Squatteurs : des voisins se mobilisent pour les chasser de leur quartier !

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Transcript
00:00 Il y a un an et demi, la propriétaire d'une belle villa à Saint-Laurent-du-Var,
00:03 magnifique ville, j'adore Saint-Laurent-du-Var, c'est magnifique.
00:06 – C'est la plus belle ville des Alpes-Maritimes.
00:08 – Alors j'ai beaucoup d'amis maires dans les autres villes aussi,
00:11 donc je veux dire, elle fait partie des 10 plus belles villes des Alpes-Maritimes.
00:16 – Merci.
00:17 – C'est vraiment une très belle ville.
00:20 Son fils hérite du bien, mais sa vie est partagée entre Paris et le Sud,
00:23 il n'occupe donc pas la villa de sa maman.
00:25 Et là, qu'est-ce qui se passe ?
00:27 – Et bien là…
00:28 – Allez-y Jocelyne.
00:30 – Moi j'ai les clés de cette maison depuis le décès d'Henriette,
00:35 que j'aimais beaucoup,
00:37 et je suis toujours en relation avec son fils, qui donc habite Paris.
00:42 Et la semaine dernière, un voisin m'appelle en me disant
00:46 "Jocelyne, il y a du monde dans le jardin".
00:49 J'ai dit "ah bon", donc j'appelle le jardinier,
00:51 pensant que peut-être c'était lui qui était venu.
00:54 Il me dit "non", donc je monte à la villa,
00:58 je trouve le portillon ouvert, qui n'avait pas été forcé,
01:04 et je trouve deux dames avec des enfants qui me disent
01:08 "mais on nous a dit qu'on pouvait habiter là,
01:10 et cela fait trois jours qu'on est là".
01:13 Donc je lui dis "Madame, vous venez d'arriver,
01:16 ça ne fait pas trois jours parce qu'on surveille la maison".
01:19 Et donc j'étais au téléphone avec le voisin,
01:22 il me dit "j'appelle la police".
01:24 Donc la police, là-bas, est arrivée tout de suite.
01:28 Et donc ils ont commencé à discuter avec ces dames,
01:33 dont une ne parlait pas vraiment notre langue.
01:36 Et malheureusement, attendu qu'il y avait sept enfants,
01:40 et que l'une d'entre elles a dit qu'elle était enceinte,
01:44 nous avons dû arrêter là et repartir.
01:48 Donc nous avons tout de suite organisé avec l'ensemble des voisins
01:53 une...
01:55 – Une riposte, on peut dire, un rassemblement.
01:58 – Voilà, un rassemblement, on s'est tout de suite appelés, envoyés des SMS.
02:02 – Qu'est-ce qu'on peut faire pour...
02:04 – Et j'ai appelé tout de suite le fils, le propriétaire,
02:09 qui a porté plainte immédiatement dans la soirée.
02:14 – Le truc c'est qu'ils sont très organisés, c'est ça l'histoire.
02:17 Parce que racontez-nous ce qu'ils ont fait, parce que c'est ça qui est fou,
02:19 c'est qu'apparemment ils connaissent bien comment ça se passe,
02:24 et ce n'est pas la première fois qu'ils font ça apparemment.
02:27 – Oui, en fait ils sont organisés puisque c'est une famille
02:30 qui est connue des services de police,
02:32 et ils viennent, dans le cas pour Saint-Laurent-du-Var,
02:34 ils sont venus repérer les lieux.
02:37 C'est un quartier assez résidentiel, donc au cœur de la ville de Saint-Laurent-du-Var.
02:43 On repère une villa qui est soit isolée, soit où il n'y a pas d'occupants.
02:48 Donc ils ont tourné pendant plusieurs jours certainement,
02:51 et ensuite ils sont venus organiser avec des hommes
02:55 qui ont déposé cette famille devant la villa.
02:59 Ensuite ils sont rentrés par effraction dans la villa
03:02 en cassant une vitre et un volet roulant.
03:05 Et là, comme vous avez dit, ils sont très bien organisés,
03:08 ils ont été changer les serrures de la porte d'entrée.
03:12 – Ah c'est ça.
03:13 – Et lorsqu'ils ont changé les serrures de la porte d'entrée,
03:16 ils ont pris les…
03:19 alors c'est l'anecdote, mais je le dis parce qu'on l'a vu, on l'a vécu.
