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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Il est bientôt 14h, bonjour à tous, merci d'être avec nous en direct sur CNews dans 180 minutes info.
00:00:05 Dans un instant, nos analyses, nos décryptages de l'actualité, mais tout de suite l'éphéméride du jour.
00:00:10 Chers amis, bonjour.
00:00:17 La bienheureuse Adeline que nous fêtons aujourd'hui a vécu au XIIe siècle.
00:00:21 Elle serait originaire du Bessin et n'est autre que la petite-fille de Guillaume le Conquérant.
00:00:27 Comme son frère Vital, elle est attirée très tôt par la vie monastique.
00:00:31 Les deux forment un dieu de fondateur infatigable.
00:00:34 Vital est le premier à se lancer en bâtissant l'abbaye de Servigny.
00:00:39 Adeline lui emboîte le pas et fonde une communauté au Nebourg, non loin de Mortain, près d'Avranches.
00:00:45 Puis elle part s'installer à Mortain même, où son frère a fait construire un couvent.
00:00:50 Adeline adopte la règle cistercienne, avec ses compagnes, elle porte l'habit blanc.
00:00:56 C'est la raison pour laquelle sa communauté sera surnommée les Dames Blanches.
00:01:01 Adeline meurt en 1125, trois ans après son frère.
00:01:06 Son corps a été rapporté à Servigny pour qu'elle puisse reposer à côté de lui.
00:01:11 Adeline et Vital sont tous deux l'objet d'une grande vénération dans le diocèse de Coutances.
00:01:17 Et voici le dicton du jour, « Octobre glacé fait vermine trépasser ».
00:01:23 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:24 A demain chers amis, ciao !
00:01:27 Allez, merci d'être avec nous en direct sur CNews dans 180 minutes info.
00:01:32 Il est bientôt 14h lors de votre journal de l'après-midi avec vous Isabelle Piboulot.
00:01:37 Bonjour chère Isabelle et on commence avec cette toute nouvelle information
00:01:41 sur l'auteur de « L'assassinat de Dominique Bernard »
00:01:43 qui était donc fiché pour radicalisation islamiste depuis février 2021.
00:01:48 Bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:01:50 Mohamed Mogouchkov, originaire d'Ingouchi, a été surveillé par les renseignements territoriaux
00:01:55 après un signalement de l'Education nationale, information du ministère de l'Intérieur.
00:02:00 Ce n'est qu'à partir de juillet 2023 qu'il a été suivi par les services de la DGSI.
00:02:06 Le jeune homme a été mis en examen pour l'assassinat de Dominique Bernard vendredi dernier à Arras.
00:02:12 L'actualité internationale avec ce chiffre qui ne cesse de s'alourdir.
00:02:16 Au moins 203 personnes sont désormais entre les mains du Hamas.
00:02:19 Des Israéliens mais également des étrangers de 20 pays.
00:02:23 Emmanuel Macron s'est entretenu en visio conférence avec des familles d'otages français retenus à Gaza.
00:02:30 Le chef de l'État l'assure, la France fera tout pour qu'ils reviennent sains et saufs.
00:02:35 Et justement en Israël, la population a voulu rendre hommage aujourd'hui à ces otages à l'occasion de Shabbat.
00:02:41 Oui, on va retrouver tout de suite Régine Delfour et Thibaut Marchoteau, nos envoyés spéciaux.
00:02:46 Bonjour à tous les deux. Vous vous situez près du musée d'art de Tel Aviv où une table spéciale a été dressée.
00:02:53 Oui absolument Isabelle, puisque aujourd'hui Shabbat va commencer en fin de journée à la nuit tombée.
00:03:01 Ils ont décidé d'installer cette table avec 203 couverts.
00:03:06 Vous voyez il y a aussi des couverts pour enfants puisque parmi les otages il y a des enfants.
00:03:11 Donc il y a ces biberons, ces petites timbales et puis tout le long, ces couverts sur plusieurs mètres.
00:03:19 Puisque ce sont 203 couverts qui ont été installés. C'est un moment extrêmement très symbolique.
00:03:25 Alors il y a évidemment le pain et le vin. On nous disait qu'il y aurait une cérémonie, une prière à 15h30, 15h30 heure israélienne, donc 16h30, enfin 14h30 en France.
00:03:39 Et cette cérémonie en fait n'est pas ouverte au public puisque vous savez que vu la situation c'est beaucoup trop dangereux.
00:03:46 Donc il y aura seulement quelques familles, seulement trois familles.
00:03:50 Alors on ne sait pas si ce sont encore des familles d'otages français ou d'autres nationalités mais qui vont prendre part à cet événement.
00:03:58 C'est pour marquer évidemment ces otages qui ne sont pas présents pour le jour de Shabbat.
00:04:04 Régine Delfour avec Thibault Marchoteau, merci à tous les deux. Vous êtes nos envoyés spéciaux.
00:04:08 En Israël et justement dans les quartiers les plus proches de la bande de Gaza, la plupart des habitants ont désormais été évacués.
00:04:15 Mais pas tous et par choix. Certains ont choisi de rester et coûte que coûte dans leur domicile.
00:04:20 Nos envoyés spéciaux sont allés à leur rencontre. Reportage d'Antoine Esteve et Fabrice Elsner.
00:04:25 Ici le long de la frontière, une majorité des habitants a accepté d'être évacués.
00:04:30 En revanche, ils n'ont aucune date de retour. Pour eux l'avenir est très incertain.
00:04:35 Le quartier à l'est de Sderot est la cible chaque jour des positions du Hamas.
00:04:39 Roquettes, tirs à l'arme lourde, ici chaque rue porte les stigmates de la guerre.
00:04:43 Chimon vient nourrir le chien de sa sœur partie précipitamment la semaine dernière.
00:04:47 Du linge étendu, de la vaisselle empilée, il nous raconte qu'elle a quitté sa ville en courant au milieu des bombardements.
00:04:53 La ville, vidée de ses habitants, semble figée dans le temps. Un homme seul rentre chez lui.
00:05:10 Il a réussi à se procurer quelques provisions. Il nous explique qu'il veut rester coûte que coûte, même en face de la frontière avec Gaza.
00:05:17 Il a une pièce blindée dans son appartement.
00:05:19 C'est votre bunker ? Oui, c'est mon bunker.
00:05:23 C'est mon appartement. Des murs de concret très fort, très sûr.
00:05:29 Quand je sens quelque chose venir, je rentre ici. Je reste ici quelques minutes jusqu'à ce que ça arrête.
00:05:34 Et puis je sors. Mais récemment, il n'y a rien.
00:05:38 Ce quartier de Jivat Kobi se trouve à quelques centaines de mètres seulement de la bande de Gaza.
00:05:42 Vous voyez ces grillages ? La colline qui se trouve juste derrière, des snipers tirent régulièrement sur les postes de l'armée israélienne qui se trouve autour de nous.
00:05:48 Ce petit poste en haut de la colline subit des tirs de snipers quasiment tous les jours.
00:05:53 Et vous entendez aussi l'artillerie des deux côtés de la frontière qui en ce moment s'échange des tirs.
00:05:59 Allez, retour en France avec cette manifestation en soutien au peuple palestinien.
00:06:04 Hier soir à Paris, qui a réuni 4000 personnes.
00:06:06 Une foule dense, drapeau palestinien à la main, a réclamé le cessez-le-fait au Proche-Orient, précédemment interdit.
00:06:13 Le tribunal administratif de Paris a finalement autorisé ce rassemblement, estimant qu'il n'y avait pas de risque particulier de violence
00:06:20 et que cette interdiction représentait une atteinte grave à la liberté de manifester.
00:06:25 Dans ce contexte tendu que vous connaissez, notamment avec l'assassinat de Dominique Bernard il y a tout juste une semaine,
00:06:32 Gabriel Attal a annoncé souhaiter déscolariser les élèves radicalisés.
00:06:36 Le ministre de l'Éducation nationale l'a annoncé hier soir. Mesures d'exclusion, structures spécialisées.
00:06:43 Gabriel Attal dit croire au rôle de l'éducation pour faire reculer la radicalisation. On l'écoute.
00:06:49 Il y a des situations où il y a un tel embrigadement familial et d'environnement qu'on ne se bat plus à armes égales.
00:06:56 Et moi, je ne veux pas mettre mes agents, mes élèves, en situation de danger.
00:07:02 Je vais travailler avec mon collègue de l'intérieur et mon collègue de la justice à des mesures qui nous permettent de les sortir de nos établissements scolaires.
00:07:09 On doit penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir.
00:07:13 Et je vais vous dire, dans l'intervalle, dès lors que ça me sera conseillé et recommandé par les services,
00:07:18 évidemment c'est analysé avec les services du ministère de l'Intérieur qui organise lui-même le suivi des individus radicalisés dans notre pays,
00:07:24 je prendrai toutes les mesures conservatoires d'exclusion qui sont nécessaires dès lors que ça protège les personnels de l'éducation nationale et les élèves.
00:07:31 Et depuis deux semaines en France, les alertes à la bombe se multiplient comme encore une fois.
00:07:36 Aujourd'hui, pour la cinquième fois consécutive, d'ailleurs au château de Versailles.
00:07:39 Écoles, aéroports, lieux culturels, rien n'est épargné par des évacuations inopinées.
00:07:44 Mais les fausses alertes ne sont pas sans conséquence.
00:07:47 Alors que prévoit la loi dans ce cas précis ? On fait le point avec Goderic Bey et Mathilde Ibanez.
00:07:53 En seulement 48 heures, plus d'une cinquantaine de menaces d'attentats ont été signalées.
00:07:58 À cause de fausses alertes à la bombe où de nombreux aéroports ont dû être évacués.
00:08:03 Un délit qui peut être puni de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
00:08:07 Deux ans de prison, si vous voulez, aujourd'hui, au-delà d'un an, ce n'est plus aménageable.
00:08:11 Ça veut dire qu'on pourrait faire de la prison ferme pour un mail adressé à un aéroport, un musée, une école en indiquant, pour s'amuser, qu'il va y avoir une bombe qui va exploser.
00:08:21 Donc c'est pris très au sérieux.
00:08:23 La plupart des alertes sont faites anonymement, par téléphone ou sur des sites internet comme moncommissariat.fr ou encore par mail.
00:08:32 Suite à tout dépôt de plainte, le service du parquet de cybercriminalité est saisi et sont utilisés tous les moyens technologiques à leur disposition,
00:08:41 à savoir faire appel aux opérateurs téléphoniques, faire appel aux opérateurs internet, pour aller rechercher à la source les adresses IP qui ont été utilisées.
00:08:52 Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, les forces de l'ordre ont interpellé 18 personnes qui auraient fait de fausses alertes à la bombe.
00:09:00 Comme cet été, où un couple en avait lancé une à la gare de Lille pour éviter de rater leur train.
00:09:05 Le conjoint a été condamné à 8 mois de prison ferme et s'accompagne à 12 mois de prison avec sursis.
00:09:12 Voilà, c'est la fin de votre journal de 14h.
00:09:15 Merci, chère Isabelle. On vous retrouve un petit peu plus tard dans cette édition pour un nouveau point sur l'actu.
00:09:20 Et justement, les alertes à la bombe dans les écoles, la sécurisation des collèges et lycées, ce sera l'un des thèmes abordés avec vous.
00:09:26 Christian Proutot, dans cette première heure. Bonjour à vous, cher Christian, vous êtes fondateur du GIGN.
00:09:31 On reviendra également avec vous sur ce sondage sur l'immigration.
00:09:34 Une majorité de Français qui ne fait pas confiance au gouvernement pour contrôler l'immigration.
00:09:39 Et puis, en tout début de cette première heure, dans quelques minutes désormais, on reviendra avec vous, Christian Proutot,
00:09:45 sur cette manifestation en soutien au peuple palestinien qui fait polémique. A tout à l'heure.
00:09:50 De retour dans 180 minutes, infos sur ces news.
00:09:57 Aujourd'hui, nous sommes donc avec Christian Proutot, fondateur du GIGN.
00:10:01 Pardonnez-moi. On va revenir avec vous dans quelques toutes petits instants sur cette manifestation en soutien au peuple palestinien.
00:10:07 À côté de vous, Eric de Rijkmaten nous a rejoint également.
00:10:09 On reviendra avec vous sur ces alertes à la bombe qui coûtent cher, que ce soit dans les aéroports ou dans les lieux culturels.
00:10:15 Mais avant, l'essentiel de l'actu, c'est avec Isabelle Piboulot.
00:10:19 Au moins 203 personnes retenues aux mains du Ramas, des Israéliens, mais également des étrangers de plus de 20 pays.
00:10:28 L'armée israélienne estime que la majorité des otages à Gaza sont vivants.
00:10:32 Emmanuel Macron s'est entretenu à la mi-journée par visioconférence avec des familles d'otages français.
00:10:38 Le chef de l'État a promis que la France faisait tout ce qui était en son pouvoir pour obtenir leur libération.
00:10:43 Les fausses alertes à la bombe se multiplient en France.
00:10:46 Établissements scolaires, lieux culturels, 14 aéroports régionaux ont été visés ce matin, 3 ont été évacués.
00:10:53 Hier, un lycéen de 16 ans, suspecté d'être l'auteur de deux alertes à Saint-Ouen-Laumon, a été interpellé.
00:10:59 Au total, 18 interpellations ont eu lieu. Le ministre de la Justice a annoncé des condamnations à venir.
00:11:05 Et puis à Sedan, dans les Ardennes, un homme de 57 ans a été interpellé dans le cadre de l'enquête pour le viol et le meurtre de la petite Louana, retrouvée morte mercredi soir dans une cave.
00:11:16 La garde à vue de l'individu a été prolongée. Connu de la justice pour des délits de droit commun, il assure que la fillette de 10 ans est tombée dans un escalier par accident.
00:11:26 Une conférence de presse du procureur de Reims se tiendra à 17h.
00:11:31 Hier soir, plusieurs milliers de personnes étaient donc rassemblées, Place de la République, pour cette manifestation en soutien au peuple palestinien.
00:11:38 Un rassemblement initialement interdit, interdiction, finalement levé dans les toutes dernières minutes par le tribunal administratif. Voyez ce reportage.
00:11:46 À la Wachbar, voilà ce qui a été entendu hier, Place de la République à Paris, où près de 4000 personnes se sont réunies pour s'exprimer.
00:12:00 Des mots qui n'ont pas leur place pour le ministre de la Justice.
00:12:04 À la Wachbar, c'est ce que l'on a entendu de la bouche de l'assaillant qui a égorgé le professeur Darras.
00:12:10 Une foule réunie après l'appel de l'association Cap-Jau, Europalestine et du nouveau parti anticapitaliste. Dans le cortège, des slogans anti-Israël et anti-Macron ont été entendus.
00:12:22 D'autres en faveur des Gazaouis.
00:12:28 Libérez Gaza ! Libérez Gaza ! Libérez Gaza ! Libérez Gaza !
00:12:34 Un rassemblement d'abord interdit qui a pu avoir lieu après la levée de l'interdiction de la préfecture par le tribunal administratif.
00:12:42 La foule a été dispersée par les forces de l'ordre et s'est terminée en manifestation sauvage dans la capitale.
00:12:53 C'est une manifestation qui s'est déroulée dans le calme. Néanmoins, cher Christian Proutot, est-ce que le fait que cette manifestation ait été autorisée, finalement, vous interpelle ?
00:13:03 Oui et non. C'est-à-dire qu'en France, le droit de s'exprimer, de manifester est un droit.
00:13:11 Donc à partir du moment où ils avaient fait, je pense qu'ils avaient fait une demande, sinon ils n'auraient pas pu faire appel de la décision de la préfecture de police.
00:13:19 Eh bien, comme tout à chacun, même si par moments ça ne fait pas plaisir, le tribunal administratif a dit le droit.
00:13:27 Alors maintenant, il faut respecter ce que le tribunal administratif a dit. La seule chose qui peut interpeller, effectivement, c'est
00:13:35 est-ce que les circonstances se prêtent à poser les questions qui sont posées par le problème politique de la Palestine ?
00:13:43 C'est ça la question. Et qu'il n'y ait pas de déviance à côté de ce qui pourrait être interprété comme étant un soutien caché au Hamas, par exemple.
00:13:51 Et en particulier à cette action terrible, horrible du Hamas sur des civils. Ce n'était pas une guerre. On a exécuté un massacre de civils.
00:14:03 Mais d'un autre côté, on peut comprendre, je n'essaie pas de faire le grand écart, j'essaie également de comprendre que les gens qui sont venus là disent
00:14:15 maintenant, d'un autre côté, il y a d'autres civils qui pâtissent de la riposte qui est normalement une riposte Hamas, mais dont on sait que les dommages qu'elle cause,
00:14:25 cette riposte, ne touche pas systématiquement le Hamas. Donc ça amène ce que l'on a toujours dit dans la mécanique infernale, dont la graduation de la violence,
00:14:37 ce qui se passe, c'est victime pour victime, et puis tout d'un coup, tout le monde prend position pour l'une ou l'autre des victimes.
00:14:47 Et dans ce cas-là, il n'y a pas de limites. Et on se rend compte à quelle vitesse ça peut nous échapper, parce qu'on l'a vu avec le problème palestinien
00:14:57 qui semblait être passé aux oubliettes du côté du monde arabe, et qui tout d'un coup, dans la riposte israélienne, fait ressurgir non plus simplement
00:15:10 le problème palestinien, mais le fait qu'on s'attaquerait au monde musulman, où Israël ne chercherait pas à taper sur le Hamas, mais à taper sur des musulmans,
00:15:22 donc sur des croyants avec cet espèce de côté surréaliste de guerre de religion, alors qu'en fait c'était une guerre de territoire.
00:15:30 Et si on ne pose pas la question, puisque la question au départ était par rapport à la manifestation, si la manifestation ne va pas au-delà de ce que l'on peut penser pour certains,
00:15:44 ce qui est, je pense pour nous, le même problème qu'on a pu voir quand on a vu Mario Paul à moitié rasé sous les bombes, se dire là-dessous, il n'y a pas que des soldats,
00:15:54 il y a des gens qui vivent, et que ça ne va pas au-delà, pourquoi pas ? Apparemment la manifestation s'étant bien déroulée, je crois que c'est souhaitable que l'on puisse,
00:16:07 dans le respect du droit, s'exprimer, et que c'est souhaitable dans un pays de droit.
00:16:12 Il faut effectivement souligner que cette manifestation s'est bien déroulée, bien terminée. Je vous propose d'écouter ce qu'en pense Emmanuel Macron de cette interdiction de ces manifestations.
00:16:23 Petit problème en régie, on ne pourra pas écouter Emmanuel Macron, on va peut-être vous interroger à ce propos, Florent Tardif, vous venez de nous rejoindre.
00:16:36 Emmanuel Macron, en substance, qu'a-t-il dit à ses étudiants sur ces manifestations en soutien aux palestiniens hier ?
00:16:43 Vous voulez dire lorsqu'il a été interpellé, parce qu'il était dans les rues de Paris, en train de se balader ?
00:16:50 Parlons d'une opération de communication très certainement préparée en amont, même si en apparent on souhaitait que cela se fasse de manière spontanée.
00:16:59 Quoi qu'il en soit, oui, le chef de l'État a été interpellé sur cette question des manifestations, et plus globalement sur le climat ambiant entre les pro-israéliens et les pro-palestiniens,
00:17:11 puisque la crainte de l'Élysée, c'est d'ailleurs pour cela que Gérald Darmanin, au tout début de semaine, a envoyé ce télégramme au préfet en expliquant que,
00:17:18 en fonction des manifestations qui se préparaient, certaines devaient être interdites, tout simplement parce que la crainte de l'exécutif,
00:17:32 c'est qu'une partie de ces manifestations ne bascule dans une forme de violence, tout simplement parce qu'il n'y a effectivement non pas des appels à la paix,
00:17:42 mais des appels, comme on a pu le voir hier malheureusement, à des revendications de ce qui a été commis par le Hamas récemment à l'encontre des Israéliens.
00:17:56 Et on a peur que cela conduise une partie de la population à affronter une autre partie, vous l'avez bien compris, ceux qui défendent la Palestine,
00:18:04 voire certains qui sont allés jusqu'à défendre le Hamas, et même, entre guillemets, expliquer que ces attaques qui ont été perpétrées récemment
00:18:13 sont légitimes compte tenu des tensions qui peuvent exister entre Gaza et les Israéliens, et ceux qui sont pro-Israël.
00:18:23 Florian, je vous garde autour de cette table. Initialement, vous étiez venu pour évoquer ce sondage sur l'immigration,
00:18:29 est-ce que les Français font confiance ou non au gouvernement pour régler, gérer ce problème de l'immigration massive ?
00:18:36 Mais avant, Eric de Ritmaten, la chronique éco, c'est avec vous. Je ne sais pas si on a le jingle, on ne va pas se mentir, on a des petits problèmes techniques aujourd'hui.
00:18:42 Est-ce qu'on a le jingle avant Eric ? Je ne pense pas, Eric.
00:18:47 La voix humaine fonctionne, donc ça va.
00:18:50 Vous voulez qu'on vive le jingle, peut-être ?
