Dérives en milieu scolaire : comment y remédier ? (Le Débat)

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Transcript
00:00:00 (Générique)
00:00:16 L'école ivoirienne, à l'instar des autres écoles à travers le monde,
00:00:21 fait face à certaines dérives
00:00:23 qui doivent continuer d'être adressées
00:00:26 et prises en compte par les parties prenantes.
00:00:29 Violence, consommation de drogue, alcool, harcèlement,
00:00:32 grossesse précoce, mauvaise utilisation des réseaux sociaux.
00:00:36 Le constat est implacable.
00:00:39 Les élèves sont-ils seuls responsables ?
00:00:41 Quelles sont en réalité les causes ?
00:00:44 Que fait le gouvernement ?
00:00:46 Quelles sont les solutions ?
00:00:48 Mesdames, messieurs, bonsoir et bienvenue dans ce débat
00:00:50 dont le thème est "Dérives en milieu scolaire, comment y remédier ?"
00:00:56 Pour en parler, 4 invités que je vous présente,
00:00:58 Mme Pohan, bonsoir, madame. -Bonsoir à vous.
00:01:01 -Vous êtes inspectrice de l'enseignement préscolaire et primaire
00:01:05 à la direction de la pédagogie et de la formation continue
00:01:08 au ministère de l'Éducation nationale et de l'alphabétisation.
00:01:11 -C'est exact. -Merci d'être sur ce plateau.
00:01:13 -Merci.
00:01:15 -A ma gauche, M. Mamadou Touré. Bonsoir, monsieur.
00:01:18 -Bonsoir, madame.
00:01:19 -Vous êtes directeur général de l'Office du service civique national.
00:01:22 -C'est bien ça. -Bienvenue sur ce plateau.
00:01:25 -Merci, madame.
00:01:26 -A vos côtés, M. Aka Kwaku. Albert, bonsoir, monsieur.
00:01:29 -Bonsoir.
00:01:30 -Vous êtes vice-président de l'Organisation des parents d'élèves
00:01:33 et étudiants du Côte d'Ivoire. C'est bien ça ?
00:01:35 -C'est bien ça.
00:01:37 -Merci d'être sur ce plateau et d'avoir répondu à notre invitation.
00:01:40 -Merci.
00:01:41 -Un tel débat ne peut se dérouler sans un sociologue.
00:01:44 Bonsoir, Gisseng Koulébadi. -Bonsoir, Eliane.
00:01:46 -Merci d'être parmi nous. -C'est avec plaisir.
00:01:49 -Ce soir, il s'agit effectivement de faire un plaidoyer
00:01:54 sans langue de bois, et nous nous excusons par avance
00:01:57 pour des propos qui pourraient heurter les âmes sensibles.
00:02:01 Nous partons tout de suite pour le premier élément.
00:02:04 Nous retrouvons Tsiaka Kone et Ibrahim Touré.
00:02:08 -Ces images ont fait le tour de la toile.
00:02:10 Sous l'effet des stupéfiants ou des boissons fortes,
00:02:13 ces adolescents offrent des spectacles à troubler le sommeil.
00:02:17 À ce jour, la drogue, l'alcool, la prostitution,
00:02:22 la cybercriminalité, la violence ont trouvé nie
00:02:25 dans les établissements scolaires.
00:02:27 Une question à résoudre pour parents, encadreurs et autorités.
00:02:31 La déprimation a pris de l'ampleur en milieu scolaire.
00:02:34 Et malheureusement, bon nombre d'écoles ne sont pas épargnées.
00:02:38 Les données de la Croix-Bleue renforcent davantage
00:02:42 cette inquiétude.
00:02:43 -En matière de drogue, les gens procèdent de deux façons.
00:02:46 Il y a des produits qui sont pervertis.
00:02:48 Ça peut être des cakes, ça peut être du jus, ça peut être...
00:02:51 Et ça, ce sont souvent des mélanges de médicaments interdits,
00:02:55 de drogues interdites,
00:02:56 et qui rentrent dans l'initiation des enfants.
00:03:00 L'autre chose, c'est qu'on fabrique l'enfant étoile,
00:03:05 l'enfant qui attire.
00:03:06 C'est-à-dire que c'est un enfant qui est en contact
00:03:09 avec les vendeurs de drogue, qu'on appelle communément les dealers,
00:03:15 et on lui met tout à sa disposition.
00:03:19 Il est très bien habillé, il est bien coiffé, il est attirant,
00:03:23 il a une vie très aisée, il a en général beaucoup d'argent,
00:03:29 et il attire les autres.
00:03:32 Et donc, quand les autres y vont, évidemment,
00:03:35 c'est pour les initier aux drogues.
00:03:37 -Nous sommes ici, dans un établissement
00:03:38 dans la plus grande commune du district autonome d'Abidjan.
00:03:41 Les alentours de l'établissement sont occupés
00:03:44 par des tenanciers de maquis et vendeurs de boissons fortes.
00:03:48 Un voisinage loin de faire bon ménage.
00:03:51 Certains établissements de référence
00:03:52 tiennent malheureusement le flambeau du mal.
00:03:55 La tontine sexuelle, elle a également fait parler d'elle.
00:03:58 Cette forme de prostitution déguisée,
00:04:01 mais, annule l'imagination créative de ces jeunes.
00:04:04 Le mal est profond, et il est temps d'arrêter l'homoragie
00:04:07 pour un système éducatif plus attractif.
00:04:10 -Merci, Siaka Kone, Ibrahim Touré, Montage Pacom Afrié.
00:04:15 Mesdames, messieurs, le constat, il est là.
00:04:17 Je voudrais avoir vos commentaires.
00:04:19 On parle d'initiation des enfants, enfants étoiles.
00:04:22 On parle également de tontine sexuelle. Mme Poua.
00:04:25 -Je voudrais d'abord, au nom de Mme la ministre,
00:04:28 dire merci au ministre de la Communication
00:04:33 et de l'Economie numérique,
00:04:36 ainsi qu'à M. le directeur général, et à vous également,
00:04:40 de nous inviter pour parler de l'école ivoirienne
00:04:43 dans sa dimension de dérive qu'on constate.
00:04:47 Oui, on a regardé un pan,
00:04:50 et nous sommes d'accord avec le constat fait,
00:04:53 parce que l'école, c'est le temple du savoir.
00:04:57 Quand ce temple-là se transforme en ce que nous voyons,
00:05:00 ce n'est pas bon pour l'image de l'école elle-même,
00:05:03 et surtout, quand on dit que le thème de l'année,
00:05:07 c'est "soyons des citoyens responsables
00:05:10 pour une école de qualité".
00:05:12 Mais l'école de qualité, elle s'est faite
00:05:14 dans un environnement de qualité, avec des personnes
00:05:17 et des élèves de qualité.
00:05:18 -Des élèves de qualité et un environnement de qualité.
00:05:21 M. le directeur, quel est votre regard,
00:05:23 justement, après avoir suivi cet élément ?
00:05:26 -Ecoutez, merci beaucoup de cette invitation.
00:05:29 Le constat, il est clair, il est net.
00:05:32 Nous l'avons tous vécu, nous l'avons constaté.
00:05:35 Nous-mêmes, au service civique, on va en dire un mot tout à l'heure,
00:05:39 nous essayons d'adresser la problématique,
00:05:42 et que ce soit le président de la République,
00:05:44 que ce soit le Premier ministre ou que ce soit le ministre
00:05:47 de la Jeunesse, justement, qui est concerné également
00:05:51 par cette cible, tout est fait.
00:05:53 Nous faisons tout, en tout cas, pour arriver à juguler
00:05:56 les conséquences de ces fléaux,
00:06:01 mais tout en essayant aussi d'adresser par la sensibilisation...
00:06:04 -Les causes ? -Oui, aussi bien les causes
00:06:09 que les conséquences.
00:06:11 Il faut qu'on aille par la sensibilisation également.
00:06:13 Tout à l'heure, on vous dira tout ce que nous faisons
00:06:16 pour que le phénomène... -De façon concrète.
00:06:19 -M. Aka, vous êtes vice-président de l'association
00:06:21 des parents d'élèves et étudiants des Côtes d'Ivoire.
00:06:24 Après avoir regardé ce reportage, quels sont vos sentiments ?
00:06:28 Il plante le décor ?
00:06:29 -Oui, merci déjà de nous avoir invités ici.
00:06:33 Là, je parle au nom de Lopez-I, au nom de son président,
00:06:38 Radio-Aka, Claude.
00:06:40 Et l'extrait que nous venons de voir
00:06:44 nous montre effectivement nos enfants,
00:06:47 parce que nous sommes parents d'élèves,
00:06:49 nos enfants confrontés à un environnement scolaire
00:06:57 en perdition.
00:06:59 Voilà.
00:07:00 Evidemment, ça nous interpelle, en tant que parents,
00:07:04 en tant que famille, ça nous interpelle,
00:07:06 mais on constate aussi que c'est aux alentours de l'école
00:07:11 que ça se passe.
00:07:12 Ce n'est pas en sortant de la maison.
00:07:15 C'est pas autour de la maison que ça se passe,
00:07:17 ça se passe autour de l'école.
00:07:19 -Autour de l'école.
00:07:20 -Donc on va essayer de voir pourquoi tout ça.
00:07:24 -Nous sommes là, justement, comme je l'ai dit à l'intérieur
00:07:26 de mon propos, pour un plaidoyer.
00:07:28 M. Koulibaly, le sociologue que vous êtes,
00:07:30 le décor a été planté.
00:07:32 Quel est justement votre ressenti
00:07:34 par rapport à ce que nous avons suivi ensemble ?
00:07:37 -J'avoue que c'est un élément qui présente des faits,
00:07:42 qui fustige des comportements,
00:07:45 et malheureusement, on pourrait dire que c'est une honte
00:07:49 pour l'école ivoirienne.
00:07:52 Et ma foi, la première chose qui me vient à l'esprit,
00:07:55 c'est de questionner le concept même de dérive
00:07:59 en milieu scolaire.
00:08:00 Quand on parle de dérive en milieu scolaire
00:08:02 pour le sociologue que je suis,
00:08:04 cela renvoie à un ensemble de comportements,
00:08:07 un ensemble d'incidents,
00:08:09 donc qui font un torse au consensus
00:08:12 qui a été mis en place au niveau de la communauté éducative,
00:08:16 donc du système éducatif.
00:08:18 Chaque fois qu'on a des comportements déviants,
00:08:21 qui viennent impacter le climat scolaire,
00:08:24 l'environnement scolaire,
00:08:26 et donc impacter négativement les apprenants,
00:08:30 qui sont les élèves,
00:08:32 impacter négativement l'administration,
00:08:34 qui joue son rôle également dans le système,
00:08:37 mais aussi qui vient impacter tous les acteurs
00:08:40 qui sont à proximité,
00:08:43 y compris les parents d'élèves
00:08:45 et les partenaires qui accompagnent.
00:08:47 Donc véritablement, le consensus est impacté
00:08:51 et il y a un déséquilibre, un dysfonctionnement
00:08:54 qui ne dit pas son nom,
00:08:55 et c'est une dérive avec plusieurs acteurs
00:08:58 qui ont certainement leurs responsabilités.
00:09:01 - Alors, vous êtes tous les quatre confrontés,
00:09:03 chacun à son niveau, à ces dérives,
00:09:05 mais madame, pour laquelle est la dérive, justement,
00:09:07 que le MENA met, pas en évidence,
00:09:09 mais qui est la plus répandue,
00:09:11 à laquelle vous êtes le plus confrontée au quotidien ?
00:09:15 - Je voudrais dire que c'est
00:09:17 les grossesses en milieu scolaire
00:09:19 et puis les violences.
00:09:21 Les violences qu'on constate
00:09:24 pendant les congés qui arrivent,
00:09:27 quand les enfants font les congés anticipés.
00:09:29 - Et pourtant, c'est une question qui a été réglée.
00:09:31 - Oui, ça a été réglé.
00:09:33 C'est pour ça que ça a été réglé.
00:09:35 Cette année, on n'a pas constaté.
00:09:36 Donc c'est pour ça que je voulais dire par ordre
00:09:38 que voilà des choses.
00:09:40 Et au niveau de la grossesse, on n'a pas encore réglé,
00:09:43 mais on a des...
00:09:44 On est en train de suivre des pistes de solutions
00:09:46 et cela tient à coeur.
00:09:48 Parce que quand on vous dit
00:09:49 que vous avez 5 800 enfants qui sont encore enceintes,
00:09:53 la mère, la responsable que madame est,
00:09:57 est interpellée et elle le dit par ses mots.
00:10:00 Elle est pénée de voir que malgré tout ce qu'on fait,
00:10:03 dans cette société-là,
00:10:05 les filles ont encore...
00:10:08 Les élèves sont encore à ce niveau-là
00:10:10 de grossesse en cours de scolarité.
00:10:13 Nous ne disons plus au milieu scolaire
00:10:15 parce que généralement, quand on le disait,
00:10:18 c'était que c'est à l'intérieur du système éducatif
00:10:21 que ces filles-là avaient ces grossesses.
00:10:23 - Ça s'est déplacé.
00:10:24 - Voilà.
00:10:25 C'est pendant leur scolarité
00:10:26 et c'est des grossesses
00:10:28 qu'elles peuvent contracter pendant les vacances et autres.
00:10:31 C'est pour ça qu'on parle
00:10:32 de grossesse en cours de scolarité.
00:10:35 - Grossesse en cours de scolarité.
00:10:37 Monsieur le directeur,
00:10:38 vous êtes donc en charge du service civique.
00:10:40 Vous avez été vous-même confronté à ces dérives
00:10:43 et surtout en termes de solutions,
00:10:45 même si c'est vrai que nous en parlerons tout à l'heure.
00:10:47 Quelle est pour vous, en tout cas,
00:10:48 en tant que directeur de cette entité
00:10:51 du ministère en charge de la jeunesse,
00:10:54 la dérive qui vous préoccupe le plus?
00:10:59 - Nous avons trois éléments clés
00:11:04 qu'il faut signaler tout de suite.
00:11:06 C'est l'abandon scolaire et les échecs scolaires.
00:11:11 Parce que c'est ceux-là qui alimentent
00:11:13 un grand nombre de vulnérabilités dans notre jeunesse.
00:11:17 Ça, c'est le premier point.
00:11:19 Le deuxième point, c'est la violence.
00:11:21 On a des jeunes qui sont de plus en plus violents.
00:11:24 On essaie de comprendre également le pourquoi.
