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Avec Jade Dousselin, avocate

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-12-26##

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News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Maxime Liédo.
00:04Dites-le franchement, 8h23, est-ce que les intérêts industriels français sont sacrifiés sur le thème de la censure ?
00:10Bonjour Jade Dousselin.
00:11Bonjour.
00:13Merci beaucoup d'être avec nous.
00:15Merci beaucoup d'être avec nous, vous êtes, je le rappelle, avocate au barreau de Paris,
00:20vous êtes quand même habituée aux sujets médiatiques, sensibles,
00:24et vous avez dans votre portefeuille actuellement des clients un nombre quand même conséquent d'industriels.
00:29Ça va de la grosse entreprise du 440 au patron qui appartient au Medef,
00:33en passant par quand même quelques artisans qui ont des PME, TPE,
00:36et actuellement vous êtes en train de prendre la parole, vous menez clairement une campagne médiatique
00:40pour nous montrer à quel point l'état d'instabilité du pays, qui soit économique et politique,
00:45met quand même à mal les intérêts industriels français. J'ai bien résumé ?
00:49C'est extrêmement bien résumé, vous l'avez dit, ce ne sont pas des sujets sur lesquels j'ai l'habitude de prendre la parole,
00:54sauf qu'aujourd'hui pour ces clients, je n'ai plus le choix que de parler en leur nom.
00:58C'est les grands oubliés des sujets qui nous occupent.
01:01On regarde tous un peu la valse gouvernementale, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots ce matin,
01:06avec beaucoup d'attention, parfois en riant, parfois en étant désespérés.
01:10Souvent en étant désespérés d'ailleurs à ce micro.
01:13D'ailleurs exactement.
01:14Que ce soit sur vos antennes ou sur les chaînes d'infos en continu,
01:18on est tous à suivre ça avec beaucoup d'attention, sauf que pendant qu'on assiste à ce love story politique,
01:23la réalité c'est que notre instabilité a des conséquences extrêmement directes,
01:27et je vais redevenir sérieuse sur notre industrie.
01:30Si vous faites le calcul aujourd'hui, on a passé un tiers de cette année avec un gouvernement
01:35soit qui gérait des affaires courantes pures, soit sans du tout avoir de gouvernement.
01:40C'est-à-dire évidemment, vous avez des lois qui ne sont pas promulguées par définition.
01:44Oui parce que l'instabilité fait que si vous voulez, on se retrouve toujours entre deux ministères,
01:48entre deux cabinets qui prennent place.
01:50Donc si vous voulez, les lois sont votées, mais à la fin, ni promulguées, ni appliquées.
01:54Exactement, et puis au-delà des lois, vous avez des arbitrages,
01:57puisque encore plus que les lois, il y a des arbitrages qui nécessitent,
02:00un, une stabilité politique, deux, un gouvernement et des ministres
02:04qui ont du poids sur l'échiquier politique.
02:07Pour exemple, comment vous voulez qu'on puisse défendre les intérêts des entreprises françaises et de nos industries ?
02:12Comment on peut avoir une place importante à la table, par exemple, de la Commission européenne ?
02:17Cette table-là, elle n'est pas faite que de discussions gentilles comme au repas de Noël,
02:21elle est quand même faite de pouvoirs, de contre-pouvoirs, de négociations.
02:23Comment, lorsque vous êtes un ministre, soit démissionnaire, soit bientôt démissionnaire,
02:28soit avec l'épée de Damoclès d'une censure, avoir le même poids que si vous étiez,
02:32ce qui est plutôt notre habitude politique, un ministre présent depuis 3, 4, 5 ans,
02:37qui soit sérieux sur ces sujets, qui a un lien assez direct et intime avec le Président de la République ?
02:43Évidemment que nous sommes en train de perdre notre influence et notre poids sur ces questions sur l'échelle européenne.
02:50Je me permets juste, par ailleurs, de reprendre cette position par rapport à l'international,
02:57parce qu'on a tendance à se regarder le nombril chez nous,
03:00mais pendant que nous, on est en train de tergiverser et d'hésiter,
03:05Trump, lui, il est élu, je rappelle qu'il arrive officiellement au pouvoir dans 15 jours.
03:09Oui, c'est ça, dans 15 jours, le 20 janvier, l'intronisation du Président américain.
03:11Exactement, et que les turbulences au niveau économique ne seront pas, à mon avis, à faible échelle.
03:17Je rappelle qu'on a une Allemagne aujourd'hui qui est en crise,
03:20et puis pendant ce temps-là, on a d'autres pays qui ont des situations beaucoup plus avantageuses
03:25et qui n'hésitent pas à mener une guerre industrielle silencieuse contre nous,
03:28avec des normes bureaucratiques, avec tout un tas de choses, des contre-vérités, des fake news.
03:33Et cette instabilité, soit la nôtre, soit celle des pays qui vont du coup venir à choquer pendant que nous sommes fragiles,
03:39on se retrouve avec des décisions incohérentes ou d'absence totale de décision.
03:44Et c'est pour ça que je me suis permise de prendre la parole, parce que ces secteurs stratégiques,
03:48ils sont essentiels et ils sont totalement en train d'être agilisés.
