37:16 Moi, c'est un point que je trouve très important, et d'accord avec Serge Lassalle,
37:20 je pense qu'il est plus que temps que le RN fasse son coming-out de l'antisémitisme.
37:26 Mais il n'est pas encore fait.
37:31 Aujourd'hui, on a quand même un parti où il y a, qui a été fait avec des gens d'ordre nouveau,
37:37 avec des gens, des collaborateurs, des ex-collabos, des anciens Waffen-SS,
37:44 exactement, ce que je ne pouvais pas dire tout en même temps, mais j'allais le dire,
37:48 des gens qui voulaient sincèrement et complètement la défaite de la France en 1945,
37:52 et que, même s'ils ne sont plus vraiment dans le parti, il y a autour de Marie Le Pen,
37:56 des gens de cet acabit.
37:58 Mais Chatillon, c'est horrible, Chatillon !
38:01 Chatillon, j'ai une photo de lui défilant à côté de Dieu Donné,
38:04 et du type du collectif Chakiassine !
38:07 C'est quand même pas rien !
38:09 - Il y a des gens qui sont là, pardon de le dire, je précise ce que vous dites,
38:11 dans l'entourage de Jordane Bardella.
38:13 - Attendez, Jordane Bardella a eu une aventure avec la fille de Chatillon !
38:17 Ne l'oublions pas !
38:19 - C'est pas un argument.
38:23 - Vous faites ce que vous voulez, mais je voulais vous dire aussi,
38:26 c'est peut-être pas votre argument, moi je suis désolée,
38:28 j'ai un problème avec ça, je suis peut-être psycho-rigide,
38:31 une fois de plus, mais c'est comme ça.
38:33 Et deuxièmement, cela dit, pour autant,
38:35 les positions de Marine Le Pen sur l'antisémitisme depuis très longtemps
38:39 sont impeccables et courageuses.
38:41 - Elle a exclu son père du parti.
38:43 - Deuxièmement, il y a un truc très important,
38:45 - On parle encore de ça, on parle encore de...
38:47 - On s'en fout !
38:49 - Je vais manifester, et effectivement,
38:52 la micale des fichés S est plus forte que la présence générale.
38:56 - Justement, attendez, attendez, attendez.
38:59 - C'est pas un pays de l'ordre, mais pourquoi on en parle ?
39:02 - La parole va être à la défense.
39:03 - Mais pourquoi on en parle ?
39:04 - Un jour, peut-être.
39:05 - Parce que, monsieur Olivier Faure, sur une radio concurrente de la vôtre,
39:08 dimanche, était interviewé par Fédéric Aziza.
39:11 Et monsieur Olivier Faure a implicitement, dans cette interview,
39:15 sur le moment, admis que, par son silence,
39:18 ne serait-ce que par son silence,
39:20 admis que la présence du Rassemblement National,
39:23 dans ce cortège et dans ce défilé,
39:25 ne constituait pas un scandale.
39:26 Alors certes, il a rétro-pédalé ensuite,
39:28 mais moi je trouve que ce moment est très intéressant.
39:31 - Parce que justement...
39:32 - Justement, tu vas répondre, tu vas répondre.
39:34 - T'inquiète pas.
39:35 - Non, vous allez avoir la parole.
39:37 - On a le temps, on a le temps.
39:38 - Mais ça veut dire quand même que, si vous voulez,
39:40 l'hésitation, la tergiversation d'Olivier Faure sur ce sujet,
39:44 dit quelque chose, quand même,
39:46 même chez les adversaires du Rassemblement National,
39:49 sur la façon dont ils considèrent aujourd'hui le Rassemblement National.
39:52 - Juste, juste, juste, je veux dire,
39:54 un petit point de détail.
39:55 Moi je pense vraiment que ce...
39:57 T'en es juste...
39:58 Alors, non, c'est pas le cas de le dire.
40:01 Mais...
40:02 - C'est le seul combat.