00:11:27 Il y a la question des addictions aux drogues et à l'alcool.
00:11:31 Ça, c'est vraiment les trois éléments clés
00:11:34 que nous avons dans notre...
00:11:36 - Mais ces éléments sont liés?
00:11:38 Ces éléments sont liés?
00:11:39 - Oui, parfois ils sont liés.
00:11:42 - Alors, M. Aka, justement,
00:11:43 vous êtes la vice-présidente de l'association
00:11:46 des parents d'élèves et étudiants de Côte d'Ivoire.
00:11:50 Comment, justement, vous réussissez
00:11:52 à adresser cette question,
00:11:55 en interne, évidemment, ces questions de dérive?
00:11:58 Qu'est-ce qui vous touche vraiment le plus souvent
00:12:01 concernant ces dérives en tant que parent d'élèves?
00:12:05 - Bon, nous, ce que nous percevons,
00:12:08 c'est la duplicité de nos enfants aujourd'hui.
00:12:13 - La duplicité de vos enfants?
00:12:15 - Oui, puisque l'enfant, quand il est à l'école,
00:12:18 il a un comportement,
00:12:19 et quand il est à la maison, il a un autre comportement.
00:12:21 Donc, on ne sait plus...
00:12:23 Nous n'avons plus la maîtrise.
00:12:26 C'est un peu le premier conseil que nous faisons.
00:12:30 Parce que quand l'enfant vient à la maison,
00:12:33 nous, nous avons l'impression qu'il est correct.
00:12:37 Mais quand il sort et qu'il est à l'école,
00:12:40 à l'extérieur de la maison,
00:12:43 il a un autre comportement.
00:12:45 Et donc, on peut être surpris
00:12:48 des effets que ça dégage, ça donne à l'extérieur après.
00:12:52 - Oui, parce que le grand élève se trouve en face d'une situation
00:12:55 que lui-même ne comprend pas.
00:12:57 Bon, maintenant, bien sûr,
00:12:59 il y a toutes les dérives que nous connaissons.
00:13:01 Il y a la violence, il y a la drogue,
00:13:04 il y a tout ce que Mme Pauvret en a dit tout à l'heure,
00:13:08 comme le DG l'a dit.
00:13:10 Tous ces mots-là, nous les vivons.
00:13:12 - Au quotidien. - Au quotidien.
00:13:14 - Alors, je voudrais juste, avant de vous passer la parole, Justin,
00:13:17 nous allons, c'est vrai, circonscrire ces dérives
00:13:20 à la violence scolaire, aux stupéfiants, à l'alcool,
00:13:23 à la violence, évidemment, à ce qui est qualifié
00:13:26 de tendance sexuelle aux grossesses précoces.
00:13:28 Merci, c'est vrai que vous nous avez donné une autre définition.
00:13:31 - En cours de scolarité. - En cours de scolarité.
00:13:33 Parce qu'on pourrait passer, effectivement, toute une nuit
00:13:35 pour parler de ces dérives.
00:13:37 Vous, le sociologue que vous êtes, justement,
00:13:39 qu'est-ce qui vous interpelle ?
00:13:41 - Alors, moi, tout de suite, ce qui m'interpelle, c'est la violence.
00:13:43 Et donc, je rejoins M. le directeur qui parlait de la violence.
00:13:46 Je parle de violence parce que l'école
00:13:49 est trop favorable à la violence.
00:13:51 Et mieux, on aurait même pu conclure
00:13:55 que l'école a fini par développer une culture de violence.
00:13:59 Et je vais m'expliquer.
00:14:01 Vous constaterez qu'on a toutes les formes de violence.
00:14:05 On a les violences physiques, au niveau de l'école.
00:14:08 On a les violences psychologiques et émotionnelles.
00:14:11 - Harcèlement, aussi. - Exactement.
00:14:14 On a les violences sexuelles.
00:14:16 On a aussi des formes de viol
00:14:20 au niveau de l'école.
00:14:22 Donc, on a toutes les formes de violence.
00:14:25 Mais malheureusement, quand je parlais de règles ou de consensus,
00:14:28 on a des acteurs dans le système.
00:14:31 Et chaque acteur est soumis à certaines normes
00:14:35 qui régissent les comportements au niveau de l'école.
00:14:38 Mais ce qui va se passer, c'est que nous ne pouvons pas s'exprimer
00:14:42 d'autant que nous recouvrons la violence.
00:14:44 Je prends un exemple.
00:14:46 Quand vous prenez la Fédération Institution Tinnée Scolaire de Côte d'Ivoire,
00:14:49 la FESSI, quand vous regardez l'historique de la FESSI,
00:14:52 comment la FESSI fait irruption dans le système éducatif ?
00:14:56 Mais c'était pour permettre à certaines catégories de pouvoir s'exprimer.
00:15:00 Je veux parler, par exemple, du corps enseignant qui a voulu s'exprimer.
00:15:04 Je veux parler des élèves.
00:15:06 - Mais il y a eu d'autres syndicats, d'autres organisations.
00:15:08 - Il y a eu d'autres organisations par la suite.
00:15:10 Mais quand vous regardez finement, c'est l'intrusion du politique
00:15:14 dans l'école.
00:15:15 Et c'est ce qui fait que c'est un moyen d'expression,
00:15:18 mais en même temps, on a recours à la violence
00:15:20 pour pouvoir imposer un certain nombre de choses.
00:15:23 Malheureusement, c'est le constat que je vous donne.
00:15:26 - Non, non, c'est votre constat.
00:15:28 - Je vais dire aux sociologues que l'école est l'émanation de la société.
00:15:35 C'est une micro-société.
00:15:37 Donc, elle vit les travers et les dérives de la grande société.
00:15:41 Les enfants qui viennent à l'école, ce n'est pas à l'école
00:15:45 qu'on donne la première impression éducative.
00:15:51 Donc, quand l'enfant vient, il a déjà une éducation.
00:15:55 Et quand il vient, il observe les modèles de sa société.
00:15:59 - Il reproduit. Il reproduit.
00:16:02 - Il les reproduit. L'enfant, c'est la reproduction des modèles.
00:16:05 La violence aujourd'hui des élèves est constatée,
00:16:08 comme il le dit, par la violence qu'on constate
00:16:10 par les grands au niveau politique, au niveau du temps,
00:16:13 le langage et ceci, les cela.
00:16:15 Donc, faire croire que l'enfant vient et que c'est à l'école
00:16:19 qu'il apprend ou bien qu'il est impacté par cette violence, je dis non.
00:16:23 Parce que nous recevons des enfants qui sont dans une société
00:16:27 et c'est la société qui crée l'école pour dire,
00:16:30 voilà, nous voulons que nos enfants y aillent
00:16:33 pour les amener des agents d'intégration,
00:16:36 de développement de la société.
00:16:38 Donc, l'école est impactée par cet environnement
00:16:43 fait de violence par les adultes.
00:16:45 Parce que ne disons pas que c'est les enfants
00:16:48 qui commencent la violence. Ils ont vu, ils copient.
00:16:51 Et ça, il faut que le sociologue interroge la société
00:16:55 pour montrer pourquoi on exporte cette violence-là à l'école.
00:16:59 - Alors, moi, vraiment, en vous écoutant,
00:17:01 j'ai une question pour tous les quatre.
00:17:02 Vous parlez donc de la société qui impacterait les enfants
00:17:04 et ils auraient cette réaction.
00:17:06 M. le directeur, et puis je vais également poser cette question
00:17:09 au vice-président, donc, justement, de l'association,
00:17:11 des parents, parents d'élèves.
00:17:14 On accuse très souvent la cellule familiale,
00:17:17 puisque c'est la base, c'est la cellule familiale.
00:17:19 Est-ce à tort ou à raison ?
00:17:21 M. Aka.
00:17:23 - Bon, la cellule familiale,
00:17:26 je crois que déjà, Mme Porant a planté le décor.
00:17:30 - Je veux vous entendre.
00:17:31 - Nous sommes dans une société
00:17:33 où les enfants sont les enfants,
00:17:37 et les familles, elles sont elles-mêmes imprégnées
00:17:42 dans cette société-là.
00:17:43 Voilà.
00:17:44 Donc, tous les maux que la société a su générer,
00:17:49 tous ces maux-là, c'est les familles qui les impactent.
00:17:55 C'est cet ensemble de dérives,
00:18:01 que ce soit à partir des politiques,
00:18:03 que ce soit à partir des syndicats,
00:18:05 cette violence qu'on voit,
00:18:07 ces injustices que les populations vivent...
00:18:11 - Ou ressentent, ou estiment.
00:18:13 - Oui.
00:18:14 - À tort ou à raison.
00:18:16 - À tort ou à raison.
00:18:17 Il y a des injustices qui sont produites dans la société.
00:18:20 Tout ça réjaillit.
00:18:22 On parle de coût de la vie.
00:18:25 Il y a l'impossibilité, les difficultés de la vie quotidienne.
00:18:31 Les parents vivent.
00:18:32 - Mais est-ce que, justement...
00:18:34 Excusez-moi, je vous promets,
00:18:36 parce qu'on parle du service civique.
00:18:38 Est-ce que, justement, il y a ces réalités ?
00:18:40 Un enfant, il est dans la série familiale.
00:18:42 Est-ce que l'enfant doit "payer" ?
00:18:46 "Payer" parce qu'effectivement,
00:18:48 il y a ce qui se passe dans la société
00:18:49 et reproduire cela à l'école ?
00:18:51 La responsabilité du père ou de la mère,
00:18:54 comment vous regardez cela ?
00:18:56 - La responsabilité des parents est capitale.
00:19:00 Je l'ai fait dire, c'est la première responsabilité,
00:19:03 l'éducation de leur enfant.
00:19:06 Le savoir-être, le bon comportement,
00:19:10 c'est d'abord à la maison qu'on l'acquiert.
00:19:13 Ensuite, évidemment, on ne les reste pas dans le cocon familial.
00:19:17 Après la maison, on va à l'école.
00:19:22 Évidemment, si vous avez des tards à la maison,
00:19:26 vous allez certainement les amplifier
00:19:29 dans l'environnement de l'école.
00:19:31 Mais sinon, pour ma part, ça recommence à la maison.
00:19:33 - Ça commence à la maison.
00:19:35 - Et je veux rajouter un point.
00:19:37 Des jeunes nous disent,
00:19:39 "Nous parlons, mais vous ne nous entendez pas."
00:19:43 - Ce qui veut dire ?
00:19:44 - Ce qui veut dire qu'on n'a pas les mêmes éléments,
00:19:46 on n'a pas les mêmes codes.
00:19:47 Nous ne comprenons pas ce que nos enfants disent.
00:19:51 En fait, nous sommes décalés.
00:19:53 - Pourquoi alors, justement, cette rupture ?
00:19:55 - Oui.
00:19:56 - Pourquoi cette rupture ?
00:19:57 - Oui, moi, je pense que...
00:19:59 - Après, Mme Pouha, j'aimerais vous entendre aussi.
00:20:01 Pourquoi cette rupture ?
00:20:02 - On parle de famille.
00:20:03 - Oui.
00:20:04 - Attendez, mais de quelle famille parlons-nous ?
00:20:06 Est-ce que les familles de 1960 sont les familles d'aujourd'hui ?
00:20:11 Je pense qu'aujourd'hui, il y a une sorte de compétition
00:20:15 entre l'éducation qu'on acquiert à travers le numérique,
00:20:19 donc les réseaux sociaux,
00:20:21 et l'éducation qu'on acquiert à la maison.
00:20:24 Et finalement, quand vous regardez cette compétition,
00:20:27 celui qui prend le dessus, ce sont les réseaux sociaux.
00:20:30 Parce que malheureusement...
00:20:31 - Est-ce qu'à travers les réseaux sociaux, c'est une éducation ?
00:20:34 - Le constat que nous faisons,
00:20:37 c'est que nos enfants, aujourd'hui, sont...
00:20:41 Ils ont développé une forme d'addiction aux réseaux sociaux.
00:20:45 Et donc, l'éducation qu'ils vont, les valeurs qu'ils vont récupérer,
00:20:50 très souvent sont des anti-valeurs.
00:20:53 Or, vous savez que la plus petite unité de la société, c'est la famille.
00:20:57 C'est la famille, le premier rideau protecteur.
00:20:59 Jean Piaget disait que c'est dans la prime enfance,
00:21:02 donc de zéro à six ans,
00:21:03 que les éléments socio-culturels se cristallisent le mieux chez l'enfant.
00:21:06 Et Gabriel Détat-Dedire, que la personnalité de base s'acquiert
00:21:10 dans la prime enfance,
00:21:12 et la personnalité secondaire va s'acquérir au fur et à mesure.
00:21:16 Malheureusement, aujourd'hui, ce qu'on constate,
00:21:18 c'est que les parents ne sont plus maîtres de cette éducation,
00:21:23 de ce processus de socialisation,
00:21:25 et ne sont pas en compétition avec d'autres acteurs,
00:21:28 tels que les réseaux sociaux.
00:21:30 - Madame Poirand, on revient à l'éducation nationale.
00:21:32 Vous avez, de toutes les manières, développé certains programmes.
00:21:36 On voudrait quand même vous entendre sur cette question,
00:21:38 parce que vous n'êtes pas juste des spectateurs.
00:21:41 Vous êtes des acteurs.
00:21:42 - Non, non, non, non, parce que quand...
00:21:43 Je suis contente que les sociologues reconnaissent
00:21:46 que c'est depuis la petite enfance
00:21:48 qu'on acquiert les éléments, l'empreinte,
00:21:51 qu'on marque à notre enfant, nous poursuit après.
00:21:54 Et surtout, avant de venir là, le directeur a dit
00:21:58 qu'on n'a pas les mêmes codes.
00:22:00 Parce qu'il faut prendre les élèves dont on parle.
00:22:04 On a le pré-scolaire, on n'a pas de problème.
00:22:06 On a le primaire, on n'a pas de problème.
00:22:08 On arrive à l'adolescence.
00:22:10 - Quel est le problème ?
00:22:12 - L'âge, les transformations.
00:22:15 Ils sont dans tout ce qu'on appelle la provocation,
00:22:19 période d'opposition.
00:22:21 Ils rentrent dans une intelligence qui fait maintenant des hypothèses.
00:22:24 Parce qu'ils n'étaient pas dedans.
00:22:26 Donc, ils comprennent la vie, ils l'analysent
00:22:28 et ils sont surtout réfractaires à l'ordre établi.
00:22:33 L'adolescence, c'est cela.
00:22:35 - C'est une rébellion ?
