Avec Bruno Jeudy, journaliste - Directeur de la Tribune dimanche et Jean-Christophe Tortora, président de la tribune
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NewsTranscription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour à toutes et à tous, vendredi 20 octobre.
00:08 Bonjour Gilles Gansman, on est ensemble pour l'émission Média.
00:12 Notre invité aujourd'hui c'est Bruno Jeudy.
00:14 Bonjour Bruno, vous êtes directeur de la Tribune Dimanche.
00:17 Les auditeurs vous connaissent, ils vous voient sur BFM TV également.
00:21 Vous avez dirigé plusieurs, directeur de la rédaction de plusieurs journaux également.
00:26 Vous avez été à Match, au JDD, journaliste politique.
00:30 Et puis je ne sais pas s'il est avec nous, Jean-Christophe Tortora,
00:34 le président de la Tribune qui sera avec nous dans un instant
00:37 parce que c'est quand même l'événement Média de la rentrée.
00:39 Bonjour, c'est quand même l'événement Média de la rentrée.
00:43 C'est donc ce nouvel hebdomadaire papier qu'on retrouve également évidemment en numérique
00:51 qui paraît le dimanche, la Tribune Dimanche.
00:53 Vous étiez vous auparavant au journal du dimanche, Bruno Jeudy.
00:56 Et vous allez nous raconter cette folle aventure
00:59 puisque vous avez lancé un journal en 80 jours, c'est ça ?
01:03 80 jours à peu près, oui.
01:04 Et c'est vrai que vous avez raison, modestement c'est une aventure pour nous
01:10 et c'est aussi quand même un beau geste pour les médias écrits
01:14 tandis qu'ils sont morts.
01:15 Et c'est la première fois depuis 10 ans qu'il y a un quotidien qui se crée en France.
01:18 Le dernier c'était l'Opinion, il y a eu un hebdo qui s'appelle Franck Tireur.
01:21 C'est deux dernières créations de la presse qui d'ailleurs au passage m'ont un peu inspiré
01:26 parce que c'est deux succès donc j'espère être le troisième.
01:29 Il faut bien préparer son affaire.
01:31 Mais c'est vrai qu'il y a une forme d'événement, à une époque où on ne croit plus trop au papier
01:35 et nous le dimanche on pense qu'il y a encore de la place pour le papier.
01:38 Mais j'imagine qu'en tant qu'homme, ça doit être incroyable de se dire
01:42 "je suis le premier directeur de ce journal et je le resterai à vie dans 10-15 ans".
01:48 Il ne sera peut-être pas toute sa vie à la Tribune Dimanche.
01:50 - Non mais d'avoir lancé le journal.
01:52 - En tous les cas, j'ai le premier directeur.
01:54 - Ce qui est vrai Gilles, c'est que le soir on a bouclé le numéro 1.
01:57 Quand vous voyez le numéro 1, c'est une émotion incroyable.
01:59 Moi ça fait 35 ans que je suis dans la presse écrite.
02:01 J'ai commencé tout jeune à Ouest France il y a de longues années.
02:04 Valérie a énuméré les journaux où je suis passé, il y en a quelques-uns.
02:08 Et franchement, créer un journal, qu'est-ce que je pouvais espérer de mieux ?
02:11 J'ai eu 60 ans il y a quelques jours et voilà, c'est pour moi une sorte de...
02:16 J'aurais jamais cru créer un journal.
02:18 - Vous nous raconterez cette aventure.
02:20 - Et ça a reçu plus de 40 000 ventes.
02:25 Le tirage a été augmenté.
02:27 C'est un vrai, vrai succès.
02:29 - Vous nous raconterez comment ça s'est passé.
02:31 Est-ce que vous apportez de plus ou de différent le dimanche
02:35 par rapport à vos concurrents qui sont le Parisien et le JDD ?
02:38 On pourra y revenir.
02:39 Mais tout de suite, c'est le Zapping.
02:45 - Valérie, Bruno, hier, Emmanuel Valls était l'invité de "Touche pas à mon poste".
02:49 - Manuel.
02:50 - J'ai dit Emmanuel, pardon.
02:51 Manuel Valls, j'ai écrit Emmanuel.
02:53 Manuel Valls était l'invité de "Touche pas à mon poste".
02:56 De retour d'Israël, il a raconté les horreurs qu'il a vues,
02:59 comment ce conflit l'a bouleversé, car il connaît aussi la souffrance des Palestiniens.
03:04 - J'étais maire d'une ville qui était jumelée avec le camp populaire de Chania Nes,
03:11 qui est au sud de la bande de Gaza.
03:13 Je connais cette région et moi j'espère qu'il y aura un jour la paix.
03:20 J'étais ami de Chimone Perez.
03:24 Je reviens secouer parce que j'ai vu et j'ai entendu ces réactions.
03:27 Mais parce que j'ai vu aussi les vidéos et les photos.
03:32 J'ai parlé avec les soldats qui sont rentrés et qui ont vu des enfants décapités,
03:37 des femmes éventrées, des familles entières décimées.
03:40 Donc ce n'est pas un bombardement, ce n'est pas l'action d'une armée.
03:45 Non, là il s'agit d'un acte avec une volonté d'humilier, de tuer.
03:50 J'étais à la morgue.
03:51 J'étais saisi par l'odeur évidemment de la mort.
03:55 Pourquoi on n'arrive pas à savoir si ce sont des otages ou des gens disparus ?
04:01 Mais parce que les visages sont défigurés, brûlés, écrasés.
04:07 Ces photos sont arrivées jusqu'à vous et ces vidéos.
04:10 Est-ce qu'il y a des choses que vous vous êtes dit ?
04:14 Est-ce que je publie cette photo de cet enfant, de cette femme martyrisée
04:18 pour montrer la violence ?
04:20 Ou quand même il y a des choses qu'on ne peut pas publier ?
04:22 Le week-end dernier, au moment où nous avons bouclé le deuxième numéro,
04:29 il y avait un certain nombre de photos mais on n'avait pas tout encore de mémoire.
04:34 J'avoue que les deux numéros se sont un peu découpés.