00:18:53 On ne va pas faire le jingle nous-mêmes. On évoquait dans le journal tout à l'heure ces alertes à la bombe qui ont été très nombreuses ces derniers jours.
00:19:00 Ce n'est pas neutre non plus, et surtout peut-être pour l'économie.
00:19:04 Non, ce n'est pas neutre, il y a un impact, vous savez, qui est assez important, d'abord psychologique, parce que ça crée de la peur, ça crée de la méfiance,
00:19:10 ça décourage les touristes, si on prend l'exemple de Versailles, d'aller dans des lieux fréquentés. Il y a l'impact économique, parce que ça coûte cher d'envoyer des équipes de déminage sur place.
00:19:18 Ce matin, j'ai écouté le maire de Versailles qui disait, François de Mazière, que déjà des visiteurs hésitent à venir visiter le château de Versailles.
00:19:25 Il y a eu quatre évacuations en six jours, et si ça continue, dit le maire, ça aura des répercussions sur la fréquentation.
00:19:30 Alors, sur le plan économique, tous les billets sont toujours remboursés, quels que soient les musées.
00:19:34 Sur l'image, l'impact est important, parce que sur le long terme, les touristes étrangers qui ont programmé une visite depuis longtemps se disent
00:19:40 "Bon, on y renonce, on va faire autre chose". Vous avez quand même 15 000 personnes chaque jour qui visitent le château de Versailles.
00:19:45 Et puis, le touriste, c'est l'industrie presque numéro un en France en termes de recettes.
00:19:50 Alors, si on l'élargit à l'île de France, on se rend compte que pour l'instant, il n'y a pas d'annulation massive de tourisme.
00:19:55 J'ai demandé, il y a quelques hôtels, on parle de 10% au syndicat du tourisme, 10% d'annulation dans des hôtels d'île de France, donc c'est encore assez négligeable.
00:20:03 Et ça coûte cher aussi d'envoyer des équipes de déminage ?
00:20:05 Alors, le coût, oui, est très important, parce que d'abord, il faut des experts du déminage du raide.
00:20:10 À Versailles, par exemple, vous avez des chiens spécialisés qui vont dans tous les coins et aux coins.
00:20:14 Les aéroports, c'est pareil. Les aéroports, en plus, c'est un lieu sensible. C'est le début des vacances ce soir.
00:20:19 La facture est scellée. Vous avez 14 aéroports aujourd'hui qui ont été déjà touchés ce matin.
00:20:24 Des compagnies qui dépensent de plus en plus pour le carburant, parce que l'avion attend souvent en bout de piste quand il n'est pas détourné sur un autre aéroport.
00:20:31 77 vols hier à Toulouse annulés, 130 au total.
00:20:35 Si vous regardez la RATP, je les ai eues tout à l'heure au téléphone, vous savez combien ça coûte d'envoyer une équipe de déminage ?
00:20:41 Parce que, qu'il y ait ou pas une bombe, il faut aller sur place. Il n'y a pas de problème là-dessus. Il faut vérifier.
00:20:45 Ça coûte 2 000 euros. Voilà ce que paye la RATP et donc le contribuable pour chaque alerte.
00:20:51 En agents de sécurité, les écoles, on voit de plus en plus d'agents, de vigiles d'agents de sécurité devant les écoles.
00:20:56 Alors, le prix, c'est simple. Le coût horaire, c'est 30 euros. Vous allez voir le décompte.
00:20:59 Si vous laissez un agent 8 heures par jour devant l'école pendant les heures d'ouverture, 240 euros par jour.
00:21:05 Il y a 20 jours d'école par mois, 4 800 euros. Vous vous rendez compte pour des écoles ce que ça représente.
00:21:10 Voilà, donc au final, toutes les alertes de toute façon sont prises au sérieux.
00:21:13 Les services de sécurité le disent et le redisent. On prend toujours au sérieux.
00:21:17 Aucun risque zéro, disait le porte-parole de l'aéroport de Bordeaux. La fausse alerte, c'est cher.
00:21:22 Il faut savoir aussi que les passagers sont touchés parce que si le vol est annulé, le billet n'est pas remboursé.
00:21:27 J'ai vérifié pourquoi. Parce que la réglementation européenne dit que dans des situations extraordinaires,
00:21:32 le règlement européen permet à la compagnie de ne pas indemniser le passager.
00:21:37 Donc, hors maîtrise des compagnies. Voilà. C'est-à-dire que c'est ni indemnisation si le vol est annulé.
00:21:41 Donc, vous voyez, contribuables, passagers, aéroports, musées, tout le monde est touché.
00:21:45 Merci beaucoup cher Eric. Toujours pas de jingle pour vous désannoncer cette fois-ci.
00:21:51 Florian Tardif, je me tourne vers vous pour évoquer ce sondage au Doxa Blackboard pour Le Figaro
00:21:56 sur la confiance que font les Français par rapport au gouvernement, par rapport à l'immigration massive.
00:22:04 78% des Français ont une mauvaise opinion de la politique du gouvernement en matière d'immigration.
00:22:10 69% ne croient pas en cette loi immigration qui va bientôt arriver au Sénat.
00:22:14 En quelles lignes que contient cette loi immigration, Florian Tardif ?
00:22:18 En quelles lignes ? C'est un exercice difficile.
00:22:21 C'est un exercice délicat. Alors, il y a deux volets. Cela avait été assez bien résumé, je pense, par Gérald Darmanin à l'époque
00:22:29 lorsqu'il parlait d'une loi qui visait à être méchant avec les méchants et gentil avec les gentils, entre guillemets.
00:22:35 Cette loi vise à s'attaquer à l'immigration. Il y a un volet régularisation, critiqué d'ailleurs par une partie de la droite,
00:22:44 qui vise à régulariser des travailleurs sans papier. C'est l'article 3 et 4, notamment.
00:22:50 Il y a des discussions en ce moment pour voir si on durcit ce volet régularisation ou non, en vue de faire passer le texte,
00:22:57 vous l'avez compris, au Sénat dans un premier temps, puisque les débats ont eu lieu au Sénat début novembre, puis à l'Assemblée nationale.
00:23:03 Et il y a un volet répressif qui prévoit notamment de réduire le nombre de recours lorsqu'on a été débouté du droit d'asile.
00:23:13 C'est une volonté du ministre de l'Intérieur, tout simplement parce qu'on s'est rendu compte, et cela fait un certain temps d'ailleurs
00:23:18 qu'une partie de la droite le dit, que le droit d'asile est devenu une porte d'entrée légale pour une immigration illégale.
00:23:26 Tout simplement parce qu'il y a des personnes qui font une demande d'asile en France, qui savent très bien qu'ils vont être déboutés du droit d'asile,
00:23:32 mais qui font ensuite des recours. Ils sont nombreux, cela prend du temps, et in fine, un an, voire deux ans passent,
00:23:40 et ils sont installés sur le territoire, et nous sommes en incapacité de les renvoyer dans leur pays d'origine.
00:23:46 C'est un petit peu pour vous expliquer le contexte. En gros, le gouvernement souhaiterait, vous l'avez compris,
00:23:52 éviter qu'il y ait un trop nombre de recours qui permettent justement de maintenir ce système, c'est-à-dire le droit d'asile, voie légale d'une immigration illégale.
00:24:03 Merci beaucoup, cher Florian. Christian Proutreau, il y a ce chiffre, 67% des personnes interrogées ne font pas confiance à Gérald Darmanin pour lutter contre le terrorisme.
00:24:11 C'est un petit peu un désaveu pour le ministre de l'Intérieur ?
00:24:14 Oui, c'est pas plutôt la fatalité. Les gens ont le sentiment qu'il n'y a rien d'absolu dans les moyens que l'on peut mettre en place,
00:24:23 et qu'on peut être débordé. Alors, ça peut être un signal politique, ça c'est certain,
00:24:29 mais également le sentiment qu'il y a quelque chose qui peut échapper. Moi, je crois que, pour l'avoir assez dit et avoir eu à m'occuper de ça,
00:24:39 la sécurité ou la sûreté, selon du côté technique d'où on se place, c'est jamais absolu, c'est pas du 100%, ça n'existe pas.
00:24:50 Donc, que tout d'un coup les gens aient le bon sens de se dire que, si c'est pas 100%, c'est sûr que le gouvernement ne fera pas mieux que les autres,
00:24:59 et que les mesures qui sont annoncées sont des mesures qui correspondent, pour le moment, à une situation à venir.
00:25:07 Or, le problème, et la question qui est posée, elle est par rapport à l'état des lieux actuels.
00:25:12 Et là, je crois que c'est un peu l'explication de ce sondage, selon moi.
00:25:16 – Allez, vous restez bien avec nous. Florian, également, on va revenir avec vous dans quelques minutes,
00:25:20 sur les annonces de Gabriel Attal, qui souhaite déscolariser, ou en tout cas sortir, voilà, c'est ça, c'est le terme,
00:25:28 sortir les élèves radicalisés des établissements scolaires, on évoquera ça avec vous dans l'éditopole de cette émission.
00:25:33 Vous restez bien avec nous, dans un instant, le journal de 14h30, à tout de suite.
00:25:36 [Musique]
00:25:39 Il est 14h30, merci à vous d'être avec nous en direct sur CNews, dans 180 minutes,
00:25:44 info tout de suite, votre journal avec vous, Isabelle Piboulot.
00:25:47 Et on débute avec ce bilan toujours plus lourd depuis cette attaque du 7 octobre.
00:25:52 En Israël, près de 4200 personnes ont été tuées, côté palestinien, plus de 1400 en Israël.
00:25:57 – Un bilan lourd qui laisse de nombreuses familles en deuil.
00:26:01 Après être restée sans nouvelles de 5 membres de sa famille,
00:26:04 Hadass, une franco-israélienne, a appris le décès de certains d'entre eux.
00:26:08 Nos envoyés spéciaux Thibault Marcheteau et Régine Delfour l'ont rencontrée, le récit est signé.
00:26:13 Adrien Spiteri.
00:26:15 – J'ai reçu un message pour me dire qu'elles sont mortes.
00:26:19 – Hadass vient de perdre sa mère Carmela et sa nièce Noya.
00:26:25 – Elles ont probablement été tuées à Gaza car on n'a pas pu les trouver en Israël.
00:26:31 Elles ont été cruellement tuées par les terroristes.
00:26:37 – Carmela aurait fêté ses 80 ans cette semaine.
00:26:40 Mais le cauchemar d'Hadass ne s'arrête pas là.
00:26:43 Ses deux enfants ainsi que son ex-mari ont également été pris en otage
00:26:47 par des membres du mouvement islamiste.
00:26:49 Elles refusent de se laisser abattre.
00:26:51 – Je n'ai pas le temps de regretter car il faut encore se battre
00:26:59 pour mes enfants et mon ex-mari toujours en vie.
00:27:06 – Dans le kiboutz de Niros où vit Hadass, les terroristes ont fait
00:27:10 un véritable massacre le 7 octobre dernier.
00:27:14 – 80 membres de notre kiboutz ont disparu, ont été kidnappés ou sont morts.
00:27:20 – Désormais, Hadass n'espère qu'une chose, revoir un jour ses enfants et son ex-mari
00:27:26 et adresse un message au Hamas.
00:27:28 – Libérez les otages immédiatement.
00:27:32 – Et dans la bande de Gaza, l'aide humanitaire annoncée par Joe Biden
00:27:36 se fait attendre mais devrait commencer à arriver au plus tôt demain.
00:27:40 – Oui, l'ONU est en négociation approfondie et avancée avec toutes les parties concernées
00:27:46 pour garantir que l'opération d'aide démarre le plus rapidement possible.
00:27:50 L'aide internationale s'accumule près de la frontière avec l'Egypte
00:27:53 qui a commencé à dégager le passage, semblant confirmer une ouverture prochaine.
00:27:58 – Et justement, Joe Biden, le président des Etats-Unis, tacle le Hamas et la Russie.
00:28:02 – Chacun veut anéantir des démocraties, a-t-il déclaré hier soir.
00:28:07 Joe Biden a par ailleurs annoncé qu'il allait demander au congrès américain
00:28:11 de financer en urgence l'aide à Israël et à l'Ukraine, des partenaires essentiels selon lui.
00:28:17 Une déclaration saluée par Volodymyr Zelensky. On écoute le président américain.
00:28:24 – Le Hamas et Poutine représentent des menaces différentes, mais ils ont ceci en commun.
00:28:28 Ils veulent tous deux anéantir complètement une démocratie voisine.
00:28:31 L'anéantir complètement.
00:28:33 La raison d'être déclarée du Hamas est la destruction de l'État d'Israël
00:28:36 et l'assassinat du peuple juif.
00:28:38 Le Hamas ne représente pas le peuple palestinien,
00:28:40 il utilise des civils palestiniens comme bouclier humain
00:28:43 et des familles palestiniennes innocentes souffrent énormément à cause de cela.
00:28:49 – Allez, retour en France, on part à Poitiers face au trafic de stupéfiants.
00:28:53 Un bailleur social, vous allez le voir, a pris une mesure pour le moment radicale.
00:28:57 – Condamner les caves des HLM aux locataires pour raison de sécurité,
00:29:01 une mesure qui pénalise cependant certains habitants.
00:29:05 Mais content, ils ont monté un collectif pour se faire entendre.
00:29:08 Michael Chahyou.
00:29:10 – Dans le quartier Belair, de nombreuses caves de HLM sont déjà condamnées
00:29:14 et d'autres, une centaine, devraient suivre d'ici la fin du mois
00:29:17 sur demande du bailleur social avec un loyer réduit en proportion.
00:29:22 À en bas des tours, certains habitants se mobilisent
00:29:24 contre cette mesure pénalisante qui divise les locataires.
00:29:28 – Donc on va mettre nos affaires maintenant ?
00:29:30 – C'est ça où on continue la connerie des guides, donc c'est pas compatible quoi.
00:29:36 – Ils aident la police, oui, mais pas de cette façon-là,
00:29:39 en embêtant les locataires qui ont besoin de la cave,
00:29:42 les locataires qui en ont besoin.
00:29:43 – Le commissariat de quartier, ouvert quelques après-midi par semaine,
00:29:47 se situe à quelques encablures des tours où le trafic va bon train.
00:29:51 Dès la mi-journée, pour le bailleur social, il fallait une mesure forte.
00:29:55 – Avec la police, des quantités de stupéfiants importantes ont été trouvées
00:29:58 et qui n'ont fait que corroborer nos besoins de fermer, de sécuriser ces caves.
00:30:04 – Equidome rencontre un collectif de locataires lundi prochain
00:30:07 avec une proposition, donner plus de temps aux habitants pour vider leurs caves.
00:30:11 Mais le bailleur social ne lâche rien, la mesure sera appliquée
00:30:15 dans un délai plus ou moins long.
00:30:17 – Merci Isabelle, on vous retrouve à 15h pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:30:21 Vous restez bien avec nous, dans un instant,
00:30:23 on reviendra sur ces nombreuses alertes à la boum
00:30:25 qui concernent également les établissements scolaires,
00:30:27 on reviendra là-dessus avec vous, cher Christian Proutot,
00:30:30 on écoutera également Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France,
00:30:34 qui a annoncé ce midi la mise en place d'une borne d'appel d'urgence,
00:30:37 d'un bouton d'appel d'urgence dans les bureaux des proviseurs
00:30:40 des établissements scolaires, collèges et lycées d'Île-de-France.
00:30:44 A tout de suite sur CNews.
00:30:46 [Générique]
00:30:48 – De retour sur CNews, dans 180 minutes, Info, nous sommes toujours avec vous,
00:30:52 Christian Proutot, on va évoquer avec vous la sécurisation des établissements scolaires
00:30:58 depuis l'attentat contre Dominique Bernard,
00:31:00 il y a tout juste une semaine, c'est une question qui est désormais sur la table,
00:31:04 je vous propose, écoutez, Valérie Pécresse qui a fait quelques annonces ce midi, écoutez.
00:31:09 – Nous, nous avons décidé de financer dans toutes les loges,
00:31:13 dans toutes les loges d'accueil des lycées et dans tous les bureaux des directeurs,
00:31:19 des boutons d'alarme qui vont les relier directement à tous les commissariats.
00:31:23 Dans les 469 lycées, nous aurons ce bouton d'alarme qui permettra un lien direct
00:31:28 entre le lycée et le commissariat, de façon à ce que les secours
00:31:31 puissent arriver le plus rapidement possible.
00:31:33 Nous avons eu une quinzaine d'établissements qui ont été signalés
00:31:36 comme ayant des problèmes de sécurité périmétrique.
00:31:39 C'est quoi la sécurité périmétrique ?
00:31:41 La sécurité périmétrique, c'est des établissements qui sont directement sur la rue
00:31:45 et qui n'ont pas de sas, qui n'ont pas de clôture,
00:31:47 et donc dans lesquels on peut avoir un risque d'instruction.
00:31:50 Donc dans ces 15 établissements qui nous ont été remontés par le rectorat,
00:31:53 la région a décidé de financer des équipes de sécurité privée
00:31:56 pour être vraiment très dissuasives et empêcher un éventuel terroriste
00:32:01 de commettre un attentat.
00:32:03 – Christian, comment mieux sécuriser les écoles
00:32:06 ou peut-être faut-il mieux sécuriser les écoles ? C'est aussi une question.
00:32:10 – Le problème c'est que c'est l'ensemble des mesures que l'on va prendre
00:32:14 qui va conduire à une sécurité.
00:32:16 Donc tout ça c'est en amont là, ce que dit Bécresse et en aval,
00:32:21 c'est quand pratiquement le danger est déjà arrivé.
00:32:24 Je suis conscient de l'impact que ça peut avoir de dire,
00:32:30 si on sent qu'il y a une attaque au papier sur un bouton,
00:32:33 mais le temps que les équipes de secours arrivent et tout,
00:32:37 le drame sera malheureusement consommé.
00:32:39 Alors bien évidemment, c'est pas complètement nul de dire que
00:32:43 si par exemple il y a des mouvements de foule, etc.
00:32:47 là peut-être ça peut avoir un intérêt.
00:32:49 Mais je doute de ce genre de mesures que l'on annonce à grand bruit
00:32:54 au moment où tout le monde est sensible à la sécurité.
00:32:59 D'abord j'attends de voir l'application de ces mesures,
00:33:03 on le connaît c'est toujours dans l'élan qu'on annonce des choses.
00:33:06 Et surtout, comme je le disais, avec l'efficacité pour pouvoir intervenir en amont.
00:33:11 Moi je crois beaucoup plus aux vertus du renseignement,
00:33:14 qui en l'occurrence dans ce cas précis n'aurait pas fonctionné,
00:33:17 puisqu'on l'a vu, le jeune homme, l'assassin était sous surveillance.
00:33:23 Mais il y a quand même un certain nombre de choses à faire
00:33:26 avant de bonkériser nos établissements.
00:33:29 Et on le sait, on veut que l'école soit un sanctuaire,
00:33:34 donc il faudrait peut-être juste mettre des patrouilles plus souvent.
00:33:39 Et les systèmes d'alerte traditionnels déjà fonctionnent pour les services de police.
00:33:43 Il y a un numéro que l'on peut appeler,
00:33:45 qui permet d'avoir pour celui qui voit en premier quelque chose.
00:33:49 Je ne sais pas, il a prévu de mettre ça dans le bureau du proviseur,
00:33:53 avant que le proviseur voit ce qui se passe.
00:33:55 Oui c'est au final quelque chose qu'on connaît déjà,
00:33:58 avec notamment tous les lycéens ou collégiens qui ont un tintin,
00:34:00 qui ont un téléphone portable, qui voient, qui vont appeler tout de suite.
00:34:02 Et on l'a vu dans ce cas précis, les secours sont arrivés très très vite.
00:34:07 Je ne pense pas qu'il était possible qu'ils arrivent plus vite.
00:34:09 Vous restez bien avec nous, l'essentiel de l'actu avec vous, Isabelle Piboulot.
00:34:13 À Paris, 4000 personnes dans une manifestation pro-Palestine.
00:34:23 Hier, une foule dense, drapeau palestinien à la main,
00:34:26 réclamait le cessez-le-feu au Proche-Orient, précédemment interdit.
00:34:30 Le tribunal administratif de Paris a finalement autorisé ce rassemblement,
00:34:34 estimant qu'il n'y avait pas de risque particulier de violence
00:34:38 et que cette interdiction représentait une atteinte grave à la liberté de manifester.
00:34:43 Polyvalent et ultra-moderne, voici Centaur, le nouveau véhicule blindé de la gendarmerie.
00:34:49 Un engin qui a vocation à succéder au VBRG, véhicule blindé à roues de la gendarmerie,
00:34:55 en service depuis 1974.
00:34:58 Et puis les Alpes-Maritimes, frappées par la dépression,
00:35:01 Aline, ont été placées en vigilance orange pour crues et vagues submersions.
00:35:06 La vigilance rouge pluie-inondation a été levée à 10h dans le département.
00:35:11 Tous les établissements scolaires sont restés fermés aujourd'hui par précaution.