00:22:36 - Oui, parce qu'on parle d'opposition, de provocation,
00:22:39 de rébellion, d'affirmation de sa personne.
00:22:43 C'est comme il enquête l'identité.
00:22:45 Donc, pour lui, tout ce qu'il veut faire,
00:22:48 c'est montrer qu'ils sont présents.
00:22:51 Mais c'est la manière qui ne va pas.
00:22:53 Il y a la violence.
00:22:55 Mais quand ils sont dans le milieu familial,
00:22:57 violence père et mère,
00:22:59 violence déjà de base,
00:23:01 quand les parents eux-mêmes frappent les enfants,
00:23:04 eux-mêmes, il y a la violence.
00:23:05 - C'est de la violence, frapper un enfant ?
00:23:06 - Oui, c'est de la violence physique.
00:23:08 C'est comme si vous transmettiez à l'enfant un héritage.
00:23:11 Sois violent comme je suis violent, enfer, toi.
00:23:13 - Parce que certains estiment qu'il faille justement
00:23:15 "reprendre" cette relation
00:23:18 pour que les enfants changent de comportement.
00:23:21 - Oui, mais je pense qu'on peut convaincre sans contrainte.
00:23:24 C'est pour ça que quand il a parlé de la famille,
00:23:27 quand une famille communique,
00:23:29 parce qu'est-ce qu'on communique avec nos enfants ?
00:23:32 Ou bien on parle à nos enfants,
00:23:34 on parle sur nos enfants,
00:23:36 ou bien on communique, c'est parler avec.
00:23:38 Quand des enfants sont dans un milieu
00:23:41 dans lequel on parle, on est apaisés, le bon temps est là,
00:23:44 c'est des enfants qui vont être équilibrés
00:23:46 et qui ne vont pas aller se mettre à détruire ce qu'il y a.
00:23:49 Parce que ceux qu'ils détruisent, c'est comme s'ils avaient amassé
00:23:53 une somme de frustration
00:23:57 qu'ils sont en train d'évacuer.
00:23:59 Parce que quand vous regardez comment est-ce qu'ils détruisent
00:24:02 l'instrument pédagogique,
00:24:04 comment ils détruisent la salle de classe,
00:24:07 est-ce qu'on a envie de se poser la question
00:24:09 "Quelle est la représentation de l'école ?"
00:24:12 - Justement, je vais poser la question à M. Aka.
00:24:14 M. Aka, vous êtes vice-président de l'Association des parents d'élèves.
00:24:17 Quelle est la représentation que les élèves,
00:24:20 selon vous, ou peut-être que vous en discutez,
00:24:23 se font de l'école ?
00:24:26 Comment ils imagent, justement, l'école ?
00:24:31 Si vous en parlez.
00:24:33 - Non, on en parle.
00:24:35 Les enfants sont déjà dans un environnement
00:24:37 où ils savent qu'ils doivent aller à l'école.
00:24:39 Déjà à partir de, on l'a dit tout à l'heure, le plus scolaire,
00:24:43 l'enfant déjà à partir de 3 ans, 3 ans et demi.
00:24:46 Ses parents lui disent qu'on va t'envoyer à l'école
00:24:49 et lui-même, il est content d'y aller.
00:24:51 On lui achète les fournitures, etc.
00:24:53 Donc il est content d'y aller.
00:24:55 Donc les enfants sont aptes.
00:24:58 Ils souhaitent aller à l'école.
00:25:01 Ils ne veulent pas rester à la maison.
00:25:04 Le problème qui se pose, c'est que nous sommes dans une société,
00:25:08 comme on l'a dit tout à l'heure,
00:25:10 c'est une société où tout le monde est occupé.
00:25:12 Le papa, il est parti au travail.
00:25:14 La maman, elle est partie au travail.
00:25:16 - Comment on faisait avant ?
00:25:17 - Avant, les parents, ils avaient leurs activités autour de leur maison.
00:25:21 Ils étaient là, présents.
00:25:24 Et donc les enfants, quand ils vont, ils reviennent, ils les trouvent.
00:25:27 Et là, la communication, effectivement, passe plus facilement.
00:25:31 Mais quand un enfant a été envoyé à l'école,
00:25:34 dans le cycle primaire, prenons ce cas-là,
00:25:37 et que le papa, il est un ouvrier qui travaille à Yopogon,
00:25:42 qui travaille à Portbouy,
00:25:45 quand il rentre, c'est à 21 heures,
00:25:47 il ne voit pratiquement pas l'enfant.
00:25:49 Il aura du mal à communiquer avec cet enfant-là.
00:25:52 La maman, elle est commerçante ou bien enseignante, etc.
00:25:56 Elle aussi, elle est partie.
00:25:58 Donc finalement, cet enfant-là, il est quelque part...
00:26:01 Voilà, il est un peu abandonné.
00:26:04 Il sort de l'école, il n'a plus un accueil à la maison comme il le faut,
00:26:09 un parental comme il le faut à la maison.
00:26:12 Et tout ça, ça joue sur l'enfant.
00:26:14 - On se dit que ceux qui sont justement touchés
00:26:18 ou à même de porter ces dérives ou responsables de ces dérives
00:26:22 seraient d'une catégorie sociale.
00:26:24 Est-ce que c'est vrai ?
00:26:26 Gisla, Koulibadi.
00:26:28 - Oui, à cette question, moi, je dirais que...
00:26:31 on a tort de penser que ce sont les élèves
00:26:36 issus de familles défavorisées
00:26:38 qui sont à l'origine des dérives que nous constatons.
00:26:41 Je pense que ce n'est pas vrai.
00:26:43 Parce que bien au contraire,
00:26:45 lorsque vous êtes issus de familles défavorisées,
00:26:48 vous n'arrivez même pas à avoir les 3 repas du jour,
00:26:51 il faut bien au contraire avoir un sursaut
00:26:55 et se mettre résolument au travail
00:26:57 pour pouvoir sortir de cette précarité ou de cette pauvreté.
00:27:01 Ce qui se passe, c'est qu'on se retrouve
00:27:05 avec différentes couches sociales.
00:27:07 Et aujourd'hui, il faut le reconnaître,
00:27:10 nos enfants sont influençables.
00:27:12 Nos enfants ont une faible personnalité.
00:27:16 - Mais à qui la faute ?
00:27:18 - Non, à qui la faute ?
00:27:20 Vous remarquerez que dans la cellule familiale,
00:27:23 malheureusement, on se retrouve avec un déficit
00:27:26 de temps de qualité avec les enfants.
00:27:29 Le temps de qualité, on ne l'a pas.
00:27:31 Les parents n'arrivent plus à avoir un temps de qualité
00:27:35 où on est entre parents-enfants
00:27:39 où on arrive à partager son expérience,
00:27:43 où on arrive à discuter
00:27:45 sans véritablement arriver à la violence.
00:27:49 Mais il faut pouvoir échanger.
00:27:51 Et un autre facteur que j'incrimine,
00:27:53 c'est l'urbanisation.
00:27:55 Malheureusement, l'urbanisation a impacté les cellules familiales
00:27:59 et a impacté même l'école.
00:28:01 L'urbanisation aujourd'hui est une urbanisation sauvage.
00:28:05 - Pourquoi vous la qualifiez de sauvage ?
00:28:08 - Parce que quand vous regardez l'urbanisation,
00:28:11 en principe, ça doit obéir à une planification,
00:28:14 à une programmation.
00:28:16 - Vous pensez que la planification et la programmation ne sont pas faites ?
00:28:19 C'est une question que je vous pose.
00:28:21 - Ce qu'on constate avec l'urbanisation,
00:28:24 vous avez une urbanisation, mais à côté,
00:28:26 on a la précarité qui chevauche
00:28:28 avec ce qu'on pourrait appeler l'urbanisation à visage humain,
00:28:33 mais à côté, on a des taux dits, on a de la pauvreté.
00:28:36 - Ce n'est pas le seul cas de la pauvreté.
00:28:38 - Et nos écoles sont même pris au piège.
00:28:40 Parce que qu'est-ce qui pilule autour de nos écoles ?
00:28:42 C'est des maquis, c'est des fumoirs.
00:28:45 - Je veux vous dire juste... - Et ça impacte.
00:28:47 - Un quartier comme Cocody,
00:28:49 c'est pour ça que je vais poser la question sur l'élément social,
00:28:52 un quartier comme Cocody, maisons hippies, etc.,
00:28:54 vous avez des maquis à côté des écoles.
00:28:56 Mais à côté de grands établissements.
00:28:58 Donc, vous voyez l'urbanisation, on peut en débattre.
00:29:01 Je voudrais entendre, M. le directeur,
00:29:03 votre agence, votre office a été créé en 2017.
00:29:07 Sauf erreur de ma part. - 2016.
00:29:10 - 2016. Et vous êtes censé apporter en tout cas
00:29:13 un appui ou traiter une problématique
00:29:16 en ce qui concerne l'incivisme dans le pays.
00:29:20 Aujourd'hui, où on en est ?
00:29:22 Parce que là, on parle des dérives, c'est une forme d'incivisme.
00:29:25 Où on en est aujourd'hui ?
00:29:27 Vous avez des centres aussi à l'intérieur du pays.
00:29:29 Où on en est aujourd'hui ?
00:29:31 - Beaucoup a été fait au niveau du service civique.
00:29:36 J'en veux pour preuve la problématique
00:29:39 des congés anticipés.
00:29:41 Ce qui fait aujourd'hui que quand on parle de Bembresso,
00:29:44 on sait ce que c'est.
00:29:46 Parce que Bembresso... - Vous avez traumatisé des jeunes ?
00:29:49 - Non, au contraire. Ils étaient très heureux avec nous.
00:29:52 Parce qu'on leur a apporté ce qu'ils n'avaient pas
00:29:55 en dehors du centre.
00:29:57 On leur a apporté trois repas par jour.
00:30:00 Au centre de service civique,
00:30:02 on apporte trois repas par jour.
00:30:04 Une grande partie de ces enfants n'avaient pas un repas par jour.
00:30:08 Pourtant, ils étaient élèves.
00:30:10 On apporte la santé,
00:30:12 puisque nous veillons à la santé de nos pensionnés.
00:30:16 Ces enfants n'ont jamais visité un médecin
00:30:20 ou un infirmier en dehors de leur maison.
00:30:23 Ils dorment quelque part chez nous.
00:30:27 Ils ont le lit,
00:30:29 ils ont une maison correcte.
00:30:32 Mais une grande partie des enfants que nous avons reçus
00:30:35 n'avaient pas tout cela.
00:30:37 Donc, ça a créé des comportements très inciviques
00:30:42 de vouloir partir de l'école
00:30:45 et de provoquer alors les congés anticipés.
00:30:48 - Mais ça a duré des années, ça. - Oui, ça a duré des années
00:30:51 jusqu'à ce que, grâce à madame la ministre
00:30:55 de l'Éducation nationale,
00:30:57 qui a discuté avec son collègue,
00:31:00 le ministre de la Jeunesse,
00:31:02 on a arrivé à récupérer
00:31:05 des enfants qui étaient dans les liens de la justice
00:31:07 et qui avaient été arrêtés pour troubles à l'ordre public
00:31:10 pour essayer de les résocialiser
00:31:12 sur les centres de services civiques de Bembresso.
00:31:15 En dix jours, on a essayé d'identifier d'abord
00:31:18 quelles sont les causes qui les amènent à cela,
00:31:21 parce qu'ils sont victimes aussi, ces enfants-là.
00:31:24 Il ne faut pas considérer qu'ils ne sont que des acteurs
00:31:27 mais qu'ils sont aussi victimes.
00:31:29 On a bien compris quels sont les éléments clés
00:31:31 qui déterminaient leur comportement.
00:31:33 On a travaillé là-dessus,
00:31:35 mais ces enfants qui sont sortis de Bembresso...
00:31:37 - Que sont-ils devenus aujourd'hui ?
00:31:39 - Aujourd'hui, une grande majorité d'entre eux
00:31:41 a retrouvé la paix et le système éducatif.
00:31:44 - Ils ont retrouvé leur cellule familiale d'origine ?
00:31:47 - D'origine, oui, parce qu'ils réparent en famille,
00:31:50 ils ont passé leurs examens.
00:31:52 Ils sont même devenus pour nous des ambassadeurs
00:31:55 pour promouvoir le civisme et la citoyenneté à l'école.
00:31:58 Vous avez vu que depuis ce temps jusqu'à aujourd'hui,
00:32:01 on n'a pratiquement pas encore entendu des questions
00:32:05 et on touche du bois, il faut que ça continue ainsi.
00:32:08 Voilà, donc sur ce point-là,
00:32:10 on a bien déterminé ce qui s'est passé et on a traité.
00:32:13 Maintenant, le service civique n'est pas là pour les élèves.
00:32:17 - Non, ça, c'est clair.
00:32:19 - Il est là pour tous les jeunes.
00:32:21 - Pour tous les jeunes, pas que les élèves.
00:32:23 Aujourd'hui, depuis la mise en place du service civique
00:32:27 jusqu'en 2017 à aujourd'hui,
00:32:29 c'est pratiquement 5 000 jeunes qui sont passés par le service civique.
00:32:33 Des jeunes qui sont en situation de vulnérabilité,
00:32:36 abandon scolaire, échec scolaire,
00:32:38 dans l'alcool, pour certains, dans la drogue,
00:32:41 sans qualification, sans emploi.
00:32:43 Aujourd'hui, plus de 80 % des jeunes que nous avons eus
00:32:47 sont aujourd'hui resocialisés, qualifiés et insérés en emploi.
00:32:52 Tout à l'heure, on dira même ce qu'on a actuellement sous la main
00:32:57 pour adresser justement la problématique
00:32:59 qui a été décrite tout à l'heure, les addictions.
00:33:02 - Dans les solutions.
00:33:04 - Bien sûr.
00:33:06 - J'aimerais d'entendre M. Aka.
00:33:09 J'aimerais, Mme Pompe, vous entendre.
00:33:11 C'est vrai qu'il a été...
00:33:13 ...question de cette prise en compte justement
00:33:16 des congés anticipés avec le MENA,
00:33:20 le ministère de la Jeunesse et bien le travail civique
00:33:24 et d'autres ministères qui ont accompagné justement ce processus.
00:33:27 - Ce processus-là, le ministère de la Jeunesse, comme on l'a dit.
00:33:30 Et puis également, avant d'arriver là,
00:33:33 je voudrais dire au sociologue, à M. Giselin...
00:33:35 - Ce n'est pas une dialogue.
