Les deux pans de la majorité sénatoriale (droite et centre) refusent de s'accorder sur l'article 3 du projet de loi sur l'immigration, qui prévoit un titre de séjour d'un an renouvelable pour les travailleurs en situation irrégulière employés dans des métiers en pénurie de main d'œuvre.
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00:02 — Fanny Bechscheider, c'est quoi les métiers en tension ?
00:04 — Alors, regardez cette définition assez simple. Ça se comprend, c'est assez intuitif.
00:09 Ce sont les métiers qui, forcément, sont en pénurie, c'est-à-dire qu'il y a une main-d'œuvre pénurique
00:15 par rapport aux besoins des recruteurs. Hier, chez nos confrères de France 3, Olivier Dussopt a donné
00:21 quelques précisions. Il a dit qu'il y en a tellement de métiers, une soixantaine, et bien que c'est la preuve
00:26 qu'il n'y avait pas de travailleurs étrangers, ce serait évidemment très difficile. Alors de quel secteur,
00:31 de quel métier on parle ? Regardez ce top 3, on peut le dire, en quelque sorte, de ces secteurs qui sont
00:37 les plus pénuriques à l'heure actuelle en main-d'œuvre. Tout d'abord, le BTP et l'industrie, le bâtiment
00:42 et les travaux publics, auprès d'un quart de la main-d'œuvre ouvrière qualifiée du bâtiment
00:47 et les travaux publics, sont des personnes immigrées de l'UE ou euro-européenne, selon Olivier Dussopt.
00:54 Deuxième secteur également très impacté par ce manque de main-d'œuvre, la santé ou encore le service à la personne,
01:00 puisque actuellement, depuis la pandémie de Covid-19, les immigrés sont surreprésentés chez les médecins hospitaliers.
01:07 C'est un exemple donné par le Centre d'études prospectives et d'information internationale. Et puis un quart du personnel
01:14 des services à la personne serait actuellement immigré. Troisième secteur très pénurique également,
01:19 Olivier Dussopt l'a cité, c'est les services dans l'hôtellerie et la restauration, où 22% actuellement des cuisiniers
01:27 et 25% des commis de cuisine sont immigrés.
01:30 – Comment ça se passe actuellement et que propose le projet de loi de Gérald Darmanin ?
01:34 – Eh bien, pour l'heure actuelle, il y a déjà des dispositions qui sont prises pour régulariser certains
01:39 de ces travailleurs immigrés, qui n'ont pas de papier mais qui travaillent dans certains secteurs.
01:45 C'est le cas de cette circulaire VALS qui existe déjà depuis 2012 et qui concerne 7 à 8 000 travailleurs
01:51 régularisés tous les ans, à condition qu'ils soient sur le sol français depuis un certain nombre de mois
01:57 en fonction de leur profession et s'ils ont un contrat de travail ou une promesse d'embauche.
02:03 Ce sont les préfets qui décident ou pas d'accorder ces titres de séjour et ce sont les employeurs qui les demandent.
02:10 À contrario de ce qui pourrait se passer si la loi immigration et l'article 3 précisément étaient votés,
02:16 là, ce seraient les travailleurs eux-mêmes qui feraient la demande de ces titres de séjour.
02:21 Il s'agit de titres de séjour d'un an, renouvelables, à condition de travailler dans ces métiers dits "en tension"
02:28 et seulement si la personne est sur le territoire français depuis au moins 3 ans
02:32 et travaillé depuis au moins 8 mois sur les deux dernières années écoulées.
02:35 Cela concernerait également 7 à 8 000 travailleurs irréguliers, selon le ministre du Travail.