Dans tous ses combats, pour la liberté de manifester, pour le respect des droits des migrants, pour une alternative à gauche à Nice, l’avocate et militante de gauche niçoise exalte le collectif.
Dans un département très à droite, Mireille Damiano est incontournable, à gauche. L’avocate emblématique des droits des migrants, la chef de file du collectif citoyen ViVa ! qui a fait une percée aux dernières élections municipales à Nice est aussi celle qui mène la fronde depuis deux semaines pour que la justice autorise les manifestations pro-palestiniennes dans le département. Pourtant sur le plateau de L’Interview à la une, le grand entretien hebdomadaire de Nice-Matin en partenariat avec Radio Emotion à voir ci-dessous, la madone de la gauche azuréenne récuse toute personnification. Et magnifie au contraire les fruits du rassemblement.
Dans un département très à droite, Mireille Damiano est incontournable, à gauche. L’avocate emblématique des droits des migrants, la chef de file du collectif citoyen ViVa ! qui a fait une percée aux dernières élections municipales à Nice est aussi celle qui mène la fronde depuis deux semaines pour que la justice autorise les manifestations pro-palestiniennes dans le département. Pourtant sur le plateau de L’Interview à la une, le grand entretien hebdomadaire de Nice-Matin en partenariat avec Radio Emotion à voir ci-dessous, la madone de la gauche azuréenne récuse toute personnification. Et magnifie au contraire les fruits du rassemblement.
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00:00 (Générique)
00:14 Bonjour à tous et bienvenue dans l'interview à la une, le grand entretien hebdomadaire de la rédaction de Nice Matin en partenariat avec nos confrères de Radio Emotions.
00:22 Une émission que j'ai le plaisir de présenter aujourd'hui avec Frédéric Morisse, chef de l'édition de Nice. Bonjour Frédéric.
00:27 Bonjour Christian.
00:28 Cette semaine, notre invitée est avocate, militante de gauche à Nice, Mireille Dagnano. Bonjour.
00:34 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:35 Merci de votre accueil.
00:36 Et nous allons commencer tout de suite avec une première question d'actualité.
00:40 Une nouvelle manifestation de soutien au peuple palestinien est prévue ce samedi après-midi à 15h, place Garibaldi à Nice.
00:46 Le préfet a pris un arrêté d'interdiction de cette manifestation, comme il l'a fait la semaine précédente pour la manifestation du 28 octobre.
00:54 Vous aviez obtenu de déposer un recours et la levée de l'interdiction. Qu'en est-il pour cette manifestation de cet après-midi ?
01:02 Eh bien écoutez, de la même manière que nous avons œuvré pour tenter de faire, avec succès d'ailleurs, lever l'interdiction,
01:09 je dépose un recours très exactement, alors non pas tout à fait dans les mêmes termes parce qu'il faut répondre à l'arrêté,
01:15 qui est factuellement très légèrement différent, mais je le fais aux intérêts d'Umrap et de France Palestine 06.
01:23 Et ma consœur Rosana Lindholm le fera et l'a fait comme elle l'a fait la dernière fois aux intérêts de la Ligue des Trois de l'Homme.
01:30 Alors on verra le résultat des causes. Quoi qu'il en soit, votre participation à ces manifestations témoigne-t-elle d'une plus grande prise en compte
01:37 de la problématique palestinienne qu'israélienne ? C'est ce que beaucoup de gens se posent comme question.
01:42 Alors nous avons un communiqué qui est un communiqué national qui a été repris localement,
01:48 qui est un communiqué pour une paix juste et durable entre les peuples israéliens et palestiniens.
01:56 C'est dire que nous donnons toute la dimension nécessaire à ce qui se passe à la fois en Israël et à ce qui se passe en Palestine.
02:03 Personne ne nie les actes tout à fait blâmables et j'ose le dire parce que ce n'est pas ma difficulté terroriste qui ont eu lieu le 7 octobre dernier.
02:14 On peut estimer qu'il y a une riposte possible d'Etat, mais en ce qui nous concerne aussi, on est attentif à ce que le droit international
02:24 soit respecté de toute part et qu'il le soit aussi de la part d'Israël. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on dénombre quand même 8 000 victimes
02:32 dans la bande de Gaza, on dénombre des personnes déplacées en grande quantité et on a même des intervenants du Haut-Commissariat
02:42 aux droits de l'Homme qui ont des termes qui sont extrêmement durs.
02:46 - Donc pour vous, Israël va au-delà du droit actuellement ? - Absolument. Et en ce qui nous concerne, on est aussi satisfait de ce que la Cour pénale internationale
02:55 a indiqué ouvrir une enquête, mais ouvrir une enquête sur des faits des deux côtés. Donc en ce qui nous concerne aujourd'hui, c'est un discours de paix,
03:04 c'est un discours de cesser le feu, bien sûr, et c'est aussi une prise de considération des victimes civiles qui sont absolument incroyablement nombreuses
03:15 dans la bande de Gaza. - Que pensez-vous des critiques assez violentes qui sont formulées à l'encontre de la France Insoumise au sujet de ses réactions
03:23 après les attaques du Hamas du 7 octobre ? - Alors c'est un discours qui est complexe, à mon sens, parce qu'on ne peut pas non plus reprocher à certaines formations
03:34 de faire la part des choses sur un plan historique. On a l'impression aujourd'hui qu'on ne peut pas parler des dizaines d'années qu'il y a de colonisation
03:45 et de faits qui se passent à ce propos-là, au fait que les décisions de l'ONU ne soient pas respectées par l'État d'Israël.
03:54 Ça n'est pas tenir des propos antisémites et c'est encore moins tenir des propos favorables au Hamas. Donc c'est vrai que la France Insoumise...
04:02 - C'est un amalgame qui tombait mal au moment des attaques. - Tout à fait, mais... - Il fallait juste avoir fait la part des choses.
04:06 - J'ai quand même un petit peu l'impression de ce que la montée en puissance de ce débat nous écarte un petit peu des difficultés qu'il y a sans doute
04:13 entre diverses formations. - Vous avez bien dit que les attaques du 7 octobre étaient terroristes. Est-ce que le Hamas est un mouvement terroriste ?
04:20 - Alors c'est une formation qui a été, il faut quand même le rappeler, qui a été élue, qui gouverne et qui là a passé la ligne jaune, par définition.
04:28 Sans mauvais jeu de mot d'ailleurs. Mais effectivement, ce sont des actes terroristes qui ont été perpétrés et la qualification est la qualification possible de terroriste.
04:38 - Et donc quand Israël veut anéantir le Hamas, c'est quelque chose que vous comprenez ? C'est pas quelque chose qui vous choque en tant que tel ?
