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00:00 [Générique]
00:24 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro de Made in Africa,
00:28 votre magazine économique 100% africain.
00:30 Ce numéro sera consacré au grand retour de la diaspora en Afrique,
00:34 à ceux, à celles qu'on appelle les ripats.
00:36 Leur rêve, voir leur continent d'origine se développer
00:40 et mettre à profit tout ce qu'ils ont appris ailleurs.
00:42 Qui sont-ils ? Voici quelques chiffres pour mieux les cerner.
00:46 42% des ripats sont des hommes, tandis que 58% sont des femmes.
00:50 38% des ripats sont des cadres supérieurs.
00:53 32% se considèrent entrepreneurs et 90% des ripats sont satisfaits de leur retour.
00:59 Un chiffre qui peut sembler élevé car revenir pour investir
01:03 ou entreprendre sur le continent n'est pas de tôt repos.
01:05 Au sommaire ce soir, enquête sur les défis de la repatriation.
01:10 Nous sommes allés à la rencontre de membres de la diaspora
01:12 qui ont décidé de revenir sur le continent
01:15 alors qu'un avenir tout tracé se dessinait pour eux en Occident.
01:19 Si rentrer est un choix fort, souvent guidé par des envies entrepreneuriales,
01:23 il ne s'agit pas d'un choix facile.
01:25 Pour venir en aide aux ripats, une association existe et un forum
01:29 a même vu le jour à Abidjan. Nous y étions.
01:32 Puis dans notre second reportage, vous découvrirez le portrait d'une ripat
01:37 qui a fait le pari de la restauration.
01:39 Djeneba Keïta a fondé AfriCafé, forte de son expérience acquise à travers le monde
01:44 et notamment aux Etats-Unis.
01:45 Et vous allez voir qu'elle ne compte pas s'arrêter là.
01:49 C'est un chiffre fort.
01:51 71% des membres de la diaspora africaine envisagent de revenir travailler en Afrique.
01:55 Attirés par la croissance du continent et par les opportunités économiques qui en découlent,
02:00 mais aussi très souvent guidés par l'affect.
02:02 Les ripats sont de plus en plus nombreux.
02:05 Mais comment réussir son retour ? Quels sont les grands défis à relever ?
02:09 Ripats quand la diaspora fait son comeback.
02:11 Un reportage de Susanna Blandin, Jeanne Hutin, Gisela Meinosa et Niki Kouamé.
02:16 Ce matin-là, dans les couloirs du Bushman Café à Abidjan, on se presse.
02:28 Au programme, des conférences et des retours d'expérience sur un thème un peu particulier,
02:33 la repatriation.
02:35 Dans l'auditoire, des Africains ayant vécu en Europe, au Canada ou aux Etats-Unis,
02:40 qui ont fait le choix de revenir.
02:42 J'encourage beaucoup les Africains qui sont à l'étranger à rentrer, comme nous l'avons fait.
02:47 Nous avons pris le risque, parce que c'est vrai que c'est un risque.
02:50 On n'est pratiquement pas préparés, mais comme c'est chez nous, il faut qu'on rentre.
02:54 Je me dis que mes parents, ils ont fait le sens inverse en partant en France.
02:58 Et moi, j'ai envie de faire le sens inverse.
03:00 Je me sens en fait redevable et responsable.
03:03 A l'origine de ce forum, Pierre Djemis, du cabinet PKD World, lui-même un ripat de la première heure.
03:11 L'objectif ? Mettre en lumière ce phénomène et montrer la richesse que représentent ces ressortissants pour l'économie ivoirienne.
03:19 Ils sont jeunes actifs, diplômés et occupent des postes confortables en Europe ou en Amérique du Nord.
03:26 Pourtant, ils sont de plus en plus attirés par l'Afrique, au point de tout quitter pour s'y installer.
03:32 Eux, ce sont les ripats, ces ressortissants d'origine africaine prêts à faire le chemin inverse.
03:38 Pour les rassurer et les accompagner dans leur démarche, des associations ont vu le jour, car tout est à reconstruire dans leur nouveau pays.
03:46 Réseau professionnel, familial, cadre de vie, Made in Africa vous plonge dans l'aventure de la repatriation.
03:53 Le quartier de la palmerie complexe, à Abidjan, n'a plus de secret pour Ismene Kejo.
04:07 Bonjour maman, ça va ?
04:10 Il y a un petit bar avec de la musique, j'ai ma vendeuse de garbas, ma vendeuse de poissons.
04:16 Il y a le complexe avec le terrain de foot, le terrain de basket.
04:21 Donc ça vit en fait et moi c'est ça que j'aime.
04:24 Là c'est le coin où je viens quand j'ai un peu faim à midi.
04:28 Là il y a la vendeuse de poissons frits, mais aujourd'hui j'ai plutôt envie d'un garbas, donc on va aller par là-bas.
04:35 Si Ismene a ses habitudes, et s'est sélectionné son garbas comme toute bonne Abidjanaise,
04:44 tu peux mettre oignon, piment.
04:47 elle n'a pourtant pas grandi dans ce quartier, ni même en Côte d'Ivoire.
04:52 Elle est ce qu'on appelle une ripatte.
04:56 Il y a un an, cette franco-béninoise décide de quitter sa vie parisienne pour s'installer en Afrique de l'Ouest.
05:03 Et c'est à Abidjan qu'elle choisit de démarrer sa nouvelle vie.
05:08 Alors là c'est chez moi, à la Palmeray Complexe, un appartement de 2 chambres au salon, traversant, hyper lumineux, que j'adore.
05:18 C'est vrai que des appartements comme ça à Paris à ce prix là, c'est pas évident.
05:23 Ça fait partie aussi un peu de l'aventure pour moi de la repatriation.
05:26 C'est le confort de vie, c'est la qualité de vie, c'est l'espace, c'est la possibilité d'avoir une terrasse et d'être dehors toute la nuit.
05:32 Ça c'est vraiment mon petit plaisir.
05:35 Un changement de vie pour cette ancienne employée de l'administration française, reconvertie dans le tourisme, avec un tout nouvel outil de travail.
05:45 Alors ça c'est WANJA, c'est la première nez de la flotte African Explorer.
05:49 WANJA ça veut dire liberté en douala.
05:52 Et donc c'est un van que j'ai conçu pour voyager en Afrique en toute sécurité, liberté et autonomie.
06:00 Son idée ? Proposer des parcours touristiques en van.
06:05 Il y a dix mois, elle fait venir ce van d'Europe.
06:08 Un véhicule dont elle conçoit elle-même l'aménagement, s'inspirant des modèles en vogue aux Etats-Unis ou en Australie.
06:15 Et qu'elle loue à des touristes désireux de découvrir la Côte d'Ivoire.
06:19 Vous avez un lavabo, un lit escamotable qui permet de dégager en toute simplicité un espace pour deux voyageurs complémentaires avec ceinture, mais aussi un espace bureau.
06:36 Vous avez une douche avec des toilettes à l'intérieur et d'autres commodités, un frigo et voilà.
06:47 Mon envie de repatriation est vraiment ancrée dans mon adolescence.
06:50 J'ai vécu deux ans et demi au Bénin entre mes 15 et 17 ans.
06:54 Et c'est un séjour qui m'a vraiment marquée, qui a changé vraiment mon parcours de vie.
06:59 À mon retour en France pour passer mon bac, je me suis dit de toute façon, quoi qu'il arrive, je reviendrai vivre en Afrique.
07:04 Ça a pris un peu de temps. J'ai fait mes études, j'ai bossé et à un moment donné, je me suis dit de toute façon, il faut que je reparte.
07:10 Et j'avais aussi envie d'un projet de reconversion, aller vers d'autres métiers et notamment ceux du tourisme.