40:03 - La réalité, c'est que ce débat sur la présence du Rassemblement National,
40:07 dimanche, il est nul et non avenu.
40:09 Pourquoi ?
40:10 Il est nul et non avenu parce qu'en réalité,
40:12 le Rassemblement National est dans l'arc républicain depuis longtemps.
40:16 Les idées du Rassemblement National naviguent dans tous les sens depuis très longtemps.
40:20 Ils ont des élus à l'Assemblée Nationale,
40:22 donc on peut pas faire semblant, tout d'un coup,
40:24 de redécouvrir les choses.
40:25 Ça c'est le premier point.
40:26 Le deuxième point, il y a le sujet,
40:28 le débat sur l'antisémitisme du Rassemblement National.
40:31 Il n'y a pas de débat sur le fait que Jean-Marie Le Pen père était antisémite.
40:36 - Il a été condamné.
40:38 - Il a été condamné.
40:39 - Il a 95 ans.
40:40 - Il est toujours à 95.
40:42 - Par contre, il y a un autre point qui est intéressant de mon point de vue,
40:45 c'est que les Arabes sont des Sémites.
40:47 Et que de mon point de vue, le Rassemblement National est toujours antisémite,
40:51 c'est simplement que les Sémites ont changé.
40:54 Le père, c'était les Juifs, et la fille, c'est plutôt les Arabes.
40:59 Donc en réalité, on est toujours face à un mouvement qui est antisémite.
41:03 C'est ça la réalité.
41:04 - Oui, mais...
41:05 - Fais pas les cheveux.
41:06 - L'antisémitisme...
41:08 - Mais non, parce qu'antisémite, c'est un néologiste qui ne veut pas dire antilésémite
41:11 et qui concerne aussi les Juifs qui viennent d'Europe de l'Est.
41:13 - Peut-être...
41:14 - Mais juste, allez-y, allez-y.
41:16 - Déjà, je vais répondre globalement, et ça répondra sur la question d'Olivier Faure.
41:22 Ce que je pense, pour avoir discuté avec lui,
41:24 c'est que nous pensons socialistes, et qu'il fallait une réponse.
41:27 C'est ça l'idée d'Olivier Faure.
41:29 Une réponse citoyenne forte qui dépasse les partis politiques,
41:32 qui est une déferlante d'un million de personnes,
41:35 pour dire "non, nous la France, nous la République,
41:38 nous ne laisserons pas passer l'antisémitisme".
41:40 Et dès lors que vous raisonnez comme ça, il n'y peut rien,
41:43 vous n'avez pas à lui demander de pouvoir être premier secrétaire du parti,
41:45 parce qu'il s'exprime, il a parlé en citoyen,
41:47 il a parlé en citoyen impliqué.
41:49 Et bien à ce moment-là, vous demandez, sans demander de laisser passer
41:54 à quiconque de pouvoir venir à cette manifestation,
41:57 dès lors qu'il est clairement contre l'antisémitisme.
42:00 D'où, puisque je vous réponds, d'où son hésitation à répondre à Frédéric Azizat,
42:04 qui l'a interpellé, bien sûr, comme chef de parti,
42:07 et était extrêmement gêné pour cela.
42:09 Ensuite, il a répondu sur ce qu'est le Rassemblement National.
42:12 Point deux sur le Rassemblement National.
42:14 Moi, j'y peux rien, si le patron du parti, Jordan Bardella,
42:18 trois heures, c'était un, comment dire, un hasard, à mon avis de calendrier,
42:22 mais trois heures après l'expression d'Olivier Faure sur Radio-J,
42:25 dit sur BFM "non, Jean-Marie Le Pen n'est pas antisémite".
42:29 - Vous avez dit "je ne crois pas".
42:30 - Je ne crois pas, mais après il s'est corrigé, c'est bien la preuve qu'il a fait une grosse bêtise.
42:34 - Il est revenu là-dessus.