04:48 - Mais c'est une riposte qui peut être entendue. La seule difficulté c'est que j'ai entendu un commandant de guerre israélien qui est passé sur les ondes il n'y a pas si longtemps
04:57 et qui indique d'une part qu'il ira au bout du bout, qui ne répond pas à la question de la mise en danger des otages, israéliens d'ailleurs,
05:06 et qui vient soutenir le fait que l'on pilonne des sites, qui sont même des sites de l'ONU d'ailleurs, et des sites civils, parce qu'on recherche un représentant important du Hamas.
05:19 Ça c'est inacceptable. - Pour vous, Israël est tombé dans le piège du Hamas en fait, en agissant de la sorte ?
05:24 - Je crois que le développement quand même de la politique israélienne est en difficulté aussi au sein même d'Israël, et j'entends quand même avec un certain contentement
05:37 les israéliens progressistes qui eux-mêmes s'inquiètent de la dérive du gouvernement Netanyahou.
05:44 - Revenons en France. Le 23 septembre, le PS a refusé de participer à la marche contre les violences policières, considérant que ces débordements ne sont pas systémiques.
05:53 Vous, vous y avez participé, ça veut dire que vous n'êtes pas d'accord avec le PS ?
05:57 - Absolument. On fait une analyse quand même, qui est une analyse de la gestion de l'ordre public.
06:05 Et on a constaté que la doctrine de la gestion de l'ordre public avait effectivement doucement glissé vers ce que l'on peut soutenir comme étant effectivement des demandes d'entrée au contact.
06:20 Quand on entre au contact, c'est autre chose que de limiter et de faire en sorte que l'ordre public soit respecté, ce qui est au demeurant, et ce que doit faire la force publique.
06:30 Mais on a quand même une quantité de dérives qui ne sont d'ailleurs pas suffisamment traitées par l'IGPS, où il faut que des images qui sont des images citoyennes,
06:42 de personnes qui prennent des vidéos, permettent d'identifier des attitudes qui ont créé la mort d'un certain nombre de personnes.
06:50 On ne peut pas estimer que le système lui-même n'est pas à remettre en doute. Et c'est ce que nous faisons.
06:56 Je veux dire que vous le savez, je suis le conseil de Geneviève Le Guet. Je pense que la dérive de la charge qui pour le coup n'est pas proportionnée,
07:06 et pour laquelle nous allons aller sur un procès le 11 janvier prochain, est la preuve qu'il faut mettre en perspective ce qu'il se passe au niveau simplement de cette gestion,
07:20 qui au demeurant aujourd'hui, M. Darmanin nous le signale bien des fois, doit aller à anéantir en amont les possibles manifestants à un rassemblement.
07:34 C'était une question qu'on avait prévue. En quoi ce procès est historique justement, le procès de Rabat-Souchi, le commissaire qui avait ordonné la charge policière, qui a blessé Geneviève Le Guet ?
07:41 Effectivement, on estime qu'il est historique parce qu'il est recherché pour complicité de violence volontaire, du fait qu'il ait donné une charge dans des conditions qui n'étaient pour le coup ni nécessaires, ni proportionnées.
07:57 Et c'est donc celui qui a donné l'ordre qui est aujourd'hui sur les bancs de la correctionnelle, ce qui est effectivement assez exceptionnel.
08:05 Et je pense que les comportements même des autres services qui étaient en charge de la sécurité, je pense à la gendarmerie, qui a fait un rapport qui illustre absolument la mauvaise appréciation, et le mot est gentil, du moment.
08:25 Alors revenons à la gauche française, si vous le voulez bien, à travers une question qui vous est posée au micro de Tristan Gasparro, journaliste à Radio Emotions, paragnisoise d'ailleurs.
08:33 Bonjour madame, je m'appelle Léa et j'aimerais vous demander comment va la gauche en ce moment ?
08:38 Comment va la gauche Mireille Damiano ?
08:40 Alors écoutez, moi je parle avec ma casquette de Viva.
08:46 Alors Viva, on rappelle que c'est un collectif citoyen qui s'est présenté aux élections municipales.
08:50 C'est un rassemblement citoyen qui est soutenu par des formations politiques effectivement, formations politiques éminemment de gauche.
08:56 C'est à Nice.
08:57 Et c'est à Nice, mais nous avons une certaine conception, parce que j'entends la question qui est posée, qui est relative évidemment à ce que devient ou à ce qu'est la NUPES aujourd'hui.
09:09 Et ce que nous nous disons, nous, Viva Rassemblement Citoyen, c'est que ça ne peut pas être un simple cartel d'organisation politique ou de partis politiques.
09:20 Nous, nous représentons des citoyens et des citoyennes et je dis que seul, seul le fait de l'adjonction des citoyens et des citoyennes serait le vrai ciment d'une gauche qui peut réussir.
09:33 Et l'avenir pour la NUPES aujourd'hui ?
09:36 Ecoutez, en ce qui nous concerne, nous étions effectivement d'accord pour la soutenir et nous avons pris des positions pour soutenir la NUPES d'une part et les actions de la NUPES.
09:47 Je ne me réjouis absolument pas des prises de position aujourd'hui, effectivement qui sont prises et qui sont au contraire...
09:56 De la part de qui ?
09:57 Par exemple des déclarations de M. Roussel ou des déclarations aussi de la prise de position, certes à tempérament du Parti Socialiste.
10:08 Bon, mais je dois dire que moi j'ai été très attentive au fait que lorsque nous avons fait des assemblées populaires dans les quartiers,
10:18 les gens avec lesquels nous avons discuté étaient très clairs en disant "est-ce que vous avez fini de ne rien comprendre ?"
10:27 Vous vous réclamez le mur ?
10:28 Absolument, en disant "mais enfin, il faut absolument que vous trouviez les modalités de l'union pour faire quoi ?
10:37 Pour faire remonter les aspirations des citoyennes et des citoyens.
10:41 Nous nous sommes, vous avez vu sur quoi nous nous arc-boutons, l'écologie certes, la solidarité et la démocratie.
10:49 Et nous essayons autant que faire se peut de faire vivre cet aspect de vie politique citoyenne nouvelle
10:57 qui ne soit pas une espèce de répétition étriquée de ce qu'on a pu reprocher au parti politique par le passé ou même actuellement d'ailleurs.
11:05 Alors je vous pose quand même la question, même si on croit à travers votre précédente réponse comprendre ce que vous allez nous dire,
11:10 mais quel est le meilleur leader national aujourd'hui de la gauche ?
11:13 C'est Jean-Luc Mélenchon ou c'est Fabien Roussel ?
