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Franck Tanguy reçoit François de Voyer, Yves Christen, Hilaire de Crémiers et Jacques Georges.

Au programme des débats :
1) Guerre Israël/ Hamas : éclatement à gauche, fissures à droite ?
2) Assassinat du professeur D. Bernard : les propositions de G. Attal pour isoler les élèves problématiques
3) De nouvelles du wokisme, de Californie et d'ailleurs...

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Transcription
00:00:00 [Générique]
00:00:11 Bonjour à tous, nouvelle émission de Tête à Clash, 4 invités, 3 sujets.
00:00:15 Les invités Yves Christen, Hilaire de Crémieux, Jacques Georges et François de Voyer.
00:00:22 Je vais y arriver ? Messieurs, bonjour.
00:00:24 - Crémieux. - Crémieux, j'ai dit Crémieux ?
00:00:26 - Oui. - C'est pas bien.
00:00:27 OK, allez, une première claque. Il y en aura d'autres, vous verrez.
00:00:32 Les 3 sujets sont les suivants.
00:00:34 Guerre Israël Hamas, des fissures dans la classe politique française.
00:00:38 On va examiner le sujet.
00:00:40 Deuxièmement, à la suite de l'assassinat du professeur Darras,
00:00:44 Gabriel Attal est venu avec des propositions.
00:00:47 Je voulais qu'on les regarde et je voulais surtout que vous me disiez ce que vous en pensez.
00:00:51 Et le troisième sujet, c'est des nouvelles du wokisme.
00:00:54 Vous allez voir, la situation est bien bigarrée.
00:00:56 Allez, à tout de suite.
00:00:58 Alors, premier sujet, depuis l'offensive du Hamas en Israël.
00:01:26 Il y a eu largement le temps pour que la classe politique française se positionne.
00:01:32 Et il me semble que l'on voit d'ébéance à gauche,
00:01:36 ça, on va revenir là-dessus, particulièrement dans ce qui se passe dans la Nupes,
00:01:40 et quelques fissures à droite.
00:01:41 Autrement dit, on est loin de l'unanimité que l'on pouvait attendre, espérer peut-être.
00:01:47 Voilà, et le premier qui veut intervenir sur ce sujet, c'est Yves Christen.
00:01:51 Oui, il y a effectivement des fractures, des divergences.
00:01:55 Quant au fond, personnellement, contrairement à ce qu'on dit généralement,
00:01:59 je ne crois pas que cela va nuire à M. Mélenchon.
00:02:02 Je dirais même plutôt au contraire.
00:02:04 Car il y a une espèce d'arithmétique toute simple,
00:02:07 qui est que globalement, la gauche, aujourd'hui, c'est Mélenchon.
00:02:12 On l'a bien vu au présidentiel, candidat du Parti Socialiste, 2%.
00:02:15 Parti Communiste, 2%.
00:02:17 On voit bien que celui qui pèse, c'est Mélenchon.
00:02:19 Et, bien sûr, au deuxième toit des présidentiels,
00:02:22 celui qui veut avoir un homme de gauche candidat contre Marine Le Pen,
00:02:26 il faut qu'il vote Mélenchon.
00:02:27 Le deuxième élément, c'est que la situation actuelle me paraît favoriser Mélenchon.
00:02:32 Car il a pris une position qui apparaît un peu dingue à la plupart des commentateurs,
00:02:38 mais qui, à mon avis, va lui attirer la sympathie des milieux musulmans, islamiques, immigrés.
00:02:44 Car sa position est très forte, et d'ailleurs d'autant plus forte qu'il est critiqué.
00:02:54 Donc ça le met en relief comme étant l'homme qui défend la cause palestinienne.
00:02:59 Tout le monde défend un peu la cause palestinienne,
00:03:01 mais lui, il défend la cause palestinienne d'une manière très forte.
00:03:04 Alors je crois que, à masse, pas à masse, les musulmans, pas que les musulmans,
00:03:10 mais les musulmans sont dans leur quasi-totalité favorables à la cause palestinienne.
00:03:14 Donc je pense que la situation actuelle donne à Mélenchon
00:03:18 un socle électoral tout à fait considérable,
00:03:22 qui lui assurera un avantage par rapport aux autres candidats de gauche.
00:03:25 – Vous pensez que cette position de Mélenchon, elle est purement électoraliste ?
00:03:29 Ou c'est une conviction ?
00:03:30 – Je pense que c'est un peu les deux.
00:03:31 Je pense que c'est un peu les deux.
00:03:34 Maintenant, c'est vrai que, ce faisant, Mélenchon a fait quelque chose d'assez extraordinaire
00:03:40 sur le plan de la vie politique française,
00:03:42 qui est d'avoir fait une rupture vis-à-vis de ce qui était le plus grand tabou de la politique.
00:03:48 C'est-à-dire qu'avoir des propos qui fleurent l'antisémitisme,
00:03:53 qui donnent l'impression, même si Mélenchon n'a pas tenu,
00:03:57 à mon avis, de propos réellement antisémites.
00:04:00 Mais enfin, ce qu'il a dit est suffisamment marqué
00:04:05 pour que les gens comprennent bien qu'il est clairement contre Israël,
00:04:09 qu'il n'est pas massivement préoccupé par le meurtre des 1 500 Israéliens
00:04:15 et qu'il est plutôt de l'autre côté de la barre.
00:04:17 Je crois que c'est assez clair.
00:04:19 – Pourtant, oui Jacques-Georges, la gauche a toujours soutenu Israël.
00:04:23 – Oui, mais pour aller dans le sens des propos dits fristains,
00:04:26 c'est vrai que le concept de dominos dominés, qui est très fort,
00:04:33 pas seulement à gauche d'ailleurs, va dans ce sens-là.
00:04:37 C'est-à-dire l'ancienne victime est devenue dominant et devenue même raciste.
00:04:42 Donc, disons que cette position peut prospérer dans le futur,
00:04:47 pas seulement à gauche.
00:04:48 Bon, ça c'est vrai, mais malgré tout, on n'est pas encore un pays musulman,
00:04:52 on n'est pas encore un pays dominé par les immigrés,
00:04:55 on est un pays quand même de tradition chrétienne
00:04:57 et je pense que quand même c'est un pari perdant, le sien à long terme.
00:05:01 Je pense, du moins je l'espère.
00:05:02 – D'autant qu'électoralement, on voit bien que la nupèce est en grande difficulté
00:05:07 à la suite des difficultés au minimum pour El-Effi à nommer les choses.
00:05:13 – Bien sûr, oui mais ça divise la gauche bien évidemment,
00:05:18 ça divise aussi la droite, on va peut-être y venir après.
00:05:20 – On va y venir, bien sûr, bien sûr.
00:05:22 – Alors, François de Voyant.
00:05:24 – On donne une vraie gauche morte et elle revient toujours,
00:05:26 elle renaît toujours de ses cendres.
00:05:28 Je pense qu'elle est en train de se reconfigurer,
00:05:30 la gauche a l'habitude du ripollinage, du changement de façade,
00:05:33 du changement de tête, il n'y a pas ce culte de la personnalité
00:05:36 comme on l'a à droite.
00:05:37 Mélenchon, que je rejoins, Yves Christian,
00:05:40 à mon sens, fait un très bon calcul électoral,
00:05:43 il s'assure un socle que la démographie lui assurera forcément
00:05:47 dans les décennies à venir.
00:05:49 On le voit, il a un soutien massif des musulmans de France
00:05:53 qui vont compter dans les prochaines élections.
00:05:55 Si vous êtes certain de partir dans une élection en ayant,
00:05:59 mettons 10 à 12 % des électeurs, à peu près, mettons 10,
00:06:04 vous pouvez ensuite changer de campagne, ce que fait toujours Jean-Luc Mélenchon,
00:06:07 changer de direction, être beaucoup plus doux,
00:06:10 être beaucoup plus aimable et réussir à rassembler
00:06:13 bien au-delà de votre socle initial.
00:06:15 Il faut se souvenir qu'en 2017, Mélenchon était donné à moins de 9 %,
00:06:19 il a fini à 19.
00:06:20 En 2022, je me souviens exactement à cette période,
00:06:24 c'était la fin du mois d'octobre 2021,
00:06:26 il était donné à moins de 9 % encore,
00:06:30 il a fini à 20, à plus de 20 même, presque 21.
00:06:34 Donc, ne tuons jamais Mélenchon avant que lui-même ne soit vraiment à terre.
00:06:39 C'est vrai que là, il s'est mis à flirter avec un sujet un peu plus épineux,
00:06:43 la question de l'antisémitisme, mais les rapports de force évoluent en France.
00:06:47 La réalité, c'est que la communauté juive, qui avait une place importante,
00:06:53 est en train de se faire damer le pion par la communauté musulmane,
00:06:56 qui sur le plan tout simplement démographique, sur le plan du chiffre,
00:07:00 est en train de peser très très lourd dans les rapports de force de notre pays.
00:07:04 – Ok, je vais faire le tour et je vais revenir sur cette position de Mélenchon
00:07:09 et son impact sur l'électorat.
00:07:11 Je crois qu'il n'est pas si clair que ça.
00:07:13 M. Bécrémy.
00:07:14 – Je partage totalement ce point de vue.
00:07:17 Et puis, c'est quand même, je crois, profondément électoral.
00:07:22 Il joue une carte et il sait que cette carte va lui rapporter beaucoup,
00:07:27 même si elle ne lui rapporte pas tout.
00:07:29 Et d'autre part, à partir de ce moment-là,
00:07:31 il sera le personnage important de la gauche et il le restera.
00:07:35 Pour le moment, évidemment, ça s'éparpille, les gens veulent rompre avec lui,
00:07:39 mais qu'est-ce que va donner un fort, qu'est-ce que vont donner ces gens-là ?
00:07:42 Rien du tout.
00:07:43 Donc, à la prochaine campagne électorale,
00:07:46 ils seront ramenés vers le truc gagnant, comme toujours.
00:07:50 Et de ce point de vue-là, c'est un très bon calcul.
