Les 4 vérités - Marine Le Pen

  • l’année dernière
Thomas Sotto reçoit Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, sur le plateau des 4 vérités. 

Category

📺
TV
Transcription
00:00 [Musique]
00:02 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Marine Le Pen.
00:04 C'est donc autour de Bruxelles, visée par une attaque terroriste hier soir.
00:07 Son auteur qui a tué deux personnes est toujours en fuite ce matin.
00:10 Immédiatement, la France a annoncé un renforcement de ses contrôles à la frontière entre la Belgique et la France.
00:16 Et on se sent impuissant, pour tout dire, Marine Le Pen.
00:18 Comment faire pour contrôler tous les dingo radicalisés qui sont prêts à passer à l'acte dans leurs coins un peu partout comme ça ?
00:25 En réalité, on sait, on connaît, parce que nos services de renseignement font bien leur travail,
00:31 on connaît précisément les identités de ces étrangers radicalisés.
00:36 Ce ne sont pas les services qui sont en faillite, c'est les politiques qui ne mettent pas en œuvre les expulsions
00:44 qui auraient dû être mises en œuvre depuis des années et des années.
00:48 Donc on est dans une situation où nous n'avons plus la maîtrise de nos frontières
00:52 et où, de surcroît, nous n'expulsons plus les gens qui sont des bombes humaines.
00:56 Et moi, je pose la question, M. Soto, donnez-moi une seule bonne raison pour que nous conservions sur notre sol ces bombes humaines.
01:04 Qu'est-ce qui justifie que depuis des années et des années, malgré 25 attentats depuis 2017,
01:11 dont la moitié sont le fait d'étrangers sur notre territoire, nous les conservions avec nous, au plus grand risque de notre population ?
01:21 Au ministère de l'Intérieur, on pourrait vous répondre que dans le cas du terroriste qui a assassiné Dominique Bernard,
01:27 le professeur de français vendredi dernier, il n'avait pas de casier judiciaire,
01:31 il a été surveillé mais il n'avait jamais été condamné, il avait été contrôlé mais les services n'avaient pas trouvé de matière
01:37 permettant de le mettre à l'abri ou à l'ombre en quelque sorte. Comment faire dans ces cas-là ?
01:42 On ne trouve pas de matière. Son père est radicalisé, son frère est en prison pour avoir fomenté un attentat contre l'Elysée.
01:53 Les services de renseignement disaient qu'il était un islamiste radical, donc tous les éléments étaient là pour expulser cette famille
02:01 qui par ailleurs a fait l'objet d'une tentative d'expulsion qui a été bloquée comme d'habitude par les associations dites antiracistes.
02:10 Cette situation-là, encore une fois, doit être prise de manière globale maintenant.
02:15 Il faut que toute personne étrangère, qu'elle soit régulière ou irrégulière, soit expulsée de notre territoire lorsqu'elle fraye avec le fondamentalisme islamiste.
02:27 Donc dès qu'il y a un signalement, dès que les services de renseignement sont alertés de quelque chose, vous dites qu'il faut expulser ?
02:32 Mais bien sûr, évidemment.
02:34 Donc tous les fichiers S, par exemple ?
02:36 Mais une fois, il ne s'agit pas là de personnes en situation irrégulière, il s'agit d'ennemis de la France.
02:42 Il s'agit de gens qui apportent avec eux la mort et le terrorisme.
02:47 Donc il faut faire preuve d'une fermeté absolument totale et puis derrière...
02:51 Finalement, vous dites, comme Gérald Darmanin qui a dit "il faut procéder à l'expulsion systématique de tout étranger considéré comme dangereux par les services de renseignement".
02:58 Est-ce que du coup vous êtes prêts à travailler avec le gouvernement sur le projet de loi immigration qui, nous dit-on, nous dit-il, réglera une partie de ces problèmes ?
03:05 Monsieur Sotto, il ne réglera pas ces problèmes car il ne les a pas réglés hier.
03:10 Le problème, ce ne sont pas les lois, le problème, ce sont les hommes.