03:22 Ils prenaient le balai, ils balayaient la cour,
03:24 ils balayaient les extérieurs, et nous nous étions allés sur la route,
03:28 devant le portail, à aller voir balayer.
03:31 Donc moi je remercie vraiment Jocelyne et tous les riverains du quartier.
03:35 – C'est courageux de la part de Jocelyne.
03:37 Parce que, alors, ce qui est fou c'est qu'aujourd'hui,
03:41 on s'en est où cette histoire ? Ils sont encore là-bas ?
03:43 – Alors ils sont partis.
03:44 – Ah d'accord.
03:45 – Ils sont partis au bout de 4 jours, ça s'est passé le 26, le 29 ils sont partis.
03:49 Moi j'ai envie de dire qu'il y a eu vraiment une…
03:51 – Mobilisation.
03:52 – Absolument.
03:53 Entre la police nationale, la police municipale, les riverains qui ont été formidables.
03:58 Et surtout cette mobilisation, vous savez, on a toujours peur des représailles,
04:02 on a toujours peur.
04:03 Et là ils ont montré qu'ils étaient déterminés, engagés,
04:05 et surtout qu'ils ne voulaient pas de squattes dans la commune.
04:09 – Gilles, vous êtes de quel côté là ce soir ?
04:12 – Alors là je suis moins indulgent que d'habitude avec les squatteurs.
04:15 Vous savez, parfois je dis il faut faire attention.
04:17 Mais là c'est une vraie filière, vous avez raison.
04:19 Les hommes déposent des femmes et des enfants.
04:21 Pourquoi ? Parce qu'ils savent que ce sont des gens vulnérables,
04:23 que ça va être plus difficile à expulser.
04:25 Ils connaissent parfaitement les règlements,
04:27 ils essayent de dépasser les fameuses 24 heures pour qu'il n'y ait plus de flagrance.
04:31 Ils changent les serrures parce qu'ils savent qu'ils sont inexpulsables.
04:34 Donc là non, ce n'est pas des pauvres gens, si vous voulez,
04:36 qui ont besoin d'une habitation, c'est une filière organisée
04:39 pour occuper illégalement plein de logements.
04:41 Donc là je pense que l'action en plus a été à la fois civique, civile et non violente.
04:46 Donc je ne peux dire que bravo à la police.
04:49 – La police est venue, elle était impuissante
04:50 puisque il y a plusieurs enfants en bas âge, 7 mineurs au total.
04:54 Donc ils ont dû repartir tout de suite.
04:55 – Absolument, mais quand vous avez des enfants c'est intouchable quasiment.
04:58 C'est pour ça qu'il faut agir très vite et par l'autorité du préfet.
05:01 – Le paradoxe c'est que lorsque vous rentrez dans un appartement
05:05 ou dans une villa qui est inoccupée, vous partez en vacances,
05:08 vous revenez de vos vacances, il y a des personnes qui habitent chez vous,
05:13 il va falloir se justifier que vous êtes le propriétaire, déjà,
05:16 donc avec un acte de propriété, déposer une plainte,
05:20 ensuite, des fois ça demande un peu de temps,
05:23 ensuite il faut envoyer tout cela à la sous-préfecture ou à la préfecture
05:27 pour notifier l'expulsion, le représentant de l'État prend un arrêté
05:35 et ensuite il y a l'expulsion.
05:37 Ça veut dire qu'on peut perdre facilement un certain nombre de jours
05:40 et vous, vous êtes dehors à regarder votre habitation occupée par ces personnes.
05:45 – Et peut-être être délabré aussi parce qu'après on ne sait pas comment…
05:47 – C'est ce qui s'est passé dans cette maison.
05:49 – Alors justement, parce que…
05:50 Alors les squatteurs, il paraît qu'ils ont…
05:53 la tension s'est faite sentir entre les voisins et la famille des squatteurs,
05:56 les habitants du quartier étaient dans l'angoisse,
05:58 ils assistaient au va-et-vient incessant des squatteurs.
06:01 Il paraît que même vous, vous avez été traité de sorcière.
06:03 – Oui, oui, de sorcière.
06:05 – Vous n'avez rien d'une sorcière, vous êtes magnifique en plus, franchement.