00:07:53 Mais pour ma part, ce que je trouve, pour ma part, alors là, pour la France,
00:07:57 pour notre pays, effroyablement dangereux,
00:08:00 c'est qu'une affaire extérieure est effectivement très grave,
00:08:07 mais va entraîner chez nous des rapports de force et de rivalité
00:08:13 qui vont être d'une effroyable dévastation.
00:08:19 Non seulement à gauche...
00:08:20 Qu'est-ce que vous voyez comme conséquence, Hilaire ?
00:08:23 Ah ben moi, je pense que les Français ne pourront plus raisonner
00:08:27 par rapport à la France et par rapport aux intérêts français.
00:08:30 On voit même Macron, il aurait dû essayer de prendre une position typiquement française,
00:08:37 mais il court de l'une à l'autre sans choisir,
00:08:40 et les Français, y compris à droite, on va en parler tout à l'heure,
00:08:43 sont là à se disputer sur des questions qui sont certes très graves,
00:08:49 mais qui relèvent de la politique extérieure,
00:08:50 et ça, ça tient au fait qu'en réalité, il n'y a plus d'État français,
00:08:54 il n'y a plus de diplomatie française.
00:08:56 Il n'y a plus de diplomatie française,
00:08:57 donc c'est Mélenchon qui fait la diplomatie de son côté pour la France.
00:09:01 C'est monstrueux.
00:09:02 – Voilà, il fait la diplomatie.
00:09:04 – Il fait ça, vous avez parlé de Ford, soyons clairs,
00:09:08 Ford, même Hollande, Valls ne représentent plus rien dans ce pays.
00:09:12 Mais moi, je crois que Mélenchon a une chance non négligeable
00:09:16 d'être élu président de la République.
00:09:17 Pourquoi ?
00:09:18 Parce qu'on a bien vu qu'en gros, il y avait un trio,
00:09:22 depuis les trois dernières élections, qui se trouve à 20%, plus ou moins, etc.
00:09:26 Et là, il y a quand même un élément nouveau, c'est qu'il n'y aura pas Macron.
00:09:31 Donc, il n'est pas du tout évident que le clan macronien, d'abord, n'explose pas,
00:09:35 et il n'est pas évident que le candidat,
00:09:37 même s'il n'y en a qu'un qui représente le clan macronien,
00:09:42 fasse l'unanimité de ce parti.
00:09:44 Parce que si c'est quelqu'un qui vient de la droite,
00:09:46 ce qui est plutôt le cas aujourd'hui, Darmanin, que sais-je, etc.
00:09:50 – Edouard Philippe.
00:09:51 – Edouard Philippe, mais ces gens-là ne vont pas nécessairement attirer
00:09:54 l'électorat social-démocrate venu du Parti socialiste qui a fait élire Macron.
00:09:59 Donc, on peut très bien imaginer, aux prochaines présidentielles,
00:10:02 d'avoir Marine Le Pen, je ne sais pas, à 23, 24, 25%,
00:10:06 d'avoir Mélenchon à 20, 21%, et d'avoir le candidat macronien à 19, 20%.
00:10:11 Et, qu'est-ce qui se passe au second tour ?
00:10:13 Il n'est pas du tout évident que Marine Le Pen soit élue face à Mélenchon.
00:10:17 – Edouard Philippe a bien précisé qu'il voterait plutôt communiste
00:10:20 plutôt que Rassemblement national.
00:10:23 Donc, on en est là.
00:10:24 – C'est déjà en foncière 1 comme opposition.
00:10:25 – Oui, vous savez, les médias, les machins, si on a ce scénario,
00:10:29 si vous avez Marine Le Pen à 25%, plus 7% de voix,
00:10:34 Eusebio Mour, quelque chose comme ça, donc 30 et quelques pourcents,
00:10:37 et Mélenchon deuxième à 20%, les médias vont crier au loup.
00:10:42 C'est certain, les fascistes sont en train d'arriver au pouvoir.
00:10:45 – Autrement dit, ce n'est pas une tactique de…
00:10:48 C'est drôle parce que vous me surprenez.
00:10:49 Vous pensez que c'est une tactique de second tour,
00:10:52 alors que je pensais que c'était une tactique de premier tour.
00:10:55 – C'est une tactique de premier tour.
00:10:56 – Oui, moi aussi.
00:10:57 – J'ajoute tout de même, il me semble…
00:10:59 – On parle de la position de Mélenchon.
00:11:01 – Toujours la position de Mélenchon.
00:11:02 Mélenchon, on ne peut pas le soupçonner de méconnaître
00:11:06 la situation au Proche-Orient et d'avoir un tout petit peu de bouteille
00:11:11 sur les questions géopolitiques.
00:11:13 Il se doute, à mon avis, qu'Israël risque de très mal réagir
00:11:17 dans les semaines qui viennent.
00:11:19 Si la réaction du gouvernement israélien,
00:11:22 ce n'est pas n'importe quel gouvernement, c'est Netanyahou,
00:11:25 on est quand même sur un gouvernement particulièrement extrême.
00:11:29 Réagir trop brutalement, l'ensemble des opinions peuvent se retourner
00:11:33 et qui apparaîtra pour un résistant, la voie dans le désert,
00:11:40 ce sera Mélenchon.
00:11:41 Et tout de même, les faits peuvent lui donner raison,
00:11:44 les choses sont inquiétantes, l'engrenage peut être particulièrement glaçant.
00:11:49 Quand on voit, je voyais une chose toute bête,
00:11:50 mais ce genre de petites nouvelles qui vous met un peu de stress.
00:11:55 Les MSC Croisière a supprimé tout plan de navigation
00:12:01 pour les mois qui viennent dans la zone.
00:12:04 Quand on voit les réactions de l'Iran, quand on voit les réactions des pays voisins,
00:12:07 on peut se dire que tout peut péter d'un instant à l'autre
00:12:10 et à ce moment-là, qui sortira du panier en disant
00:12:14 "Regardez, je l'avais dit, moi j'ai joué l'apaisement, c'est Mélenchon".
00:12:18 – On parle un peu trop de Mélenchon quand même,
00:12:21 la vie politique française ne tourne pas autour de Mélenchon, heureusement.
00:12:26 Et puis il y a quand même quelque chose d'énorme,
00:12:27 je ne sais pas si vous avez écouté Marine Le Pen,
00:12:29 mais enfin Marine Le Pen, pour une fois, m'a positivement surpris,
00:12:34 elle constate quand même que nous avons le même ennemi.
00:12:37 On est dans le même bateau avec Israël, fondamentalement.
00:12:39 Le même ennemi, c'est quelque chose de solide et qui va durer.
00:12:45 Donc cette position-là, elle durera le temps du futur égorgement.
00:12:50 Mais je pense que fondamentalement, nous avons le même ennemi pour très longtemps.
00:12:54 Et ça, ça va nous souder autour d'une position qui sera nuancée naturellement
00:12:59 et qui ne sera pas celle de Mélenchon, qui sera l'inverse de celle de Mélenchon.
00:13:02 – Juste un élément dans le débat, la position de Mélenchon,
00:13:06 elle le noircit au point de vue de l'opinion publique.
00:13:09 Elle… on voit bien, je vais le dire différemment,
00:13:13 il y a quelques années, le grand Satan, c'était Jean-Marie Le Pen ou sa fille.
00:13:19 Dangereux, antidémocratique.
00:13:22 Maintenant, celui qui a pris sa place, c'est Mélenchon.
00:13:27 Or, est-ce que c'est une tactique de premier tour ?
00:13:30 C'est pour ça que je…
00:13:31 Moi, je pense que c'est une tactique de premier tour
00:13:34 qui ne fonctionne pas au deuxième tour.
00:13:35 Or, certains d'entre vous ont l'air de dire que finalement,
00:13:38 ça peut être une bonne tactique de second tour.
00:13:42 Moi, je pense que c'est une bonne tactique de premier et de second tour.
00:13:44 Mais la comparaison avec Jean-Marie Le Pen est très intéressante.
00:13:47 Et notamment par sa limite.
00:13:49 C'est vrai que Mélenchon est devenu le méchant.
00:13:51 Mais, il y a quand même une immense différence,
00:13:54 c'est que globalement, on pardonne tout à l'extrême gauche.
00:13:58 On a vu quand même des terroristes italiens, etc. ne pas être expulsés.
00:14:03 On pardonne à l'extrême gauche.
00:14:05 On ne pardonne rien à l'extrême droite.
00:14:07 Et ça, je crois que c'est quand même un élément très fort de l'équation.
00:14:10 D'ailleurs, on ne peut pas dire qu'on ait vu un effondrement
00:14:14 de l'électorat en faveur de Mélenchon.
00:14:17 On ne peut pas dire ça.
00:14:18 On ne peut pas dire que les manifestations dans la rue en faveur de la Palestine
00:14:22 et donc, quelque part, ensuite, Mélenchon rassemble trois polis dans la rue.
00:14:27 Il y a une vraie réalité.
00:14:32 – OK, alors ?
00:14:33 – C'est la démographie qui départagera en fait.
00:14:37 – Oui, mais là-dessus, justement…
00:14:39 – La démographie ou la démocratie ?
00:14:41 Excusez-moi, j'ai entendu "démographie".
00:14:43 – Non, j'ai dit "démographie" à long terme.
00:14:45 À long terme, c'est quand même bien la démographie qui gouverne tout.
00:14:48 Bon, elle va dans le sens que vous dites, malheureusement.
00:14:51 Mais enfin, malgré tout, la démocratie va corriger aussi.
00:14:53 – N'oubliez pas une chose.
00:14:55 C'est que Mélenchon a dit, et ce n'est pas idiot,
00:14:58 "il m'a manqué 400 000 voix".
00:15:02 C'est en gros ce que fabrique la France chaque année avec les nouveaux immigrés.
00:15:09 Ou chaque année, ou tous les deux ans, peu importe.
00:15:11 Ça veut dire que chaque année, ceux-là, ils ne votent pas tout de suite.
00:15:14 Mais ceux qui sont arrivés avant, ils finissent par être sur le marché électoral.