04:35 C'est sur le premier numéro qu'on s'est beaucoup posé la question,
04:37 notamment la photo à l'arrêt de bus, je crois que c'est Sverot,
04:40 je ne sais plus exactement le nom de la ville.
04:42 Là oui, on s'est posé la question, notamment,
04:44 est-ce qu'on la met en une ou pas ?
04:46 Ou est-ce qu'on la met à l'intérieur ?
04:47 A l'intérieur, on a fait le choix plutôt de mettre des photos
04:51 des soldats israéliens dont certains étaient morts, il me semble,
04:58 et qui étaient portés par des militants du Hamas.
05:03 Par contre, la photo de l'arrêt de bus, on ne l'a pas publiée.
05:08 On a eu une discussion entre nous, c'est notre première discussion sur des photos,
05:11 on vient de cultures différentes.
05:13 Moi, j'ai eu la culture match juste avant,
05:16 il y a une autre collègue qui a une culture match,
05:18 et on a d'autres collègues qui ont des cultures différentes,
05:20 qui viennent de l'opinion, qui viennent de journaux.
05:22 Et là, on a confronté un peu nos cultures,
05:24 où là, il y a vraiment deux écoles dans le journal,
05:26 ceux qui voudraient publier, c'est plutôt mon cas,
05:28 et donc on discute entre nous sur le premier numéro.
05:30 On ne l'a pas publiée, finalement, cette photo, qui était vraiment très très dure.
05:34 Là, je pense que ce n'était pas aussi documenté sur le numéro 2.
05:40 Moi, je suis plutôt partisan de les publier,
05:43 je pense qu'il faut montrer la vérité,
05:45 après, il faut s'assurer que ces photos soient...
05:47 - C'est ça, parce qu'il y a beaucoup de manipulations.
05:49 - C'était ma question suivante avec Libération, et la photo de cet enfant.
05:51 - Et mon rédacteur en chef photo qui s'appelle Stéphane Coréa,
05:53 qui a une grande expérience, qui a été chef du service photo au Figaro,
05:55 et qui était à l'agence Abaka,
05:57 on en discute beaucoup, parce qu'aujourd'hui,
05:59 la photo, c'est...
06:01 Il y a un univers assez complexe,
06:03 qui demande vraiment beaucoup de précautions,
06:05 de vérifications,
06:07 et de voir, de bien checker le document.
06:10 - Et c'est plus compliqué aujourd'hui, justement,
06:12 avec la manipulation des images,
06:14 parce qu'on a vu que le rédacteur en chef de Libé
06:16 ramait un peu hier, pour tenter de justifier
06:18 cette une, hier,
06:20 où on voit un manifestant brandir une photo d'enfant,
06:22 qui est une photo générée par l'intelligence artificielle,
06:26 donc c'est très compliqué.
06:28 - C'est beaucoup plus difficile, Valérie.
06:30 Alors là, pour le coup, on en a pas mal parlé avec Stéphane Coréa,
06:32 et oui, ça demande du temps.
06:37 Moi, quand j'ai construit l'équipe,
06:39 très vite, j'avais vraiment mis en garde
06:43 les responsables de la tribune,
06:46 et les gens qui ont lancé le journal,
06:48 en disant, il faut vraiment qu'on prenne un soin particulier
06:50 dans le recrutement du rédacteur en chef photo,
06:53 et d'être équipé pour essayer de minimiser
06:57 tous ces risques-là, et même en les minimisant
06:59 aujourd'hui, avec l'intelligence artificielle
07:01 et tout le réseau de photos,
07:04 tout ce qui traîne sur les réseaux,
07:06 c'est vraiment devenu la jungle,
07:09 et extrêmement difficile de discerner tout ça,
07:12 et même en le faisant, on peut quand même
07:14 être victime de tromperie.
07:17 - Hier, a été enterré Dominique Bernard,
07:19 professeur d'Arras, lâchement assassiné,
07:21 hier sur France 2, Gabriel Attal est revenu
07:24 sur ses élèves qui se sont manifestés
07:26 durant la mine de Sinanse, et bien vous allez voir,
07:28 ils sont très très jeunes.
07:31 - Oui, il y a une très grande fermeté,
07:33 et on en a déjà interpellé plusieurs dizaines.
07:36 - Vous avez interpellé ?
07:37 - Oui, la police, et je remercie la police
07:39 pour la rapidité, la justice,
07:41 on a interpellé, et je le dis devant vous,
07:43 Caroline Roux, des élèves, parfois de 11 ans,
07:47 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ans,
07:50 il y a quelques majeurs qui ont été interpellés.
07:53 - On peut interpeller des élèves de 11 ans ?
07:56 - Oui, la police s'est rendue, quand elle avait
07:58 des informations, dans des domiciles,
08:00 pour procéder à des interpellations.
08:02 Mais je vais vous le dire, il y a un moment,
08:03 il faut des exemples, Caroline Roux.
08:05 - Incroyable, une parole mesurée différente,
08:08 celle de la première femme imame,
08:10 Kaima Baloul, qui hier, sur France 2,
08:13 vous savez qu'ils ont fait une émission spéciale,
08:15 s'est directement adressée au peuple juif.
08:18 - Tout d'abord, j'aimerais commencer mon propos
08:21 par adresser un message de fraternité
08:25 à tous nos concitoyens. En tant que musulmane,
08:27 j'y tiens, c'est très important,
08:29 parce qu'il y a souvent un amalgame
08:31 qui est fait entre islam et islamisme.
08:33 Donc je tiens à assurer mes sentiments fraternels,
08:37 non seulement à la famille de cet enseignant,
08:40 Dominique Bernard, et puis aussi,
08:43 je tiens à m'adresser à la population juive de France,
08:47 et leur dire aussi que leurs vies sont précieuses,
08:52 et que toute vie humaine est sacrée,
08:56 quelle qu'elle soit, que ce soit les juifs,
08:58 les chrétiens, ou les musulmans,
09:00 ou les faits, ou quelle que soit la personne.
