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Mathilde Serrell reçoit Cédric Klapisch. Le cinéaste met en scène "La Flûte Enchantée" à partir du 14 novembre au Théâtre des Champs Élysées. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-jeudi-02-novembre-2023-5164616

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Transcription
00:00 C'est un Mathilde Serrell, un cinéaste qu'on aime !
00:02 Cédric Clapiche, bonjour !
00:04 Bonjour !
00:05 C'est vrai, vous êtes cinéaste, vous êtes même un réalisateur aguerri et populaire.
00:09 30 ans de carrière, 14 longs-métrages et plus de 18 millions d'entrées au box-office.
00:13 Mais ce matin, vous êtes aussi un metteur en scène débutant.
00:16 Oui, un metteur en scène d'opéra.
00:18 Vous avez le trac, c'est la première fois ?
00:20 Oui, oui, j'ai le trac parce que, effectivement, je me sens un peu débutant.
00:24 Mais je suis très heureux de débuter.
00:28 Parce que c'est agréable de recommencer quelque chose.
00:32 Oui, vraiment.
00:33 Il y a le fait que je ne suis pas du tout à l'endroit où c'est confortable pour moi.
00:38 Et du coup, je suis en apprentissage et je suis en découverte.
00:42 Et c'est une sensation qui est très agréable.
00:44 On vous connaît pour le succès de votre saga "L'Auberge espagnole",
00:47 prolongée par la série "Salade grecque" l'année dernière,
00:49 mais aussi le carton du film "Post-confinement encore"
00:52 et votre collaboration aussi pour certains qui vous connaissent à travers la série "10%".
00:57 Mais là, c'est donc votre premier opéra et c'est la flûte enchantée
01:00 que vous allez présenter à partir du 14 novembre au Théâtre des Champs-Elysées à Paris,
01:05 puis à Compiègne et à Tourcoing en décembre.
01:07 Quel lien personnel vous avez avec cette opéra-là de Mozart, puisque vous l'avez choisie ?
01:12 Au départ, je ne pensais pas avoir un lien personnel.
01:15 Et puis depuis que je travaille, ça fait un mois et demi que je suis vraiment tous les jours en train de travailler dessus,
01:19 je me suis rendu compte que mon père chantait ça dans la maison.
01:22 C'est revenu ?
01:23 Oui, et donc je me suis rendu compte que c'était des airs que je reconnaissais de mon enfance.
01:27 Ce n'est pas forcément qu'on écoutait le disque, mais qu'on lui chantait en tout cas.
01:31 Il chantait "La Reine de la nuit" dans sa salle de bain ?
01:33 Pas "La Reine de la nuit", non, il chantait "Papageno", il chantait certains airs,
01:37 l'air de flûte de Tamino, il y avait certains airs comme ça,
01:41 mais je ne m'en étais pas rendu compte en fait.
01:43 Alors je rappelle le pitch, pardon pour Mozart, de la flûte enchantée.
01:48 Le dernier opéra qu'il a composé, d'ailleurs, chef-d'œuvre absolu,
01:51 on suit un jeune prince, Tamino, et son serviteur Papageno,
01:54 qui vont être missionnés par la Reine de la nuit,
01:56 donc pour aller délivrer sa fille Pamina, prisonnière d'un grand prêtre, Sarastro,
02:01 qui est une sorte d'apôtre de la rationalité.
02:04 Quelle résonance ça a pour vous avec l'époque, Cédric Lapiche ?
02:08 C'est fou à quel point c'est actuel, c'est vraiment très étonnant de voir à quel point
02:12 il y a beaucoup de choses qui résonnent dans l'époque actuelle,
02:15 par rapport au combat contre la barbarie, puisque Sarastro dit beaucoup que la sagesse,
02:19 la connaissance, c'est la façon de combattre la barbarie,
02:23 et que du coup l'initiation du prince Tamino, c'est vraiment pour qu'il évite
02:27 d'aller vers le chaos et la barbarie.
02:30 Et puis je dirais qu'il y a cette séparation entre Sarastro et la Reine de la nuit,
02:34 qui est vraiment une séparation homme-femme.
02:37 Sarastro est un clair représentant du patriarcat,
02:40 et la Reine de la nuit est vraiment une imagerie féminine
02:44 qui va de la sorcière à quelqu'un qui séduit tout le monde,
02:48 puisque tout le monde va voir l'opéra La Flûte Enchantée
02:52 pour écouter les airs de la Reine de la nuit.
02:55 Donc elle est à la fois effrayante, séduisante, attirante,
02:59 et cette opposition homme-femme est très intéressante.