00:15:18 Donc, chaque deux années, Mélenchon récupère potentiellement
00:15:22 les 400 000 voix qu'il lui a manqué le coup d'année.
00:15:25 – Oui, pour autant que ces nouveaux arrivants votent automatiquement.
00:15:30 D'abord ils votent, et ensuite votent Mélenchon.
00:15:33 Parce qu'à l'image des États-Unis, il n'est pas du tout certain
00:15:37 que les migrants votent dans ce que l'on attend d'eux,
00:15:41 c'est-à-dire un camp plutôt à gauche.
00:15:44 Ça ne se passe pas exactement comme ça aux États-Unis.
00:15:46 Il n'est pas certain que ça se passe comme ça en France.
00:15:48 – Ça se passe comme ça.
00:15:49 – L'image des États-Unis n'est pas la même que celle qu'est en France.
00:15:53 Et c'est la raison pour laquelle Mélenchon prend cette position.
00:15:55 C'est parce qu'il sait très bien où arrivent les voix.
00:15:59 – En attendant électoralement à court terme, éclatement de la nupes,
00:16:04 c'est quand même l'outil qui a permis à Mélenchon d'être fort.
00:16:07 – Oui mais enfin, tout ça c'est du court terme, c'est l'électoralisme,
00:16:11 bon mais à long terme, moi je connais bien les pays musulmans,
00:16:14 j'y ai travaillé dans plusieurs.
00:16:16 Il n'y a pas plus conservateur que le monde musulman,
00:16:22 même réactionnaire on peut dire.
00:16:24 Bon, à long terme, donc vous avez raison,
00:16:27 pour des raisons tactiques, l'immigré il est plutôt à gauche aujourd'hui,
00:16:31 tout simplement parce que c'est celui qui lui ouvre les bras.
00:16:34 Mais une fois qu'il est là, c'est autre chose.
00:16:36 Et à long terme, ça n'ira pas dans ce sens-là.
00:16:39 Pense à la limite, si on pouvait blaguer, on pourrait dire,
00:16:41 la chance de la droite de la droite, c'est le monde musulman.
00:16:45 – Oui, les fameux ennemis communs.
00:16:47 Alors justement, il ne nous reste pas beaucoup de temps
00:16:49 mais je crois qu'on va un petit peu déborder.
00:16:51 La position de la droite, j'ai parlé de béance à gauche,
00:16:56 ça me semble évident.
00:16:58 J'ai parlé de fissure à droite, est-ce que c'est juste des fissures ?
00:17:02 Est-ce que vous voulez par exemple,
00:17:03 vous avez dit que vous vouliez venir là-dessus Jacques-Georges,
00:17:05 qu'est-ce que vous voyez comme ce passant à droite ?
00:17:07 – À droite, quand même, très majoritairement,
00:17:11 la droite s'est mise du côté d'Israël de manière très nette
00:17:16 et ce n'est pas seulement sentimental.
00:17:20 C'est soudé par l'idée que nous avons le même ennemi
00:17:22 et que ce qui se passe en Israël aujourd'hui,
00:17:24 ça va se produire demain chez nous.
00:17:26 Ça c'est quand même solide, c'est du rock.
00:17:29 Mais il n'y a tout de même, ce n'est pas toute la droite.
00:17:32 Et à la droite de la droite, on ne le dit pas toujours,
00:17:35 mais il y a beaucoup qui pensent que c'est le champ
00:17:37 entre la peste et le choléra.
00:17:38 Un petit peu la droite de la droite, c'est un petit peu ce qu'ils pensent.
00:17:41 Et malgré tout, je pense que la droite est quand même,
00:17:46 bon je crois qu'elle est quand même en profondeur,
00:17:49 même si ce n'est pas exprimé, elle est quand même divisée.
00:17:51 – Il y a quand même un énorme problème à droite.
00:17:53 C'est quand même la rupture par rapport à la politique du général De Gaulle.
00:17:58 Car tout de même, ce que fait la politique globale de la droite,
00:18:03 LR et d'ailleurs Rassemblement National,
00:18:06 c'est une rupture totale par rapport à la position du général De Gaulle
00:18:10 qui incontestablement ne se serait pas comportée par exemple
00:18:13 comme Macron s'est comportée dans ces pays-là.
00:18:17 Je comprends que c'est compliqué pour Emmanuel Macron.
00:18:19 Il faut bien que s'il va là-bas,
00:18:20 il est obligé de ménager la chèvre de chou, c'est très compliqué.
00:18:23 Mais ce qui est sûr, c'est que la position de la droite et d'Emmanuel Macron
00:18:29 n'est pas conforme à celle du général De Gaulle.
00:18:32 – Vous la rappelez en deux secondes, c'était quoi cette position du général De Gaulle ?
00:18:35 – Une position d'équilibre vis-à-vis d'Israël et vis-à-vis du monde arabe
00:18:40 et avec quand même une espèce d'assez grande solidarité avec le monde arabe.
00:18:48 On pourrait penser, aujourd'hui ce n'est pas possible à cause des événements du Hamas etc.
00:18:54 mais on pourrait penser qu'à plus long terme, ce serait une politique assez intelligente
00:19:00 d'avoir en France une politique assez proche des Arabes dans les pays arabes
00:19:07 et d'avoir sur le territoire français une politique assez hostile à l'immigration
00:19:13 par des gens qui viennent de pays musulmans.
00:19:16 Ça aurait été ça la position de De Gaulle, je pense.
00:19:19 – Mais vous ne pensez pas que la France est déjà assez proche des pays arabes ?
00:19:23 On voit bien le soutien au Qatar, il y a quand même beaucoup de proximité avec des grands pays.
00:19:30 – C'est le Qatar qui nous soutient, pas l'inverse en fait.
00:19:34 – C'est l'histoire de corruption là.
00:19:37 Je rejoins Yves Christian, effectivement.
00:19:39 Moi ce qui m'a inquiété c'est l'unanimisme de la droite.
00:19:42 Je me méfie toujours quand on parle d'une seule voix.
00:19:45 J'ai senti qu'il y avait aussi une volonté de se laver totalement des accusations d'antisémitisme.
00:19:51 Donc de hurler plus fort encore que ceux qui hurlaient déjà très fort de manière parfois…
00:19:56 – Et là vous parlez de quoi ? Du Rassemblement National ?
00:19:58 – En particulier reconquête du Rassemblement National,
00:20:00 où on a vraiment senti qu'il y avait un côté "regardez, regardez,
00:20:03 on ne peut plus nous accuser d'antisémitisme
00:20:05 puisque on est tellement derrière, tellement en soutien d'Israël que voilà".
00:20:10 – C'est une recherche de respectabilité.
00:20:12 – Exactement, une recherche de respectabilité, c'est très clair.
00:20:15 Ce qui me dérange aussi, et là on quitte effectivement les positions du général de Gaulle,
00:20:19 c'est que la droite importe le conflit israélo-palestinien en France.
00:20:26 C'est-à-dire qu'on a vraiment le sentiment que le sujet est si chaud
00:20:29 qu'il s'agit des intérêts directs de notre pays qui sont en jeu.
00:20:33 Enfin, on reste…
00:20:35 La première expérience de ce conflit c'est tout de même
00:20:37 qu'on ne mélange pas deux peuples impunément sur une même terre,
00:20:40 ça c'est certain, d'où mon désaccord avec Georges tout à l'heure
00:20:43 en disant que c'est la situation parallèle à la nôtre.
00:20:45 Ben non, Israël et Palestine, les deux peuples sont séparés.
00:20:49 Pas de manière étatique, pas de manière parfaitement formelle,
00:20:53 mais c'est deux peuples qui ne sont pas imbriqués.
00:20:56 En France, nous on est mélangés à des gens
00:21:00 qui parfois partagent largement les thèses du Hamas.
00:21:02 Donc on ne peut justement pas réagir comme Israël.
00:21:04 C'est bien le sujet, c'est bien pour ça qu'on a un Mélenchon
00:21:06 et qu'un Mélenchon n'existe pas en Israël.
00:21:08 Donc je trouve que, comme souvent, que la droite manque un peu de réflexion,
00:21:12 manque un peu de recul et manque un peu de hauteur.
00:21:15 – Vous pensez qu'elle aurait dû avoir une position plus nuancée ?
00:21:18 – Plus nuancée, surtout un peu…
00:21:22 Oui, j'ai trouvé qu'il y avait des excès de langage.
00:21:25 Quand, comme je l'ai entendu, on compare…
00:21:29 qu'il ne faudrait pas d'État palestinien parce que ce serait recréé d'Haech,
00:21:34 là on est quand même très très très éloigné des thèses du général de Gaulle.
00:21:38 Je pense qu'il faut être un peu plus mesuré.
00:21:41 C'est dommage que la droite ne prenne pas le temps de la réflexion.
00:21:45 – Mais pour reprendre le mot d'Yves Christian, le général de Gaulle,
00:21:50 il faudrait… qui pourrait aujourd'hui se permettre de définir le peuple hébreu
00:21:55 comme peuple d'élite, sûr de lui et dominateur ?
00:21:59 Qui va dire ça à la télé aujourd'hui ?
00:22:01 – Oui, mais pourquoi le dire ?
00:22:03 Non mais je crois que tout de même,
00:22:05 pour que quand même les gens qui nous écoutent, qu'on soit clair,
00:22:08 je crois qu'il est légitime pour des gens de droite ou de partout
00:22:14 de dénoncer l'horreur épouvantable des crimes du Hamas.
00:22:17 Je crois que c'est quand même une chose…
00:22:18 – Oui, on a parlé de pouvoir là.
00:22:19 – … à laquelle on peut tous adhérer.
00:22:21 – Oui, en général.
00:22:22 – Et c'est normal que tout le monde l'ait dit.
00:22:24 Enfin, Mélenchon l'a dit moins fort que les autres.
00:22:26 Mais on peut très bien avoir une politique disant que c'est un crime épouvantable,
00:22:32 mais que néanmoins il ne faut pas oublier
00:22:35 qu'il y a dans la cause palestinienne des choses qui ont une forme de légitimité,
00:22:41 sans pour autant approuver évidemment les crimes du Hamas.
