La mise au point de Pascal Praud après ses propos sur les punaises de lit et l’immigration
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00:00 Alors quel que soit ce qu'on pense de sa question, moi je prends sa défense parce que je le connais et j'ai vu ce matin qu'il était touché personnellement.
00:07 Et la manière dont il a été une cible sur les réseaux, notamment harcelé, est insupportable. On n'a pas le droit de faire ça. On ne peut pas s'en prendre à un homme comme ça.
00:16 Après, je vais vous dire aussi ce qui se passe sur les réseaux. C'est qu'il y a des gens sur les réseaux qui voient, il y a plein de gens aussi qui réagissent parce qu'ils ont vu un truc passer, etc.
00:26 Et que ça a pu les blesser. Ils ont mal compris. Et c'est vrai que c'est souvent 2-3 qui reprennent, qui mettent des trucs sur les réseaux. Et derrière, c'est un déferlement.
00:35 – Ça fait le monde de neige. – Tout le monde s'est jeté dedans sur le truc.
00:40 Mathilde Panot, bien entendu, de la France Insoumise. Il y avait qui ? Il y avait tout le monde.
00:46 Il y avait également Bérangère Couillard, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, qui a pour sa part demandé à la délégation interministérielle
00:55 à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT de saisir l'ArkHomme.
00:59 Donc Bérangère Couillard a tweeté face à ces propos très choquants. "Je demande à la LICRA de saisir l'ArkHomme.
01:04 Je n'accepterai jamais les discours de haine dans les médias comme ailleurs. Il ne faut rien laisser passer."
01:09 – Sur le fond, on peut discuter bien sûr sur le fond. Mais très franchement, l'homme ne peut pas être comme ça, traîné dans la boue.
01:16 Et derrière l'homme, derrière Pascal Praud, il ne faut pas être dupe non plus. Le succès de CNews gêne beaucoup, gêne certains.
01:22 CNews a des augmentations d'audience, des hausses d'audience considérables. Et derrière ça, c'est aussi M. Bolloré qui gêne.
01:28 Donc voilà, c'est toute une campagne qui est menée qui, moi, me déplaît.
01:30 – Moi, j'ai juste un truc pour vous sur l'empreinte carbone, parce que je fais une petite parenthèse.
01:36 Vous savez, la Chine, c'est 30% d'empreintes carbone dans le monde. Les États-Unis, 20%. Et la France, 0,004%.
01:45 [Rires]
01:48 – Êtes-vous absolument sûr du 0,004% ?
01:51 – Oui, c'est un ami qui m'envoie ça. C'est Bruno Pomard. On aime Bruno.
01:54 – Voilà, voilà. [Rires]
01:58 – Si tu ne veux pas avoir les gars du Spip sur la gueule, tu me le dis.
02:00 Gégé, tu voulais dire un truc ?
02:01 – Oui, bien sûr, non aux raids numériques et aux harcèlements, ça c'est insupportable, Gilles l'a très bien dit.
02:05 Ça, c'est petit 1. Petit 2, effectivement, si Pascal Praud avait été un journaliste de France Inter,
02:09 je pense qu'il n'y aurait pas eu de raids numériques tout le week-end. Petit 2.
02:13 Après, on a le droit de poser toutes les questions quand on est journaliste.
02:16 Moi, j'ai le droit aussi de trouver que la question et la manière dont Pascal Praud a posé la question,
02:20 je trouve, moi, un peu maladroite et un peu bord cadre et un peu limite malgré tout.
02:25 Je trouve qu'elle n'est pas très habile.
02:26 Moi, je me souviens, vous avez reçu ici un spécialiste des punaises de lit.
02:29 La première question que vous lui avez posée, c'est "Monsieur, est-ce que c'est un rapport avec la saleté ?"
02:32 Il vous a dit "non, pas du tout". Donc, vous n'avez pas essentialisé la chose.
02:36 Vous n'avez pas ramené ça à un truc…
02:37 – Non, parce que moi, j'avais pensé à moi à la base.