42:35 - Et ce que vous avez dit, je salue votre propos,
42:39 c'est qu'en réalité, il y a des ambiguïtés qui demeurent au sein du Rassemblement National.
42:43 - Mais Jean-Yves n'était pas dans le discours, en fait.
42:45 - Mais est-ce que c'est le sujet aujourd'hui ?
42:47 - Mais j'ai commencé par dire ce que nous pensions, nous, de cette manifestation.
42:52 C'est pas moi qui m'ai...
42:54 Pourquoi j'ai commencé par l'importance de cette manifestation,
42:57 qui doit être un fait citoyen ?
42:58 Et pourquoi, quelque part, Olivier Faure a dit ce qu'il a dit,
43:01 et il s'est pris un peu les pieds dans le tapis,
43:03 mais quel était l'esprit de ce qu'il a dit ?
43:05 C'est exactement ce que nous pensons.
43:06 Ça n'appartient pas à tel et tel parti politique,
43:09 ça doit être une réaction forte de la République telle qu'elle est.
43:12 Là où je suis, Arnaud Benedetti,
43:14 la question qui se pose, et moi la question qui me meurtrit,
43:18 c'est qu'un nouvel antisémitisme revienne par la gauche.
43:21 Quand je vois ce matin des photos de députés de la France Insoumise
43:26 qui sont en train de camper devant un commissariat
43:29 parce qu'il y a une personne du FPLP qui a revendiqué
43:32 les attentats du 7 octobre, qui est fiché-s...
43:36 - Louis Boyard, pour l'instant, il est pas le sénat.
43:38 - Il y avait des détours, il y a des détours.
43:40 - Merci à Soudé, merci à Jean-Pascal Jampas, c'est la meilleure.
43:42 La personne est fiché-s, est niée, est adhérente d'un parti politique palestinien
43:48 qui revendique les attentats du 7 octobre.
43:50 On veut prononcer son expulsion,
43:53 et vous avez ces gens qui se mobilisent
43:55 pour des gens qui sont clairement solidaires du ramasse et des attaques ?
43:58 Moi, je suis meurtri qu'on parle d'un nouvel antisémite qui vient de la gauche.
44:03 Je suis meurtri que Jean-Luc Mélenchon, que j'ai connu au PS,
44:06 qui était un grand laïc, qui était contre le foulard,
44:08 est aujourd'hui celui qui va expliquer que si on donne tel et tel chiffre d'une manifestation,
44:13 c'est parce que le patron de BFM ou de Libération s'appelle Patrick Dray.
44:17 Le complot juif, pardon, mais ça venait de l'extrême droite.
44:19 - Est-ce que vous étiez dans un trou les cinq dernières années ?
44:22 Parce qu'en fait, ça faisait quand même un certain nombre de temps, ça,
44:26 qu'il y a un problème d'antisémitisme. Pardonnez-moi ?
44:29 - Moi, j'ai été depuis le départ contre la nupes, donc je ne suis pas dans un trou.
44:32 Regardez, vous ne me connaissiez pas.
44:34 Regardez mes déclarations, j'ai été d'une grande constance cette semaine.
44:36 - Je suis sûre, j'entends vos déclarations, et ça ne m'étonne pas.
44:41 Mais pour autant, c'est quand même un certain nombre de temps
44:44 qu'on a un problème d'antisémitisme d'extrême gauche.
44:47 Et il y a des rapports que font Dapol et l'American Jewish Committee,
44:51 tous les ans, sur l'antisémitisme et les origines de l'antisémitisme.
44:55 Et c'est très clair, c'est l'extrême gauche, et pas dans cet ordre,
44:59 l'extrême droite et la population de culture musulmane.
45:02 - Oui, mais si on prend le débat, franchement, la montée en force
45:05 des déclarations douteuses, à exploser, enfin, je viens de le dire.
45:09 - Oui, mais c'est plusieurs sujets.
