La guerre s'organise aux abords de Gaza

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le conflit Israélo-Palestinien.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Transcript
00:00 Voici venu l'heure comme chaque matin dans Europe 1 Matin de la revue de presse d'Olivier Delagarde. Bonjour Olivier.
00:07 Bonjour à tous.
00:08 La situation en Israël fait encore la une de tous les journaux ce matin. Une guerre de haute intensité paraît désormais inéluctable.
00:15 Le long de la route 34 entre les villes de Sderot et Netivot, les mouvements de troupes sont désormais constants, raconte Guillaume de Diolveu, l'un des envoyés spéciaux du Figaro.
00:24 Acheminés par camions, des chars Merkava se regroupent prêts à monter au front. Dans les champs, des bulldozers préparent des postes de tir pour l'artillerie.
00:33 Les canons sont déjà pointés vers la bande de Gaza. Pour l'instant, ils restent silencieux.
00:39 "Mais ça ne va pas durer", indique le porte-parole de l'armée israélienne. "Maintenant, nous sommes en guerre, nous sommes entrés dans une autre dimension".
00:47 Et cette dimension atteint d'ailleurs la France.
00:49 Sans le parisien, vous lirez le témoignage de ces franco-israéliens croisés à Roissy en partance pour Tel Aviv.
00:55 Ce sont des réservistes de Tsaal, un peu la fleur au fusil, ils disent leur détermination à vouloir rentrer au plus vite pour défendre leur pays.
01:04 Brian, par exemple, 34 ans, laisse tout en plan sa vie à Paris, qu'il adore, son travail de chercheur et sa quatrième année de médecine.
01:12 "Avec ce qui se passe depuis samedi, j'ai revu mes priorités. Si je loupe les exams, j'irai au rattrapage. Tout cela passe au second plan".
01:21 Si vous me permettez, il témoignait ce matin dans le journal de 8h sur Europe 1.
01:25 Il se rend-il bien compte de ce qui va se passer dans ce pays, dans son pays ? C'est la question qu'on peut se poser.
01:31 Et Patrick Saint-Paul du Figaro a obtenu une interview de Ami Ayalon. Il est contre-amiral.
01:37 "C'est surtout l'ancien patron du Shin Bet, le service de renseignement israélien. C'est un modéré, partisan du dialogue.
01:44 Mais aujourd'hui, c'est trop tard, explique-t-il, de manière presque clinique.
01:48 Une opération terrestre est inévitable à Gaza. Nous n'avons plus le choix pour éradiquer la branche armée du Hamas".
01:55 Question du Figaro. Mais une offensive de ce type n'est-elle pas un piège pour Israël ?
02:01 "Ce sera très difficile", reconnaît-il. "Je sais que pour y arriver, il faudra tuer des milliers de Palestiniens.
02:06 Je n'ai aucune idée du nombre de soldats et de civils israéliens qui mourront.
02:11 Je sais aussi que plus nous tuerons de Palestiniens à Gaza, plus les chances d'intervention du Hezbollah dans le nord du pays seront élevées
02:18 et que le niveau de terreur en Cisjordanie augmentera.
02:22 Que se passera-t-il dans les rues arabes, en Jordanie et en Égypte ? Il y a beaucoup d'inconnus", reconnaît-il.
02:28 À propos de ces inconnus, il y a aussi le rôle qu'a joué l'Iran dans l'attaque terroriste de samedi.
02:34 Oui, mais le rideau, Dimitri, se déchire progressivement.
02:37 Le corps des gardiens de la révolution islamique a donné son feu vert définitif à l'opération lundi dernier lors d'une réunion organisée à Beyrouth.
02:47 C'est le Wall Street Journal qui l'affirme et l'Opinion ce matin publie l'intégralité de cet article.
02:53 Il est signé par le correspondant à Dubaï du Grand Quotidien américain et il est formel.
02:58 "Les iraniens ont travaillé avec le Hamas depuis le mois d'août pour orchestrer les incursions aériennes terrestres et maritimes.
