Avec Michaël Levystone, chercheur associé à l’Ifri, spécialiste des Républiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan)
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00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleize.
00:04 7h46 sur Sud Radio, on en parlait à l'instant, Emmanuel Macron donc en visite en Asie centrale après le Kazakhstan.
00:10 Hier le président de la République est aujourd'hui en Ouzbékistan, déplacement qui interroge en pleine guerre au Proche-Orient.
00:16 Michael Levy Stone, bonjour.
00:18 - Bonjour.
00:19 - Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, vous êtes chercheur associé à l'IFRI,
00:22 spécialiste des républiques d'Asie centrale. Un tel déplacement c'est vrai que ça peut surprendre dans le contexte actuel.
00:28 Pour quelle raison le président Macron a-t-il tenu à se rendre au Kazakhstan et en Ouzbékistan ?
00:34 - Ecoutez, déjà c'était une tournée centrale asiatique du président de la République française qui était prévue depuis un petit moment,
00:40 qui a été repoussée à plusieurs reprises, donc c'est bien qu'elle se tienne.
00:43 L'agenda est à l'évidence économique, je pense qu'Emmanuel Macron y est pour renforcer les coopérations existantes entre la France
00:51 et ses deux principaux partenaires dans la région, que sont le Kazakhstan, le seul partenaire stratégique de Paris en Asie centrale,
00:59 et l'Ouzbékistan, un marché qui s'ouvre aux investisseurs étrangers depuis 2016,
01:02 et il arrive au pouvoir du nouveau président, Tchadkat Mirziyev, donc à mon avis l'accent sera mis tout particulièrement sur l'énergie,
01:09 notamment l'uranium dont le Kazakhstan est le premier producteur mondial, et l'Ouzbékistan le cinquième.
01:13 - On a en tout cas ici une idée d'intérêt économique très clairement pour la France,
01:19 vous le disiez, les relations elles sont déjà présentes, on a déjà une coopération assez avancée avec ces deux républiques ?
01:25 - Oui, bien sûr, ce sont le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, ce sont les pays d'Asie centrale avec lesquels la France entretient un dialogue politique
01:34 et des coopérations sur le point économique qui sont les plus abouties dans la région,
01:37 même si ici il faut sous-distinguer en fait entre le Kazakhstan qui est nettement au-dessus,
01:43 on est sur des 4-5 milliards d'euros d'échanges annuels avec la France, contre à peine 400 millions d'euros pour l'Ouzbékistan,
01:49 et puis après si on veut regarder ce qui se passe pour la France dans les autres républiques d'Asie centrale,
01:54 le Tajikistan est un pays avec lequel la France entretient un dialogue politique en haut lieu sur la situation en Afghanistan,
02:00 je rappelle qu'Emmanuel Macron avait reçu le président Rahmon à l'église en octobre 2021,
02:05 quelques semaines à peine après le retour des talibans au pouvoir à Kaboul,
02:08 le Kyrgyzstan, la relation économique est très très faible, on est sur du 50 millions d'euros annuels,
02:13 donc c'est vraiment extrêmement marginal,
02:16 et puis le Turquenistan, un pays qui est totalement fermé, a quand même envoyé son ministre des affaires étrangères,
02:21 Rachid Meredov, à Paris en septembre dernier, où il a été reçu par son homologue Catherine Colonna,
02:26 donc ça, ça peut revigorer un petit peu les relations politiques et diplomatiques entre la France et le quatrième pays au niveau des ressources gazières.
02:34 - Avec un enjeu diplomatique également, l'idée c'est de contrecarrer d'une certaine manière l'influence russe,
02:41 et puis l'influence aussi de la Chine qui est de plus en plus forte sur la région.
02:44 - Oui, moi je suis très prudent en général avec ce type d'appréciation,
02:49 parce que la Russie reste quand même un partenaire économique, un partenaire sécuritaire de tout premier plan de l'ensemble de ces pays d'Aïs centrales.
02:57 Le Kazakhstan est un cas un peu exceptionnel, parce que c'est le seul pays de la région
03:01 qui n'a pas pour premier partenaire commercial ni la Russie ni la Chine, mais l'Union Européenne.
03:06 Et pour le reste, on voit bien que la problématique afghane surdétermine un petit peu la présence et l'influence russe et chinoise
03:14 qui en Asie centrale sont toujours très très vivaces malgré tout.
03:18 - Quelle est la nature de ces régimes politiques en place au Kazakhstan et en Ouzbékistan ? On est sur des régimes autoritaires ?
03:25 - Ecoutez, ce sont des pays en transition sur le plan politique déjà, parce que l'un et l'autre sortent de règnes très longs,
03:32 personnels et donc oui, effectivement autocratiques, autoritaires, de Nour-Sultan Nazarbayev pour le Kazakhstan et d'Islam Karimov pour l'Ouzbékistan.
03:39 Alors les présidents actuels, Kassim Jomartokhaïev au Kazakhstan et Shafkat Mirziyev en Ouzbékistan ont engagé des cycles réformateurs,
03:47 des cycles modernisateurs de la vie politique de leur pays. On parle de nouveau Kazakhstan, de nouvel Ouzbékistan.
03:52 Bon, il est encore un peu tôt pour en apprécier la portée véritable, même si à ce stade, il y a eu, à mon sens en tout cas,
03:58 plus de mesures concrètes mises en place par le Kazakhstan pour lutter contre le népotisme, pour encadrer la fonction présidentielle
04:05 et pour renforcer le rôle du Parlement.
04:07 - En tout cas, c'est une région qui intéresse de plus en plus. On a notamment Erdogan du côté de la Turquie qui est attendu à Astana aujourd'hui.
04:15 Ça vous surprend cet intérêt grandissant en tout cas ?
04:17 - Non, pas du tout, pas du tout. Il y a un effet de loupe, effectivement, sur l'Asie centrale depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février 2022.
04:25 Mais le pays dont vous parlez, la Turquie, ça fait un petit moment qu'ils sont présents en Asie centrale.
04:31 En 2009, Erdogan avait mis en place un conseil turcique, rebaptisé Organisation des États turciques en 2021.
04:37 Et donc, oui, Erdogan va venir là pour booster, si j'ose dire, cette Organisation des États turciques avec ses partenaires turciques
04:46 qui sont l'Azerbaïdjan et en Asie centrale le Kazakhstan, le Kyrgyzstan, l'Ouzbékistan et le Turquienistan en qualité d'État membre.
04:53 Donc cet intérêt international pour l'Asie centrale qui concerne aussi les États-Unis, qui concerne l'Allemagne, l'Inde, l'Iran de plus en plus.
05:01 C'est une tendance de fond qui a amorcé depuis avant la guerre en Ukraine mais qui s'accélère au regard des événements actuels, évidemment.
05:08 - Michael Leaviston, je rappelle que vous êtes chercheur associé à l'IFRI, spécialiste des républiques d'Asie centrale.
05:13 Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.