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Chroniqueur : Thomas Sotto 




Ce matin, Thomas Sotto reçoit Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, dans les 4 vérités. 

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Transcription
00:00 [Musique]
00:03 - Bonjour et bienvenue dans les 4B, Éric Ciotti. - Bonjour.
00:05 - Merci d'être là. Je sais que la nuit a été très courte. - Merci à vous.
00:07 - T'as envie de finir à quelle heure, à samedi, avec Emmanuel Macron ?
00:09 - Un peu plus de 3h du matin.
00:10 - 3h du matin. Tout ça pourquoi ?
00:14 - Je me pose la question. Nous verrons. Au pire, il ne se passera rien.
00:20 Au mieux, quelques propositions vont prospérer, celles que nous avons faites,
00:25 celles que j'ai portées, notamment sur le recours à un référendum de façon beaucoup plus fréquente,
00:30 à un référendum pour changer le cours du destin de notre nation en matière d'immigration.
00:36 On n'a pas eu vraiment de position très arrêtée du président de la République.
00:42 Donc aujourd'hui, à votre question, j'ai une forme personnellement aussi d'interrogation.
00:46 Je ne sais pas sur quoi tout cela va déboucher.
00:51 Un autre rendez-vous est prévu.
00:53 - Qu'est-ce que vous avez fait pendant 12h ? Juste écouter les uns les autres.
00:55 Il n'y a pas eu d'annonce ? Il n'en sort rien de concret ?
00:57 - Il n'y a pas eu d'annonce particulière. Il y a eu trois grandes trématiques.
01:01 Une sur l'international, une sur la réforme des institutions,
01:04 l'autre sur les tensions qui ont traversé le pays avec ces émeutes qui ont embrasé nos quartiers, nos territoires.
01:12 J'ai beaucoup parlé personnellement des questions de violence,
01:15 de la drogue qui gangrène nos territoires, du communautarisme, de l'immigration.
01:20 On verra sur quoi cela débouche. Je vous le dis ce matin,
01:24 j'ai une forme de scepticisme. J'espère que ce ne sera pas qu'une opération de communication.
01:31 Le président de la République a beaucoup parlé lors de ces débats.
01:36 - Manuel Bompard en sortant pour LFI, il a dit avoir eu l'impression de vivre 12h sur la planète Mars.
01:42 - D'abord, je dis que l'exercice me paraissait opportun.
01:46 Je l'ai dit parce que nous sommes dans un moment de tension.
01:49 - Donc la main tendue vous applaudissez.
01:50 - On a vécu dans l'hémicycle des crises, une crise politique qu'ont installé notamment les Insoumis,
01:57 avec une violence qui menaçait, qui menace toujours nos institutions.
02:02 Le fait que tout le monde, tous les représentants des partis puissent discuter, débattre,
02:08 on a eu des échanges assez brefs.
02:09 - Donc vous n'avez pas perdu votre temps. Vous ne dites pas "j'ai perdu ma journée et ma nuit".
02:11 - Je ne peux pas vous le dire aujourd'hui. Je ne peux pas vous le dire.
02:14 Nous verrons. J'ai porté par exemple sur l'international une proposition pour relancer l'Union pour la Méditerranée.
02:20 Le président de la République y a accédé. Sur le référendum, il doit revenir vers nous.
02:28 - Il y aura ou il n'y aura pas ?
02:29 - Il doit revenir vers nous. Je ne sais pas ce matin.
02:31 - Mais sur le principe du référendum ou sur votre référendum sur l'immigration ?
02:33 - Sur les deux. Moi, je souhaite d'abord qu'on élargisse le champ du référendum.
02:39 Aujourd'hui, sur la question de l'immigration, d'ailleurs, le président de la République l'a rappelé,
02:43 on ne peut pas consulter, le président de la République ne peut pas consulter directement.
02:47 Il faut une réforme préalable de la Constitution.
02:50 Elle est dans le texte que les Républicains, avec Bruno Rattaillot, Olivier Marlex, ont déposé.
02:55 Donc nous, nous voulons faire, je dirais, deux coups en un.
02:59 On réforme la Constitution pour élargir la possibilité aux Français de s'exprimer.
03:05 Et on porte les grands sujets sur l'immigration,
03:08 notamment sur les quotas migratoires, le fait que la loi puisse fixer un plafond migratoire.
03:14 - Vous allez vous revoir, c'est quoi la suite ? C'est quoi le calendrier ? C'est quoi l'agenda ?
03:17 Il y aura un numéro 2 ? Il y aura...
03:19 - Ça nous a été annoncé, on ne sait pas quand. On va voir. Voilà.
03:23 - Vous le souhaitez ?
03:25 - Si c'est concret. Voilà, je crois qu'il y a eu un tour d'horizon.
03:28 On a posé nos propositions sur la table.
03:31 Le président Larcher l'a fait sur une étape de décentralisation, de débureaucratisation,
03:38 qu'il y ait plus de pouvoir sur les territoires et moins dans la bureaucratie centrale.
03:45 Tout cela doit se traduire maintenant concrètement.