03:13 Le problème, c'est le caractère.
03:15 Le problème, c'est la volonté politique.
03:17 Monsieur Darmanin, je vais vous montrer, je vais vous résumer ce qu'est M. Darmanin.
03:21 Il a passé un tweet, M. Darmanin, un tweet sur le nombre d'étrangers radicalisés qu'il dit avoir expulsés depuis 2017.
03:30 Plus de 800 étrangers, dit-il, radicalisés. Il y en a 5000 qui sont connus par les services de renseignement.
03:37 Voilà la courbe qu'il montre et voilà la réalité de la courbe car en réalité, il cumule année après année le nombre d'expulsés.
03:45 Ça, c'est la courbe de M. Darmanin, ça c'est la réalité.
03:48 Qu'est-ce que ça veut dire, M. Sotto ?
03:50 Ça veut dire que M. Darmanin est encore dans la manipulation de la vérité.
03:55 Il refuse de regarder la réalité en face.
03:58 Mais il est dans la justification de son impuissance totale plutôt que dans le règlement des problèmes.
04:06 Et ça, ça veut tout dire de l'homme, de son action et de l'incapacité qui est la nôtre à lui faire la moindre confiance
04:13 pour régler ce danger majeur que représente la présence d'islamistes sur notre territoire.
04:18 Quand Emmanuel Macron dit qu'il veut un État impitoyable face aux porteurs de haine, est-ce que vous dites "oui, travaillons ensemble" ?
04:23 Est-ce qu'il faut une forme d'union nationale face à ce péril qui nous met tous en danger ?
04:28 Mais on va faire l'union nationale avec qui ? La France Insoumise, par exemple ?
04:32 On va faire l'union nationale avec des gens qui sont en train, pardon, mais reparlons du gouvernement,
04:38 de mettre en place une loi sur l'immigration, une énième loi sur l'immigration.
04:42 Vous ne la voterez pas, quoi qu'il arrive, même si c'est mieux que rien ?
04:44 Je vais vous dire pourquoi.
04:45 Une énième loi sur l'immigration qui, en réalité, crée une nouvelle filière d'immigration en régularisant les clandestins qui travaillent.
04:52 Mais si le terroriste...
04:54 Mais qui permettrait d'expulser un profil de terroriste comme celui qui a frappé Manry, c'est ce qu'explique la mise à l'intérieur.
05:00 Non, monsieur Soto, c'est un mensonge.
05:02 Ça, c'est faux.
05:03 Mais bien sûr que c'est faux. On peut déjà expulser les radicalisés islamistes, même s'ils sont entrés en France,
05:12 ils y ont résidé avant leurs 13 ans.
05:14 Quand il y a une atteinte à la sûreté de l'État, par exemple, ce qui n'était pas le cas de cet homme-là.
05:17 Non, pas seulement quand il y a une atteinte à la sûreté de l'État, quand il y a des appels à la discrimination, à la haine contre une personne ou contre un groupe de personnes,
05:27 tout ceci est déjà dans la loi.
05:30 Donc, il ne faut pas échapper...
05:32 Donc, le RN ne votera pas ? Quoi qu'il y ait dans cette loi, vous ne la voterez pas, cette loi ?
05:35 Mais je ne vais pas la voter, car, encore une fois, elle ne va pas apporter des outils supplémentaires pour précisément expulser
05:43 tous ceux qui, dans notre pays, représentent un danger.
05:47 Pas seulement, d'ailleurs, pardon M. Soto, les terroristes ou apprentis terroristes, pas seulement les radicalisés,
05:53 mais aussi ceux qui étrangers sur notre territoire ont été condamnés pour des crimes, pour des viols, pour des assassinats,
06:01 et que nous conservons là encore sur notre territoire.
06:04 Est-ce que vous ne défendez pas une forme de politique du pire ?
06:07 Parce que, finalement, oui, vous n'êtes pas d'accord ni avec Emmanuel Macron ni avec Gérald Darmanin,
06:12 mais la situation est ce qu'elle est aujourd'hui, la menace est ce qu'elle est aujourd'hui.