06:08 Vous êtes plutôt une fée qu'une sorcière.
06:10 Donc voilà, et il y a ce délai de 24 heures qui est quand même inadmissible.
06:17 C'est n'importe quoi, c'est-à-dire que quand…
06:19 Je ne sais pas pourquoi on a mis ça en place, c'est ça que je voudrais savoir.
06:21 Parce que une fois le délai de 24 heures passé,
06:24 ensuite c'est très compliqué d'expulser les squatteurs.
06:29 Je ne comprends pas en fait le délire.
06:30 – La loi a été durcie, les squatteurs risquent plus,
06:32 mais malgré ça, même si les policiers, les autorités disent
06:37 que ce n'est pas tout à fait vrai, en fait, de facto,
06:39 quand vous êtes depuis plus de 24 heures, vous changez la serrure,
06:42 à la limite vous vous faites envoyer un courrier que vous avez préparé,
06:45 certains font ça, c'est presque chez vous, entre guillemets.
06:47 On peut le contester, mais la loi vous donne presque accès à la maison.
06:51 Et comme la maison n'est pas occupée, c'est encore plus facile.
06:53 – N'importe quoi, c'est n'importe quoi.
06:55 – Ce qui est plus difficile, c'est qu'il faut, si vous me permettez,
06:59 avoir une notification par le préfet, alors que nous, les maires,
07:02 nous sommes confrontés à cette situation, ce serait peut-être plus simple
07:06 que l'arrêté municipal, que l'arrêté soit pris par les maires,
07:09 directement, dans les heures qui suivent le…
07:13 – C'est ça, c'est le problème, c'est que le maire,
07:14 il ne peut pas prendre la décision.
07:16 – Non.
07:16 – Je le vois à chaque fois ici, c'est que ça met des délits tellement importants
07:21 que derrière, ça devient extrêmement compliqué de les expulser,
07:25 et c'est vrai qu'on doit attendre la décision du préfet, c'est ça ?
07:29 – Oui, l'avis d'expulsion du préfet.
07:30 Il faudrait que les maires puissent avoir la possibilité de délivrer une expulsion,
07:37 un avis d'expulsion, sinon ce n'est pas possible.
07:39 – C'est ce que nous demandons, nous, les maires,
07:40 c'est un focus dans le cadre de la décentralisation,
07:42 ce n'est pas le pouvoir pour le pouvoir,
07:44 mais les moyens d'agir immédiatement pour nous administrer.
07:46 – On le voit qu'il y a un truc qui tourne par en haut, on le voit bien.
07:50 Alors après, je vous le dis, il y a des gens aussi qui m'ont dit
07:52 parce qu'il y a eu des abus, c'est-à-dire qu'il y a des maires aussi
07:56 qui faisaient aussi des petites magouilles pour mettre des potes à eux,
08:00 des gens avec qui s'entendaient bien, c'est ça aussi le truc.
08:02 Après, c'est le problème, c'est qu'on ne peut plus rien faire.
08:04 – Vous savez, être maire aujourd'hui, c'est très compliqué.
08:07 C'est une mission, c'est un sacerdoce.
08:09 Quand je vois tous les maires de France agir dans l'intérêt de leur administrer
08:13 et avec ce que l'État dégage de plus en plus aussi,
08:15 parce qu'il se dégage de ses responsabilités pour les communes et pour les maires,
08:20 moi je leur dis, il faudrait donner l'agent d'honneur à tous les maires,
08:24 des privilèges, parce que c'est du bénévolat.
08:26 – C'est ce que nous disent les maires qui viennent à chaque fois,
08:30 les maires de petits villages, chaque fois ils nous disent que c'est du bénévolat
08:31 et c'est énormément de soucis et pas grand-chose derrière.
08:37 Un avis d'expulsion est placé sur le portail,
08:39 les squatteurs ont eu 48 heures pour quitter les lieux,
08:41 sinon la police était autorisée à intervenir et les déloger.
08:45 Donc ça a été assez vite dans ce cas-là.
08:47 Je trouve que ça a été un cas qui a été assez vite réglé,
08:49 donc bravo à Jocyne et bravo à Joseph.
08:53 C'est vrai parce qu'ils sont partis maintenant,
08:55 il y a une petite crainte chez les habitants et chez le voisinage,
08:59 c'est des représailles.
