Deux femmes âgées, otages du Hamas, ont été libérées lundi 23 octobre, ramenées en Israël par la Croix Rouge. Pour en parler, Imene Trabelsi, porte-parole du Comité International de la Croix-Rouge au Moyen-Orient.
Regardez L'invité de RTL Soir du 24 octobre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:02 Julien Celié. RTL bonsoir jusqu'à 20h. Allez RTL bonsoir, votre émission
00:09 continue. On reprend maintenant le fil de l'actualité avec notre invité pour tout comprendre. Tout comprendre au rôle
00:15 essentiel que joue le comité international de la Croix-Rouge dans la libération des otages de Gaza. Hier, deux femmes, hier soir, de 85 et
00:23 79 ans, détenues enlevées par le Hamas, ont été libérées. C'est la Croix-Rouge qui les a ramenées en Israël.
00:28 Alors pour savoir comment interviennent les humanitaires dans ce processus, quel est leur impact,
00:33 on est avec Imen Trabelsi, vous êtes porte-parole du comité international de la Croix-Rouge au Moyen-Orient. Bonsoir.
00:38 Bonsoir. Tout d'abord, jusqu'à présent, dans quel état, si j'ose dire,
00:42 vous avez trouvé les otages que vous avez ramenés ? Est-ce qu'ils ont été bien traités, si tant est qu'on puisse l'être dans de
00:48 pareilles circonstances, évidemment. Alors le comité international de la Croix-Rouge a bien effectivement aidé dans le transfert
00:53 des personnes qui étaient prises en otage hier
00:57 de Gaza vers Israël et nous avons également contribué dans la facilitation du transfert des deux otages qui étaient
01:05 libérés il y a quelques jours. Depuis le départ de ces événements, le CSR a maintenu des discussions
01:13 bilatérales avec
01:15 toutes les parties du conflit, notamment le Hamas.
01:18 Notre appel était clair dès le départ, la prise d'otages est interdite par le droit humanitaire international
01:24 et nous continuons d'appeler toutes les personnes prises en otage, soit libérées dans les plus brefs délais. Bien sûr, nous nous tenons prêts
01:32 à continuer ou bien effectuer des visites pour toutes les personnes prises en otage,
01:37 faciliter leur communication avec leur famille, transférer donc des messages et bien sûr nous nous tenons prêts à continuer notre soutien lors d'éventuelles
01:45 opérations de libération. Là, aujourd'hui, à l'heure où l'on se parle,
01:49 vous n'arrivez pas aujourd'hui à rentrer en contact avec des otages, le Hamas ne vous laisse pas pour l'instant
01:54 discuter avec eux pour ensuite, comme vous le dites, donner des nouvelles aux familles ? Alors pour clarifier, nous sommes en discussion avec le Hamas
02:01 et avec toutes les parties prenantes. Pour le CISR, le premier outil de travail dans de telles circonstances,
02:07 c'est le dialogue bilatéral et confidentiel. Donc on est très limité par rapport aux informations qu'on peut délivrer au grand public.
02:15 Ce qu'on peut confirmer, c'est que nous maintenons ces discussions avec toutes les parties,
02:19 notamment le Hamas. Ça veut dire que vous pouvez aussi assurer une
02:23 logistique, en quelque sorte, quand il s'agit d'aller chercher, comme hier, des otages pour les ramener en
02:28 Israël. Comment se déroule cette logistique ? C'est en lien avec les différents partis, justement ? Comme je l'ai dit, en fait, il y a très peu
02:37 d'informations qu'on peut divulguer au grand public par rapport aux méthodes, par rapport à la logistique, par rapport à ce qui se passe pendant ces discours
02:44 bilatérales, vu que, comme je l'ai mentionné, c'est des discours bilatérales et confidentiels. Et on n'effectue pas ça, en fait, juste pour
02:52 cacher des informations. C'est un outil de travail.
02:55 Comment vous expliquez aujourd'hui que vous arriviez encore à discuter avec le Hamas, alors que
03:00 tant de pays ont du mal aujourd'hui à avoir un lien direct, une discussion avec le Hamas ? Il est important de noter,
03:06 de souligner que le CISR a ses programmes de soutien et ses programmes,
03:11 c'est une intervention qui est préétablie à Gaza. Nous sommes déjà en contact avec le Hamas. Nous sommes un intermédiaire qui est
03:19 humanitaire, neutre et impartial. Toutes les parties, elles contraignent très bien la mission et le mandat
03:25 du CISR. Et c'est ce qui nous donne un avantage
03:28 par rapport à ces discussions qu'on mène bilatéralement avec toutes ces parties. Je reviens à ma question de départ concernant les otages que vous avez
03:35 déjà aidés à libérer.