00:35:15 De nombreuses routes avaient été coupées dans les vallées et le long de la côte.
00:35:19 Fermeté, fermeté, fermeté, cher Florian Tardif.
00:35:22 C'est le triptyque du gouvernement après l'attentat d'Arras.
00:35:25 Hier soir, le ministre de l'éducation, Gabriel Attal, a annoncé qu'il voulait éloigner des établissements scolaires les élèves radicalisés.
00:35:33 Oui, c'est ce qu'il a annoncé lors d'un entretien télévisé chez nos confrères de France 2. On l'écoute.
00:35:38 Je vous avais prévenu tout à l'heure, il y a des petits problèmes en régie.
00:35:48 Et bien ça continue, c'est pas grave.
00:35:50 Laura me dira dans l'oreille "Ah ben voilà, on peut réécouter Gabriel Attal, c'est parti".
00:35:54 Avec mon collègue de l'intérieur et mon collègue de la justice,
00:36:01 à des mesures qui nous permettent de les sortir de nos établissements scolaires.
00:36:05 On doit penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir.
00:36:08 Et je vais vous dire dans l'intervalle, dès lors que ça me sera conseillé et recommandé par les services,
00:36:13 évidemment c'est analysé avec les services du ministère de l'intérieur
00:36:16 qui organise lui-même le suivi des individus radicalisés dans notre pays,
00:36:19 je prendrai toutes les mesures conservatoires d'exclusion qui sont nécessaires
00:36:22 dès lors que ça protège les personnels de l'éducation nationale et les élèves.
00:36:26 Alors cette mesure de sortir les élèves dits radicalisés s'appliquerait dans des cas très précis.
00:36:33 C'est ce qu'a expliqué hier soir Gabriel Attal,
00:36:35 lorsque l'on ne se bat plus à arme égale avec l'entourage de l'élève concerné
00:36:40 quand il y a un tel embrigadement, explique ainsi le ministre de l'éducation nationale,
00:36:44 qu'on ne peut que difficilement changer le cours des choses.
00:36:48 C'est pour cela que Gabriel Attal réfléchit à construire des structures spécialisées,
00:36:52 vous l'avez entendu, pour ces jeunes.
00:36:54 Alors si Gérald Darmanin a récemment affirmé qu'un millier de mineurs
00:36:58 détenaient des fiches actives pour l'islamisme,
00:37:01 Gabriel Attal lui estime que parmi ces jeunes,
00:37:03 seules plusieurs dizaines d'enfants constitueraient aujourd'hui un danger.
00:37:06 Mais là il y a un petit problème, Florian,
00:37:08 à quel moment on va estimer qu'un élève est donc radicalisé ?
00:37:12 Eh bien c'est justement toute la question et c'est une question complexe.
00:37:15 On dispose donc de cette liste de mineurs suivis,
00:37:18 c'est pour cela que Gérald Darmanin expliquait qu'il y avait environ un millier de mineurs
00:37:24 qui étaient potentiellement radicalisés.
00:37:27 Ce sont les jeunes suivis par la cellule de prévention et de radicalisation
00:37:30 et d'accompagnement des familles.
00:37:32 Mais parmi ces jeunes, certains sont sur cette liste
00:37:36 parce que ce sont des membres de leur famille qu'on estime radicalisés.
00:37:40 Donc ils sont surveillés mais ne représentent pas forcément un danger.
00:37:44 C'est d'ailleurs pour cela que Gabriel Attal parle de plusieurs dizaines de jeunes
00:37:49 qui pourraient être concernés par la mesure qu'il a évoquée hier soir.
00:37:53 Il y a une évaluation qui est en cours à expliquer le ministre
00:37:56 pour justement déterminer précisément quels jeunes pourraient être concernés par cette mesure.
00:38:00 Pour terminer, cette mesure est-elle faisable ?
00:38:03 C'est là encore toute la question puisque si on peut se féliciter
00:38:06 que Gabriel Attal avance ici sans tabou,
00:38:09 il faut que ces propositions ensuite soient réalisables dans les faits.
00:38:12 Et en l'occurrence, pour l'heure, il semble que cela soit compliqué.
00:38:15 On regarde ce que disent par exemple plusieurs syndicats.
00:38:17 Premièrement, pour pouvoir exclure comme cela un élève d'un établissement,
00:38:21 il faudrait changer la loi car visiblement le Code de l'éducation nationale ne le permet pas.
00:38:25 C'est en tout cas ce que soulignent plusieurs syndicats.
00:38:28 Alors pourquoi pas ? Mais cela prendrait du temps de changer la loi.
00:38:31 Il faudrait au ministre trouver une majorité.
00:38:33 Ça va être compliqué à l'Assemblée nationale compte tenu du paysage politique actuellement.
00:38:38 Le parti présidentiel ne dispose plus d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
00:38:43 Donc il doit trouver des alliés pour faire passer des textes.
00:38:46 Et deuxièmement, il faudra trouver également les structures et former des professeurs
00:38:52 qui soient aptes justement à s'occuper d'élèves potentiellement dangereux.
00:38:56 Est-ce qu'on les trouvera au moment où nous sommes confrontés à une crise d'attractivité
00:39:02 concernant le métier d'enseignant ?
00:39:04 Voilà, le débat est lancé mais vous avez compris que cela soulève un certain nombre de questions
00:39:08 qui pour l'heure demeurent sans réponse.
00:39:10 Merci cher Florian. Christian Proutot, c'est une mesure envisageable ? Une bonne mesure ?
00:39:16 Je pense que le ministre est sincère et il a été très touché par ce qui se passe.
00:39:22 La mesure en elle-même, si elle était applicable, oui, pourquoi pas ?
00:39:26 Mais à partir du moment où qu'est-ce que la radicalisation ?
00:39:29 Il faut quand même qualifier un acte qui tout d'un coup doit conduire à une mesure
00:39:35 qu'elle soit administrative et ça me paraîtra compliqué, mais surtout soutenue par le droit, donc juridique.
00:39:42 Et ça me paraît éminemment compliqué.
00:39:45 Par contre, on pourrait considérer qu'étant sous l'emprise d'une famille qui elle-même est radicalisée,
00:39:51 il y a tout un travail en amont qui lui devrait être fait, qui semble-t-il n'est pas fait.
00:39:56 Et on l'a bien vu dans ce qui s'est tragiquement passé à Arras,
00:40:00 c'est pas toute la famille qui a été radicalisée, puisque je crois même que l'assassin, ou le présumé,
00:40:08 s'en était pris à sa soeur, à une de ses soeurs, je crois, d'après ce que j'ai cru comprendre dans les informations qui nous ont été données.
00:40:16 Donc ça veut dire que c'est pas aussi simple et c'est pas binaire, et c'est pas comme ça qu'on va résoudre le problème.
00:40:22 Donc j'insiste encore, il y a tout ce travail de renseignement qui est essentiel,
00:40:27 mais qu'on ne vienne pas faire peur en expliquant à des professeurs qui déjà ont des problèmes,
00:40:32 que tout d'un coup ils sont peut-être des élèves radicalisés, mais vous en faites pas, on va vous les retirer, et en attendant...
00:40:39 – Merci beaucoup Christian Proutot d'avoir été avec nous pour cette première heure d'émission.
00:40:44 Vous restez bien avec nous devant CNews.
00:40:47 Dans un instant nous reviendrons sur cette manifestation en soutien au peuple palestinien d'hier soir.
00:40:52 On reviendra également sur ce match à deux. Un ballon d'or, un ministre de l'Intérieur. A tout de suite.
00:40:56 [Générique]
00:40:59 – Et il est bientôt 15h, merci d'être avec nous sur CNews dans 180 minutes.
00:41:04 Info, l'heure de votre grand journal de l'après-midi, avec vous Isabelle Piboulot.
00:41:08 On va démarrer avec cette toute dernière information sur le terroriste qui a tué Dominique Bernard la semaine dernière.
00:41:15 Ça fait tout juste une semaine. Il était fiché pour radicalisation islamiste depuis février 2021.
00:41:20 – Information du ministère de l'Intérieur.
00:41:23 Mohamed Mogouchkov, originaire d'Ingouchi, était surveillé par les renseignements territoriaux
00:41:28 après un signalement de l'éducation nationale.
00:41:31 Et ce n'est qu'à partir de juillet 2023 qu'il a été suivi par les services de la DGSI.
00:41:37 Le jeune homme a été mis en examen pour l'assassinat, vous l'avez dit, de Dominique Bernard, vendredi dernier à Arras.
00:41:43 – On continue avec l'actualité internationale et ce chiffre qui ne cesse de s'alourdir.
00:41:48 Au moins 203 personnes sont actuellement entre les mains du Hamas.
00:41:51 – Des Israéliens mais aussi des étrangers de plus de 20 pays.
00:41:55 Emmanuel Macron s'est entretenu en visio aux conférences avec des familles d'otages français retenus à Gaza.
00:42:01 Le chef de l'État l'assure, la France fera tout pour qu'ils reviennent sains et saufs.
00:42:06 – Et puis ce bilan également qui ne cesse de s'alourdir aussi.
00:42:10 Près de 4200 personnes sont mortes côté palestinien, plus de 1400 en Israël.
00:42:15 – Un bilan lourd qui laisse de nombreuses familles en deuil.
00:42:19 Nos envoyés spéciaux ont recueilli le témoignage de Hadass, une franco-israélienne que la guerre n'a pas épargnée.
00:42:25 Régine Delfour et Thibaut Marchoteau, rebonjour.
00:42:28 C'est un véritable cauchemar que Hadass a connu.
00:42:31 – Elles ont probablement été tuées à Gaza car on n'a pas pu les trouver en Israël.
00:42:39 Elles ont été cruellement tuées par les terroristes.
00:42:42 Je n'ai pas le temps de regretter car il faut encore se battre
00:42:50 pour mes enfants et mon ex-mari toujours en vie.
00:42:55 – Régine Delfour, vous êtes avec Thibaut Marchoteau.
00:43:04 Vous avez donc rencontré cette personne, racontez-nous tout simplement.
00:43:09 – Oui Vincent, nous avons rencontré Hadass Karel Deron à l'issue d'une conférence de presse qu'elle a tenue hier.
00:43:18 Nous avons pu la rencontrer chez elle, enfin dans l'appartement qu'on lui a prêté
00:43:21 puisqu'il n'y a plus rien dans sa maison.
00:43:23 Le kiboutz a été totalement brûlé, saccagé.
00:43:28 Et donc Hadass a eu 5 membres de sa famille qui ont été kidnappés
00:43:32 dont sa mère Carmela et sa nièce Noa.
00:43:35 Ils ont appris hier que elles avaient été tuées.
00:43:40 Et c'est aujourd'hui qu'il y avait eu l'enterrement.
00:43:43 Hadass a aussi ses deux enfants, son fils de 12 ans et sa fille de 16 ans
00:43:48 et son ex-mari de 53 ans qui est aussi retenu en otage.
00:43:53 Hadass nous a dit qu'elle n'avait pas le temps de se poser,
00:43:57 de penser à sa tristesse, à la mort de sa mère
00:44:00 puisqu'il fallait qu'elle continue de lutter pour pouvoir sortir.
00:44:04 Et son ex-mari et ses enfants, pour qu'ils reviennent à la maison,
00:44:07 je vous propose de l'écouter.
00:44:33 Voilà, je vous avais dit tout à l'heure, il y a des petits soucis en régie.
00:44:37 Je ne sais pas si Régine avait fini son propos, si on peut me le dire dans l'oreillette.
00:44:42 Régine, je vous laisse terminer votre propos. Allez-y Régine.
00:44:46 Donc c'était un témoignage bouleversant que nous avons pu recueillir hier
00:44:54 avec Thibault Marcheteau qui m'accompagne.
00:44:57 Hadass donc qui se mobilise, qui en appelle au président Macron
00:45:01 mais aussi au Qatar puisque pour elle, chaque minute compte.
00:45:04 Ces civils qui sont otages dans la bande de Gaza
00:45:08 sont aussi otages par rapport à ces tirs de roquettes.
00:45:12 Donc leur sécurité est vraiment en danger.
00:45:15 Et je vous rappelle, vous l'avez dit, que 203 personnes sont en otage,
00:45:19 retenues en otage dans la bande de Gaza.
00:45:22 Régine Delfour avec Thibault Marcheteau, nos envoyés spéciaux en Israël.
00:45:25 Merci beaucoup à tous les deux pour votre travail.
00:45:27 Merci à nos autres envoyés spéciaux également de Seine-Nous.
00:45:30 On reste en Israël, dans les quartiers les plus proches de la bande de Gaza
00:45:33 où la plupart des habitants ont été évacués.
00:45:35 Oui mais pas tous et par choix.
00:45:37 Certains ont choisi de rester au coup de coucoute dans leur domicile.
00:45:41 Nos envoyés spéciaux sont allés à leur rencontre.
00:45:43 Reportage d'Antoine Esteve et Fabrice Elsner.
00:45:46 Ici le long de la frontière, une majorité des habitants a accepté d'être évacués.
00:45:51 En revanche, ils n'ont aucune date de retour.
00:45:53 Pour eux l'avenir est très incertain.
00:45:55 Ce quartier à l'est de Sderot est la cible chaque jour des positions du Hamas.
00:45:59 Roquettes, tirs à l'arme lourde.
00:46:01 Ici chaque rue porte les stigmates de la guerre.
00:46:04 Shimon vient nourrir le chien de sa sœur partie précipitamment la semaine dernière.
00:46:08 Du linge étendu, de la vaisselle empilée,
00:46:11 il nous raconte qu'elle a quitté sa ville en courant au milieu des bombardements.
00:46:26 La ville, vidée de ses habitants, semble figée dans le temps.
00:46:29 Un homme, seul, rentre chez lui.
00:46:31 Il a réussi à se procurer quelques provisions.
00:46:33 Il nous explique qu'il veut rester coûte que coûte,
00:46:36 même en face de la frontière avec Gaza.
00:46:38 Il a une pièce blindée dans son appartement.
00:46:40 (Exposé par Shimon)
00:46:59 Ce quartier de Jivat Kobi se trouve à quelques centaines de mètres seulement de la bande de Gaza.
00:47:03 Vous voyez ces grillages ?
00:47:04 La colline qui se trouve juste derrière, des snipers tirent régulièrement
00:47:07 sur les postes de l'armée israélienne qui se trouve autour de nous.
00:47:10 Ce petit poste en haut de la colline subit des tirs de snipers quasiment tous les jours.
00:47:14 Et vous entendez aussi l'artillerie des deux côtés de la frontière
00:47:17 qui en ce moment s'échange des tirs.
00:47:20 Et dans la bande de Gaza, l'aide humanitaire promise par Joe Biden
00:47:24 se fait attendre mais devrait commencer à arriver au plus tôt demain.
00:47:27 Absolument, l'ONU est en négociation approfondie et avancée
00:47:31 avec toutes les parties concernées
00:47:33 pour garantir que l'opération d'aide démarre le plus rapidement possible.
00:47:37 L'aide internationale s'accumule près de la frontière avec l'Egypte
00:47:40 qui a commencé à dégager le passage, semblant confirmer une ouverture prochaine.
00:47:45 Et on en vient à cette manifestation en soutien aux peuples palestiniens.
00:47:49 Hier soir à Paris, Place de la République, manifestation qui a réuni 4000 personnes.
00:47:53 Une foule dense, drapeau palestinien à la main, a réclamé le cessez-le-feu au Proche-Orient.
00:47:58 Précédemment interdit, le tribunal administratif de Paris
00:48:02 a finalement autorisé ce rassemblement,
00:48:04 estimant qu'il n'avait pas de risque particulier de violence
00:48:07 et que cette interdiction représentait une atteinte grave à la liberté de manifester.
00:48:12 À la Ouagbar, voilà ce qui a été entendu hier, Place de la République à Paris,
00:48:23 où près de 4000 personnes se sont réunies pour s'exprimer.
00:48:27 Des mots qui n'ont pas leur place pour le ministre de la Justice.
00:48:30 À la Ouagbar, c'est ce que l'on a entendu de la bouche de l'assaillant
00:48:34 qui a égorgé le professeur Darras.
00:48:37 Une foule réunie après l'appel de l'association Cap-Jaux-Europalestine
00:48:41 et du nouveau parti anticapitaliste.
00:48:44 Dans le cortège, des slogans anti-Israël et anti-Macron ont été entendus.
00:48:48 Macron, crise ! Israël, assassin ! Macron, crise !
00:48:52 D'autres en faveur des Gazaouis.
00:48:54 Libérez Gaza ! Libérez Gaza !
00:49:01 Un rassemblement d'abord interdit, qui a pu avoir lieu
00:49:04 après la levée de l'interdiction de la préfecture par le tribunal administratif.
00:49:09 La foule a été dispersée par les forces de l'ordre
00:49:12 et s'est terminée en manifestation sauvage dans la capitale.
00:49:19 Et dans ce contexte, Gabriel Attal souhaite déscolariser les élèves radicalisés.
00:49:24 Le ministre de l'Éducation nationale l'a annoncé hier chez nos confrères de France 2.
00:49:28 Une semaine après la mort du professeur Dominique Bernard,
00:49:31 assassiné par un ancien élève à Arras.
00:49:34 Mesures d'exclusion, structures spécialisées.
00:49:37 Gabriel Attal dit croire au rôle de l'éducation
00:49:40 pour faire reculer la radicalisation. On l'écoute.
00:49:43 Il y a des situations où il y a un tel embrégadement familial et d'environnement
00:49:48 qu'on ne se bat plus à armes égales.
00:49:50 Et moi, je ne veux pas mettre mes agents, des élèves, en situation de danger.
00:49:56 Je vais travailler avec mon collègue de l'intérieur et mon collègue de la justice
00:50:00 à des mesures qui nous permettent de les sortir de nos établissements scolaires.
00:50:03 On doit penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir.
00:50:07 Et je vais vous dire, dans l'intervalle,
00:50:09 dès lors que ça me sera conseillé et recommandé par les services,
00:50:12 évidemment c'est analysé avec les services du ministère de l'Intérieur
00:50:15 qui organise lui-même le suivi des individus radicalisés dans notre pays,
00:50:18 je prendrai toutes les mesures conservatoires d'exclusion qui sont nécessaires
00:50:21 dès lors que ça protège les personnels de l'éducation nationale et les élèves.
00:50:25 Dans le reste de l'actualité, à Montpellier, une femme a été blessée hier soir par 3 éclats de balles.
00:50:31 Une victime collatérale de tirs d'intimidation dans un quartier connu pour trafic de stupéfiants.
00:50:36 Les faits se sont produits peu avant 21h au pied de la cité Saint-Martin.
00:50:41 La jeune femme d'une vingtaine d'années a été touchée au visage.
00:50:44 Son pronostic vital n'est pas engagé.
00:50:46 L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale de Montpellier.
00:50:49 On évoquera cette affaire dans notre dernière heure d'émission,
00:50:52 notamment avec Bruno Bartolcitti.
00:50:55 Vous en avez peut-être été victime depuis deux semaines en France.
00:50:58 Les alertes à la bombe se multiplient.
00:51:00 Écoles, aéroports, lieux culturels, rien n'est épargné par des évacuations inopinées,
00:51:06 pas plus tard qu'aujourd'hui.
00:51:07 Mais les fausses alertes ne sont pas sans conséquence.
00:51:10 Alors que prévoit la loi dans ce cas précis ?
00:51:12 On fait le point avec Goderic B et Mathilde Ibanez.
00:51:16 En seulement 48 heures, plus d'une cinquantaine de menaces d'attentats ont été signalées.
00:51:22 À cause de fausses alertes à la bombe ou de nombreux aéroports ont dû être évacués.
00:51:27 Un délit qui peut être puni de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
00:51:31 Deux ans de prison, si vous voulez, aujourd'hui, au-delà d'un an, ce n'est plus aménageable.
00:51:35 Ça veut dire qu'on pourrait faire de la prison ferme pour un mail adressé à un aéroport,
00:51:39 un musée, une école en indiquant, pour s'amuser, qu'il va y avoir une bombe qui va exploser.
00:51:45 Donc c'est pris très au sérieux.
00:51:47 La plupart des alertes sont faites anonymement, par téléphone ou sur des sites internet
00:51:52 comme moncommissariat.fr ou encore par mail.
00:51:55 Suite à tout dépôt de plainte, le service du parquet de cybercriminalité est saisi
00:52:01 et sont utilisés tous les moyens technologiques à leur disposition,
00:52:05 à savoir faire appel aux opérateurs téléphoniques, aux opérateurs internet,
00:52:11 pour aller rechercher à la source les adresses IP qui ont été utilisées.
00:52:15 Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, les forces de l'ordre ont interpellé 18 personnes
00:52:21 qui auraient fait de fausses alertes à la bombe, comme cet été,
00:52:24 où un couple en avait lancé une à la gare de Lille pour éviter de rater leur train.
00:52:29 Le conjoint a été condamné à 8 mois de prison ferme
00:52:32 et s'accompagne à 12 mois de prison avec sursis.
00:52:35 Trois ans après la tempête Alex qui avait fait à l'époque 10 morts,
00:52:40 les Alpes-Maritimes ont une nouvelle fois été frappées par des intempéries.