03:51Mais là, vous venez d'utiliser un mot qui n'est pas honnodin, si j'ai bien compris,
03:54c'est quand même le mot de guerre industrielle, c'est quand même un mot fort.
03:58Est-ce qu'il y a des exemples concrets pour qu'on arrive à réaliser ce qui est en train de se passer
04:03quand vous parlez quand même d'une guerre industrielle menée à bas bruit concrètement ?
04:08Si je dois prendre des exemples, sortons de ce qu'on pourrait appeler l'économie et l'industrie,
04:13même si je ne crois pas que ce soit un gros mot.
04:15Si vous prenez la défense européenne, qui, je crains, dans le contexte actuel,
04:19est actuellement un petit sujet de Julio Politic sans être une experte sur le sujet,
04:24tout de même, nous voyons à quel point la question est importante.
04:27Évidemment qu'on a un discours extrêmement autonomiste sur le sujet,
04:30on est un petit peu obligé de la voir quand on voit encore une fois ce contexte.
04:34Sauf que pendant que nous avons ce discours extrêmement ferme, on constate plusieurs choses.
04:3978% de nos acquisitions militaires de l'Union européenne sont réalisées en réalité hors de ses frontières.
04:44Et 60% sont au profit des États-Unis.
04:46Donc c'est-à-dire que tout le discours qu'on entend, la petite marocque sur la réindustrialisation,
04:51réarmer français, réarmer européen, le terme de défense européenne, on s'en rappelle,
04:55quand même souhaité, défendu par le Président de la République,
04:58quand on vous écoute notamment sur le domaine de l'affairance, ça n'est pas du tout à l'ordre du jour ?
05:02En tout cas, c'est à l'ordre des discours mais pas à l'ordre des actions.
05:06Et quand on comprend que notre industrie, nos armes viennent de 63% des États-Unis,
05:11on comprend dès lors que nos décisions géopolitiques vont être un peu plus compliquées en termes d'autonomie.
05:15Première chose.
05:16Deuxième chose, et je le rappelle sur l'instabilité politique,
05:19là on a un ministre des Armées qui ne bouge pas de poste cette fois-ci.
05:23Mais on comprend bien évidemment que sa puissance de négociation dans des moments cruciaux,
05:27on arrive aujourd'hui sur des moments extrêmement cruciaux dans nos négociations en termes d'armée,
05:32évidemment que sa puissance au début de l'année 2022, à la fin de l'année dernière,
05:35et en décembre aujourd'hui, on est quand même sur quelque chose qui a beaucoup baissé.
05:40Donc à chaque représentation importante, à chaque sommet international, européen,
05:45on a des ministres qui ont sur la tête l'épée de Damoclès de la censure ou d'une dissolution.
05:49Évidemment que nous avons perdu aujourd'hui notre autonomie sur ces sujets malgré nos beaux discours.
05:54Et en plus, pardonnez-moi de vous couper, c'est vrai qu'il y a ce domaine militaire,
05:59c'est vrai qu'il y a le domaine de la défense, il y a le domaine écologique,
06:02on l'a vu encore quand vous parlez de perte d'influence,
06:04on l'a vu avec ce qui s'est passé au niveau du Mercosur,
06:07c'est-à-dire que même les sujets d'agriculture, d'environnement, d'écologie sont totalement laissés pour compte.
06:14Bien sûr, on n'arrête pas de dire, et c'est bien normal,
06:18que l'Union Européenne et la France doivent être en pointe sur les sujets progressistes
06:22que font l'écologie et l'industrie, qui soient viables à très long terme pour nous et pour la planète.
06:28Sauf que la réalité, c'est que quand il a fallu instaurer les taxes sur les photovoltaïques chinois,
06:32nous ne l'avons pas fait.
06:33L'Union Européenne n'a pas imposé de taxes sur le photovoltaïque chinois.
06:36Résultat, notre industrie solaire, sur laquelle nous devions être en pointe,
06:40parce que nous avions la capacité technique et parce que, encore une fois,
06:44c'est une économie qui est extrêmement vertueuse.
06:47Nous avons perdu la main de l'industrie solaire.
06:49Vous parlez du Mercosur et puis vous en avez largement parlé sur votre antenne,
06:53mais évidemment, on a eu une opposition très claire à la Commission européenne.
06:58La France devrait être encore un pays dont l'opposition au niveau européen devrait compter.
07:03Elle devrait, mais on assiste bien à la diminution de notre influence
07:07quand on voit que notre chère présidente est allée signer elle-même ce traité sans que nous ayons pu en parler.
07:13Et puis le Mercosur, il est médiatisé, vous en avez parlé,
07:16mais tous les jours, il y a des Mercosur qui sont signés contre nous, sans nous,
07:20et à priori, sans notre aval.
07:23Quand vous parliez d'autres pays, tout à l'heure,
07:26vous parliez de notre regard de bisenounours sur certains pays.
07:29C'est vrai que quand on regarde, par exemple, ce que peut faire la Suède,
07:32le Danemark, la Finlande, la Luxembourg, dans certains couloirs européens,
07:35en réalité, eux, n'hésitent pas à se placer de façon stratégique.