09:02 - Le grand patron de presse que vous connaissez bien,
09:05 alors je ne parle pas de Jean-Christophe Tortora,
09:07 qu'on va voir au téléphone après la publicité,
09:09 mais d'un aveille qui a des ambitions télé
09:12 pour le journal L'Express, qui fait ses 70 ans.
09:15 Écoutez-le, c'était dans C'est à vous, hier.
09:17 - Je crois que d'abord qu'il y a une convergence de tous les médias.
09:20 C'est-à-dire que les télés ont des sites d'information,
09:22 il y a de l'écrit.
09:23 Les journaux produisent maintenant de l'image, du son.
09:26 Les radios font aussi de l'image, font du digital.
09:29 Donc il y a une convergence avec sa spécificité historique.
09:32 Nous, c'est l'écrit, mais on va aller vers l'image.
09:34 Est-ce qu'on ira jusqu'à une chaîne de télévision ?
09:36 On pourrait l'imaginer, parce qu'on est plusieurs dans le groupe,
09:39 à avoir une expérience de la télévision.
09:41 C'est aussi un monde qui se transforme,
09:43 qui est touché par le digital aujourd'hui,
09:45 avec la télévision délinéarisée.
09:47 Donc ça méritera une étude approfondie
09:49 avant de créer une nouvelle chaîne.
09:51 - Oui, enfin Paris Match TV, vous avez été dans l'aventure de Paris Match TV.
09:54 - Non, je n'ai pas été dans cette aventure.
09:56 Vous voyez qu'il y avait été un traumatisme pour le groupe,
09:58 mais je n'y étais pas.
10:00 - Donc on pourra demander à Jean-Christophe Tortora
10:02 si il veut faire la Tribune TV ou racheter le groupe Altice.
10:05 On pourra lui en parler directement.
10:07 Grand Corps Malade a slamé un nouvel opus.
10:10 Je vous ai vu souffler, Valérie.
10:12 - On n'est pas Grand Corps Malade ?
10:14 - Pas trop, non.
10:16 Je pensais que vous me passeriez les Stones,
10:18 ce qu'on a entendu un peu partout.
10:20 - Je vous rappelle que j'étais le premier à vous diffuser le premier extrait
10:22 du nouvel album des Stones.
10:24 Je ne peux pas à chaque fois passer des Stones.
10:26 - Moi aussi.
10:28 - Donc c'est Grand Corps Malade,
10:30 il a slamé un nouvel opus dans cet avoue.
10:33 C'était l'hiver tôt le matin, juste avant que le jour se lève.
10:36 J'ai regardé.
10:38 Vos yeux endormis, sereins, autour de la table du petit-déj.
10:41 J'ai aimé.
10:43 Il y avait l'odeur du gris peint et vous me racontiez vos rêves.
10:45 De drôles d'histoires de requins et de marins qu'on enlève.
10:48 C'était un matin commun, mais comme un privilège.
10:50 J'ai rêvé.
10:52 C'était l'été à la campagne, il y avait de belles éclaircies.
10:55 - On n'a pas obligé de monter le son, ça va ?
10:57 - Non, c'est pas monter le son, c'est ouvrir mon micro.
10:59 Aujourd'hui, on reçoit Bruno Jeudy
11:01 et on est très content de le recevoir.
11:03 C'est un grand journaliste et on est très fiers.
11:06 - J'aurais préféré les Stones, j'espère qu'on les a.
11:08 Vous aussi, Bruno ?
11:10 - Je préfère les Stones, oui.
11:12 - C'est sûr, mais j'aime pas le gris peint.
11:14 On se retrouve dans un instant avec Bruno Jeudy
11:20 et Jean-Christophe Tortora
11:22 pour parler de la Tribune Dimanche.
11:24 Nouvelle hebdomadaire
11:26 qui est arrivée il y a à peine 15 jours
11:29 dans vos kiosques. A tout de suite.
11:31 L'invité du jour, c'est Bruno Jeudy,
11:38 directeur de la rédaction de la Tribune Dimanche.
11:41 Directeur de la Tribune, tout simplement.
11:43 Tout à l'heure, on sera également en ligne avec Jean-Christophe Tortora,
11:45 le président de la Tribune.
11:47 Un nouveau quotidien,
11:49 parce qu'il a la forme du papier du quotidien.
11:52 C'est une nouvelle offre du dimanche,
11:55 après le parisien Dimanche, le JDD.
11:57 Vous venez du JDD.
11:59 Vous l'avez vécu comment,
12:02 quand on vous a proposé ?
12:03 Est-ce qu'il y a une forme de revanche ?
12:04 J'imagine qu'on vous a souvent posé la question,
12:06 parce que la fin du JDD a été assez terrible,
12:08 j'imagine, pour vous ?
12:10 - Surtout la fin de Paris Match.
12:11 La fin du JDD, ça s'était passé moyen,
12:14 mais je suis passé à Paris Match, quand j'étais au JDD.
12:16 - C'est vrai, vous étiez passé à Paris Match.
12:17 - Et c'est Paris Match qui a été difficile,
12:18 mais j'ai eu l'habitude de tourner la page
12:21 et ça a été dur sur le coup,
12:23 oui, très dur sur le coup, il faut le reconnaître.
12:25 Et puis voilà, c'est la vie des journalistes,
12:27 on a tous plus ou moins connu ce genre de déboires.
12:30 Franchement, en fait, il y a un an,
12:33 on m'aurait invité, je pense que je vous aurais dit,
12:35 je crois que la presse écrite, c'est fini,
12:37 on ne veut plus de moi.
12:39 Donc j'étais chroniqueur éditorialiste à BFM TV.
12:43 Et puis finalement, Jean-Christophe Tortora,
12:45 que j'ai rencontré au début de l'année 2022,
12:48 on a discuté et on s'est mis d'accord pour ce rendez-vous,
12:51 d'abord, qui était une interview chaque jeudi,
12:53 un entretien du jeudi, d'ailleurs,
12:55 je continue mais de manière plus espacée,
12:57 pour Latribune.fr.
12:59 Bon, voilà, j'ai commencé au mois de mai,
13:02 et puis au mois de juillet,
13:04 Latribune a été rachetée par Rodolphe Saadé,
13:07 qui est un industriel,
13:09 patron de la compagnie CMA, CGM,
13:12 compagnie maritime, transport.