06:15 Est-ce qu'il ne faudrait pas dire "on va essayer ensemble de faire en sorte que ça soit moins pire demain, qu'on n'ait pas à subir les mêmes choses" ?
06:22 Mais M. Soto, qu'est-ce que vous croyez que je fais depuis des années ?
06:24 Est-ce que vous ne croyez pas que nous avons fait, nous, notre travail ?
06:28 Parce que non seulement les gens qui sont au pouvoir n'ont pas réglé le problème...
06:31 Mais là, vous avez une partie du pouvoir à l'Assemblée, 88 députés.
06:33 Ecoutez-moi, écoutez-moi, M. Soto. Non seulement ils n'ont pas réglé le problème, non seulement ils l'ont aggravé année après année,
06:39 mais de surcroît ils ont criminalisé ceux qui, comme nous, au Rassemblement National, n'ont cessé d'alerter pendant des années,
06:47 et ont même apporté des solutions. Il y a des solutions. La solution, c'est la fermeté.
06:53 La solution, c'est la loi que nous avons proposée pour lutter contre les idéologies islamistes,
06:58 parce que, encore une fois, le terrorisme n'est qu'un outil, ça n'est qu'une arme de cette idéologie.
07:04 C'est l'idéologie islamiste qu'il faut aller chercher et éradiquer sur notre territoire.
07:10 Avancer le calendrier, comme le proposait ici même Yael Brown-Pivet hier, de discussion de cette loi à l'Assemblée, ça ne changera rien ?
07:15 Mais cette loi va aggraver l'immigration. Cette loi n'est pas une loi contre l'immigration, c'est une loi pour l'immigration.
07:23 Comme il y en a eu, encore une fois, une trentaine depuis 1980, et je prends les Français à témoin,
07:31 l'immigration n'a cessé de s'aggraver année après année.
07:35 Monsieur Soto, aujourd'hui, nous avons atteint un record d'entrées légales et très probablement illégales chaque année sur notre territoire.
07:45 Après, tous les étrangers qui rentrent en France ne sont pas des terroristes potentiels non plus.
07:49 Bien entendu, vous avez raison. Mais le problème, c'est qu'en aggravant, si vous voulez, l'immigration anarchique et massive
07:58 telle que nous la voyons dans notre pays, on se prive des moyens de connaître précisément qui, à l'intérieur des gens qui arrivent,
08:07 peuvent avoir des comportements qui sont dangereux pour le peuple français.
08:13 Il y a des élections européennes au mois de juin, on parle d'un renforcement des frontières, là, depuis cette nuit, entre la France et la Belgique.
08:18 Est-ce que vous voulez reposer la question des frontières et de l'espace Schengen ou pas ?
08:22 Est-ce que ça fait toujours partie du programme du Rassemblement national ?
08:25 Oui, je pense qu'il faut y réfléchir. Parce que vous voyez bien que cette idée de la suppression...
08:31 Ça veut dire quoi ? Est-ce que ça veut dire concrètement revenir aux frontières nationales ?
08:33 Non, mais cette idée de la suppression totale des frontières était une idée de beau temps, si je puis me permettre, de temps de calme, de temps de paix.
08:42 Nous sommes aujourd'hui confrontés à une idéologie islamiste qui frappe partout en Europe. Elle frappe en Suède, elle frappe en Belgique,
08:51 elle frappe évidemment notre pays de manière très dure.
08:55 Donc est-ce qu'il faut revenir aux frontières nationales ? Il faut remettre des doyers, il faut remettre des postes frontières ?
08:58 Il faut en tout cas qu'on ait la possibilité de contrôler, lorsqu'on le souhaite, lorsqu'on considère que c'est justifié, nos frontières intérieures.
09:06 Car incontestablement, les frontières extérieures de l'Union européenne ne sont pas, elles, contrôlées, et même pire.
09:13 L'Union européenne aggrave, là encore, l'arrivée de clandestins dans l'Union européenne.
