• l’année dernière
Avec Guillaume Gibault, Directeur général du Slip Français

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##LA_VIE_EN_VRAI-2023-11-09##

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Transcription
00:00 - La vie en vrai ce matin. Est-ce que ça marche le "Made in France" ?
00:05 Question à l'occasion du grand salon en cette fin de semaine qui a lieu dans la capitale
00:09 et que l'on peut se poser en permanence aussi face à la grande concurrence internationale
00:14 et parfois le moins cher ailleurs.
00:16 Alors oui c'est possible mais ça reste compliqué si l'on en croit les exemples de belles histoires
00:21 comme le slip français par exemple.
00:23 Nous sommes avec Guillaume Gibault, directeur général du slip français. Bonjour !
00:28 - Bonjour, merci de me recevoir.
00:30 - Et merci d'être avec nous de bon matin alors que je sais que vous allez être mobilisé justement aussi
00:35 à l'occasion de ce salon et pas seulement bien sûr.
00:38 Alors Guillaume Gibault, vous avez réussi à émerger, on reviendra sur votre histoire dans un instant
00:43 mais j'ai l'impression quand même que vous vous posez des questions
00:46 parce qu'avec votre co-directrice générale, vous venez d'écrire une lettre ouverte à Emmanuel Macron.
00:53 Vous lui dites quoi au président de la République ?
00:55 - On lui dit que le made in France c'est possible.
00:57 Nous ça fait 12 ans et aujourd'hui avec un but de 20 millions d'euros de chiffre d'affaires
01:01 on est la plus grande marque de vêtements à fabriquer tout en France, tricotage, tissage, confection.
01:04 Et effectivement dans un contexte compliqué qu'on vit tous économiquement,
01:07 on voit que les choix des français se portent sur des produits parfois plus accessibles en prix
01:12 qui ne sont pas fabriqués en France.
01:14 Dans le vêtement c'est seulement 3% des vêtements qui sont fabriqués en France
01:17 et tout l'enjeu du made in France c'est évidemment le prix.
01:19 Comment est-ce qu'on arrive à fabriquer localement ?
01:21 On sait que ça crée de l'emploi, ça crée du lien social, ça minimise l'impact carbone.
01:25 Un vêtement made in France c'est jusqu'à 50% de CO2 en moins.
01:28 Et voilà, on sait que ça coûte plus cher.
01:30 Et quelque part c'est comment est-ce qu'on arrive à fabriquer en France,
01:32 défendre notre modèle social, parce qu'on sait que le coût du travail c'est notre modèle social auquel on s'impose.
01:36 Comment est-ce qu'on arrive à trouver des solutions pour rester compétitifs économiquement
01:39 et fabriquer des produits à un prix que la plupart des français sont capables d'acheter ?
01:43 C'est tout l'enjeu et encore plus en 2023 quand le contexte économique est compliqué.
01:47 - Oui, c'est vrai. Alors quelles sont les solutions ?
01:49 Parce que vous connaissez bien le secteur, vous avez réussi, on va revenir d'ailleurs.
01:53 Vous allez nous rappeler votre histoire.
01:55 Mais quelles sont les possibilités, les secteurs pour faire face à cette concurrence
02:02 qui est beaucoup moins chère, qui vient de l'extérieur ?
02:05 - Pour nous la solution c'est vraiment retrouver du volume industriel.
02:08 Quand on dit qu'il n'y a que 3% d'invêtements made in France,
02:10 si demain on passait à 5, 10, 15, 20,
02:12 c'est autant de volume que l'industrie derrière peut faire des investissements en machine,
02:16 former des gens, recruter et donc retrouver de la compétitivité.
02:19 Et pour moi c'est volume et c'est ce qu'on a demandé à Bercy
02:22 et c'est ce qu'on redemande par cette pétition qu'on a lancée hier
02:25 et on appelle tout le monde à la soutenir.
02:27 Si on arrive à créer un cadre juridique, fiscal qui incite les grands distributeurs
02:31 à passer leurs achats plutôt à des entreprises made in France
02:34 par des institutions fiscales, juridiques,
02:36 là on a créé un cadre qui, dans toute cette thématique d'industrie verte qu'on voit en ce moment,
02:41 je pense qu'il y a un chemin qui marche avec les contraintes européennes
02:44 mais dans lequel on peut inciter les distributeurs à passer des gros volumes aux industriels
02:47 et donc avec le temps, redonner des volumes, redonner de la compétitivité
02:50 et faire baisser le prix du made in France.
02:52 - Oui mais alors, c'est vrai, Guillaume Gibon, on vous dira "oui mais alors c'est le marché, c'est la concurrence"
02:57 et puis vous êtes en concurrence avec les Asiatiques notamment,
03:02 ce qui vient et ce qui est fabriqué en fait au Maghreb
03:04 ou ce qui est fabriqué à l'autre bout de l'Europe quoi bien sûr.
03:07 Et on a perdu un peu de notre souveraineté, donc est-ce qu'on peut vraiment la retrouver ?
03:12 - On en a perdu effectivement beaucoup, il y a une étude de l'INSEE qui est sortie la semaine dernière,
03:15 on fabriquait il y a 50 ans 80% de nos produits manufacturés, aujourd'hui c'est 38,
03:20 donc effectivement il y a besoin d'une décision politique qui, tenant compte du cadre européen, trouve la solution.
