Nahel : 4 mois après la mort de l'adolescent, E. Borne doit présenter les mesures de l'exécutif devant les maires

  • l’année dernière
C'était il y a quatre mois presque jour pour jour, la mort de Nahel, tué par tir de un policier le 27 juin dernier à Nanterre déclenchait une vague d'émeutes urbaines dans tout le pays. Des évènements auxquels le gouvernement tentera de répondre politiquement cet après midi. Elisabeth Borne fera ses annonces à 16h30 à la Sorbonne. Nous en parlons avec Gautier Delhon Bugard, journaliste RTL qui est retourné à Nanterre, là où tout a commencé...
Regardez L'invité de RTL Midi du 26 octobre 2023 avec Céline Landreau.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL midi avec Céline Landreau
00:06 C'était il y a quatre mois presque jour pour jour. La mort de Naël tuée par un tir de policier le 27 juin dernier à Nanterre dans
00:16 les Hauts-de-Seine
00:17 déclenchait une vague d'émeutes urbaines dans tout le pays. Des événements auxquels le gouvernement tentera
00:22 de répondre politiquement cet après-midi. Elisabeth Born fera des annonces à 16h30 à la Sorbonne.
00:28 Bonjour Gauthier Delobillard. Bonjour Céline. Et sans attendre ces annonces vous avez décidé vous de
00:32 retourner à Nanterre là où tout a commencé. Nanterre qui pense encore ses plaies.
00:37 D'épaisses traces noires recouvrant encore la façade du crédit mutuel et rappel la violence de l'incendie qui a ravagé cette banque. Des palissades de bois
00:45 clairs remplacent toujours les vitrines de plusieurs commerces. Les émeutiers sont
00:49 notamment montés sur le toit de la pizzeria de Georges pour lancer des projectiles.
00:52 Résultat 5 000 euros de réparation et un chiffre d'affaires en berne.
00:56 Minimum 15% de baisse de fréquentation.
00:58 Ca fait mal et c'est pas fini. Aujourd'hui vous avez peur que ça recommence ? Vous avez tout compris.
01:04 Et je sais pas, j'ai pas l'impression que quelqu'un ait vraiment une solution afin de mettre fin à toutes ces choses là.
01:11 Et Georges reste toujours sans nouvelles de son assureur. La colère des jeunes Gauthier a l'air tombée. Et bien des
01:17 artistes locaux ont peint une fresque à l'effigie de Naël dans la cité du Vieux Pont là où le jeune nanterrien a grandi.
01:23 Les joues rondes de l'adolescent recouvrent le mur d'un vieux terrain de tennis. Au delà des grillages on distingue un centre de loisir aux vitres explosés.
01:30 L'établissement incendié lors des nuits de violence est toujours fermé.
01:34 Nous on comprend cette colère dans le sens où il fallait faire bouger les choses. Pour moi en brûlant les bouteilles etc.
01:39 Mais après il y avait des trucs du quartier comme un centre de loisir à pas forcément attaquer.
01:43 Erwan et Naïm, 19 et 20 ans, discutent sur un banc le regard
01:47 posé sur un groupe d'enfants en train de jouer au foot. Le petit je l'ai déjà vu au quartier, je lui ai déjà serré la main.
01:52 C'est quelqu'un qui ne mérite pas de mourir avec une balle dans la tête c'est tout.
01:55 Quatre mois après la colère elle est toujours là.
01:57 Oui, moi j'en veux à mort à la police. Ils font encore des trucs qui me déplaisent.
02:01 Hier on s'est fait contrôler pour rien par exemple et ça nous a vraiment saoulés.
02:05 S'il y a encore une bavure comme ça, ça va repartir être direct.
02:09 Au delà de ces jeunes que vous avez rencontrés Gauthier, les habitants subissent aussi toujours les conséquences de ces émeutes ?
02:15 Oui et pour le comprendre, direction l'autre cité emblématique de Nanterre, la cité Pablo Picasso.
02:21 Là où vit la maman du jeune tué par un tir de policier. Seule les tags noirs "justice pour Maëlle"
02:27 rappellent la violence des émeutes. Pour le reste, rien n'a changé. La police reste impuissante face au trafic de drogue.