13:14 Et après avoir racheté Latribune,
13:18 sa première décision a été de créer Latribune dimanche,
13:21 et Rodolphe Saadé et Jean-Christophe Tortora me l'ont confié.
13:25 - Et vous avez réagi comment ?
13:26 Parce que quand vous dites "je pensais que la presse écrite était finie",
13:29 et on vous propose de lancer un nouveau journal le dimanche ?
13:33 - Moi je ne suis pas un homme de coup de tête,
13:36 je prends rarement des décisions comme ça, rapidement,
13:39 et peut-être que pour la première fois de ma vie,
13:41 je me suis décidé immédiatement,
13:42 Jean-Christophe Tortora dit toujours que...
13:44 Bruno Jeudy m'a dit "oui" au téléphone,
13:46 et il a pris l'avion, il était à Formentera,
13:48 il est rentré de Formentera pour venir travailler à Paris,
13:50 et ensuite j'ai travaillé jusqu'au 8 octobre,
13:53 matin, midi et soir,
13:55 avec une équipe qui a grossi au fur et à mesure des semaines et des jours,
13:59 et on a réalisé ce journal avec l'équipe de Latribune,
14:02 il y a la rédaction de Latribune.fr,
14:04 mais surtout le designer Jean-François Labour,
14:07 avec qui j'ai travaillé tout l'été,
14:10 et l'équipe de TX Magellan,
14:12 qui nous a apporté le soutien technique,
14:15 pour réaliser cet exploit éditorial
14:18 de sortir un quotidien papier en 80 jours.
14:22 - Avant de parler du contenu,
14:24 on voit désormais énormément de critiques
14:27 sur ces industriels qui détiennent des médias,
14:31 c'était Bolloré pour Paris Match,
14:33 je ne pense pas qu'ils n'ont pas réussi,
14:35 il faut tenter un autre industriel,
14:37 est-ce qu'ils sont vraiment,
14:39 comme la plupart des gens le pensent,
14:42 ceux qui vont donner la couleur à un journal,
14:45 ou mettre leur patte,
14:47 on fait ce reproche à Bolloré,
14:49 et finalement, personne ne peut avoir un journal indépendant,
14:52 c'est très compliqué.
14:54 - Alors moi la première chose que je dis,
14:56 et je le dis vraiment sincèrement,
14:58 c'est que je me réjouis qu'un industriel,
15:00 en 2023, décide d'investir dans un journal papier,
15:03 de surcroît le dimanche,
15:05 c'est pas facile de vendre des journaux le dimanche,
15:07 parce que tout le monde le sait,
15:08 les kiosques ne sont pas tous ouverts,
15:09 il y en a à peu près la moitié de fermés en France,
15:11 donc moi je me réjouis de ça,
15:12 et franchement il faut être courageux de le faire,
15:14 et notre rédaction, on est très heureux de ce choix,
15:18 et bravo à Rodolphe Saadé.
15:20 - Mais est-ce qu'il intervient ?
15:21 Est-ce qu'il vient, comme il le pourrait ?
15:23 - D'où je viens ?
15:24 C'est une discussion que j'ai eue avec lui,
15:26 à deux reprises, d'abord il y a un an,
15:28 parce qu'il avait voulu me faire venir
15:29 comme directeur de la Provence,
15:30 et pour des raisons personnelles,
15:31 je n'ai pas voulu aller vivre à Marseille,
15:33 non pas que je n'aime pas Marseille,
15:35 mais j'ai besoin de vivre à Paris,
15:37 et j'ai eu à nouveau cette discussion
15:39 lorsque j'ai accepté le challenge,
15:41 Rodolphe Saadé a laissé faire une équipe de journalistes
15:47 pour porter ce projet de journaliste,
15:50 il y a deux catégories à mon avis de milliardaires
15:52 qui possèdent des médias,
15:54 il y a ceux qui laissent les journalistes diriger les médias,
15:56 et il y a ceux qui ne laissent pas les journalistes diriger les médias,
16:00 il se trouve que Rodolphe Saadé est dans la première catégorie,
16:03 et c'est pour ça que je suis son collaborateur,
16:06 et celui qui a choisi de porter ce journal.
16:11 - Qui sont ceux qui ne laissent pas diriger ?
16:13 - Je crois que mon parcours parle pour ça.
16:17 - Juste une question sur les kiosques,
16:20 c'est un vrai problème aujourd'hui,
16:22 les kiosques disparaissent,
16:23 trouver les journaux le dimanche, c'est très compliqué.
16:27 - C'est une tannée Valérie, c'est très compliqué.
16:30 - Abonnez-vous !
16:31 - Oui mais si vous vous abonnez,
16:32 il faut savoir qu'en Provence vous l'aurez le lundi,
16:33 vous ne l'aurez pas le dimanche,
16:35 à Paris on va mettre en place un système de portage,
16:38 mais en Provence c'est très compliqué d'avoir le portage,
16:41 donc l'abonnement pour le papier,
16:43 c'est forcément accepter l'idée qu'on va lire
16:46 la tribune dimanche et lundi,
16:47 et pourquoi pas, parce qu'il y a beaucoup d'articles
16:49 qui restent frais toute la semaine.
16:51 C'est difficile oui, vous fabriquez un journal
16:54 qui va être vendu en kiosque,
16:56 dans un kiosque sur deux vous ne le trouverez pas,
16:58 vous le trouverez dans le kiosque qui est ouvert,
17:00 et en plus souvent, il ferme à 13h,
17:03 donc c'est difficile,
17:05 c'est notre challenge maintenant,
17:08 nous avons réussi à sortir ce journal,
17:10 nous en sommes contents, on va l'améliorer,
17:12 maintenant il faut qu'on améliore la possibilité
17:14 de le trouver en Provence, à Paris,
17:17 et surtout en banlieue,
17:18 où il y a hélas de plus en plus de commerces qui ferment,
17:21 de commerces de proximité,
17:23 donc oui, il faut travailler ce programme.
