TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
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00:00 Est-ce que vous avez déjà arrivé à quelque chose qui vous a traumatisé ?
00:06 - Moi ça m'a traumatisé à aller sur le fou.
00:10 Alors c'est évidemment mille fois incomparable avec ce qu'a vécu Bruno Guillon.
00:14 Mais c'est vrai que lorsque j'étais à TF1, je sortais d'un studio à la Plaine Saint-Denis.
00:17 Il n'était pas si tard que ça et j'étais dans ma voiture.
00:22 Alors j'imagine qu'effectivement on avait suivi le fait que je sortais des studios.
00:26 J'étais dans ma voiture et en fait deux scooters, quand on sort des studios, il y a un premier feu rouge, puis un second.
00:33 Et en fait au premier feu, j'ai vu deux scooters, enfin je n'ai pas vu en fait,
00:38 il y avait deux scooters qui ont vérifié que c'était moi j'imagine, puisque c'est ce que m'ont dit les enquêteurs après.
00:42 Et au second feu, en fait de chaque côté, ils avaient ce qu'on appelle des sortes de barramines.
00:48 Et en fait ils ont cassé les quatre vitres de la voiture en même temps, donc ça fait une déflagration.
00:52 On a l'impression qu'il y a un attentat, qu'il y a quelque chose qui voilà.
00:56 Donc j'avais du vert partout sur moi, évidemment je n'ai rien eu, si ce n'est cette sidération dont il parle.
01:01 – Ça vous a traumatisé combien de temps après ?
01:03 – En fait ils ont ensuite pris tout ce qu'il y avait dans la voiture,
01:05 mais ça dure 10 secondes, qui vous semble une éternité, puis ils sont partis en scooter.
01:09 Et ils m'ont laissé là, ce qui m'a traumatisé c'est que les gens m'ont doublé.
01:12 – Arrête, personne n'est intervenu pour arrêter la guerre.
01:15 – Au feu, les gens ont tous doublé et m'ont laissé dans la voiture.
01:18 Ils ne savaient pas forcément qui j'étais,
01:19 mais voilà ils ont vu une femme seule dans une voiture avec des voitures, des vertes pétées de partout.
01:24 Donc moi ça, ça m'a traumatisé paradoxalement.
01:29 Et puis après ce sont des choses toutes bêtes, mais ils m'ont pris des choses,
01:33 il n'y avait pas grand chose de valeur dans mon sac.
01:34 Mais je venais d'avoir mon fils, qui avait quelques mois,
01:38 et il y avait encore le petit album, vous savez de l'hôpital avec les petites photos.
01:42 C'est juste ce détail-là, et je n'arrêtais pas de dire en boucle, en pleurant,
01:46 ils ont le carnet de photos de Tom, enfin de mon fils, ils ont le carnet de photos de…
01:51 C'était ce petit truc-là qui vous hante après, qui est très bête, mais voilà.
01:55 Donc ça n'a rien à voir évidemment avec ce qu'a subi Bruno,
01:59 mais c'est évidemment un moment pas très agréable.
02:02 – Est-ce que… oui, Dany ?
02:03 – Moi très jeune, je devais avoir 19-20 ans, vers chez moi,
02:07 je passe sur un pont très isolé, et en fait,
02:10 il y avait un jeune homme qui était accoudé au pont, je passe,
02:14 et là il arrive, c'était l'été, j'étais décolletée, j'étais vraiment très jeune,
02:17 et il met ses mains là, en commençant à serrer un petit peu,
02:20 en disant "on va aller plus loin", et je ne sais pas,
02:23 voilà, j'en tremble encore quand j'y repense, et je ne sais pas,
02:26 on a une force incroyable, je me suis entendue dire,
02:29 "je vais revenir, il faut que j'aille à la poste",
02:31 et j'ai senti ses mains qui se dénouaient, et je suis partie,
02:36 mais vraiment en marchant normalement, sans courir, complètement tremblante,
02:40 en me disant "je ne crois pas, c'est un mauvais rêve",
02:42 j'ai été là où j'avais…
02:44 et je suis revenue évidemment pas par le même chemin,
02:46 et j'ai vu qu'il était en train d'attendre sur le…
02:49 donc, vous voyez, j'ai encore les poils qui se dressent quand j'y pense.
02:54 – Moi quand j'y avais pensé, il y a beaucoup de gens à qui c'est arrivé,
02:56 malheureusement, mais moi je me suis déjà fait racketter,
02:58 quand j'avais 14 ans, par 6 racailles, qui me suivaient,
03:03 j'étais avec ma demi-sœur, on était dans la rue, en retour du lycée,
03:06 et il y a une bande de 6 mecs qui sont arrivés,
03:10 qui se sont jetés sur moi, pour me voler ce que j'avais,
03:12 j'avais que des pièces sur moi, j'avais rien du tout,
03:14 mais ils m'ont quand même défoncé, c'est-à-dire qu'ils m'ont mis au sol,
03:16 ils m'ont mis déchassé, et je pensais qu'il y a une chose,
03:18 c'était ma sœur qui était contre le mur, terrorisée,
03:21 qui a 2 ans de moins que moi, et je me suis dit,
03:23 j'espère qu'ils ne vont rien lui faire, elle ne pouvait rien faire,
03:26 et j'ai quand même essayé de me battre, parce que voilà, je me suis dit,
03:29 et du courage, mais avec 6 personnes, c'est impossible,
03:33 donc je suis resté au sol, et puis j'avais un sandwich à la main,
03:35 et je leur ai jeté le sandwich dans la gueule,
03:37 ils sont revenus pour me refoutre une deuxième raclée, voilà, c'est ça.