11:15 Alors pour le coup, je ne peux pas répondre à cette question là.
11:19 Moi j'attends de savoir comment est-ce que l'action de la NUPES qui quand même, disons-le, à l'Assemblée nationale,
11:28 sur un certain nombre de points, est capable de se réunir et est capable de formuler des propositions.
11:34 Et comment est-ce qu'elle élaborera le programme qui au demeurant a été très conséquent et qui permettra de voir émerger le meilleur représentant.
11:43 Moi je ne me prends pas parti ni pour l'un ni pour l'autre, je dis que simplement ce qui m'intéresse c'est le fond du programme.
11:48 Et le fond du programme, il est peut-être encore à peaufiner, je ne sais pas.
11:52 En tout cas, en ce qui nous concerne, il nous convenait tout à fait,
11:56 puisqu'il permettait de voir l'émergence d'une autre société, qui est celle à laquelle nous aspirons,
12:05 qui est une société d'humanité et de prise en compte des aspirations des gens.
12:11 Alors autre sujet aujourd'hui dont nous aimerions débattre avec vous, Mireille Damiano,
12:15 l'immigration et les demandeurs d'asile. Les droits des mineurs isolés sont-ils, d'après vous, respectés dans les Alpes-Maritimes ?
12:21 Alors vous savez combien de fois j'ai effectivement émis des critiques sévères sur la prise en charge des mineurs isolés.
12:30 Il se trouve que j'étais vendredi à la frontière également avec un certain nombre de représentants parlementaires,
12:42 parce que le débat sur la loi va intervenir, il va y avoir encore des coupes sombres dans les droits des uns et des autres,
12:49 en tout état de cause sur les mineurs. Je crois qu'il y a des choses qui ne sont pas comprises,
12:54 et en tout cas dans le département, des choses qui m'inquiètent particulièrement.
12:58 Il faut savoir que la minorité c'est déclaratif. À partir du moment où une jeune se déclare mineure,
13:06 il doit impérativement faire l'objet d'une prise en charge qui permette une évaluation.
13:10 Actuellement, dans les Alpes-Maritimes, on squeeze totalement cette étape-là qui est légale et réglementaire,
13:18 parce qu'on fait une pré-appréciation dans les locaux de la police de l'air et des frontières à Menton,
13:25 et en conséquence de quoi, et au vu de cette appréciation, encore une fois, qui ne repose pas sur ce que doit être une vraie évaluation,
13:32 puisque ça s'appelle une appréciation, on va en même temps refouler le ou la jeune en question,
13:40 et qui plus est, lui décerner une obligation de quitter le territoire français.
13:45 Donc on est loin du compte dans le respect des droits des mineurs, comme on est loin du compte d'ailleurs dans le respect des demandeurs d'asile,
13:54 parce que nous disons depuis bien longtemps que la demande d'asile à la frontière, elle est quasiment impossible.
14:01 Le 22 avril, le président du Conseil départemental était l'invité de cette émission, Charles-Ange Ginési a notamment évoqué l'explosion,
14:08 selon lui, du nombre de mineurs étrangers entrant dans les Alpes-Maritimes. On l'écoute, si vous voulez.
14:13 Aujourd'hui, sur 2003, il est à une augmentation de 40% par rapport à 2022.
14:19 Nous sommes donc sur un chiffre de 1300 mineurs qui sont rentrés sur notre territoire en 2023, contre 920 en 2022.
14:29 Mais surtout, nous sommes sur un afflux massif qui consiste à dire qu'en 2022, il y a eu 15 000 mineurs sur le territoire national,
14:37 et il y en a eu plus de 5 000 dans les Alpes-Maritimes.
14:41 Mireille Damiano, est-ce que vous reconnaissez cet afflux ?
14:44 Alors, il est exact qu'il y a eu effectivement une arrivée plus importante, que nous avions déjà connue d'ailleurs en avril dernier,
14:54 pour laquelle nous avions alerté les services du département en disant que l'accueil n'était pas à la hauteur des nécessités,
15:03 et nous avons eu des grandes difficultés en juillet et août,
15:08 où nous avons des jeunes gens qui ont été obligés quand même de dormir dans un square proche du commissariat Auvard,
15:17 pour ne pas pouvoir accéder à la demande de prise en charge.
15:21 Mais est-ce que vous comprenez que le conseil départemental est débordé, comme il le dit ?
15:25 Mais je suis d'accord sur la situation actuelle de débordement.
15:29 Ce que je dis simplement, c'est qu'il eut fallu tout de même, au regard de ce que nous disons depuis bien longtemps,
15:35 en amont prévoir les choses, et non pas procéder par réquisition, réquisition d'un gymnase, réquisition d'un centre de vacances, d'un hôtel, pourquoi pas,
15:46 alors qu'il faut des structures, qui soient des structures pérennes, d'accueil dignes de ces mineurs,
15:51 dont je dis d'ailleurs qu'ensuite ils sont réorientés, selon un système de réorientation nationale,
15:57 et certains se retrouvent donc dans d'autres régions parfaitement normalement.
16:03 Aujourd'hui le flux n'est plus du tout le même.
16:06 L'Etat doit-il reprendre la charge des mineurs étrangers, comme l'implore le département ?
16:11 Alors je dois dire que c'est une grande question, mais elle est presque aussi, permettez-moi l'expression, idéologique.
16:18 C'est-à-dire qu'à partir du moment où on entend bien qu'on demande la contribution de l'Etat,
16:24 ceci dit, ce qu'on oublie peut-être de dire, c'est qu'elle existe déjà.
16:28 Toute la période de mise à l'abri est une période qui financièrement est prise en charge par l'Etat.
16:33 Alors peut-être faut-il l'augmenter, peut-être faut-il être plus généreux, je ne sais pas.
16:38 Mais si on transfère les mineurs étrangers à l'Etat, on ne les considère plus à ce moment-là comme des enfants.
16:51 Parce que notre propos est de dire que la protection des enfants, c'est inconditionnel.
16:56 Des enfants de quelque nationalité ou de quelque origine que ce soit.
17:00 Et ce transfert-là risque effectivement de poser d'autres difficultés.
17:05 Moi je ne suis pas pour cette solution, bien que...
17:08 Et je pense tout simplement qu'il faut renforcer les moyens,
17:12 et des moyens qui soient effectivement dignes dans l'accueil, encore une fois, d'enfants.
17:17 Il y a aussi la question de l'identification de ces mineurs isolés.
17:20 Le 10 juin dernier, Alexandra Masson, la députée Rassemblement National de la 4e circonscription de Zaltmarytim,
17:25 était l'invité de cette émission. Nous allons écouter un extrait de son intervention.
