Alyona Synenko, porte-parole du comité international de la Croix-Rouge, était l'invitée de BFMTV pour évoquer la situation humanitaire à Gaza.
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00:00 Vous êtes à Jérusalem.
00:02 Vous êtes en lien, on imagine, avec la Croix-Rouge dans la bande de Gaza.
00:06 Quels sont vos retours d'ailleurs d'informations sur place ?
00:09 Oui, je parle avec nos collègues qui sont à Gaza tous les jours.
00:14 Et leurs retours, malheureusement, sont toujours très inquiétants et de plus en plus inquiétants.
00:20 Donc je parlais aujourd'hui avec notre chirurgien qui m'a montré les images des enfants
00:27 avec les brûlures extrêmement graves qu'ils sont en train de soigner.
00:31 Et il y a le manque de médicaments qui commence à sortir, qui se sent de plus en plus.
00:39 On parle de l'hôpital aussi qui est dans le nord de la bande de Gaza.
00:44 C'est dans cette partie d'ailleurs où l'armée de Tsar a encerclé, cette partie de Gaza City.
00:49 Il y a encore des personnes dans cet hôpital à Gaza Nord, c'est bien ça ?
00:54 Oui, effectivement, parce qu'il y a toujours des civils dans le Gaza Nord.
00:58 Et ces civils aujourd'hui sont en train de vivre une situation vraiment catastrophique.
01:06 On voit ces images qui sont extrêmement alarmantes.
01:10 Dans les hôpitaux, il y a beaucoup de gens qui viennent pour essayer de se protéger,
01:16 pour essayer de trouver un endroit sûr.
01:18 La dernière fois que nous avons visité les hôpitaux dans le nord de Gaza,
01:23 c'était une situation extrêmement difficile que nous avons témoigné là-bas.
01:28 De quoi, comment est-ce que vos équipes travaillent ?
01:32 Ont-elles besoin sur place de façon urgente ?
01:36 Parce qu'on sait que ce périmètre est complètement bouclé.
01:39 Donc nos équipes, malgré toutes les difficultés,
01:44 nos équipes continuent à travailler,
01:46 ils continuent à distribuer les articles de première nécessité aux personnes déplacées,
01:52 soigner les blessés.
01:53 Aussi, ils parlent avec toutes les parties au conflit,
01:57 parce que c'est aussi, en tant qu'une organisation,
02:01 c'est la partie importante de notre travail,
02:03 c'est parler avec toutes les parties.
02:06 On parle avec les autorités israéliennes, on parle avec Hamas.
02:10 On demande l'accès humanitaire, l'espace humanitaire,
02:14 pour apporter plus d'assistance aux civils,
02:17 et aussi pour visiter les otages israéliens qui sont toujours à Gaza.
02:24 Et donc on continue d'insister,
02:26 d'avoir cet espace humanitaire pour apporter plus d'assistance,
02:31 parce qu'aujourd'hui, on manque de tout.
02:33 On manque de médicaments, on manque de carburant,
02:35 on manque d'eau et d'électricité.
02:38 - Est-ce que vous avez des nouvelles, Mme Sinekho, des otages ?
02:42 Parce qu'on sait, on avait vu dans les précédentes images,
02:45 que c'était la Croix-Rouge qui avait rapatrié ces otages,
02:48 notamment américains.
02:49 Est-ce que vous avez des nouvelles ?
02:50 Est-ce que vous avez des informations ?
02:52 - Malheureusement, on continue d'insister.
02:57 On n'a pas de nouvelles qu'on pourrait partager de manière publique.
03:01 Il y a beaucoup de travail, beaucoup de négociations
03:05 qui se font derrière les huis clos.
03:09 Donc notre expérience de dizaines d'années
03:13 dans ce genre de situation nous a montré
03:15 qu'on peut être le plus efficace
03:18 quand on mène ce genre de conversation de manière confidentielle.
03:22 Donc on travaille, on continue à travailler,
03:25 mais aujourd'hui, malheureusement,
03:26 je n'ai pas plus d'informations
03:28 que je pourrais partager avec vous de manière publique.
03:31 - Peut-être une dernière question, Mme Sinekho.
03:33 Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui expliquent
03:36 que vous n'en faites pas assez, justement,
03:38 pour le sort de ces otages,
03:40 en tout cas, de la prise en compte de la vie de ces otages ?
03:44 - Je vais leur dire que je partage la frustration.
03:50 Je partage la frustration parce que je pense qu'aujourd'hui,
03:53 ce qu'on témoigne à Gaza,
03:55 ce qu'on témoigne, malheureusement,
03:58 dans beaucoup d'autres conflits dans le monde,
04:01 c'est le manque d'espace humanitaire neutre.
04:04 Et c'est pour ça qu'on n'arrive pas à cheminer
04:07 suffisamment d'aide humanitaire à Gaza
04:09 et on n'arrive pas à faire autant qu'on voudrait
04:13 pour les otages israéliens.
04:16 Et je comprends la frustration et la douleur
04:20 et j'imagine pas le cauchemar qui vivent ces familles.
04:24 Et on continue d'insister auprès de toutes les autorités,
04:28 de tous ceux qui pourraient avoir l'influence,
04:31 qu'on a besoin de cet espace.
04:33 Mais nous, on est une organisation humanitaire.
04:36 On peut pas forcer les portes.
04:38 On a besoin qu'on nous donne cet espace humanitaire
04:43 pour pouvoir travailler.