Guy Carlier : "Jean-Pierre Foucault semble immortel"

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Transcript

00:00 7h51, l'heure de Carlier Libre, le Carlier Libre du lundi matin.

00:08 Alors le thème de Guy ce matin, Laurie ?

00:10 Eh bien ce week-end, Guy a passé plus de deux heures à regarder pour nous la télé.

00:14 Il s'est sacrifié, il a regardé l'élection de Miss France.

00:17 Tout sacrifié !

00:18 Voilà ! Et on reste admiratif devant tant de conscience professionnelle.

00:22 Bonjour Guy, pas trop fatigué ?

00:24 Bonjour Laurie, bonjour Patrick, bonjour à tous.

00:29 Nous n'en sommes pas trop fatigués.

00:30 C'est vrai qu'à cet instant vous vous dites "bon, l'élection de Miss France c'est du gâteau pour un chroniqueur".

00:35 Oui c'est vrai.

00:35 Les miss au discours écrit, enfin les impondérables du direct, bref, une chronique facile, il a dû bâcler ça en deux heures.

00:43 Eh bien non, non je n'irai pas à la facilité, je n'aurai pas l'ironie facile parce qu'il y a dans cette émission,

00:49 dans cette élection de Miss France quelque chose de très émouvant.

00:53 C'est comme un vestige du monde d'avant, c'est le monde de Geneviève de Fontenay,

00:58 le monde des cocktails dans des salles municipales avec monsieur le sous-préfet Andormeuil

01:03 généreusement aspergé de brutes de Fabergé et qui, le visage empourpré par le désir et couprousé par le mousseux,

01:12 se laissait aller à frôler la cuisse d'une miss, c'était avant Me Too,

01:15 tandis qu'il récitait un compliment académique et appliqué sous le portrait de monsieur Jean Choupoupidou, président de la République.

01:22 Alors il y a quelque chose d'apaisant dans cette élection, c'est le monde d'avant.

01:27 On regarde l'émission sur TF1 comme on sert son doudou au moment de s'endormir.

01:31 Mais le plus rassurant dans cette émission rassurante, c'est encore Jean-Pierre Fougo.

01:36 Il semble immortel. Oh bien sûr, il a vieilli, bien sûr, il s'est tassé,

01:41 il semble plus petit que les miss qui l'encadrent sur scène.

01:45 Oh bien sûr, il s'est empâté, il semble avoir plus de poitrine que certaines miss qui l'encadrent sur scène.

01:52 Et plus particulièrement cette année, car la gagnante, croyez-moi, va décevoir les routiers.

01:56 Mais j'y reviendrai. Encore un mot sur Jean-Pierre Fougo.

02:00 Jean-Pierre Fougo est un vrai gentil.

02:02 Cet homme considère que son sourire, sa politesse sont la moindre des choses.

02:07 Il garde son négatif pour lui, pour ses heures sombres, et ne donne que de l'empathie, de la politesse.

02:13 Il est tellement poli que dans une émission où à la fin un ordinateur tirait au sort le gagnant parmi les bonnes réponses,

02:20 Fougo lui demandait "Alors, bonjour monsieur l'ordinateur, s'il vous plaît, pouvez-vous procéder au tirage au sort ?"

02:27 Le gars demandait s'il vous plaît à un ordinateur.

02:30 Mais là où Jean-Pierre Fougo est inégalable, c'est dans les hommages aux disparus.

02:34 Quand France Gall nous a quittés, il a tweeté ceci, je cite, c'est authentique.

02:39 "Au revoir France, tu rejoins Michel au Paradis Blanc."

02:42 C'est une belle image romantique, on imagine le tableau naïf dans les nuages,

02:46 Michel Berger au piano accueillant France Gall, etc.

02:49 Mais le tweet de Fougo, déjà un peu cucu, ne s'arrêtait pas là.

02:53 C'est "Au revoir France, tu rejoins Michel au Paradis Blanc et tu retrouveras aussi

02:57 Johnny, Jeanne, Georges, Léonard, Prince, David, Serge, Méré, et tant d'autres.

03:02 Surtout, dis-leur bien de ma part que je ne les oublie pas."

03:07 Là, il faut quand même que vous preniez conscience que Jean-Pierre Fougo considère que France Gall arrive au paradis

03:13 où ils étaient tous là, Delpech, Jeanne Moreau, Michael, Cohen, etc.

03:18 Et France Gall disait "Bonjour tout le monde, Jean-Pierre Fougo m'a chargé de vous dire qu'il ne vous oublie pas."

03:25 On imagine là, Michael Jackson qui dit à John Lennon "Ouf, ça fait du bien d'entendre ça

03:30 parce que justement avec Prince on se demandait si Jean-Pierre Fougo pensait toujours à nous."

03:35 Et oui, voilà, là je m'aperçois que je n'ai plus beaucoup de temps,

03:39 je n'ai plus le temps de vous parler de la gagnante.

03:41 Eh bien, je ferai exceptionnellement une émission sur elle demain,

03:45 enfin une chronique, la concernant demain, j'y reviendrai.

03:48 Je vous parlerai notamment de la destinée des gagnantes des années précédentes

03:53 qu'on a vu défiler dans un hommage à Geneviève de Fontenay.

03:56 Et à propos de destinée, finissons avec une affectueuse pensée pour Guy Marchand

04:01 qui nous a quitté ce week-end et qui nous a montré qu'il fallait beaucoup d'intelligence pour jouer au con.

04:07 peu court.

04:08 *musique*

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