00:33:37 - Non, je vais dire qu'il faut que le parent trouve le temps.
00:33:40 Parce que vous mettez un enfant au monde...
00:33:42 Ce sont les problèmes que nous avons quand vous interrogez un enfant.
00:33:45 Mon père n'est même pas, mon père n'est jamais là.
00:33:48 - C'est vrai que l'Éducation nationale essaie de comprendre.
00:33:51 Beaucoup de causes viennent de parents absents, de parents ceux-ci.
00:33:55 Je pense qu'avec cette émission, on veut dire aux parents,
00:33:58 c'est votre enfant.
00:34:00 C'est votre enfant que vous confiez à l'Éducation nationale
00:34:03 dans la co-éducation.
00:34:05 Donc quand cet enfant manque d'amour,
00:34:07 puisqu'on dit que l'amour est un carburant,
00:34:09 quand cet enfant manque d'amour,
00:34:11 il vient à l'école en manquant de confiance en lui
00:34:14 et d'estime de soi, des éléments importants
00:34:17 dans l'apprentissage.
00:34:19 Et également, quand j'écoute M. le directeur,
00:34:22 il dit que ces enfants ne mangeaient pas trois fois,
00:34:24 ils n'étaient pas ceux-ci.
00:34:25 Donc il nous montre déjà le profil.
00:34:27 Parce que je me dis, un enfant qui est en situation de réussite,
00:34:31 un enfant qui est en situation de confiance en l'école,
00:34:35 ne va pas aller détruire l'école,
00:34:37 ne va pas aller se mettre dans les dérives pour...
00:34:40 - Est-ce qu'il y a seulement de la destruction
00:34:42 en ce qui concerne l'école ?
00:34:43 Parce qu'on n'a pas eu des dérives, on a annoncé l'alcool, la drogue.
00:34:46 - Beaucoup, mais ce qui a amené Bimbresou,
00:34:48 c'est les projets anticipés.
00:34:50 - Tout à fait.
00:34:51 - Et ça, c'est tellement grave parce que,
00:34:54 déjà, nous n'avons pas assez d'infrastructures,
00:34:56 on en parle.
00:34:57 S'il faut venir...
00:34:58 Vous êtes libre de ne pas venir à l'école quand vous voulez.
00:35:02 - L'école est obligatoire.
00:35:03 - Oui, c'est obligatoire.
00:35:04 Non, je n'ai pas dit de quitter l'école.
00:35:06 Mais nous n'allons pas aller vous menacer, tout cela.
00:35:09 Mais vous ne pouvez pas venir déloger.
00:35:12 C'est ça, ceux qui ont envie de réussir leur vie.
00:35:16 Et nous ne pouvons pas accepter également
00:35:19 que des élèves bravent l'autorité.
00:35:22 C'est la ministre qui dit "On rentre ici
00:35:24 parce que nous avons un quantum horaire
00:35:26 pour valider les diplômes".
00:35:28 - Il y a une autorité.
00:35:29 - Donc, il faut montrer que cette violence-là,
00:35:32 parce qu'elle n'avait pas de sens.
00:35:33 Vous savez, parfois, vous dites "C'est parce qu'on n'est pas compris".
00:35:36 Est-ce que dire qu'on veut des congés anticipés est logique ?
00:35:40 - Monsieur Aker, est-ce dire qu'on veut des congés anticipés,
00:35:43 est-ce que c'est logique ?
00:35:44 Justement, vous, en tant que parent d'élève,
00:35:46 vice-président de cette association,
00:35:48 comment vous avez vécu cela ?
00:35:49 Et justement, quelle a été votre approche ?
00:35:51 Comment vous maintenez justement aussi ce statu quo ?
00:35:55 - Bon, on n'est pas du tout satisfait de ça,
00:35:57 puisque nous avons eu...
00:35:58 - C'est-à-dire ?
00:35:59 - Nous avons... C'est pas bien.
00:36:00 Nous avons eu même plusieurs séances,
00:36:03 plusieurs visites dans les écoles.
00:36:05 Quand le phénomène a commencé à se propager,
00:36:09 on a ciblé des écoles, on a envoyé nos équipes.
00:36:13 On a rencontré l'administration de l'école, les enseignants, les élèves.
00:36:19 Et on leur a fait comprendre que ce comportement,
00:36:23 ce n'est pas nous, les parents, qui l'aurons dit de le faire.
00:36:26 - Oui.
00:36:27 - Et qu'il faut qu'il cesse, parce qu'il y a une autorité,
00:36:30 l'autorité de l'école, qui a fixé un calendrier.
00:36:33 Et ce calendrier, il faut le suivre.
00:36:35 - Mais qu'est-ce qu'ils vous disent ?
00:36:36 Qu'est-ce qu'ils vous répondent ?
00:36:37 - Ils sont conduits par des petits noyaux, en fait.
00:36:40 C'est le fait...
00:36:42 - Il y a des meneurs ?
00:36:43 - Oui, il y a des meneurs. C'est l'effet du groupe.
00:36:45 Parce que quand nous allons dans ces écoles-là,
00:36:47 on a fait plusieurs écoles, au moins cinq ou six écoles.
00:36:50 Quand on les a interrogées, on a échangé,
00:36:54 ils sont tout à fait enthousiastes.
00:36:56 Vous savez, les enfants, comment ils sont,
00:36:58 quand vous vous intéressez à eux et tout ça,
00:37:00 ils sont enthousiastes.
00:37:01 Parce qu'ils ont vu que les parents d'élèves,
00:37:04 l'organisation des parents d'élèves venus là,
00:37:06 rencontrer l'administration, les professeurs et tout.
00:37:08 Ils étaient tout heureux.
00:37:10 Bon, eux-mêmes se posent la question,
00:37:12 se demandent comment cela a pu arriver.
00:37:15 - Comment cela a pu arriver.
00:37:16 - Voilà, mais ce sont des meneurs qui sont à l'intérieur.
00:37:19 Il faut les repérer et puis les adresser
00:37:23 là où il faut les adresser.
00:37:24 - Alors justement, nous sommes là, justement,
00:37:26 au stade dans les causes.
00:37:27 On est vraiment de plein pied dans les causes.
00:37:30 Et je voudrais vous poser la question
00:37:32 concernant les réseaux sociaux.
00:37:33 On en a parlé tout à l'heure, lorsqu'on a fait l'état des dieux,
00:37:35 mais les réseaux sociaux qui font l'apologie,
00:37:37 on l'a vu aujourd'hui, le 20h,
00:37:39 l'apologie de certaines substances
00:37:42 et même des challenges aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
00:37:45 Comment justement on essaie de régler cela ?
00:37:48 Qu'est-ce qui pousse un jeune à faire cette apologie
00:37:53 via les réseaux sociaux de stupéfiants, de drogue
00:37:56 et aussi de fabrication justement de cette drogue ?
00:38:00 Vous, le sociologue.
00:38:01 - Non, je pense que les jeunes ou la jeunesse
00:38:05 sont aussi victimes, victimes aussi des réseaux sociaux.
00:38:09 On a des influenceurs qui ont pris...
00:38:11 - Des influenceurs ?
00:38:12 - Oui, non, quand je parle d'influenceurs,
00:38:14 je ne parle pas dans le...
00:38:16 Il y a des pseudo-influenceurs qu'on voit.
00:38:18 - Je vous laisse apatéanité de cette...
00:38:20 - Je suis la toile qui malheureusement
00:38:23 prône des antivaleurs.
00:38:24 Et vous remarquerez qu'on utilise...
00:38:28 Parce que vous savez que les réseaux sociaux sont inexutoires.
00:38:31 - Oui.
00:38:32 - Quand on veut s'exprimer et qu'on est baillonnés,
00:38:34 on n'arrive pas peut-être à avoir la parole
00:38:37 ou à s'exprimer à la maison ou dans la communauté.
00:38:40 On peut utiliser le canal des réseaux sociaux
00:38:42 pour pouvoir s'exprimer.
00:38:43 Mais est-ce que justement tout ce qu'on dit est régulé ?
00:38:47 Est-ce que c'est réglementé ?
00:38:48 Ce qu'on constate, c'est qu'on fait l'apologie
00:38:50 de certaines drogues ou de certains éléments d'addiction.
00:38:58 Je pense que c'est à proscrire.
00:39:00 Mon problème ici, c'est comment on a accès à Internet
00:39:06 et comment on utilise Internet.
00:39:09 Et est-ce qu'on maîtrise Internet ?
00:39:11 Malheureusement, je pense qu'il y a un véritable problème.
00:39:14 On n'arrive pas à l'utiliser de façon optimale.
00:39:17 Internet qui est à la base un outil de démocratie,
00:39:23 un outil de développement,
00:39:25 un outil qui est censé créer un rapprochement entre un peuple.
00:39:32 Malheureusement, c'est un outil qui est perverti aujourd'hui
00:39:36 et malheureusement, on se retrouve avec de grandes firmes
00:39:39 qui utilisent les réseaux sociaux pour faire la promotion de leurs produits.
00:39:44 Malheureusement, c'est des produits toxiques.
00:39:46 - À ce niveau, je crois qu'avec la ACAR,
00:39:50 il y a évidemment une loi qui a été prise, des dispositions.
00:39:54 Et normalement, elle devrait pouvoir se corser
00:39:56 parce qu'il faut protéger aussi surtout les jeunes
00:39:58 par rapport justement à cette addiction
00:40:01 et cette capacité qui leur est permise
00:40:04 de se donner justement, de s'adonner à ces dérives.
00:40:07 Madame Pouha, justement, pour vous,
00:40:10 moi, je vais parler des réseaux sociaux.
00:40:11 - Même pendant la violence, c'est avec les réseaux sociaux.
00:40:15 Et vous voyez qu'aujourd'hui, on diffuse.
00:40:17 Et c'est impersonnel.
00:40:19 - Des bagarres, des bagarres dans son pax.
00:40:21 - Quand on montre aux gens que les rumeurs,
00:40:23 il y a un élève qui a été ceci, là,
00:40:25 il y a eu quelque chose qui s'est...
00:40:26 On ne vérifie pas, mais comme c'est sur les réseaux sociaux,
00:40:29 ça amplifie et les gens commencent à se dire
00:40:32 que nous, on est passifs pendant ce temps.
00:40:34 D'autres sont en train de manifester là.
00:40:36 Et également, l'adolescence,
00:40:39 c'est une période de conduite à risque.
00:40:42 Tout ce que la société va dire que ce n'est pas bien,
00:40:45 le jeune, par curiosité ou même pour s'affirmer,
00:40:48 va passer à l'acte avec cela.
00:40:51 Vous voyez quand même quand un jeune homme vient
00:40:53 et qu'il dit "voici ma drogue, voici ma..."
00:40:56 La boisson, ce n'est pas seulement l'estupéfiant.
00:40:58 Il y a même l'alcool, la cigarette.
00:41:01 Il y a une vidéo qui passe où l'enfant dit
00:41:03 "mais moi, avec le psychologue Zabi que je salue,
00:41:07 l'enfant dit "mais moi, on m'amène devant toi,
00:41:10 devant vous, messieurs, alors que mon père et ma mère boivent de l'alcool,
00:41:14 mais c'est de la drogue, le psychologue."
00:41:16 - Donc, les clients, c'est eux qui compliquent les parents.
00:41:18 - "Mais nous sommes trois drogués dans la maison,
00:41:19 pourquoi c'est moi en soins ?"
00:41:21 Pour montrer que les enfants sont dans le modèle.
00:41:25 Une fois que vous êtes parent, il faut présenter de bons modèles,
00:41:29 à tous les niveaux, que nous soyons enseignants,
00:41:32 c'est ce que nous demandons et nous faisons dans le modèle,
00:41:35 dans l'environnement scolaire,
00:41:37 parce que ce n'est pas seulement une rigidité de savoir,
00:41:40 mais il y a le savoir-être et le savoir-faire.
00:41:43 Et l'enfant regarde l'éducateur.
00:41:45 Est-ce qu'il y a congruence entre ce que nous disons
00:41:47 et ce que nous faisons ?
00:41:48 - C'est une question que certains se posent, justement,
00:41:50 même en indexant aussi certains enseignants.
00:41:53 Oui, monsieur le directeur.
00:41:54 - Non, non.
00:41:55 - Après, je voudrais entendre monsieur Aka.
00:41:57 - Je vais me référer relativement à l'utilisation du téléphone.
00:42:00 Vous savez, nous avons observé,
00:42:03 dans nos centres de services civiques,
00:42:06 interdiction absolue d'avoir un téléphone chez soi.
00:42:10 - Durant tout le séjour ?
00:42:12 - Durant tout le séjour.
00:42:13 Pas de téléphone sur le centre de services civiques.
00:42:16 Ça nous donne un environnement apaisé.
00:42:18 - Ils n'ont pas ressenti un manque ?
00:42:20 - Ils ont des manques, oui, bien sûr.
00:42:22 Ils ont des manques, ils essaient de retrouver le téléphone,
00:42:25 mais c'est interdit.
00:42:26 Ça dit, on a pris la résolution de ne pas le permettre.
00:42:30 Mais ils n'ont pas, tout simplement.
00:42:32 Ils attendent la fin de leur formation
00:42:34 pour récupérer leur téléphone portable.
00:42:36 Mais dans l'intervalle, nous avons des spécialistes qui passent
00:42:40 pour leur dire ce qu'on fait avec le téléphone.
00:42:42 Voilà.
00:42:43 Parce que la majorité des enfants qui utilisent le téléphone
00:42:46 n'ont pas été formés à l'utilisation du téléphone.
00:42:48 - Mais quand ils n'ont pas été formés ?
00:42:49 Moi, je suis juste...
00:42:51 Excusez-moi de vous couper la parole,
00:42:53 mais ils n'ont pas été formés.
00:42:54 Mais qui leur a donné le téléphone ?
00:42:56 - Les parents, bien sûr.
00:42:58 - Non, mais bon, les familles, elles sont nombreuses.
00:43:02 Dans le cadre de la société, on sait très bien
00:43:04 qu'il y a des enfants qui sont issus du cocodile
00:43:06 et des enfants qui sont...
00:43:07 - Il n'y a pas que cocodile.
00:43:08 - Non, mais attendez.
00:43:11 La réalité, c'est ça.
00:43:13 La réalité, c'est ça.
00:43:14 C'est que les enfants ne sont pas au même niveau social.
00:43:16 - Oui, c'est vrai.
00:43:17 - Ils ne sont pas du même...