00:22:43 Ce n'est pas la même chose.
00:22:45 – C'est intéressant cette position,
00:22:46 parce que moi il me semble qu'on ne peut pas le dire en France.
00:22:50 – Aujourd'hui c'est difficile.
00:22:51 – C'est la position plus ou moins de tout le monde quand même, même Mélenchon.
00:22:55 De Mélenchon jusqu'à la droite de la droite,
00:22:58 tout le monde dit que le Hamas…
00:23:01 On ne dit pas que ce sont des terroristes, c'est vrai,
00:23:03 c'est le mot "terrorisme" ne passe pas.
00:23:04 – Non, on ne dit pas…
00:23:06 – Tout le monde quand même dit que c'est une horreur.
00:23:08 – LSI dit que c'est une maladie.
00:23:10 – C'est une évidence, c'est même pas discutable.
00:23:13 À partir de là, il y a un dégradé de considération un petit peu plus fine.
00:23:18 Voilà tout ce qu'on peut dire.
00:23:19 – En l'occurrence Marine Le Pen a fait un magnifique discours devant l'Assemblée,
00:23:22 qui m'a semblé très équilibré, beaucoup plus gaullien
00:23:26 que les aboiements de certains de ses représentants,
00:23:29 qui là étaient excessifs et reniflaient un peu la recherche de respectabilité.
00:23:34 – Oui, elle n'a pas été si loin justement du général De Gaulle, à mon avis.
00:23:39 – Il y a de Crémier.
00:23:40 – Je dirais pour moi, je partage totalement tous ces points de vue,
00:23:43 mais le vrai problème c'est qu'on n'a pas un État suffisamment fort
00:23:47 pour avoir d'une part une diplomatie et d'autre part une politique intérieure.
00:23:53 Et c'est ça le drame, et c'est un drame qu'on va subir très longtemps,
00:23:58 parce que des discours c'est très bien, on peut en faire de très beaux sur le sujet
00:24:03 et avoir des positions très équilibrées, mais encore faudrait-il avoir un État
00:24:08 capable de mener une politique extérieure d'un côté
00:24:11 et une politique ferme intérieure et distinguer les choses.
00:24:16 – Et là on n'est pas…
00:24:17 Est-ce qu'on n'est pas prisonnier de l'Europe d'une certaine manière ?
00:24:19 – Complètement prisonnier de l'Europe, et puis on va bien dire,
00:24:22 enfin il faut dire peut-être les choses, je ne sais pas si c'est permis ici,
00:24:26 mais nous avons comme chef de l'État un garçon parfaitement immature
00:24:29 qui répète ses cours de Sciences Po et qui n'envisage pas
00:24:33 les conséquences des propos qu'il tient.
00:24:35 Il paraît que même ses conseillers ont été atterrés par les propos
00:24:38 qu'il a tenus dans le cours de son déplacement, et ça c'est dramatique.
00:24:42 – Le déplacement qui a lieu actuellement alors qu'on enregistre.
00:24:45 – Oui, oui, oui.
00:24:47 – Il a proposé un numéro vert je pense pour régler les drames du Proche-Orient.
00:24:52 Il n'est pas à la hauteur ça c'est certain.
00:24:53 – Il n'est pas à la hauteur.
00:24:54 – Il faut un chef de l'État et un État.
00:24:57 Il a tué la diplomatie, il a tué la diplomatie,
00:24:59 et il a tué la politique intérieure, on va en parler tout à l'heure.
00:25:02 Donc on ne peut pas…
00:25:03 – Est-ce qu'on ne peut pas dire que le Président de la République
00:25:05 ne se précipitant pas en Israël, au contraire a pris le temps d'avoir du recul,
00:25:11 de ne pas réagir de manière émotionnelle ?
00:25:13 – Ne pas se rendre sur place c'était très bien,
00:25:15 le problème c'est les propositions qu'il a déroulées qui sont absolument abscons,
00:25:22 absurdes, sensées, enfin…
00:25:24 Recréer la coalition de l'anti-Daesh ça n'a aucun sens.
00:25:28 – On peut dire qu'il lui manque…
00:25:29 Bon c'est un type brillant, qui peut séduire par certains côtés,
00:25:34 moi je suis entouré d'amis qui l'adorent,
00:25:36 mais il lui manque le sens du tragique et du long terme, c'est ça son problème.
00:25:42 Manque de maturité de tragique et du long terme.
00:25:45 Or la histoire est tragique, qu'on le veuille ou non.
00:25:47 – Et particulièrement actuellement.
00:25:49 – Ah bah particulièrement en ce moment, bien sûr.
00:25:51 Allez on a très largement dépassé,
00:25:54 je vais vous dire que j'étais à la limite de casser toute l'émission
00:25:57 et de continuer sur ce sujet,
00:25:59 mais je crois qu'on aura l'occasion de revenir.
00:26:01 Allez on va passer au deuxième sujet,
00:26:03 vous savez que c'est Atal, l'assassinat d'Aras, à tout de suite.
00:26:07 [Générique]
00:26:20 [Sonnerie de cloche]
00:26:23 Est-il besoin de revenir sur l'assassinat de Dominique Bernard Arras ?
00:26:29 Ça a été un grand choc en France qui a fait écho à celui de Samuel Paty.
00:26:37 Il y a eu des positions assez fortes, me semble-t-il, de Gabriel Atal,
00:26:42 le ministre de l'éducation, en gros qui a dit, à la suite de l'hommage,
00:26:49 il y a eu 500 contestations dans toute la France,
00:26:54 et il y a eu 180, 160, les chiffres diverses d'élèves
00:27:01 qui auraient proféré des insultes, proféré des menaces,
00:27:06 et ceux-là il faut les exclure.
00:27:09 Je voulais qu'on parle de ça parce que,
00:27:12 est-ce que la réponse est à la hauteur ?
00:27:16 Et si elle l'est, est-ce qu'il y a moyen de faire quelque chose
00:27:22 pour que ces contestations cessent,
00:27:24 pour que ces élèves soient isolés, soient renvoyés, je ne sais pas.
00:27:28 Il est à ?
00:27:30 Je crains que non.
00:27:30 Vous vous répondez directement ?
00:27:32 Moi je crains que non, pour une raison très simple,
00:27:34 c'est que le ministre Atal fait comme s'il avait un État derrière lui
00:27:39 et comme s'il avait une éducation nationale à sa main,
00:27:43 et qu'il pourrait diriger comme il l'entend.
00:27:46 Et en réalité nous avons importé déjà ces faits, le problème chez nous.
00:27:51 Il est là, et il est au cœur de notre cité,
00:27:55 et il est au cœur de notre éducation dite nationale.
00:27:58 Et la difficulté qui va se montrer,
00:28:01 c'est que plus on va manifester de la fermeté,
00:28:04 plus cette fermeté paraîtra vaine parce qu'elle ne se réalisera pas.
00:28:09 Concrètement, il n'a pas les moyens.
00:28:11 Comment ? Pour le moment il s'agit,
00:28:13 vous avez donné des chiffres de 200 personnes à…
00:28:17 Mais d'abord, premièrement, y a-t-il des établissements
00:28:19 qui peuvent recevoir ces jeunes gens ?
00:28:21 Et ces jeunes gens, qu'on le veuille ou non,
00:28:23 en principe ils sont sur le sol français,
00:28:25 peut-être même sont-ils français puisqu'ils sont nés en France,
00:28:28 et par conséquent ils sont soumis à la loi
00:28:30 et ils doivent recevoir l'instruction que la République leur promet.
00:28:34 Comment faire ?
00:28:35 Il n'y a pas les établissements, il n'a pas les moyens,
00:28:37 et d'autre part pour le moment c'est une centaine,
00:28:40 mais demain ça va être des milliers.
00:28:41 Qu'est-ce qu'on fera quand il y en aura des milliers ?
00:28:45 Parce que tout le monde sait qu'à l'heure actuelle,
00:28:47 une bonne partie des professeurs, les chiffres ont été donnés,
00:28:51 c'est environ 60% des professeurs s'autocensurent eux-mêmes,
00:28:56 c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus,
00:28:58 on ne peut plus en France, ne serait-ce qu'à prendre l'histoire,
00:29:01 je prends un exemple, l'histoire des croisades.
00:29:03 – L'assassin cherchait spécifiquement un prof d'histoire à géo,
00:29:09 pas un prof de maths ou pas un prof de philosophie,
00:29:12 parce qu'on aurait pu imaginer que…
00:29:14 – Oui, alors je crois que Attal, il est là, il est chargé,
00:29:17 après le désastreux Papendaye,
00:29:20 qui est l'une des causes de cette déliquescence,
00:29:26 ça remonte à bien avant, mais Papendaye était tout à fait,
00:29:29 c'était non seulement une sottise, mais presque un crime
00:29:33 d'avoir nommé cet homme à la tête de l'éducation nationale.
00:29:36 – Il s'est trouvé une…
00:29:38 – Clairement, le pendule va de l'autre côté.
00:29:41 – Voilà, voilà, Attal est chargé par Macron,
00:29:44 évidemment parce qu'il est très proche de Macron,
00:29:47 il est chargé de donner un coup de barre du côté de la fermeté,
00:29:52 de l'ordre et des vieilles institutions républicaines de l'institution.
00:29:56 – On va faire le tour, on va faire le tour.
00:29:58 Mais je trouve votre point de vue très noir,
00:30:00 est-ce que vous êtes sur la ligne d'Hilaire ou Jacques-Georges ?
00:30:05 – Moi, hier soir, sachant qu'il y avait ce sujet-là,
00:30:09 j'ai tapoté Chats-GPT, gratuit, pas le Chats-GPT 4.
00:30:15 – Vous avez soumis le problème à Chats-GPT ?
00:30:17 – Oui, oui, oui, j'ai soumis les trois problèmes,
00:30:19 mais je n'ai pas eu de réponse satisfaisante.
00:30:21 – Allez-y, on ne sait pas vous qui parlez.
00:30:24 – Non, mais pour une fois, la réponse n'était pas si inintéressante.
