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Fatou Sylla embarque dans le train de l'entrepreneuriat dans les années 50 sans le savoir. Près de 8 décennies après, elle incarne la résilience dans ce secteur d'activités si versatile. L'opératrice économique essaie à travers ce témoignage de transmettre ce virus de l'entrepreneuriat aux jeunes générations. Par VICTORINE YAO-YOBOUE

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Transcription
00:00Mme Fatou Sylla, on pourrait échanger toute une journée avec vous et apprendre énormément
00:09de choses.
00:10Quel est le mot que vous pouvez donner à la jeunesse pour qu'on ait des dizaines,
00:15des centaines de Fatou Sylla en Côte d'Ivoire ?
00:19J'ai fêté en 2005 50 ans d'entreprise à la chambre de commerce et d'industrie.
00:25Ce n'était pas facile du tout pour moi, étant donné que je n'ai pas fait beaucoup
00:30de toutes les choses.
00:31J'avais un cousin qui était au greffe du tribunal en 1956, je lui ai demandé si je
00:36pouvais trouver un emploi, mais je ne savais rien faire, donc il m'a trouvé dans tout
00:43le monde.
00:44J'avais un ami qui avait un frère qui était dans le pétrole, il partait chez BPA à Gipe
00:52pour faire l'intérêt de cuivre et c'est moi qui tapais les factures.
00:59Au bout de deux ans, il a demandé, lui il ne veut plus rester ici, il veut partir.
01:05C'est moi qui deviens la directrice.
01:07Ainsi commence donc l'entrepreneuriat avec Fatou Sylla.
01:12En 59, j'ai créé une société qui s'appelait Agès, je faisais la peinture, le carrelage,
01:19les martinités.
01:20Dans les banques, on me voyait partout, les gens me disaient « mais t'es entrepreneur
01:25? » Je dis oui.
01:26J'étais chez Renaud à 7h du matin, le monsieur et sa femme venaient d'arriver de France
01:32et puis j'ai été taper à la porte, je me dis « qu'est-ce qu'il dit sur le plombier
01:35? » Elle me voit et dit « mais depuis quand une femme est plombier ? » Elle dit « j'ai
01:39jamais vu de femmes plombiers en France ».
01:40Je suis sûre qu'il y a eu une autre étape.
02:10Dans votre marche, votre parcours d'entrepreneur ?
02:15Le pays, même sous mon bureau, qui est rattaché au ministère du plan, qui s'occupait des
02:21petites et moyennes entreprises pour danser les jeunes.
02:24Alors moi j'étais bien là, ma nation cherchait des femmes qui pouvaient se danser dans la
02:31plombierie et tout ça.
02:32C'est comme ça que Fatou Sylla est devenue industrielle.
02:34Mes cahiers de 200 par 300, on ne peut pas les déchirer.
02:38Quand les élèves avaient ce cahier-là, ils finissaient la fin de l'année.
02:42Qu'est-ce que les élèves aiment ? La table de médication.
02:45J'ai mis la table de médication derrière le cahier et à un moment je ne pouvais plus
02:51tenir, j'ai arrêté.
02:53Là, j'ai demandé à ce que j'aille présenter mes objets avec la voix aux Etats-Unis.
03:04Madame Fatou Sylla, vous qui êtes une ambassadrice de l'art ivoirien, de l'art africain, pensez-vous
03:12qu'on peut faire fortune dans l'art ?
03:14Je pense qu'on peut faire fortune dans l'art.
03:17En ce moment, j'ai créé une école artistique où les jeunes vont venir apprendre à sculpter,
03:27apprendre à faire la végétarie africaine.
03:31Tout ça, c'est pour s'enrichir.
03:33Je veux que ce que j'ai eu, que j'ai collectionné et cette école que je tiens à mettre en
03:40place, après moi, va marcher parce que je crois en l'art africain.

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