00:43:19 Alors, ceux qui possèdent là,
00:43:21 ce sont ces enfants qui viennent de familles aisées
00:43:25 et qui ont tous ces appareillages
00:43:28 et les autres viennent autour.
00:43:30 Les autres viennent autour et ils viennent remercier.
00:43:33 Donc, à partir de ce moment-là,
00:43:35 eux aussi, ils apprennent
00:43:36 et même, finalement, ils vont se trouver des moyens
00:43:41 pour acquérir ces appareils-là.
00:43:44 Et quand l'enfant arrive à la maison,
00:43:46 parfois, il cache cet appareil.
00:43:49 - Alors, moi, je vais vous poser une question.
00:43:50 - Je ne sais même pas qu'il a un appareil.
00:43:52 - Quand un enfant vient à la maison,
00:43:53 je ne veux pas citer une marque,
00:43:55 d'un certain niveau,
00:43:56 si le parent ne lui a pas acheté,
00:43:58 il vient avec et que le parent ne réagisse pas,
00:44:01 est-ce que c'est une influence de l'extérieur
00:44:03 ou c'est l'enfant lui-même qui a voulu acheter ce téléphone
00:44:07 et le parent ne réagisse pas?
00:44:08 Comment on qualifie ce genre de...
00:44:10 - Bon, on ne peut pas...
00:44:11 Je pense que dans la plupart quand même des cas,
00:44:14 on ne peut pas dire qu'une famille,
00:44:16 un parent voit son enfant détenir un appareil
00:44:20 et puis ne pas se chercher à savoir d'où ça vient.
00:44:23 Bon, et puis, bon, accepté comme ça,
00:44:26 même si c'est un oncle qui lui a acheté
00:44:28 ou bien un cousin qui lui a acheté,
00:44:30 mais le parent, il doit savoir d'où ça vient.
00:44:33 - Vous êtes sûr? Vous avez des chiffres.
00:44:35 Il faudrait que vous priez aussi.
00:44:36 - Donc, bon, je ne sais pas si les exemples sont nombreux dans ce cas-là,
00:44:41 mais ce qui est certain, c'est qu'effectivement,
00:44:42 les enfants, ils passent par des voies
00:44:44 pour acquérir ce téléphone,
00:44:47 mais ce n'est pas avec l'argent de la famille,
00:44:49 ce n'est pas avec l'argent du parent.
00:44:50 - Donc, où il trouve cet argent?
00:44:51 - Et pourquoi cela ne choque pas le parent?
00:44:53 - C'est la question.
00:44:54 - Parce qu'il faut qu'on arrête de dire c'est l'exurieur ceci-ci.
00:44:58 C'est vrai que l'exurieur va voir un impassionné enfant fragile.
00:45:02 Est-ce qu'on fait des enfants dans l'éducation familiale
00:45:06 des leaders ou des suiveurs?
00:45:07 Cela est fonction de l'éducation qu'on leur donne.
00:45:11 Des parents très rigides, cassants,
00:45:14 vont amener l'enfant à avoir deux types de comportements.
00:45:17 Un enfant, comme vous l'avez dit,
00:45:19 à la maison, il aura un type de comportement.
00:45:21 Et quand il sort, à l'adolescence,
00:45:24 cet enfant va se révéler et être face à un parent
00:45:27 qui ne peut plus le frapper.
00:45:29 C'est pour cela qu'on dit que quand vous avez poussé
00:45:31 la sanction, la chicotte,
00:45:33 arrivé un moment, c'est un jeune homme
00:45:35 que vous avez en face de vous.
00:45:36 Mais c'est vrai qu'à l'école, quand vous avez des éducateurs
00:45:40 qui prennent les portables des enfants, des élèves,
00:45:43 il y a des parents qui viennent se plaindre.
00:45:45 Et cela, cela existe.
00:45:46 - Pour quelles raisons? Comment on explique cela?
00:45:48 - Alors qu'on dit que le portable est interdit à l'école.
00:45:52 - Alors comment on explique cela à l'école?
00:45:54 - Il faut que le parent lui-même respecte déjà
00:45:57 les règlements de l'école pour que son enfant puisse voir.
00:46:00 - Moi, je veux comprendre.
00:46:01 Comment un parent d'élève, il vient à l'école et...
00:46:04 - Il trouve en face de lui des éducateurs qui lui font...
00:46:07 - Justement, moi, je veux juste comprendre
00:46:09 peut-être le seul truc que vous avez expliqué.
00:46:10 Ce déplacement du parent d'élève qui arrive à l'école
00:46:13 pour se plaindre parce que le portable de son enfant
00:46:15 a été ou aurait été pris.
00:46:18 - Parce qu'ils disent des fois que l'enfant a pris
00:46:21 leur portable pour venir à l'école.
00:46:24 - Ah! Donc, il a pris le portable des parents.
00:46:27 - Le parent dit toujours que c'est son portable
00:46:29 qu'il a pris venir, alors que l'enfant
00:46:31 dit que c'est son portable.
00:46:33 - Comment, justement, Madame...
00:46:35 Non, M. Koulibaly, vraiment, expliquez-nous en tant que sociologue
00:46:39 comment on peut être face à une telle situation?
00:46:41 - Oui, il faut dire aujourd'hui qu'on a une crise d'autorité
00:46:44 dans la cellule familiale, il faut le dire clairement,
00:46:46 il faut le reconnaître.
00:46:47 Aujourd'hui, on a des enfants qui s'érigent en chef
00:46:51 dans la maison à qui on ne peut pas parler
00:46:54 parce que ce sont des enfants, finalement,
00:46:58 qui, comme on l'a dit, peut-être,
00:47:01 à force d'être formatés à la violence,
00:47:05 se sont eux-mêmes, maintenant, révélés
00:47:07 contre cette autorité parentale.
00:47:10 Et ce qu'on constate, c'est que le lien avec les réseaux sociaux
00:47:14 avant, on avait, par exemple, les moniteurs, les grands,
00:47:16 les ordinateurs, ou même quand l'enfant travaille,
00:47:19 quand le parent passe, il peut jeter un coup d'oeil.
00:47:21 Mais là où on a eu des problèmes,
00:47:24 c'est quand il y a eu l'apparition des "spatforms".
00:47:27 Vous savez, avec ces "spatforms" multifonctions,
00:47:31 l'enfant vous permet d'avoir accès à un système,
00:47:35 mais il a un autre système en "backup"
00:47:38 qui lui permet d'avoir une vie secrète,
00:47:41 qui lui permet de se retrouver de l'autre côté du monde
00:47:45 avec quelqu'un qu'il ne connaît pas
00:47:47 et il développe une certaine addiction
00:47:50 et finalement, il se rebelle contre tout
00:47:53 parce qu'il est dans la crise hormonale,
00:47:56 tout bouge en lui et il veut s'imposer à vous.
00:47:59 Et lorsqu'on regarde aussi en termes de dérive,
00:48:02 on a parlé des élèves, mais il faut dire aussi
00:48:05 qu'on a des enseignants qui sont aussi dans la dérive,
00:48:10 dans le cadre des dérives. - On parle de harcèlement.
00:48:11 - Harcèlement. Vous savez, on a parlé
00:48:14 de notes sexuellement transmissibles.
00:48:16 On a entendu dire cela.
00:48:18 Lorsque vous avez des enseignants qui se retrouvent
00:48:21 au détour de l'école, dans un bistrot,
00:48:24 en train de prendre un pot avec un élève
00:48:27 à qui il devrait donner l'encadrement, l'éducation
00:48:31 ou avec une petite fille pour qui il a des sentiments
00:48:35 et il a des relations coupables,
00:48:38 en réalité, les dérives sont à tous les niveaux.
00:48:41 Et quand on regarde, malheureusement,
00:48:43 la pauvreté ne peut pas tout excuser.
00:48:45 Je pense qu'aujourd'hui, les élèves aussi
00:48:47 n'ont pas de responsabilité.
00:48:49 Autant les parents ont leur responsabilité.
00:48:52 Il faut aussi qu'on dise la vérité à nos enfants
00:48:54 qui tombent bien souvent dans le gain facile.
00:48:58 Ils veulent l'argent facilement.
00:49:01 Une génération pressée, pressée,
00:49:03 qui veut tout avoir sans sacrifice,
00:49:05 mais c'est ce que ça donne.
00:49:07 - Est-ce qu'on peut parler de questions, M. Aka,
00:49:10 de questions de modèles, de repères,
00:49:12 de ce qui est visible, M. Aka ?
00:49:14 Est-ce que ce dont parlait M. Koulibaly
00:49:17 n'est pas justement la conséquence de la recherche
00:49:20 d'un modèle ou de la perte de valeur du modèle ?
00:49:23 - Oui, bien sûr que c'est la perte du modèle,
00:49:25 la perte du repère,
00:49:27 que ce soit les parents eux-mêmes.
00:49:30 Comme on l'a dit déjà, les parents se trouvent
00:49:32 dans une société qui est elle-même perturbée.
00:49:35 Les parents ne se retrouvent pas.
00:49:38 Je l'ai dit tout à l'heure, un parent qui est parti
00:49:40 et qui ne revient qu'à 20 h ou 21 h
00:49:43 et qui a le quotidien comme souci permanent,
00:49:50 bon, ce parent-là...
00:49:52 - Je vous prends au mot.
00:49:53 Il y a des parents qui partent, qui rentrent chez eux à 21 h
00:49:55 parce que c'est une question de distance,
00:49:57 la vie, les embouteillages,
00:50:00 mais il n'a pas de souci dans son quotidien.
00:50:02 Mais l'enfant peut déraper ou avoir des dérives
00:50:07 qui seraient celles que l'on cite.
00:50:09 Alors, est-ce que, justement, ce n'est que le fait
00:50:11 que le parent rentre tard
00:50:13 et qu'il y a des problèmes dans son quotidien
00:50:15 qui amènent ou amènerait, pardon,
00:50:18 un enfant, justement, à avoir des comportements
00:50:21 qui soient répréhensibles ?
00:50:22 - Oui, mais si le matériel compte beaucoup,
00:50:24 parce que si le parent en question n'a pas le minimum...
00:50:27 Moi, j'ai vu, on l'a dit,
00:50:29 dans d'autres sources d'informations,
00:50:32 70 % de l'habitat à Abidjan est précaire.
00:50:36 Donc, ça veut dire...
00:50:37 - Vous avez...
00:50:38 - Oui, oui, c'est des experts immobiliers qui l'ont dit, en plus.
00:50:41 C'est pas... Voilà.
00:50:42 - Non, non. Je demande que vous voyez votre façon
00:50:44 des experts immobiliers. - Voilà.
00:50:45 - Admettons, admettons. - Oui, oui.
00:50:47 - Non, non, mais admettons.
00:50:49 - Alors, si 70 %...
00:50:51 Même si on prend même 50 % de l'habitat qui se trouve...
00:50:56 - Moi, je n'ai pas de chiffres, donc je préfère, justement,
00:50:58 qu'on n'avance pas de chiffres parce qu'on ne les a pas ici.
00:51:00 - Oui, d'accord, mais on le sait.
00:51:02 On sait que la majorité des...
00:51:04 On sait très bien que l'habitat abidjanais,
00:51:09 une bonne majorité se trouve dans le précaire.
00:51:12 Ça, il ne faut pas se dénoncer.
00:51:14 - Moi, je n'ai pas de chiffres et je veux...
00:51:15 - Non, non, ce ne sont pas les chiffres.
00:51:16 C'est la réalité qu'il faut voir.
00:51:19 Donc, quand ces personnes-là, ces familles-là,
00:51:22 vivent dans ces conditions-là
00:51:24 et qu'ils ont réussi à mettre leur enfant à l'école
00:51:27 et que l'enfant est parti
00:51:29 et que le fil est en quelque sorte un peu coupé,
00:51:34 finalement, le suivi quotidien fait défaut
00:51:38 et cet enfant se retrouve dans un environnement
00:51:40 où il est pris un peu en otage par son environnement.
00:51:44 - J'ai l'impression que DG et Bacto sont totalement d'accord.
00:51:47 DG, je veux vraiment que vous vous entendiez.
00:51:49 - Non, non, je ne suis pas tout à fait d'accord.
00:51:51 Non, non, mais je n'irai pas sur ce terrain-là.
00:51:53 Moi, je veux juste donner un chiffre.
00:51:55 77 % de la population ivoiraine a moins de 35 ans.
00:51:59 - Absolument, c'est ça.
00:52:00 - Les parents-mêmes sont jeunes.
00:52:01 - Oui.
00:52:02 - C'est ça le problème.
00:52:04 Nous avons une population extrêmement jeune.
00:52:07 Les expériences dont nous parlons,
00:52:10 les anciens qui ont eu une vie tranquille,
00:52:13 bien disciplinée, respectueuse,
00:52:16 ils sont combien?
00:52:17 - Plus très nombreux.
00:52:19 - Ils sont plus très nombreux.
00:52:20 Donc, en vérité, nous devons former les parents,
00:52:23 les jeunes parents, pour qu'eux, ils puissent donner des modèles.
00:52:27 Les modèles que nous avons, les jeunes, nos modèles sont dépassés.
00:52:32 Si vous lui présentez...
00:52:33 Je m'excuse, hein.
00:52:34 Si vous présentez le portrait du président Oufo-Bouani
00:52:40 à un élève du lycée classique,
00:52:43 il va te dire "c'est qui ce monsieur?"
00:52:44 - Pourquoi le lycée classique?
00:52:45 - Non, j'ai dit ça comme ça parce que...
00:52:47 - Non, non, mais c'est juste pour détendre.
00:52:49 - Voilà.
00:52:50 - C'est vrai que le sujet...
00:52:51 - C'était son temps.
00:52:52 - Voilà.
00:52:53 - Voilà, ça dit, ils assument que ce n'est plus leur temps.
00:52:55 - Oui.
00:52:56 - Donc, ils vont chercher des basketteurs,
00:52:57 ils vont chercher des rappeurs, de Stouffan Kamarou,
00:53:01 des choses comme ça.
00:53:02 - Mais quand on fait ce constat, justement...
00:53:05 - Qu'est-ce qu'on fait?
00:53:06 - Qu'est-ce qu'on fait? Parce que c'est vrai.
00:53:07 - L'ivoirien nouveau, justement.
00:53:08 - L'ivoirien nouveau.
00:53:09 Mais l'ivoirien nouveau, ça part de...
00:53:11 Il y a des cases qu'il faut remplir.
00:53:13 - Il faut le créer.
00:53:14 - Mais ça a été créé, ça a été décidé par le président de la République.
