• l’année dernière
Le gouvernement ne veut plus attribuer de logements aux plus précaires dans les quartiers prioritaires. Pour en parler, le maire PCF de Grigny est l'invité de Vincent Parizot et Agnès Bonfillon.
Regardez L'invité de RTL Soir du 27 octobre 2023 avec Vincent Parizot.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL
00:06 Bonsoir. Vincent Parizeau, Agnès Bonfillon.
00:08 Et notre invité événement est donc le maire de Grigny dans l'Essonne. Bonsoir Philippe Riau.
00:13 Bonsoir. Merci d'être avec nous
00:16 pour commenter certaines des mesures annoncées ou évoquées par Elisabeth Borne hier et aujourd'hui à l'issue du comité interministériel
00:24 des villes qui s'est tenue à Chanteloup-les-Vignes et cela donc on le rappelle quatre mois après les émeutes.
00:29 Et tout d'abord je voudrais votre avis sur cette annonce dont on parle beaucoup depuis la mi-journée
00:34 pour développer, favoriser la mixité sociale. Le gouvernement demande aux préfets
00:39 de ne plus attribuer de logements dans les quartiers prioritaires aux ménages les plus en difficulté. Autrement dit
00:44 arrêtez d'ajouter de la pauvreté à la pauvreté. On rappelle que la grande borne à Grigny est un quartier prioritaire donc
00:52 comment vous réagissez vous ce soir à cette annonce ?
00:56 Écoutez sur cette annonce spécifique il y en a eu moins une quarantaine
00:59 ça fait 20 ans qu'on le demande donc on est content que le bon sens
01:04 soit appliqué enfin.
01:07 C'est du bon sens parce que certains craignent justement que
01:11 ces ménages en difficulté qui sont souvent dans l'attente de logements, je crois qu'il y en a près de 100 000,
01:17 doivent encore attendre un peu plus longtemps.
01:23 Il faut que vous compreniez, les auditeurs aussi, que le logement social n'est pas
01:29 uniquement dans les villes populaires. Il y a du logement social partout en France, d'ailleurs
01:34 70% des français ont du logement social.
01:37 L'un des problèmes c'est qu'on ne produit plus du logement social ou du logement public parce que notre système est à l'arrêt
01:43 mais on peut loger dans des villes d'ailleurs qui ne respectent pas la loi
01:48 solidarité renouvellement urbain, vous savez cette loi où on oblige les villes à construire 20% de logement social. Il y a des villes qui préfèrent payer
01:54 des amendes, qui préfèrent être dans le séparatisme d'en haut.
01:57 Il y a du logement social partout en France. Et bien
02:01 pourquoi uniquement dans les quartiers populaires qui concentrent de la pauvreté ?
02:06 Donc moi je trouve que c'est du bon sens, c'est gagnant pour les familles parce que arriver dans un système ou dans un écosystème vulnérable
02:13 ce n'est pas les meilleures conditions même s'il peut y avoir
02:16 de la solidarité. Vous savez dans nos quartiers il y a beaucoup de solidarité, il y a des associations qui font un travail remarquable
02:20 mais non moi je trouve que c'est sain parce que vous savez dans nos quartiers
02:24 les familles qui
02:27 ont un peu de revenus s'en vont et sont remplacées par des gens qui sont plus vulnérables.
02:30 Et donc on a l'impression de faire le boulot sans cesse avec un peu moins de moyens d'ailleurs.
02:35 A condition que ces familles obsciennent ces logements ailleurs ? Mais bien sûr, mais bien sûr absolument.
02:42 Mais là encore je vous dis objectivement on est dans une crise du logement jamais atteinte en France, on ne construit pas assez de logements
02:48 publics. Mais pourquoi monsieur le maire jusqu'ici ces familles n'ont pas accès à d'autres logements sociaux puisque vous le dites
02:54 ce n'est pas que dans les quartiers prioritaires ?
02:57 Parce que
02:59 très techniquement et pragmatiquement
03:01 les préfets
03:02 dans les quartiers populaires où il y a 500, 1000, des fois 2000 logements, et bien ils ont un stock de réservation, un droit
03:09 pour placer et ils ont obligation d'y mettre les personnes les plus en difficulté.
03:13 Et donc dans les quartiers populaires qui sont un peu grands, il y a une masse de logements disponibles plus facile
03:18 à mobiliser que d'autres logements ailleurs où il peut y avoir des logements sociaux,
03:23 30, 40 logements sociaux dans un secteur
03:26 qui se porte plutôt bien, il n'y a pas de mutation, il n'y a pas de gens qui partent et donc il y a un accès un peu
03:32 plus difficile. Donc nous comme on est nombreux et gros, il y a du mouvement et donc je prends l'exemple de la Grande-Borne à Grigny,
03:37 les personnes les plus en difficulté, c'est pas
03:39 les contingents mairies, c'est pas le contingent du baillard social,
03:42 c'est le contingent du préfet parce que le préfet doit loger les personnes les plus vulnérables. Et donc il faut qu'il y ait une meilleure répartition.
03:48 - Alors vous l'avez dit,
03:51 cette mesure, c'est une mesure parmi les 40 annoncées hier et aujourd'hui par la Première Ministre.