17:29 Aujourd'hui, on va dire que le test le plus sûr qu'on a à notre disposition, c'est le test osseux.
17:34 Alors je rassure nos auditeurs, parce que des fois on m'a dit "ah il faut faire des ponctions dans les os, c'est atroce et tout".
17:39 Non, pas du tout. Les tests osseux c'est très simple.
17:41 Ce sont des radiographies de la main, sur laquelle on va voir les points de fixation des cartilages,
17:47 les points de calcification, et qui permet, avec une petite marge d'erreur de quelques mois...
17:52 Oui, c'est pas extrêmement fiable.
17:53 Non, je vous dis, c'est...
17:54 Deux ans quand même, non la marge d'erreur.
17:55 C'est ce qu'on a...
17:56 C'est deux ans la marge d'erreur quand même, non ?
17:57 Non, pas du tout. Là, aujourd'hui, actuellement, sur toutes les dernières études qui sont sorties,
18:02 même au niveau européen, on est à quelques mois.
18:04 Donc allez, même si on était large, on est plutôt à une année, pas plus.
18:09 Alors, au-delà du débat sur "deux ans, pas deux ans",
18:11 les tests osseux, créclament Alexandra Masson, mais aussi Éric Ciotti, président des Républicains.
18:16 Est-ce que finalement, c'est pas le meilleur moyen quand même,
18:19 ou le meilleur des arbitres, pour déterminer la minorité d'un demandeur d'asile ?
18:22 Alors, permettez-moi de dire que ça, ça signifie qu'on ne connaît pas du tout ce qu'il se passe.
18:27 Parce qu'aujourd'hui, le parquet peut parfaitement ordonner un test osseux
18:32 dès le début d'une procédure d'entrée.
18:36 Ce qu'il fait quelques fois.
18:38 Le juge des enfants a la capacité, et il le fait aussi,
18:42 d'obliger le jeune, et qui, avec ceux que j'accompagne,
18:47 ils ont tous dit "oui" au test osseux.
18:50 Et cette possibilité-là est ouverte.
18:54 Simplement, elle est dans la loi,
18:56 et le test osseux ne doit être ordonné que pour autant
19:00 qu'il y ait un doute sur les documents d'état civil qui sont produits.
19:05 Ça, c'est la règle.
19:06 Donc aujourd'hui, ce qui est dit ne fait pas avancer quoi que ce soit.
19:10 Donc c'est un faux débat.
19:11 C'est absolument un faux débat.
19:13 Une possibilité existe et il y a une règle qui s'applique.
19:15 Et je vais vous donner un exemple qui est absolument scandaleux.
19:17 Nous nous sommes occupés d'un jeune homme
19:19 qui, il y a une dizaine de jours,
19:22 a eu une difficulté d'ordre psychologique dans un foyer.
19:26 Il est en charge de l'aide sociale à l'enfance depuis octobre 2022.
19:31 Il se trouve que les pompiers sont arrivés.
19:36 Il est placé pour des propos ensuite qui ont été analysés en garde à vue.
19:41 Et alors qu'il est entre les mains quand même de l'aide sociale à l'enfance depuis plus d'un an,
19:46 un test osseux a été ordonné par le parquet dans ces conditions,
19:52 ce qui est radicalement difficile à entendre,
19:55 sur d'ailleurs un établissement privé,
19:57 alors que les tests osseux sont faits à l'hôpital L'Enval par un professeur.
20:02 Et ce n'est pas la main et le poignet comme il a été dit,
20:06 parce que cet examen-là a été écarté totalement,
20:10 dans la mesure où on ne peut rien en tirer.
20:12 C'est-à-dire qu'un jeune de 16 ans peut avoir les fils soudés,
20:15 toutes les fils soudés.
20:16 Donc on écarte ça.
20:17 En fait, ce sont des analyses des clavicules,
20:20 avec un système d'examen et avec effectivement une marge d'erreur
20:25 qui est de 18 à 2 ans en deçà ou au-delà.
20:29 D'où le fait que la communauté scientifique nous dit que ça n'apporte pas grand-chose.
20:33 En tout état de cause, ce jeune homme a eu un test osseux
20:38 qui nous disait 18, plus ou moins, 6 mois,
20:41 et malgré cela, il s'est fait décerner, il est arrivé au centre de rétention
20:45 et il s'est fait décerner une ordonnance, une OQTF aussi,
20:50 qui a été levée fort heureusement par le tribunal.
20:53 Mais je veux dire qu'on a aujourd'hui des comportements
20:56 où on pourchasse et on suppute que tous les jeunes sont évidemment des fraudeurs,
21:03 ce qui n'est évidemment pas la réalité.
21:06 Quant aux chiffres qui sont donnés là, ce qu'il faut savoir quand même,
21:09 c'est que ce ne sont pas des chiffres... il n'y a pas d'examen nominal.
21:13 C'est-à-dire que ceux qui passent à la frontière,
21:15 excusez-moi, mais ils peuvent passer une fois, deux fois, trois fois, quatre fois,
21:19 et ils sont comptabilisés dans le passage des mineurs.
21:21 Moi ce qui m'intéresse, c'est ceux qui sont effectivement pris en charge
21:25 par l'association qui devrait normalement venir les chercher,
21:28 et ceux qui sont ensuite évalués ou pris en charge définitivement par le système.
21:34 Ça c'est des chiffres que nous n'arrivons même pas nous à avoir.
21:37 Plusieurs associations des droits de l'homme sont pointées du doigt
21:42 pour avoir contribué à empêcher le terroriste islamiste présumé d'Ahras
21:47 d'être expulsé en 2014.
21:48 Est-ce que vous comprenez ces critiques vis-à-vis de ces associations ?
21:51 Alors, c'est pas très nouveau finalement comme critique,
21:56 puisque j'avais lu avec une certaine horreur d'ailleurs,
22:02 le fait de ce que l'on voulait supprimer des subventions
22:07 qui étaient décernées à des associations qui se substituent bien souvent
22:11 aux devoirs d'ailleurs de l'État ou même des départements,
22:15 en supputant le fait qu'elles soient une aide.
22:19 Évidemment que non, et d'ailleurs je crois que sur la situation d'Ahras,
22:22 les choses ont été largement clarifiées sur qui était qui
22:25 et qu'est-ce qui s'était passé par rapport à cette personne-là.
22:29 Donc en tout état de cause, je crois que les attaques sont plus par le fait que,
22:34 de par leur intervention humanitaire sur le terrain auprès des plus vulnérables
22:40 ou auprès des personnes en situation irrégulière,
22:42 ou auprès encore une fois des mineurs, gênent un certain nombre de personnes.