00:30:30 Alors, je résume, Gabriel Attal a annoncé plusieurs mesures
00:30:36 pour isoler les élèves aux opposants problèmes.
00:30:38 Premièrement, renforcement des équipes éducatives,
00:30:41 embauche de 10 000 assistants d'éducation supplémentaire.
00:30:44 Bon, on a plein d'argent, il n'y a pas de problème comme chacun sait.
00:30:48 Deuxièmement, mise en place de dispositifs d'accompagnement individualisés.
00:30:53 Troisièmement, renforcement du dialogue avec les familles.
00:30:57 Quatrièmement, lutte contre le décrochage scolaire.
00:31:00 Et cinquièmement, renforcement de la politique de sanctions, quand même.
00:31:04 Mais c'est écrit de telle manière que ce ne sont pas des sanctions très méchantes.
00:31:08 Bon, enfin, bon, donc c'est pensé un petit peu,
00:31:11 mais c'est évidemment pas du tout, du tout…
00:31:13 D'abord, c'est trop en aval, et ce n'est pas à la mesure du problème.
00:31:16 Bien évidemment, on est bien d'accord.
00:31:18 – Mais est-ce que la réponse de Chats-GPT, là,
00:31:19 elle ne mélange pas des propositions qui ont déjà 2-3 ans
00:31:24 et qui ne sont pas celles qui sont sorties…
00:31:26 – À la suite de l'assassinat.
00:31:28 – J'ai cru comprendre que si, justement,
00:31:29 que c'était la politique de Gabriel Attal et du ministère.
00:31:34 J'ai cru comprendre que c'était ça.
00:31:36 L'accompagnement qui…
00:31:37 – C'est un peu en retrait par rapport aux propos de Gabriel Attal.
00:31:40 – Oui, c'est en retrait.
00:31:41 – C'est en retrait et c'est probablement…
00:31:43 Oui, mais c'est probablement un peu comme ce qui s'est passé
00:31:45 pour la diplomatie de Macron,
00:31:47 c'est que les conseillers autour ont dit à Gabriel Attal,
00:31:50 et tout doux, tu ne t'imagines pas ce que ça représente,
00:31:54 on ne peut pas y arriver.
00:31:55 Donc il faut limiter la prétention.
00:31:59 – Ah mais on est toujours des chiens.
00:32:01 – Jacques Gépété.
00:32:03 – C'est drôle.
00:32:03 – Ah non, non, non, non, non, il ne faut pas m'identifier Jacques Gépété.
00:32:06 Non, non, s'il vous plaît.
00:32:08 – Je crois quand même que l'idée d'Attal n'est pas inintéressante,
00:32:12 qui est de mettre ces gens-là,
00:32:16 que ce soit comme on veut, des voyous ou autre chose,
00:32:19 dans un établissement particulier,
00:32:20 un peu comme sur le modèle des maisons de correction de jadis.
00:32:24 Mais la question, ça n'est pas tellement les moyens de trouver des espaces,
00:32:29 après tout, de pouvoir trouver des trucs désaffectés ou les mettre.
00:32:32 La question de fond, c'est qui fera ce job ?
00:32:36 Ça ne peut pas être des enseignants.
00:32:39 Les enseignants, ils ont peur de se faire couper la gorge
00:32:41 dans une classe où il y en a un ou deux ou trois comme ça.
00:32:44 Là, avec une classe où il n'y aura que ce type de profil à l'intérieur,
00:32:48 il faudrait être un héros ou un fou furieux pour aller enseigner à ces gens-là.
00:32:51 Ça ne peut pas être non plus des gardiens de prison,
00:32:53 ce n'est pas tellement leur job.
00:32:55 La seule solution, ça rejoint un peu une idée de Ségolène Royal,
00:33:00 ce serait de mettre en place,
00:33:04 ces gens-là sont sensibles au rapport de force physique,
00:33:07 de mettre en place des gens qui viennent des parachutistes
00:33:11 de la région étrangère, que sais-je, qui sont dans la force de l'âge,
00:33:14 et auxquels ces petits jeunes ne pourront pas dire
00:33:16 "je vais te casser la gueule" parce que c'est plutôt l'inverse qui se produira.
00:33:20 Choisissant des gens qui seraient quand même capables de faire un enseignement,
00:33:24 enseignement qui d'ailleurs à mon avis devrait être
00:33:26 presque essentiellement axé sur la gloire de la France,
00:33:29 et avec une philosophie qui serait la suivante,
00:33:32 soit vous préférez partir,
00:33:35 vous partez et il vous sera interdit de revenir.
00:33:38 – Vous voulez partir ?
00:33:39 – De la France.
00:33:40 – En tant que citoyen français ?
00:33:42 – S'ils veulent partir et renoncer en citoyenneté, pourquoi pas ?
00:33:46 La deuxième possibilité c'est de poursuivre ce cursus,
00:33:51 et là encore avec deux possibilités, soit j'allais dire,
00:33:55 c'est un mauvais mot, de casser l'esprit de ces gens pour qu'ils se soumettent,
00:34:00 soit, deuxième élément, d'en faire un peu, là encore c'est un très mauvais mot,
00:34:06 disons de lâcher un canon, alors ça ne tombe pas bien pour les guerres
00:34:09 puisque les guerres qui sont à l'heure actuelle en cours
00:34:11 sont des guerres contre précisément…
00:34:12 – De lâcher un canon, c'est-à-dire de les enrôler de force dans l'armée ?
00:34:15 – De les mettre dans des trucs qui vont être des tâches très dures,
00:34:19 construire des ponts que sais-je, aller à la guerre si la guerre est possible,
00:34:26 c'est-à-dire avoir une politique extrêmement dure,
00:34:29 il est hors de question que ce soit fait, ce que je dis là bien entendu,
00:34:32 mais en tout cas l'idée ne pourrait être que d'avoir une situation
00:34:36 dans laquelle ces jeunes gens seraient mis en présence de personnel
00:34:41 qui ait la capacité physique de leur en imposer.
00:34:44 Déjà la première solution, j'arrive, c'était de les exclure de l'école.
00:34:49 – Mais d'accord, vous les mettez où après ?
00:34:51 – Dans la nature.
00:34:52 – Si vous les mettez dans la rue c'est un problème.
00:34:53 – Non mais on ne peut pas, la loi républicaine oblige d'instruire ces garçons…
00:35:01 – Jusqu'à 16 ans.
00:35:03 – Jusqu'à 16 ans oui, mais justement c'est maintenant des garçons de 12 ans
00:35:06 qui se dressent dans la classe.
00:35:09 – On a eu un profil de ceux qui ont… parce que, excusez-moi,
00:35:15 je reviens peut-être sur une notion,
00:35:18 500 contestations, 160, 180 cas graves de menaces,
00:35:25 finalement c'est rien sur une population de millions d'élèves.
00:35:30 – L'assassinat ignoble d'un professeur.
00:35:33 Premier point de désaccord, quand tu disais tout à l'heure,
00:35:37 la France était abattue, je pense moi que tout le monde s'en fout,
00:35:40 c'est terrible à dire, mais hélas Samuel Paty, oui, il y a eu des réactions,
00:35:45 puis comme toujours, comme après les attentats,
00:35:47 comme après les viols ignobles,
00:35:48 comme après tous les faits divers les plus malcabres,
00:35:51 les gens s'habituent, et c'est rentré dans les mentalités,
00:35:55 oui l'école est devenue dangereuse, oui professeur c'est devenu un métier à risque,
00:35:59 tout le monde le prend comme tel,
00:36:01 on s'habitue à la tiers-mondisation du pays, à son abaissement,
00:36:07 ça c'est la première chose, je vais vous surprendre en revanche,
00:36:10 moi je trouve Atal brillant, on a dit tout à l'heure
00:36:13 que Macron manquait de hauteur, était un très mauvais stratège,
00:36:17 n'avait pas le sens du tragique ni de l'histoire, c'est vrai,
00:36:20 à l'inverse c'est un excellent tacticien,
00:36:22 et son fils naturel c'est Gabriel Atal, qui, il faut le rappeler,
00:36:29 il a 34 ans, n'a jamais travaillé de sa vie,
00:36:31 a déjà été ministre du budget, porte-parole du gouvernement,
00:36:33 et maintenant ministre de l'éducation nationale.
00:36:36 Bon, il n'a aucune compétence en propre pour gérer ce ministère,
00:36:39 mais il a tout de suite compris, est-ce organisé ou non ?
00:36:42 Moi je pense que oui, je pense que Macron organise toujours le pire,
00:36:45 et annonce le pire plutôt, et organise une forme de chaos
00:36:48 pour lui-même s'instituer en sauveur du chaos qu'il a lui-même semé.
00:36:52 Je pense que Papandiaï a été mis là pour pourrir la situation.
00:36:56 – Qui venait après Blanquer. – Exactement.
00:36:58 – Qui avait plutôt la réputation, un traditionnaliste.
00:37:01 – On met un an un type pas du tout taillé pour le job,
00:37:04 et tout le monde le savait, personne n'a compris
00:37:07 qu'on puisse nommer Papandiaï, qui n'était pas du tout fait pour ça.
00:37:11 Il a d'ailleurs une retraite dorée diplomate du conseil de l'Europe,
00:37:15 très très confortable, très bien payée, bien mieux encore que ministre.
00:37:19 Et donc on met ce Papandiaï qui ne maîtrisait rien,
00:37:22 il faut savoir, je l'ai su par un ami qui travaille au ministère de l'éducation nationale,
00:37:26 il n'avait ni la main sur sa directrice de la communication,
00:37:29 ni même sur la personne qui rédige ses tweets.
00:37:32 Enfin, tout était guidé par l'Élysée.
00:37:34 Et on a ensuite Attal qui arrive au moment opportun,
00:37:37 au moment où les gens n'en peuvent plus, où la question scolaire est un vrai enjeu,
00:37:40 et met presque en danger l'Élysée,
00:37:44 ou en tout cas la possibilité de revenir pour Macron.
00:37:47 Et on a Attal qui arrive comme un sauveur, qui réussit sa loi sur la baïa.
00:37:51 Dieu sait qu'il a fallu de moyens de l'État pour que ça se passe correctement.