07:15 Donc le van, c'est clairement inscrit dans ça.
07:17 Et c'est comme ça que je débarque à Abidjan avec l'idée d'organiser des séjours nomades en camper-van.
07:22 Un projet ambitieux qui n'aurait peut-être jamais vu le jour sans l'aide d'une association dont elle est adhérente.
07:34 Ripat Africa. Son objectif, aider les membres de la diaspora à se réinstaller en Afrique en les accompagnant dans leurs projets entrepreneuriaux.
07:44 Régulièrement, Ismene s'entretient avec Cara Diaby, le président de l'association.
07:50 J'aimerais solliciter Ripat Africa pour voir dans quelle mesure on pourrait financer d'autres véhicules ensemble
07:57 et donc permettre une entrée au capital privilégié aux membres de l'association.
08:01 Ismene, ça fait trois ans que je la connais. C'est une des premières membres de Ripat Africa.
08:05 Elle a souscrit à l'association en 2020.
08:08 J'ai vu tout le projet African Explorer grandir parce qu'on en a parlé à ses premiers débuts.
08:14 Au sein de Ripat Africa, on est 300 membres. Sur ces 300 membres, il y a 50 personnes qui sont revenues s'installer sur le continent.
08:21 On prit le risque de quitter leur confort et de revenir en Afrique, développer des business.
08:26 Il y en a qui travaillent dans des entreprises. On leur donne des conseils, des tips, des contacts.
08:32 Ça leur permet vraiment de préparer leur retour.
08:35 Des conseils précieux pour des entrepreneurs pour qui tout est à refaire dans leur nouveau pays.
08:41 Selon moi, les grands défis de la repatriation et de la repatriation en mode entrepreneuriat, c'est qu'en fait, tu gères tout en même temps.
08:49 Tu es vraiment sur un défi à 360. Il faut gérer ton installation, la mise en place de ton entreprise,
08:55 trouver des collaborateurs, trouver des partenaires, ton appart, te refaire un réseau.
09:00 Aujourd'hui, je suis quand même bien installée. J'ai déjà un réseau d'amis.
09:05 Ma vie à Abidjan, au bout de quasiment un an, aujourd'hui, elle roule. Ça va.
09:10 Sur cet aspect-là, c'est cool. Je voudrais plus voyager. J'ai pas mal bossé, en fait.
09:16 Faire en sorte que la repatriation ne soit plus un parcours du combattant, mais plutôt un jeu d'enfant.
09:22 C'est le credo de Cara Diaby.
09:27 Nous nous retrouvons dans cet immeuble du Valon, en plein appel avec un futur Ipat, qui hésite encore à sauter le pas.
09:34 Mais du coup, tu vois, ça, c'est une question qui revient souvent. Nous, ce qu'on recommande, c'est de mettre un an à un an et demi de salaire de côté.
09:41 Je pense qu'on peut faire un point d'ici un mois, voir si tu es un peu avancé dans ton projet, etc.
09:48 Ça te va ?
09:50 Cette association, je l'ai créée en 2020, en plein Covid.
09:53 Moi, j'avais beaucoup envie de revenir en Afrique, etc. Mais je ne trouvais pas d'organisation qui proposait un accompagnement complet.
10:04 C'est-à-dire des informations concrètes sur les opportunités qu'il y a en Afrique et aussi un réseau.
10:12 Et en fait, je me suis dit, étant donné que je ne trouve pas, je vais le créer moi-même. Et c'est comme ça qu'on a commencé.
10:16 Aujourd'hui, l'association compte 300 adhérents, triés sur le volet.
10:22 Pour intégrer Ripat Africa, les candidats doivent remplir un formulaire de motivation où ils doivent renseigner, entre autres, leur âge, leur profession,
10:31 s'ils ont un projet entreprenarial en Afrique et leurs origines.
10:35 Après un entretien, les candidats sélectionnés doivent payer une cotisation de 500 euros par an, soit 330 000 francs pour adhérer à l'association.
10:44 Les critères de sélection peuvent sembler élitistes, mais pour Cara Diaby, ils sont justifiés.
10:50 Plus on a des membres qui sont dans le même état d'esprit, qui ont la même ambition et qui partagent les mêmes valeurs,
10:56 plus l'organisation est performante et s'agrandit.
11:00 Au sein de Ripat Africa, on est très axé économie, impact socio-économique.
11:06 Donc on ne fait pas de bénévolat, on ne fait pas d'œuvre caritative.
11:09 On est vraiment investissement, business, entrepreneuriat et création de valeur par l'entrepreneuriat, par l'investissement.
11:16 C'est vraiment notre credo.
11:18 Une vision qui séduit de plus en plus les jeunes entrepreneurs de la diaspora, comme Faouzia Khoza.
11:25 Cette Parisienne a créé sa marque de sac à main de luxe et hésite entre la Côte d'Ivoire et le Sénégal pour sa repatriation.
11:32 Et elle a quelques questions à poser à Cara sur la vie à Abidjan.
11:36 Comment se déplacer à Abidjan ?
11:39 Tu as les taxis, par exemple, tu as les taxis classiques.
11:42 Après tu as les Yango, qui est pas mal, c'est l'équivalent des applications VTC que tu peux connaître.
11:49 Des questions d'ordre pratique, comme les déplacements ou encore le logement.
11:55 Tu devras payer 5 mois de loyer cash en fait.
12:00 Donc c'est différent de ce que tu peux connaître à Paris.
12:04 5 mois de loyer en cash, encore c'est énorme.
12:10 Cara tient aussi à attirer l'attention de Faouzia sur des aspects parfois négligés par les ripates.
12:16 Il y a énormément de personnes qui viennent s'installer ici et quand je leur pose la question "est-ce que tu as pris une assurance santé ?"
12:22 ils disent "ah bon, je dois en prendre une".
12:25 Après c'est un certain coût, ce n'est pas moins de 300-400 euros par mois.
12:30 Par mois ou par an ?
12:32 Par mois.
12:33 Une somme importante qui peut sérieusement fausser les comptes si elle n'est pas prévue dans le budget de repatriation.
12:39 Chez Ripat Afrika, on cherche à prévenir plutôt que guérir.
12:44 Lorsqu'on a ce genre de questions, nous ce qu'on fait c'est qu'on fait des voyages d'immersion de deux semaines en Afrique.
12:49 L'objectif c'est vraiment de venir découvrir la réalité du terrain, de se faire du réseau
12:55 et avoir aussi un réseau sur place avant d'arriver, ça c'est très important.
12:59 De quoi convaincre les sceptiques.
13:02 Et le prochain voyage à Abidjan approche.
13:05 Dans quelques semaines, Cara accueillera une vingtaine de membres de l'association dans la capitale économique.
13:11 Dans ce bus, une délégation Ripat Afrika.
13:18 On retrouve Cara, Fao et une dizaine d'autres membres qui ont fait le déplacement.
13:25 Tous sont tentés par la repatriation.
13:29 J'ai fait toute ma vie en France jusqu'ici.
13:32 Je suis allée de temps en temps en vacances en Côte d'Ivoire pour voir ma famille.
13:35 Mais sinon mon parcours académique et professionnel était en France.
13:38 Je n'ai pas forcément les codes et la culture locale.
13:41 Donc ça va demander un temps d'adaptation, d'apprendre à connaître les gens,
13:46 apprendre à connaître les manières de travailler, les manières d'échanger
13:50 que je ne connais pas forcément après une expérience uniquement en France.
13:55 L'objectif du voyage, en apprendre davantage sur l'entrepreneuriat et l'investissement en Côte d'Ivoire.
14:01 Cet après-midi, ils vont visiter une usine de transformation de thon pour l'export.