00:52:43 Le département a été placé en vigilance orange aujourd'hui pour crues et vagues submersions
00:52:48 en raison de la dépression Aline.
00:52:50 La vigilance rouge pluie et inondation a été levée à 10h.
00:52:54 Par précaution, plusieurs mesures avaient été prises.
00:52:57 On fait le point avec Marine Sabourin.
00:53:00 Les Alpes-Maritimes frappées par des pluies et des inondations particulièrement violentes.
00:53:05 Ce matin, Christian Estrosi, président de la métropole Nice-Côte d'Azur,
00:53:09 était à Saint-Martin-Vésubie trois ans après la terrible tempête Alex
00:53:13 où 10 personnes ont perdu la vie dans le département.
00:53:16 En moins de 10 minutes, on voit la situation sur les tracés de l'Avignon.
00:53:20 Et on a le recours à tous nos matériels de transport.
00:53:25 On pensait stationner sur une base stabilisée.
00:53:29 On est en situation d'être emportés.
00:53:32 Dependant donc l'urgence de l'intervention des soutiens,
00:53:37 les visions du victoire sont déjà à pied d'oeuvre et en train de nous réserver.
00:53:42 Par mesure de sécurité, le vice-président de la métropole Nice-Côte d'Azur
00:53:46 annonçait ce matin l'évacuation d'un immeuble.
00:53:49 Face à des intempéries qui s'intensifient, nous avons pris la décision d'évacuer à titre préventif
00:53:54 les habitants de la résidence Saint-Nicolas à Saint-Martin-Vésubie.
00:53:57 Nous prenons toutes les précautions pour assurer la sécurité de chacun.
00:54:01 Selon un dernier bilan publié à 10 heures, aucun blessé n'est à déplorer dans les Alpes-Maritimes.
00:54:06 Mais plusieurs sauvetages ont eu lieu et 3500 personnes sont privées d'électricité.
00:54:11 Les écoles sont fermées toute la journée et les habitants sont priés de rester chez eux.
00:54:16 Une cellule d'information a été mise en place hier pour toute interrogation.
00:54:20 Christian Estrosi s'est entretenu avec Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ce matin
00:54:24 et leur demande la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.
00:54:28 A Poitiers, face au trafic de stupéfiants, un bailleur social a pris une mesure radicale.
00:54:35 Condamner les caves des HLM aux locataires pour raison de sécurité,
00:54:39 une mesure qui pénalise cependant certains habitants.
00:54:42 Mais content, ils ont monté un collectif pour se faire entendre.
00:54:45 Michael Chaillot.
00:54:47 Dans le quartier Belair, de nombreuses caves de HLM sont déjà condamnées
00:54:51 et d'autres, une centaine, devraient suivre d'ici la fin du mois sur demande du bailleur social
00:54:56 avec un loyer réduit en proportion.
00:54:59 En bas des tours, certains habitants se mobilisent contre cette mesure pénalisante qui divise les locataires.
00:55:05 - Donc on va mettre nos affaires maintenant ?
00:55:07 - C'est ça ou on continue la connerie des guilles, donc c'est pas compatible.
00:55:13 - Qu'ils aident la police, oui, mais pas de cette façon-là,
00:55:16 en embêtant les locataires qui ont besoin de la cave, les locataires qui en ont besoin.
00:55:20 Le commissariat de quartier, ouvert quelques après-midi par semaine,
00:55:24 se situe à quelques encablures des tours où le trafic va bon train dès la mi-journée.
00:55:29 Pour le bailleur social, il fallait une mesure forte.
00:55:32 - Avec la police, des quantités de stupéfiants importantes ont été trouvées
00:55:35 et qui n'ont fait que corroborer nos besoins de fermer, de sécuriser ces caves.
00:55:41 - Equidome rencontre un collectif de locataires lundi prochain avec une proposition,
00:55:45 donner plus de temps aux habitants pour vider leurs caves.
00:55:48 Mais le bailleur social ne lâche rien, la mesure sera appliquée dans un délai plus ou moins long.
00:55:53 - On termine ce journal avec cette question,
00:55:56 faut-il adapter les classiques de Disney aux valeurs sociétales de notre époque ?
00:56:00 - 62% des Français sont contre, c'est le résultat d'une étude menée par l'IFOP et Flash.
00:56:06 Les Français interrogés se disent attachés aux aspects conservateurs
00:56:10 de certains films du studio hollywoodien qui a célébré ses 100 ans lundi dernier.
00:56:15 - Merci beaucoup chère Isabelle.
00:56:17 Et oui, on est attachés à nos 7 petits nains dans Blanche-Neige.
00:56:20 Parce que dans la nouvelle version, effectivement,
00:56:22 ils font place à des petits monstres, je ne sais plus comment ils les appellent,
00:56:25 mais ils ont enlevé les petits nains par exemple.
00:56:27 - Merci chère Isabelle, merci à Fred pour les signes.
00:56:30 Vous restez bien devant CNews.
00:56:32 Dans un instant, nous reviendrons sur cette manifestation
00:56:35 qui semble poser problème à certains en France.
00:56:38 Manifestation en soutien au peuple palestinien. A tout de suite.
00:56:41 De retour sur CNews, dans 180 minutes info.
00:56:47 Merci à vous d'être avec nous cet après-midi.
00:56:49 Nous sommes avec Nathan Devers, vous êtes écrivain.
00:56:52 Bonjour cher Nathan. - Bonsoir.
00:56:53 - Merci d'être avec nous.
00:56:54 Bonjour, bonsoir, effectivement on est un petit peu dans la zone grise là.
00:56:56 Bonjour, c'était avant 17h, c'est bon, on va dire ça.
00:56:59 François Puponi, bonjour, merci d'être avec nous.
00:57:02 Vous êtes ancien député à côté de vous.
00:57:03 Martin Garagnon, bonjour, merci d'être avec nous.
00:57:05 Vice-président Renaissance du 92 des Hauts-de-Seine.
00:57:09 On va commencer cette partie d'émission avec vous, messieurs,
00:57:12 pour évoquer cette manifestation.
00:57:14 Hier soir, soutien au peuple palestinien, Place de la République.
00:57:17 Quelques mille personnes étaient rassemblées.
00:57:20 Rassemblement initialement interdit, interdiction levée,
00:57:23 finalement par le tribunal administratif.
00:57:25 Reportage.
00:57:26 À la Ouagbar, voilà ce qui a été entendu hier,
00:57:34 Place de la République à Paris,
00:57:36 où près de 4000 personnes se sont réunies pour s'exprimer.
00:57:40 Des mots qui n'ont pas leur place pour le ministre de la Justice.
00:57:43 À la Ouagbar, c'est ce que l'on a entendu de la bouche de l'assaillant
00:57:47 qui a égorgé le professeur Darras.
00:57:50 Une foule réunie après l'appel de l'association Cap-Jau,
00:57:53 Europalestine et du nouveau parti anticapitaliste.
00:57:57 Dans le cortège, des slogans anti-Israël et anti-Macron ont été entendus.
00:58:01 D'autres en faveur des Gazaouis.
00:58:07 Un rassemblement d'abord interdit,
00:58:16 qui a pu avoir lieu après la levée de l'interdiction de la préfecture
00:58:20 par le tribunal administratif.
00:58:22 La foule a été dispersée par les forces de l'ordre
00:58:25 et s'est terminée en manifestation sauvage dans la capitale.
00:58:29 Manifestation qui s'est déroulée dans le calme, il faut le dire.
00:58:35 François Puponi, le fait que cette manifestation ait finalement été acceptée,
00:58:41 en tout cas l'interdiction a été levée par le tribunal administratif,
00:58:44 cela vous choque-t-il ?
00:58:45 C'est la justice.
00:58:47 Elle a considéré que les conditions d'annulation n'étaient pas réunies.
00:58:50 Après on entend des cris comme à la règle barre dans les rues de Paris.
00:58:54 Ça vous choque d'entendre des règles d'art ?
00:58:56 J'ai été maire de Sarcelles en 2014,
00:58:59 une manifestation qui avait été interdite mais qui a quand même eu lieu,
00:59:02 qui a fini au cri de mort aux juifs.
00:59:04 On sait toujours que ces manifestations pro-palestiniennes
00:59:07 peuvent déraper, elles dérapent à chaque fois.
00:59:09 C'est la position du ministère de l'Intérieur en disant
00:59:11 qu'à chaque fois il y a des problèmes et donc on interdit du meilleur préventif.
00:59:15 Les tribunaux ont l'air de dire que ce n'est pas le cas,
00:59:18 on laissera des individus crier des horreurs comme ça
00:59:21 dans les rues de Paris en toute impunité.
00:59:23 À la Ouagbar n'est pas une horreur.
00:59:25 Je répète, quand j'avais entendu mort aux juifs en vous brûler...
00:59:30 En l'occurrence oui.
00:59:32 Le problème c'est que c'est ce qu'on entend beaucoup sur les plateaux,
00:59:35 on entend mort aux juifs, on met en relation avec à la Ouagbar.
00:59:38 C'est une expression commune à la Ouagbar.
00:59:40 Combien de manifestations pro-palestiniennes ont dérapé depuis des années ?
00:59:45 Après il faut voir quels sont les organisateurs.
00:59:47 Les manifestations qui viennent crier "Allô Ouagbar"
00:59:50 qui n'est pas une insulte,
00:59:52 quelques jours après le drame et l'assassinat d'attaque terroriste de Harass,
00:59:57 ils savent très bien ce qu'ils font.
00:59:59 On peut laisser faire ça, on peut dire "C'est pas grave, rien n'est grave",
01:00:02 on peut taguer la statue de la place de la République,
01:00:06 on peut se moquer de tout, non c'est pas grave.
01:00:08 Moi je pense qu'effectivement ces organisateurs
01:00:10 prennent des responsabilités trop importantes et qu'on les laisse faire.
01:00:14 Bon, si la justice l'a décidé, on assistera à des scènes comme ça régulièrement,
01:00:18 jusqu'au jour où ça dérapera de nouveau.
01:00:20 Nathan Devers ?
01:00:21 Moi je pense d'abord que ces gens ont le droit de manifester,
01:00:24 et qu'ils avaient le droit de le faire,
01:00:25 ils l'ont fait de manière non violente, c'était leur droit.
01:00:28 Deuxièmement, je pense qu'il est très important en effet
01:00:30 de soutenir la cause palestinienne.
01:00:32 Et c'est peut-être qu'on en parlera tout à l'heure,
01:00:34 mais une des grandes erreurs géopolitiques qui a été faite
01:00:36 a été de croire que les accords Abraham,
01:00:38 ça veut dire les accords de paix entre Israël et un certain nombre de pays sunnites,
01:00:42 pouvaient se faire en oubliant la cause palestinienne.
01:00:44 Et évidemment que stratégiquement, c'était pas possible,
01:00:47 et que c'était une grande illusion sur le plan géopolitique de faire ça.
01:00:50 Le problème c'est que je ne suis pas sûr que cette manifestation
01:00:53 soit vraiment pro-palestinienne.
01:00:55 Parce que, si vous voulez, il y a deux choses qui me dérangent.
01:00:57 La première, vous avez montré les slogans,
01:01:00 "Libérez Gaza", c'était écrit en anglais "Mais laissez Gaza respirer",
01:01:04 moi je suis tout à fait d'accord avec cela,
01:01:06 mais je n'ai pas vu le slogan contre le Hamas.
01:01:08 Je n'ai pas vu une condamnation très claire du fait de dire
01:01:10 que ce qui étouffe Gaza, en fait.
01:01:12 Gaza, Israël s'est retiré de Gaza en 2005.
01:01:15 D'ailleurs, c'est le seul endroit où la question de la colonisation
01:01:19 ne se pose plus depuis cette année-là,
01:01:21 c'est-à-dire depuis que Ariel Sharon a décidé de manière unilatérale
01:01:24 que les colonies israéliennes qui existaient à Gaza
01:01:26 seraient évacuées de force, ça a été très violent à ce moment-là.
01:01:29 Gaza est donc un territoire qui aurait pu devenir Singapour,
01:01:32 qui aurait pu devenir, et d'ailleurs en Israël,
01:01:34 les gens pensaient à ce moment-là que, précisément,
01:01:36 ça allait devenir un territoire souverain palestinien,
01:01:39 qui allait rayonner économiquement,
01:01:40 et que le conflit israélo-palestinien allait devenir
01:01:42 une sorte de rivalité économique,
01:01:44 à qui rayonnerait le mieux,
01:01:45 à qui s'insérerait le mieux dans la mondialisation.
01:01:47 Gaza a été pris en otage par le Hamas,
01:01:49 qui est un mouvement terroriste,
01:01:50 qui est un mouvement islamiste,
01:01:51 qui est un mouvement contre lequel, d'ailleurs,
01:01:53 les populations civiles manifestaient cet été,
01:01:55 et je n'ai pas entendu ici, dans cette manifestation,
01:01:57 de cris contre le Hamas.
01:01:58 Donc moi je veux bien, évidemment, tout à fait,
01:02:00 ne pas avoir de biais cognitifs,
01:02:01 et critiquer la politique israélienne.
01:02:02 - Néanmoins, Nathan Devers, quand on interroge les...
01:02:05 On l'a entendu, notamment dans le reportage,
01:02:06 les participants, qui disent qu'ils sont là
01:02:08 pour le peuple palestinien.
01:02:09 Effectivement, il n'y a pas eu, a priori,
01:02:11 de chant contre le Hamas, effectivement,
01:02:13 mais tout ce qui est...
01:02:15 Les slogans "Free Palestine", "Libérer Gaza", etc.,
01:02:17 ce sont des slogans qui sont connus depuis longtemps,
01:02:20 qui rassemblent ces personnes-là aussi,
01:02:22 et c'est pour ça qu'ils sont répétés.
01:02:24 - Oui, oui, tout à fait, bien sûr.
01:02:26 Mais si vous voulez, les slogans, on les a bien vus.
01:02:28 C'est "Free Palestine", et c'est "Arrêtez de bombarder Gaza".
01:02:31 Alors, encore une fois, on peut poser la question des bombardements,
01:02:33 par exemple, en 2014, je pense que les bombardements
01:02:35 étaient sans doute disproportionnés.
01:02:36 Mais là, le sujet, c'est que le Hamas prend en otage Gaza,
01:02:38 c'est que le Hamas a fait délibérément des attaques
01:02:41 dans le but de faire massacrer ses propres civils,
01:02:44 et si vous voulez omettre cette question-là,
01:02:46 cette responsabilité-là du Hamas,
01:02:47 et responsabilité est un petit mot,
01:02:49 évidemment que c'est un biais cognitif
01:02:50 qui ne va pas en faveur des Palestiniens.
01:02:52 - "Free Palestine", ça veut dire ce que ça veut dire aussi.
01:02:55 - Martin Agaranyon, je vous donnerai la parole
01:02:57 dans un tout petit instant.
01:02:58 Avant, on va faire le point sur l'actualité avec vous,
01:03:00 Isabelle Piboulot.
01:03:01 Allez-y, Isabelle.
01:03:06 - Au moins 203 personnes retenues entre les mains du Hamas,
01:03:10 des Israéliens, mais également des étrangers
01:03:13 de plus de 20 pays.
01:03:14 L'armée israélienne estime que la majorité des otages à Gaza
01:03:18 sont vivants.
01:03:19 Emmanuel Macron s'est entretenu à la mi-journée
01:03:21 par visioconférence avec des familles d'otages français.
01:03:24 Le chef de l'Etat a promis que la France faisait tout
01:03:27 ce qui était en son pouvoir pour obtenir la libération.
01:03:30 Les fausses alertes à la bombe se multiplient en France.
01:03:33 Etablissements scolaires, lieux culturels,
01:03:35 14 aéroports régionaux ont été visés ce matin,
01:03:38 3 ont été évacués.
01:03:40 Le château de Versailles a été évacué aujourd'hui
01:03:43 pour la 5e fois cette semaine.
01:03:45 Au total, 18 interpellations ont eu lieu ces derniers jours.
01:03:48 Le ministre de la Justice a annoncé des condamnations à venir.
01:03:52 Et puis, polyvalent et ultra-moderne,
01:03:55 voici Centaur, le nouveau véhicule blindé de la gendarmerie.
01:03:59 Un engin qui a vocation à succéder au VBRG,
01:04:02 véhicule blindé à roues de la gendarmerie,
01:04:05 en service depuis 1974.
01:04:08 - Martin Garagnon, je n'ai pas eu le temps de vous interroger
01:04:11 juste avant le flash d'actualité sur cette manifestation hier soir.
01:04:16 - Oui, cette manifestation qui a été interdite dans un premier temps,
01:04:20 qui a été autorisée au dernier moment in extremis,
01:04:22 une fois que d'ailleurs un certain nombre de manifestants étaient déjà sur place.
01:04:25 Donc ce sont des manifestants qui ont bravé l'interdiction initiale
01:04:28 pour se réunir place de la République.
01:04:30 Vous posez la question des cris à la Ouagbar.
01:04:32 Évidemment, en soi, ça n'est pas nécessairement un problème.
01:04:35 Mais il faut rappeler le motif de cette manifestation,
01:04:37 qui était un soutien à la paix à Gaza et à la cause palestinienne.
01:04:42 Quel rapport avec ce slogan ? Aucun.
01:04:44 Si ce n'est que ce slogan est utilisé comme une espèce de cri de ralliement
01:04:47 et donc de soutien implicite au ramasse.
01:04:49 Mais qui est-ce qui est à la source, à la cause de la pauvreté de la Palestine ?
01:04:53 - Je ne peux pas vous laisser dire que c'est un cri de ralliement au hamas.
01:04:57 J'ai beaucoup d'amis qui y étaient, pour tout vous dire.
01:04:59 Tous me disent à l'unanimité que ce qu'a fait le hamas, c'est un massacre.
01:05:03 C'est innommable.
01:05:04 - Alors pourquoi il n'y a pas de slogan pour dénoncer ce massacre ?
01:05:07 - Je pense qu'il est là le problème.
01:05:08 - C'est le hamas qui est la cause de la pauvreté de la Palestine.
01:05:10 - Sémantiquement, je pense que les choses sont tournées à l'envers.
01:05:13 C'est-à-dire que l'utilisation de cette expression a été "volée" par les terroristes.
01:05:18 - Oui, bien sûr.
01:05:19 - Sauf que c'est une expression commune qui existe depuis des millénaires.
01:05:22 - Mais à chacun de se la réapproprier, dans le bon sens.
01:05:24 Au même titre qu'à une époque, le drapeau bleu-blanc-rouge était une espèce de symbole de l'extrême droite en France,
01:05:28 du rassemblement national.
01:05:29 On ne pouvait pas aller dans la rue avec un drapeau bleu-blanc-rouge en France
01:05:32 sans être taxé ou soupçonné d'être de la mouvance d'extrême droite.
01:05:36 - Sauf que le drapeau bleu-blanc-rouge appartient à tous les Français, je suis d'accord.
01:05:39 - Mais quand même que la voix de bas était un cri de religion.
01:05:42 - C'est une expression qui appartient à tous les musulmans.
01:05:46 - Mais une fois de plus, il faut rappeler qu'un mainfait, et Nathan Devers a pointé du doigt,
01:05:49 qui est le responsable de la situation à Gaza depuis des décennies.
01:05:52 C'est le ramas, il ne faut pas l'oublier.
01:05:54 Quand vous prenez l'aide au développement international,
01:05:56 vous prenez le ratio par habitant, vous avez 10 fois plus de dollars
01:06:00 qui ont été mis par habitant à Gaza qu'en Afrique du Sahel.
01:06:04 Où est passé cet argent ?
01:06:06 Quand vous voyez l'état dans lequel se trouve Gaza,
01:06:08 il y a quand même aussi un certain nombre de questions à se poser.
01:06:11 La cause de la Palestine a toujours été la portion congrue
01:06:14 et la variable d'ajustement d'un certain nombre de grandes puissances arabes.
01:06:18 Et ça a été instrumentalisé, notamment par l'Iran,
01:06:21 mais aussi par un grand nombre de pays arabes.
01:06:23 La Palestine, pour ceux qui défendent cette cause,
01:06:26 qui est parfaitement légitime, et d'ailleurs c'est la position de la France depuis des décennies aussi,
01:06:29 la création de deux états, ça a été encore rappelé par le président Macron,
01:06:33 c'était aussi dans le texte de soutien,
01:06:35 que la France a soutenu le projet de texte de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU il y a deux jours,
01:06:40 qui a été rejeté par le veto américain.
01:06:43 - Oui, sachant qu'on a voté contre la première résolution de la Russie.
01:06:47 - Et la France a voté pour ce texte, qui notamment indiquait un couloir humanitaire
01:06:50 pour les populations civiles de Gaza, il faut le rappeler,
01:06:52 une exigence de libération immédiate des otages aux mains du Hamas, etc.
01:06:56 Donc la France est toujours dans une position de mesure et de dialogue,
01:06:59 simplement pour ceux qui défendent cette cause de la Palestine
01:07:02 et de l'état palestinien qui est parfaitement légitime.