45:11 - Je crois que finalement, ce débat sur la présence, encore une fois,
45:15 du Rassemblement National dans les cortèges dimanche,
45:18 est un débat qui fait véritablement diversion sur la vraie question que vous posez.
45:22 La vraie question que vous posez, c'est de savoir pourquoi une partie de la gauche,
45:26 pas toutes, fort heureusement, parce qu'il y a une gauche républicaine,
45:28 il vous l'incarnait, et il faut vous en féliciter,
45:30 mais pourquoi une partie de la gauche, aujourd'hui, est dans cette dérive-là ?
45:34 Le fait que M. Jean-Luc Mélenchon et que la France Insoumise
45:37 refusent de participer à cette manifestation,
45:39 - Mais ça va plus bien d'un an, c'est pas une manifestation.
45:41 - Ce qui est le plus important, c'est les motifs pour lesquels ils refusent de participer.
45:45 Parce que c'est pas tant la présence du Rassemblement National qui leur pose problème,
45:49 même si aujourd'hui, ils la dénoncent et ils s'en servent comme argument de communication
45:53 pour expliquer qu'ils ne participeront pas à cette marche.
45:55 Ils le disent, et M. Guiraud l'a dit de manière scandaleuse sur BFM,
45:59 c'est parce qu'Israël procéderait à un nettoyage ethnique,
46:02 les mots ont un sens, dans la bande de Gaza.
46:05 - Mais il va plus loin que ça, en fait.
46:09 - Il va plus loin que ça, il dit que participer à la même manifestation contre l'antisémitisme,
46:14 c'est soutenir...
46:16 - C'est ce que dit CXM.
46:18 - Oui, excusez-moi.
46:19 - Mais c'est l'essentialisation des juifs, il faut quand même le dire.
46:21 - On va déjà marquer une pause, mais je vous donne la parole, promis, Brice Nkonda, tout de suite après.
46:25 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord...
46:30 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
46:36 - Avec vous sur Sud Radio, jusqu'à midi, il nous reste encore un petit peu de temps pour continuer ce débat.
46:42 Brice Nkonda voulait revenir sur le fond de la non-partisanisme.
46:47 De la non-participation, ou pas, cette marche ?
46:51 - En fait, pour moi, ce sont des fausses querelles politiciennes.
46:54 Il faut lutter contre l'antisémitisme dans toutes ses facettes,
46:58 mais la réalité, c'est qu'on a une importation du conflit en France.
47:02 Aujourd'hui, cette polarisation est accrue, ce qui met les gens dans un sentiment d'insécurité.
47:07 Donc je pense qu'effectivement, au-delà des petites bisbilles politiques qu'on a à l'occasion de cette marche de dimanche,
47:13 c'est très lié à comment la France se comporte là-bas au Proche-Orient,
47:17 la ligne directrice, le cessez-le-feu que tu évoquais,
47:20 pour que justement, petit à petit, on essaie de trouver un chemin vers la paix.
47:23 Parce qu'aujourd'hui, en fait, on a une cocotte minute en ébullition,
47:27 et les gens sont dans un camp ou dans un autre,
47:30 alors qu'en réalité, sur les principes humains, on devrait se rejoindre.
47:33 Donc c'est bien, il y a la marche, effectivement, il faut être contre l'antisémitisme,
47:37 mais le sujet, c'est qu'au-delà de la marche, est-ce qu'on va réussir à faire descendre un peu les tensions,
47:42 et petit à petit, retrouver un climat qui a un temps soit peu normal.
47:45 Et je pense que les gens ont envie de ça, ont besoin de ça.
47:49 - Moi, je lis les commentaires de nos auditeurs, les gens, me semble-t-il, mélangent un petit peu tout.
47:54 Il y a une auditeuse qui me dit "mais vous ne parlez pas de la manif de samedi".
47:57 Olivier me dit "moi j'irais manifester pour l'antisémitisme, sinon vous faites aussi une manif..."
48:02 - Mais pourquoi contre à chaque fois ?