09:19 Le pacte des migrations qui va être enterriné par le gouvernement français et qui va être enterriné au Parlement européen
09:25 va aggraver la situation parce qu'elle nous empêche de pouvoir bloquer les migrants clandestins qui arrivent
09:33 et accessoirement de les renvoyer dans leur pays d'origine.
09:35 Vous avez des mots très fermes, très durs, particulièrement depuis quelques jours.
09:38 Vous avez demandé de neutraliser ce qui contribue à la propagation de l'idéologie islamiste.
09:43 Il faut, et je vous cite, "mettre hors d'état de nuire les terroristes".
09:46 Est-ce que pour vous, la question du retour de la peine de mort en France est un sujet ?
09:50 Non, ça n'est pas un sujet.
09:52 Neutraliser, en général, dans le langage policier, vous avez ce que ça peut vouloir dire ?
09:56 Neutraliser, ça veut dire empêcher de nuire. Neutraliser, c'est empêcher de nuire.
10:01 Or, encore une fois, on ne peut que constater qu'ils peuvent nuire, ils nuisent, et ce n'est pas seulement une nuisance,
10:10 c'est la mort qu'ils emmènent avec eux.
10:13 Je voudrais qu'on se dise quelques mots de la situation en Israël et dans la bande de Gaza.
10:17 On a des compatriotes qui sont otages du Hamas dans la bande de Gaza.
10:20 Que doit faire la France pour aider ces Français, ces compatriotes ?
10:23 Je pense que la France fait le nécessaire pour tenter de négocier avec un certain nombre de pays, amis ou alliés,
10:33 qui ont des relations avec le Hamas, pour obtenir la libération des otages.
10:39 Mais il faut demander au Hamas de déposer les armes.
10:45 Ils ne le feront pas. Même si vous leur demandez gentiment, ils ne le feront pas.
10:48 Parce que moi, quand j'entends des gens dire qu'il faut un cessez-le-feu, je suis extrêmement choqué.
10:53 Le cessez-le-feu, c'est ce qu'on demande entre deux armées régulières.
10:56 Là, on a d'un côté un groupe armé terroriste et de l'autre côté, on a une armée régulière.
11:01 On ne peut pas mettre les deux sur le même plan.
11:03 Il faut donc, évidemment, que la communauté internationale exige du Hamas de déposer les armes.
11:08 J'ai une dernière question. Le budget 2024 arrive à l'Assemblée tout à l'heure.
11:11 Vous n'avez pas de mots assez durs contre le gouvernement depuis le début de cette interview.
11:15 Le budget va probablement passer au 49-3. Il y aura donc probablement une ou deux motions de censure.
11:20 Est-ce que vous voterez ces motions ? Est-ce qu'aujourd'hui, faire tomber ce gouvernement est une priorité pour vous ?
11:24 C'est une priorité. Ça me paraît évident que lorsque on a des champions du monde comme ça, des champions du monde,
11:32 des champions du monde de l'endettement sur l'année, des champions du monde des intérêts de la dette,
11:37 des champions du monde du record des impôts, des champions du monde du triple déficit, quand même,
11:43 budgétaire, commercial et de la balance des paiements, des champions du monde,
11:47 ils ont mis notre pays dans une situation financière catastrophique.
11:50 Oui, bien évidemment, s'ils utilisent le 49-3, nous déposerons une motion de censure et nous voterons la censure.
11:58 La vôtre ou celle des autres ?
12:00 Mais toutes. C'est la censure qu'on vote. On ne vote pas pour un groupe ou pour un autre.
12:04 On vote ou on ne vote pas la censure du gouvernement.
12:06 La vraie question, M. Soto, c'est est-ce que les LR vont voter la censure ?
12:10 Parce qu'ils votent contre le budget en commission, mais est-ce qu'ils vont aller au bout de leur logique,
12:15 au bout, est-ce qu'ils vont avoir un sursaut de courage et voter la censure de ce gouvernement ?
12:20 Merci Marine Le Pen.

Recommandations