03:25 Et je pense qu'elle est possible dans les marchés privés comme je vous l'expliquais, dans les marchés publics aussi.
03:29 On sait qu'il y a très peu de... il n'y a aujourd'hui aucune mesure en faveur de la fabrication locale dans les marchés publics.
03:36 Donc voilà, pour moi c'est les deux leviers qu'il faut activer.
03:39 Il y a un cadre européen bien sûr, mais il y a l'industrie verte
03:41 et on sait qu'on génère moins de carbone en France, donc ça pour moi c'est un argument massue.
03:44 Il faut qu'on arrive à écrire un cadre économique qui encourage ces boîtes-ménus français.
03:48 - Oui, c'est un peu comme ça s'est fait aux Etats-Unis, où on a répliqué un petit peu aux Asiatiques,
03:54 avec un acte, je ne sais plus comment il s'appelle, c'est le Patriot Act, je crois, c'est ça ?
04:02 - C'est sûr que chaque pays essaie de trouver sa façon de l'écrire,
04:05 nous en tout cas ce qui est certain c'est que les Français tiennent à ce Made in France.
04:08 Ils ont compris que ça crée de l'emploi, ça crée du juste social, c'est moins de carbone,
04:11 ça c'est l'affaire de tout le monde, donc maintenant il faut trouver la clé.
04:14 - C'est vrai, ils ont compris, sauf que quand ils vont acheter, bien souvent,
04:17 ce qu'on leur présente et ce qu'on leur offre,
04:20 c'est des produits qui sont fabriqués à l'autre bout de la planète et qui sont moins chers.
04:25 - Oui, exactement, mais je pense qu'on peut trouver des solutions.
04:28 Nous c'est ce qu'on a fait cet été, je ne sais pas si vous avez vu passer,
04:31 mais on a fait une campagne de précommande nationale.
04:33 Normalement nos sous-vêtements valent 40 euros,
04:35 ce qui à 40 euros n'est pas le slip de tous les Français,
04:37 et on s'est dit que si on arrive à trouver du volume et fabriquer nos sous-vêtements par 50 000,
04:42 ce qui commence à être un vrai volume industriel, là on est capable de baisser le prix,
04:45 et donc on a réussi à vendre 50 000 slips à moitié prix, et donc à 20 euros.
04:48 Donc encore une fois, ce n'est pas encore le slip de tous les Français à 20 euros,
04:51 mais ça montre qu'on est capable, s'il y a du volume,
04:53 si aussi tous les consommateurs sont engagés avec nous,
04:55 votent sur une pétition ou précommandent ou acceptent de jouer le jeu,
04:59 en fait on arrive à trouver des solutions en impliquant tout le monde,
05:01 et on a réussi à diminuer le prix de notre produit par deux.
05:03 Donc ça prouve que l'industrie est capable de répondre.
05:06 Si le grand public la suit et participe au projet,
05:08 et si évidemment le gouvernement nous donne un cadre qui nous permette de bien travailler et d'écrire dans le temps.
05:14 - Bon, bah écoutez, on va relayer en tout cas cette pétition.
05:17 On la trouve où cette pétition, Guillaume Gibault, pour le grand public ?
05:20 - On la trouve sur internet ou sur notre site, leslipfrançais.fr,
05:23 on a un clic sur la plateforme mesopinions.com.
05:26 - Oui, bon, et puis d'un mot aussi quand même, il nous reste une petite minute,
05:30 Guillaume Gibault, l'histoire, comment vous l'avez lancée, le slip français ?
05:34 Vous en avez déjà parlé l'année dernière quand vous aviez été lauréat, mais redites-le quand même.
05:39 - Bah écoutez, c'est un pari avec des copains de monter une marque de slip,
05:42 et c'est vrai que j'aurais jamais imaginé que 12 ans plus tard,
05:45 on soit aujourd'hui la plus grande marque à tout fabriquer en France, encore une fois.
05:48 Tixage, tricotage, confection, on a 90 emplois directs,
05:51 300 emplois indirects, auprès de 80 partenaires partout en France.
05:54 Et voilà, le slip aujourd'hui, c'est pas juste un slip, c'est un symbole que c'est possible,
05:59 et je crois que c'est ce qui fait du bien aux Français,
06:01 cette année compliquée en 2023, on essaie de montrer la voie,
06:04 de montrer que c'est possible, et que surtout, c'est l'engagement de chacun qui compte,
06:07 encore plus avant les fêtes de fin d'année,
06:10 "achetons moins, achetons mieux, et achetons nos cas".
06:13 - "Achetons moins, mais achetons mieux", c'est bien, c'est un bon slogan.
06:17 Merci Guillaume Gibault, je rappelle que le salon du "Made in France" a lieu à Paris,
06:22 à partir d'aujourd'hui, absolument, Porte de Versailles, jusqu'à la fin de la semaine,
06:26 Porte de Versailles, où il y a un autre salon où nous étions hier soir,
06:29 vous entendrez un petit extrait tout à l'heure, c'est le salon de l'immobilier "Rent",
06:32 sur les innovations dans l'immobilier extraordinaire,
06:35 on a fait une très belle émission avec Cécile Le Ménibus, Sylvain, Lévi, Valency et Philippe David,
06:40 vous l'entendrez tout à l'heure, où là aussi, il y a beaucoup de défis évidemment,
06:45 qu'il faut relever. 6h43, dans un instant, donc, hashtag, on en parle, les grands titres de l'actualité,
06:51 et puis aussi, attention, le frelon asiatique, toujours présent, dans le sud notamment.
06:56 6h43, donc, bon, à t'aller !

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