14:09 Je ne savais pas qu'il y avait du thon ibérien qui arrivait en Italie ou en France.
14:17 Donc intéressant de découvrir ça.
14:19 La visite est organisée dans le cadre du Forum Ripat.
14:24 Dans le but de donner une image dynamique de l'industrie ivoirienne.
14:28 Je pense que ça ouvre un peu l'esprit.
14:31 On peut avoir une idée de secteur dans lequel on veut s'engager.
14:35 Qui a aussi un impact local avec le nombre de salariés qu'ils ont qui est assez impressionnant.
14:39 Donc ça inspire je pense et ça ouvre un peu l'esprit sur tous les secteurs qui sont porteurs en Côte d'Ivoire.
14:45 Il arrive à faire 500 boîtes par minute.
14:51 Et les autres lignes les plus petites sont 300 boîtes par minute.
14:55 Et pendant plusieurs jours, les rendez-vous s'enchaînent.
15:01 Au Bushman Café, l'heure est au speed dating professionnel.
15:06 Bonjour.
15:07 Evelyn Gomis, enchantée.
15:09 Ravie de vous rencontrer.
15:12 Evelyn Gomis, entrepreneur, candidate à la repatriation, discute avec un potentiel investisseur.
15:20 Elle cherche à faire financer sa start-up.
15:23 Et le marché est de plus en plus concurrentiel à Abidjan.
15:26 C'est vrai que peut-être qu'il y a quelques années encore, on arrivait en terrain conquis.
15:31 En se disant oui, je vais sauver mes frères.
15:34 Je vais apporter la solution.
15:36 Et non, en fait, personne ne nous attend.
15:38 Les solutions sont déjà là.
15:41 Peut-être pas toutes.
15:42 Et l'idée c'est vraiment de pouvoir agir en complémentarité.
15:44 D'apporter nous notre expertise.
15:46 De pouvoir prendre l'expertise aussi qui est sur place.
15:49 Et de pouvoir mutualiser tout ça vraiment pour qu'on puisse atteindre le niveau qu'on a besoin d'atteindre tout simplement.
15:56 Ne pas arriver en terrain conquis, mais plutôt comprendre son nouvel environnement.
16:01 C'est peut-être le secret d'une repatriation réussie.
16:04 Pour convaincre nos futurs rip-out, le forum a organisé un gala mettant à l'honneur ceux qui ont fait le choix de revenir avec succès.
16:14 Ce forum a été conçu, travaillé parce que je suis un rip-out, mais je suis avant tout un ivrogne qui croit en la Côte d'Ivoire.
16:20 Qui vit la Côte d'Ivoire.
16:23 Et qui se bat pour la Côte d'Ivoire comme beaucoup d'autres.
16:26 Au programme, remise de prix par des stars de la diaspora comme Harry Rosolmak ou Rokhaya Diallo.
16:34 L'occasion de récompenser des rip-out au parcours inspirant et impactant.
16:40 Comme Teresa Kwasi, femme d'affaires à succès.
16:45 Je suis très fière de recevoir ce prix, mais ce n'est pas forcément pour moi.
16:50 C'est surtout pour l'inspiration que ça peut donner à d'autres jeunes, d'autres jeunes dames notamment.
16:57 Des exemples qui inspireront peut-être les hésitants à sauter le pas de la repatriation.
17:03 Il serait 71% de la diaspora à envisager de revenir travailler en Afrique.
17:08 Portée par l'espoir d'un continent en pleine mutation.
17:12 Nous sommes la société ivoirienne de Banque.
17:24 Depuis les lendemains de l'indépendance, notre histoire se confond avec celle de la Côte d'Ivoire, notre si beau pays.
17:32 Depuis 60 ans, nous créons des solutions pour le confort et la prospérité des familles et des entreprises.
17:39 Pour ce si beau pays.
17:41 Nous croyons en lui et en l'Afrique.
17:44 Nous croyons en vous.
17:46 60 ans après notre création, notre mission est intacte.
17:50 Être au service d'un si beau pays et accompagner son développement économique et social.
17:55 Ensemble, avec vous.
17:59 Si beau pays.
18:01 Si beau.
18:04 Nous sommes la société ivoirienne de Banque.
18:13 Depuis les lendemains de l'indépendance, notre histoire se confond avec celle de la Côte d'Ivoire, notre si beau pays.
18:20 Depuis 60 ans, nous créons des solutions pour le confort et la prospérité des familles et des entreprises.
18:27 Pour ce si beau pays.
18:29 Nous croyons en lui et en l'Afrique.
18:32 Nous croyons en vous.
18:34 60 ans après notre création, notre mission est intacte.
18:38 Être au service d'un si beau pays et accompagner son développement économique et social.
18:43 Ensemble, avec vous.
18:46 Si beau pays.
18:50 Si beau.
18:53 Retour sur le plateau de Made in Africa et pour débattre ce soir, j'ai le plaisir d'accueillir Zeyna Boukhane, PDG d'AfriSans,
19:05 avec elle Marie Serry, responsable du cabinet de recrutement Talent to Africa Côte d'Ivoire,
19:10 et Pierre Gemis, PDG de PKD World, organisateur par ailleurs du forum Repat Abidjan.
19:17 Monsieur, mesdames, bienvenue dans Made in Africa.
19:21 Alors, Pierre Gemis, vous, dans le reportage, on entend que vous êtes un repat de la première heure.
19:27 Vous êtes rentré depuis quand ?
19:29 Première heure, c'est un adjectif agréable à entendre dans mes oreilles, mais je suis rentré en 1995.
19:36 Quand même !
19:37 En 1995, je suis né en France, je suis né en Chopard-Gardenne, à Reims, d'une mère anti-aise, et puis d'un père ivoirien.
19:47 Donc, j'avais cet appel de retenir en Afrique, en particulier en Côte d'Ivoire.
19:54 Donc, toute ma formation professionnelle, toute ma carrière professionnelle, était préparée pour mon retour.
20:00 Et ce retour a eu lieu en 1995. Alors, le terme "repat", finalement, il est né depuis quand ?
20:06 Vous qui avez justement un regard rétrospectif sur toute cette période-là,
20:11 est-ce qu'à l'époque où vous rentrez, on parlait déjà de ce terme "repat" ?
20:14 Le terme "repat" est venu pour, je dirais, remettre un équilibre entre les spastications et des Africains de la diaspora qui rentraient,
20:23 mais qui n'étaient pas construits comme des "repats", qui étaient construits comme des enfants de, formés à l'étranger, qui rentraient chez eux.
20:30 Donc, c'est un terme qui est récent, qui date, je crois, d'ici 4-5 ans,
20:34 qui est une tendance forte maintenant de jeunes de la diaspora africaine qui ressentent ce besoin de retourner.
20:39 Alors, ils viennent au pays, donc ils retournent dans leur pays d'origine,
20:44 parfois pour travailler comme salariés et bien souvent pour entreprendre.
20:48 Zainab, vous vous dirigez AfriSense, qu'est-ce que vous faites ?
20:51 AfriSense, c'est une entreprise de sourcing d'achats et de logistique qui vise à faciliter et à fiabiliser les flux de marchandises de l'Occident vers l'Afrique,
21:00 principalement pour les entreprises et aussi pour les "repats" particuliers.
21:04 Ça veut dire que je suis à Abidjan, je veux acheter des chaussures, à Paris, à Londres, aux États-Unis,
21:09 je ne sais pas comment faire venir ça, je m'adresse à vous ?
21:11 Exactement, que vous ayez une carte bancaire ou non, parce que voilà,
21:14 et donc vous vous adressez à AfriSense et on s'occupe de tout, de l'achat, de la livraison chez vous.
21:18 Et depuis que vous êtes là, est-ce que ça marche bien ?