22:46 Le 18 octobre, dans l'ISMATIN, le nouveau préfet des Alpes-Maritimes a déclaré, je le cite,
22:51 "On sait très bien qu'il y a un lien entre immigration incontrôlée,
22:55 passage de frontières et commission d'actes terroristes."
22:58 Qu'en pensez-vous Myriam Damiano ?
23:00 Écoutez, l'arrivée de M. Moutou nous interpelle quand même beaucoup,
23:06 d'abord parce qu'il s'est quand même fait remarquer aussi par certaines réflexions
23:11 qu'il a eu à faire sur son poste précédent.
23:14 Bon, deux claques et au lit, ça ne passe pas ça.
23:17 Deux claques et au lit sur quand même des situations à analyser
23:20 dans les quartiers et la révolte des jeunes, effectivement.
23:24 Mais là, ce qui est absolument impossible et que nous ne pouvons pas entendre,
23:30 c'est l'assimilation entre le fait d'être étranger, étranger en situation irrégulière,
23:37 et ipso facto, par définition, le qualificatif de terroriste.
23:42 Ça, c'est à mon sens une grave faute politique,
23:46 et c'est même totalement irresponsable.
23:49 Je dirais qu'aujourd'hui, dans la situation où nous sommes avec une crispation,
23:54 effectivement, entre certaines communautés, ce qu'on peut comprendre,
23:57 le fait justement de ne pas permettre à certains de s'exprimer normalement,
24:04 utilement, en respectant les droits fondamentaux des uns et des autres,
24:08 nous place dans une situation qui peut être effectivement explosive ou difficile.
24:14 - Ça participe de ce climat ?
24:15 - Et je pense que les politiques et les responsables politiques
24:19 ont une vraie responsabilité dans le fait de la gestion des populations qu'ils ont en charge.
24:26 J'épingle là effectivement monsieur Moutou,
24:30 parce que le premier geste qu'il a fait quand même,
24:34 c'est de crapahuter au pas de la mort,
24:36 bon très bien, en disant "ça passe",
24:38 bon, bien sûr, tout le monde sait que ça passe,
24:41 et d'aller assister à une interpellation dans un train à Mentongue à Ravent.
24:48 Bon, le signal est fort, il nous dit "je ne connais que les personnes", a-t-il dit,
24:55 "en situation régulière ou en situation irrégulière".
24:59 J'avais envie de lui dire "c'est dommage qu'ils ne connaissent pas
25:02 ceux qui ont des droits à faire respecter les demandeurs d'asile et les mineurs précisément".
25:06 - Vous l'avez rencontré ou pas encore ? Vous avez eu l'occasion de lui dire ça ?
25:09 - Pas encore, mais on n'est pas contre le fait d'ailleurs de venir lui expliquer la réalité de terrain.
25:17 - Comment est-ce que vous allez accueillir, Mireille Damiano,
25:20 le projet de loi Immigration que s'apprête à présenter le gouvernement ?
25:24 - Alors d'abord je crois qu'il faut quand même dire que c'est jamais que le...
25:28 alors je ne sais plus exactement, mais je crois que c'est le 29ème ou le 30ème de l'eau.
25:33 On est sur des effets d'annonce absolument dramatiques.
25:40 Et surtout, à cette occasion, à un débat sur, une fois de plus, des droits qui sont minorés.
25:47 J'entends des droits d'ailleurs à l'accès aux droits,
25:51 qui vont être, si tant est que les articles passent, diminués.
25:57 Même les personnes qui pourraient être, en tout cas considérées,
26:07 je veux parler par exemple de cet article 3, qui fait beaucoup débat aujourd'hui.
26:11 L'article 3, c'est la prise en compte des personnes qui travaillent dans le cadre des métiers dits tendus.
26:19 Alors, ce débat-là, en ce qui me concerne, il m'étonne aussi,
26:24 qu'on a quand même une circulaire, qui est la circulaire VALS,
26:27 qui fonctionne depuis des années, et qui permet la régularisation d'un certain nombre de personnes,
26:33 pour autant qu'elle produise, très exactement, un temps de présence en France,
26:37 des bulletins de salaire, et une intégration dans le monde social et le monde du travail.
26:42 - Donc il n'y a pas besoin de l'article 3 ?
26:44 - Aujourd'hui, l'article 3, il va complexifier les choses en réalité.
26:48 D'abord parce que je suis un peu inquiète de savoir qui va déterminer
26:53 qu'est-ce que c'est qu'un métier tendu et que c'est un métier pas tendu.
26:56 On va avoir des employeurs qui vont avoir des salariés qui sont sous un contrat particulier,
27:03 puisqu'il est sous-tendu par le fait que le métier reste tendu.
27:07 Et on va donc avoir des employeurs qui vont avoir des espèces d'injonctions de la préfecture,
27:13 en disant "Ah ben vous ne pouvez plus garder monsieur machin, parce que le métier n'est plus tendu".
27:18 C'est quand même extrêmement particulier, et en droit du travail, je suis travailliste,
27:22 ça m'interpelle quand même un petit peu.
27:24 Donc aujourd'hui, le débat autour de l'article 3, je ne sais pas si ça va réunir des majorités ou pas.
27:32 J'ai entendu ce matin que beaucoup menacent effectivement de ne pas voter si cet article 3 est maintenu.
27:40 Moi je crois qu'il faut lui redonner sa dimension.
27:43 Et ce n'est en réalité qu'un aménagement de la circulaire avec, qui plus est,
27:49 un espèce de temps restrictif, parce que c'est temporaire, qui plus est, la régularisation est temporaire.
27:55 Alors une autre question va peut-être poser sur cette thématique de l'immigration au micro de Radio-Émotions.
28:00 Bonjour, je m'appelle Zia, j'ai 24 ans, ma question est la suivante.
28:03 L'immigration constitue-t-elle un marqueur de clivage entre la gauche et la droite ?
28:08 Oui, bien sûr. Je veux dire que ça n'est quand même pas tout à fait un hasard,
28:13 que ce soit les organisations qui sont qualifiées d'organisations de gauche
28:21 qui s'inquiètent de la manière dont on traite de l'accueil.
28:25 Parce qu'il y a quand même un mot qui devrait revenir plutôt que "immigration", "submersion",
28:34 le fait qu'on soit envahi, alors que ça n'est pour le coup pas le cas,
28:38 il n'y a qu'à regarder les chiffres qui sont ceux nationaux européens d'ailleurs,
28:43 on n'est pas dans un cadre de submersion loin de là,
28:46 et on devrait plutôt parler de politique de l'accueil.