01:07:04 Une fois de plus, ça n'est pas le sujet, c'est le problème,
01:07:07 c'est l'instrumentalisation qui est faite de la cause palestinienne
01:07:10 à des fins qui sont totalement autres le bien-être des Palestiniens.
01:07:12 - Juste, on sait exactement qui organise ces manifestations et pourquoi ils le font.
01:07:17 Ils sont pro-palestiniens, c'est leur droit.
01:07:20 Ils défendent, ce qu'ils disent quand ils disent "free Palestine",
01:07:23 c'est qu'Israël s'en aille et que les Juifs s'en aillent
01:07:26 et que les Palestiniens reprennent leur terre.
01:07:28 C'est leur théorie.
01:07:30 Bon, ça fait partie d'une théorie qu'on peut entendre,
01:07:32 même si je ne suis pas d'accord avec eux, mais on peut l'entendre.
01:07:35 Ils ont l'intérêt, dans ces manifestations, d'avoir des propos contre les Juifs,
01:07:38 d'avoir des propos contre Israël en les traitant d'assassins
01:07:41 et en traitant le président Macron d'assassins.
01:07:43 Président Macron, en quoi il est responsable de la mort, éventuellement, de gens à Gaza.
01:07:51 Traiter Macron, moi j'ai été victime de ça,
01:07:55 quand je recevais l'ambassadeur d'Israël à Sarcelles,
01:07:58 il venait devant la mairie de Sarcelles en criant "Israël assassin, puponni complice".
01:08:01 Moi je n'ai jamais tué un Palestinien, je n'ai jamais été complice d'assassinat.
01:08:06 Il faut aussi que ces organisateurs comprennent que si un jour,
01:08:11 ils veulent que les manifestations pro-palestiniennes ne soient pas interdites,
01:08:14 que ça se passe bien.
01:08:16 On n'est pas obligé de traiter tout le monde d'assassin, de trust.
01:08:19 Ils se déchirent dans leur compte.
01:08:21 Eux, ça c'est bien ce qu'ils font.
01:08:23 Moi, des Macron assassins, j'en ai entendu dans les manifs pour tous,
01:08:25 j'en ai entendu dans les manifs contre la réforme du travail, etc.
01:08:28 Mais c'est condamnable, on est d'accord là-dessus.
01:08:31 Mais c'est condamnable.
01:08:32 Les gilets jaunes, effectivement, ils le mettaient partout, ils cassaient tout.
01:08:35 Ils sont rentrés à l'Arc de Triomphe profaner la tombe du soldat inconnu.
01:08:41 On ne peut pas l'accepter.
01:08:43 Quand on voit qu'on a des députés LFI qui jouent avec la tête de ministre sous forme de ballon,
01:08:47 malheureusement, ça ne peut donner que le mauvais exemple à des manifestants
01:08:51 et encourager ce type de cris qui sont parfaitement condamnables.
01:08:54 Nathan Devers.
01:08:55 Moi, de manière, je suis d'accord avec vous, je pense que dans n'importe quelle manifestation,
01:08:58 on peut trouver quelqu'un qui tient des slogans imbéciles ou critiquables.
01:09:02 Le sujet, c'est la cause de la manifestation.
01:09:04 Si on s'intéresse vraiment à la cause palestinienne,
01:09:06 en dehors de ce qui se passe depuis deux semaines,
01:09:08 la cause palestinienne, elle est en danger profondément en Cisjordanie.
01:09:12 Il y a un endroit en Palestine où l'État palestinien est profondément menacé
01:09:16 par la politique israélienne, c'est-à-dire qu'il perd sa continuité territoriale
01:09:20 et qu'à terme, ça empêche même le fait de simplement penser à l'idée d'un État palestinien.
01:09:24 C'est en Cisjordanie.
01:09:25 Laisser croire un instant qu'à Gaza, l'existence de la continuité territoriale palestinienne
01:09:31 est menacée par Israël, parce que l'argument, c'était de dire que ce qui avait été fait,
01:09:34 l'attaque du Hamas, était faite contre la colonisation, c'est absolument pas vrai.
01:09:38 Deuxièmement, je me permets de le rappeler, mais c'est très important,
01:09:40 il y a eu cet été des manifestations importantes de civils à Gaza,
01:09:44 à Gaza, à Khan Younes, dans d'autres villes de la bande de Gaza,
01:09:47 contre le Hamas, des milliers de civils qui ont été réprimés violemment,
01:09:50 qui ont été arrêtés et qui l'ont fait contre le Hamas
01:09:53 et les pro-palestiniens en tout cas en France,
01:09:55 on ne les a pas entendus, pour soutenir à ce moment-là les civils de Palestine.
01:09:59 Et troisièmement, ce qu'il faut quand même voir, il y a eu un épisode quand même majeur,
01:10:02 j'aime pas le mot épisode, c'était un drame,
01:10:04 mais le bombardement de cet hôpital à Gaza.
01:10:06 On a bien vu là, quel a été le rapport à la vérité,
01:10:09 qui a été celui du débat public occidental, français en particulier,
01:10:12 c'est-à-dire premièrement de reprendre des sources "gouvernementales",
01:10:16 comme si le Hamas ou le djihad islamique étaient des sources qui étaient absolument fiables
01:10:21 d'un point de vue journalistique.
01:10:22 Et deuxièmement, quand on a appris que vraisemblablement,
01:10:24 les choses n'étaient absolument pas telles qu'on les avait présentées initialement,
01:10:27 ça a quand même suscité moins d'indignation
01:10:29 que quand on pensait que le coupable était Israël.
01:10:31 Donc tous ces biais cognitifs, il faut quand même, à mon avis, les identifier,
01:10:34 et aussi les démystifier.
01:10:36 C'est pour ça je dis, moi je pense que le vrai angle de critique,
01:10:38 c'est de dire, je ne pense pas fondamentalement,
01:10:40 je ne mets pas en cause les gens qui sont allés à la manifestation,
01:10:43 je parle du principe et des organisateurs,
01:10:45 je ne suis pas sûr que ce soit vraiment une manifestation pro-palestinienne.
01:10:48 - Indirectement liée, voire directement liée, on en vient à cette polémique,
01:10:50 cette levée de bouclier face à Karim Benzema.
01:10:52 Gérald Darmanin a annoncé avant-hier que le Ballon d'Or
01:10:55 était en lien notoire avec les Frères Musulmans.
01:10:57 Faux, selon l'avocat de Karim Benzema.
01:11:01 Nadine Morano, elle aussi a foncé dans le débat.
01:11:04 Éric Zemmour, lui aussi, il va encore plus loin.
01:11:06 Et filer le lien entre Benzema, qui selon lui, veut instaurer la charia,
01:11:10 et le terroriste qui a tué Dominique Bernard.
01:11:14 Je vous propose d'écouter d'abord Gérald Darmanin,
01:11:17 et puis on va, hier soir, chez nos confrères de BFM TV,
01:11:20 et puis on développe après.
01:11:22 - Si M. Benzema veut montrer sa bonne foi,
01:11:24 et qu'il est capable dans quelques instants de tweeter
01:11:27 pour la mort de ce professeur, par exemple,
01:11:29 pour dire que, oui, c'est une victime,
01:11:30 parce qu'en islam, je sais qu'en islam, on respecte toute vie.
01:11:33 Les vrais musulmans respectent toute vie,
01:11:34 ils font attention à toute vie,
01:11:35 et c'est une prescription de l'islam.
01:11:37 Donc si M. Benzema est capable de montrer que,
01:11:40 en effet, devant 20 millions de gens qui le suivent,
01:11:43 y compris si l'Islamite en Arabie Saoudite désormais,
01:11:46 est éminemment français,
01:11:47 et bien il pleurera également la mort de ce professeur.
01:11:49 Mais je retirerai mes propos.
01:11:51 - Il se base sur un tweet, le ministre de l'Intérieur.
01:11:54 - Il se base, il a avancé d'autres éléments factuels,
01:11:57 qui lui appartiennent,
01:11:58 mais qu'il a quand même étayés à plusieurs reprises,
01:12:00 puisque ça c'était la confirmation des propos
01:12:02 que le ministre de l'Intérieur avait déjà tenus sur Benzema.
01:12:05 Le fond du problème, c'est l'indignation sélective
01:12:08 de ces personnalités qui savent pertinemment ce qu'ils font.
01:12:11 C'est différent lorsque vous avez une réaction
01:12:13 en sortie de terrain d'un match de foot,
01:12:15 et que le footballeur peut avoir un propos parfois malheureux.
01:12:18 Là c'est un tweet,
01:12:19 donc un tweet c'est réfléchi, c'est écrit, c'est assumé.
01:12:22 Il y a quand même une indignation un peu sélective
01:12:24 qu'il faut aussi pointer du doigt.
01:12:25 Ils savent pertinemment, ces footballeurs,
01:12:27 qui sont des stars mondiales,
01:12:28 et notamment en France auprès de la jeunesse,
01:12:30 ils savent ce qu'ils font.
01:12:31 Ils ont une responsabilité dont ils ne peuvent pas se dédouaner.
01:12:33 Soit ils font le choix de ne pas avoir d'expression publique,
01:12:36 et d'être dans leur couloir,
01:12:37 c'est-à-dire l'exercice de leur métier de sportif.
01:12:40 Et c'est très bien, c'est respectable.
01:12:41 On ne peut pas leur demander, leur imposer de s'exprimer sur tous les sujets.
01:12:44 Mais à partir du moment où ils acceptent,
01:12:46 enfin où ils prennent l'initiative eux-mêmes de s'exprimer sur un certain nombre de sujets,
01:12:49 il faut aussi qu'ils assument la responsabilité
01:12:52 de ne pas s'exprimer sur d'autres sujets.
01:12:54 On les a entendus plusieurs lors de ce drame du décès de Nahel,
01:12:59 qui était, entre parenthèses, un délinquant de la route,
01:13:01 mais qui est décédé malheureusement.
01:13:03 Il y a eu une grande vague d'indignation de beaucoup de sportifs français.
01:13:08 Mais on ne les a pas entendus sur d'autres sujets.
01:13:11 On n'a pas entendu Benzema sur l'assassinat de ce professeur.
01:13:15 On n'a pas entendu Benzema sur les centaines de civils israéliens qui ont été tués.
01:13:20 À partir du moment, et c'est ma position,
01:13:22 et c'est la position que je pense unanime en France,
01:13:23 où vous défendez la sécurité physique des populations civiles,
01:13:27 quelle qu'elle soit, quelle que soit leur religion, leur nationalité,
01:13:30 vous ne pouvez pas vous exprimer uniquement
01:13:33 lorsqu'il s'agit d'un certain type de civils.
01:13:35 Moi, lorsque je défends le droit humanitaire à toutes les populations civiles,
01:13:39 je ne sais pas distinguer.
01:13:41 - Martin Garagnon, ce qui est dérangeant, c'est qu'on a entendu depuis plusieurs jours,
01:13:45 à longueur de plateau, il faut qu'ils s'expriment,
01:13:47 il faut que les acteurs s'expriment, il faut que les artistes s'expriment.
01:13:50 - Ils s'expriment à partir du moment où ils se sont déjà exprimés sur d'autres sujets.
01:13:53 C'est un choix de leur part.
01:13:54 - Ils ne disent pas ce que les gens veulent entendre.
01:13:57 On leur tape dessus, on leur tombe dessus.
01:13:59 - Ce qui est dénoncé, c'est qu'ils ont fait le choix,
01:14:03 une fois de plus c'est leur choix, de s'exprimer sur certains sujets.
01:14:07 Et donc à partir du moment où sur d'autres sujets qui font quand même la une de l'actualité,
01:14:12 on ne peut pas dire que ce qui se passe en ce moment c'est anecdotique,
01:14:14 ce n'est pas neutre.
01:14:15 Ils font le choix de ne pas s'exprimer.
01:14:17 Donc ce non-choix est un choix.
01:14:19 Mais ce choix de ne pas s'exprimer est une forme d'expression.
01:14:22 Il faut qu'il l'assure.
01:14:23 - Présentement de culpabilité alors dans ce cas-là pour Karim Benzema.
01:14:25 - C'est un petit peu ça.
01:14:26 Il faut recontextualiser.
01:14:28 - J'aimerais en entendre François Puconni à ce sujet.
01:14:31 - Ce que dit le ministre de l'Intérieur, j'espère pour lui qu'il a un dossier solide,
01:14:34 puisqu'une plainte devrait être déposée, donc il devra l'amener devant les tribunaux.
01:14:38 Ce que dit le ministre de l'Intérieur, c'est que des personnalités comme Benzema,
01:14:41 comme Mbappé, qu'ils ont suivi par des millions de personnes,
01:14:44 si elles ne comprennent pas qu'en tant que Français,
01:14:47 quand 30, on est presque bientôt à 30 Français sont tués dans les 15 derniers jours
01:14:53 par des terroristes islamistes,
01:14:56 si on n'est pas tous capables de dire qu'on a une pensée pour ces victimes
01:15:00 du terrorisme islamiste, tous ensemble, pour dire que la France n'accepte pas ça
01:15:05 et s'incline devant ces victimes françaises du terrorisme islamiste,
01:15:09 il manque quelque chose.
01:15:10 C'est tout ce que dit le ministre de l'Intérieur.
01:15:12 La France est attaquée, des Français sont tués, au moins ils ont un peu de compassion pour eux.
01:15:17 Ne faire un tweet que pour dire "moi je n'occupe que des civils de Gaza
01:15:21 et les autres ça ne m'intéresse pas", ça peut poser une problématique.
01:15:25 On est suit, parce que ce tweet, rappelez-vous le tweet d'Mbappé quand il dit "le pauvre petit ange",
01:15:30 il est suit par tous les jeunes de ces quartiers.
01:15:32 On sait très bien que Mbappé comme Benzema sont écoutés par les jeunes de ces quartiers.
01:15:36 Et si eux qui ont une parole forte ne sont pas capables d'avoir des messages positifs
01:15:42 pour la jeunesse en disant "ce sont des islamistes qui les ont tués,
01:15:45 nous on est musulmans mais on n'accepte pas ces gens-là",
01:15:48 pour que la jeunesse française comprenne ce qui se passe,
01:15:51 si eux ne le disent pas, d'autres qui le disent ne sont pas entendus.
01:15:54 Et donc c'est ce qu'a voulu dire le ministre de l'Intérieur aussi.
01:15:56 Voilà, dit comme ça, c'est plus compréhensible peut-être que de dire
01:15:59 "il est lié au frère musulman, il va instaurer la charia etc."
01:16:02 Comme je le dis, j'espère que le ministre, le ministre de l'Intérieur a un dossier.
01:16:05 Moi je ne connais pas le dossier de Benzema, je ne sais pas s'il est lié au frère musulman.
01:16:09 Quand le ministre de l'Intérieur a deux reprises le dit, j'espère pour lui qu'il a un dossier,
01:16:12 sinon il sera condamné devant les tribunaux.
01:16:13 Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut que ces sportifs, comme ces artistes,
01:16:17 comprennent que dans le contexte actuel où la France est en train de se fracturer
01:16:22 dans un certain nombre de quartiers, leur parole est importante.
01:16:24 Et s'ils veulent défendre l'idée de la France que nous avons tous,
01:16:27 eh bien ils doivent s'exprimer.
01:16:28 Et leur silence est important aussi.
01:16:29 Bien sûr.
01:16:30 Dire que quelqu'un est proche des frères musulmans, c'est une accusation grave, importante.
01:16:35 Donc si on le dit, il faut avoir des éléments précis et il faut les sortir publiquement.
01:16:39 Là, il y a une inversion, vous l'avez dit, de la charge de la preuve.
01:16:42 Ce n'est pas à l'accusateur de demander à l'accusé de démontrer que l'accusation n'est pas vraie.
01:16:49 Donc là, il y a un vrai problème.
01:16:50 Et le problème, c'est aussi une forme de dégradation du débat public.
01:16:53 Estimer que Karim Zembenzema a ici fait preuve d'une vision biaisée du réel,
01:16:59 si vous voulez, en s'intéressant uniquement à un type de victime,
01:17:03 ça c'est une chose, et on peut le dire.
01:17:05 Avoir besoin de formuler cette critique en des termes qui sont beaucoup plus forts,
01:17:10 qui peut-être relèveront, je n'en sais rien, on verra, mais peut-être relèveront de la diffamation.
01:17:14 Et ça c'est M. Darmanin, mais on a vu même M. Zemmour tenir des propos encore plus radicaux.
01:17:20 Ça c'est un autre problème.
01:17:21 Moi ce qui me inquiète énormément en fait, dans ce conflit,
01:17:24 quand on voit ce qui se passe en France, c'est que c'est presque une destruction du débat public.
01:17:28 Si vous voulez, c'est-à-dire que la majorité des gens ont choisi par avance de quel camp ils voulaient être.
01:17:32 Et que ensuite, cela détermine uniquement leur indignation.
01:17:36 Donc ils vont avoir de la peine uniquement pour des civils de tel ou tel camp, et pas pour les autres.
01:17:40 Moi je le dis par exemple, j'ai un enfant de Gaza qui meurt sous les bombes,
01:17:45 ou un enfant israélien qui est mort samedi 7 octobre.
01:17:50 Il n'y a pas de...
01:17:51 - Ça reste un enfant.
01:17:52 - Absolue de l'émotion.
01:17:54 Et il ne faut pas, si vous voulez, mettre même le projecteur sur l'un et pas sur l'autre, etc.
01:17:57 En revanche, il faut avoir une analyse qui doit être capable aussi d'être dans une certaine forme de pensée complexe.
01:18:03 Moi je pense que ce qui va se passer dans les années à venir, c'est qu'on est en train d'arriver à une forme de guerre, de guerre larvée,
01:18:09 des modérés contre les radicaux. Les radicaux de tous les bords.
01:18:12 Et que ce qui est en train de se passer, c'est malheureusement cela, c'est un débat public qui n'est plus un débat public.
01:18:16 Mais qui est une sorte de multivers, où chacun va vivre dans sa version du réel, dans sa vision du réel, et on n'a plus de monde commun.
01:18:21 Et c'est très important de défendre, me semble-t-il, cette idée-là d'un monde commun, d'un dialogue, avec toute la complexité qui va aussi de pair.
01:18:27 - Un peu de paix, effectivement.
01:18:29 On va évidemment pas finir d'en parler, mais pour terminer cette heure d'émission, on va écouter Clément Beaune, le ministre des Transports,
01:18:38 qui était à la Direction Générale de l'Aviation Civile, pour évoquer les très nombreuses alertes à la bombe, encore aujourd'hui, dans les aéroports français,
01:18:45 et qui coûtent évidemment très chères aux compagnies, aux aéroports et aux voyageurs. Écoutez.
01:18:52 - Nous voyons depuis mercredi une multiplication des alertes, des fausses alertes à la bombe dans nos aéroports.
01:18:59 Et je veux le dire très clairement, les petits malins ou les petits plaisantins qui se livrent à ce genre de jeu sont en fait de gros abrutis, voire de grands délinquants.
01:19:08 Et nous laisserons rien passer sur leurs actions dans le climat que nous connaissons.
01:19:12 Nous avons depuis mercredi eu des impacts importants dans nos aéroports. C'était mercredi 17 aéroports qui ont reçu une alerte, 15 qui ont été évacués.
01:19:21 On a la journée d'hier jeudi 25 qui ont reçu une alerte, 19 qui ont fait l'objet d'une mesure d'évacuation.
01:19:26 Et aujourd'hui, depuis ce matin, 18 aéroports qui sont concernés et 10 qui ont fait l'objet d'une mesure d'évacuation, en général d'ailleurs terminée à l'heure où nous parlons.
01:19:36 Je remercie évidemment les équipes de gendarmerie, les équipes des aéroports qui se sont mobilisés pour assurer la sécurité,
01:19:43 pour éviter toute panique ou toute inquiétude, et les passagers qui ont toujours réagi dans le calme.
01:19:48 Mais il faut être très clair, cette situation est inacceptable. Nous avons donc, à ma demande, à chaque fois fait l'objet d'un dépôt de plainte.
01:19:56 Chaque aéroport est invité à déposer une plainte pour chaque cas d'alerte reçu. Et 80% des plaintes ont d'ores et déjà été déposées et enregistrées.
01:20:05 Nous avons aussi, au ministère des Transports, saisi la justice avec le garde des Sceaux pour que des procédures soient engagées sans délai.
01:20:13 Le garde des Sceaux l'a dit ce matin, plusieurs enquêtes sont d'ores et déjà engagées. Que tous ceux qui pensent faire une mauvaise blague, faire peur,
01:20:21 sachent que c'est un délit qui est très sérieusement et très lourdement sanctionné, qu'ils seront identifiés et que chacun d'entre eux sera sanctionné.
01:20:30 C'est deux à trois ans d'emprisonnement qui sont encourus et plusieurs dizaines de milliers d'euros d'amende. Nous n'hésiterons pas évidemment à les appliquer.
01:20:37 Nous n'aurons pas peur, nous ne nous laisserons pas intimider, nous ne nous laisserons pas déstabiliser dans le contexte que nous connaissons.