21:21 Ça marche pas mal, oui, très bien, parce que c'est un besoin assez fréquent, récurrent en fait,
21:26 car non seulement les gens qui ont l'habitude ou qui ont vécu en Occident,
21:30 mais aussi effectivement ceux qui vivent ici, qui ont ce besoin d'acheter des marchandises simplement à l'étranger.
21:36 Alors quand vous vous installez, est-ce que c'est difficile ?
21:39 Comment est-ce que vous vous êtes accompagnée pour pouvoir vous sentir à l'aise ?
21:44 Alors il faut savoir que moi j'ai aménagé en Côte d'Ivoire depuis le mois de mars dernier,
21:48 donc c'est encore...
21:49 C'est récent.
21:50 Tout récent, donc c'est encore difficile en fait justement,
21:53 et je pense que tous les gens qui ont été là avant nous,
21:56 donc qui ont lancé des forums ou qui ont justement des clubs,
22:00 sont là et sont vraiment un super élé en fait pour faire la transition un peu en douceur vers le continent.
22:06 Alors finalement, on a tellement de jeunes Africains qui font le choix du retour.
22:11 Qu'est-ce qui explique ça, Marie-Série ?
22:14 On a pas mal de personnes de la diaspora qui souhaitent rentrer, revenir en Afrique,
22:20 tout simplement parce qu'aujourd'hui nous faisons face à une Afrique qui bouge,
22:25 une Afrique qui veut vivre des challenges.
22:29 Et il faut aussi mentionner qu'en Occident, la plupart des Africains font face à ce qu'on appelle le plafond de verre.
22:36 C'est-à-dire qu'à un moment donné, ils stagnent dans leur fonction,
22:40 ils n'arrivent plus à aller plus loin,
22:43 et bon, de là naissent des frustrations,
22:46 et forcément il faut chercher à aller voir ailleurs,
22:50 à trouver des postes qui nous donnent envie de continuer de travailler.
22:57 Ça veut dire que là, ils viennent déjà par ambition, c'est-à-dire vous avez parlé d'un plafond de verre,
23:02 ils veulent monter en fait, ils veulent une ascension, plus de responsabilités,
23:05 mais ça devient difficile en Occident.
23:07 Exactement.
23:08 Est-ce qu'il y a des secteurs qui sont priorisés tant par les demandeurs d'emploi que par les recruteurs ?
23:15 Oui, il y a divers secteurs.
23:18 Je pourrais citer quelques-uns.
23:20 Vous avez la technologie de l'information qui est en pleine croissance,
23:27 qui intéresse beaucoup les "repats" comme on les appelle.
23:31 Les entreprises même recherchent pas mal de profils dans ce secteur.
23:37 On a aussi la finance, donc tout ce qui est banque, assurance, gestion de patrimoine,
23:45 et surtout la fintech d'ailleurs.
23:48 Voilà, ce sont des secteurs qui sont beaucoup demandés.
23:51 Dans le cadre de ce que nous faisons, si vous me permettez, je vous fais un lien,
23:55 dans ce forum "Repat", c'était avant tout de mettre un peu toutes ces compétences-là,
23:59 je dirais, sur une plateforme.
24:02 De mettre les membres de la diaspora, qui viennent de peu partout, avec différentes compétences.
24:06 De mettre des acteurs économiques locaux, qui créent de la richesse,
24:08 mais qui ont besoin aussi d'un souffle nouveau.
24:10 Alors, vous avez donc lancé ce forum.
24:12 On comprend à vos explications que le but c'est aussi de créer des synergies,
24:17 de pouvoir permettre à ceux qui ont besoin de talent,
24:21 et ceux qui ont besoin d'offrir des talents, de se rencontrer.
24:24 Finalement, quel est le résultat le plus probant que vous ayez atteint à l'issue de ce forum ?
24:31 Ce forum est un succès, paraît-il.
24:33 Parce que c'était la première plateforme où les membres de la diaspora ont pu se rencontrer.
24:39 On n'a pas eu le talent de Ripath Africa.
24:42 Nous avons créé des synergies avec plusieurs associations, comme Elite, Ripath Africa,
24:45 qui avaient pour but d'identifier des membres de la diaspora pour venir.
24:51 On a eu un prix qu'on a remis, je crois que c'était Henri Rosébal,
24:56 qui a remis un prix à Victor Nono, président d'HazFood, un franco-cammonnais,
25:01 qui, lors du Sarah, il y a deux semaines, a créé, a innové la première usine
25:06 qui transforme des produits vevrier.
25:08 Il nous fallait innover, imaginer une usine qui était adaptée à nos productions agro-business.
25:12 Et c'était fait par Ripath, c'était fait par un membre qui est venu au fond de Ripath
25:17 et qui était subi après le forum pour qu'il puisse signer des contrats avec l'État
25:22 et les acteurs privés pour la vente de cette usine qui continue à se faire ici en Côte d'Ivoire.
25:27 Alors, comment ça se passe finalement ? Vous êtes Ripath, vous revenez, vous aspirez à quoi ?
25:32 Il faut quand même être payé suffisamment, au moins aussi bien qu'avant, sinon pourquoi revenir ?
25:37 Quelles sont les attentes salariales de Ripath qui comptent revenir ?
25:41 De façon générale, les membres de la diaspora qui souhaitent rentrer ont tous dans la tête
25:49 d'avoir des packages, donc des salaires d'expat.
25:54 Mais nous notons que de moins en moins, les entreprises acceptent de donner des salaires d'expat
26:04 à leurs employés, donc il y a ce qu'on appelle le contrat local plus plus.
26:11 Donc le contrat local plus plus, en fait, c'est un contrat avec un salaire qui est à cheval
26:18 entre le salaire local et le salaire d'un expat.
26:23 Il faut dire que le salaire, il est conséquent et ce sont surtout les avantages autour qui attirent.
26:31 Donc vous avez des subventions pour le logement, des subventions pour le carburant par exemple,
26:37 une voiture de fonction, des subventions pour la scolarité des enfants mineurs en général.
26:45 Je vous disais maître Jemis, on a envie d'être Ripath.
26:47 Oui, on a envie d'être Ripath, mais surtout on a envie de passer de chez elle.
26:51 Oui, parce qu'il y a toute une procédure de négociation.
26:54 Bien sûr, il y a toute une question de négociation.
26:56 Oui, alors lorsque vous êtes dans une entreprise, vous commencez au bas de l'échelle, vous montez
27:01 et puis d'un coup, il y a un Ripath qui vient, qui devient directeur.
27:05 Est-ce que souvent vous devez gérer ou alors vous avez entendu des retours sur des conflits
27:10 au sein des entreprises à cause de ces questions entre griffes de parachutage de Ripath à la tête de certaines directions ?
27:17 Ça c'est une très bonne question.
27:19 Non, heureusement d'ailleurs, nous n'avons pas d'informations dans ce sens, nous n'avons pas eu de retour dans ce sens.
27:29 Le premier conseil que nous donnons à au Ripath, c'est de rester humble, parce qu'ici aussi, il y a des compétences.
27:39 Au niveau local, vous avez des gens qui ont de très bons diplômes, de bonnes expériences professionnelles et tout.
27:46 Donc le tout, c'est d'apprendre des autres et de partager ce qu'on a.
27:51 Donc c'est tout ça ensemble qui permet d'avoir une très belle équipe de travail.
27:55 On a tellement de questions à poser sur ce sujet.
27:57 Zainabou Sidibé-Khouné, question pour vous, vous avez quand même commencé votre entreprise étant en France.
28:03 Complètement.
28:04 Bon, et ça marchait déjà.