48:05 - Il dit "si vous faites une manifestation pro-palestinienne".
48:09 Le problème, c'est qu'on ne parle pas du conflit dans cette manifestation de dimanche.
48:14 - Mais c'est lié, Valérie.
48:15 - Evidemment que c'est lié, mais on parle aujourd'hui des juifs de France, on parle...
48:19 - Mais c'est lié complètement, Valérie.
48:20 - La question, elle est toute simple.
48:22 - Et nié aux milles agressions qui se font, nié aux actes antisémites, c'est d'imaginer...
48:25 - Non, je disais, la recrudescence, elle ne vient pas de nulle part.
48:27 - Elle ne vient pas de nulle part, sauf que vous pouvez vous élever aujourd'hui contre ce qui se passe en France,
48:31 sans forcément prendre parti sur ce qui se passe au Proche-Orient.
48:34 - Alors, faire les deux, vous parlez.
48:35 - La vérité, elle est toute simple, c'est qu'il y a toujours eu...
48:38 - Oui, allez-y.
48:39 - Il y a toujours eu, à chaque résurgence, et ça continuera, du conflit israélo-palestinien, des tensions en France.
48:46 Ça a toujours existé.
48:47 Moi, quand j'étais au lycée, il y avait des bagarres entre l'extrême-gauche et le Bétar,
48:53 qui était un groupe violent lié à l'État israélien.
48:57 - Non, juste un point.
48:58 - Attendez, je vais pas faire des délacinés à la fin.
49:00 - Des délacinés, des délacinés.
49:01 - C'est la grande différence.
49:02 - Ça, c'est la première différence.
49:04 Il y en a une deuxième qui est toute simple, c'est-à-dire que la culture politique est perdue.
49:10 Dans ma génération, à moi, les gens avaient plus de culture politique, connaissaient mieux la situation,
49:14 et que les réseaux sociaux ont fait exploser une chose, c'est "t'es pour, t'es contre",
49:18 avec une seule dimension, qui est la dimension émotionnelle.
49:22 C'est-à-dire que c'est les enfants dans les fours contre les enfants à gazins, avec du sang sur le visage.
49:30 Et c'est la concurrence des... Je ne dis pas que je m'y adhère.
49:33 Je dis que c'est comme ça que les gens fonctionnent.
49:36 Et moi, je vois autour de moi, dans la communauté juive,
49:39 parce que j'ai beaucoup d'amis dans la communauté juive,
49:42 chez les Maghrébins, parce que j'ai également beaucoup d'amis,
49:44 des gens qui pourtant ont une bonne culture politique et une bonne culture de l'histoire,
49:48 être complètement dévorés par l'émotionnel.
49:52 C'est-à-dire qu'il n'y a plus d'arguments calmes, il n'y a plus de discernement pour ou contre.
49:56 - Il n'y a pas de nuance, Caroline Valentin.
49:58 - Je pense qu'il faut quand même faire attention, parce que dans le brouhaha médiatique
50:02 des uns, des autres, qui s'expriment, et Le Pen, etc.
50:06 Et les réseaux sociaux, on perd un peu, en fait, ce que pensent vraiment les Français.
50:10 Et ça, on le sait de ce qu'on a des études.
50:12 Il y a un sondage, que je rappelle très souvent, y compris à des gens, des Français juifs,
50:17 qui disent "tout le monde s'en fout des Juifs".
50:20 Samuel Sandler a dit "tout le monde se fiche qu'un enfant juif meurt".
50:23 Malgré tout le respect que j'ai pour lui, et Dieu sait s'il est grand, c'est faux.
50:27 Il y a un sondage, toujours fondé à Pôle américain du Juige Comité, en janvier 2022,
50:31 qui a posé une question très intéressante, qui a demandé à des Français juifs
50:36 et à des Français non-juifs, si pour eux l'antisémitisme est un sujet qui concernait
50:40 l'intégralité de la population ou juste les Juifs.