17:25 - Alors il existe aussi sur les tablettes,
17:27 et ceux qui sont abonnés à caféine ou autres propositions,
17:30 on peut le trouver.
17:32 - On a vendu 41 000 exemplaires papiers la première semaine,
17:36 pour un tirage de 96 000,
17:38 la deuxième semaine, on ne sait pas encore,
17:41 mais on va être à peu près dans les mêmes eaux que la première semaine,
17:43 ce qui est vraiment très content,
17:45 on a 12 000...
17:46 - A titre indicatif, le JDD qui existe depuis des années et des années,
17:50 ils sont 70 ans, et donc ils n'ont pas de marque à imposer,
17:53 sont autour de 60 000, donc ils ont baissé.
17:55 - 60 000, ça c'était 1 000 euros quand ils sont ressortis,
17:57 maintenant c'est entre 45 et 49 000.
17:59 - Je l'ai taché, je l'ai taché.
18:02 Vous avez raison Valérie, il y a à peu près 12 000, par contre,
18:05 consultations du journal sur les plateformes,
18:09 caféine, e-press et compagnie,
18:11 donc ça c'est bien, et puis on a évidemment
18:13 les abonnements numériques qui commencent,
18:15 il faut savoir que la tribune .fr dispose de 15 000 abonnés,
18:19 donc on espère que ces 15 000 abonnés vont se convertir au dimanche,
18:24 c'est ce qu'on est en train de faire avec une offre commerciale,
18:28 donc voilà, on a des perspectives sur le numérique qui sont intéressantes,
18:32 il faut savoir quand même que La Tribune,
18:34 c'est un journal qui a fermé son papier il y a 10 ans,
18:36 Jean-Christophe Tortora qui l'a acheté, il va en parler,
18:38 et 10 ans plus tard, c'est un clin d'œil incroyable,
18:42 on revient au papier dans un journal qui avait fermé le papier,
18:44 ce qui a rendu l'aventure plus compliquée,
18:46 puisqu'il a fallu recréer les métiers du papier,
18:49 le journal papier c'est de l'industrie,
18:52 et donc il faut recréer des métiers qui avaient disparu au sein de La Tribune.
18:55 - Et comment vous travaillez depuis Paris ?
18:58 - Alors on travaille depuis Paris, la rédaction est dans le 9ème rue de Clichy,
19:02 on boucle sur deux sites,
19:04 on a un site au nord de Paris à Porte-Montmartre
19:07 pour le bouclage technique du journal,
19:10 voilà, tout ça se met en place.
19:13 - Avec beaucoup d'anciens du JDD ?
19:15 - Oui, bien sûr, c'est évident,
19:17 moi-même Valérie, mon expérience professionnelle,
19:20 j'ai travaillé 12 ans dans les journaux du dimanche,
19:22 7 ans au Parisien Dimanche,
19:24 j'étais en 99 lors du premier numéro du Parisien Dimanche,
19:27 et 5 ans comme rédacteur en chef, j'y ai 12 ans,
19:30 et il y a à peu près 8,
19:32 entre les titulaires et les collaborateurs réguliers,
19:35 il y a à peu près 8 anciens du JDD.
19:37 - Et du coup c'est un journal de gauche ?
19:39 - Non, je ne pense pas qu'on puisse dire ça,
19:42 peut-être non plus,
19:44 - Le centre droit ?
19:45 - Moi je crois que d'abord cohabitent,
19:47 peut-être, en tout cas ça me ressemblerait,
19:49 parce que bon, on ne peut pas me cacher,
19:51 ce que je dis tous les jours à la télévision,
19:54 moi je m'attache quand même à essayer,
19:56 bon il y a ceux qui regardent vers la gauche,
19:59 il y a ceux qui regardent vers la droite,
20:01 il y a ceux qui regardent vers le centre,
20:03 nous on va essayer de...
20:05 moi je ne cherche pas, j'ai dit,
20:07 je suis content de cette formule,
20:09 je ne cherche pas des électeurs, je cherche des lecteurs,
20:11 on est dans un journal qui veut rester ouvert,
20:13 - Mais dans une société de plus en plus clivée,
20:15 - Dans une société polarisée,
20:17 où nous on ne veut justement pas recréer
20:19 cette polarisation dans le journal,
20:21 je pense qu'il faut laisser les gens,
20:23 moi je fais confiance à l'intelligence des lecteurs,
20:25 ce qui est clair c'est qu'on ne va pas beaucoup
20:27 en faire des tonnes sur les extrêmes,
20:29 si vous voulez le fond de ma pensée,
20:31 et là-dessus on est à peu près tous d'accord,
20:33 - Vous êtes plus dans l'analyse de ce que j'ai lu,
20:35 les deux précédents,
20:37 vous êtes dans l'analyse,
20:39 plus que dans l'opinion, à proprement parler.
20:41 - On est dans l'analyse,
20:43 on a des convictions qu'on exprimera
20:45 fortement le moment venu,
20:47 on est dans l'analyse, vous avez raison Valérie,
20:49 vous me connaissez assez bien, puisqu'on a fait
20:51 quelques émissions ensemble il y a quelques années,
20:53 - Oui.
20:55 - Je tiens beaucoup à ça,
20:57 je tiens beaucoup aussi,
20:59 moi, un truc tout simple,
21:01 il faut qu'il y ait des infos,
21:03 et la Tribune Dimanche, je veux qu'il y ait un maximum d'infos,
21:05 - C'est ça la valeur ajoutée du Dimanche,
21:07 parce que le Dimanche,
21:09 on a eu toutes les infos toute la semaine,
21:11 il faut trouver d'autres choses,
21:13 - Il faut qu'il y ait des nouvelles infos,
21:15 - C'est un numéro du Dimanche réussi,
21:17 c'est un numéro dont on parle encore le lundi et le mardi,
21:19 et ça a été le cas sur les deux premiers
21:21 numéros. - Et vous avez le moyen de faire de l'international,
21:23 on sait que, par exemple, ce dimanche
21:25 il y a l'élection en Argentine,
21:27 il y a un personnage qui s'appelle
21:29 le Loco, qu'on l'appelle,
21:31 le fou quand il était à l'école,
21:33 en Argentine, un Valéry de Bolsonaro,
21:35 - On aimerait bien le faire,
21:37 le problème c'est que...