28:06 Alors comment quand vous avez un business model qui fonctionne étant en France,
28:11 pourquoi vous décidez d'être présente physiquement sur le territoire africain pour poursuivre vos activités ?
28:18 Simplement parce que pour chercher la croissance, il faut être sur le terrain.
28:22 Et aussi souvent, ce qu'on mentionne le plus souvent quand on vit en Occident, c'est qu'on a un problème de qualité de vie qu'on a en Afrique,
28:30 simplement par l'entourage, par justement des gens qui sont là pour nous accompagner en tant que Ripath.
28:37 Souvent quand on est en Occident, on est souvent seul, laissé à soi-même.
28:41 Et donc gérer une entreprise à distance, ça se fait, mais c'est beaucoup mieux sur place, effectivement.
28:47 Alors concrètement, est-ce que depuis que vous êtes là, c'est depuis quelques mois, vous avez dit...
28:53 Le mois de mars dernier.
28:54 Le mois de mars, est-ce que vous avez eu des mauvaises surprises ?
28:56 Parce que le retour, en fait, le plus important, c'est la choc culturel.
28:59 La qualité de service auquel on ne s'attend pas, une lenteur parfois.
29:04 C'était quoi vos mauvaises surprises ?
29:06 La mauvaise surprise, c'était face au service client.
29:09 C'était dans les supermarchés ou dans des endroits où on s'attend à avoir quelqu'un d'agréable,
29:16 qui n'a pas de sourire en face ou qui n'a pas forcément de bonjour.
29:21 On a l'impression de forcer la personne à travailler en face.
29:24 Donc ça, c'était vraiment le premier choc, ou même le seul d'ailleurs, parce qu'outre ça, tout va très bien.
29:32 Les bons points, quand même.
29:34 Les bons points, c'est la chaleur.
29:36 C'est le fait qu'il y a des amis déjà.
29:39 Il y a une famille.
29:41 Il y a cet élan de la part des Africains à aller vraiment vers le haut,
29:47 donc à créer plus d'entreprises.
29:49 Cette démarche, vraiment, comme j'aime bien le dire, Africa in motion, on bouge.
29:53 Et puis voilà, c'est vraiment ça, les bons points.
29:56 On mange de la loco et puis voilà, on est content.
29:58 Voilà. Merci, Zainab.
30:00 Et vous patientez, on va vous retrouver aussi dans le reportage qui vient.
30:03 Nous venons de le voir.
30:04 Nombreux sont les membres de la diaspora à faire le choix du retour pour écrire un nouveau chapitre dans leur vie.
30:10 C'est le cas de la ripat' que nous allons vous présenter maintenant.
30:13 Une femme entrepreneur qui a connu la France, l'Angleterre, l'Italie, mais aussi les États-Unis ou encore Abu Dhabi,
30:19 et qui a finalement décidé de rentrer sur son continent d'origine.
30:22 Vous avez peut-être d'ailleurs déjà goûté certains de ses plats à Abidjan dans son établissement, Afri Café.
30:28 Des plats où elle fait la part belle au métissage, Djeneba Keïta, une ripat' qui met l'Afrique à l'honneur.
30:33 Un reportage de signés Samuel Bernard et Roman Kofi.
30:36 10 heures du matin à l'Ivoire Trade Center d'Abidjan, l'équipe du restaurant se prépare pour le service du midi.
30:46 Certains installent les desserts, d'autres s'activent en cuisine.
30:50 Avant le coup de feu, Djeneba Keïta rassemble son équipe.
30:54 Hey, Athine, ça va, c'est bon ?
30:56 On est comment pour aujourd'hui ?
30:58 Awal a mis en place en cuisine, c'est bon.
31:00 La salle, c'est comment ? Qu'est-ce qu'on a comme jus, comme boisson ?
31:03 Qu'est-ce qu'on met en avant aujourd'hui ?
31:05 Non, non, plus la citronnelle. On a la citronnelle. Mais on va faire sortir aussi le tamarin.
31:08 Tamarin ? Ça marche.
31:10 Donc, Fatima, au niveau de la caisse, tu fais sortir. C'est bon.
31:14 Ok, donc on se prépare pour le reste du midi.
31:16 Rigueur et bonne humeur, c'est le cocktail de Djeneba Keïta
31:21 qui a fait de ce petit établissement, Afri Café, une adresse bien connue à Abidjan.
31:27 Donc jeudi, vendredi, c'est vraiment… On essaye d'être le plus carré possible
31:31 parce que sinon, ça part rapidement dans tous les sens.
31:34 On peut faire, sur les vendredis, 180 à 200 plats par jour.
31:39 Djeneba Keïta, c'est l'histoire d'une révélation à l'ivoirienne.
31:45 Avant d'arriver à Abidjan en 2018,
31:47 cette Malienne de 36 ans avait quitté son pays pendant plus d'une décennie
31:51 pour faire des études de comptabilité et exercer sa profession.
31:55 France, Angleterre, Italie, mais aussi États-Unis ou encore Abu Dhabi,
31:59 elle a voyagé à travers le monde.
32:01 Mais comme de nombreuses personnes originaires du continent africain,
32:04 elle a décidé de revenir et compte bien utiliser son expérience
32:08 pour développer son continent d'origine.
32:11 Mais L'Inafricain vous emmène à la rencontre de cette repaste qui met l'Afrique à l'honneur.
32:16 [Musique]
32:21 8 heures du matin dans le quartier Fayah, Abidjan.
32:25 Djeneba quitte son domicile pour un trajet qui va durer près d'une heure.
32:29 Car l'une des particularités d'Abidjan, c'est son trafic, parfois très dense.
32:34 Notre entrepreneuse a dû s'adapter.
32:37 Moi, je suis quelqu'un, j'aime être à l'heure.
32:39 Donc ça me demande une organisation supplémentaire pour quitter.
32:44 Mais bien plus tôt, si ça me prend une heure,
32:46 ben écoute, je prévois une heure et demie parce que tu sais jamais.
32:49 Donc oui, non, il faut s'y habituer, il faut s'y adapter.
32:54 Ce n'est pas évident tous les jours.
32:56 Une vie en voiture différente de celle menée dans les grandes capitales occidentales
33:00 où l'on utilise souvent les transports publics.
33:02 Mais pour Djeneba, c'est un moment propice au travail.
33:06 Moi, je bosse beaucoup dans la voiture.
33:08 Tout ce qui est l'administratif, que je n'arrive pas forcément à faire au niveau du resto,
33:14 parce que je parle, je suis très active, je suis un peu dans l'opérationnel,
33:18 je parle aux clients, etc.
33:19 Fait que où tu dois te poser, répondre aux mails de la banque qui te relancent depuis trois fois,
33:24 tu te dis "ah oui, il faut que je le fasse".
33:26 Donc généralement, ces choses-là, je les fais dans la voiture.
33:29 Les propositions pour des services traiteurs, tout ça, je les fais dans la voiture.
33:33 Direction le quartier de Saint-Jean, où la jeune femme a installé ses cuisines.
33:37 Bonjour !
33:39 C'est ici que l'on prépare les plats qui seront servis dans l'AfriCafé,
33:42 à quelques centaines de mètres de là.
33:44 Donc c'est ici d'où tous les délicieux plats du jour, de beaucoup de pays africains sortent.
33:52 Et c'est elle, les papas qui gèrent ça, tata Sita en charge, Paty, Héloïse et Lolo.
33:58 Les plats rejoindront le restaurant dans une heure.
34:01 Mais avant cela, Djeneba coûte la sauce du jour, préparée par les cuisinières.
34:06 Là, mon premier effet, c'est de dire "ah non, mais il y a trop d'huile, enlève l'huile".
34:10 Parce qu'effectivement, je ne veux pas rentrer dans ces routines de "la cuisine africaine est trop grasse", etc.