00:37:55 D'ailleurs, on se rend compte que si on veut que ça se passe bien,
00:37:58 et ça a très bien fonctionné, si on veut que ça se passe bien, on le peut.
00:38:03 Mais il a eu à disposition des moyens étonnants, très étonnants.
00:38:06 C'est vraiment le chouchou de Macron.
00:38:08 Il expérimente l'uniforme à l'école.
00:38:10 Vous voyez toute la stratégie.
00:38:12 Là on est dans le regardé, Macron peut aussi incarner le parti de l'ordre.
00:38:17 Il ne le représente plus aujourd'hui, mais Macron a conscience du temps court,
00:38:20 c'est un mauvais stratège, mais très bon tacticien.
00:38:23 Il sait très bien que ce qui va compter marquer l'esprit des Français,
00:38:25 c'est la dernière année peut-être, éventuellement les deux dernières années.
00:38:29 Donc si Attal termine en apothéose, en remettant au carré
00:38:33 les petits voyous des établissements, en excluant les mauvais éléments,
00:38:37 en réinstituant l'uniforme à l'école, en supprimant les abayas,
00:38:41 en luttant contre le voile, je vous assure que tout le monde va tomber dans le panneau.
00:38:44 Et à mon sens, c'est une excellente tactique.
00:38:47 – Ah non, c'est une rente de lancement.
00:38:50 Je vous vois venir en vous disant qu'Attal serait sur une lampe de renseignement.
00:38:53 – Je pense que c'est un… en tout cas, Attal est vraiment, parmi les macronistes,
00:38:59 c'est peut-être le rare qui sort du lot.
00:39:02 Il y a Darmanin, mais trop menteur, trop petit, trop imitateur de Macron.
00:39:08 Attal a vraiment… c'est un très bon communicant, j'avoue.
00:39:12 Même moi, je suis séduit quand il prend la parole, si vous voulez.
00:39:16 Si on est objectif, c'est quelqu'un qui manie bien la langue, qui est très fort.
00:39:20 Il a été dans plein d'écoles, il est sympathique,
00:39:23 il prend en photo avec les élèves, etc.
00:39:25 Il avait fait une visite avec Elisabeth Borne, la pauvre, elle est passée…
00:39:30 on aurait dit qu'elle était aux toilettes ou à la cantine pendant tout le temps.
00:39:34 – C'est pour la lumière.
00:39:35 – Il prenait toute la lumière, elle était vraiment comme une…
00:39:38 elle a un peu une tête de prof à carriètre d'ailleurs.
00:39:43 – Exactement, exactement.
00:39:44 – Un tourcoing.
00:39:45 – C'est ça. Et donc oui, brillant, bonne tactique.
00:39:48 – Et pourtant, ses solutions sont…
00:39:51 – C'est une solution de court terme, là encore c'est de la tactique.
00:39:53 C'est-à-dire que oui, effectivement, si on met au pas,
00:39:56 avec des moyens importants dont l'État dispose encore,
00:39:59 on peut éviter le pire, mais on ne réglera pas la question structurelle
00:40:05 qui est liée à l'immigration de masse.
00:40:06 Et ça, c'est le sujet.
00:40:08 Et on va voir, si Macron est intelligent,
00:40:10 s'il veut vraiment s'assurer une réélection post-éventuellement Marine Le Pen,
00:40:14 dont il va pourrir le mandat,
00:40:15 ou caser vraiment l'un de ses proches dès 2027,
00:40:20 on va voir s'il est capable de faire une loi immigration stricte.
00:40:23 Et là, je vous assure que s'il réussit à faire quelque chose de musclé,
00:40:26 mais tout le monde va lui manger dans la main,
00:40:28 et il va, hélas, noyauter, siphonner le vote RN et le vote de droite.
00:40:35 – Jacques-Georges, je vous ai vu vous agiter.
00:40:37 – Oui, je m'agite souvent, mais…
00:40:40 – C'est pas en vain.
00:40:41 – Surtout parce qu'on est sur des sujets un petit peu brûlants,
00:40:44 que tout le monde partage.
00:40:45 Bon, mais si je comprends bien, Atal, c'est l'après Macron,
00:40:50 c'est le même que Macron, un peu plus jeune que Macron,
00:40:53 on aura un président de 37 ans, en gros, c'est ça.
00:40:56 Voilà, qui sera le même que Macron, c'est-à-dire un bon tacticien,
00:40:59 qui n'a pas le sens du long terme et qui n'a pas le sens du tragique.
00:41:01 Voilà, c'est la même chose, on recommence pour un tour.
00:41:04 J'espère que ce ne sera pas le scénario.
00:41:05 – J'espère pas ça.
00:41:07 – Je n'y crois pas non plus.
00:41:09 – Il n'est pas dans les présidentiables pour le moment, on n'en est pas là.
00:41:13 – Je suis d'accord avec l'analyse faite là-bas,
00:41:17 mais je ne suis pas sûr du tout qu'il aura les moyens de réussir son affaire.
00:41:23 À mon avis, je reviens sur ce que j'ai dit précédemment,
00:41:26 je suis sûr qu'il ne les a pas.
00:41:28 Et d'abord, premièrement, il faudrait qu'il ait derrière lui
00:41:33 l'ensemble d'un corps professoral uni.
00:41:36 – Donc là, il y a une dissension entre vous.
00:41:38 Vous vous pensez, d'un côté vous pensez qu'il n'a pas les moyens,
00:41:42 et de l'autre, vous pensez, pour l'avoir constaté,
00:41:45 sur la maillard, que quand on veut on peut.
00:41:47 – Je pense qu'il peut peindre le vernis encore un petit peu.
00:41:49 Mais tant qu'il ne s'attaque pas au structurel.
00:41:51 – Il crée ça, c'est le mot de la fin.
00:41:52 – Il y a le fait de résoudre les problèmes, il ne les résoudra pas.
00:41:56 Mais il y a le fait de parler.
00:41:58 Et c'est déjà quelque chose d'ailleurs.
00:42:00 Le fait d'indiquer une direction, c'est déjà quelque chose,
00:42:03 et n'oublions pas quand même, que Sarkozy a réussi comme ça,
00:42:06 par la simple parole, à piquer des voix de Le Pen.
00:42:09 Donc le fait de dire quelque chose, même si on ne fait pas ce que l'on dit,
00:42:13 parce qu'on ne peut pas le faire, c'est déjà un élément.
00:42:17 – Ok, je sens bien que sur ce sujet-là aussi,
00:42:21 on pourrait rester très longtemps, c'est très intéressant.
00:42:25 Malheureusement, je préfère qu'on mette un troisième sujet,
00:42:29 d'autant que vous allez voir qu'il est un peu lié, puisque c'est celui,
00:42:32 j'ai appelé ça "Les nouvelles du wokisme".
00:42:34 Je vais partager avec vous, si ça vous a échappé,
00:42:37 ce qui se passe en Californie,
00:42:39 et on verra ce qui se passe en France à ce sujet.
00:42:41 À tout de suite.
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00:43:00 – Alors, j'ai appelé ce troisième et dernier sujet
00:43:02 "Les nouvelles du wokisme".
00:43:04 Alors, juste à titre d'exemple, en Californie,
00:43:07 dans ce qu'on appelle les "community colleges",
00:43:10 c'est une forme d'université.
00:43:14 Il y a des consignes pour les professeurs,
00:43:18 et il y a particulièrement des examens de conscience
00:43:22 qui sont demandés aux professeurs
00:43:24 pour prendre en compte leur position sur le racisme
00:43:29 et pour questionner ceux qui diraient qu'ils ne sont pas racistes.
00:43:34 C'est un des aspects de ce qui est dit en Californie,
00:43:38 ce sont des instructions écrites
00:43:40 contre lesquelles de nombreux professeurs ont dit,
00:43:43 par exemple, les profs de science disent
00:43:46 "mais de quoi parlez-vous ?
00:43:49 En quoi le racisme a-t-il quelque chose à voir avec mes matières ?"
00:43:54 Et ça, ça nous vient directement des États-Unis.
00:43:59 C'est une des dernières perles du wokisme.
00:44:03 Je voulais faire avec vous, peut-être,
00:44:05 un petit tour des dernières choses qui vous sont apparues.
00:44:10 Peut-être aussi me dire ce que c'est que le wokisme, finalement,
00:44:13 parce que c'est un grand mot un peu valise.
00:44:16 Moi, je finis par plus savoir parce que l'antiracisme,
00:44:21 est-ce que c'est du wokisme ou finalement un rééquilibrage des choses ?
00:44:26 Je sais déjà que je dis des choses qui peuvent déplaire.
00:44:30 Le respect des minorités, l'inclusion, est-ce que c'est mal ?
00:44:34 Est-ce que c'est bien ?
00:44:36 Est-ce qu'on l'inclut dans le wokisme, dans l'évolution de la société ?
00:44:40 Jacques-Georges, en premier.
00:44:41 – Le wokisme, je ne sais pas si nos téléspectateurs connaissent,
00:44:47 parlent du wokisme tous les jours dans leur vie,
00:44:49 mais enfin c'est quand même quelque chose d'extrêmement puissant.
00:44:53 J'ai entendu dire que dans certains pays anglo-saxons,
00:44:57 notamment la Californie et peut-être un peu la Grande-Bretagne,
00:45:00 ils seraient en train de plafonner, il y aurait un début de résistance.
00:45:03 Tant mieux !
00:45:04 Mais pour le moment, en France, ce n'est pas le cas du tout.
00:45:06 Moi, je suis dans ma famille,
00:45:08 il y a des proches du milieu de la recherche et de l'université,
00:45:10 je peux vous dire qu'on n'en est pas là.
00:45:12 On n'en est malheureusement pas du tout là.
00:45:15 C'est devenu… pendant longtemps,
00:45:16 j'ai pensé que c'était simplement une connerie de gauche de plus
00:45:20 et que c'était négligeable et que ça passerait avec le temps.
00:45:23 Mais malheureusement, ce n'est pas ça.