02:38 – Oui, d'accord, mais que vous soyez auto-centré peut-être.
02:40 Mais tout de suite, vous n'avez pas dit en gros "oui, c'est l'immigration", "oui, c'est les étrangers", voilà.
02:45 Et là, je trouve que tout de suite, je pense qu'il s'amuse un peu, il cabotine un peu,
02:50 il joue un peu de ça malgré tout.
02:52 Et voilà, je trouve que c'est un peu limite quand même.
02:55 Il y a un truc un peu, je trouve, maladroit de sa part.
02:56 – Moi, je pense qu'il a le droit de poser les questions.
02:58 Comme tu l'as dit, si ça avait été n'importe quel journaliste lambda
03:00 qui aurait posé cette question, personne ne l'aurait repris.
03:02 D'ailleurs, je ne pense pas que ça a choqué les téléspectateurs.
03:04 Je pense que le processus, c'est simple.
03:05 Tu as deux ou trois mecs sur Twitter qui veulent se faire Pascal Prost,
03:10 ils font tourner, etc.
03:13 Et enfin, ceux qui lui reprochent ça et qui l'accusent de racisme,
03:16 notamment Libération, sont les premiers à en faire un article en 2018
03:19 en faisant un lien entre réfugiés, rats et punaise de lit.
03:22 Donc quand c'est Libération, ce n'est pas choquant.
03:24 Quand c'est Pascal Prost, ça devient du racisme.
03:25 C'est honteux.
03:26 – Je ne sais pas si on a fait un sondage, je ne sais pas.
03:29 Oui, Jacques ?
03:30 – Non, je pense qu'on est quand même redevable de sa question.
03:33 Donc la question qui est posée est de savoir si on est responsable
03:37 quand même d'une question.
03:38 Oui, on l'est en journalisme, mais moi je trouve que ça a été
03:42 une polémique totalement disproportionnée.
03:45 Elle est disproportionnée parce qu'en ce moment,
03:46 il y a un certain nombre de gens qui s'amusent à s'en tenir à trois mots
03:51 qui sont réduits et déjà rien que là, la question telle qu'elle est posée,
03:54 ce n'est pas du tout la même chose que l'impression qu'on en a eue
03:57 sur les réseaux sociaux ce week-end.
03:59 Donc déjà, il y a une réduction là-dessus.
04:01 Et ensuite, j'ai regardé la charte des journalistes tout simplement.
04:05 Lorsqu'une question est mal posée, qu'il y a une imprécision,
04:08 la seule chose qui est demandée aux journalistes, et c'est ce qu'il a fait,
04:11 c'est de revenir dessus pour réexpliquer ses propos.
04:14 – Ça c'est pour les journalistes, moi qui ne suis pas journaliste…
04:16 – Non, ce que je veux dire, ça vaut pour tout le monde.
04:19 Ça vaut pour tout le monde, Cyril.
04:20 Ce que je veux dire, c'est que ça ne vaut pas une saisie de l'Arcom.
04:23 – Moi, la dernière fois, j'avais dit ce truc et sachez-le,
04:25 j'ai eu des nombreuses plaintes de punaises de lit.
04:29 Et j'avais demandé aux messieurs comment on fait pour leur niquer leur race.
04:31 Et c'est vrai que j'ai eu de nombreux gens qui se sont…
04:34 des punaises qui ont tweeté, dont Jo Lapunaise, que j'embrasse.
04:39 Mais c'est vrai.
04:39 On va passer à la deuxième.
04:41 – Si on peut juste dire que les réseaux sociaux, ça reste quand même une minorité
04:43 et que la plupart des gens qui n'ont pas les réseaux,
04:45 les 70 millions de Français ou je ne sais plus combien en est,
04:48 n'ont pas les réseaux et ne sont pas du tout au courant des polémiques comme ça
04:51 et que ça reste une minorité de gens insupportables quand même.
04:53 [Musique]