50:43 Et bien, dans les mêmes proportions chez les Juifs et chez les non-Juifs,
50:46 environ 75%, ils considèrent que c'est un sujet qui concerne l'ensemble de la population.
50:51 Rappelons quand même qu'il y a entre environ 500 à 600 000 Juifs en France.
50:55 C'est un tout petit nombre. Donc il y a énormément de Français qui n'en connaissent pas.
50:59 - Pas plus d'une communauté juive d'Israël dans le monde ?
51:00 - Soit, mais par rapport aux 65 millions de Français, 70 millions de Français, c'est très peu.
51:04 Ça veut dire que beaucoup de Français ne connaissent pas de Juifs.
51:07 Et pour autant, pour eux, l'antisémitisme est une situation allergique.
51:10 Et la deuxième information, c'est un sondage CRIF/Ipsos, je crois Ipsos, très récent,
51:17 5% des gens uniquement soutiennent le Hamas. 5% !
51:21 Donc il ne faut pas non plus... C'est énorme !
51:23 Mais c'est quand même très peu. Les gens ont compris que c'est un mouvement terroriste.
51:26 - Oui, par contre, les gens ne supportent pas les massacres à Gaza.
51:29 - Bien sûr qu'on les supporte. - Mais c'est normal !
51:31 C'est normal ! - Oui, c'est normal.
51:33 - C'est normal quand on voit un enfant mort, blessé, apeuré,
51:35 qu'il soit un Juif, à Gaza, oui, ou quoi que ce soit, c'est insupportable !
51:40 - Et donc la position française là-bas est très importante.
51:42 Pour calmer les tensions ici, la position française au niveau géopolitique est très importante.
51:47 - Elle est assez inaudible. - Oui, mais est-ce que vous avez...
51:49 - Malheureusement, elle est tellement inaudible, la position française.
51:52 - Effectivement, tout le monde est bouleversé par un enfant qui souffre.
51:56 Tout le monde, et c'est normal, ça fait appel à notre unanimité.
51:59 Et le problème du Hamas, c'est que précisément, ils étaient déshumanisés.
52:04 Qui, je crois que c'est Douglas Moret, qui a fait une très bonne intervention,
52:07 il disait "Les nazis, quand ils tuaient les Juifs, ils les tuaient de dos parce que c'était compliqué pour eux, en fait."
52:12 Pour eux, ils s'imaginaient... - On ne parle pas de l'indignité, les camps...
52:15 - Non, non, non ! - Ils violaient les femmes, ils ont les...
52:17 - Effectivement, je ne relativise pas du tout, je ne vais pas dire que les nazis, etc.
52:23 c'était super bien et que le Hamas c'est horrible.
52:25 Non, mais on a vraiment un problème de jouissance dans le massacre là-dedans.
52:30 Pour autant, un enfant gazaoui qui est blessé, et on a vu les images, c'est poignant.
52:36 Évidemment, et heureusement, je vais vous dire, heureusement.
52:40 - Le pire n'est pas là. Le pire, c'est qu'à chaque mort, en fait,
52:43 on alimente l'idée qui fait vivre le Hamas.
52:47 A chaque mort, on alimente l'idée qui fait vivre le Hamas.
52:50 C'est-à-dire que si on veut démanteler le Hamas, la question qu'il faut se poser
52:53 en termes de stratégie sur le moyen-long terme, c'est
52:55 "Est-ce que c'est massacrer autant de population civile, c'est la bonne stratégie ?"
52:59 - Mais vous savez que le Hamas les empêche de fuir, les tue quand ils fuient,
53:04 les empêche de se planquer dans les tunnels.
53:07 - François Capefoy ?
53:09 - Vous nous rappelez, vous avez raison, que pensent les majorités silencieuses
53:13 sur ce conflit, dès lors qu'elles pensent ?
53:15 Parce que comme vous dites, il y a aussi beaucoup de refus d'antisémitisme
53:18 parce que les gens, tout simplement, ne connaissent pas de juifs,
53:20 ils sont contre le racisme.