00:45:25 Le wokisme, c'est un salmi gondi de domine en dominé
00:45:31 qui inclut toutes sortes de choses,
00:45:33 qui inclut l'antiracisme, le féminisme, l'LGBT,
00:45:39 la lutte contre les nouvelles identités.
00:45:44 Moi, je suis une tulipe ou je suis un castor ou n'importe quoi.
00:45:48 Tout ça, c'est le wokisme.
00:45:49 C'est un truc très très vague.
00:45:50 Alors, je peux vous donner quand même,
00:45:52 comme c'est un sujet qui m'intéresse depuis un certain temps,
00:45:54 je vais vous donner quelques mots.
00:45:56 – Encore, encore, je vais péter !
00:45:58 – Quelques mots. Non, non, c'est de moi, je vais chercher.
00:46:01 – Alors, on vous écoute.
00:46:02 – Voilà les termes wokistes typiques.
00:46:04 Blanchité, privilège blanc, fragilité blanche,
00:46:08 hétéronormativité, hétéropatriarcat,
00:46:12 société cis-hétéronormée, racisme systémique,
00:46:17 genre assigné à la naissance, appropriation culturelle,
00:46:20 invisibilisation, inclusivisme.
00:46:23 Voilà, ça c'est le wokisme intellectuel.
00:46:26 D'ailleurs, c'est un pléonasme.
00:46:28 Le wokisme, il n'est qu'intellectuel, parce que la foule s'en fout.
00:46:32 Mais enfin, malgré tout, c'est dominant dans certains milieux,
00:46:36 notamment le poisson pourrissant par la tête.
00:46:39 C'est plutôt dans les universités,
00:46:40 y compris prestigieuses, que ça sévit.
00:46:43 – On l'a vu en Californie. François Devoyer.
00:46:45 – J'ai bien écouté ce que le castor avait expliqué, la tulipe.
00:46:50 Non, je suis d'accord largement avec cette définition,
00:46:54 j'y ajouterai tout de même l'aspect religieux du wokisme.
00:46:58 C'est vraiment une façon d'être au monde,
00:47:01 d'abord, qui ne concerne que l'Occident,
00:47:03 c'est totalement centré sur l'Occident.
00:47:06 Il faut imaginer que, bien entendu, un Chinois ou un Arabe
00:47:10 ou un Palestinien en ce moment se fout éperdument,
00:47:13 il n'a même pas l'idée, ça ne peut même pas pénétrer,
00:47:16 je pense, son ethos et sa manière de vivre.
00:47:20 Donc c'est un rapport précis à l'Occident qui est un rapport de culpabilité.
00:47:24 L'idée étant que l'Occident est organisé en système de domination,
00:47:30 et qu'il faut être éveillé, avoir conscience, les élus,
00:47:34 voilà, c'est là que l'aspect religieux est important,
00:47:37 qu'effectivement ce système de domination existe
00:47:39 et qu'il faut le dénoncer.
00:47:41 Système de domination, et là on n'a pas peur des contradictions,
00:47:43 qui peut effectivement s'exprimer aussi bien dans l'antiracisme,
00:47:46 l'islamophobie, que sais-je, c'est ce qu'on appelle l'intersectionnalité.
00:47:50 – C'est ça, ce terme est très important, d'intersectionnalité,
00:47:55 c'est-à-dire qu'en fait c'est les endroits où les luttes se rejoignent
00:47:58 et finalement elles peuvent faire cause commune.
00:48:01 – C'est ça, ce qui est un grand espoir.
00:48:03 – Les dominants contre les dominés, c'est ça l'architecture de base.
00:48:08 Les dominants oppriment les dominés,
00:48:11 et les dominés c'est tous ceux dont on vient de parler,
00:48:13 ce sont nombreux, c'est extensible à l'infini d'ailleurs.
00:48:16 – Mais en quoi finalement le wokisme, et représente des valeurs négatives,
00:48:23 parce que finalement être antiraciste,
00:48:26 vouloir signaler que certains grands dignitaires du passé
00:48:32 ont été des esclavagistes, ont fait leur profit de ça,
00:48:36 pourquoi est-ce mal finalement ?
00:48:38 – Vous avez raison, ce serait une excellente chose
00:48:39 si ça n'était pas centré sur l'Occident et sur la culpabilité.
00:48:43 C'est ça qui est malsain.
00:48:44 Si c'était une relecture historique,
00:48:46 en réfléchissant effectivement aux différents modes de domination,
00:48:49 mais c'est qu'ils sont toujours univoques,
00:48:51 toujours dans un seul sens qu'ils s'expriment.
00:48:54 – Le drame du wokisme c'est pas tellement ça,
00:48:57 c'est le fait que ça consiste à considérer que la vérité
00:49:02 n'est proclamée comme vérité que si elle est conforme.
00:49:05 C'est que si vous avez une vérité scientifique parfaitement établie,
00:49:09 mais qu'elle n'est pas conforme,
00:49:11 elle est considérée comme une non-vérité.
00:49:13 – Vous avez un exemple de ça,
00:49:15 ou il y a quelque chose qui vous vient à l'esprit ?
00:49:16 – Ben écoutez, dans le domaine du sexe, les histoires d'hommes enceints,
00:49:20 il n'y a pas d'hommes, il n'y a pas de femmes,
00:49:21 on déclare qu'on est ce qu'on veut,
00:49:22 c'est quelque chose qui est extraordinaire.
00:49:24 – Pardon si je peux donner un exemple absolument merveilleux,
00:49:26 c'est le cas de ce transsexuel qui est allé voir un gynécologue,
00:49:30 donc c'était un homme déguisé en femme,
00:49:32 il n'avait même pas fait d'opération,
00:49:35 et qui a été extrêmement choqué et a déposé plainte
00:49:40 parce que le gynécologue lui a dit qu'il ne pouvait rien pour lui,
00:49:43 que c'était un homme et qu'il ne soignait que les femmes.
00:49:47 Donc là on est dans la négation de la réalité,
00:49:49 d'où l'aspect religieux,
00:49:50 il y a vraiment quelque chose de l'ordre de la foi, de la croyance.
00:49:52 – Est-ce qu'on est pas avec un zinzin ?
00:49:54 Un zinzin, est-ce qu'on ne flirte pas avec un… ?
00:49:57 – On flirte pleinement, c'est bien ce qui est inquiétant,
00:49:59 parce que là je rapproche, il m'a dit mon tête, de l'adolescence,
00:50:02 l'adolescence c'est une période de fragilité,
00:50:04 je pense qu'on se souvient tous, ce n'était pas des moments très agréables,
00:50:06 on ne comprend pas vraiment, nos corps changent,
00:50:08 on ne sait pas où on habite, d'où l'on vient,
00:50:11 on remet beaucoup de choses en question.
00:50:13 Et aujourd'hui la réponse facile, c'est le hockyisme, c'est merveilleux,
00:50:17 tout s'explique, système de domination,
00:50:19 vous vous êtes mal dans vos pompes,
00:50:21 en fait vous avez été assigné garçon alors que vous êtes une fille,
00:50:25 problème de… vous êtes un peu persécuté en cours
00:50:29 parce que les gens se moquent de votre voix qui mue,
00:50:31 c'est du racisme, si vous êtes racisé,
00:50:34 si vous êtes une fille c'est de la misogynie, etc.
00:50:37 C'est une manière tellement simple de schématiser,
00:50:42 de caricaturer le monde et d'expliquer à des gens de plus en plus incultes,
00:50:46 parce que derrière le hockyisme se développe sur le manque de connaissances,
00:50:49 sur l'inculture, moi ce qui m'inquiète quand j'enseigne,
00:50:52 c'est que parfois j'ai devant moi des élèves,
00:50:55 qui à 20 ans, je parle de gens d'élèves de 20 ans,
00:50:58 qui ont tellement peu de connaissances historiques
00:51:01 qu'on peut tout leur faire gober,
00:51:02 et c'est là que s'installe le hockyisme,
00:51:05 qui s'installe avant tout sur l'ignorance.
00:51:07 Donc le premier moyen de lutter,
00:51:09 c'est tout de même de retrouver et d'être fier de notre culture
00:51:12 et de l'enseigner, mais bon courage,
00:51:15 parce qu'effectivement on parle de l'éducation nationale,
00:51:17 je ne veux pas faire de lien avec les autres sujets,
00:51:19 mais c'est tout de même très inquiétant.
00:51:20 La question, est-ce que c'est en train de décroître ?
00:51:22 Aux États-Unis, il y a les premières contestations,
00:51:25 c'est vrai que dans 10 ans, nous, peut-être que ça va commencer à décliner.
00:51:28 On a encore 10 ans devant nous à bouffer du hockyisme,
00:51:31 matin, midi et soir, donc c'est pas très rassurant.
00:51:34 Est-ce que ça va décliner ?
00:51:35 – Je fais ma parole aux deux autres.
00:51:38 – Pour terminer, ça va décliner,
00:51:40 mais parce qu'on sera certainement remplacés par d'autres cultures
00:51:43 qui elles, ne sont pas fragiles comme ça,
00:51:45 c'est un vrai état de fragilité d'une culture aussi.
00:51:47 – Il y a le Crémier.
00:51:49 – Oui, moi je suis complètement d'accord,
00:51:51 et j'insisterai sur un point, c'est que,
00:51:53 au départ quand même, c'était des théories françaises,
00:51:56 d'ailleurs là-bas en Amérique, ça s'appelle "French Theory",
00:52:00 et c'est né chez nous, et c'est le caractère intellectuel,
00:52:05 chez nous c'est toute la descendance de Rousseau,
00:52:07 et puis finalement ça se termine avec Simone de Beauvoir,
00:52:11 Derrida, Foucault, Deleuze, etc.
00:52:14 Et chez nous c'était très très intellectuel,
00:52:17 je raconte une toute petite anecdote,
00:52:19 je me souviens quand j'étais, c'était dans les années 60,
00:52:23 en Sorbonne, le professeur qui explique déjà,
00:52:26 le professeur à l'époque qui explique déjà,
00:52:29 de façon solennelle, que le personnage intéressant
00:52:32 dans le Tartuffe, c'est Tartuffe,
00:52:34 parce que Tartuffe est un opprimé,
00:52:36 on revient à cette distinction, et donc que ce n'est pas…
00:52:40 et que Molière avait une intention en réalité,
00:52:43 par en dessous, de pratiquement de lutte de classe et de…
00:52:47 – Donc c'était du marxisme, c'est d'ailleurs ça.