03:03 Et il y a également l'opposition nature-culture, nature-civilisation,
03:06 à travers ces deux personnages.
03:08 Et d'ailleurs votre Reine de la nuit, elle est sympathique,
03:11 liée à votre lecture du combat écologique actuel.
03:15 Vous la rendez plus sympa peut-être que d'autres mises en scène ?
03:18 Oui, parce que cette Reine de la nuit est une féministe avant l'heure,
03:22 et c'est aussi une écolo avant l'heure.
03:25 Et donc dans le combat qu'il y a entre Sarastro et elle,
03:28 il y a le fait que Sarastro n'a pas toujours raison.
03:31 Il y a des cinéastes de plus en plus qui sont appelés à mettre en scène des opéras.
03:35 James Gray avait mis en scène les noces de Figaro dans ce même théâtre des Champs-Elysées.
03:39 Mais la difficulté majeure est là, un opéra c'est forcément un jeu d'acteur un peu grossi,
03:44 comment vous vous êtes débrouillé avec ça Cédric Lapiche ?
03:47 J'ai vite compris que la beauté de cette musique c'est lié au contraste.
03:51 Et qu'il y a des contrastes entre des choses très sérieuses, très philosophiques,
03:54 et des choses très ridicules et très clownesques je dirais.
03:59 C'est-à-dire qu'il y a vraiment dans l'opéra de Mozart le côté clownesque.
04:03 Et donc le méchant il s'appelle Monostatos, Papageno,
04:08 même dans les noms on voit à quel point il y a une volonté de comédie,
04:11 une volonté d'être enfantin, fantasque.
04:14 Et donc il y a vraiment quelque chose dans le contraste entre les choses sérieuses et les choses pas sérieuses
04:19 qui sont très fortes et donc c'est vers ça que j'ai été.
04:21 Et donc vous exacerbez le grand guignolesque et vous affinez le poétique.
04:27 Alors dans votre mise en scène, pas de recours à la vidéo, des animations comme en surimpression,
04:32 et une adaptation des dialogues allemands en français par exemple.
04:35 Ce moment où Papageno se retrouve enfermé dans un cachot, un garde lui dit "comporte-toi comme un homme"
04:40 et il lui répond "comporte-toi comme un homme, cette injonction est tellement genrée, j'hallucine, hello !
04:45 On est en 1791 mec, le monde a changé !"
04:50 Là vous êtes fait plaisir sur vos capuches.
04:52 Pardon, je sais que vous n'allez pas m'engager, donc je vous fais une petite lecture comme ça.
04:56 Non mais c'était ça qui était drôle, c'est qu'autant on respecte beaucoup et la musique,
05:01 avec François-Xavier Roth qui est le chef d'orchestre.
05:04 Qui fait sa première flûte enchantée, pourtant il a fait deux chansons de Mozart.
05:07 Il va être très à l'aise de le faire en tout cas.
05:10 Mais il y a vraiment un respect de la musique et de Mozart,
05:13 et autant par rapport aux parties parlées, il y a la volonté justement d'actualiser ça et d'être dans aujourd'hui.
05:20 Donc les parties chantées sont en allemand et les parties parlées sont en français.
05:24 Alors pour le plaisir, un extrait de l'un des tubes de la flûte enchantée Papageno et Papagena Acte II.
05:29 [Musique]
05:54 [Musique]
05:59 Papageno, Papagena version France Musique, c'est un enregistrement à nous,
06:03 Cédric Lapiche là sur scène, on aura Florent Carer et Catherine Trottmann.
06:08 Vous avez, rien à voir avec la Ministre je précise, c'est un homonyme,
06:14 vous avez fait un Papageno qui est assez punk dans les costumes.
06:18 Et puis vous qui aimez bien capter les mutations en effet de la société dans vos films,
06:23 on retrouve dans vos dialogues l'idée du consentement par exemple, porté par Papagena.
06:28 Papageno qui embrasse Papagena déguisé en vieille dame et qui dit "Dis donc, je me suis retrouvée gérontophile, je ne le savais pas".
06:36 Bref, vous allez bientôt vous faire accuser de proposer une relecture wokiste, Cédric Lapiche vous en rendez compte ?
06:41 Non, en tout cas c'est juste le fait de mettre en regard...
06:45 Ce qui est drôle c'est qu'il y a beaucoup de choses qui sont dans le livret.
06:48 Après il y a des choses très misogynes ou un peu racistes dans le livret,
06:53 donc j'essaye juste de changer ça de façon à ce que ce soit moins problématique.
