Bande de Gaza : des chars israéliens près de Gaza-ville

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00:00 Cela fait désormais 48 heures que l'armée israélienne a lancé la deuxième phase de son offensive sur Gaza.
00:05 D'intenses combats ont eu lieu cette nuit dans le nord de l'enclave, selon le Hamas, et ce lundi des chars israéliens.
00:11 Je vous le disais, se sont approchés de la ville de Gaza.
00:14 On en parle avec vous Cyril Payen. Bonjour à vous, grand reporter ici à France 24.
00:20 Quelles sont vos dernières informations concernant le terrain ?
00:24 Ce qu'on sait maintenant, c'est qu'on est vraiment rentré dans une phase dure. Il y avait eu avant le déclenchement
00:31 confirmé par l'armée israélienne en fin de journée vendredi de cette seconde phase,
00:36 qui a été confirmée aussi dans une allocution très solennelle, très martiale du Premier ministre Benyamin Netanyahou,
00:41 donc d'une nouvelle phase, de la seconde phase dans cette offensive contre la bande de Gaza,
00:45 conséquemment évidemment à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre,
00:50 qui faisait suite à 2h48 d'incursion rapide et de retrait.
00:55 Donc évidemment avec ce bouclage total des informations venant de l'enclave palestinienne de vendredi à dimanche matin,
01:01 on ne savait pas quelle était la teneur de ce qu'il se passait,
01:05 bien que l'armée israélienne disait qu'il y avait effectivement des tanks, de l'infanterie,
01:09 même des bombardements très intenses, mais aussi des soldats israéliens sur le territoire gazaoui,
01:16 au centre et au nord notamment. Là effectivement on est déjà entré dans une nouvelle phase,
01:21 c'est-à-dire une forme de temps long de cette guerre.
01:23 On sait qu'il y a de nouvelles images qui émanent, notamment de positions des tanks israéliens en grand nombre
01:30 sur la route qui relie le sud et le nord de Gaza, donc qui ferait une forme d'obstacle,
01:38 sachant que de ça l'armée israélienne invite toujours les gazaouis,
01:43 qui sont je le rappelle 2,4 millions bloqués dans cette enclave,
01:47 à s'acheminer vers le sud, vers la frontière égyptienne pour plus de sécurité.
01:51 Donc effectivement on est rentré dans quelque chose qui n'est certainement pas encore ce qui était redouté
01:56 par les stratèges occidentaux, notamment vers une forme d'invasion terrestre de Gaza,
02:02 mais on voit bien que l'armée israélienne est dans un temps long.
02:05 Le problème c'est qu'il y a évidemment un nombre important d'obstacles.
02:09 D'abord évidemment c'est le Hamas, 30 000 hommes, les membres du djihad islamique également, plusieurs milliers,
02:16 et ce formidable réseau, ce dédale de plusieurs centaines de kilomètres de tunnels qui sont préparés depuis 20 ans.
02:23 L'armée israélienne le sait parfaitement et voudrait éviter que cette offensive se transforme en piège
02:30 puisqu'il y a d'autres écueils où évidemment ce qu'on appelle terriblement et tragiquement les collatéraux,
02:35 c'est-à-dire les populations civiles, on voit le drame humanitaire qui est en train de se jouer sous nos yeux à Gaza.
02:41 Il y a aussi la question des otages, des témoignages d'otages qui viennent d'être rendus publics par la brigade Al-Qassam,
02:49 qui est la branche armée du Hamas, faisant état.
02:52 Donc ce sont des témoignages qu'on vient de recevoir de plusieurs otages qui demandent,
02:59 je les cite de mémoire en gros au gouvernement israélien, de procéder à des échanges, de les faire libérer au plus vite.
03:05 Donc il y a cette aile aussi un peu compliquée dans cette stratégie.
03:08 Le gouvernement israélien, l'armée israélienne le savent très très bien,
03:12 mais on est effectivement rentré dans un autre paradigme, un autre logiciel de guerre.
03:17 C'est une forme de guerre totale dans cette partie du nord de Gaza et du centre,
03:20 avec cette offensive qui a maintenant près de 48 heures, vous le disiez.
03:24 Et dans cette équation, il y a aussi le reste de la région et la question des alliés du Hamas dans la région.
03:31 Quels sont les risques à cette heure d'un embrasement régional ?
03:35 On voit bien que le conflit israélo-palestinien d'un coup s'est rappelé, au bon souvenir si je puis dire,
03:39 de la communauté internationale. C'est un conflit qui date de 70 ans et qui avait,
03:45 on le sait maintenant, on l'a beaucoup analysé sur ses antennes, été mis un peu de côté depuis quelques années
03:50 par l'Europe, par Washington, alliés traditionnels d'Israël.
03:53 Et là, qui revient avec cette capacité de poudrière, d'embrasement, de polarisation des sociétés.
03:58 On le voit pas uniquement au Proche-Orient.
04:00 Et d'embrasement, oui, puisqu'on a l'impression qu'il n'y a que des lignes rouges.
04:04 L'État d'Israël est un État qui vit dans un état politique de faiblesse, de grande faiblesse,
04:10 avec un gouvernement qui est mené par des jusqueboutistes et c'est un euphémisme.
04:15 Donc il y a des lignes rouges, notamment par exemple le voisin jordanien,
04:18 qui est un allié de circonstance d'Israël depuis quelques années,
04:21 qui a demandé aux Américains, à l'arsenal américain, un peu plus de renfort, de protection,
04:26 puisqu'on redoute en Jordanie les conséquences de cette guerre.
04:30 Les lignes rouges, c'est aussi l'Iran.
04:32 L'Iran qui, on le sait, soutient un certain nombre d'affidés dans la région.
04:36 J'y viendrai, mais il y a aussi le nord du sud du Liban qui couvre, qui bouillonne,
04:40 et qui a parlé dans la voix du président iranien, pas plus tard qu'hier,
04:43 qu'il y avait sur les réseaux sociaux.
04:45 Il a dit qu'une ligne rouge avait été franchie avec cette offensive de plus en plus brutale sur Gaza.
04:52 Et donc effectivement, il y a 50 000 soldats israéliens qui sont devant l'enclave de Gaza
04:59 depuis le 7 octobre, qui se sont, on l'a vu, ces images de cet attroupement,
05:03 très important, 19 000 soldats, mais ils sont 65 000 actuellement environ,
05:08 déployés sur le front nord, ce qui pourrait être un front nord avec les 100 000 miliciens du Hezbollah
05:13 qui répondent, bien qu'ils soient au Liban, aux injonctions de Téhéran.
05:17 Et il y a de plus en plus d'incidents, sans oublier, et c'est là encore une fois,
05:21 c'est une définition géopolitique de la poudrière, la Cisjordanie.
05:25 Plus d'une centaine de Palestiniens qui ont été tués dans des affrontements avec l'armée israélienne
05:31 depuis le 7 octobre, mais c'est bien au-delà depuis le début de l'année,
05:34 et aussi devant des violences perpétrées par des colons israéliens.
05:39 Et également la question des 1,8 million d'Arabes israéliens qui vivent dans le plateau du Golan,
05:44 dans le nord, également à Jérusalem-Est, sur lesquels il y a évidemment une énorme pression.
05:49 Donc effectivement, c'est extrêmement volatile.
05:52 C'est aussi pour ça, pour finir, certainement qu'une partie, une grande partie de la communauté internationale
05:57 tente déjà d'obtenir un cessez-le-feu, une trêve humanitaire,
06:01 afin de venir en aide déjà aux populations civiles qui sont coincées dans la bande de Gaza.

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