• il y a 2 mois
Alice Cordier : «La moitié des professeurs aujourd'hui se censurent parce qu'ils ont peur. [...] Ils sont face à des élèves qui vont les tester tout le temps pour connaitre leur position. Au sein de l'école, il y a un entrisme.»

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Transcription
00:00Moi, je trouve qu'il manque les termes, même pendant l'hommage.
00:03Moi, j'ai trouvé qu'il manquait les termes.
00:04Et à un moment, un hommage n'exclut pas aussi un certain nombre de revendications et de réponses.
00:07On a un professeur, un proviseur, pardon, du lycée Ravel qui a démissionné.
00:13On a une professeure qui a été frappée parce qu'elle a demandé à une élève
00:16d'enlever son hijab, frappée.
00:18Et d'ailleurs, plusieurs professeurs, une dizaine de professeurs,
00:20ce qui n'est pas rien, ont apporté le soutien à l'élève.
00:23Il y a eu un rassemblement, c'était la semaine dernière,
00:26d'élèves pour soutenir cet agresseur, de cette professeure.
00:32On a des hommages à Samuel Paty et à Dominique Bernard qui ont été interrompus.
00:36On ne veut pas donner le nom.
00:38Alors, on ne le dit pas comme ça.
00:39On explique qu'en fait, les élèves seraient traumatisés et que du coup,
00:41on préfère attendre quatre ans avant qu'on donne ce nom-là.
00:44Mais enfin, excusez-moi, les élèves ont vécu, ont vu ce qui s'est passé.
00:48Ce n'est pas un nom qui va changer grand-chose.
00:50Et enfin, c'était le syndicat de l'Uni qui a montré
00:54que dans certaines facultés, on voit apparaître des voiles intégraux.
00:58Voilà, c'est ça ce qui arrive.
01:00On a la moitié des professeurs qui, aujourd'hui, se censurent
01:03parce qu'ils ont peur d'afficher un certain nombre de choses.
01:06Et ça s'est enflé avec le conflit israélo-palestinien.
01:08En fait, ils sont face à des élèves qui vont les tester tout le temps
01:11pour connaître leur position.
01:12Ce n'est pas normal.
01:13Et on a 65% des jeunes musulmans qui placent la charia au-dessus de la République.
01:16Je suis désolée.
01:17Au sein de l'école, aujourd'hui, il y a un antrisme.
01:20Au sein des écoles, des lycées, des universités, mais aussi des collèges.
01:23Personne ne veut le dire directement.
01:25On a un gouvernement qui, là encore, pourrait agir, pourrait vraiment agir.
01:28Je veux dire, le contexte, aujourd'hui, la parole s'est quand même libérée.
01:31Et on a, enfin, la seule chose qui a changé, ça c'est vrai,
01:34c'est la protection fonctionnelle.
01:35Il y a une hausse de 30% entre 2022 et 2023.
01:38La prise en charge des frais judiciaires des professeurs
01:40qui sont victimes notamment de menaces.
01:42Voilà, c'est la seule chose qui a changé.

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