06:56 Qu'est-ce qu'il y a de misogyne et raciste dans le livret ?
06:58 Justement cette opposition entre la Reine de la Nuit et Sarah Taub.
07:02 C'est une méchante sorcière.
07:03 Oui c'est ça, dans les paroles ils disent que les femmes ne font que dire des bêtises.
07:09 J'essaye de contrebalancer les choses de façon à ce que ce soit entendable et regardable aujourd'hui.
07:14 En même temps, votre approche en général c'est de rassurer.
07:18 Rassurer aussi face au changement, on va dire le conservateur ou tout simplement le citoyen lambda
07:24 qui peut se sentir stressé par les mutations du monde.
07:27 Grâce à vous, par exemple, on découvre enfin un personnage de lesbienne cool avec Cécile de France
07:32 dans la saga de l'auberge espagnole. Dans Salade grecque, le dernier volet,
07:35 vous questionnez la question de la crise migratoire, l'engagement des jeunes,
07:38 les violences faites aux femmes ou la transidentité.
07:41 Votre approche c'est d'adoucir ces arrêtes de transformation, de les capter et puis de les adoucir.
07:48 C'est vrai que quand on est progressiste, on peut croire au progrès technologique
07:53 mais il y a aussi un progrès sociétal.
07:55 Du coup, il y a une avancée qui fait que, il y a quelques années, ou même dans beaucoup de pays,
07:59 on considère que l'homosexualité c'est des gens fous ou qu'il faut enfermer.
08:03 Moi je considère que non, ça fait partie de la diversité humaine.
08:06 Et donc du coup, sur plein de sujets comme ça, je trouve qu'on avance et après il y a des reculs.
08:12 Parce que sur le sujet de l'avortement par exemple, il y a clairement un recul aux Etats-Unis.
08:16 Moi je considère que l'avortement est un droit.
08:19 Et donc du coup, c'est des valeurs que je porte et que je porte dans les projets que je fais.
08:24 Et vous le portez de manière non politique d'une certaine manière.
08:27 Comment vous trouvez cette manière que chacun puisse s'y retrouver ?
08:32 J'essaye pas que chacun puisse s'y retrouver, puisque dans les choses que je dis, il y a plein de gens qui n'ont pas d'accord.
08:39 Mais voilà, je ne peux écrire qu'avec les valeurs que j'ai.
08:44 Donc c'est des valeurs humanistes, c'est des valeurs qui croient dans la diversité humaine,
08:49 dans le fait qu'il n'y a pas de gens monstrueux, que le monstre doit être étudié,
08:56 et que ce qui est monstrueux dans l'homme doit être travaillé, je dirais, par le travail de la raison.
09:03 J'ai l'impression d'être Starastro.
09:04 Oui c'est ça, c'est ce que j'allais vous dire.
09:06 Mais vous avez un prisme qui vous aide quand même à vous brancher là-dessus, c'est la jeunesse.
09:09 C'est le fil conducteur de vos travaux en général, de vos films.
09:14 À travers la jeunesse, vous arrivez à capter cette ère du temps et en même temps à l'approcher d'une manière non idéologique ?
09:21 Oui, c'est aussi parce que je considère que souvent la jeunesse a raison.
09:25 C'est-à-dire qu'à l'époque de 68, c'était un des premiers moments où on a donné la parole aux jeunes,
09:30 ou en tout cas les jeunes ont pris la parole.
09:32 Et par rapport aux vieux, la société était vieille et il fallait dire aux gens vieux,
09:36 en fait vous n'avez pas raison, pas tout le temps en tout cas.
09:39 Et je pense qu'aujourd'hui encore, quand on voit Greta Thunberg ou des personnages comme ça,
09:44 à 16 ans, elle peut parler aux gens de l'ONU en disant "vous vous trompez"
09:48 et j'aime bien le fait qu'il y ait une parole des jeunes qui ne soit pas la parole des vieux.
09:53 Et on a une image aussi un petit peu cliché d'un opéra qui est fait pour les personnages.
09:58 Vous allez intervenir pour changer ça ?
10:01 J'essaye, c'est une tentative toujours.
10:05 On se fait plaisir avec un mix de vos célèbres dialogues. Cédric Capiche.
10:09 Parfois pour les appartements en colocation, il fallait passer un véritable examen.
10:12 Oui, donc on a décidé de voir tout le monde et puis de décider ensemble.
10:16 J'ai tout de suite adoré cet endroit. J'aurais donné n'importe quoi pour qu'il m'accepte ici.
10:21 Le bordel qui habitait là ressemblait totalement à celui qui m'habitait depuis toujours.