03:50 Je l'appelle de mes voeux, je vous le redis, je ne récuse pas la méthode.
03:54 Je pense qu'elle est utile, opportune.
03:57 Pour l'heure, je ne suis pas convaincu sur les résultats.
04:01 - Est-ce que vous avez parlé du préférendum ?
04:03 Depuis le début de la semaine, le gouvernement parle de cela.
04:05 Pour éviter une seule question, en général, on répond non, quelle que soit la question.
04:08 Il dit qu'on va faire une liste de questions, on votera sur plusieurs sujets à la fois.
04:11 - Le président de la République nous a indiqué qu'il ne savait pas ce que c'était,
04:14 que ça n'existait pas et que c'était...
04:16 - Il aurait dû demander à Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.
04:18 - Oui, il a d'ailleurs dit que c'était l'idée d'Olivier Véran, mais pas la sienne.
04:21 - Donc ce n'est pas d'actualité. Ça ne vous semble pas d'actualité ?
04:23 - Non, pas d'actualité. En tout cas, c'est ce qu'il nous a dit.
04:26 - Plus d'un an après les législatives, on a toujours du mal à situer votre parti, LR.
04:30 Est-ce que vous êtes des opposants ? Est-ce que vous êtes des alliés branchés sur courant alternatif ?
04:34 Est-ce que vous êtes trop divisé pour pouvoir répondre à cette question ?
04:36 C'est quoi, LR, aujourd'hui ?
04:37 - Nous sommes dans l'opposition, clairement. Nous avons été élus dans l'opposition.
04:41 Nous y sommes. Nous le restons.
04:44 Nous portons à la différence des oppositions qui veulent, quelque part, détruire notre nation.
04:49 Je parle de la NUPES et des Insoumis.
04:52 Nous sommes une opposition qui se veut utile.
04:55 C'est le sens des propositions très concrètes, très pragmatiques et très réalistes que nous avons formulées.
05:01 Elles sont rédigées, nos textes sont déposés pour faire avancer les choses.
05:05 - Donc vous pouvez être des alliés de circonstance ?
05:07 - Nous ne sommes pas des supplétifs, nous ne sommes pas des alliés.
05:10 Là où je veux amener ma famille politique, c'est à la victoire.
05:13 À la victoire à l'élection présidentielle.
05:14 - Oui, mais avant ça, c'était loin la présidentielle.
05:16 - Oui, mais on s'y prépare dès maintenant.
05:17 - On va en parler.
05:18 - Sur la base des idées, des idées claires et des idées fortes.
05:20 - Faire tomber le gouvernement, c'est une des obsessions de la NUPES par exemple.
05:23 Est-ce que vous, c'est sur votre to-do liste aujourd'hui ?
05:25 - Moi, mon obsession, c'est redresser la France.
05:28 Nous sommes dans une situation de crise politique.
05:31 Il y a une crise politique, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
05:34 De crise démocratique, de crise sociale.
05:37 Beaucoup de Français souffrent.
05:38 La question du pouvoir d'achat, de crise sécuritaire.
05:41 La violence n'a jamais été aussi forte.
05:43 De crise identitaire.
05:44 - Peut-être, mais ce n'est pas du tout ma question.
05:45 - L'immigration se remet en cause, mais c'est ma réponse.
05:47 - Oui, mais c'est Georges Marchais qui dit ça.
05:49 Ce n'est pas votre famille politique à la base.
05:51 Est-ce que votre objectif, sur votre to-do liste,
05:54 il y a faire tomber le gouvernement ?
05:56 À l'occasion d'une motion de censure.
05:58 - Il y a faire progresser la France sur le fond.
06:00 Faire tomber le gouvernement, ce n'est pas un objectif.
06:03 Il y a le fait qu'on revienne au pouvoir.
06:06 Et pas simplement pour nous,
06:08 pour redresser un pays qui décline,
06:10 qui envoie des classements, qui sombre sur bien des égards.
06:14 - Il y a un thème qui est structurant dans les politiques, c'est le budget.
06:17 Ce sera cet automne.
06:18 Est-ce que vous pourriez voter le budget,
06:20 en fonction de ce qu'il y aura dedans, ou est-ce que c'est non par principe ?
06:22 - Dans ce que nous avons entendu, non.
06:25 Nous, ce que nous demandons, je l'ai refait encore hier soir,
06:29 c'est moins de dépenses publiques inutiles.
06:32 58% de dépenses publiques aujourd'hui, on est au record du monde.
06:36 Ces dépenses publiques nourrissent des prélèvements obligatoires,
06:39 les impôts, les charges,
06:41 qui sont eux aussi les plus élevés au monde,
06:44 qui pèsent sur le pouvoir d'achat des ménages.
06:47 Donc ce que nous allons faire, et les Républicains déposeront un contre-budget,
06:51 c'est moins de dépenses publiques, par la réforme de l'État.
06:55 - En tout cas, le budget, a priori, ce sera non.