00:53:17 Donc, c'est-à-dire que c'est lancé.
00:53:19 Mais l'ivoirien nouveau,
00:53:20 est-ce que ce n'est pas chacun d'entre nous,
00:53:23 est-ce que c'est seulement une catégorie d'ivoiriens ou d'ivoiriennes
00:53:25 qui doivent porter ce concept?
00:53:28 - Il le faut.
00:53:29 - Est-ce que c'est une partie seulement d'ivoiriennes et d'ivoiriennes
00:53:31 qui doivent porter ça?
00:53:32 - Non, c'est tous les ivoiriens.
00:53:33 Il faut construire ce dispositif.
00:53:34 Il faut construire ce modèle.
00:53:36 Il faut créer des valeurs.
00:53:37 Il faut montrer des valeurs.
00:53:39 Je pense que c'est très important.
00:53:40 - Et il faut avoir des plateaux de télé comme ceux de ce soir
00:53:43 pour en parler.
00:53:44 - Justement, le service civique, le retour du service civique,
00:53:48 c'est pour cela.
00:53:50 - Vous avez des résultats?
00:53:51 - Nous sommes satisfaits de nos résultats.
00:53:54 Nous sommes satisfaits de nos résultats.
00:53:56 Je pense que le gouvernement est satisfait.
00:53:58 C'est pour cela que le gouvernement a décidé de passer à échelle
00:54:01 le service civique,
00:54:02 de pouvoir traiter chaque année au moins 14 000 jeunes.
00:54:05 - Au moins 14 000 jeunes.
00:54:06 - Alors qu'actuellement, nous sommes à 500, 600 jeunes par an.
00:54:09 Et ça coûte assez cher, ça je vous l'assure.
00:54:11 Mais cependant...
00:54:12 - C'est un engagement.
00:54:13 - C'est un engagement.
00:54:14 - Pour l'avenir, n'est-ce pas?
00:54:15 - Oui, c'est un engagement pour l'avenir.
00:54:16 Et cet engagement est réellement porté.
00:54:19 Et aujourd'hui, on commence à voir les effets.
00:54:21 Tous les jeunes qui sortent du service civique...
00:54:24 Prochainement, on va faire un micro-tournoi
00:54:26 pour montrer aux jeunes gens qui sortent du service civique...
00:54:28 - On aura un micro-tournoi tout à l'heure.
00:54:30 - On sent que ces jeunes-là commencent à comprendre.
00:54:33 Ils commencent à avoir des perspectives.
00:54:36 En fait, ils n'avaient pas de perspectives.
00:54:38 Ils ne savaient pas où ils allaient.
00:54:39 Maintenant, ils se disent, il y a une chance.
00:54:42 J'ai une chance aussi.
00:54:43 La seconde chance dont on parle, c'est bien ça.
00:54:46 Mais il faut encore aller plus loin.
00:54:48 On en compte maintenant les élèves, les étudiants
00:54:51 et puis les jeunes adultes.
00:54:53 - Les jeunes adultes.
00:54:54 Alors, moi, il y a également...
00:54:56 Vous parlez de jeunes adultes.
00:54:57 Donc, à question de la responsabilité,
00:54:58 on a parlé des parents, la cellule familiale, la société.
00:55:03 Mais un phénomène qui existe,
00:55:05 comment on peut voir des adolescents, donc en tenue,
00:55:08 se rendre dans un motel ou au train
00:55:13 qui rentrent à une période durée et en ressortir?
00:55:17 Et les personnes qui sont en charge ou à qui ça appartient,
00:55:20 les laissent rentrer.
00:55:21 Alors, est-ce que ce n'est pas un problème
00:55:24 d'état d'esprit, de mentalité?
00:55:26 - C'est pour cela que vous voyez
00:55:30 que quand on parle seulement de l'école,
00:55:33 de l'institution scolaire, nous disons, c'est tout le monde.
00:55:36 Nous acceptons notre part éducative.
00:55:39 Mais quand nous avons fini de dire aux élèves, voilà, voilà,
00:55:42 et que l'élève sort de l'établissement,
00:55:46 il va comme vous le dites.
00:55:48 Mais ce n'est pas normal.
00:55:50 C'est une question de valeur.
00:55:52 Voilà.
00:55:53 On voit des élèves, des mineurs,
00:55:56 qui sont interdits des débuts de boisson,
00:55:58 mais qui y sont, dans les résidences, dans les motels.
00:56:01 Qu'est-ce qu'ils vont faire?
00:56:02 Donc, il appartient à ce responsable-là qui est là.
00:56:05 Mais parfois, les gérants même sont des mineurs.
00:56:08 Vous voyez que parfois, les gérants, c'est des jeunes gens
00:56:11 qu'on ne veut pas peut-être... pas tous, hein,
00:56:13 qu'on ne veut pas payer peut-être au prix normal
00:56:16 et qui vont, qui pensent que cela doit être...
00:56:19 Mais il y a parfois des adultes.
00:56:21 En parler, on montre que c'est toute la société
00:56:23 qui est responsable de ce que nous réprochons à ces enfants.
00:56:27 Parce que si vous y allez, quand on vous dit que ce n'est pas possible,
00:56:30 vous allez dans une deuxième et qu'on met en place,
00:56:33 en application, les règlements, les lois en vigueur,
00:56:37 qui montrent que les mineurs n'ont pas accès à ceci.
00:56:40 Et je l'ai constaté un jour où les gens qui amenaient
00:56:43 toujours un enfant acheter de la boisson dans un maki,
00:56:46 l'ont amené... - Il avait quel âge?
00:56:48 - Il avait moins de 15 ans.
00:56:50 Et ils l'ont amené ce jour-là acheter de la boisson
00:56:53 dans un supermarché. Et les gens ont dit que nous,
00:56:55 on ne vend pas de l'alcool à un enfant.
00:56:57 Le supermarché a refusé.
00:56:59 Donc, l'enfant est venu, dit...
00:57:01 Ils ont dit "Ah, c'est parce qu'eux, eux, ne veulent pas d'argent."
00:57:04 C'est ce qu'ils ont... Ils ont dit non.
00:57:06 C'est interdit. Ils ont dit "Je n'étais pas là quand ils m'ont envoyé."
00:57:09 Donc, ça veut dire que si chacun prend conscience
00:57:12 que l'enfant qui est en train de dévier,
00:57:15 d'aller à la dérive, face aux dérives qu'on a dites,
00:57:18 nous sommes comptables et nous sommes des éducateurs.
00:57:21 Chacun va jouer son rôle.
00:57:23 Et nous allons avoir l'enfant nouveau,
00:57:27 l'adolescent avec des valeurs.
00:57:30 Mais nous sommes toujours dans la condamnation.
00:57:33 Est-ce que nous sommes dans la compréhension parfois
00:57:35 de ces enfants-là? - Est-ce que vous êtes
00:57:37 dans la compréhension, M. Aka, parce que vous êtes un parent d'élèves,
00:57:40 donc vous avez une... C'est une organisation.
00:57:42 Est-ce que vous êtes dans la compréhension
00:57:44 ou dans la condamnation ou dans l'accompagnement?
00:57:46 Qu'est-ce que vous faites concrètement?
00:57:48 - Bon, qu'est-ce que nous faisons?
00:57:50 Je peux vous dire que nous avons déjà, il y a 2 ans,
00:57:53 on a même fait un colloque à l'université ici.
00:57:57 Les parents d'élèves, on a fait un colloque.
00:58:00 On a essayé d'obtenir un peu de moyens pour faire...
00:58:02 Parce que l'école, effectivement,
00:58:04 il y a toutes ces dérives-là que nous sommes en train de voir.
00:58:09 Et nous nous avons dit, mais il faut faire un colloque.
00:58:12 On a fait un colloque pour vraiment répertorier,
00:58:16 identifier tous ces mots.
00:58:18 Et nous avons même versé cela à l'EGNA,
00:58:22 l'État général de l'éducation nationale.
00:58:27 Et l'école elle-même, elle a fait les états généraux.
00:58:31 Pourquoi? Parce que, justement, les dérives sont là.
00:58:34 Tout le monde constate que l'encadrement est insuffisant,
00:58:38 que ce soit au niveau de la famille,
00:58:40 que ce soit au niveau de l'école.
00:58:42 Et comme l'école, c'est là qu'on donne l'instruction quand même.
00:58:45 Il faut faire un effort pour pouvoir maîtriser la situation.
00:58:47 Donc l'école a fait...
00:58:49 Nous, les parents d'élèves, ce que nous avons pu recenser,
00:58:52 nous avons reversé dans les résolutions de l'EGNA.
00:58:58 Ce que nous demandons aujourd'hui,
00:59:00 c'est que si on applique bien l'EGNA...
00:59:02 C'est vrai que c'est dommage que ça ait été décidé sur 10 ans pour nous.
00:59:07 - C'est une génération.
00:59:09 - C'est une génération.
00:59:10 - C'est long, mais bon.
00:59:11 - C'est une génération.
00:59:12 - Mais si on arrive à faire ça, je pense qu'on en sortira.
00:59:16 - Vous pensez qu'on en sortira
00:59:18 et les populations espèrent également que ces jeunes s'en sortent
00:59:22 et proposent des solutions.
00:59:24 Alors nous les retrouvons au micro de Guedrault
00:59:27 et d'Ibrahim Touré, montage Pacom Afriyeh.
00:59:30 - La première option que l'État doit faire,
00:59:33 c'est vraiment impliquer les parents
00:59:35 dans la gestion de leurs enfants au-delà de la maison.
00:59:39 Parce que les parents pensent que quand les enfants vont à l'école,
00:59:42 c'est les maîtres qui ont toute la responsabilité.
00:59:45 Or, pourtant, l'enfant doit commencer à la maison
00:59:47 et terminer à la maison.
00:59:48 Et même pendant son absence à la maison,
00:59:50 il faudrait que les parents soient impliqués.
00:59:52 Et malheureusement aussi,
00:59:54 on constate que l'État laisse pratiquement
00:59:57 les maquis à côté des écoles
01:00:01 et tout ça là, ça tente vraiment les enfants.
01:00:03 - On constate que dans certaines familles,
01:00:06 malheureusement, il n'y a pas d'autorité parentale forte.
01:00:08 Donc, par moments, les enfants sont délaissés.
01:00:10 C'est aussi l'occasion de tirer l'attention des parents
01:00:13 pour qu'ils soient regardants
01:00:16 vis-à-vis de l'éducation de leurs enfants.
01:00:19 - Que les parents, d'abord, éduquent bien leurs enfants,
01:00:22 qu'ils leur apprennent un certain nombre de choses à la maison
01:00:27 qu'on ne boit pas.
01:00:29 N'allez pas dans les maquis,
01:00:31 dans les manguidromes et tout,
01:00:35 ce qui ne fumait pas.
01:00:38 - Les parents font beaucoup de faux,
01:00:40 beaucoup de ce que les parents ont fait,
01:00:42 mais en réalité, c'est faux.
01:00:43 Les parents font beaucoup de faux.
01:00:44 C'est aux élèves, maintenant, de faire leurs devoirs.
01:00:46 C'est comme ça.
01:00:47 Quand tu vas à l'école,
01:00:48 si tu passes à l'école,
01:00:49 et puis si tu passes le chemin de l'école,
01:00:51 et à l'école, la question, c'est l'éducation.
01:00:53 Mais sur le chemin de l'école, là, c'est là que tout se passe.
01:00:55 C'est là l'influence même des camarades.
01:00:57 Donc, ça les lève, maintenant,
01:00:59 de pouvoir distinguer entre le bien et le mal.
01:01:01 - En Afrique, la famille a un sens.
01:01:04 C'est à juste titre que l'enfant appartenait à la communauté.
01:01:08 Mais nous avons implanté l'individualisme
01:01:11 où l'enfant n'appartient même plus à sa famille.
01:01:14 Alors qu'avant, dans nos sociétés anciennes,
01:01:16 l'enfant appartenait à la communauté.
01:01:18 Où une gaffe, on n'attend pas papa,
01:01:20 le voisin peut te donner orientation.
01:01:22 On nous interdit de toucher aux enfants des autres.
01:01:24 On nous interdit de parler aux enfants des autres.
01:01:26 Tout le monde est livré à lui-même.
01:01:28 Et après, on s'est plaint.
01:01:29 C'est malheureux.
01:01:30 C'est ce qui nous arrive.
01:01:31 - Merci donc à ces messieurs qui se sont prononcés.
01:01:37 Réaction, Mme Pohan, tout le monde,
01:01:39 ils sont livrés à eux-mêmes.
01:01:40 Il faut...
01:01:41 - Beaucoup d'enfants sont éduqués, si on a envie de regarder.
01:01:44 Mais c'est vrai que les parents n'ont pas démissionné.
01:01:48 Moi, je dis, ils sont désemparés.
01:01:50 - Les parents sont désemparés.
01:01:51 - Ils nous appellent au secours.
01:01:52 - Quelle est la solution?
01:01:53 Parce que là, on est dans les solutions.
01:01:55 - Oui, on rentre dans les solutions.
01:01:56 Ce qui est bien, c'est que, au MENA,
01:01:59 on fait beaucoup de sensibilisation.
01:02:01 Donc, il y a l'école des parents.
01:02:03 Quand on va, on parle.
01:02:04 Et nous, nous prenons la communauté.
01:02:06 - L'école des parents, c'est ça?
01:02:07 - Oui, l'école des parents, qu'il y a partout,
01:02:09 dans beaucoup de structures,
01:02:10 où on parle aux parents de la coéducation.
01:02:14 Comment est-ce qu'il faut éduquer son enfant?
01:02:18 Surtout les adolescents.
01:02:19 Comment communiquer avec l'adolescent?
01:02:21 On essaie de comprendre l'environnement familial.
01:02:26 Il y en a qui sont en fêlin,
01:02:27 il y en a qui sont ceux-ci.
01:02:28 Quelles sont les crises?
01:02:29 Qu'est-ce qui se passe pour que l'enfant
01:02:31 soit dans la position dans laquelle il est?
01:02:33 Peut-être qu'il a un échec scolaire ou autre.
01:02:36 Et aussi, on essaie de la démonstrer,
01:02:39 par exemple, essayer d'aider les parents
01:02:41 qui ont des difficultés au niveau,
01:02:43 qui sont dans la précarité,
01:02:45 avec les autres ministères, les filiaux sociaux,
01:02:49 donc on ne donne pas seulement l'enseignement,
01:02:53 on essaie de voir les conditions
01:02:55 et on intervient.