10:25 Allez, arrêtez vos singeries, Thomasie, descendez.
10:28 L'homme descend du singe, Thomasie est un homme, Thomasie ne descend pas du panneau de basse.
10:32 Je vous félicite. Cet excellent sophisme vous vaudra un avertissement.
10:36 Ouais, faut mettre en bouteille ça.
10:37 J'ai pas envie de mettre en bouteille maintenant.
10:39 Mais pourquoi ? T'es sûre ?
10:40 Oui, je suis sûre, Jérémy. Ça va, c'est mon vin. Je sais ce que je veux faire avec mon vin, non ?
10:44 Et à un moment donné, ça va, j'ai pas besoin d'avoir toujours 12 mecs autour de moi pour me dire ce que je dois faire.
10:48 Toi, t'es en train de perdre le sens des réalités.
10:49 Attends, je t'arrête tout de suite. Ma réalité, je l'emmerde. Ce que je veux, c'est ma part du gâteau au point.
10:53 La vie pour la plupart des gens, c'est ça. C'est d'aller d'un point A à un point B.
10:57 Mais bon, pour moi, c'est pas ça. Moi, j'ai le problème du point B.
11:01 Profite de toutes les vies que la vie pourra te donner.
11:04 Aujourd'hui, tu commences une nouvelle vie.
11:08 L'auberge espagnole, le Péril Jaune.
11:13 Alors, l'auberge espagnole, c'est 2002. Le Péril Jaune, 1994.
11:16 L'Auberge Espagnole, 2017. Ma part du gâteau, 2011.
11:19 Casse-tête chinoise, 2013. Et encore 2022, si vous voulez faire des Blankettes Cédric Lapiche chez vous, voilà.
11:24 Utilisez ce mix.
11:26 Comment, quand vous travaillez ces dialogues, Cédric Lapiche ?
11:30 C'est vraiment de l'observation et de l'écoute.
11:33 C'est-à-dire qu'on dit toujours que les dialoguistes vont dans les cafés écouter les gens.
11:37 C'est pas que dans les cafés, c'est tout le temps.
11:40 Et donc, il y a effectivement des phrases qu'on retient et des formules qu'on retient.
11:45 Et donc, parfois on est content. Je me rappelle dans "Bacri", dans "Peut-être" qu'il dit "Molo sur le distreuil".
11:51 Quand il laisse l'appartement à ses enfants qui vont faire une fête.
11:55 C'est vrai que quand on trouve une phrase comme ça, on est content.
11:58 Vous avez aussi tendance à vous immerger, vous plonger dans l'atmosphère de vos films.
12:03 Pour l'un de vos premiers films, vous étiez devenu vendeur au Galerie Lafayette pendant un mois.
12:07 C'était votre film avec Fabrice Lucchini. Là, vous faites aussi des immersions à chaque fois sur les films.
12:12 Oui, à chaque film, il y a un travail de journaliste au début du scénario.
12:16 J'essaie d'interviewer des vignerons pour "Ce qui nous lie" ou des traders pour "Ma part du gâteau" ou des danseurs pour "Encore".
12:24 A chaque fois, j'essaie vraiment de partir de ce que les gens me racontent quand c'est pas ma vie à moi.
12:29 J'essaie de m'inspirer de ce que les gens racontent de leur métier.
12:33 Vous êtes un cinéaste d'investigation ?
12:35 Oui, je fais toujours ce travail d'investigation avant d'écrire.
12:39 Puisque vous avez toujours un coup d'avance à travers ces enquêtes, comment vous apparaît l'époque ?
12:45 C'est un petit moment de Nostradamus.
12:47 C'est une époque chaotique. Il y a deux guerres en ce moment.
12:52 Il y en a plus que deux, mais en tout cas, il y en a deux qui sont très marquantes et qui sont très signifiantes.
12:57 Je trouve ça difficile de se situer par rapport à ça.
13:00 La barbarie n'est pas que du côté où on pense.
13:05 Très souvent, une guerre, c'est le déclenchement de la bêtise.
13:09 La barbarie devient des deux camps.
13:12 C'est difficile de commenter ça.
13:15 J'ai des grands-parents qui sont morts pendant la Deuxième Guerre mondiale.
13:20 Ils ont été déportés.
13:22 Ayant été victime de cette barbarie, les mots qui parlent de ça dans "La Flûte Enchantée"
13:30 me parlent parce que je vois à quel point cette barbarie revient tout le temps.
13:34 - Quels sont les mots qui parlent de ça dans "La Flûte Enchantée" ?