01:20:45 Et nous aurons la plus grande fermeté dans la réponse à chacune de ces alertes. Je le redis pour tous ceux qui aujourd'hui, à la veille de départ en vacances,
01:20:52 comptent prendre l'avion. Toutes ces alertes sont vérifiées à chaque fois. Les mesures sont prises au cas par cas pour répondre de la meilleure manière,
01:20:59 sans excès mais avec évidemment toute la prudence nécessaire. Et toutes ces alertes ont été vérifiées comme étant de fausses alertes depuis mercredi matin.
01:21:07 Nous assurons évidemment encore la plus grande vigilance dans les heures qui viennent. Enfin, j'ai demandé dès le week-end dernier,
01:21:13 quand la Première Ministre a rehaussé la posture Vigipirate en urgence attentat, j'ai demandé et fait appliquer un renforcement de toutes les mesures de sécurité dans nos gares.
01:21:23 Je l'ai annoncé, plus de 20% d'effectifs seront progressivement déployés en complément des forces de police et des forces sentinelles.
01:21:29 C'est vrai aussi dans nos aéroports, sur tous les fronts, des messages d'alerte qui sont désormais systématiques, renforcés, à l'oral et à l'écrit dans nos aéroports.
01:21:38 C'est vrai avec des patrouilles supplémentaires mobilisées par les aéroports eux-mêmes, notamment sur les grandes plateformes parisiennes,
01:21:44 avec le déploiement d'équipes de chiens supplémentaires. Je veux remercier en particulier le général Mirabeau et la gendarmerie des transports aériens.
01:21:50 Ce sont plus de 1000 effectifs qui sont tous les jours assurés, engagés pour la sécurité des Français,
01:21:56 et en particulier dans cette période particulièrement importante et de vigilance, avec des patrouilles qui sont là aussi augmentées.
01:22:03 Nous nous mobilisons sur tous ces fronts-là et j'aurai, je l'ai dit, très régulièrement des points de sécurité avec les opérateurs de transport dans tous les domaines,
01:22:11 aéroports, gares, métros notamment. La prochaine aura lieu le 30 octobre, comme je l'ai fait lundi dernier, et nous déploierons encore des mesures supplémentaires.
01:22:19 Merci.
01:22:21 Fermeté contre ceux qui font de fausses alertes, à la bombe, que ce soit dans les écoles, dans les aéroports, en l'occurrence, les gares, les aéroports,
01:22:31 ou encore les lieux touristiques comme la Tour Eiffel, le Louvre ou encore le château de Versailles, encore eux, François Puponi.
01:22:36 Mais j'ai envie de dire que ça fait partie de cette espèce d'hystérisation dont vous parliez, Nathan Devers, juste avant, hystérisation dans tous les sens.
01:22:43 Ça me fait penser à cette chaîne de tacos, je ne sais pas si vous avez vu passer cette histoire, ça prête à sourire, mais néanmoins c'est assez symbolique de ce qu'on vit en ce moment,
01:22:51 qui s'appelle Chamas Tacos, le C de la vitrine ne fonctionne plus parce que l'électricité ne passe plus dans le C, ça fait forcément Amas Tacos,
01:23:00 il a été menacé de fermeture administrative. Une espèce d'hystérisation comme ça qui je trouve franchement malsaine.
01:23:05 Non mais la situation est très tendue. Les services de renseignement ont alerté le gouvernement, d'ailleurs depuis plusieurs semaines,
01:23:10 le ministre de l'Intérieur l'avait dit que le risque d'attentat était maximum. Nous avons eu un attentat en France.
01:23:15 La situation est extrêmement tendue, les forces de l'ordre sont sur le guillemet et ils savent très bien qu'ils ne peuvent pas tout sécuriser.
01:23:21 Donc effectivement ça part à la fois un peu en sursaut et le gouvernement essaye d'avoir un discours de fermeté pour faire passer les messages en disant
01:23:29 "Voilà, il faut que ça se calme, il faut qu'on aille", parce que là on est dans une situation très compliquée.
01:23:32 Moi je connais beaucoup d'amis de la communauté de juges par exemple qui est au Maroc, qui ont dû partir précipitamment,
01:23:36 qui est une espèce de psychose, et puis une vraie peur, mais c'est ce que cherchent les terroristes, faire peur.
01:23:42 Une vraie peur de nos concitoyens devant la situation actuelle. Alors on voit bien que les restaurants petit à petit le soir sont moins pleins que d'habitude,
01:23:49 les restaurateurs le disent, les voyages s'organisent différemment parce que les gens n'ont pas envie de partir à l'étranger,
01:23:55 donc les étrangers ne viennent moins en France parce qu'ils ont peur aussi des attentats.
01:23:59 C'est extrêmement anxiogène, inquiétant, d'où ces messages pour assurer, mais quand on en parle avec les responsables,
01:24:05 ils nous disent "on est dans une situation extrêmement tendue, on s'interromp à tout moment et les forces de l'ordre sont sur le qui-vive".
01:24:12 - Martin Caragnon ?
01:24:13 - Les auteurs de ces fausses alertes, si jamais nous devions vivre à nouveau un drame terroriste et un attentat en France, auront du son sur les mains.
01:24:21 Parce que lorsque vous dénoncez de fausses alertes à la bombe ou de faux projets d'attentats,
01:24:27 vous mobilisez des forces de l'ordre sur ce qui ne correspond pas à des objectifs, et vous les fatiguez.
01:24:32 Là, il y a eu des dizaines et des dizaines de fausses alertes dans les lieux touristiques, vous l'avez rappelé, dans les aéroports, etc.
01:24:37 Donc, ça n'est pas neutre. Il y a eu, une fois de plus, le temps de la pédagogie, maintenant il y a le temps des responsabilités.
01:24:42 Il faut que chacun prenne bien conscience qu'il devra répondre de ses actes.
01:24:46 Donc, que ce soit à l'école, on le voit avec le discours très ferme et les actions du ministre de l'Éducation nationale,
01:24:52 que ce soit dans cette configuration, vous venez de le rappeler, qui est extrêmement tendue,
01:24:57 chaque acte doit correspondre à des comptes à rendre. Et le ministre de la Justice l'a très bien dit.
01:25:02 Donc, j'espère qu'effectivement, il y aura des sanctions extrêmement fermes, et que chacun prenne conscience aussi de sa responsabilité,
01:25:08 notamment les parents pour les enfants, parce qu'on a malheureusement eu quelques enfants,
01:25:12 et parfois très très jeunes, des jeunes adolescents, 11, 12 ou 13 ans, qui ont été responsables de fausses alertes à la bombe dans leurs écoles.
01:25:19 Donc, surveillez aussi vos enfants, je crois que ça a aussi été dit par le ministre de la Justice,
01:25:24 et répondez de vos actes si vous vous rendez coupable de ce type de fausses alertes.
01:25:27 La sécurisation des écoles, justement, ce sera au menu de notre prochaine heure d'émission.
01:25:32 Merci beaucoup, Martin Garagnon, d'avoir été avec nous, François Pipponi, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:25:37 Nathan Devers, je vous garde avec moi, Isabelle Piboulot également, vous serez avec nous pour le journal de 16h.
01:25:42 A tout de suite sur CNews.
01:25:44 De retour sur CNews dans 180 minutes, Info, merci à vous d'être avec nous, il est bientôt 16h.
01:25:52 Le journal avec vous, Isabelle Piboulot, et cette toute dernière information, Gérald Darmanin, qui a déchu de sa nationalité française, un binational.
01:26:00 Un décret a été publié au journal officiel, une semaine après l'attentat terroriste d'Arras,
01:26:06 âgé de 25 ans, l'homme est né en Tchétchénie, il était devenu français par effet de la naturalisation de sa mère en 2009.
01:26:14 L'individu a notamment été condamné à plusieurs reprises pour des faits liés au terrorisme.
01:26:19 On en vient au terroriste qui a assassiné Dominique Bernard, il y a tout juste une semaine.
01:26:25 On apprend aujourd'hui qu'il était fiché pour radicalisation islamiste depuis février 2021.
01:26:30 Une information communiquée par le ministère de l'Intérieur, Mohamed Mogouchkov, originaire de Dingouchi,
01:26:36 était surveillé par les renseignements territoriaux après un signalement de l'éducation nationale.
01:26:42 Ce n'est qu'à partir de juillet 2023 qu'il a été suivi par les services de la DGSI.
01:26:47 Le jeune homme a été mis en examen pour l'assassinat de Dominique Bernard vendredi dernier à Arras.
01:26:52 Dans l'actualité internationale, au moins 203 personnes sont actuellement entre les mains du Hamas.
01:26:58 Des Israéliens mais également des étrangers de plus de 20 pays.
01:27:02 Emmanuel Macron s'est entretenu aujourd'hui en visioconférence avec des familles d'otages français retenus à Gaza.
01:27:08 Le chef de l'État l'assure, la France fera tout pour qu'ils reviennent sains et saufs.
01:27:13 Justement en Israël, la population a tenu à rendre hommage aujourd'hui aux otages détenus par le Hamas depuis le 7 octobre dernier.
01:27:21 Un hommage à l'occasion de Shabbat. On retrouve tout de suite Régine Delfort et Thibault Marcheteau, envoyés spéciaux pour CNews.
01:27:28 Bonjour, vous vous situez près du musée d'art de Tel Aviv où une table spéciale a été dressée aujourd'hui.
01:27:34 Absolument Isabelle, et c'est l'image de la journée puisque c'est vendredi, c'est jour de Shabbat.
01:27:44 Et vous voyez cette table qui a été dressée avec 203 couverts, 203 puisque c'est le nombre de personnes qui sont retenues en otage dans la bande de Gaza.
01:27:52 Et vous voyez, il y a ces couverts en plastique avec ces verres en plastique et puis des biberons pour ne pas oublier que des enfants et des bébés sont retenus en otage.
01:28:03 Une cérémonie a eu lieu avec une prière en présence de plusieurs membres des familles des otages.
01:28:11 Et en fait, cette table est extrêmement symbolique puisqu'elle représente les 203 personnes qui sont retenues en otage.
01:28:17 Mais dans tout le pays, il y a énormément de tables qui sont vides puisqu'il y a eu énormément de morts, de blessés, de personnes encore qui sont portées disparues.
01:28:26 Et puis toutes ces personnes qui sont retenues en otage.
01:28:30 Régine Delfour avec Thibault Marchoteau, merci.
01:28:33 A tous les deux, retour en France avec cette manifestation en soutien aux peuples palestiniens hier soir à Paris.
01:28:38 Manifestation qui a réuni 4000 personnes.
01:28:40 Oui, une foule dense, drapeau palestinien à la main, qui a réclamé cesser le feu au Proche-Orient, précédemment interdit.
01:28:47 Le tribunal administratif de Paris a finalement autorisé ce rassemblement, estimant qu'il n'y avait pas de risque particulier de violence
01:28:54 et que cette interdiction représentait une attente grave à la liberté de manifester.
01:28:59 De son côté, le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, souhaite déscolariser les élèves, considérer comme radicalisés.
01:29:06 Il l'a annoncé hier soir chez nos confrères de France 2, une semaine après la mort du professeur Dominique Bernard,
01:29:12 assassiné par un ancien élève à Arras.
01:29:14 Mesures d'exclusion, structure spécialisée.
01:29:17 Gabriel Attal dit croire au rôle de l'éducation pour faire reculer la radicalisation.
01:29:22 Il y a des situations où il y a un tel embrigadement familial et d'environnement qu'on ne se bat plus à armes égales.
01:29:30 Et moi, je ne veux pas mettre mes agents, mes élèves, en situation de danger.
01:29:36 Je vais travailler avec mon collègue de l'Intérieur et mon collègue de la Justice à des mesures qui nous permettent de les sortir de nos établissements scolaires.
01:29:43 On doit penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir.
01:29:47 Et je vais vous dire, dans l'intervalle, dès lors que ça me sera conseillé et recommandé par les services,
01:29:52 évidemment c'est analysé avec les services du ministère de l'Intérieur qui organise lui-même le suivi des individus radicalisés dans notre pays,
01:29:58 je prendrai toutes les mesures conservatoires d'exclusion qui sont nécessaires dès lors que ça protège les personnels de l'éducation nationale et les élèves.
01:30:05 Allez, les sports, tout de suite.
01:30:08 Retrouvez votre programme de choix avec Autosphère, premier distributeur automobile en France.
01:30:16 Un peu de légèreté en fin de journal.
01:30:20 L'Argentine affronte ce soir la Nouvelle-Zélande en demi-finale du Mondial de rugby.
01:30:24 On en parle dans la Chronique Sport.
01:30:27 C'est ce soir le grand rendez-vous des demi-finales de la Coupe du Monde de rugby.
01:30:31 Et la Nouvelle-Zélande et l'Argentine auront la tâche d'ouvrir le bal.
01:30:35 Une rencontre dans laquelle la Nouvelle-Zélande sera la grandissime favorite.
01:30:39 Les All Blacks qui, on le rappelle, ont déjà remporté à trois reprises la Coupe du Monde
01:30:43 et qui seront pour la neuvième fois en dix éditions au rendez-vous des demi-finales.
01:30:48 Ça place la régularité des joueurs kiwis, alors qu'en face,
01:30:52 ce ne sera que la troisième demi-finale de l'histoire de Los Pumas.
01:30:55 Les Argentins qui, jusqu'à présent, ont toujours buté sur cette marche des demi-finales de la compétition.
01:31:02 Vous avez profité de votre programme de choix avec Autosphère, premier distributeur automobile en France.
01:31:12 Merci beaucoup, chère Isabelle. On vous retrouve à 16h30 pour un nouveau point sur l'info.
01:31:17 Vous restez bien avec nous sur CNews.
01:31:19 On va évoquer dans un tout petit instant avec nos invités la question de la sécurisation des écoles.
01:31:25 A tout de suite.
01:31:27 Nous, nous avons décidé de financer dans toutes les loges d'accueil des lycées
01:31:35 et dans tous les bureaux des directeurs des boutons d'alarme
01:31:40 qui vont les relier directement à tous les commissariats.
01:31:43 Dans les 469 lycées, nous aurons ce bouton d'alarme qui permettra un lien direct entre le lycée et le commissariat
01:31:49 de façon à ce que les secours puissent arriver le plus rapidement possible.
01:31:53 Nous avons eu une quinzaine d'établissements qui ont été signalés comme ayant des problèmes de sécurité périmétrique.
01:31:59 C'est quoi la sécurité périmétrique ?
01:32:01 C'est des établissements qui sont directement sur la rue et qui n'ont pas de sas, qui n'ont pas de clôture
01:32:07 et donc dans lesquels on peut avoir un risque d'instruction.
01:32:10 Donc dans ces 15 établissements qui nous ont été remontés par le rectorat,
01:32:13 la région a décidé de financer des équipes de sécurité privée pour être vraiment très dissuasives
01:32:18 et empêcher un éventuel terroriste de commettre un attentat.
01:32:22 Voilà donc ce qu'a annoncé Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France,
01:32:26 tout à l'heure devant un lycée parisien concernant effectivement la sécurisation des établissements scolaires en Île-de-France.
01:32:34 Concernant Valérie Pécresse, nous sommes avec Raphaël Stainville.
01:32:38 Bonjour cher Raphaël, journaliste pour le journal du dimanche.
01:32:40 Nathan Devers, vous êtes resté avec nous.
01:32:42 Vous êtes écrivain à distance, Maxime Repère, vice-président du SNALC,
01:32:46 Syndicat des lycées et collèges.
01:32:48 Maxime Repère, je vais commencer avec vous.
01:32:51 Question peut-être un petit peu bateau, peut-être toute simple, peut-être aussi très compliquée.
01:32:56 Les établissements scolaires en France sont-ils sécurisés ?
01:32:59 Non.
01:33:00 Non, ils ne le sont pas.
01:33:03 Tout simplement parce que vous avez des structures très différentes d'un établissement à l'autre.
01:33:12 Vous avez des collèges ou lycées ou même écoles où vous avez 5, 6 ou 7 points de passage, d'autres beaucoup moins.
01:33:20 Et malgré, je veux dire, le sursaut, la prise de conscience au lendemain des attentats du Bataclan,
01:33:28 qui a permis quand même de réfléchir plus sérieusement à cette question,
01:33:33 aujourd'hui, le compte n'y est pas.
01:33:35 Là, on a une deuxième victime du terrorisme en trois ans.
01:33:41 Je rappelle aussi qu'il y a quelques mois, on a une collègue qui a été tuée par arme blanche en plein cours par un élève.
01:33:51 Donc effectivement, non, la sécurité n'y est pas.
01:33:54 Et je ne vous parle même pas des centaines de cas recensés d'intrusions chaque année.
01:34:01 Certains établissements, en fait, on rentre actuellement comme dans des moulins.
01:34:05 Vous devez être bien conscient de ça.
01:34:07 Maintenant que le constat est fait, Maxime repère, que faire ?
01:34:10 Comment réagir en conséquence ?
01:34:12 Alors, bien sûr, nous ne sommes pas des spécialistes en la matière en termes de sécurité.
01:34:20 Nous sommes une organisation syndicale.
01:34:22 Toutefois, nous avons proposé certaines mesures à notre ministre,
01:34:27 comme par exemple plus de personnel au niveau des établissements,
01:34:32 notamment vis-à-vis de l'accueil.
01:34:35 On a demandé à ce que dans chaque établissement, il y ait un diagnostic réalisé
01:34:42 qui permette d'optimiser, d'améliorer la sécurisation des bâtiments.
01:34:49 On parle beaucoup dans les médias ces derniers temps de Portic.
01:34:53 Nous ne tiens pas opposé, mais l'objectif n'est pas de faire de l'école des bunkers.
01:35:00 Et on est aussi conscient que dans certains cas, la mise en place de Portic
01:35:05 peut être une solution à certains problèmes et pas à tous les problèmes.
01:35:08 Et enfin, et enfin, ce qui peut paraître aberrant jusque-là,
01:35:14 mais nous avons demandé à ce que les personnels dans les établissements scolaires
01:35:19 aient l'autorisation légale de pouvoir fouiller les sacs.
01:35:22 Puisque jusqu'à présent, les personnels que nous sommes n'avons pas le droit
01:35:27 de fouiller le sac d'un élève, même s'il y a suspicion, par exemple,
01:35:32 d'objets dangereux à l'intérieur.
01:35:34 Maxime Repère, si vous voulez participer à la discussion, évidemment, vous nous faites signe.
01:35:39 Je vais interroger mes deux intervenants en plateau,
01:35:42 mais évidemment, vous avez la parole si vous souhaitez intervenir, Raphaël Stainville.
01:35:46 Le constat est accablant de Maxime Repère. La réponse est toute simple.
01:35:50 Les établissements scolaires sont-ils en sécurité ? Non.
01:35:53 Je pense qu'il y a une immense inégalité et qu'un certain nombre d'établissements,
01:35:58 effectivement, ne sont pas sécurisés.
01:36:01 Pour autant, un certain nombre d'autres établissements mieux dotés,
01:36:05 je pense notamment à un certain nombre d'établissements privés
01:36:08 qui ont davantage de moyens, offrent toutes les garanties pour que les élèves
01:36:14 ne puissent pas s'introduire avec des objets dangereux dans ces établissements.
01:36:20 Je pense que c'est d'abord ça. Il y a une inégalité sur le territoire,
01:36:23 de même que des lycées de province ou dans les campagnes n'ont pas les mêmes contraintes
01:36:30 et ne sont pas exposés à la même dangerosité.
01:36:34 C'est compliqué d'appliquer de manière unanime et le constat, et surtout les solutions.
01:36:40 Ça me paraît presque un petit peu fou de vouloir bunkeriser tous les établissements français,
01:36:49 alors que certains, heureusement pour eux, sont à l'abri et échappent à cette violence.
01:36:54 Même si c'est vrai qu'on a tendance à faire le constat, c'est un état,
01:36:57 que plus une ville, plus un village n'est épargné.
01:37:02 Il reste quand même des îlots où les élèves peuvent vivre en sécurité en France, et heureusement.
01:37:10 – Nathan Devers.
01:37:12 – Plusieurs remarques. D'abord, j'entends absolument ce qu'il dit.
01:37:16 En effet, c'est complètement logique de concevoir qu'en l'état actuel,
01:37:20 les établissements, notamment publics, ne présentent pas toutes les garanties de sécurité.
01:37:24 On a vu ce qui s'est passé dans l'attentat qui a coûté la vie à Dominique Bernard,
01:37:29 et c'était manifeste.
01:37:30 Je mettrais peut-être deux nuances face à cela.
01:37:32 La première nuance, c'est quand même qu'il faut voir que la menace terroriste,
01:37:35 ce qu'il a défini, c'est qu'elle est diffuse.
01:37:38 Et en fait, le principe même du terrorisme, c'est qu'il peut survenir partout.
01:37:41 Et que si on commence à faire une brève généalogie des attaques terroristes
01:37:45 qui ont pu viser le sol français depuis 5 ou 10 ans,
01:37:48 on voit bien qu'il n'y a pas une cible privilégiée.