00:52:50 – Mais déjà du "wokisme" en quelque sorte,
00:52:52 c'est-à-dire le personnage qui est en réalité l'horrible,
00:52:56 devient le personnage intéressant.
00:52:58 – Et la "french theory", c'est un objet intellectuel,
00:53:01 c'est intéressant de jouer avec les idées quand même.
00:53:04 – Oui, mais c'est ça qui est terrible,
00:53:05 c'est que cette affaire, elle nous revient maintenant d'Amérique,
00:53:09 elle nous revient d'Amérique, elle est très bête à mon avis là-bas,
00:53:12 parce que tout ce qui passe là-bas s'abétit,
00:53:15 mais ça va se cultiver chez nous dans un milieu
00:53:18 qui est malheureusement déjà favorisé,
00:53:21 il faudrait rompre avec des idées
00:53:24 avec lesquelles notre enseignement officiel est compromis,
00:53:31 mais complètement,
00:53:33 et donc il aura énormément de mal à résister au "wokisme".
00:53:36 – Je crois qu'il n'est pas tout à fait légitime de faire,
00:53:39 il y a une certaine forme de lien, mais qui à mon avis est très ténue,
00:53:43 avec Foucault, Derrida, Deleuze, etc.
00:53:49 qui étaient, d'ailleurs on n'en a pas dit que des choses absurdes,
00:53:52 ce sont des auteurs intéressants, intellectuellement intéressants,
00:53:55 mais fondamentalement, je dirais que ça n'a rien à voir
00:53:59 avec le mouvement actuel,
00:54:00 ces gens-là n'ont pas prétendu que les hommes étaient enceints
00:54:03 aussi fréquemment que les femmes, vous voyez ?
00:54:06 Donc on est quand même dans des univers qui sont très différents.
00:54:11 Alors quel est l'avenir de ça ?
00:54:13 Je dirais que je suis plus optimiste pour les États-Unis que pour la France.
00:54:18 En France, globalement, ce machin-là, avec toutes ses ramifications,
00:54:24 a pris de la haute main sur les universités,
00:54:27 c'est-à-dire que par exemple, il est impossible en France
00:54:32 de préparer une thèse ou quelque chose comme ça
00:54:35 sans écrire l'invitation avec des yels.
00:54:40 Bien que ce soit normalement interdit, mais c'est obligatoire.
00:54:43 – Le langage, l'écriture inclusive est obligatoire.
00:54:47 – De fait, bien que ce soit normalement interdit par l'éducation nationale.
00:54:51 Et on va donc fabriquer là quand même une génération de professeurs,
00:54:56 d'universités qui sont quand même passés par là.
00:55:00 C'est différent aux États-Unis, vous parlez des community colleges,
00:55:03 les community colleges ce sont des universités de seconde zone,
00:55:07 genre IUT, mais qui sont surtout peuplées d'étudiants issus de la diversité,
00:55:14 comme on dit maintenant, et dans lesquels il y a donc beaucoup de noirs, etc.
00:55:20 Donc si vous voulez, ce n'est pas la vraie population
00:55:24 des grandes universités américaines.
00:55:26 L'autre élément, c'est que l'Amérique est un très grand pays
00:55:29 qui domine le monde sur le plan intellectuel,
00:55:31 on peut le regretter parfois d'ailleurs,
00:55:34 mais dans lequel vous avez des universités d'excellence,
00:55:39 qui sont pour certaines du secteur public,
00:55:40 mais vous avez aussi un grand nombre d'universités du secteur privé,
00:55:44 qui sont de plus hauts niveaux.
00:55:46 Stanford par exemple, qui est aussi bonne que Berkeley, qui est à côté,
00:55:51 l'Université of Southern California qui est aussi bonne
00:55:54 qu'une université de Californie à Los Angeles,
00:55:56 des instituts de recherche, le Sol, le Scripps Clinics, le Caltech,
00:56:01 pour ne me limiter qu'à la Californie.
00:56:02 – Vous dites qu'il y a une situation très contrastée ?
00:56:05 – Parce que dans ces établissements-là,
00:56:07 les très bons qui publient de la très bonne recherche,
00:56:10 eux ils vont dire qu'il y a un racisme systémique
00:56:13 pour qu'on n'emmerde pas trop,
00:56:15 mais globalement, je ne crois pas que ça va affecter fondamentalement
00:56:19 leur recherche scientifique expérimentale.
00:56:23 Dans la France, c'est différent,
00:56:24 parce qu'en France, il n'y a que des universités,
00:56:27 les grandes écoles sont à dehors du système,
00:56:29 je veux dire polytechnique, ça sert à faire des banquiers,
00:56:31 ça sert pas à faire des gens qui pensent.
00:56:34 L'école normale supérieure qui est une grande école,
00:56:36 c'est une université de fait.
00:56:38 Donc en France, il n'y a que l'université.
00:56:41 – Le professeur que vous êtes, François Devoyer,
00:56:44 a constaté ces histoires de Yale, de…
00:56:47 – Ah mais bien sûr !
00:56:47 – Autant on peut le voir un petit peu dans la vie de tous les jours,
00:56:51 mais dans la recherche, dans l'enseignement, on en est là aussi ?
00:56:55 – Hélas, l'histoire des idées fonctionne comme des épidémies,
00:56:59 donc là, on commence à voir…
00:57:02 j'ai énormément d'amis qui enseignent partout, en public, privé,
00:57:06 moi-même le faisant, c'est devenu rare de ne pas avoir dans une classe
00:57:09 au moins un enfant qui vous demande de changer de prénom en cours d'année,
00:57:14 ou qui change d'apparence physique de façon très radicale,
00:57:20 on ne parle pas simplement de mettre des vêtements noirs
00:57:22 et de faire le gothique comme on a connu dans nos jeunes années.
00:57:25 Et donc, ça se propage de cette manière,
00:57:31 et puis quand vous avez quelqu'un d'intime qui est comme cela,
00:57:34 Jacques-Georges en parlait pour sa propre famille,
00:57:37 c'est très délicat de juger, de condamner,
00:57:40 donc on finit par expliquer, par comprendre, par se taire,
00:57:43 par cesser de chercher à créer du conflit et de la querelle,
00:57:47 et finalement on rejoint le sujet initial sur l'immigration,
00:57:50 quand vous avez aussi bien dans des classes des gens touchés par le wokeisme
00:57:54 qu'une forte minorité d'origine immigrée revendiquant leurs racines,
00:57:59 je pense que le pays finit tribalisé, c'est-à-dire qu'on finira comme les États-Unis,
00:58:04 les États-Unis se sentirent mieux parce qu'ils se sont faits pour ça,
00:58:06 vous pouvez très bien vivre sans croiser un woke aux États-Unis,
00:58:10 parce que c'est par communauté, c'est le terme d'ailleurs toujours,
00:58:12 il est très actif dans sa communauté, donc chacun vit séparément,
00:58:16 c'est ce qu'on est en train de faire en fait, on est en train de se ghettoïser…
00:58:18 – Donc des bulles qui n'ont très peu d'interpénat.
00:58:20 – Voilà, sauf que le problème c'est que la France n'est pas faite pour cela,
00:58:24 c'est un État qui a rassemblé une nation qui va exploser
00:58:29 si on continue dans cette direction.
00:58:31 – Ce sera le mot de la fin Jacques Zorba.
00:58:33 – Quand même, tout ça malheureusement c'est vrai,
00:58:35 c'est un tableau très noir qui est dessiné là,
00:58:38 mais il y a tout de même la corde de rappel du réel,
00:58:41 moi j'ai tout de même confiance à long terme quand même que le réel existe,
00:58:44 que les hommes ne sont pas enceints et que les échecs de thèse aberrants
00:58:49 qu'on voit fleurir partout finiront dans les poubelles,
00:58:53 donc quand même, il y aura la corde de rappel du réel,
00:58:57 déjà dans le domaine économique et puis dans d'autres domaines.
00:59:00 Nous avons tellement, tellement de soucis majeurs,
00:59:03 énormes dans le domaine économique, dans le domaine intellectuel,
00:59:06 dans le domaine des arts, dans le domaine de tout,
00:59:09 que si on ne revient pas au réel, on est mort.
00:59:11 Donc je pense qu'il y aura quand même un coup de talon au fond de la piste.
00:59:15 – Vous parlez d'impulsion vitale quoi, d'impulsion vitale de la société.
00:59:19 – Absolument, absolument, j'espère quand même,
00:59:21 j'espère qu'avant de mourir, avant de mourir noyé,
00:59:24 il y aura un coup de talon, voilà.
00:59:26 – Ok, on a largement dépassé le temps,
00:59:28 vous avez vu que cette émission a été avec trois parties un peu déséquilibrées.
00:59:34 Je vous promets une chose, c'est qu'on va revenir sur ce sujet du wokisme,
00:59:37 parce que je crois qu'on a vraiment juste commencé à effleurer la question,
00:59:42 et que c'est un sujet de société très important.
00:59:45 Je dois vous dire une chose, c'est que je regrette,
00:59:47 alors qu'on est à la 132ème émission,
00:59:51 ça commence à faire, je vous promets qu'on va revenir,
00:59:54 parce que j'ai le regret de ne pas l'avoir abordé vraiment de cette manière avant.
00:59:58 Voilà, on en termine là aujourd'hui.
01:00:00 Messieurs, merci.
01:00:02 – Merci.
01:00:03 – Ça a été des sujets de fond je crois aujourd'hui.
01:00:06 On va se retrouver dans 15 jours pour une nouvelle émission,
01:00:10 et bien dans tous les cas, je vous souhaite de bien vous porter,
01:00:14 et rendez-vous très vite. A bientôt.
01:00:16 [Générique]
01:00:19 Sous-titrage Société Radio-Canada

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