02:33 Un jeune se fait contrôler devant moi avant d'être relâché. Quelques minutes plus tard,
02:37 l'adolescent assure une transaction, une barrette de chit contre un billet.
02:41 Quand les jeunes s'en bandent, ils font n'importe quoi.
02:43 Le sentiment d'insécurité, le sentiment d'abandon sont toujours ancrés. Cette grand-mère revient du marché.
02:49 Ils ont brûlé toutes les bagnoles ici. Mais j'ai discuté avec des jeunes qui ont questionné.
02:53 Pour vous, les parents jouent un rôle ?
02:55 Bien sûr. Toutes les décastres, oui. Mais ils sont débordés. La maman de ce fameux garçon,
03:01 elle a été débordée par le gamin.
03:03 60% des émeutiers présentés à la justice sont issus de familles monoparentales.
03:08 Fatiha Abdouni préside l'association "Les Mamans de Pablo".
03:11 Je travaille beaucoup avec des femmes divorcées, seules. Ils sont volontaires pour aider leurs enfants.
03:17 Mais parfois, ce n'est pas toujours facile. Des mères m'appellent le soir pour me dire
03:20 "je ne sais pas comment je vais faire, mon fils a 13 ans, il ne veut pas rentrer à la maison".
03:24 Beaucoup de femmes n'ont pas de diplôme.
03:27 Donc, elles font soit des heures de ménage très tôt, soit des heures de ménage très tard.
03:31 Selon vous, une des solutions, c'est d'aider ces parents qui ont des difficultés.
03:34 Oui, tout à fait. Faciliter à trouver des formations pour être mieux qualifiés, par exemple.
03:39 Les accompagner, si les enfants ont des difficultés à l'école.
03:42 Selon Fatiha Abdouni, dans ce quartier, une famille sur deux est monoparentale.
03:47 Le constat est assez accablant. Comment apaiser la situation maintenant ?
03:51 Les acteurs de terrain oeuvrent au quotidien pour aider les jeunes à sortir de la misère des quartiers.
03:56 Mais avec trop peu de moyens, Martine Fourrier préside l'association Cerise.
04:00 Nous avons un certain nombre de collégiens fragiles qui ne se sont pas réinscrits.
04:05 Ils risquent de devenir très fragilisés et tomber dans des ressources moins licites.
04:13 Ils tombent dans le deal ou dans d'autres trafics ?
04:15 Voilà, c'est ça. Je pense qu'il faut vraiment réfléchir à une politique jeunesse locale
04:21 où on pourrait poursuivre les jeunes qui nous semblent fragiles,
04:25 pour les accrocher sur des choses qui peuvent les passionner.
04:28 Là, par exemple, on a un séjour à Berlin où les financements étaient très durs à trouver.
04:34 Donc, il y a énormément de choses à faire pour que ces enfants vivent comme tous les petits Français banals.
04:40 Cet historique de Nanterre s'adresse directement au gouvernement.
04:44 On appelle au secours. Vraiment, on appelle au secours parce que c'est tellement désespérant.
04:50 On appelle à l'aide face à l'inflation, la pauvreté, le chômage.
04:54 Ça fait des colères dont je ne sais pas ce qu'elles deviendront.
04:57 Des colères prêtes à s'exprimer à nouveau, dès la moindre étincelle.
05:00 Merci Gauthier Deland, Bugard Reportage.
05:02 Donc, à Nanterre, on entendait la colère de Martine Fourrier.
05:07 Les réponses d'Elisabeth Borne, on le rappelle, sont à suivre cet après-midi.
05:10 La Première Ministre qui s'exprimera à la Sorbonne pour apporter les réponses régaliennes à ces émeutes urbaines
05:16 devant les maires des communes les plus durement touchées par cette vague de violence fin juin.
05:22 C'était il y a presque quatre mois déjà.
05:24 On marque une pause. Dans un instant, RTL midi, votre vie.
05:27 On va revenir sur ce choix de l'Europe qui s'attaque à la traçabilité du miel pour rendre plus transparentes
05:35 les étiquettes dépôts que vous trouvez, notamment en grande surface.
05:38 On vous explique tout juste après ça.
05:39 Céline Landreau, RTL midi.
05:43 [SILENCE]

Recommandations