28:50 Et c'est vrai que ce sont les parties organisations de gauche qui parlent de la politique de l'accueil,
28:55 et de voir comment est-ce qu'on peut nationalement, puisque je ne suis pas en train de dire
28:59 qu'un Etat, une nation n'a pas vocation à gérer des situations avec une loi nationale.
29:08 Simplement ce qui m'inquiète aujourd'hui c'est qu'au travers de ce débat là,
29:12 on a quand même des politiques qui viennent dire que "les dispositions internationales, on va en sortir".
29:19 Finalement, si on pouvait ne plus être astreint au respect du droit international,
29:27 et même d'ailleurs du droit européen, qu'est-ce que ça serait bien ?
29:30 Ce qui est quand même un abus qui est particulièrement dramatique,
29:35 parce que des personnes pourraient le croire.
29:38 Je veux dire, pourraient croire que d'un coup de baguette magique,
29:41 on va sortir de nos engagements internationaux.
29:44 Ce qui est évidemment et radicalement pas possible, en tout cas,
29:47 hors certaines conditions qui ne seront pas réunies.
29:50 Alors on va revenir dans le département des Alpes-Maritimes,
29:53 on ne s'en était pas vraiment éloigné, mais vous avez contribué à créer en 2019
29:56 un observatoire des droits et des libertés dans le département.
30:00 À quoi sert cette structure et quel est son bilan ?
30:04 Alors, effectivement, cet observatoire Droits et Libertés 06 a été rendu nécessaire justement
30:12 par la constatation d'un certain nombre de dérives et d'abus de droit,
30:17 y compris d'ailleurs sur les violences policières.
30:20 Pendant un temps et pendant toutes les séquences de manifestations
30:23 à l'initiative des Gilets jaunes, les observateurs,
30:28 dressés de chasubles particulières identifiables,
30:32 et en rapport avec les services de police, ont suivi les manifestations
30:37 pour vérifier qu'elles se passent correctement.
30:40 D'ailleurs, voilà, vous avez repéré les images qui sont là.
30:48 Ensuite, de quoi notre propos est de recueillir un certain nombre de constatations
30:53 que peuvent faire les citoyennes et citoyens.
30:55 Pour vous dire, récemment, nous avons demandé aux passagers des trains
31:03 de se manifester lorsque qu'ils constataient qu'il y avait un contrôle dit au faciès.
31:10 Le document indique ce qu'est un contrôle au faciès, pourquoi il est interdit,
31:16 pourquoi est-ce qu'on a la possibilité de pouvoir prendre des photos ou filmer,
31:23 d'ailleurs même, les services de police, à partir du moment où on n'en fait pas,
31:27 évidemment, une utilisation qui porte préjudice, c'est évident.
31:32 Et on a demandé à ceux qui pourraient constater cela d'envoyer leurs témoignages à l'observatoire.
31:39 Non pas en direct, mais à l'observatoire.
31:42 Nous estimons si ensuite il y a ou pas matière à faire un témoignage
31:47 qui permettrait un signalement, puisque notre propos, c'est de faire des signalements
31:51 sur un certain nombre de dysfonctionnements structurels.
31:54 Vous avez déjà de nombreuses remontées en ce cas ?
31:56 On a un certain nombre de remontées, effectivement.
31:58 Alors, on a préféré ça plutôt que dire aux personnes, faites une attestation,
32:04 faites quelque chose qui est plus difficile.
32:07 On veut mettre un espèce de tri, c'est beau peut-être beaucoup dire,
32:13 mais d'évaluation de la portée, de l'intéressé du témoignage en question.
32:18 Alors le Conseil départemental se réjouit d'excit, entre guillemets,
32:21 d'une baisse exceptionnelle du nombre d'allocataires du revenu de solidarité active
32:25 dans le départemental maritime.
32:26 Et vous ?
32:28 Alors, moi malheureusement, j'ai l'impression quand même qu'il y a un certain nombre de personnes
32:34 qui passent sous les radars.
32:36 Parce que, on ne peut pas croire à cela de façon très pertinente,
32:44 pour la bonne raison que vous n'êtes pas sans savoir quand même,
32:47 que 1 Niçois sur 5 est en dessous du seuil de pauvreté, quand même.
32:53 Ça fait un nombre fort important.
32:56 Ces chiffres ont été rappelés par la Fondation Abbé Pierre cette année ?
32:58 Tout à fait, et jeudi dernier, la Fondation Abbé Pierre a rendu un rapport
33:03 qui est à la fois national, mais qui est très ciblé localement,
33:06 sur effectivement les profils de notre population, le mal-logement, le sans-abrisme, etc.
33:14 Donc, les chiffres qui sont là, moi ne me semblent pas tout à fait révéler la réalité.
33:19 Diriez-vous qu'Éric Ciotti, président des Républicains et de la Commission des Finances du Conseil Départemental,
33:25 est d'extrême droite ?
33:28 Moi, je dis qu'il y a des porosités qui sont extrêmement inquiétantes.
33:33 Et je pense qu'il y a des propos dont on n'arrive pas à déterminer
33:38 qu'ils viennent de quelqu'un qui affiche par ailleurs avoir des valeurs républicaines,
33:43 et d'aucun qui s'affiche de façon claire comme étant d'extrême droite.
33:48 Et cette porosité-là, qu'il surjoue sans doute aussi, encore que je fais ce crédit-là,
33:57 est parfaitement dangereux.
34:00 Et quand j'entends que chaque intervention qu'il peut faire
34:06 est finalement raccrochée à ce qui sème la séparation,
34:12 ce qui n'invite pas justement à la considération de l'autre,
34:17 moi je pense qu'on verra ce que ça donne.
34:20 Mais en tout état de cause, sa responsabilité est grande.
34:23 Et j'aime bien le terme de porosité.
34:25 Alors passons les alpha-vrames Marietti Manis, passons d'Eric Ciotti à son meilleur ennemi Christian Estrosi.
34:30 Comment est-ce que vous qualifieriez la politique actuelle que mène la majorité Christian Estrosi à Nice ?
34:35 Eh bien écoutez, nous avons donné une conférence de presse,
34:38 quand je dis "nous", Viva, il y a quelques jours.
34:42 Et j'avais avancé le mot de "politique irresponsable".
34:48 Et je crois que c'est très exactement ce qu'il convient de dire,
34:52 c'est une politique irresponsable, en des domaines multiples.
34:55 Pourquoi ? Donnez-nous des exemples.
34:56 Alors, je vous donne par exemple un exemple sur le plan de l'écologie.