34:15 Donc on va enlever l'huile.
34:17 Un autre truc, on ne utilise pas de cube magie, rarement,
34:20 soit pour certains plats où tu ne peux pas ne pas mettre du petit magie,
34:25 mais en vrai, on n'en utilise pas beaucoup.
34:27 Je n'ai pas de piment dans mes plats.
34:29 Le piment est servi à côté, c'est optionnel.
34:32 Donc c'est un peu ça, mon rôle, c'est le contrôle qualité.
34:34 En vrai, au final, c'est ça.
34:36 Un contrôle qu'elle n'effectue pas seulement pour les plats traditionnels africains,
34:40 quittons les mamans africaines pour l'atelier du pâtisserie, où une petite équipe s'active.
34:46 Salut ! Ça va la team ?
34:49 C'est comment ? Et la matinée ? Ça va ?
34:53 Tous les gâteaux sont doux, tous les gâteaux sont bons.
34:56 Cakes au citron, panna cotta ou cheesecake, des pâtisseries occidentales,
35:01 auxquelles Djenéba ajoute une touche africaine.
35:04 Au fur et à mesure que j'ai développé l'idée d'AfriCafé,
35:07 qui fait la promotion du continent à travers ses ingrédients,
35:10 c'était la suite logique.
35:13 Il fallait trouver le moyen d'insérer ses ingrédients à cette pâtisserie américaine, française.
35:20 Par exemple, de mon passage en Italie, j'ai découvert la recette de la panna cotta,
35:24 que j'aime énormément.
35:26 Comment revisiter de la panna cotta et lui apporter une touche africaine ?
35:28 On a de la panna cotta au baobab.
35:30 Si ses recettes s'inspirent de nombreuses influences,
35:33 c'est aux Etats-Unis que cette grande voyageuse découvre sa passion pour la pâtisserie.
35:38 C'est de là-bas que j'ai commencé, quand j'étais à l'université.
35:40 Et je travaillais à la cafette de l'école, donc on servait des brownies.
35:45 J'aime bien la pâtisserie américaine, pourtant ce n'est pas la plus fine, la plus raffinée,
35:49 mais je l'aime bien.
35:50 Donc j'ai démarré comme ça.
35:51 Je la trouve très maison, très homie, la pâtisserie américaine.
35:57 Confort, voilà, comfort food.
35:59 La pâtisserie maison, avec des ingrédients africains,
36:02 tels que le bissap, l'ananas, le sésame ou encore les noix de cajou.
36:06 Cette culture du métissage, c'est sans doute l'ingrédient auquel Généa doit son succès.
36:11 Pour le comprendre, retour à l'Ivoire Trade Center,
36:17 une galerie commerciale installée juste à côté du prestigieux hôtel Ivoire d'Abidjan.
36:22 Ici, elle est comme chez elle.
36:25 Bonjour, comment ça va ?
36:31 Salut !
36:34 Ouverte en 2021, cette galerie est devenue un lieu incontournable pour la clientèle des Edadidjan.
36:40 C'est aussi un endroit où se rencontrent de nombreuses expatriées venues des quatre points du monde.
36:46 Dans l'espace central, six restaurants se sont concurrents.
36:49 Chacun représente un pays qui a su se faire une place dans la gastronomie mondiale.
36:55 L'Italie, le Liban, le Japon ou encore la France.
36:59 Avec AfriCafé, Djenéba est parvenue à ajouter la cuisine du continent africain.
37:05 Le restaurant africain qui a le même standard, un standard international,
37:09 qui peut être avec, qui peut être face à des pâtisseries, face à des Libanais, face à de l'Américain, face à de l'Asiatique.
37:15 On n'en trouve pas beaucoup et moi je voulais rajouter en tout cas ma touche.
37:19 L'Afrique a sa place parmi toutes les cuisines du monde.
37:23 On fait partie du monde, l'Afrique c'est le monde aussi.
37:26 Donc pour moi c'est tout à fait normal qu'on soit là.
37:28 Ce serait étrange pour moi de ne pas avoir une offre qui représente l'Afrique.
37:34 Là ce serait bizarre qu'on soit à Abidjan avec une clientèle majoritairement ivoirienne et qu'on n'ait pas une offre africaine.
37:42 À la carte, des plats traditionnels africains tels que le poisson grillé ou le fufu,
37:47 mais aussi des inventions qui mélangent culture fast-food et cuisine du continent,
37:51 tels que le choukouya de poulet transformé en sandwich wrap ou encore l'afro-burger.
37:57 Les burgers classiques, un burger américain, européen on va dire,
38:01 et revisité par Anou.
38:05 On a un pain qui est noir déjà, un pain à l'encre de sèche qui est noir,
38:08 on a de l'aloco à l'intérieur, on a de la guacamole à l'intérieur,
38:13 la viande elle est marinée avec des épices de chez nous,
38:16 tu as du cancancan et c'est servi avec des frites nature ou des frites de patates douces ou de l'aloco en accompagnement.
38:22 Dès 12h, la clientèle arrive en nombre.
38:25 La restauratrice n'hésite pas à mettre la main à la pâte,
38:29 mettant en application les principes de service client découverts aux Etats-Unis qu'elle a transmis à toute son équipe.
38:35 Ça marche, ça marche, ça sera tout madame, juste un plat, sur place à emporter ?
38:40 Sur place ça marche, ça vous fera 7000 francs s'il vous plaît madame.
38:43 Les choses sont différentes, alors aux Etats-Unis, le client il est vraiment roi, on le chouchou.
38:48 C'est quelque chose que je trouvais qui manquait, ce service de qualité professionnelle, oui mais chaleureux.
38:54 Quand la caissière va répondre naturellement, ce qui est naturel pour elle de dire "eh, il n'y a pas monnaie",
38:59 c'est de pouvoir le dire correctement "madame, vraiment excusez-nous, nous avons un souci de monnaie,
39:04 est-ce que vous auriez 500 francs s'il vous plaît ?" pour faciliter la monnaie.
39:08 Donc il a fallu que je forme là-dessus, moi j'ai mes fiches de formation que je fais moi-même.
39:12 Aujourd'hui, le concept du lieu est clair et l'équipe est formée.
39:16 Lorsqu'elle quitte son restaurant, Jeneba aime retrouver son appartement de Faya, où elle s'est installée avec sa famille.
39:26 C'est ici qu'elle a posé sa valise après plusieurs années passées à travers le monde.
39:31 Elle en a gardé de nombreux souvenirs, comme cette photographie prise en Angleterre.
39:36 Ça c'était un petit passage là-bas, très sympa. J'ai fait un an aussi, rencontré plein de monde.
39:43 L'Angleterre c'est sympa, Londres c'était très sympa aussi.
39:47 À 35 ans, Jeneba a déjà vécu dans plus de 9 pays différents, une vie de nomade dont elle a fait sa force.
39:54 Tu me mets avec des Africains, je suis très à l'aise. Tu me mets avec des Européens, je suis très à l'aise.
40:00 Tu me mets avec des Anglais, je suis très à l'aise. Tu me mets avec des gars d'Amérique du Nord, du Sud, je suis à l'aise avec tout le monde.
40:08 Parce que pour moi, l'ouverture d'esprit, l'ouverture au monde, je pense qu'il n'y a pas mieux pour le développement d'un enfant et d'un adulte équilibré
40:18 qui puisse justement s'adapter à un monde changeant.
40:21 Une force qu'elle espère partager avec ceux qui rêvent d'un retour en Afrique.
40:26 Salut ma foule, on fait de la dramatique.
40:30 Aujourd'hui, elle a rendez-vous avec Zeynabou, une repas devenue de France.