01:02:56 Il y a des psychologues qui prennent en charge les enfants,
01:02:59 qui les aident, il y a les cours, il y a le suivi.
01:03:01 Donc je veux dire que l'école joue sa partition.
01:03:05 Il faut qu'il y ait une interaction.
01:03:08 Il faut que les parents comprennent qu'on nous confie.
01:03:12 Donc c'est nous qui aidons les parents,
01:03:14 ce ne sont pas les parents qui aident l'école.
01:03:16 - Ce n'est pas de façon réciproque, madame?
01:03:17 - Non, non, parce que je le dis,
01:03:19 quand vous venez confier votre enfant
01:03:22 et qu'on vous appelle pour un problème concernant l'enfant
01:03:25 et que c'est la servante, c'est le chauffeur,
01:03:28 ce ne sont pas des personnes qui peuvent agir
01:03:30 sur le devenir scolaire de cet enfant-là
01:03:34 qui vient répondre,
01:03:35 vous montrez à l'institution, à l'école,
01:03:38 que l'enfant n'est pas votre priorité
01:03:40 puisque vous ne répondez pas quand on vient.
01:03:43 Il faut que les parents le comprennent
01:03:44 et ça frusse l'enseignant, l'éducateur qui les convoque.
01:03:48 Il faut trouver un temps. Le temps, ça se trouve.
01:03:51 On n'a pas dit la quantité de temps, on dit la qualité.
01:03:54 - La qualité de l'accompagnement justicier,
01:03:56 qu'est-ce que vous en pensez? En termes de solution.
01:03:58 - Oui, moi, je pense que la problématique que nous abordons
01:04:02 est abordée sous l'angle vraiment holistique.
01:04:06 Tous les éléments se tiennent.
01:04:08 L'école fait partie de la société.
01:04:10 - C'est ça.
01:04:11 - Et pour moi, il faut reconnaître que la Côte d'Ivoire
01:04:14 est sortie de crise ou encore est dans un processus
01:04:18 de consolidation, de la cohésion sociale, de la paix
01:04:21 et le PIB commence à mieux se porter.
01:04:24 On a allé jusqu'aux deux chiffres.
01:04:26 C'est vrai qu'on est revenus avec la pandémie Covid-19.
01:04:30 - Toutes les cités mondiales.
01:04:31 - Pour moi, aujourd'hui, il faut que nos décideurs,
01:04:34 c'est-à-dire le gouvernement ivoirien,
01:04:36 travaillent pour la relance économique
01:04:39 mais surtout pour la redistribution des richesses.
01:04:43 C'est important. Lorsqu'on redistribue...
01:04:47 - Vous pensez que le gouvernement ne travaille pas
01:04:49 pour la jeunesse et les personnes...
01:04:51 - Oui, ils sont engagés.
01:04:52 - Vous pensez qu'il ne travaille pas pour la croissance économique
01:04:56 et que les choses reprennent ?
01:04:58 - Nous appelons justement le gouvernement à poursuivre
01:05:01 puisqu'aujourd'hui, c'est sous le vocable de la solidarité.
01:05:05 Donc, je parle de redistribution des richesses à dessein
01:05:09 parce que le gouvernement s'y est engagé.
01:05:11 Donc, il faut continuer parce que l'école,
01:05:15 aujourd'hui, quoi qu'on dise, n'est pas gratuite.
01:05:17 - C'est encore un sujet.
01:05:19 - Je vois Mme Pouen.
01:05:20 - Ce n'est pas le sujet.
01:05:22 - L'école n'est pas gratuite.
01:05:24 Il faut absolument que les parents puissent avoir des ressources
01:05:28 pour investir dans l'enfant.
01:05:31 Et mieux, je terminerai sur ça, le système éducatif.
01:05:35 Attention, ce qu'on constate,
01:05:37 c'est que nous avons un système éducatif
01:05:41 qui développe des approches.
01:05:44 Ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui,
01:05:46 on a un défi par rapport aux effectifs pléthoriques
01:05:49 parce que les infrastructures éducatives n'ont pas suivi.
01:05:52 Lorsqu'on se retrouve avec 100 personnes, 100 élèves dans une classe,
01:05:56 le ratio n'est pas bon
01:06:00 et c'est difficile de suivre chaque élève.
01:06:02 - Est-ce que c'est ça qui fait...
01:06:04 - Non, mais pour moi, les dérives aussi
01:06:07 peuvent avoir pour facteur déclencheur
01:06:11 l'environnement de travail, l'environnement scolaire.
01:06:14 Donc, pour moi, il faut absolument
01:06:17 qu'on travaille à réduire les effectifs.
01:06:20 Je me rappelle, dans ce pays, on avait 30 élèves pour un enseignant.
01:06:24 Aujourd'hui, on est à 100.
01:06:26 C'est la démographie qui a explosé.
01:06:28 Donc, il faut qu'on fasse aussi des efforts à ce niveau.
01:06:31 - Je pense que Mme Pompon est là, le ministre de l'État, nous regarde.
01:06:34 - J'ai envie de dire que c'est vraiment deux mots.
01:06:37 On veut choisir le moins de mal.
01:06:39 - La priorité, c'est laquelle ?
01:06:41 - On peut vouloir dire que nous voulons 30 élèves,
01:06:43 mais nous allons laisser sur le carreau d'autres élèves.
01:06:46 Donc, on est en train de se dire qu'il faut donner la chance au maximum.
01:06:49 Sinon, nous sommes conscients,
01:06:51 en tant que ministère de l'Éducation nationale,
01:06:53 Mme la ministre est consciente,
01:06:55 et c'est une préoccupation.
01:06:57 Tout cela fait partie des états généraux.
01:06:59 Et vous allez voir tout ce qui a été dit.
01:07:01 Je pense que dans la semaine, là,
01:07:03 ça sera publié.
01:07:05 Les gens sauront ce qui va se passer.
01:07:07 - Donc, on se retrouvera sur ce plateau.
01:07:09 - Voilà. Quand ça va finir...
01:07:11 - Non, en tant que personne,
01:07:13 on sait que l'environnement,
01:07:15 on sait que tout ce qu'il faut faire
01:07:17 pour que Célestin Freynet vous dise
01:07:19 qu'il faut 30 personnes, 25 personnes...
01:07:21 - Ça, c'est l'idéal. - C'est l'idéal.
01:07:23 Mais dans nos pays,
01:07:25 permettons à chacun de pouvoir bénéficier de cette éducation
01:07:28 en attendant qu'on puisse faire mieux.
01:07:31 - L'éducation est un droit. - Voilà.
01:07:33 - Oui, DG.
01:07:35 - L'éducation est un droit, mais ça a un coût.
01:07:38 Tout à l'heure, on nous disait...
01:07:41 la démographie. - Oui.
01:07:43 - C'est moi qui l'ai dit.
01:07:45 - Nous avons une population scolarisable qui a explosé.
01:07:49 Mais la population qui contribue à financer
01:07:53 cette population scolarisable n'est pas élevée.
01:07:56 Donc, tout le poids repose sur l'État.
01:07:59 - C'est ça. - Mais l'État a diverses priorités.
01:08:02 - Oui. - Dans l'éducation, la santé,
01:08:05 tous les autres secteurs, les infrastructures.
01:08:07 Donc, moi, je veux interroger plutôt
01:08:10 notre capacité à générer nous-mêmes des valeurs.
01:08:13 - Donc, on revient à la base...
01:08:15 - Est-ce qu'on travaille suffisamment?
01:08:17 - Oui. - Est-ce qu'on valorise suffisamment
01:08:19 nos produits? Est-ce que nous travaillons
01:08:21 pour produire de l'argent?
01:08:23 Est-ce que nous ne comptons pas un peu trop sur l'État?
01:08:26 Ou bien, quand nous-mêmes avons nos propres ressources,
01:08:29 est-ce qu'on met nos ressources dans l'éducation de nos enfants
01:08:32 et pas dans autre chose? Je pense qu'il y a un ensemble
01:08:34 d'éléments qu'il faut réparer. - Donc, votre proposition,
01:08:36 c'est laquelle, DG?
01:08:38 - Premièrement, je veux attirer notre attention sur un fait.
01:08:41 - Oui. - Chacun d'entre nous a un enfant
01:08:44 ou une fille de cette catégorie-là à la maison.
01:08:48 On en a tous. Mais on ferme les yeux.
01:08:51 - Pourquoi on ferme les yeux? - Je sais pas pourquoi.
01:08:53 On en a honte. - Pourquoi avoir honte?
01:08:55 - Parce que c'est pas un modèle, c'est pas une valeur.
01:08:57 On n'aime pas montrer son enfant qui est...
01:08:59 Voilà, on veut avoir un enfant bien.
01:09:01 - Donc, ça va perdurer, alors, si c'est le cas?
01:09:03 - J'espère que non. Maintenant, c'est la solution.
01:09:06 - Ce sont les solutions. - Les solutions que je vais vous donner,
01:09:09 c'est qu'il y a plusieurs réunions au niveau du gouvernement
01:09:13 qui ont eu lieu, notamment au niveau du Conseil national
01:09:15 de sécurité. - Tout à fait.
01:09:17 - Et il y a trois axes de solutions qui sont préconisés.
01:09:22 La répression.
01:09:24 Et ça a commencé. Vous avez vu? - Oui.
01:09:28 - Pour l'instant, c'est un peu timide, peut-être.
01:09:30 - Il va y monter en puissance. - Nécessairement.
01:09:33 Parce que la situation, ça grave.
01:09:36 Il va falloir ensuite, pendant qu'on est en train de faire
01:09:39 cette répression, lutter contre la désinformation.
01:09:42 Parce que quand les personnes qui sont en train d'être réprimées
01:09:48 se sont acculées, automatiquement, ils désinforment.
01:09:50 - Sur les réseaux sociaux. - Ou bien ils vont aller
01:09:52 sur les réseaux sociaux pour dire, en réalité, c'est les pharmaciens
01:09:55 qui font rentrer ces produits, alors que tout le monde sait
01:09:57 que c'est pas les pharmaciens, mais que c'est des réseaux parallèles.
01:10:00 Ou bien ils vont dire, oui, c'est un homme politique important,
01:10:04 ou bien ils ciblent des personnes importantes
01:10:09 pour donner l'impression que c'est cette personne-là
01:10:12 qui protège un quelconque trafiquant.
01:10:14 Ça, ce discours, on entend. Donc la répression doit s'amplifier
01:10:17 et va s'amplifier. - Répression, un.
01:10:19 - La sensibilisation doit se faire. - Deux. Oui.
01:10:22 - Et la prise en charge, parce qu'il y a des jeunes
01:10:25 qui sont déjà là, pris en charge,
01:10:28 et qu'on doit prendre en charge. Et à ce niveau, le programme
01:10:32 qui est en train d'être conçu, c'est en quatre étapes.
01:10:36 Les centres d'écoute et d'accueil.
01:10:39 Il faut accueillir, écouter, orienter les enfants.
01:10:44 Il n'y en a pas suffisamment.
01:10:47 Les efforts sont en train d'être faits pour mettre en place
01:10:49 ces centres-là, notamment dans nos infrastructures
01:10:51 du service civique et dans les infrastructures
01:10:53 du ministère de la Santé.
01:10:56 L'autre élément, c'est les centres de prise en charge.
01:10:59 Lorsqu'on a détecté qu'il y a des enfants qui ont des problèmes,
01:11:02 il faut pouvoir les traiter. - Bien sûr.
01:11:04 - Pour l'instant, pour une phase pilote,
01:11:06 il y a trois centres qui sont annoncés
01:11:07 dans nos centres de service civique.
01:11:09 - On sait déjà dans quelle région.
01:11:12 - Oui, on sait à peu près dans quelle localité ça va se faire.
01:11:15 Mais à côté, il y en a qui sont déjà vraiment touchés.
01:11:19 Là, il y a l'INSP, qui est la santé mentale,
01:11:23 qui les prend en charge.
01:11:25 Maintenant, tous ceux qui ont été plus ou moins addicts,
01:11:28 qui sont ressortis de leur addiction,
01:11:31 les 14 grands centres de service civique
01:11:32 qui sont en train d'être construits,
01:11:33 ils vont pouvoir aller là-bas
01:11:34 pour la consolidation de leur résocialisation.
01:11:36 Donc voilà un peu l'architecture qui est en train d'être mise en place.
01:11:39 - En termes de solutions.
01:11:40 - En termes de solutions pour réprimer,
01:11:43 pour sensibiliser et pour traiter.
01:11:47 Parce que quand même, il y a des enfants qui sont déjà touchés.
01:11:49 - M. Akkar, quelles sont les solutions,
01:11:51 vous, en tant que vice-président,
01:11:52 c'est vrai que vous représentez ce soir sur ce plateau
01:11:55 l'association des parents d'élèves et étudiants,
01:11:57 parce que ça va loin,
01:11:58 mais là, on parle vraiment du système scolaire.
01:12:00 Quelles sont vos solutions,
01:12:01 quels messages pour justement faire en sorte
01:12:04 qu'on ne soit pas ici dans un an
01:12:06 pour reparler des mêmes problèmes,
01:12:08 qu'ils soient atténués ?
01:12:10 - Je pense que l'école,
01:12:14 aujourd'hui, est engagée dans une mauvaise posture.
01:12:19 - L'école est engagée dans une mauvaise posture.
01:12:21 - Elle est dans une mauvaise posture,
01:12:22 parce qu'elle crée elle-même,
01:12:25 elle crée un sous-produit.
01:12:28 Quand on prend les examens, les grands examens
01:12:30 que nous avons faits,
01:12:32 le taux moyen est autour de 40 %,
01:12:35 l'admission, je veux dire.
01:12:37 Donc, ça veut dire qu'il y a 60 % des enfants
01:12:40 qui ont échoué.
01:12:42 Donc, ça, c'est 60 %.
01:12:45 Non seulement, on l'a déjà dit à plusieurs occasions,
01:12:51 quand vous êtes dans une classe
01:12:52 que vous avez 4 sur 10, c'est pas bon.
01:12:55 Quand vous êtes dans une classe
01:12:56 que vous avez 5 sur 10, on appelle ça passable.
01:12:59 Si vous avez 3 sur 10, c'est mauvais.
01:13:01 Donc, si on passe des examens
01:13:03 et que nous sommes à 40 % d'admis,
01:13:05 ça veut dire que le résultat n'est pas bon.