03:38 Dans quel état ils sont ? Comment ils sont ? Est-ce que vous savez comment ils ont été traités quand ils étaient otages ?
03:43 Encore une fois, on est réellement désolés, mais ça fait partie des discussions qui sont menées d'une manière ou bien qui sont gardées d'une manière
03:50 confidentielle. Justement, les transferts, comment s'organisent ces convois ?
03:56 Comment faites-vous pour être sûr de ne pas être bombardés lorsque vous êtes encore dans la bande de Gaza ? Est-ce que le Hamas vous accompagne
04:02 jusqu'à Rafah ? Est-ce que ça, vous pouvez nous en parler ?
04:05 Sans entrer dans les détails du logistique, ce que je peux dire de ma position, c'est que nous
04:11 soulignons à toutes les parties prenantes
04:13 qu'il est important de donner une certaine garantie sécuritaire pour que les
04:18 humanitaires puissent faire leur travail sans pour autant mettre en danger leur vie. Est-ce que justement
04:23 sur cette question
04:26 humanitaire, vous avez la sensation qu'on avance ? Il y a des convois qui sont entrés, c'est aussi l'un des rôles de la Croix-Rouge
04:33 sur place. Est-ce que vous avez pu commencer à distribuer l'aide qui entre aujourd'hui enfin dans Gaza ? Nous déjà, on estime que
04:40 cette première entrée de cargo d'aide humanitaire, bien que ça ne contient pas
04:45 l'aide humanitaire préparée par le CICR, de toute façon pas encore, nous estimons que c'est un pas très positif.
04:53 Mais aujourd'hui, il est important qu'il y ait des pauses
04:56 dans les hostilités, des pauses dans la violence, afin que déjà la population, les civils puissent reprendre leur souffle.
05:03 Je viens d'être au téléphone, en fait, d'appeler mon collègue Hicham. Il me parlait
05:07 pendant qu'il était dans l'un des abris et il décrivait un peu les situations ou bien la condition
05:12 à l'intérieur de cet abri. Donc l'une des choses qui m'a marquée,
05:16 il m'a dit que maintenant c'est l'heure du coucher de soleil et on peut remarquer que
05:21 chaque jour pendant cette heure-ci, la tension monte d'un cran. Ça marque un début d'une nouvelle nuit de terreur et les gens ne savent pas
05:28 si ça va être leur dernière nuit, si ça va être la dernière nuit de leurs enfants. Aujourd'hui, des centaines de milliers de familles
05:34 sont déplacées à l'intérieur de Gaza, mais ils n'ont pas accès aux moindres ressources. Donc pour faire bref,
05:40 aujourd'hui, un premier pas de premier cargo, c'est certes
05:44 une excellente nouvelle, mais ça reste
05:50 insuffisant par rapport à l'immensité des besoins humanitaires qu'on voit sur place. Pour le CICR,
05:55 jusqu'à cette heure-ci, nous n'avons pas pu faire entrer nos cargos d'aide,
06:01 ni le staff additionnel qu'on a prévu de faire entrer à Gaza. Ça reste la responsabilité des parties du conflit de garantir la sécurité
06:08 des civils, la protection de l'infrastructure vitale et surtout de garantir un certain accès
06:14 pour la population, pour pouvoir subvenir à leurs besoins les plus basiques.
06:20 Merci beaucoup, Imen Trabelsi, la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge au Moyen-Orient, pour ce point à la fois sur la crise
06:27 humanitaire qui est en train de se jouer et sur le rôle crucial
06:29 du Comité international de la Croix-Rouge dans la libération des otages de Gaza. Merci d'avoir été avec nous ce soir dans RTL Bonsoir.
06:38 Allez, très courte pause et puis l'émission va se poursuivre sur une note moins lourde,
06:48 puisqu'un match des infos pour brio dîner vous attend, est en train de se préparer à un match franco-belge
06:53 entre Alex et Agnès. C'est la suite, vous restez, on revient dans quelques secondes.
06:57 RTL Bonsoir, jusqu'à 20h.
07:01 [Sous-titres par Christophe Chassol]