40:35 Arrivé en mars dernier, elle s'est installée ici pour développer un business d'import-export.
40:40 Jeneba a décidé de l'accompagner.
40:43 Pendant les 5 ans qu'on a fait ici déjà, il y a beaucoup de gens qui sont venus, qui ont essayé, qui se sont lancés
40:49 et qui au bout d'un an, deux ans disent "ouais non, c'est trop dur, l'environnement ça ne me va pas, la mentalité,
40:55 les mentalités ce n'est pas pareil, le mindset, il faut s'adapter.
41:00 Quand tu arrives en tant qu'entrepreneur qui veut s'implanter, il faut être coaché, il faut maîtriser ton environnement, ton écosystème,
41:07 il faut comprendre, donc pour moi c'est important.
41:10 Ses échanges informels, Zeynabou les réalise avec de nombreux amis rencontrés en France.
41:16 Un réseau dont elle a fait son atout.
41:18 J'ai tous mes amis qui sont arrivés 5 ans plus tôt, donc elle et d'autres personnes qui effectivement connaissent tous les bons plans,
41:26 à quelle porte il faut taper pour avoir tel ou tel et ça fonctionne comme ça.
41:30 Je peux lui envoyer un message en disant "j'ai besoin de faire des flyers, un truc tout con"
41:33 et elle va m'envoyer 2-3 numéros de personnes qui accèlent dans ce domaine.
41:38 Jeneba est pleine de ressources et d'ambition.
41:42 Deux ans après avoir ouvert son premier AfriCafé à Abidjan, elle compte ouvrir d'autres restaurants pour étendre sa marque.
41:49 Direction le quartier du plateau où un nouvel établissement devrait bientôt voir le jour.
41:56 Bonjour Hervé, comment tu vas ? Ça va bien ?
41:58 La jeune entrepreneuse s'y voit déjà.
42:01 La salle à manger, c'est ici que tu auras les tables, les chaises.
42:08 Ce que je vais essayer de faire, parce que c'est un espace qui est très grand, c'est de créer différents espaces avec des cloisons.
42:15 Ici par exemple j'imagine une très grande table où vous pouvez venir tous manger comme c'est l'Afrique,
42:21 on se retrouve tous, on mange tous ensemble sur des très grandes tables, mais aussi avec des tables de deux tout autour.
42:28 Désormais, Jeneba voit grand, car elle en est convaincue, l'El Dorado se situe bel et bien ici.
42:36 Pour moi, il y a tout à faire sur notre continent, on est le continent le plus jeune, mais on se développe à une vitesse.
42:42 Tous ces autres pays sont déjà développés. Qu'est-ce que, à moins que tu ailles inventer un truc de dingue, tout est déjà fait.
42:51 Alors qu'ici, il y a tellement à faire, il y a encore tellement à faire, il y a tellement d'opportunités et de possibilités.
42:57 Tant que tu te donnes les moyens, tu bosses dur, tu te bats, je pense que tu peux y arriver et qu'on a vraiment une valeur ajoutée sur notre continent.
43:06 La valeur ajoutée des repatriés, c'est celle d'entrepreneurs et d'entrepreneuses ouvertes sur le monde et d'innovation qui croient en l'avenir de l'Afrique.
43:15 Retour sur le plateau de Made in Africa, on vient de voir cette histoire de Jeneba Keïta, maître Jemis, est-ce que vous la voyez bien dans votre prochain forum ?
43:30 Ecoutez, moi je les vois toutes, tous dans mon prochain forum parce que je suis admiratif. Je voudrais aussi, avec un peu d'humilité, leur dire qu'il y a eu des aînés.
43:40 Leurs oncles, leurs parents peut-être, leurs grands frères sont rentrés. Il n'y a pas eu cette médiatisation. Ils ont eu le courage de rentrer.
43:48 Certains ont des grands postes ici en Afrique. Ils ont eu ce courage de rentrer alors qu'ils pouvaient, je dirais, rester en Europe
43:55 parce que l'immigration noire était moins forte et moins agressive à l'époque et il y avait encore des opportunités pour les Africains.
44:03 Merci maître. Alors question pour vous, Zénabou. Est-ce que vous voyez un parallèle entre votre parcours et le parcours de Jeneba ?
44:11 Et je pense que c'est vous qu'on a vu tout à l'heure dans le reportage avec elle. C'est une de vos proches.
44:15 Oui, alors nos parcours sont complètement similaires dans la mesure où on est tous les deux répates, on a tous les deux été bercés par l'Occident.
44:23 Donc revenir sur le continent, ça semble être une évidence parce qu'on est parti, donc forcément on a le besoin de revenir.
44:29 Non seulement pour contribuer au développement du continent, parce qu'il faut, et il faut que l'Afrique se fasse une place.
44:34 Et donc nous les talents répates, en fait, qui avons été bercés dans les deux mondes, on se doit de revenir pour contribuer.
44:41 Alors pourtant vous êtes d'origine malienne, mais vous vous installez en Côte d'Ivoire. Quels sont les arguments qui ont justifié le choix d'Abidjan ?
44:50 Alors pour moi déjà, la Côte d'Ivoire, le Mali, c'est la même chose. Donc ça reste le continent africain, c'est les terres africaines.
44:56 Seulement ce qui a pesé un peu plus dans la balance, c'est la croissance économique de la Côte d'Ivoire en fait,
45:01 qui se démarque par rapport à la situation actuelle du Mali, qui fait que le business marcherait, en tout cas fait plus sens,
45:09 pour chercher de la croissance en Côte d'Ivoire, donc pour diversifier, la Côte d'Ivoire faisait beaucoup plus sens.
45:14 Vous avez aimé l'hospitalité ivoirienne ?
45:16 Complètement.
45:17 Je pense que c'est pour ceux qui viennent pour la Cannes bientôt.
45:20 Alors vous savez bien que l'âge moyen des Déripas était de 32 ans. La plupart ont déjà une vie de famille, ils ont commencé leur carrière.
45:27 Est-ce que ce n'est pas risqué finalement de partir en plein milieu de carrière professionnelle ?
45:32 Non, ce n'est pas risqué. En fait, tout est une question d'organisation.
45:39 En général, vous avez la personne qui souhaite revenir, qui revient d'abord pour s'installer, commencer à travailler, tâter le terrain et tout.
45:51 Et puis une fois que les choses sont correctement disposées, la famille rejoint.
45:56 Alors il y en a qui viennent pour trouver un emploi, d'autres viennent pour entreprendre, Zinabou, Djenéba, qu'on vient de voir.
46:03 Un tiers, donc un répat sur trois vient avec l'intention d'entreprendre.
46:09 Est-ce que la fibre entrepreneuriale se développe plus facilement quand on est en Occident ?
46:15 Qu'est-ce qui fait ça ?
46:17 Oui, parce qu'on voit tous les business qui ont été créés de l'autre côté qui sont encore à créer chez nous.
46:22 Donc simplement, on se dit, l'effet miroir, il faut lancer des business de l'autre côté.
46:27 Et si jamais on est assez coriace, parce que l'entrepreneuriat, c'est quelque chose de très difficile,
46:32 on est assez coriace et qu'on a un peu de volonté, c'est vers ce chemin-là qu'on va, pas forcément vers le salariat.
46:38 Ok, est-ce que vous avez des difficultés aujourd'hui avec la bureaucratie, des choses comme ça, pour pouvoir avoir la sucre sale en Côte d'Ivoire ?
46:45 Non, non, non. On a été accompagné par un cabinet notaire. Tout se passe bien, tout s'est bien passé.
46:51 Alors c'est important ce message, c'est des retours positifs, Pierre-Eugénie, tout se passe bien.
46:56 Ça se passe bien, mais il y a aussi, je dirais, des retours, je dirais, frustrants.