03:43 – Oui, moi aussi, j'avais 19 ans, je crois,
03:45 on est allé manger au resto avec mes 2 copines,
03:47 et en sortant, on veut prendre le tram,
03:48 donc c'était un endroit qui craignait un peu,
03:51 mais on s'est dit, on va aller rapidement,
03:53 et il y a un mec qui est venu me parler,
03:55 je ne sais pas, me demander l'heure ou quelque chose comme ça,
03:57 et donc j'étais abnante, j'ai répondu,
03:59 et au bout d'un moment, je ne sais pas, il y a ces 5 autres potes qui sont venus,
04:03 mes copines sont un peu parties, enfin dans le tram,
04:05 parce que voilà, ça commence à faire…
04:06 et en fait, ils m'ont plaqué contre le truc du tram,
04:08 et voilà, il y a eu un peu des mains, des trucs,
04:10 et je me souviens que mes copines, elles étaient ahuries là-bas,
04:13 elles ne pouvaient rien faire, et que tous les gens du tram,
04:15 enfin, il n'y a personne qui a bougé.
04:15 – Non, personne ne fait rien.
04:16 – Personne ne fait rien quoi.
04:18 – Dans le métro, ça…
04:18 – Et après, j'ai réussi à me défiler comme je pouvais et tout,
04:20 mais je veux dire, c'est impressionnant
04:22 quand tu as 6 mecs comme ça devant toi, qui t'oppressent comme ça.
04:25 – Mais après, c'est vrai que beaucoup de gens disent,
04:26 voilà, les autres sont bien autour, mais c'est toujours compliqué aussi.
04:30 Moi, j'ai un pote, voilà, je vous dis, qui a voulu, lui, au contraire,
04:34 il y a eu une agression, voilà,
04:37 un monsieur qui a agressé un autre mec,
04:40 il a voulu s'interposer, il a pris un coup de couteau.
04:44 – Oui, c'est pour ça que les gens ont peur.
04:45 Non, mais c'est pour ça qu'il ne faut pas leur dire de…
04:47 – Donc forcément, c'est vrai que…
04:50 – Non, mais en revanche, appeler la police, se mettre à l'écart loin,
04:52 et appeler la police, c'est un peu terrible.
04:54 – Quand on a vu, par exemple, le comportement du jeune homme…
04:57 – Oui, le sac à dos.
04:58 – Exactement, le sac à dos qui était incroyable,
05:00 mais c'est vrai que lui, il a eu un…
05:01 – Courage.
05:02 – Voilà, mais c'est vrai qu'après, c'est compliqué de d'en vouloir aux autres.
05:05 – Ah oui, parce qu'il y a le courage nécessaire,
05:07 mais il y a aussi la sidération, c'est-à-dire qu'on ne comprend pas ce qui se passe.
05:10 Et le temps qu'on réagisse, c'est trop tard.
05:11 – Mais après, sans forcément intervenir pour retaper les gens,
05:15 dans le cas d'une agression d'une femme dans le métro,
05:17 moi, ça m'est arrivé plein de fois de me faire agresser dans le métro,
05:19 et je sais à quel point le fait qu'il y ait une autre personne qui vienne à côté,
05:23 qui dit "Ah, comment ça va ?" et tout, on se connaît,
05:25 sans forcément interagir dans la violence, juste être à côté et dire "Ça va, ça fait longtemps".
05:29 En fait, quand on voit une situation comme celle-là,
05:32 de pouvoir juste intervenir et montrer qu'on est là pour l'autre,
05:36 c'est peut-être en détail, mais ça peut sauver quand même des gens.
05:37 – On ne peut pas oublier que le nombre fait la force aussi,
05:39 c'est-à-dire que quand on est dans le métro, on peut observer autour de nous,
05:41 voir d'autres personnes qui peuvent.
05:43 Ensemble, on est plus fort, donc on peut aller…
05:46 – Par rapport à ce que dit Moune, ça m'est arrivé cet été, moi, à La Pardieu,
05:50 une gare de Lyon, j'étais avec…
05:53 il était 4h30 du matin et elle ouvre vers 5h30,
05:57 donc on devait prendre un train, on était tombés en panne.
05:59 J'étais avec ma fille et la fille de Fatou, on était trois, donc deux jeunes filles.
06:03 Il y avait une jeune femme d'à peu près 20 ans
06:06 qui a été gravement importunée par un homme,
06:08 et vraiment j'ai eu peur qu'il agresse.
06:10 Il est venu une fois, il est venu deux fois, il a insulté, lui a mal parlé.
06:13 Et à un moment, je lui ai dit, ça n'a rien d'extrêmement courageux,
06:16 mais je lui ai dit "Venez, je vais faire comme si vous êtes avec nous
06:19 et que j'ai trois filles avec moi, je vais vous accompagner".
06:23 Elle est venue, on a bu un café, je l'ai emmenée au train
06:25 et après elle m'a dit "Bah comme ça, ça me rassure".
06:27 Parce que je sais que voilà, je corrobore ce que vous dites,
06:30 juste un petit geste qui peut faire que la personne
06:32 se sente moins seule et moins potentiellement agressée.
06:34 - Bravo.
06:35 - Non, non, c'est bien.
06:36 - J'ai beaucoup aimé ça.
06:37 (Applaudissements)
06:38 [Musique]