01:13:08 - Mais par rapport à ça,
01:13:11 est-ce que, on parle du système scolaire,
01:13:13 est-ce que, parce qu'on a 4 sur 20,
01:13:16 on n'a peut-être pas des compétences
01:13:19 pour entrer dans un autre système,
01:13:21 puisqu'il y a l'école, la seconde chance,
01:13:23 qui a été lancée,
01:13:24 il y a d'autres systèmes
01:13:25 qui peuvent absorber ces élèves.
01:13:27 - D'accord, j'ai un lien.
01:13:28 - Non, non, mais moi, je voulais juste savoir,
01:13:30 est-ce que la note, ce 4 ou ce 5,
01:13:32 veut dire que cet enfant, il est perdu ?
01:13:34 - Ah, justement, il faut rattraper rapidement les 60 %.
01:13:37 - Mais les mécanismes existent.
01:13:39 - Les 60 %, il faut les rattraper rapidement.
01:13:41 - Mais les mécanismes existent.
01:13:42 - Parce que, justement, depuis des années,
01:13:44 nous sommes toujours dans ce cycle-là.
01:13:47 Nous sommes dans ce cycle depuis...
01:13:49 - Mais vous, en tant que parent d'élève,
01:13:50 quelle est la solution ?
01:13:51 C'est ça, ma question.
01:13:52 - Le parent d'élève, qu'est-ce qu'il fait ?
01:13:54 Il a 2, 3, 4 enfants.
01:13:57 - D'accord.
01:13:58 - Il les envoie à l'école.
01:13:59 - Oui.
01:14:00 - Le niveau de participation qu'on lui demande,
01:14:02 c'est ce qu'il fait.
01:14:04 C'est ce qu'il fait, puisqu'on lui dit
01:14:05 qu'il a payé 6 000 francs pour l'inscription.
01:14:08 Il va, il paie les 6 000 francs.
01:14:10 Quand on dit qu'on a envoyé son enfant,
01:14:12 par exemple, dans le privé,
01:14:13 il a été affecté dans une école privée,
01:14:16 là-bas, il va payer 40 000 ou 50 000 francs
01:14:18 pour l'inscription dans l'école privée.
01:14:20 Il se débrouille quand même pour payer les 50 000, les 40 000,
01:14:23 pour que l'enfant puisse aller à l'école.
01:14:25 - Oui.
01:14:26 - Donc, le parent d'élève...
01:14:27 - Il joue son rôle.
01:14:28 - Il joue son rôle, là.
01:14:29 Parce que si on ne le fait pas, l'enfant ne va pas aller à l'école.
01:14:32 Maintenant, quand l'enfant se retrouve dans un encadrement
01:14:35 qui n'est pas suffisant
01:14:37 pour qu'il puisse assimiler
01:14:39 les connaissances qu'on va lui donner,
01:14:42 s'il ne peut pas assimiler, il va échouer.
01:14:45 - Ma question...
01:14:46 - Voilà.
01:14:47 - Je vais peut-être la reprendre.
01:14:48 - Nous allons créer des sous-produits comme ça,
01:14:51 en permanence.
01:14:52 C'est pour ça que, pour nous, il faut aller vite.
01:14:55 Il faut aller vite sortir de là.
01:14:57 - Oui, je comprends.
01:14:58 Non, je comprends, il faut aller vite.
01:15:00 Madame Poirant a parlé de 10 ans.
01:15:02 Mais moi, j'ai une question.
01:15:03 Est-ce que, parce qu'on a 4 ou 5...
01:15:04 - Ben non.
01:15:05 - Est-ce que ça veut dire que cet enfant n'est pas récupérable ?
01:15:07 Après, je voudrais entendre le sociologue très rapidement.
01:15:09 - Pas du tout.
01:15:10 Et puis, ici, je pense que l'OPC est partenaire
01:15:13 du système éducatif.
01:15:15 - Vous êtes ensemble de toutes manières.
01:15:16 - Oui, parce que ici, ce sont les parents d'élèves.
01:15:20 Donc, ils sont associés à tout ce qu'on fait.
01:15:23 Ce n'est pas le parent d'élèves lambda qu'on a vu dans la rue.
01:15:26 Votre organisation est partenaire.
01:15:29 Et chaque fois que vous êtes là, on demande votre avis.
01:15:32 Et quand vous dites, les examens, voilà,
01:15:35 vous voulez qu'on fasse passer ou bien vous voulez qu'on donne 60 %,
01:15:39 même quand c'est pas...
01:15:40 C'est le niveau.
01:15:41 On veut plus que...
01:15:42 On veut que les diplômes soient valables.
01:15:44 Mais maintenant, ce n'est pas l'enseignement général seulement.
01:15:47 C'est pour ça que, lors des états généraux,
01:15:49 toute cette piste-là, comme c'est des...
01:15:51 Cela va être livré.
01:15:53 On ne va pas entrer là-bas.
01:15:54 C'est pour montrer qu'il faut trouver des passerelles.
01:15:57 En parler est bien.
01:15:58 Mais en tant que parent d'élèves,
01:16:00 vous êtes là depuis des années avec l'éducation nationale
01:16:04 et vous voyez tout ce qui est fait.
01:16:06 On est en train de revenir dessus des examens propres,
01:16:10 ce qui a commencé il y a longtemps.
01:16:11 Cette année, vous avez 1 900,
01:16:14 et Richard, je vais dire,
01:16:17 Diane Gricona, contre 16 000 il y a deux ans.
01:16:21 Donc déjà, la lutte contre la tricherie à grande échelle,
01:16:25 avec les vidéos, surveillance, tout ça,
01:16:28 c'est pour qu'on ait des véritables résultats
01:16:31 dont on sera fiers.
01:16:32 C'est vrai qu'il y a 60 % qui seront là,
01:16:35 mais on ne les laisse pas pour compte.
01:16:37 Mais on essaie de voir à travers ce qu'on va dire,
01:16:41 comment est-ce qu'on va...
01:16:43 Mais vous savez également qu'il y a des parents,
01:16:46 un enfant à huit de moins, l'enfant refuse de redoubler,
01:16:49 on le met en classe supérieure.
01:16:51 Donc ceux qui passent les examens...
01:16:53 - L'enfant refuse de redoubler
01:16:54 et les parents le mettent en classe supérieure.
01:16:56 - Pas par le public, dans le privé généralement.
01:16:58 Donc il n'a pas le niveau.
01:17:00 C'est tout cela qui gonfle l'effectif
01:17:03 des élèves qui passent les examens.
01:17:05 Si maintenant, on commence à dire plus de questions pour un enfant,
01:17:09 et ça, c'est ce qui est en train d'être fait,
01:17:11 de passer alors qu'il doit doubler
01:17:13 pour qu'on puisse avoir un pourcentage...
01:17:15 Le nombre d'élèves qui a le niveau qui arrive...
01:17:18 On vous dit 500 000, peut-être il y a 200 000 qui ne se développent pas.
01:17:21 - Solution. Oui, j'ai l'impression...
01:17:23 Je vais reprendre, oui. Solution rapidement.
01:17:25 - Ce que je veux dire, il faut qu'on revienne aux fondamentaux.
01:17:28 L'enfant doit appartenir à la communauté.
01:17:31 Le processus de socialisation se fait à l'intérieur de la cellule familiale,
01:17:35 mais aussi à les groupes de pères.
01:17:37 Donc quand l'enfant se retrouve à l'école,
01:17:39 dans l'entreprise, l'enfant se retrouve,
01:17:42 je veux dire, dans la communauté,
01:17:44 il doit avoir un regard bienveillant.
01:17:46 Donc il faut que notre système éducatif
01:17:48 intègre également les valeurs ancestrales
01:17:51 ou les valeurs culturelles positives que la communauté a.
01:17:54 Deuxième proposition que je fais,
01:17:57 c'est de faire en sorte que l'État reste ferme.
01:18:01 Reste ferme par rapport à la consommation de l'alcool...
01:18:05 - La repression. - Oui, c'est la répression.
01:18:07 - La sanction. - D'accord. La sanction.
01:18:09 Il faut la tolérance zéro face à la drogue,
01:18:13 à la consommation de la drogue et de l'alcool,
01:18:15 et il faut lutter résolument contre toutes les formes de VBG,
01:18:19 donc de la violence basée sur le genre.
01:18:22 Et pour nous, il faut moraliser
01:18:26 tout l'environnement...
01:18:28 politique, parce qu'en réalité,
01:18:33 quand je parle de cela, les enfants imitent,
01:18:35 les enfants reproduisent.
01:18:37 Cette crise de modèle qui fait que désormais,
01:18:40 on veut utiliser la censure sociale
01:18:43 pour se retrouver au plus haut niveau de la société,
01:18:47 il faut que ça cesse.
01:18:48 Il faut qu'on donne de bons exemples,
01:18:50 et les bons exemples, ça commence même dans la cellule familiale.
01:18:53 - Je vais vraiment rapidement vous écouter,
01:18:55 et après, je vais faire un tour de table,
01:18:57 parce que nous allons conclure, ça va très vite, c'est 90 minutes,
01:18:59 mais ça va très vite.
01:19:00 Juste, vous voulez ajouter quelque chose ?
01:19:02 - Je dirais que ce n'est pas parce que l'État ou le gouvernement
01:19:06 ne travaillent pas. - Non, non.
01:19:08 - Ce n'est pas du tout ça.
01:19:10 C'est un constat.
01:19:12 Nous sommes là devant une situation réelle que nous vivons tous.
01:19:15 Ce n'est pas un peu, j'allais dire, faire la politique de l'autre.
01:19:19 Nous vivons de la situation, et nous faisons en sorte,
01:19:23 nous avons dit, si on a fait les États généraux, c'est bien pour ça.
01:19:26 Si nous-mêmes, en ce moment, en affaires écologues,
01:19:29 c'est bien pour ça.
01:19:30 Donc nous essayons d'aider autant que on peut.
01:19:34 Nous sommes partenaires, mais c'est le peu que nous pouvons faire.
01:19:38 C'est ça.
01:19:39 - Nous voulons simplement, parfois, lever le regard de l'État,
01:19:45 du gouvernement sur ces problèmes-là.
01:19:48 Il ne faut pas qu'on les répète, parce que si nous les répétons...
01:19:51 Je vais vous dire simplement que, dans les années 80,
01:19:54 l'école emportait 40 % du budget national.
01:19:58 Dans les années 80, du temps des ministres, Péa Sonam,
01:20:01 Bala, Keïta et autres, 45 % du budget national.
01:20:05 Pourquoi ? Parce que les enseignants, quand vous les prenez,
01:20:07 ils représentent 45 ou 50 % de la population.
01:20:10 - Il aime les chiffres.
01:20:12 - Aujourd'hui, demandez à Mme Pouin,
01:20:15 combien l'État met dans l'école ?
01:20:18 Peut-être même pas 20 %.
01:20:20 - Je ne veux pas...
01:20:22 - Vous aimez, c'est vrai que c'est...
01:20:24 On va conclure.
01:20:26 Je vais vous demander vraiment de me répondre de façon très concise.
01:20:31 Comment vous encouragez, ce soir, la responsabilité collective
01:20:35 des enseignants, des élèves, des parents et, bien sûr, l'État ?
01:20:39 Mais en un mot, je voudrais commencer par Justin Koulibaly.
01:20:43 - Oui, je pense qu'on parle de communauté éducative,
01:20:46 parce qu'on a des acteurs, on a des partenaires.
01:20:50 L'école, c'est la chose de tous.
01:20:53 Il faut cette responsabilité citoyenne et active
01:20:57 pour que le système éducatif contribue
01:21:01 à réduire les inégalités sociales
01:21:03 et faire en sorte qu'il soit moteur de développement économique et social.
01:21:06 - Merci, Justin Koulibaly. Merci à vous, les sociologues.
01:21:09 M. Aka, votre message ?
01:21:11 - Nous sommes parents d'élèves, nous sommes partenaires de l'école
01:21:15 et nous demandons simplement qu'on continue de nous associer,
01:21:19 parce que c'est quand nous serons à leur côté
01:21:23 que peut-être nous pourrons suggérer quelques pistes.
01:21:27 - Vous êtes incontournable, rassurez-vous.
01:21:29 Mme Pouin, non, je vais... Oui, Mme Pouin.
01:21:32 - C'est ce que nous avons compris, parce que dans la sensibilisation,
01:21:36 comme il l'a dit, nous parlons de communauté éducative,
01:21:39 nous partons sensibilisés, nous sommes avec les guides religieux
01:21:43 et tout ce qu'il y a, les chefs traditionnels
01:21:46 et toutes les personnes qui sont capables de nous aider.
01:21:50 Et tous les partenaires, parfois quand les partenaires vont,
01:21:53 nous parlons des mentorats, il faut que dans les régions,
01:21:58 les personnes, les femmes qui ont réussi,
01:22:00 il faut aider ces jeunes filles-là pour éviter les grossesses
01:22:03 et donc tous ceux qui peuvent aider le système pour financièrement,
01:22:07 vous savez, les partenaires sont partout,
01:22:09 mais nous disons que les cadres, les gens de la région,
01:22:14 les régions, tout cela, peuvent contribuer, les médias, tout cela,
01:22:18 à aider la chose éducative, parce qu'il faut beaucoup de moyens
01:22:22 et l'État seul ne peut pas, et c'est le plaidoyer que nous faisons,
01:22:25 nous avons compris cela,
01:22:27 et nous faisons avec la communauté éducative.
01:22:30 - Merci, madame Poirand. - Et puis sociale.
01:22:32 - Merci, madame Poirand, merci au ministère de l'Éducation nationale
01:22:34 et de l'alphabétisation. - Oui.
01:22:36 - DG. - Non, notre dernier mot,
01:22:38 c'est la dévise de la Côte d'Ivoire.
01:22:40 Union, discipline, travail.
01:22:44 Il faut que nous travaillions suffisamment
01:22:46 pour produire des richesses et des emplois.
01:22:48 - Richesses et emplois. - Pour pouvoir, justement,
01:22:51 employer tous ces jeunes-là pour que demain,
01:22:54 ils créent des familles stables.
01:22:57 - Merci à tous pour votre participation.
01:23:00 Merci, mesdames et messieurs, de nous avoir suivis.
01:23:02 Merci à la DMI et son directeur, monsieur Coné Lassénal,
01:23:05 la rédhiba Aficiata Dosso,
01:23:07 la réalisatrice Arlene Poca-Dagot.
01:23:11 Merci. Nous sommes tous concernés,
01:23:13 demeurons solidaires pour une école forte et un avenir.
01:23:16 Radio pour la Côte d'Ivoire. Bonsoir.
01:23:20 (Générique)
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