Guy Carlier : "Nous sommes en juillet, le mois des vacances, et on ne s'est rendu compte de rien"

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleize.

00:057h54 sur Sud Radio, Laurie Leclerc vous nous avez rejoint, pourquoi ?

00:09Parce que Guy Carlier est là ! 7h53, un petit mot sur son sujet ?

00:14Avec des joies toutes simples aujourd'hui pour Guy, par exemple ce 2 juillet,

00:17rien que cette date ça suffit à rendre Guy heureux, il va nous partager son bonheur.

00:22Bonjour Guy !

00:23Bonjour Laurie, bonjour Benjamin, bonjour à tous.

00:26Mais ce n'est pas une joie toute simple,

00:29nous sommes le 2 juillet, ça ne vous dit rien ?

00:31Juillet, le mois des vacances, et oui, on ne s'est rendu compte de rien,

00:35on a l'impression d'être passé directement de mars à juillet,

00:38tant nos vies se sont égarées sous des déluges météorologiques mais aussi électoraux,

00:43et c'est pour ça qu'on en veut aux politiques de nous infliger ces inquiétudes,

00:46ces angoisses, cette peur de l'avenir,

00:48dans une période où on devrait avoir comme préoccupation

00:51que les conseils de Bison Futé ou l'inventaire de l'allocation de la maison de vacances.

00:56Bon, il y en a qui sont déjà dans leurs habitudes du 2 juillet,

01:00par exemple Patrick, lui, il est déjà au Cap d'Agde,

01:03il organise des jeux de plage dans ce club Mickey pour adultes qu'il a ouvert,

01:08avec son fameux String Donald avec le lombec de canard en guise d'étuide.

01:12Normalement, un 2 juillet à midi, on devrait déjeuner dans un resto du front de mer,

01:17avec ce moment où le serveur fait cuiner la double porte-battante des cuisines

01:21en la poussant avec la dessert à roulettes

01:23sans laquelle se trouve le plateau de fruits de mer que vous avez commandé.

01:27Puis dans l'après-midi d'un 2 juillet,

01:29on fait des balades digestives sur les ports de tourisme

01:32en regardant les riches sur le pont arrière des bateaux

01:35avec des glaïeuls dans des vases en cristal.

01:37Ça sent l'ennui, le fric facile et l'évasion fiscale.

01:41De l'autre côté du quai, des boutiques de souvenirs vendent des jouets de plage en plastique,

01:45des chromos avec l'écume argentée des vagues

01:48et des bols en faïence avec le prénom écrit en bleu.

01:51Le 2 juillet, on se rend très tôt sur le port

01:54pour acheter du poisson frais au retour de la marée.

01:56On arrive sur le quai avant le retour des pêcheurs

01:59pour discuter avec les autres initiés.

02:01Puis on écoute le bruit des moteurs de temps, de leurs petits caboteurs.

02:04On assiste à la manœuvre d'accostage

02:06avec l'apprenti qui saute sur le quai pour attacher le bateau

02:09et descend l'éclaise plastique

02:11où les poissons déjà triés

02:13tressautent encore sur leur lit de glace.

02:16On choisit le bar qu'on fera griller

02:18en lui fourrant du fenouil dans les fesses

02:20et en flambant Ricard.

02:22Le 2 juillet, on devrait se trouver dans la lumière

02:25du golfe du Morbihan ou de la Betz

02:27ou en Andalousie.

02:29Pas du côté de Marbella ou du Bling Bling

02:31mais entre Morsia et Almeria

02:33dans un village de décors de western

02:35avec le bar à tapas et le serveur en maillot du bêtise de Civille.

02:38Ou alors dans une de ces stations balnéaires anglaises déchues

02:41comme Blackpool ou Bristol

02:43au pire balayé par le vent.

02:45Au bout de l'acheter avant de faire demi-tour

02:47on se penche pour regarder

02:49sous la jetée les vagues

02:51de la mer du Nord qui se fracassent

02:53contre la structure en bois noirci de l'acheter.

02:56Le 2 juillet, on devrait faire un voyage en Italie

02:58comme dans la chanson du Likub, une virée à deux.

03:00Ou bien au Maroc, à Marrakech

03:02entre paradis et enfer dans la place

03:04des Mahelfna à la nuit tombée

03:06quand on se laisse porter par la foule bruyante

03:08au milieu des fumées d'encens et de kebabs

03:10éclairées par les lumières des bars

03:12et des restaurants dont les musiques à fond

03:14se mélangent au son des flûtes

03:16des charmeurs de serpents

03:18et aux sermons d'un prédicateur aveugle

03:20qui vend des mains de Fatima porte-bonheur.

03:22Et pourquoi pas l'Amérique ?

03:24Un 2 juillet, s'asseoir à New York

03:26sur le banc d'affiches de Manhattan, de Woody Allen.

03:28Dîner un soir d'été au pied du Brooklyn Bridge

03:30en regardant le pont

03:32dessiné par les guirlandes lumineuses.

03:34Un 2 juillet, sur la route 66

03:36avec dans le soir tombant

03:38les enseignes de motel qui clignotent sur la route.

03:40La tendresse qu'on éprouve

03:42à l'égard d'une de ces lettres au néon

03:44qui dysfonctionne

03:46victime d'un mauvais contact, d'un coup de vent

03:48au point qu'on a envie de l'aider à rester allumée.

03:50C'est notre amie, notre petit bébé

03:52accidenté. Vas-y, petite tête de motel.

03:54Tiens, bon.

03:56Le 2 juillet, on quitte enfin ce motel

03:58à l'enseigne qui bégaye.

04:00On roule sur la route 66

04:02tandis qu'une station de radio locale

04:04près de Cincinnati balance soudain

04:06une chanson que vous reprenez en la chantant

04:08le plus fort possible

04:10comme on doit le faire un 2 juillet.

04:14Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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