21:39 - On est à 30% quand même,
21:41 - Là on est au moment où...
21:43 - Il est complètement tard,
21:45 il insulte les gens,
21:47 il a des gros mots dans ses...
21:49 - Je rêve de lire un article...
21:51 - On a une bonne info, parce qu'on voulait une page
21:53 internationale de plus pour faire l'argentine,
21:55 mais on a une bonne info qui vient d'arriver là ce matin,
21:57 et on va avoir un arbitrage compliqué à faire aujourd'hui.
21:59 - Vous allez pas faire le Loco ?
22:01 - Je sais pas, peut-être, mais je suis pas certain.
22:03 - C'est un personnage.
22:05 - On a un correspondant qui nous a fait un papier qui est bien.
22:07 - On va marquer une page de pub,
22:09 et on va essayer de savoir pendant la pub
22:11 ce qu'est cette information.
22:13 - Et on aura enfin Jean-Christophe Tortorelli.
22:15 - Et le prix de la tribune, me demande un éditeur,
22:17 de la Tribune Dimanche.
22:19 - On est à peu près sur le prix de nos concurrents,
22:21 légèrement au-dessus,
22:23 mais on a un grand format aussi,
22:25 on a choisi ce prix qui est dans
22:27 l'éso des journaux du dimanche.
22:29 - Allez, à tout de suite,
22:31 on aura le président de la tribune avec nous aussi
22:33 dans un instant.
22:35 - Le Supplément Média,
22:37 avec Bruno Jeudy,
22:39 animateur de la rédaction de la Tribune Dimanche,
22:41 et avec nous également Jean-Christophe Tortorelli.
22:43 Bonjour.
22:45 - Bonjour. - Vous êtes président de la tribune,
22:47 vous avez
22:49 démarré assez vite,
22:51 très tôt dans l'entrepreneuriat,
22:53 vous aviez 22 ans,
22:55 vous avez créé le premier pôle de presse
22:57 magazine à Toulouse, c'était en 2000,
22:59 et puis
23:01 La Dépêche
23:03 en 2004,
23:05 et puis vous avez été producteur, animateur
23:07 économique, et aujourd'hui
23:09 vous êtes à la tête
23:11 de la tribune et vous avez lancé ce
23:13 sacré pari de lancer
23:15 un nouveau journal
23:17 papier le dimanche.
23:19 Alors, peut-être nous raconter un petit peu
23:21 d'où vous est venue cette
23:23 envie d'un journal le dimanche. On rappelle,
23:25 et on l'a dit avec Bruno Jeudy précédemment,
23:27 que vous aviez quitté le papier
23:29 pour être uniquement sur du numérique.
23:31 - Oui absolument, mais
23:33 écoutez, vous savez tout en tous les cas sur mon
23:35 parcours,
23:37 d'abord je pense que c'est un rêve d'enfant,
23:39 quand on adore et quand on
23:41 n'est pas pivot dans la presse, le rendez-vous
23:43 dominical pour les français, c'est un
23:45 moment
23:47 privilégié.
23:49 Pourquoi un quotidien le dimanche
23:51 et un quotidien papier,
23:53 comme vous l'avez précisé, nous à la tribune
23:55 c'est un journal qui a bientôt 40 ans,
23:57 on avait
23:59 le choix du tout digital en semaine,
24:01 mais par contre on avait cette conviction
24:03 que le week-end c'est justement
24:05 un moment différent qu'en semaine,
24:07 ce qui a remplacé le quotidien papier dans
24:09 l'usage des français, on le voit, c'est le téléphone
24:11 mobile, et c'est depuis quelques années,
24:13 mais par contre quand on interroge
24:15 les français, ils ont envie de
24:17 retrouver du temps de lecture,
24:19 ils ont envie de
24:21 comprendre, d'analyser, et je
24:23 trouve que le journal papier trouve tout son
24:25 sens le week-end.
24:27 - Moi je voulais savoir,
24:29 j'ai fait écouter un son
24:31 tout à l'heure d'Anna Veil, qui avait
24:33 l'ambition de faire une télé de L'Express
24:35 qui fait des 70 ans,
24:37 est-ce que vous la tribune pourrait devenir
24:39 une chaîne de télé, et est-ce que vous avez
24:41 des ambitions d'un point de vue
24:43 audiovisuel ?
24:45 - Pour ce qui concerne la tribune,
24:47 écoutez, moi je dirais, il faut rien
24:49 exclure, de là où on part,
24:51 vous savez, il y a 10 ans la tribune était en dépôt
24:53 de bilan, comme quoi il y a de belles
24:55 histoires en France de voir que aussi
24:57 un journal peut se redresser,
24:59 on donnait pas cher à la vie
25:01 de ce journal,
25:03 on l'a repris au tribunal de commerce,
25:05 on lui a donné un nouveau projet industriel, éditorial,
25:07 donc quand vous m'interrogez sur de nouvelles
25:09 ambitions, il faut rien s'interdire,
25:11 comme on ne s'est pas interdit l'idée de faire
25:13 un quotidien du dimanche papier
25:15 depuis maintenant
25:17 deux semaines. - Est-ce que c'est une envie chez vous ?
25:19 - De faire de la télé ?
25:21 - Est-ce que c'est une envie chez vous de faire de la télé
25:23 et dans le groupe en général ?