13:36 - C'est Sarastro qui dit qu'il faut combattre la barbarie.
13:38 La seule façon de le combattre, c'est l'éducation et la raison.
13:42 Là-dessus, je suis assez d'accord avec Sarastro.
13:44 - Vous avez en même temps peut-être une pensée pour ses grands-parents ?
13:48 Comment est-ce qu'ils vivraient aujourd'hui ?
13:50 C'était Camille Louche qui était notre invité hier.
13:52 Je préférais qu'il ne voit pas ces étoiles de David sur les portes de sa fenêtre.
13:57 - Bien sûr, mais là, je suis contre l'antisémitisme, je suis contre le racisme aussi.
14:03 Ce qui se passe en Palestine me touche également.
14:06 Quand il y a des civils et quand on bombarde des hôpitaux,
14:12 je suis aussi horrifié que quand il y a des attaques terroristes et barbares.
14:16 Donc, c'est difficile de commenter ça.
14:18 - On va revenir à votre parcours, à vous Cédric Lapiche.
14:21 Vous êtes aussi fils d'un physicien et d'une psychanalyste
14:25 qui vous ont très tôt inculqué la culture cinématographique.
14:28 Vous voyez "L'Odyssée de l'espace" alors que vous n'avez même pas 10 ans.
14:31 J'ai lu que c'est en passant devant des affiches du film sur les Champs-Elysées
14:34 que vous vous êtes dit pour la première fois que vous deviendrez réalisateur.
14:37 Vous aviez alors 4 ans.
14:39 - Oui, j'avais 4 ans quand je parlais des affiches.
14:42 - Vous avez étudié la philosophie avant d'aller vers le cinéma.
14:45 Vous avez été recalé deux fois au concours de ce qui est devenu "La Fémis" aujourd'hui.
14:48 Vous partez aux Etats-Unis, vous réalisez votre premier court-métrage.
14:51 Vous revenez en France, vous travaillez comme électricien au cinéma.
14:54 Vous commencez à vous approcher.
14:56 Rien ni personne n'aurait pu vous dissuader de devenir réalisateur.
15:01 - Voilà.
15:02 - C'est bien résumé.
15:04 C'est un truc que vous n'avez jamais lâché.
15:06 - Vous avez cité ce que dit Romain Duris dans "Castade chinois"
15:11 où il dit "J'ai le problème du point B".
15:13 Quand vous faites le résumé de ma vie, j'ai vraiment le problème du point B.
15:16 Quand on pense aller du point A au point B, le point B est un peu compliqué.
15:21 - Alors je vous propose un point B justement, Cédric Lapieux.
15:23 Vous avez bien fait de venir et c'est gratuit.
15:25 Pourquoi pas la comédie musicale ?
15:27 Vous vous approchez de la danse, on l'a vu avec "Encore".
15:29 Il y a une documentaire sur Rédupont, il y a cette flûte enchantée.
15:31 La musique est capitale dans vos films.
15:33 La comédie musicale, c'est la forme des temps de crise.
15:36 C'est pour vous là maintenant, allez-y.
15:38 - J'ai toujours dit que je voulais faire une comédie musicale.
15:41 Et donc c'est vrai que ça me tente.
15:43 Et là encore plus, avec ce que je traverse depuis plusieurs années
15:47 que je travaille sur cette flûte enchantée,
15:49 j'ai l'impression que ça me forme à aller vers la comédie musicale.
15:53 - On finit par quelques impromptus, Cédric Lapieux.
15:56 Mozart ou Loïc Durie qui a composé les B.O. ?
15:59 - Je dis bonjour à Loïc Durie qui fait la musique de France Inter.
16:03 Et franchement je ne peux pas choisir entre les deux.
16:06 - Alors, question proposée par mon équipe, je vous la soumets.
16:09 On vous confond souvent avec "Quadmérade".
16:11 Est-ce que vous avez envie d'en faire quelque chose ?
16:13 - On en a souvent parlé avec "Quadmérade".
16:16 On a même fait une photo ensemble pour justement voir à quel point...
16:21 Parce que même nos enfants se trompent.
16:25 - Donc il y aura peut-être un truc, une comédie musicale avec "Quadmérade" et Cédric Lapieux.
16:29 En tout cas vous êtes toujours en caméo dans vos productions à guetter.
16:31 La flûte enchantée de Mozart du 14 au 24 novembre au Théâtre des Champs-Elysées.
16:35 Diffusée sur France Musique et France TV.
16:37 - Merci à vous. - Merci à vous.
16:39 - Bonne journée. - Bonne journée.

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