06:56 - Et aussi, et aussi, je le veux, et ça j'insiste là-dessus,
06:59 on doit être le parti qui prône la baisse des impôts,
07:03 la baisse des cotisations, pour l'augmentation des salaires.
07:06 - Mais il n'y a pas eu de hausse d'impôts, c'est bien,
07:07 c'est le mantra de Bruno Le Maire depuis six ans.
07:09 - Si, les prélèvements obligatoires ont augmenté.
07:11 On joue sur les mots, mais jamais les prélèvements obligatoires
07:15 n'ont été aussi élevés dans notre pays.
07:17 Ils pèsent sur les entreprises, donc sur l'emploi, sur la compétitivité,
07:20 ils pèsent surtout, et les Français le mesurent quand ils vont faire leurs courses,
07:24 leurs plaints, quand ils payent leurs factures d'électricité,
07:27 du fait d'erreurs majeures, j'ai souligné au Président de la République,
07:30 notamment sur l'électricité, on a payé, aujourd'hui,
07:35 les erreurs qui ont été faites sur le nucléaire.
07:37 - En tout cas, pour cette rentrée, vous avez au moins un problème de réglé,
07:39 c'est celui de la prochaine présidentielle.
07:41 Nicolas Sarkozy a réglé le problème, et il a dit,
07:44 le candidat de LR, ce sera Gérald Darmanin. Merci, bonsoir.
07:47 - D'abord, un, ce n'est pas du tout ce qu'il a dit.
07:50 - Son succès me ferait plaisir. Jusqu'à présent, les faits lui ont largement donné raison.
07:54 Saura-t-il franchir une autre étape, voire l'étape ultime,
07:57 celle qui mène à la présidentielle de la République ?
07:58 Je le lui souhaite, car il a des qualités évidentes.
08:01 - Il n'a pas dit "je le souhaite", il a dit "je le lui souhaite".
08:04 - Il n'a jamais dit ça de Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez.
08:06 - C'est certes. S'il a dit que Laurent Wauquiez était le plus talentueux de sa génération.
08:11 - Il a dit aussi que quand on veut gagner le Tour de France, il faut mouiller le maillot.
08:14 - Chacun peut y trouver ce qu'il veut. En tout cas, ce n'est pas Nicolas Sarkozy
08:18 qui désignera notre candidat à l'élection présidentielle.
08:21 Nous le désignerons collectivement. On a des procédures, je mis en place.
08:26 Et nous le désignerons sur une incarnation forte.
08:29 Laurent Wauquiez, au moins, c'est simple.
08:30 - Quel poids s'il a encore dans la famille LR, Nicolas Sarkozy ?
08:33 - Moi, je respecte naturellement son parcours.
08:36 J'ai du respect et de l'amitié pour le président Sarkozy.
08:41 - Ce n'est pas terrible.
08:42 - Ce n'est pas lui qui décide. Il exprime des positions. Chacun peut les entendre.
08:50 Nous nous tracerons notre route sans influence.
08:54 - On lui a demandé le parisien, il a répondu "je le souhaite et s'il faut les aider, je les aiderai".
08:57 Vous avez besoin de l'aide de Nicolas Sarkozy aujourd'hui ?
08:59 - On a besoin de l'aide de tous ceux qui veulent redresser le pays, bien sûr.
09:03 Moi, j'aspire à faire revenir, je l'ai dit dimanche lors de notre entrée politique au Canet,
09:08 qui était un grand succès, personne n'a rassemblé autant de monde.
09:11 Je dis à ceux qui nous ont quittés, à la fois vers Emmanuel Macron,
09:15 mais aussi vers Marine Le Pen ou vers Éric Zemmour, revenez.
09:20 - Vous le dites à Gérald Darmanin, ça ?
09:22 - Je le dis à tout le monde.
09:24 - Il fait partie de la famille Gérald Darmanin ?
09:25 - C'est quoi ? C'est un traître ? C'est un félon ? C'est un allié pour demain ? C'est un candidat possible ?
09:29 - Il s'est trompé par une forme d'opportunisme.
09:32 Mais je le dis, demain, ça peut vous paraître audacieux ou ambitieux aujourd'hui,
09:36 mais ça se jouera, nous sommes dans le pôle, je dirais, qui peut faire converger vers nous,
09:43 à la fois des électeurs qui, par défaut, ont choisi Emmanuel Macron, ou par colère, vont vers Marine Le Pen.
09:51 - On est au bout ? Par oui ou par non, Gérald Darmanin, il pourrait être le candidat LR dans quatre ans ?
09:55 - Non.
09:56 - Très bien. Merci Éric Siotti d'être venu dans les 4V.
09:58 Je voudrais ce matin avoir une pensée particulière pour Gérald Leclerc.
10:01 Il s'est quitté brutalement il y a quelques jours, Gérard. Il était de la famille.
10:04 Il avait notamment été rédacteur en chef de Télématin. Il avait longtemps présenté les 4V ici-même.
10:09 Pensez aussi pour sa femme et pour leurs enfants. Merci Éric Siotti.
10:13 - Merci à tous les deux. Merci également à Yohann Robert pour la traduction en langue des signes.

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