25:25 - Très sincèrement, quand je me rase le matin,
25:27 je ne pense pas à la télévision,
25:29 mais il ne faut rien s'interdire,
25:31 moi j'ai fait de la télévision,
25:33 j'en ai fait même à Toulouse,
25:35 mais très sincèrement,
25:37 on a d'abord un pari,
25:39 on est rentré dans un marathon
25:41 avec Bruno Jeudy et toute la rédaction,
25:43 réussir la tribune dimanche,
25:45 c'est vrai qu'on a réussi le lancement,
25:47 les résultats sont très au-dessus
25:49 de nos attentes, mais vous savez,
25:51 un projet de presse c'est un long marathon,
25:53 et donc d'abord on a besoin de consolider,
25:55 on a besoin de démontrer
25:57 dans un mois, dans six mois,
25:59 dans un an qu'on a raison,
26:01 après il y aura toujours des possibilités
26:03 pour se diversifier,
26:05 que ce soit en audio,
26:07 que ce soit en télévision,
26:09 mais d'ores et déjà vous savez que tous les articles
26:11 de la tribune dimanche, vous pouvez les écouter,
26:13 puisqu'on est arrêté le premier journal économique
26:15 en France à pouvoir faire
26:17 tous ses contenus en audio.
26:19 - Est-ce que vous évoquez effectivement
26:21 la particularité de la tribune,
26:23 qui est un journal économique,
26:25 est-ce que ce n'est pas un handicap pour les lecteurs,
26:27 pour ceux qui catalogueraient
26:29 le journal La Tribune
26:31 dans la catégorie économie,
26:33 de proposer un titre généraliste
26:35 le dimanche ?
26:37 - Vous avez raison, c'est une bonne question
26:39 et on s'est bien sûr interrogés,
26:41 mais on a fait ce choix en se disant
26:43 un, d'abord La Tribune c'est une marque connue
26:45 depuis 40 ans auprès des Français,
26:47 elle, quand on interroge les Français,
26:49 ils disent crédible, sérieux,
26:51 quand on monte un projet
26:53 de journal, on a besoin en effet d'avoir
26:55 ce rapport de confiance avec les lecteurs
26:57 et les Français. Maintenant, je crois
26:59 qu'on a essayé d'accompagner tout cela avec une campagne
27:01 de communication pour dire que dans La Tribune dimanche,
27:03 il y a de la culture, il y a du sport,
27:05 il y a du débat d'idées,
27:07 c'est un journal à la fois nuancé
27:09 et un journal, et je le dis à votre antenne,
27:11 parce que quand on s'appelle Sud Radio,
27:13 on sait comme quoi c'est très important les territoires,
27:15 mais vous savez, nous on a fait quelque chose d'unique,
27:17 avant de lancer La Tribune dimanche,
27:19 on a fait un tour de France, tous les dimanches
27:21 matin, on était dans un café de France
27:23 à la rencontre des lecteurs
27:25 et on a posé cette question,
27:27 quel est le quotidien du dimanche que vous souhaitez ?
27:29 Et nous sommes allés à Bordeaux,
27:31 nous sommes allés à Marseille, à Toulouse,
27:33 en Bretagne, à Lyon,
27:35 et ces rencontres avec
27:37 deux terrains nous ont beaucoup servi
27:39 pour accomplir ce projet.
27:41 - Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ? Alors peut-être que Bruno peut répondre aussi,
27:43 qu'est-ce qu'ils vous ont dit dans les Français
27:45 que vous avez rencontrés, qu'est-ce qu'ils attendaient de différent ?
27:47 Parce qu'on l'a dit, il y a deux titres concurrents,
27:49 le JDD et le Parisien dimanche,
27:51 en quoi vous vous distinguez
27:53 de ces deux titres-là,
27:55 et qu'est-ce que vous avez voulu apporter de différent justement ?
27:57 - Alors on leur a présenté à peu près
27:59 ce qu'on voulait faire, Jean-Christophe vient
28:01 de le rappeler,
28:03 ils ont beaucoup
28:05 souscrit à l'idée d'un quotidien nuancé,
28:07 l'envie de sortir
28:09 un peu de cette
28:11 bipolarisation et de cette
28:13 info binaire,
28:15 donc il y avait déjà ça, ça c'était un truc
28:17 qui a été approuvé,
28:19 en tout cas qu'on a testé.
28:21 Ensuite, selon les villes, on a aussi
28:23 rencontré
28:25 parfois, il y a eu des débats un peu
28:27 plus difficiles,
28:29 on a des positions quand même
28:31 dans le journal, par exemple, nous sur la transition écolo,
28:33 on ne badine pas avec ça, c'est-à-dire on n'est pas
28:35 du tout là pour partir
28:37 laisser la parole
28:39 aux climato-sceptiques, par exemple.
28:41 J'ai eu parfois des
28:43 dialogues un peu houleux dans certaines villes
28:45 sur ce point. - Ils iront s'y aider, ne vous inquiétez pas.
28:47 - Oui, mais ils iront, ils voudront,
28:49 et c'est ça qui est formidable en France, c'est que le pluralisme,
28:51 ça existe. Donc là, nous, là-dessus, on est assez
28:53 clairs. Par exemple, à Toulouse, quand j'ai commencé à
28:55 laisser entendre que oui, le sport, je ne savais pas
28:57 trop, là, on a compris
28:59 qu'il fallait mieux en faire quand même, ils n'étaient pas
29:01 contents. - Parce qu'il n'y en avait pas dans le premier, pratiquement pas,
29:03 dans le premier numéro. - Pratiquement pas, oui, même au début,
29:05 je ne voulais même carrément pas en faire, moi. - Vous êtes d'accord, vous ?
29:07 - Oui, un peu, pourtant, vous savez parfaitement, j'aime le sport.
29:09 - Oui, tout le week-end, le sport. - Non, mais, c'est-à-dire qu'il y a
29:11 quand même une offre sportive qui est très importante
29:13 le dimanche, vous avez l'équipe, vous avez
29:15 le parisien qui a beaucoup de pages sport, et tous les quotidiens régionaux,
29:17 parce qu'on oublie quand même qu'il y a les quotidiens régionaux,
29:19 qui sont en fait les premiers concurrents,
29:21 et qui sont largement au-dessus à chaque fois
29:23 de tous les quotidiens nationaux, il faut le rappeler.
29:25 Très bien fait, Paris. - Oui, mais c'est juste, vous savez que les
29:27 amateurs de sport sont capables
29:29 de lire, c'est quelque chose. - Voilà, oui.
29:31 - C'est quelque chose. - Non, mais on ne peut pas tout faire.
29:33 Je pense qu'il faut aussi assumer des choix.