03:06 Et ces attaques, rappelle-t-il, constituent la plus importante violation des frontières d'Israël depuis la guerre du Kippour."
03:14 Alors, autre question, Olivier Delagarde. Faut-il craindre une escalade du conflit ?
03:18 Eh bien, le Parisien pose la question à Hubert Védrine.
03:21 "On le saura assez vite", répond l'ancien ministre des Affaires étrangères.
03:25 "Il y a forcément des voies au gouvernement israélien pour envisager des frappes de cibles iraniennes.
03:31 Et les iraniens doivent donc, eux aussi, être en train de réfléchir à ce qu'ils pourraient frapper en retour.
03:37 Une escalade régionale est malheureusement possible.
03:40 On est davantage dans une guerre contre le Védrine que dans du terrorisme."
03:45 Alors, face à cette guerre qui s'annonce, les bisbilles au sein de la Nupes semblent évidemment un peu puériles.
03:51 "Et quand je vais devoir m'asseoir pas loin du héléfile Ouy-Boyard dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
03:57 je vais avoir du mal à ne pas lui mettre ma main sur la gueule."
04:01 Confidence d'un député socialiste, au Parisien aujourd'hui en France.
04:05 Confidence qui résume assez bien l'ambiance délétère qui règne à gauche.
04:08 C'est que la question de l'islamisme, il reste une profonde ligne de fracture.
04:12 Rappel Cécile Cornudet des Échos.
04:15 Pour l'extrême gauche, la victime est d'abord le musulman.
04:19 Pour ses partenaires, c'est moins simple.
04:21 Et d'ailleurs Libération, qui hier ne savait pas trop quoi penser de cette polémique,
04:25 Libération a retrouvé sa boussole ce matin.
04:28 Dans ses colonnes, Thomas Legrand explique que la nature même de la gauche,
04:31 c'est de défendre à la fois la démocratie et les opprimés,
04:34 mais quand le dominé devient islamiste radical et terroriste,
04:39 la gauche doit-elle le suivre aveuglément ?
04:41 "Eh bien non", répond-il, "la gauche doit faire primer la démocratie sur toute autre considération
04:46 et l'éditorialiste d'enfoncer le clou."
04:49 L'attitude des Insoumis dans cette séquence pose la question de leur rapport à la démocratie.
04:54 La position de Jean-Luc Mélenchon, estimant en 2015 que la Russie de Poutine
04:59 allait fournir la solution en Syrie, aurait dû alerter toute la gauche, prévient-il,
05:03 mais un petit peu tard.
05:06 Mais on ne va pas se quitter, Dimitri, sans évoquer tout de même la une de l'équipe.
05:10 Ce matin, ça va nous faire respirer un petit peu.
05:13 Vous vous souvenez de Gottlieb ?
05:14 - Ah bah oui, tout à fait, Guéruron.
05:16 - Rubriques à braque ? - Rubriques à braque.
05:17 - Pervers Pépé ? - Super Dupont.
05:19 - Eh bah voilà, vous l'avez évidemment redécouvert.
05:21 - Ah oui, c'est son retour en ce moment.
05:23 - Le retour de Super Dupont, nous annonce le quotidien sportif,
05:27 parce qu'Antoine Dupont a donc été autorisé par son chirurgien à reprendre l'entraînement.
05:33 Alléluia !
05:34 Et oui, hier à cette annonce, la France du rugby a respiré avant de retenir son souffle,
05:41 écrit Renaud Borel, car jouera-t-il ou non dimanche, c'est maintenant toute la question.
05:46 Aller, inutile de rester trop longtemps en apnée, parce qu'à la lecture des gazettes,
05:50 sachez que c'est quand même plutôt bien parti.
05:53 Et pour paraphraser mon confrère de l'équipe,
05:56 Europe-Pays, tout de même, celui dont la principale préoccupation
06:00 n'est pas la cuisse de Jupiter, mais le zygomatique de son demi-mêlée.
06:05 - Joliment fini, joliment conclu.
06:07 Merci beaucoup Olivier Delagarde, votre revue de presse tous les matins sur Europe 1.

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