01:37:50 Et que le principe même du terrorisme, c'est qu'il a pu toucher des terrasses,
01:37:54 des salles de concert, une fête du 14 juillet sur la promenade des Anglais,
01:37:58 une rédaction d'un journal, des écoles, etc.
01:38:01 Et puis des piétons dans la rue, devant des églises.
01:38:04 Donc si vous voulez, une fois qu'on a dit ça,
01:38:07 est-ce qu'on peut estimer qu'il faut bunkeriser la totalité des espaces français ?
01:38:12 On pourrait tout à fait imaginer qu'il faut faire ça pour les terrasses de café,
01:38:15 pourquoi pas pour la rue, etc.
01:38:17 Donc à mon avis, il faut vraiment surtout cibler,
01:38:19 d'ailleurs c'est ce que fait quand même le gouvernement,
01:38:21 il faut lui rendre hommage, enfin pas le gouvernement,
01:38:23 mais surtout les services de renseignement, il faut leur rendre hommage sur ce point-là.
01:38:26 C'est qu'ils ont empêché un nombre très très important d'attentats depuis par exemple 2017,
01:38:31 le gouvernement a souvent fait de la communication là-dessus,
01:38:33 en disant que des dizaines de tentatives d'attentats avaient été précisément démantelées
01:38:38 et empêchées grâce aux services de renseignement.
01:38:41 Et il me semble qu'il faudrait quand même faire attention
01:38:44 à ne pas tomber dans une bunkerisation totale de la société française.
01:38:48 Cela dit, parmi les mesures qui étaient envisagées par la personne qui était en duplex,
01:38:54 proposer qu'il y ait davantage de policiers qui soient devant les écoles,
01:38:57 notamment aux heures de sortie, ça me semble tout à fait raisonnable, etc.
01:39:01 Mais par exemple cette histoire de portique, là voyez-vous,
01:39:03 je pense qu'il y aurait presque un symbole,
01:39:05 que pour aller dans une école il faille traverser un portique,
01:39:07 là ce serait très problématique, je pense, pour notre manière de vivre au quotidien.
01:39:12 Maxime Repère, l'assassinat contre Dominique Bernard, c'était il y a une semaine pile,
01:39:19 quel est l'état d'esprit ?
01:39:21 On sait que c'est les vacances ce soir,
01:39:24 quel est l'état d'esprit néanmoins parmi le personnel, le corps enseignant ?
01:39:29 Les personnels sont inquiets, les personnels sont abattus par ce qui s'est passé.
01:39:35 J'ai suivi hier la cérémonie très riche en émotions,
01:39:39 et puis je pense qu'il y a des attentes qui sont très fortes.
01:39:43 Vous savez, j'aimerais quand même rebondir sur ce qui a été dit,
01:39:45 je conçois qu'on parle beaucoup de terrorisme,
01:39:48 mais il serait peut-être un peu limité de résumer la question de la sécurité
01:39:53 des personnels et des élèves simplement à la sphère du terrorisme,
01:40:00 puisque comme je l'ai dit tout à l'heure en février dernier,
01:40:03 Agnès Lassalle, elle n'a pas été assassinée par un terroriste,
01:40:06 elle a été assassinée par un élève,
01:40:09 donc il faut vraiment considérer la question de la sécurité de façon plus large.
01:40:14 L'objectif, encore une fois, nous de notre point de vue de syndicalistes,
01:40:18 il n'est pas de dire qu'il faut que les établissements scolaires soient des bunkers,
01:40:23 c'est hors de question, tout simplement parce que l'école est aussi un espace de vie pour les élèves,
01:40:28 et il ne faut pas, je dirais, transformer ces établissements en bunkers,
01:40:33 ceci étant, vous avez des situations tellement différentes au cas par cas,
01:40:38 qu'il peut être nécessaire de mettre, par exemple,
01:40:41 suivant l'avis de spécialistes ou suivant le souhait des personnels,
01:40:45 des aménagements précis dans tel ou tel établissement, suivant la configuration.
01:40:50 Et enfin, dernier point, l'objectif n'est pas non plus de demander
01:40:55 à ce qu'il y ait un policier devant chaque école, parce que c'est impossible.
01:40:59 Quand je parlais de mettre plus de personnel dans les établissements,
01:41:02 c'est par exemple plus de personnel d'agents d'accueil qui relève des collectivités.
01:41:07 Et enfin, dernier point, la question très sensible des écoles.
01:41:11 Pourquoi est-ce que je vais distinguer les écoles des collèges et des lycées ?
01:41:14 Tout simplement parce que dans les écoles, dans le primaire,
01:41:18 vous avez beaucoup moins de personnel, vous avez des structures parfois
01:41:22 qui sont véritablement, je veux dire, à ciel ouvert,
01:41:26 et ces structures sont peut-être encore plus vulnérables que certains collèges ou lycées
01:41:33 qui ont depuis le Bataclan, pour certains, et je dis bien pour certains,
01:41:38 renforcé leur sécurité, mais encore là une fois,
01:41:43 il y a une très très forte inégalité sur le territoire,
01:41:46 et nous ce que l'on souhaite en fait, c'est une homogénéisation des mesures.
01:41:50 Merci Maxime Repere d'avoir accepté notre invitation cet après-midi.
01:41:54 Vous le savez, d'ailleurs, les collèges et les lycées,
01:41:56 qui sont également les victimes de très nombreux appels pour des alertes à la bombe,
01:42:03 de fausses alertes à la bombe, et qui perturbent évidemment les cours,
01:42:08 qui perturbent les élèves, qui perturbent les professeurs.
01:42:11 C'est le cas aussi des aéroports, c'est le cas également des lieux touristiques.
01:42:15 Encore une fois, aujourd'hui, le château de Versailles a été une nouvelle fois évacué.
01:42:20 J'aimerais qu'on aille voir Didier Rikner désormais.
01:42:23 Bonjour Didier Rikner, vous êtes directeur de la rédaction de la Tribune de l'Art.
01:42:27 Le château de Versailles a donc été encore une fois évacué pour une fausse alerte à la bombe cet après-midi.
01:42:33 Que cela vous fait-il ?
01:42:35 Pour le cinquième jour de suite, personne ne peut rentrer dans le château de Versailles pour une fausse alerte.
01:42:41 Cinq fois, c'est évidemment cinq fois de trop.
01:42:44 Ce qu'il faut quand même savoir, ce qu'il faut dire, c'est que les terroristes,
01:42:47 jusqu'à présent, ils n'ont pas averti avant de faire un acte terroriste.
01:42:51 Les bombes, on a vu qu'elles sont passées un petit peu à autre chose.
01:42:54 Le château de Versailles a été un peu bunkerisé.
01:42:58 On a construit une entrée unique avec des portiques.
01:43:01 On a massacré le patrimoine, l'aile du four par lequel on entre, pour rien finalement.
01:43:05 Parce que si on se dit que cinq alertes à la bombe, à chaque fois qu'on évacue le château,
01:43:10 ça veut dire que ces contrôles ne servent à rien.
01:43:12 Donc j'en rejoindrai assez l'un de vos précédents intervenants, Nathan Devers,
01:43:16 qui disait qu'on ne va pas tout bunkeriser.
01:43:18 Effectivement, on ne peut pas tout bunkeriser.
01:43:20 On sait bien que quand on évacue les gens du château, ils arrivent sur la place d'armes,
01:43:25 et là, c'est très facile de tirer la clé à la chevicoque dessus.
01:43:28 On sait que les monuments, on a par exemple autour de la tour Eiffel,
01:43:31 on a mis un mur complètement ridicule, très laid,
01:43:33 soit disant pour bunkeriser encore la tour Eiffel, pour la protéger du terrorisme.
01:43:37 Mais c'est absurde. On ne peut pas mettre tout sous cloche.
01:43:40 Donc évidemment, c'est le renseignement...
01:43:42 Enfin moi, je ne suis pas spécialiste de ça, évidemment, du terrorisme,
01:43:44 je suis spécialiste des musées et des monuments.
01:43:46 Mais je pense que le renseignement est bien plus important,
01:43:49 la protection, la présence policière est bien plus importante
01:43:52 que de bunkeriser, d'empêcher d'entrer dans les écoles, dans les musées.
01:43:55 C'est bien délirant.
01:43:57 Raphaël Stainville, votre réaction ?
01:43:59 Oui, je souscris absolument à cette analyse.
01:44:02 On voit qu'il y a quelque chose qui est presque paradoxal.
01:44:07 Il y a entre le besoin des Français, un besoin sécuritaire extrêmement prégnant
01:44:13 et qu'on comprend compte tenu du contexte.
01:44:16 Et ce qu'il faudrait faire, ou en tout cas,
01:44:19 ce qu'il faudrait faire sans dénaturer ces lieux touristiques,
01:44:23 on pense à la tour Eiffel, au château de Versailles,
01:44:26 pour finalement des résultats qui sont très relatifs.
01:44:32 On peut se demander justement, à la vue de ces alertes à la bombe successive,
01:44:37 s'il n'y a pas une volonté, une stratégie finalement d'une embolie du système sécuritaire
01:44:42 où finalement les forces de sécurité sont obligées d'enquêter,
01:44:45 d'essayer de rechercher les coupables avec les risques.
01:44:47 Et ça a été noté par votre intervenant que tous ces touristes
01:44:51 qui sont mis dehors du château et qui se retrouvent sur la place d'Armes
01:44:55 deviennent des cibles.
01:44:56 Donc on voit qu'aujourd'hui, il serait important de savoir
01:45:01 si c'est de l'ordre de l'amusement, de la mauvaise blague,
01:45:06 ou s'il y a une stratégie plus diffuse, coordonnée par certains,
01:45:10 que de faire exploser le système sécuritaire en multipliant les alertes à la bombe
01:45:15 qui mobilisent énormément de policiers.
01:45:17 Didier Rechner, est-ce qu'on peut avoir une idée, une estimation peut-être du coût
01:45:22 que cela représente, par exemple pour un monument touristique,
01:45:27 un lieu hautement touristique comme le château de Versailles,
01:45:29 de devoir évacuer cinq jours de suite les visiteurs dans le château,
01:45:35 sachant que les billets pour l'après-midi sont remboursés ?
01:45:41 Je ne sais pas exactement, mais il y a beaucoup de visiteurs à Versailles.
01:45:45 Par parenthèse, il y en a trop, il faudrait limiter parce que ça abîme le château
01:45:48 tellement il y en a, mais il y en a beaucoup.
01:45:50 Donc vous multipliez par le prix d'entrée.
01:45:52 Je suis journaliste, donc j'ai la chance de ne pas payer mon entrée à Versailles,
01:45:56 mais ça doit coûter dans les 15 euros, à peu près 15-16 euros,
01:46:01 l'entrée à un bus comme celui-ci.
01:46:03 Donc vous multipliez par le nombre de visiteurs, plusieurs milliers par jour,
01:46:06 ça fait beaucoup d'argent, oui.
01:46:07 D'autant plus que le château de Versailles vit beaucoup des rentrées d'argent
01:46:10 parce qu'il est très peu doté par les services de la culture,
01:46:14 c'est comme ça, beaucoup moins que les autres musées nationaux.
01:46:18 Donc oui, ça fait une perte, évidemment, bien sûr.
01:46:21 Quelle serait la priorité pour vous, Didier Hickner ?
01:46:24 C'est-à-dire qu'il faudrait enlever un petit peu de sécurité,
01:46:27 par exemple ce fameux mur dont vous parliez tout à l'heure au château de Versailles.
01:46:33 Non, autour de la tour Eiffel.
01:46:35 Au pied de la tour Eiffel, il faudrait enlever toutes ces choses-là
01:46:38 qui sont censées protéger les habitants, les touristes, les visiteurs ?
01:46:43 Ça fait des années, de toute façon, ça fait quand même 20-30 ans qu'on a le pont Vigipirate
01:46:47 où de temps en temps, on a à l'entrée des musées, une personne qui regarde le sac.
01:46:51 Imaginez qu'un terroriste arrive, la personne qui regarde le sac,
01:46:54 elle n'empêchera pas le terroriste d'entrer.
01:46:57 On dépense des sommes invraisemblables pour une sécurité qui est tout à fait, à mon avis, relative
01:47:02 et qu'on devrait plutôt dépenser dans éventuellement les forces de l'ordre qui surveillent,
01:47:06 le renseignement, encore une fois, qui me semble essentiel.
01:47:09 Vouloir protéger et bunkeriser tout, ça coûte très cher et à mon avis, c'est très inutile.
01:47:13 Je ne pense pas être le seul à le penser.
01:47:15 Encore une fois, je suis spécialiste des musées et des monuments, pas de la sécurité du terroriste,
01:47:19 mais je pense que ce que je dis est partagé par pas mal de gens.
01:47:22 Vous pensez qu'il y a une déperdition, par exemple, de l'acte d'aller dans un lieu touristique
01:47:27 comme la Tour Eiffel, un lieu hautement historique comme Versailles,
01:47:30 à cause de tout cela, de tous ces dispositifs ?
01:47:33 Je pense qu'effectivement, ça limite, mais surtout autour de la Tour Eiffel,
01:47:38 pourquoi pas un mur autour de Versailles, puisqu'on a mis un mur autour de la Tour Eiffel ?
01:47:42 C'est absurde, c'est-à-dire que ça abîme le patrimoine.
01:47:45 Tout ça abîme le patrimoine. Je disais qu'à Versailles, pour faire cette entrée,
01:47:49 on a cassé complètement tous les murs, toutes les pièces historiques au cœur de Versailles
01:47:57 pour faire cette entrée qui, par ailleurs, a été faite.
01:48:00 C'est absolument épouvantable. Je ne sais pas si vous êtes allés là-bas, mais c'est très très moche.
01:48:04 On croirait une entrée d'un hôtel de luxe dans un pays bling-bling.
01:48:10 C'est n'importe quoi. Et on est au cœur de Versailles.
01:48:13 Et on a fait ça pourquoi ? Il y a toujours autant d'attentes.
01:48:16 Et finalement, on voit bien qu'on regarde si les gens rentrent avec des bombes, mais on ne voit rien,
01:48:21 puisque dès que cinq fois en cinq jours, on évacue complètement le château.
01:48:25 C'est absurde. On est vraiment là dans l'absurde.
01:48:28 En même temps, je ne voudrais pas être à la place des dirigeants de Versailles,
01:48:30 puisque ce n'est pas évident. Si jamais il y avait quelque chose quand même,
01:48:33 on leur dirait qu'ils n'ont rien fait. Donc c'est compliqué.
01:48:35 Dazan Over, dix secondes vraiment ?
01:48:37 Dix secondes. Je suis parfaitement d'accord avec Didier Dirkner.
01:48:39 Je pense que ce qu'il dit est très important et qu'il faut poser quelque chose dans le débat.
01:48:42 C'est que la sécurité, évidemment, c'est essentiel dans une société.
01:48:44 Et qu'en ce moment, il y a une menace sécuritaire. On l'a vu, il n'y a pas besoin de faire un dessin.
01:48:48 Mais que le discours sécuritaire, c'est-à-dire un discours qu'on peut définir comme faisant de la sécurité un objet de psychose,
01:48:55 ce discours-là, non seulement est critiquable, mais il est contre-productif.
01:48:58 L'exemple du mur autour de la tour Eiffel est quand même incroyable,
01:49:01 parce que paradoxalement, on sait très bien que le Champ de Mars est un endroit
01:49:04 qui peut être dangereux pour les touristes la nuit.
01:49:06 On l'a vu d'ailleurs la semaine dernière avec un viol qui était survenu sur le touriste.
01:49:09 Donc si vous voulez, vous avez d'une part, au nom de la sécurité,
01:49:12 on détruit, là c'est le patrimoine, parfois c'est des principes de l'état de droit, etc.
01:49:15 Donc il y a une destruction, loin de la sécurité, qui en plus, à la fin des fins, ne garantit même pas la sécurité.
01:49:20 Raphaël Sabine, alors vous avez vraiment dit ce mot.
01:49:23 Le grand paradoxe, c'est qu'on érige des murs autour de la tour Eiffel, demain, autour du château de Versailles,
01:49:27 et de l'autre côté, on aboli les frontières, et qu'on s'étonne aujourd'hui de cette menace sécuritaire sur notre sol.
01:49:33 Allez, vous restez bien devant CNews. Dans un instant, on revient, on évoquera la situation dans le sud de la France,
01:49:39 notamment les intempéries, fin de l'alerte rouge dans les Alpes-Maritimes,
01:49:43 et puis on évoquera en toute dernière partie d'émission, la situation à Montpellier,
01:49:48 avec cette jeune femme qui était victime d'un tir, alors qu'elle était chez elle.
01:49:54 On verra ça tout de suite avec Bruno Bartocchetti.
01:49:57 Allez, de retour sur CNews, dans 180 minutes, infos pour cette toute dernière partie d'émission.
01:50:05 Nous sommes avec Raphaël Stainville et Nathan Devers.
01:50:09 On va évoquer désormais dans cette partie d'émission la tempête Aline, qui s'abat dans le sud de la France.
01:50:14 Les Alpes-Maritimes sont en vigilance rouge, qui sont repassées en vigilance orange, pluie, inondation.
01:50:19 Les écoles sont restées fermées aujourd'hui.
01:50:21 Les détails avec Marine Sabourin, et puis on fait le point avec le préfet des Alpes-Maritimes, dans un instant.
01:50:26 Les Alpes-Maritimes frappées par des pluies et des inondations particulièrement violentes.
01:50:31 Ce matin, Christian Estrosi, président de la métropole Nice-Côte d'Azur,
01:50:35 était à Saint-Martin-Vésubie, trois ans après la terrible tempête Alex,
01:50:39 où dix personnes ont perdu la vie dans le département.
01:50:42 En un peu dix minutes, on voit la situation sur les routes de transport.
01:50:46 Et c'est le retour de notre matériel de transport,
01:50:51 qui devait s'estachonner sur une base stabilisée,
01:50:55 en situation d'être emporté.
01:50:59 Pendant l'urgence de l'intervention des soutiens publics,
01:51:04 les élus sont déjà à pied d'oeuvre et en train de monter la Vésubie.
01:51:08 Par mesure de sécurité, le vice-président de la métropole Nice-Côte d'Azur
01:51:12 annonçait ce matin l'évacuation d'un immeuble.
01:51:15 Face à des intempéries qui s'intensifient, nous avons pris la décision d'évacuer,
01:51:19 à titre préventif, les habitants de la résidence Saint-Nicolas à Saint-Martin-Vésubie.
01:51:23 Nous prenons toutes les précautions pour assurer la sécurité de chacun.
01:51:27 Selon un dernier bilan publié à 10h, aucun blessé n'est à déplorer dans les Alpes-Maritimes,
01:51:32 mais plusieurs sauvetages ont eu lieu et 3500 personnes sont privées d'électricité.
01:51:37 Les écoles sont fermées toute la journée et les habitants sont priés de rester chez eux.
01:51:41 Une cellule d'information a été mise en place hier pour toute interrogation.
01:51:45 Christian Estrosi s'est entretenu avec Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ce matin
01:51:50 et leur demande la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.
01:51:54 - Hugo Moutou, bonjour. Vous êtes le préfet des Alpes-Maritimes.
01:51:59 Merci d'être avec nous en direct sur CNews. Vous êtes à Saint-Martin-de-Vésubie.
01:52:03 Quel premier bilan ? Alors déjà, quelle est la situation actuelle sur place ?
01:52:08 - Écoutez, j'ai quitté Saint-Martin-de-Vésubie pour me rendre dans une autre commune
01:52:13 qui a été touchée par les intempéries, la commune de Tende,
01:52:17 qui se trouve à 2h30 à peu près de route de Saint-Martin-de-Vésubie.
01:52:22 Écoutez, la première chose que j'ai envie de dire, c'est que la prévention a fonctionné,
01:52:27 puisque vous le savez, j'ai pris un certain nombre de mesures pour l'ensemble du département
01:52:32 depuis hier, fin de journée. Nous avons procédé à l'évacuation de 311 personnes sur le département
01:52:39 et en grande partie sur les vallées. Donc zéro tué, zéro blessé, zéro disparu.
01:52:47 Je crois que c'est le billement humain et le plus important. Après, on a eu pas mal de dégâts.
01:52:53 On a encore aujourd'hui 6 communes qui sont isolées, isolées parce que les axes routiers ont été coupés
01:53:01 du fait de la chute d'arbres et du fait d'éboulements sur la chaussée.
01:53:06 Nous travaillons d'ores et déjà naturellement pour rétablir la communication, c'est pas chose facile.
01:53:11 La plupart du temps, ce sont des hameaux ou des communes qui sont très isolées au sommet de montagne
01:53:17 et adossées à des cours d'eau. La tempête Aline n'a rien à voir, fort heureusement, avec la tempête Alex.
01:53:25 On a eu une accumulation, un cumul de pluie d'à peu près 200 mm au maximum,
01:53:34 avec un débit de 200 m3 par seconde. Mais c'est largement suffisant pour accosionner des dégâts.
01:53:43 Vous parliez de dégâts matériels à l'instant, M. le Préfet. Quels sont-ils dans le secteur ?