29:35 On fait peu de faits divers dans notre journal.
29:37 On a fait ce choix-là.
29:39 Oui, bien sûr. - Pourtant, c'est ce qui marche.
29:41 - Ben oui, mais si vous voulez, vous êtes face
29:43 à... C'est essoré par les chaînes infos.
29:45 Vous savez, si vous refaites dans le journal,
29:47 dans notre journal, celui-là, au dimanche,
29:49 on retrouve ce qu'il y a sur les chaînes infos la veille,
29:51 on en revendra pas beaucoup. - Oui, mais est-ce que ça risque pas
29:53 de donner un journal un peu plus élitiste ?
29:55 Alors peut-être que je peux poser la question à
29:57 Jean-Christophe Tortora. Quel est
29:59 l'électorat que vous visez
30:01 vous aujourd'hui ?
30:03 - Écoutez, on est parti avec cette ambition d'être
30:05 le quotidien qui rassemble les Français.
30:07 Donc quand on dit "qui rassemble les Français",
30:09 c'est à la fois, bien sûr, de ces Français qui sont
30:11 dans les métropoles, en ruralité,
30:13 dans le périurbain.
30:15 Je dis ça, c'est très important parce qu'on
30:17 voit aujourd'hui la difficulté d'accéder
30:19 notamment
30:21 à des journaux le dimanche.
30:23 Notre principal obstacle, vous le savez, c'est...
30:25 - Oui, les caisses. - ...avoir les marchands de journaux
30:27 qui sont ouverts. Et pourtant, vous savez, le dimanche,
30:29 c'est le jour où les Français disent que c'est le jour où ils ont
30:31 envie d'acheter la presse. C'est le jour
30:33 où ils ont envie de lire et c'est le jour où ils ont le plus
30:35 de difficultés. Et pour nous, ça a été
30:37 très important, c'est un engagement
30:39 fort. On a souhaité vraiment
30:41 avoir un tirage très important parce que, pour
30:43 nous, il s'agissait pas, si vous voulez,
30:45 de mettre uniquement la concentration
30:47 de nos journaux dans les grandes métropoles.
30:49 Ça aurait été trop facile.
30:51 Être le journal qui rassemble les Français, c'est
30:53 pouvoir s'adresser à tous les Français.
30:55 Que ce soit les Français qui sont dans ruralité,
30:57 dans des petits villages, qui ont eux aussi le droit
30:59 de pouvoir acheter un quotidien.
31:01 Donc, très sincèrement,
31:03 nous, on veut parler
31:05 à tout le monde, à tous ceux
31:07 qui ont envie de retrouver, parce que
31:09 il y a un certain nombre de lecteurs qui ont perdu
31:11 ce goût du quotidien
31:13 du dimanche.
31:15 Et donc, voilà, il s'agit pas de
31:17 faire un journal illicite, il s'agit d'être
31:19 un journal qui informe et qui apporte
31:21 des clés de compréhension sur l'actualité.
31:23 - Moi, je voulais vous demander,
31:25 une rédaction, alors je parle aux deux,
31:27 ça coûte très très cher.
31:29 Est-ce que vous avez pensé à faire
31:31 rédiger certains articles par l'intelligence artificielle ?
31:33 Plusieurs journaux
31:35 commencent à avoir cette pratique.
31:37 Est-ce que c'est une discussion
31:39 que vous avez eue et c'est quelque chose
31:41 que vous interdisez ? Vous vous interdisez
31:43 ou pas ? - On n'a pas
31:45 eu cette discussion, on n'a pas recours
31:47 à l'intelligence artificielle pour nos articles.
31:49 On a de très bonnes plumes qui font
31:51 des articles qui sont, à mon avis, meilleurs que l'intelligence artificielle.
31:53 J'ai testé l'intelligence
31:55 artificielle comme ça, d'abord
31:57 par intérêt, pour voir comment ça marche,
31:59 voir ce qu'on peut...
32:01 Je pense qu'en plus, nous,
32:03 on essaie d'être sur des angles et sur
32:05 des informations qui ne sont pas
32:07 couvertes par l'intelligence artificielle
32:09 qui, vous savez, puise dans ce qui existe
32:11 déjà.
32:13 Le seul
32:15 recours à l'intelligence
32:17 artificielle, je crois, je parle sous le contrôle de Jean-Christophe,
32:19 c'est qu'ils ont cloné ma voix
32:21 dans l'audio,
32:23 lorsque vous allez sur mon édito,
32:25 c'est ma voix, en fait.
32:27 C'est l'intelligence artificielle qui
32:29 reprend de ma voix, et ça aussi, c'est
32:31 une expérience unique que nous menons
32:33 grâce à l'agence
32:35 ETX. - Incroyable. - On travaille dessus. - Et la une de dimanche ?
32:37 - La une de dimanche, ça risque d'être
32:39 sur l'Inter, sur Israël, la semaine qui s'annonce
32:41 va être une semaine extrêmement importante.
32:43 D'abord, il y a
32:45 un débat à l'Assemblée nationale,
32:47 il va se passer des choses à Gaza, à mon avis, dans les heures
32:49 et les jours qui viennent, et probablement
32:51 un déplacement du Président de la République
32:53 une semaine prochaine. - Vous êtes obligé
32:55 parfois de casser la une ? Vous allez être
32:57 obligé, c'est ce qui se passe... - Premier numéro.
32:59 - Oui, c'est ça. - Premier numéro, le matin,
33:01 à 9h, conférence de rédaction, on casse 4 pages.
33:03 - Merci à vous,
33:05 merci Jean-Christophe Tortora d'avoir
33:07 été avec nous, merci Bruno Jeudy,
33:09 et puis dimanche, la tribune dimanche,
33:11 on rappelle, dans les kiosques, et évidemment
33:13 sur vos tablettes,
33:15 avec les
33:17 caféines et les plateformes,
33:19 et puis accessibles sur le site
33:21 de la tribune, bien évidemment.
33:23 Merci à vous, et dans un instant
33:25 c'est Jean-Marie Bordry qui sera avec vous.
33:27 Très bonne journée sur Sud Radio.