03:58 Qu'est-ce que vous retenez d'autre sur les mesures d'ordre social annoncées aujourd'hui ?
04:03 Tiens par exemple les horaires d'ouverture étendus pour les collèges ou les bibliothèques, ça peut changer quelque chose ?
04:08 - Si vous me permettez, se dire qu'hier il y avait un temps sécurité-justice
04:13 après émeute et aujourd'hui on avait un temps cohésion sociale. Je rappelle que ce comité interministériel à la ville est attendu depuis juste un an,
04:19 que ça fait un an qu'on mord les mollets du gouvernement, excusez-moi l'expression
04:24 avec un peu de légèreté,
04:26 pour faire des propositions, pour produire et donc nous avons travaillé avec le gouvernement.
04:31 Parce que si les élus locaux n'avaient pas été là, je pense qu'on aurait eu
04:34 pas de surprise et peut-être des mauvaises surprises. Donc il y a un comité interministériel à la ville qui n'est pas une potion magique, une baguette magique
04:42 avec
04:45 des réponses à tous les problèmes. Il y a des réponses globales qui ont été apportées.
04:48 13 ministres étaient présents
04:51 aujourd'hui à Chantoulé-Vigne et chacun dans son domaine de compétence a apporté des solutions en matière de santé, en matière de logement sur les copropriétés.
04:59 La ministre de la culture n'était pas là, donc l'histoire des 500 bibliothèques ouvertes le dimanche, écoutez moi je sais pas comment ça se paye.
05:06 Parce que si on demande à ce que ce soit les collectivités locales, je veux bien mais juste on va pas pouvoir y arriver.
05:10 Et puis il y a des choses qui sont intéressantes.
05:13 Mettre des doctorants pour la culture scientifique en primaire, pour que les élèves des quartiers populaires
05:20 considèrent que la culture scientifique et la science c'est aussi pour eux. Il y a des petites choses qui relèvent du soft, qui sont intéressantes.
05:27 Et dans le hard, dans les choses structurelles, une nouvelle loi sur les copropriétés dégradées qui est demandée par tous les maires de France.
05:35 Aujourd'hui ça craque dans le logement social, mais ça craque dans le logement privé. Aujourd'hui il y a des catastrophes humaines.
05:41 On court tous après les marchands de sommeil, il y a les ascenseurs qui ne fonctionnent pas, il y a des dégradations majeures, il y a même des morts.
05:47 - Responsabiliser aussi davantage les parents de mineurs délinquants monsieur le maire, ça vous en dites quoi ?
05:52 - Avec cette idée de stage de responsabilité parentale.
05:57 - Ça c'est pas les mesures de ce matin, c'est les mesures d'hier.
06:02 Avec du en même temps du soutien aux familles monoparentales. Je rappelle une famille sur cinq en France est monoparentale.
06:08 40% des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté,
06:11 et 30% de ces familles monoparentales n'ont pas accès à leurs droits. Et donc hier il y avait du en même temps entre la responsabilisation
06:18 et puis un soutien particulier à ces familles fragiles. Sur la question que vous me posez,
06:25 écoutez moi je pragmatiquement je sais pas comment on fait quand une famille
06:28 il y a deux enfants qui réussissent et le troisième qui part un peu en sucette, excusez moi, qui devient délinquant.
06:35 On tape sur les parents parce qu'il y en a deux qui réussissent et un qui réussit pas.
06:41 Donc très concrètement ça va être un peu compliqué.
06:43 - Et pour des parents de trois enfants qui ne réussissent absolument pas, aucun aucun d'entre eux et qui ont des soucis avec
06:48 la délinquance ?
06:50 - Ça s'accompagne.
06:52 C'est les parents qui n'y arrivent pas. Vous savez être parent même quand on est deux dans la famille c'est compliqué.
06:56 Qui peut dire qu'aujourd'hui c'est dur, c'est facile d'élever un enfant avec la violence qu'il y a,
07:03 avec ce que traversent nos enfants. La jeunesse elle est...
07:06 c'est compliqué aujourd'hui d'être jeune et d'être enfant dans notre pays. Vous trouvez pas que c'est pas plus difficile qu'il y a 20 ans ?
07:11 Fondamentalement ? Donc c'est dur, l'acte parental est dur.
07:14 Donc il faut retravailler toutes ces questions là. C'est bien de poser le débat.
07:19 Je suis pas d'accord sur un certain nombre de solutions.
07:21 - Non mais on sent que vous estimez que...
07:23 - Il faut s'interroger.
07:23 - On sent que vous estimez que le plan en deux volets
07:26 présenté hier et aujourd'hui est quand même à la hauteur des enjeux de ce qu'on a connu il y a quatre mois.
07:31 - Merci. - On sent la sonnette d'alarme depuis longtemps.
07:35 - Oui, ça on le sait. On le sait notamment à la mairie de Grigny,
07:39 la ville de Grigny que vous dirigez depuis 20 ans. Merci beaucoup Philippe Riau d'être intervenu ce soir sur RTL.
07:46 Il va être 18h30, on va marquer une
07:49 courte pause et puis ensuite les trois infos à retenir avec Agnès. A tout de suite.
07:54 RTL bonsoir jusqu'à 20h.
07:57 »

Recommandations