• le mois dernier
À l'occasion de l'ouverture du Mondial de l'auto à Paris, Renault présente sa nouvelle 4L, en version électrique. Un pari sur l'avenir, alors que le secteur de la voiture électrique est en plein ralentissement.
Le directeur général du groupe Renault, Luca De Meo, est l'invité de RTL Soir.
Regardez L'invité de Yves Calvi avec Yves Calvi du 14 octobre 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:04Bonsoir Luca De Meo, vous êtes le directeur général du groupe Renault.
00:07Merci beaucoup d'être avec nous dans RTL Soir depuis le mondial de l'automobile
00:11qui ouvrait ses portes aujourd'hui.
00:12Je salue également notre spécialiste auto Christophe Bourroux qui est à vos côtés.
00:16La présentation de vos deux stars, la nouvelle R5 E-Tech et la R4,
00:20toutes deux désormais 100% électriques, sont évidemment l'événement tricolore du salon.
00:25Le succès de ces deux modèles est-il indispensable à l'avenir du groupe Renault ?
00:29Je pense que c'est certainement un défi qu'on s'est donné de produire ces deux voitures en France.
00:35Je pense qu'on est en train de le gagner d'un point de vue technique industriel.
00:39Donc on est dans les temps, on est dans les bons niveaux de qualité, etc.
00:43On est très contents des produits et déjà je pense que la presse le reconnaît.
00:46Maintenant il faut qu'on engage au niveau commercial et voir si le marché répond
00:52avec le même enthousiasme et l'enthousiasme que ces produits exceptionnels méritent.
00:58Donnez-nous leur prix de base, quels sont les délais et quels sont les délais de livraison ?
01:02La Renault 5 va rentrer à 25.000 euros en prix d'entrée.
01:05C'est une voiture sans aide, donc je pense qu'une voiture bien équipée sera en dessous des 30.000 euros.
01:12Et la Renault 4 qui est un peu plus grande, qui est même beaucoup plus habitable de la Renault 5,
01:18on n'a pas lancé le prix mais je peux vous dire qu'elle va être en dessous des 30.000 euros en prix d'entrée.
01:23C'est une des meilleures voitures, sinon la meilleure voiture petite citadine au monde en ce moment.
01:28Donc on peut fabriquer des voitures électriques en France avec des prix abordables et en même temps des jolis bagnoles ?
01:35Oui, la preuve.
01:36Comment faites-vous pour proposer ces tarifs, sachant qu'une voiture électrique coûte en moyenne 40.000 euros, en tout cas chez vos concurrents ?
01:42On a la première plateforme pure électrique de voitures citadines en Europe, au moins deux ans avant tous les concurrents.
01:51Et on a dessiné cette plateforme justement pour faire des voitures électriques.
01:56D'ailleurs on va continuer de travailler pour réduire les coûts.
01:59Et en 2026, sur la même plateforme, on va faire la Twingo.
02:03Et la Twingo va être en dessous des 20.000 euros.
02:06Donc l'avenir de la voiture électrique, elle se construit avec les petites voitures ? En tout cas les petits modèles si je puis dire ?
02:11Moi je pense que c'est plutôt logique parce que dans une petite voiture, la partie la plus coûteuse d'une voiture électrique c'est la batterie.
02:19Et donc si on arrive sur une petite voiture avec une petite batterie, c'est plus facile.
02:24Et l'autre segment où je crois que l'électrique va devenir une technologie dominante, c'est les véhicules utilitaires pour les livraisons, pour l'utilisation en ville.
02:34Et là, je ne sais pas si vous vous rappelez, mais récemment on a présenté au salon de Hannover la nouvelle estafette qu'on va produire à Sandoville.
02:42Et ça c'est un autre produit révolutionnaire, complètement électrique, où je pense qu'on peut vraiment donner une solution innovante pour la logistique.
02:51De nature à relancer le marché qui plafonne ?
02:53De nature oui, mais je pense que ce segment là c'est un peu la spécialité de la maison.
02:58Donc le véhicule utilitaire, la petite voiture, c'est la spécialité de Renault, il faut qu'on soit le meilleur au monde.
03:03Et quand tu as un produit qui est exceptionnel, normalement le marché il te suit.
03:07Le pari que l'Europe fait sur le Green Deal, je pense qu'on ne peut pas renoncer, on ne peut pas faire les ludistes et refuser le progrès.
03:14Il faut qu'on y aille, et nous comme acteurs économiques, il faut qu'on investisse, il faut avoir des idées.
03:19Et c'est justement ce qu'on est en train de faire avec ces projets-là.
03:22Puisqu'on est dans le Green Deal, quand j'étais gamin, je descendais dans le Midi de la France avec ma mère en Fiat 600 en une journée.
03:29Est-ce que demain je pourrais aller avec une de vos jolies Twingo sous les 20.000 sans m'arrêter plus de deux fois dans le sud de la France ?
03:37Je pense qu'une Twingo ça va être une voiture, pour être à un prix de moins de 20.000, ça sera une voiture à 250 km d'autonomie.
