• il y a 2 ans
Les militants et responsables d'une quinzaine d'associations se sont rassemblés mardi devant l'Assemblée nationale pour dénoncer la politique migratoire du gouvernement, avant un débat dans l'Hémicycle autour du projet de loi de l'exécutif sur le sujet.

De "l'obsession" du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur les expulsions au projet de titre de séjour "métiers sous tension", forme d'"esclavage moderne", les principaux axes du futur texte ont été dénoncés par les associations d'aide aux exilés présentes mardi après-midi aux abords de l'Assemblée nationale.

« On n'en peut plus de ce poncif humanité et fermeté sur les politiques migratoires » a réagit vivement Fanélie Carrey-Conte, la secrétaire générale de La Cimade avant de souligner : « Il y a une règle absolue, c'est le respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes »
Les personnes rassemblées ont appelé à un "changement de paradigme" sur l'immigration, selon les mots de la secrétaire générale de La Cimade.

"On veut des titres de séjour pérennes", a déclaré Aboubacar Dembele, du Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine, en opposition au titre annuel renouvelable proposé par le gouvernement pour pallier le manque de main-d'oeuvre dans certains secteurs.

Quelques députés issus de la gauche comme la communiste Elsa Faucillon, sont venus à la rencontre de la centaine de personnes réunies devant l'Assemblée nationale, devant une banderole appelant à une "politique respectueuse des droits humains".

Dénonçant une "politique hostile" envers les migrants, le président de l'Union des étudiants exilés, Rudi Osman, s'en est pris à la proposition de conditionner la délivrance d'une carte de séjour pluriannuelle à un niveau minimal de français.

"Aujourd'hui, les cours de français de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration) ne sont adaptés ni à notre niveau ni à nos compétences",a déclaré le militant."Dans une salle, vous avez 24 étudiants, 24 nationalités, 24 niveaux différents."
"Qu'on arrête de parler de la migration comme d'un problème", a également exhorté l'euro député EELV et ex-maire de Grande-Synthe Damien Carême.

Le gouvernement veut profiter des échanges à l'Assemblée nationale pour tenter de dégager un consensus sur ce sujet sensible, lors d'un débat sans vote au Palais-Bourbon qui en précède un autre au Sénat, le 13 décembre prochain.

La Première ministre, Elisabeth Borne, puis les deux auteurs du projet de loi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et celui du Travail Olivier Dussopt, se sont succédés vers 17H00 pour défendre le texte qui doit être déposé en début d'année prochaine.

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