53:21 - Mais c'est déjà bien !
53:22 - Ils sont contre l'antisémitisme.
53:23 Le problème auquel nous nous sommes confrontés, c'est d'abord
53:26 qu'en réalité, il y a des minorités agissantes.
53:28 C'est-à-dire que quand vous êtes...
53:30 Vous avez dit qu'il n'y a que seulement 5% des gens qui soutiennent le Hamas en France.
53:33 Une petite règle de trois, ça fait 3 millions de personnes.
53:36 C'est tout à fait considérable, si c'est des chiffres qui sont vérifiés.
53:39 Et ces gens font un bruit dans le monde médiatique,
53:43 dans le monde des réseaux sociaux, qui est tout à fait énorme.
53:46 Et la deuxième chose, pardon de te le dire,
53:48 tu dis "mais à chaque enfant palestinien qui meurt,
53:50 quelque part, ça alimente le Hamas".
53:52 - Oui.
53:53 - D'accord, mais ça c'est céder à...
53:54 - C'est céder à quoi ?
53:56 - C'est un peu céder à l'émotionnel.
53:57 - Non, non, non, je suis désolé.
53:58 - Bon alors, je vais terminer par un point,
54:00 parce que nous avons les indignations sélectives en France.
54:02 - Et des deux côtés, des deux côtés.
54:04 - Quand nous avons bombardé avec nos Rafales Raqqa et Mossoul,
54:08 il y avait beaucoup d'enfants en dessous,
54:10 et je n'ai pas entendu qu'il y ait un quelconque débat là-dessus en France.
54:12 - Il y aura du.
54:13 - Donc à un moment donné, la guerre, oui, ça tue des gens,
54:15 c'est absolument atroce.
54:16 Et je le redis ici, simplement, la question que je pose,
54:19 qui est une question qui n'est pas émotionnelle pour le coup,
54:21 qui est une question politique et vitale,
54:23 est-ce que Israël aurait pu ne pas avoir de réponse militaire
54:26 par rapport aux attentats du 7 octobre ?
54:28 - Non, non, non.
54:29 - La question c'est quelle réponse ?
54:31 - On est tout à fait d'accord que...
54:33 - Et alors quelle réponse ?
54:35 - On demande des couloirs humanitaires, on demande un cessez-feu,
54:37 on demande une solution politique.
54:39 Mais est-ce qu'on peut le faire avec la branche armée du Hamas ?
54:41 La question est quand même posée.
54:43 - Il en demeure pas moins que la force ne permettra pas de résoudre la question politique.
54:47 Et là-dessus, je sais qu'il a été particulièrement attaqué pour ses déclarations,
54:51 mais l'ancien Premier ministre, M. De Villevin,
54:53 n'a pas tout à fait tort dans ce qu'il rappelle de cette évidence.
54:56 - D'où parle-t-il ?
54:58 - Il a quand même raison.
55:01 - Il parle bien, je suis pas sûre.
55:03 - Moi j'ai trouvé qu'il a bien parlé.
55:05 - Il précise qu'il a été payé par un avocat du Qatar,
55:09 qu'il a du business au Qatar,
55:11 donc je pense que ça le piaise un peu.
55:13 - La déclaration de conflit d'intérêt reste pas mal quand même.
55:15 - Je ne connais pas ses business.
55:17 Moi ce que je pense et ce que je dis,
55:19 c'est qu'on est sur une poudrière et que l'escalade de la violence
55:21 ne peut rien amener de bon.
55:23 Et qu'à partir de là, il faut une stratégie,
55:25 c'est pas la question de la réponse.
55:27 - Mais la guerre c'est moche, elle appuie sa mouille.
55:29 - C'est fini pour aujourd'hui.
55:31 On se retrouve lundi et dans un instant,
55:33 Alexis Poulin sera avec vous.
55:35 - Soudradio, parlons vrai.
55:39 Par Londres.

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