35:00 Je veux dire qu'on ne peut pas d'ailleurs parler végétalisation ou verdissage,
35:08 et puis encourager par ailleurs la bétonisation,
35:11 alors que nous n'aurons pas la possibilité d'avoir et d'atteindre les obligations qui sont les nôtres,
35:23 même à effet de 2050.
35:25 Bon, ça c'est un premier point.
35:27 Et l'exemple que nous avons donné, sur lequel effectivement je suis très intéressé à vous la redire aujourd'hui,
35:36 l'exemple c'est les transports.
35:38 Je veux dire que nous avons critiqué largement la hausse absolument incroyable des transports.
35:44 D'ailleurs, votre édition d'il y a quelques jours,
35:48 interrogeait des personnes qui se détachaient de la prise de transports en commun et du tramway,
35:56 du fait précisément de cette mauvaise adéquation entre les prix et les besoins.
36:00 Mais ça, je veux dire que c'est une incohérence sur un plan écologique absolu.
36:07 Je veux dire qu'on ne peut pas à la fois essayer de réduire l'impact voiture
36:13 et ne pas aller sur des offres de transports qui soient, en ce qui nous concerne,
36:18 le meilleur, évidemment, la meilleure offre serait la gratuité.
36:21 Elle est possible.
36:22 On a maintenant plus de 40 villes qui ont adopté la gratuité des transports.
36:26 Nous sommes capables de le faire.
36:28 Une politique irresponsable, dites-vous.
36:30 On a un sujet d'actualité qui est sorti cette semaine avec ce grand projet d'un local XXL dans la plaine du Var.
36:35 Ça aussi, c'est irresponsable ?
36:37 D'un grand hôpital XXL dans la plaine du Var.
36:39 Ça aussi, c'est un projet irresponsable ?
36:41 D'abord, moi, ce qui m'étonne quand même, je ne veux pas être mauvaise langue,
36:47 mais au moment où, lors de la reddition justement de la fondation Labbé-Pierre,
36:55 qui a évalué, et vous l'avez publié d'ailleurs, le fait que le quartier le plus pauvre de Nice,
37:00 c'est le quartier Niceae, avec Adhoma et l'ancienne Sonacotra.
37:05 Bon.
37:06 On annonce, le lendemain ou le surlendemain,
37:09 on annonce que le prochain emplacement de ce complexe serait précisément sur ce quartier-là.
37:18 Bon. Coïncidence ou pas, je ne sais pas.
37:20 Moi, ce qui m'inquiète un peu plus, c'est que l'offre de soins,
37:24 évidemment qu'elle m'intéresse fortement.
37:27 Lorsqu'on dit qu'on peut lier la gérontologie, femmes-enfants et puis l'oncologie sur un même site,
37:37 pourquoi pas ?
37:39 Alors, dans ce cas-là, j'appelle quand même l'attention sur le fait que
37:43 ce n'est pas ça qui va régler le fait qu'on manque de personnel et on manque de lits.
37:47 Premier point. Donc bon, il va falloir gérer le tout.
37:50 Et si l'on exporte ce centre, ce complexe en dehors du centre de Nice,
37:56 d'abord, ça risque d'être peut-être un petit peu compliqué pour les gens qui sont éloignés.
38:02 Mais surtout, ça voudra dire qu'il faudra renforcer les équipements médicaux de soins et d'urgence
38:09 dans le maillage de la ville.
38:12 Or, aujourd'hui, on a l'impression de ce que toute l'attention est portée sur l'ouest de Nice.
38:19 C'est ce qu'on constate en fin de compte.
38:21 Et ce que je dis, puisque vous m'interrogez sur M. Estrosi,
38:24 c'est qu'en réalité, il a une vision, parce qu'on ne peut pas le lui reprocher,
38:29 il a une vision de la ville de Nice.
38:31 Il a une vision de la ville de Nice qui est le centre-ville verdoyant, attirant, etc.
38:39 L'ouest consacré, effectivement, au tourisme, au sur-tourisme et aux bureaux,
38:45 qui sont par ailleurs vides, mais enfin bon, ça c'est un autre débat.
38:48 Et puis, en dehors de ça, pas grand-chose d'autre.
38:52 Donc, moi ce que j'ai un peu l'habitude de dire, c'est que Nice est peut-être une belle ville,
38:56 mais elle ne l'est pas pour tout le monde.
38:57 Donc, il y a des choix, et ces choix, pour l'instant, sont des choix qui ne sont pas au bénéfice
39:03 de ceux qui habitent Nice et qui l'enrichissent,
39:06 tous ceux qui sont dans des quartiers malheureusement déshérités,
39:10 des quartiers qui ne sont pas rénovés, avec des recards absolument phénoménaux de réhabilitation,
39:15 et surtout un mal-logement qui est dramatiquement le plus terrible de France entière.
39:21 Que pensez-vous du travail d'opposition que mènent les écologistes au conseil municipal et métropolitain ?
39:26 Écoutez, moi je ne suis pas en mauvais rapport avec, en tout cas, la chef de file des écologistes,
39:34 Juliette Chenelle-Leroux.
39:36 Bon, on n'a pas forcément un très bon souvenir du fait de ce que le rassemblement...
39:43 La tête de liste est émenée par Jean-Marc Governatori.
39:45 Non, je remonte même au municipal où c'est vrai qu'au départ,
39:50 EELV travaillait avec le rassemblement que j'ai animé et que j'anime toujours.
39:54 Mais en tout état de cause, aujourd'hui, l'opposition a évidemment des difficultés à faire valoir sa voix,
40:03 surtout que du coup, elle est maintenant, comme vous l'avez dit,
40:05 parfaitement divisée dans des individualités qui posent quand même des difficultés.
40:11 Bon, et par contre, il y a un certain nombre de messages qu'ils peuvent faire passer.
40:17 Est-ce que c'est eux qui doivent représenter la gauche en 2026 aux prochaines élections municipales, les écologistes,
40:25 du fait du travail qu'ils ont mené, du fait de l'opposition qu'ils auront assumée pendant le secondaire ?
40:29 Ils sont une partie de l'opposition et celle-ci, effectivement, est dans l'hémicycle.
40:34 Il y a une partie de l'opposition que Viva représente.
40:38 Et je rappelle que les résultats de Viva étaient tout de même tout à fait bons.
40:43 Et nous représentons, nous représentons aussi, une gauche de terrain,
40:48 une gauche qui veut faire vivre la démocratie participative la plus largement possible,
40:55 et qui aura toute sa place dans ce débat municipal.
40:58 Mais est-ce qu'il faut une liste unique à gauche, puisque c'est ce que les électeurs vous disent en disant "est-ce que vous avez compris le message ?"