07:39Eux, ils ont compris. Et puis par ailleurs, on ne va pas leur jeter la pierre, ils ont raison.
07:43Si je prends, par exemple, je ne sais pas si vous savez, mais mardi dernier,
07:46il y a une réunion à Bruxelles qui s'appelle le Conseil de l'environnement.
07:49Petit sujet de notre temps.
07:51Vous avez des pays européens, vous l'avez dit, la Suède, la Finlande,
07:54je pourrais citer aussi le Luxembourg, la Norvège,
07:57qui, eux, ont pris des positions extrêmement stratégiques et importantes.
08:00Sauf que ces 5 pays, c'est 20 millions de personnes.
08:02L'ensemble de l'Union européenne, c'est 450 millions.
08:04Donc les 20 millions, en réalité, réussissent à peser sur le dessein industriel,
08:09notamment de 450 millions, ce qui est colossal.
08:12Et je prends le pari que personne n'a entendu parler de ce Conseil.
08:15Donc ça veut bien dire qu'il y a des réunions, des cercles, des assemblées,
08:18ou des décisions qui sont centrales pour notre industrie,
08:21mais centrales pour le citoyen aussi.
08:23Pour la façon dont on veut voir arriver notre économie, notre industrie,
08:27dont nous voulons qu'elle soit menée.
08:29Et ces décisions, elles sont prises sans nous, sans transparence,
08:32souvent de façon contradictoire, et à la fin des fins,
08:35elles affaiblissent extrêmement notre position industrielle.
08:38Et là, vous avez dit un mot très important.
08:40Vous vous attachez énormément, quand vous prenez la parole,
08:43à l'importance du citoyen au milieu de tout ça.
08:45Vous aviez parlé de fake news, de discours parfois caricaturaux
08:49qui viennent peser, c'est-à-dire que vous placez le citoyen
08:51au centre de la réflexion pour l'après.
08:54Bien sûr, pour une raison simple.
08:56C'est celui qu'on a le plus éloigné des décisions,
08:58en les transférant à des organes extrêmement hauts
09:01dans la hiérarchie européenne.
09:03Et puis c'est celui qui, pour le coup, est le premier concerné.
09:05Parce que quand on parle de stratégie économique,
09:08de souveraineté industrielle,
09:10tous ces mots peuvent passer archaïques et un peu violents.
09:13Sauf que la réalité de tout ça, c'est qu'une fois que ces décisions sont prises,
09:16elles sont appliquées, et puis vous avez à la clé
09:18des industries en perte de vitesse,
09:20voire des industries qui ne naissent jamais.
09:22Et puis donc, à la fin, des emplois,
09:24des usines qui ferment, etc.
09:27Donc oui, le citoyen.
09:29Et puis, lui expliquer qu'il n'a pas sa place dans ce débat,
09:31c'est un problème.
09:33Donc effectivement, moi, j'ai toujours placé le citoyen
09:35et je pense qu'il faut le replacer.
09:36Y compris, il faut lui redonner sa part.
09:38Il a le droit d'avoir une vision sur les choses.
09:40Il a le droit d'être informé de ce qui se passe.
09:42Il a le droit de pouvoir connaître la vérité,
09:44puisqu'on en reparlera, mais vous avez parlé de fake news.
09:46Mais effectivement, c'est aussi un sujet.
09:48Alors, ça peut paraître totalement anecdotique,
09:50la question de la fake news.
09:52Sauf que la réalité aujourd'hui, et c'est pour ça
09:54que j'ai dû travailler énormément avec mes clients
09:56sur ce sujet, c'est que
09:58dans ce contexte géopolitique, on l'a dit,
10:00extrêmement tendu, il n'est pas que tendu d'un point de vue
10:02de guerre. Il est tendu d'un point de vue
10:04de guerre économique et industrielle.
10:06Et nos capacités à détecter
10:08ces contre-campagnes de désinformation
10:10qui viennent déstabiliser l'ensemble
10:12de nos industries, parce qu'on
10:14fait tourner des rumeurs sur la sécurité
10:16des produits. On met en place des campagnes
10:18de dénigrement sur des pratiques commerciales.
10:20On met en place des accusations
10:22infondées de greenwashing. Pendant ce temps-là,
10:24pendant qu'on est en train de réfléchir sur ces sujets,
10:26en réalité, nos marchés sont inondés
10:28de produits venus notamment d'Asie
10:30qui ne respectent alors aucune norme
10:32ni humaine, ni écologique.
10:34Tous ces sujets-là
10:36sont des sujets non seulement politiques,
10:38mais surtout du citoyen.
10:39Merci beaucoup Jade Doucelin, avocate au barreau
10:41de Paris et habituée des sujets sensibles.
10:43On l'a compris d'avoir parlé si franchement, d'avoir parlé
10:45vrai ce matin sur Sud Radio pour
10:47défendre nos industriels français, dont on a bien compris
10:49grâce à votre intervention qu'ils étaient quand même
10:51menacés sur la scène internationale
10:53et européenne. Vous êtes sur Sud Radio,
10:55il est 8h33.

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