09:01 Il y a un sentiment d'insécurité et c'est vrai que moi je suis un peu inquiet
09:05 pour Jocyne et les autres habitants parce qu'on ne sait jamais.
09:08 Est-ce qu'il peut y avoir vengeance ?
09:11 – Non, alors d'abord je le dis, on a de la chance d'avoir,
09:16 moi j'ai de la chance d'avoir Jocyne comme Laurentine
09:19 et toutes les personnes qui se sont engagées aussi contre ce squatteur.
09:23 Mais vous savez, je pense qu'aujourd'hui il faut dénoncer toutes ces actions
09:28 et ne pas avoir peur du lendemain.
09:29 C'est la peur qui finalement nous paralyse.
09:32 Et donc il faut agir et après les collectivités,
09:36 les responsables nous prenons nos responsabilités.
09:37 J'ai la chance d'avoir une police de proximité,
09:40 d'être très proche aussi de mes administrés
09:42 et surtout d'avoir aussi une relation privilégiée
09:45 avec la commissaire de circonscription, madame Basquin,
09:49 qui fait un travail remarquable avec ces hommes et ces femmes.
09:52 Donc voilà, il n'y a pas de crainte mais c'est la peur qui paralyse.
09:55 Moi je le dis très clairement, il ne faut pas avoir peur,
09:57 il faut dénoncer au contraire et après à nous d'agir derrière avec une action très forte.
10:02 – Merci en tout cas Jocyne et merci Joseph d'avoir été avec nous.
10:05 Merci monsieur le maire.
10:06 – Merci à vous.
10:07 – Vous voulez dire quelque chose Jacques ?
10:08 – Non, je voulais poser la question de ces gens qui sont là, qui sont expulsés.
10:12 Si c'est une filière, le risque est qu'ils aillent s'installer ailleurs.
10:15 Qu'est-ce que vous savez et quelles sont les suites qui sont données
10:18 à ceux qui sont expulsés ?
10:19 Est-ce qu'on les poursuit ?
10:20 Est-ce qu'on sait où ils vont ?
10:21 Ou bien est-ce qu'ils sont dans la nature ?
10:22 – C'est une très bonne question parce que comme ils sont venus avec ces hommes
10:26 qui les ont laissés en camion devant la résidence, ils sont repartis en camion
10:33 pour partir dans une autre destination.
10:34 Malheureusement après, je n'ai pas le pouvoir de savoir où ils vont
10:38 mais déjà ils ne sont pas sur la commune de Saint-Laurent-du-Hort.
10:41 – On fera une enquête complémentaire sur les squatteurs.
10:44 – Absolument.
10:45 – Ce serait intéressant de chercher.
10:46 – Et sur ce que vous disiez tout à l'heure sur la décentralisation des pouvoirs
10:49 parce que tous les problèmes qu'on voit viennent de là.
10:51 – On va le faire assez vite, ça sera le deuxième ou le troisième numéro.
10:54 – Absolument.
10:55 – Parce que là ils sont bien installés, ils avaient amené des meufs, etc.
10:57 – Avec plaisir.
10:58 – Parce que ce qu'il y a c'est qu'ils sont très très organisés,
11:00 ils connaissent la loi mieux que tout le monde ici et c'est ça le truc.
11:04 C'est ça moi.
11:06 Moi je sais que Gilles Verdez a souvent défendu les squatteurs,
11:09 il défend les squatteurs qui malheureusement sont vraiment dans la rue
11:14 et qui ne savent pas, et qui sont trouvés limite là par hasard.
11:18 Mais il y a de plus en plus, les squatteurs comme ça il y en a très peu,
11:22 mais il y a des vrais squatteurs et les cas de squattes qu'on voit le plus souvent
11:26 c'est des squattes où les gens sont extrêmement bien informés,
11:29 ils connaissent exactement les lois, ils savent exactement ce qu'il faut faire
11:32 et c'est ça qui est dramatique et qui nous met hors de nous à chaque fois dans cette émission.
11:36 Merci en tout cas, Jocyne et merci M. le maire d'avoir été avec nous
11:39 et vous allez être bien là-bas, vous allez retourner à Saint-Laurent-du-Var tout de suite.
11:42 – Absolument.
11:43 – Vous pouvez me déposer ?
11:44 [Rires]
11:45 [Musique]

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