41:04 Est-ce que là on va repartir en 2026 avec une liste écologiste et une liste menée par Viva ?
41:09 Je ne sais pas.
41:10 Mais qu'est-ce que vous souhaitez ?
41:11 Je ne sais pas. Moi je pense que les discussions qui pourront avoir lieu, et qui pour l'instant ne le sont pas,
41:19 mais qui pourront avoir lieu ne sont que de bonnes choses.
41:23 Et encore une fois, il faut s'attacher au contenu plutôt qu'au contenant,
41:28 et à partir du moment où il y a un programme sur lequel on peut avoir bien évidemment des conjonctions,
41:35 les choses se débattront en temps et en heure,
41:38 mais le seul fait d'être aujourd'hui l'opposition qui est dans l'hémicycle ne permet pas de dire que la conduite doit se faire travailler ou pas.
41:48 Sauf s'ils font du bon travail. S'ils font du bon travail, vous pouvez estimer que vous pouvez les rallier.
41:52 Mais il y a du bon travail dans l'hémicycle, et il y a du bon travail hors l'hémicycle.
41:57 C'est-à-dire que tout le travail que nous animons sur un certain nombre de grands thèmes,
42:01 qui sont des thèmes locaux effectivement, comme encore une fois le transport, la bibliothèque,
42:06 je dois dire quand même que nous avons, grâce à une participation massive et à une pétition qui a été très fructueuse,
42:13 stoppé une initiative qui pour le coup était quand même assez ahurissante.
42:19 Et on a vocation à s'interpeller aussi sur des projets dont nous disons qu'ils sont pharaoniques d'une part,
42:27 et sur des priorités qui ne sont pas entendues au bénéfice d'un certain nombre de grandes dépenses
42:38 qui encore une fois privent le fait de pouvoir utiliser ces fonds à d'autres faits.
42:44 Dans l'optique de 2026 et d'une participation de Viva aux prochaines élections municipales,
42:49 est-ce que vous souhaitez en conserver la tête de ce collectif citoyen ?
42:53 Vous savez que nous avons élaboré notre liste et le rang de cette liste de façon la plus large possible.
43:02 Je dois dire, et peut-être vous le rappeler, que nous avions 50% de personnes qui n'appartenaient à aucune formation,
43:10 et ensuite les autres qui étaient les organismes de soutien.
43:17 Et nous avons fait aussi un tirage au sort de certaines personnes qui pouvaient être,
43:25 parce qu'ils avaient manifesté leur intention, suruni.
43:28 C'est-à-dire que cet aspect-là, qui est un aspect très participatif au niveau citoyen,
43:33 et bien moi je souhaite qu'il puisse être conservé, y compris dans l'avenir.
43:37 Alors le problème de la tête de liste ne se pose certainement pas.
43:40 En tout cas vous ne fermez pas la porte.
43:42 À ?
43:43 À une éventuelle tête de liste.
43:44 Ah mais...
43:45 Vous ?
43:46 Non, pas la mienne. Non, non, pas la mienne.
43:48 Je veux dire qu'il faut à la fois du renouveau, il faut de la jeunesse, et voilà.
43:52 Qui pourrait incarner la succession ? Vous auriez des noms à nous suggérer ?
43:57 Mais pas du tout.
43:58 Est-ce que Robert Inge pourrait être un bon candidat tête de liste ?
44:01 Robert Inge était à mes côtés, et nous faisons, et nous continuons à faire un excellent travail avec lui,
44:08 et aujourd'hui sa formation.
44:11 Sa formation, il reste plus grand chose de sa formation. Il en est sorti de sa formation du PCF.
44:16 Oui, mais il y a la création d'une formation qu'il propose,
44:24 et qui est la suite de sa sortie, effectivement.
44:30 D'accord, on en est qu'aux prémices, pour l'instant.
44:32 On en est qu'aux prémices.
44:33 On va terminer cette émission...
44:34 Moi, je n'aime pas les personnalisateurs.
44:36 On va terminer cette émission, si vous le voulez bien, Mireille Damiano,
44:39 avec la question personnelle que nous posons chaque semaine à notre invité.
44:42 Et c'est Fred qui va vous la poser.
44:44 Mireille Damiano, d'où vous vient cet engagement politique, militant ?
44:56 Alors, moi j'ai 38 ans de bar.
45:01 Et mon engagement dans l'avocature a été exactement fait au même moment que l'engagement dans mon syndicat,
45:11 qui est le syndicat des avocats de France, que j'ai eu l'honneur de présider nationalement aussi.
45:16 Et nous avions, et nous avons toujours comme propos de placer le justiciable au centre.
45:24 Nous avons eu vocation à essayer de peser sur la gestion des lois et des règlements de notre pays.
45:33 Et à un moment donné, on se pose la question de savoir si on ne peut pas faire un peu plus et autrement.
45:40 Mais en réalité, je suis là dans les valeurs que j'ai toujours eues professionnellement et syndicalement,
45:48 et que je retrouve parfaitement dans le rassemblement Viva, puisque nous défendons exactement les mêmes droits fondamentaux.
45:55 Et nous essayons de peser autrement, par une politique locale et démocratique, sur le devenir de notre pays
46:04 et notre localité en ce qui concerne évidemment Nice.
46:07 Ça veut dire que vous ne comprenez pas qu'un avocat puisse être de droite ?
46:10 Si, bien sûr. Non mais moi, mon engagement syndical fait que ces valeurs-là, elles me tiennent à cœur
46:17 et que je les reproduis aujourd'hui extrêmement facilement.
46:21 Vous savez, dans les représentations ordinales, puisque j'ai appartenu à l'Ordre pendant plusieurs années,
46:29 on n'a pas forcément d'antagonisme avec des confrères qui ne portent pas tout à fait les mêmes engagements.
46:37 On peut aussi trouver transversalement des tas d'accords pour améliorer la situation des justiciables.
46:43 Et bien c'est ainsi qu'on va conclure cette émission. Mireille Damiano, merci infiniment de nous avoir rejoint sur ce plateau.
46:47 Merci à vous.
46:48 C'est la fin de l'interview à la une, consacrée à notre militante de gauche, Niceoise Mireille Damiano.
46:53 Merci à tous de l'avoir suivie. Merci à Philippe Bertigny et Sophie Doncet pour la réalisation.
46:58 Merci à Christelle Benjamin pour la préparation.
47:00 Cette émission est à voir et à revoir sur nos sites et nos réseaux sociaux de Nice Matins et de Radio Émotions.
47:06 Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter un excellent week-end et vous dire à la semaine prochaine.
47:10 [Musique]
47:16 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]