03:47Une Renault 5 ou une Renault 4 c'est aujourd'hui 400 km d'autonomie.
03:52Avec ça on peut aller au sud de la France en s'arrêtant une ou deux fois.
03:58On va travailler sur des temps de recharge beaucoup plus limités.
04:02Je pense qu'on peut descendre sous la barrière de 15 minutes pour charger 300 km de plus très très rapidement avec les nouvelles chimies.
04:11Donc on y travaille, c'est une technologie évolutive.
04:14Il y a une baisse des ventes, il y a aussi la concurrence chinoise.
04:17L'Union Européenne pourrait surtaxer les véhicules chinois jusqu'à 40%.
04:20Est-ce que c'est une bonne idée et surtout est-ce que c'est suffisant ?
04:24Je pense que la vraie question ce n'est pas les taxes à l'importation.
04:28Ça c'est seulement un mécanisme qui corrige une distorsion des règles du jeu qui a été prouvée.
04:37Moi je n'ai rien à dire sur ça, c'est un processus quasi judiciaire si vous voulez.
04:42Ça n'a rien à voir avec le business ou les politiques de trading.
04:45Je pense que nous il faut qu'on arrive à un accord avec la Chine.
04:49Qu'on soit capable de gérer une forme de coopétition, c'est-à-dire en même temps compétition et coopération.
04:55Parce que les Chinois ils ont beaucoup de choses à nous donner.
04:58Ils ont besoin du marché européen et en échange nous on devra en profiter pour qu'ils nous aident à accélérer la transition vers Lévis.
05:05Ce n'est rien de nouveau, quand on est allé en Chine il y a 25-30 ans, on a dû faire un deal avec eux.
05:13On a profité du marché chinois et en échange les Chinois ils voulaient la technologie européenne, la capacité, les compétences.
05:21Et maintenant ils sont devenus très bons en automobile et ça va être des compétiteurs formidables.
05:27Une toute dernière question, pour les véhicules thermiques je le rappelle fin de l'histoire normalement en 2035.
05:32Est-ce que vous y croyez vraiment ? Est-ce que cette date sera respectée ? Est-ce que vous l'assumez ?
05:37Écoutez, moi je ne peux que faire dans ma position que respecter les règles.
05:42Donc il faut que je mette l'organisation dans les conditions de pouvoir arriver à un moment où on ne vendra en Europe que des voitures électriques.
05:49Pardonnez-moi je vous interromps, vous nous dites Renault sera prêt ? Si c'est bien 2035 Renault sera prêt ?
05:54Il faut que Renault soit prête. Mais il faut qu'on gère cette transition.
05:59D'ailleurs on est une stratégie sur deux jambes avec un des meilleurs hybrides au monde qui est pratiquement sur toute la gamme.
06:06On est le deuxième producteur d'hybrides en Europe juste après Toyota.
06:11Et de l'autre côté on pousse fort sur l'électrique et on va voir à quel mix on va arriver.
06:16Aujourd'hui si je vois la vitesse de montée en puissance de l'électrique je pense qu'on est à la moitié de la vitesse qu'il faudrait pour atteindre le 100%.
06:23Mais c'est juste, on a 10 ans pour continuer de travailler avec les autorités, nous-mêmes, avec les autres industries
06:30pour faire en sorte que l'électrique au moins devienne une technologie dominante.
06:34Même si ce n'est pas 100% C80 ou C60, ça va être quand même un saut incroyable, une transformation incroyable de l'industrie.
06:42Nous on a toujours parlé au niveau de l'industrie de neutralité technologique.
06:45Les règles ont été faites pour en fait favoriser qu'une technologie qui est celle de la batterie.
06:51On avait toujours dit que c'était compliqué. La France et nous-mêmes on avait toujours dit que 35 c'était trop tôt.
06:58Donc voilà, on en est dans cette situation et je pense qu'on est en discussion pour imaginer quelles vont être les prochaines dernières années
07:05avec l'urgence de 2025 où on voit que à cette vitesse-là on ne va pas atteindre le café.
07:11Et beaucoup d'entreprises, la majorité vont devoir payer des amendes qui sont inutiles,
07:15de l'argent qu'on devrait remettre dans le système, réinvestir pour accélérer au lieu de payer des amendes à la communauté européenne.
07:23Merci beaucoup Lucas Lemaillot, directeur général du groupe Renault.
07:26Un grand merci aussi à Christophe Bourou qui était à vos côtés pour assurer cette liaison.
07:30On vous souhaite un excellent salon de loto.
07:33Dans un instant le journal de 18h30 et la minute de silence en hommage des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard.
07:40C'était ce matin dans tous les collèges et lycées publics de France.
07:43Enfin à 18h45, des économies mais pas pour tout le monde.
07:46Les budgets de l'Elysée et du Parlement vont être augmentés.
07:49Est-ce bien normal alors qu'on demande des efforts aux Français ?
07:51Je poserai la question au spécialiste des finances publiques René Dosière.
07:55A tout de suite.

Recommandations