47:00 Oui, notamment.
47:02 Notamment, je voudrais aussi quand même parler de l'aspect culturel.
47:06 J'ai eu, il y a très longtemps, être professeur à l'École supérieure de commerce de Paris, dans le management interculturel.
47:14 Donc il y a une confrontation culturelle, il y a une manière, je dirais, de se comporter en Afrique,
47:20 qu'on ne se comporte pas en France ou en Londres ou en New York ou en Asie.
47:24 Donc il y a que fois des messages, des comportements culturels qui peuvent être blessants pour ceux qui sont locaux.
47:29 Donc oui, il y a des retours négatifs, des retours qui peuvent aussi échouer,
47:33 mais il y a des retours positifs et essayons de plutôt essayer de parler du positif.
47:37 Et puis le cabinet qui peut être un cabinet d'accompagnement pour éviter les échecs,
47:42 pour éviter, je dirais, des investissements hasardeux ou risqués.
47:47 Et c'est quoi leur contribution ? Ils viennent avec de nouvelles idées aussi, peut-être ?
47:51 Parce que là, on a vu aussi dans le cas de Djenéba qui veut refaire la gastronomie,
47:58 elle met sa touche, elle prend des cultures diverses qu'elle met ensemble.
48:02 Est-ce que c'est aussi ça aussi la touche d'Harry Potter,
48:04 qu'ils reviennent avec un autre élément culturel pour apporter de nouvelles idées ?
48:08 Oui, si vous permettez. Je ne dirais pas qu'on arrête notre schéma sur une contribution uniquement culinaire.
48:16 N'oublions pas, parce qu'avant tout, les pays c'est avant tout des investissements.
48:21 La diaspora africaine investit ou transfère 80 milliards de dollars chaque année.
48:27 La diaspora sénégalaise vit ou transfère 1100 milliards de francs CFA chaque année
48:33 et représente quasiment 10% du PIB au Sénégal.
48:36 Alors la diaspora malienne construit des dispensaires, des routes, etc. par les associations maliennes.
48:41 Donc ces diasporas contribuent énormément au développement de leur propre pays.
48:44 Et sachez que les transferts de la diaspora représentent 4 fois l'aide de développement.
48:49 4 fois l'aide de développement des pays, en FMI, l'Union Européenne.
48:52 Donc ce qui veut dire, il est important moi que je suis juriste d'affaires et qu'il y ait un cabinet d'affaires,
48:56 de dire "mais cette manne doit être mieux exploitée et doit être mieux orientée
49:00 pour qu'elle soit orientée vers une économie réelle de l'Afrique et en particulier de la Côte d'Ivoire".
49:05 Donc là on est d'accord, c'est-à-dire qu'on a aussi besoin qu'une partie de notre diaspora continue de travailler dans le monde
49:11 pour nous ramener des devises. On est d'accord, il faut.
49:15 Oui, il faut, mais il faudrait que 90% des ripastes reviennent.
49:20 Parce que non seulement on crée des emplois, on contribue fortement à l'économie simplement,
49:26 on crée des industries, on embauche plein de talents parce qu'il faut rentrer.
49:31 Et ça me pousse à revenir vers vous, Marie-Cérise, que vous avez accompagné des talents à revenir
49:37 qui se sont plus sentis à l'aise et qui ont souhaité retourner.
49:43 Non. En général, quand le talent ou la personne de la diaspora trouve qu'il y a des éléments, par exemple,
49:58 qui peuvent ne pas être compatibles avec sa vision, il ne vient tout simplement pas.
50:04 Dès le départ ?
50:05 Dès le départ.
50:06 Vous placez à peu près combien de personnes par an, par mois ?
50:09 Par an, par mois, je dirais entre 7 et 10 personnes.
50:15 Il y a une demande, hein ?
50:16 Oui, très forte, oui.
50:18 Et assez bien. C'est quoi votre chiffre d'affaires ? Le dernier chiffre d'affaires à peu près ?
50:23 Question un peu pertinente, elle est très pertinente.
50:27 Pourquoi donner ça en euros ? Pourquoi on a du mal à calculer ?
50:30 Je ne suis pas sûre que ça change quoi que ce soit, mais pour faire un peu le relais,
50:35 pour montrer qu'il y a un vrai besoin de nos services sur le continent,
50:39 c'est qu'année dernière, on a close à peu près à un peu moins de 200 millions de CFA en termes de chiffre d'affaires.
50:45 Et avec une équipe de combien de personnes ?
50:46 5 personnes.
50:47 C'est pas mal, c'est pas mal.
50:49 Mais on estime que, on parle de chiffre d'affaires, on n'a pas parlé de la marge.
50:52 On s'en tient au chiffre d'affaires.
50:54 Le prochain forum, répate, c'est quand, comment ça va se passer, comment on participe ?
50:59 Est-ce qu'il y a un besoin aussi d'accompagnement ?
51:01 Écoutez, nous avons besoin d'accompagnement, nous avons besoin d'une part,
51:05 déjà le prochain forum c'est le 23-24-25 mai 2024 à Bidjan.
51:10 Je vais être court, mais c'est un forum qui doit, et qui doit avoir comme signature, comme label,
51:16 je dirais un forum qui concerne la diaspora, mais pas que la diaspora,
51:22 c'est un forum qui doit réunir tous les acteurs économiques en Afrique sur une même plateforme.
51:27 Est-ce que vous avez des recommandations ?
51:29 Qu'est-ce que le gouvernement devrait faire pour mieux accompagner ?
51:31 Parce que vous avez l'État aussi comme interlocuteur lors du forum,
51:34 et vous-même dans vos activités, vous avez toujours l'État comme interlocuteur que vous accompagnez.
51:39 Est-ce qu'il y a des idées pour mieux accompagner les répates qui reviennent
51:44 en matière de prise en charge, d'accompagnement ?
51:47 D'une part, c'est l'accès au financement.
51:50 Vous savez que le véritable problème, je dirais même des PME,
51:53 que ce soit des PME issues de la diaspora ou des PME locales, c'est l'accès au financement.
51:58 Il ne permet d'une part que ces entrepreneurs puissent avoir un accès au financement adapté à leur réalité.
52:04 Le deuxième conseil que je peux donner, c'est d'une part la patience, la patience dans l'investissement.
52:12 Mais ce qui est important, c'est de dire que nous-mêmes devons être nos propres acteurs,
52:19 notre propre développement interne, sans forcément compter sur l'État.
52:22 Mais comment créer une synergie, ce que je suis en train de faire,
52:26 entre les acteurs locaux, les membres de la diaspora,
52:29 pour qu'ils puissent avoir une force vivante et que l'État nous suive.
52:33 Zainab Ousidi-Bekone, merci.
52:36 Marie Serry, merci.
52:37 Pierre Jemis, merci infiniment.
52:40 Merci à vous aussi, fidèles téléspectateurs de Made in Africa, d'avoir suivi ce numéro.
52:44 Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour un nouveau numéro de Made in Africa.
52:48 Vous pouvez suivre cette émission sur notre site internet.
52:52 C'est disponible sur www.rti.ci ou sur l'application RTI mobile.
52:56 Vous pouvez aussi suivre nos activités sur les réseaux sociaux Made in Africa pour Facebook
53:01 et Made in Africa TV pour Instagram et Twitter.
53:03 Merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission,
53:06 tant aux équipes de production d'Eléphant Africa qu'aux équipes de la RTI,
53:10 pour la réalisation.
53:11 Et n'oubliez pas, l'Afrique a besoin de sa diaspora,
53:14 tant la repatriation physique que la repatriation financière.
53:17 Je vous souhaite une excellente suite de programmes sur RTI.
53:20 [Musique]