01:53:49 Alors, on a des morceaux de chaussée qui se sont affaissés à Saint-Martin-de-Vésubie,
01:53:55 là où j'étais il y a quelques instants. On a des ponts provisoires qui ont été également emportés ou submergés.
01:54:03 Donc il est un peu trop tôt pour faire l'inventaire des dégâts.
01:54:07 C'est ce qu'on va faire à partir de demain naturellement avec les services de l'État et puis les élus.
01:54:12 Moi, je tiens déjà à remercier et à féliciter l'intervention des forces de secours, pompiers, gendarmes qui ont été mobilisés.
01:54:19 Remercier également les élus et leurs équipes. Ce sont des élus très vaillants, très courageux,
01:54:24 avec des services très expérimentés puisque la plupart avaient déjà été confrontés à la tempête Alex.
01:54:30 Est-ce que les personnes évacuées en prévention, notamment à Saint-Martin-de-Vésubie, ont pu regagner leur domicile ?
01:54:37 Alors pour le moment, parmi les personnes qui ont été évacuées, il n'y a pas que Saint-Martin-de-Vésubie.
01:54:44 J'ai fait évacuer hier en fin de journée un camping qui donnait sur la mer à Antibes.
01:54:51 Et j'ai fait évacuer dans différentes communes, par la force je le dis, grâce à la gendarmerie, 128 personnes dans différentes communes
01:55:02 qui étaient retournées dans des habitations qui avaient été interdites d'habitation parce que sur des berges extrêmement exposées.
01:55:12 Donc on les a évacuées par la force hier et nous avons bien fait parce que sinon ces personnes se seraient retrouvées fortement en danger.
01:55:25 La situation va donc en s'améliorant désormais, c'est bon ?
01:55:28 La situation se calme, nous sommes désormais repassés en alerte jaune, donc c'est fini.
01:55:36 Il faut maintenant se retrousser les manches mais les services de l'Etat sont tout à fait mobilisés depuis toute la nuit en centre de crise.
01:55:44 Donc voilà, on est tous solidaires et on va essayer le plus vite possible d'enclencher toutes les procédures d'urgence
01:55:53 pour procéder aux indemnisations et puis reconstruire les ouvrages qui ont été détruits.
01:55:59 Merci beaucoup Hugues Motou d'avoir été avec nous cet après-midi.
01:56:02 Bon courage à vous, bon courage aux équipes de secours et aux habitants des Alpes-Maritimes pour la suite.
01:56:09 J'aimerais qu'on regarde cette séquence du maire de Nice Christian Estrosi qui était sur place ce matin.
01:56:21 Nous voyons que les travaux de recours sont sur le point d'être emportés. Il va donc falloir évacuer les populations qui sont à proximité
01:56:33 et en même temps faire monter les services de l'éducation électorale.
01:56:38 Donc on va, après la fin de l'épisode, payer à remettre tout ça en ordre et permettre au fonctionnement de la commune
01:56:48 de se remettre en ordre le plus vite possible et normalement.
01:56:52 Je voulais vous montrer cette séquence parce que, en dehors de ce qu'on pense politiquement de Christian Estrosi,
01:56:58 qu'on soit pour ou qu'on soit contre, là n'est pas le sujet. Elle prête à rire parce qu'il est en situation, on dirait un journaliste, Nathan Devers.
01:57:05 Il ferait un bon journaliste d'ailleurs.
01:57:07 Oui, c'est vrai, mais Christian Estrosi, je ne partage pas du tout sa vision de la politique nationale.
01:57:11 Mais Nice est une ville que j'aime beaucoup, j'ai quelques attaches, même personnelles, beaucoup à Nice.
01:57:16 Et je veux dire une chose, c'est que Christian Estrosi, c'est un maire.
01:57:18 Alors la séquence peut prêter à rire en effet pour ce côté presque réseau sociaux, on est sur le terrain, etc.
01:57:23 Et c'est très difficile à faire, connaissant un petit peu le métier aussi, ce genre de situation, c'est très difficile sous la pluie, avec le vent, etc.
01:57:29 Expliquer les choses, donc voilà.
01:57:31 Mais c'est un maire très engagé et qui a fait des... Il faut quand même le dire, même sur le plan de l'urbanisme,
01:57:35 qui a fait des très très belles choses à Nice.
01:57:37 Je pense que c'est une des rares villes en France qui, depuis 20 ans, a connu une grande métamorphose quand même,
01:57:43 une grande modernisation, une adaptation très fine entre des politiques,
01:57:48 de mettre plus de verdure de cette coulée verte à Nice, de mettre de l'art moderne,
01:57:53 tout en conciliant l'esprit historique, le patrimoine ancestral, séculaire de Nice.
01:57:58 Moi c'est un maire que j'aime bien ce côté-là et l'engagement qu'il a par-delà l'ironie un petit peu de la vidéo.
01:58:04 C'est un maire qui se mouille, mais en fait ce qui est frappant quand même dans ces images
01:58:10 et dans l'intervention aussi du Moutou, le préfet des Alpes-Maritimes,
01:58:13 c'est qu'on voit quand même toute l'énergie qu'il faut.
01:58:16 Et en fait si aujourd'hui on peut saluer le fait que le bilan humain soit égal à zéro,
01:58:23 c'est aussi parce que des maires, des acteurs aussi comme le préfet, ont pris un certain nombre de mesures
01:58:28 qui parfois sont, et on l'a entendu, sont assez énergiques, puisque certains ne voulaient pas quitter leurs habitations.
01:58:35 Mais c'est aussi au prix de ces actions énergiques qu'aujourd'hui on peut s'honorer de ne pas avoir de mort dans ces circonstances.
01:58:44 Absolument. Bruno Partocetti, bonjour, merci d'être avec nous cet après-midi.
01:58:48 Vous êtes le porte-parole de l'unité SGP Sud à Montpellier.
01:58:53 Il y a quelque chose qui nous rappelle de mauvais souvenirs qui s'est passé ces dernières heures.
01:58:57 Une jeune femme qui a été blessée hier soir par des éclats de balles,
01:59:00 alors qu'elle était chez elle, dans sa salle de bain, la fenêtre ouverte.
01:59:04 Elle est en fait victime collatérale, non pas d'un règlement de compte a priori, mais d'un tir d'intimidation sur fond de trafic de drogue.
01:59:11 Bruno Partocetti, racontez-nous ce qu'il s'est passé l'année dernière.
01:59:14 Oui, bonjour. Effectivement, ça nous rappelle de mauvais souvenirs.
01:59:18 Fororeusement, cette personne a été blessée légèrement.
01:59:21 Tout simplement, on a encore une fois, je dis tout simplement parce que ça devient un rituel,
01:59:28 on va dire, dans les galets de Zoodestup et dans les quartiers sensibles.
01:59:31 Vous avez plusieurs individus qui ont tiré, peut-être à la Kalachnikov, je n'ai pas encore la certitude,
01:59:40 mais en tout cas pour intimider et pour montrer un territoire, un certain territoire, ont tiré au hasard, en l'air.
01:59:47 Mais en l'air, il y a des fenêtres, il y a des balcons.
01:59:50 Une balle qui a ricoché effectivement dans l'appartement de cette jeune fille,
01:59:55 elle a été blessée très légèrement, mais elle est, vous l'imaginez, très, très choquée.
02:00:01 Puis ça aurait pu être dramatique, beaucoup plus dramatique que ça.
02:00:05 Voilà, ça devient malheureusement fréquent et ça démontre également que ce genre d'intimidation,
02:00:11 ce genre d'occupation de terrain, ça ne concerne pas que Marseille,
02:00:14 ça concerne malheureusement beaucoup, beaucoup de vies sur notre territoire national et notamment en zone sud.
02:00:19 – J'allais venir justement la citer, Saint-Martin à Montpellier est connu pour ce genre de fait,
02:00:25 malheureusement tristement connu pour ce genre de fait, en tout cas pour du trafic de drogue.
02:00:30 – Oui, effectivement, c'est un quartier qui est très connu,
02:00:34 et puis ce n'est pas la première fois qu'on a des tentatives de règlement de compte ou d'intimidation.
02:00:38 Il y a quelques mois déjà, nous avons essuyé des tirs également dans ce quartier-là,
02:00:42 donc ça devient très préoccupant, j'espère que ce sera le dernier d'une longue série,
02:00:48 ce tir d'intimidation, mais j'ai peur que malheureusement Montpellier, face encore à parler d'elle,
02:00:54 cette ville où il fait bon vivre, n'est pas épargnée par ce genre de situation
02:00:58 et le quartier Saint-Martin à Montpellier est connu pour ses trafics de stupes.
02:01:02 – Après les drames de cet été, notamment on s'en souvient dans le quartier Pisse-Vin à Nîmes
02:01:07 ou encore à Marseille évidemment, est-ce qu'il y a eu un électrochoc
02:01:11 de la part des pouvoirs publics, de la part du gouvernement ou est-ce que rien n'a changé ?
02:01:17 – Alors oui, on a beaucoup d'électrochocs en France
02:01:21 et tout devient prioritaire sur beaucoup de missions.
02:01:24 Alors bien sûr qu'il y a un électrochoc, mais cet électrochoc il faut qu'il se déclenche sur du long terme
02:01:29 et aujourd'hui le chemin va être long à parcourir pour repousser ce phénomène-là.
02:01:35 Alors bien sûr que ça réagit et fort heureusement, et surtout à chaque fois on souligne
02:01:40 et je souligne l'engagement très professionnel de mes collègues sur le terrain,
02:01:44 l'électrochoc doit être à tous les niveaux, c'est-à-dire que bien souvent
02:01:48 on regarde le travail des policiers, on regarde le ministère de l'Intérieur,
02:01:51 mais c'est comme je crois que je l'ai déjà dit à votre antenne,
02:01:54 ce sont les états généraux de la sécurité qui doivent se mettre en place,
02:01:58 ça ne peut pas se faire comme ça du jour au lendemain,
02:02:00 il va falloir que vraiment tous les ministères se coordonnent sur la sécurité
02:02:05 car les habitants aujourd'hui même s'il y a eu un électrochoc se sentent toujours en insécurité,
02:02:09 que ce soit dans les quartiers sensibles à Nîmes, à Navignon, à Marseille ou à Montpellier.
02:02:15 Raphaël Stainville, le drame a été évité de peu cette fois-ci,
02:02:19 néanmoins cette jeune femme sera marquée à vie forcément,
02:02:22 elle est toujours très choquée, elle est blessée aussi également physiquement,
02:02:26 on a l'impression de revivre ce qu'on a vécu l'été dernier
02:02:30 et ce qu'on a vécu encore l'été d'avant et l'été d'avant.
02:02:33 En fait c'est troublant parce qu'il y a quelques jours on évoquait,
02:02:37 c'était l'anniversaire de la mort de Samuel Paty,
02:02:40 vous vous souvenez à l'époque on disait il y aura un avant et un après la mort de Samuel Paty,
02:02:43 finalement rien n'a changé, s'agissant en matière de drogue, de stupéfiants,
02:02:47 on pensait qu'il y allait avoir un avant et un après la mort de Sokayana à Marseille,
02:02:53 en fait rien n'a changé, ce qui a marqué la mort de Sokayana à Marseille
02:02:59 c'est que c'était le début pour un certain nombre de Français, de résidents
02:03:03 qui sont très loin de ces trafics de stupéfiants,
02:03:06 qui aujourd'hui ça devient des victimes collatérales,
02:03:09 même dans son immeuble, même dans son appartement, dans sa chambre,
02:03:12 on n'est pas à l'abri des palpes perdues de Kalachnikov,
02:03:15 et c'est ça qui est troublant, c'est qu'on s'habitue finalement à ces morts,
02:03:19 ou à ces morts évitées de justesse,
02:03:22 et ça nous montre l'état d'effondrement de la France aujourd'hui me semble-t-il.
02:03:27 Dato' Devers ?
02:03:28 Oui mais je pense que malheureusement on ne peut pas réfléchir à ces sujets,
02:03:31 ni en termes d'avant et d'après, je suis d'accord avec vous sur ce point,
02:03:34 ni même en termes d'électrochoc, parce qu'en fait le discours de l'électrochoc,
02:03:37 c'est comment ça marche, c'est de dire que quand il y a un drame qui est lié à la drogue,
02:03:41 on nous dit électrochoc et puis réponse, policier pénal pendant X temps,
02:03:45 réponse qui ne sert jamais à rien, c'est tragique à dire,
02:03:48 et sans insulter le métier des forces de l'ordre ou de la justice,
02:03:51 c'est pas le sujet, mais ce que je veux dire c'est que ça ne sert à rien,
02:03:53 dans la mesure où on le sait très bien, vous démantelez un lieu de trafic
02:03:56 dix minutes plus tard ou quelques heures plus tard,
02:03:58 ou le jour d'après il est reconstitué à quelques mètres,
02:04:02 vous arrêtez quelqu'un qui travaille dans le réseau,
02:04:04 à moins d'arrêter les têtes de réseau, mais ça c'est les services de renseignement,
02:04:06 c'est autre chose, mais en tout cas, même s'il va en prison,
02:04:10 il est remplacé parce que ces gens là sont considérés comme des rouages interchangeables,
02:04:15 donc il me semble qu'il faut quand même poser la question de la drogue,
02:04:18 à l'échelle dans laquelle elle doit être posée, c'est-à-dire, c'est une autorité mafieuse,
02:04:22 une autorité mafieuse qui repose sur une sorte de contrat social,
02:04:25 dans des quartiers où il y a un recul de la justice sociale,
02:04:28 dans des quartiers où il y a des inégalités, où il y a des sortes d'assignations à résidence sociale,
02:04:31 eh bien, tout cela commence par une sorte de pacte Faustien,
02:04:34 où on prend des jeunes de 15 ans, qui n'ont aucune perspective socio-économique,
02:04:37 il faut quand même le dire, et on leur propose des salaires mirobolants,
02:04:40 qu'ils n'auront jamais, ou en tout cas en leur disant qu'ils ne les auront jamais,
02:04:43 même s'ils font des études, même s'ils essayent de s'en sortir par des voies "légales".
02:04:47 Si on ne prend pas le problème à la racine, et à la double racine aussi du fait que,
02:04:51 derrière, nous sommes un des pays les plus consommateurs de drogue en Europe et au monde.
02:04:55 Donc à partir de là, si vous voulez, on peut avoir toute la politique la plus répressive qu'on veut,
02:04:59 les consommateurs de drogue continuent et continueront de consommer de la drogue.
02:05:03 Il faut tenir compte de ces deux choses.
02:05:05 Si on ne prend pas le problème à la racine, malheureusement,
02:05:08 la réponse policière et la réponse pénale, malheureusement, c'est de la cosmétique.
02:05:12 Cela veut dire qu'on guérit des symptômes, mais qu'on ne guérit pas la cause.
02:05:15 Bruno Bartho-Tchettier, c'est un système mafieux, Nathan Devers a raison.
02:05:18 Alors, le système mafieux, on ne peut pas le comparer comme on l'a connu à une certaine époque,
02:05:24 puisque les têtes de réseau ne sont pas en France.
02:05:27 Donc c'est vrai que ça demande un engagement très fort au niveau international et au niveau national.
02:05:32 Je soulignerais néanmoins que la France est le pays où il y a le plus de consommateurs,
02:05:38 ça a été dit, mais où on a le plus d'homicides volontaires en Europe.
02:05:42 Donc il va falloir quand même à un moment donné peut-être prendre les choses en main.
02:05:45 Alors, il n'y a pas des réseaux mafieux comme on peut l'imaginer, je dis bien,
02:05:48 comme on a pu le connaître en Italie, mais il y a des groupes, on va dire,
02:05:51 il y a des entreprises, des grossistes et des semi-grossistes de la drogue
02:05:55 qui s'installent dans tout notre pays et il va falloir une bonne fois pour toutes quand même leur rentrer dedans.
02:06:00 Ça veut dire que même si on doit éduquer les consommateurs, même si on doit travailler sur,
02:06:05 on va dire, sur un schéma d'explication et de prévention,
02:06:09 il va falloir quand même à la racine, lorsqu'on fait tomber un réseau, les sanctionner,
02:06:14 en tout cas le lieutenant et ses collaborateurs, les sanctionner très très sévèrement.
02:06:18 Vous savez, ils n'ont pas peur de la mort, la preuve de l'espérance de vie, c'est 27 ans dans ces réseaux-là.
02:06:23 En revanche, si vous leur donnez des peines maximales et si vous les présentez aux assises,
02:06:27 je pense qu'ils auront le temps de réfléchir et de ne pas recommencer.
02:06:30 En tout cas, ils seront écartés de cette société en France où on a envie de vivre paisiblement.
02:06:35 Donc c'est vrai qu'il va falloir commencer par des sanctions très très sévères
02:06:38 et puis travailler sur d'autres schémas en matière de blanchiment d'argent,
02:06:42 en matière de prévention, etc. Mais c'est un long long chemin, un long débat.
02:06:47 Raphaël Stainville, vous voulez y réagir ?
02:06:49 Oui, ce qui est fascinant, c'est que Bruno Bartocchetti a expliqué que les têtes de réseau sont à l'étranger.
02:06:54 Mais pour celles qui sont encore en France ou les caïds qui tiennent un certain nombre de quartiers,
02:06:58 on voit que même lorsque la justice agit, même lorsqu'ils sont en prison, ces trafics continuent.
02:07:02 J'ai en mémoire le livre qui vient de sortir, "Les confessions d'un caïd marseillais"
02:07:08 où cet homme arrêté continue son trafic depuis sa cellule dans le sud de la France.
02:07:15 Donc c'est à se demander quelle réponse il faut pouvoir apporter
02:07:19 quand même la sanction pénale ne suffit pas à arrêter, à stopper un trafic.
02:07:24 Bruno Bartocchetti, vous disiez que les têtes pensantes n'étaient pas en France. Où sont-elles ?
02:07:28 Vous les avez essentiellement à Dubaï ou au Maroc.
02:07:32 C'est là où ça devient très difficile, sur un plan pénal, d'abord à monter les procédures,
02:07:38 à les interpeller, à les présenter devant une justice.
02:07:41 Et bien sûr, de l'étranger, ils peuvent communiquer sans problème
02:07:46 les réseaux qui sont installés en France.
02:07:48 Et ça a été souligné, et j'abonne dans le sens de Justin Ville,
02:07:52 c'est qu'également en France, déjà, lorsque vous avez un lieutenant qui est incarcéré,
02:07:57 il lui est facile aujourd'hui de continuer à manœuvrer avec téléphone portable,
02:08:01 avec tout un réseau qui peut fonctionner de la prison.
02:08:03 Donc il y a vraiment beaucoup, beaucoup à faire, déjà sur notre territoire, pour freiner.
02:08:08 En tout cas, je dis bien freiner, je ne dis pas qu'on va l'arrêter comme ça du jour au lendemain,
02:08:11 mais freiner ce trafic de stupéfiants.
02:08:14 Et pour ceux qui sont à l'étranger, ils savent très bien que c'est beaucoup plus difficile
02:08:18 de se trouver hors Europol pour fonctionner qu'à l'intérieur de notre Europe.
02:08:22 Nathan Devers.
02:08:23 Oui, je pense que cette histoire de la prison, c'est très important,
02:08:26 puisqu'en effet, on sait qu'il faut casser des mythes sur ce sujet.
02:08:29 Et un des grands mythes, c'est de nous dire que la prison, c'est la solution.
02:08:32 Or, évidemment, vous l'avez rappelé, c'est très important,
02:08:35 mais le grand mythe de l'hermétisme de la prison, ce n'est pas vrai.
02:08:38 La prison n'est pas un lieu hermétique, c'est un lieu où il y a des choses qui passent,
02:08:41 ne serait-ce que par le numérique.
02:08:42 Et donc, pour cette raison, on peut continuer à faire un trafic de drogue en prison,
02:08:46 ce qui signifie que plus largement, on ne résoudra pas ce problème
02:08:50 si on ne commence pas à comprendre que derrière, il y a une rationalité.
02:08:53 Les gens qui s'engagent dans des trafics de drogue le font de manière extrêmement rationnelle.
02:08:58 On a tout un imaginaire du mal derrière ça.
02:09:00 Ce sont des choix, des choix de vie, des choix économiques.
02:09:02 Et ces choix-là obéissent vraiment à un calcul, à un calcul des pours et des contres.
02:09:07 Et prendre quelques années de prison, si on a épargné des dizaines ou des centaines de milliers d'euros,
02:09:11 et bien dans la balance des pours et des contres, ça peut tout à fait être considéré comme un prix à payer.
02:09:17 Donc, si on ne comprend pas ça, on ne résoudra pas.
02:09:19 – Nathan Dovert, merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui.
02:09:21 Raphaël Stainville également, merci à vous d'avoir été avec nous.
02:09:24 Merci à vous, Bruno, Bartho Tchétti également.
02:09:27 Merci à vous qui nous avez suivis également.
02:09:29 Je vous souhaite un bon week-end, je vous dis à lundi.
02:09:31 en compagnie d'Olivier De Kerenfleck pour Punchline.
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