L'Heure des Pros Week-End (Émission du 30/09/2023)

  • l’année dernière
Charlotte d'Ornellas et Laurent Joffrin débattent de l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord

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Transcription
00:00:00 -Il est 9h. Ravie de vous retrouver pour l'heure des pro-week-end.
00:00:04 Au programme, la visite du pape François à Marseille
00:00:06 n'était qu'une parenthèse enchantée.
00:00:09 La cité phocéenne, mosaïque d'espérance,
00:00:11 est rattrapée par la triste réalité de la guerre des trafiquants
00:00:15 de drogue.
00:00:16 Jeudi soir, 2 personnes ont été abattues en pleine rue
00:00:19 par un homme muni d'une Kalachnikov.
00:00:21 Depuis le début de l'année, 46 personnes sont mortes.
00:00:24 Que faire à présent ?
00:00:25 L'impuissance des autorités face à une population terrifiée
00:00:29 pose cette question.
00:00:30 Qui doit faire la guerre aux trafiquants ?
00:00:32 Les Français plaident pour une intervention militaire.
00:00:36 On en parlera dans un instant.
00:00:37 A la une, les chefs d'Etat européens se sont réunis à Malte
00:00:41 pour convenir d'une politique commune
00:00:43 autour de la crise migratoire.
00:00:45 Georgia Melloni met la pression sur ses partenaires
00:00:48 et ne veut plus accueillir des migrants sauvés par des ONG.
00:00:51 Plus de 6 Français sur 10 se disent favorables
00:00:54 à l'arrêt des subventions pour les associations pro-migrants.
00:00:57 Le récit d'un écrivain Sylvain Tesson se livre
00:01:00 dans une lettre ouverte
00:01:01 adressée au président de la République
00:01:04 sur le sort des Arméniens.
00:01:06 "Qu'avez-vous fait de vos promesses ?
00:01:08 "Vous promettez l'action, nous ne vous croirons plus.
00:01:11 "Vous-même, vous croyez-vous ?"
00:01:13 Un texte déchirant publié dans le Figaro Magazine.
00:01:16 L'impuissance européenne face au sort de la population arménienne
00:01:20 et l'agression de l'Azerbaïdjan, on en parle dans cette émission.
00:01:24 Je vous présente les invités, mais avant cela,
00:01:27 Isabelle, bonjour. -Bonjour, Eliott.
00:01:29 A la une, une semaine après sa disparition,
00:01:31 l'INA reste introuvable.
00:01:33 Une opération coordonnée d'envergure s'est déroulée hier matin
00:01:37 avec la section de recherche de Strasbourg
00:01:39 et le groupement de gendarmerie du Barin.
00:01:42 Des bennes de la déchetterie de Saint-Blaise-la-Roche
00:01:45 ont été fouillées. Plusieurs véhicules ont été inspectés,
00:01:48 notamment à Belfosse, où l'adolescente de 15 ans a disparu.
00:01:52 21 cardinaux créés par le pape François,
00:01:55 issus de quatre continents,
00:01:56 diplomates, proches conseillers ou hommes de terrain,
00:02:00 18 d'entre eux, ceux qui sont âgés de moins de 80 ans,
00:02:03 seront appelés en temps voulu à élire le successeur
00:02:06 du souverain pontife.
00:02:07 A l'occasion de ce 9e camp d'histoire,
00:02:09 une cérémonie solennelle se tiendra à 10h
00:02:12 sur la place Saint-Pierre.
00:02:13 Et puis, aux Etats-Unis, New York est sous les eaux.
00:02:16 Des pluies torrentielles se sont abattues hier sur la ville.
00:02:20 Routes inondées, trains de banlieue supprimés,
00:02:23 chaos dans le métro.
00:02:24 L'aéroport de La Guardia a annoncé fermer tous les accès
00:02:27 à son terminal A.
00:02:29 Les autorités locales ont déclaré l'état d'urgence
00:02:31 pour la mégapole de 8,5 millions d'habitants.
00:02:34 -Merci, chère Isabelle, pour le point sur l'information.
00:02:37 Elisabeth Lévy est avec nous,
00:02:39 Alexandre Devecchio, Marc Varneau,
00:02:41 François Calfon, Martin Garagnon et Frédéric Ploquin.
00:02:45 Merci d'être avec nous.
00:02:46 Vous étiez cette semaine chez Laurence Ferrari,
00:02:49 vous êtes journaliste écrivain,
00:02:51 vous avez fait un documentaire qui va être diffusé demain
00:02:54 sur France 5, "La drogue est dans le pré".
00:02:56 On va en parler dans un instant.
00:02:58 Vous avez vu, le plateau est rempli,
00:03:00 il y a énormément de choses à traiter ce matin.
00:03:03 On parlera de Marseille dans un instant.
00:03:05 Est-ce qu'il y a des narco-départements ?
00:03:09 Est-ce qu'il y a des narco-villes ?
00:03:11 Est-ce que Marseille est une narco-ville ?
00:03:14 Vous allez y répondre.
00:03:15 Je voulais commencer par l'image du soir.
00:03:17 Les débats ont repris à l'Assemblée nationale.
00:03:20 On reprend les mêmes invectives,
00:03:22 les mêmes happenings, les mêmes 49.3,
00:03:25 les mêmes motions de censure.
00:03:27 Une motion de censure a été déposée et rejetée,
00:03:29 c'était la 18e.
00:03:31 18e, hier.
00:03:32 -C'était la 12e. -Non, 18e motion de censure
00:03:35 qui a été rejetée.
00:03:36 On va écouter cet échange
00:03:38 entre Mathilde Panot et Elisabeth Borne.
00:03:40 Après, j'ai l'image du soir. Magnifique.
00:03:43 -Aux deux extrêmes de l'hémicycle,
00:03:47 je n'ai entendu aucune proposition crédible.
00:03:50 La démagogie est votre seul cap budgétaire.
00:03:52 J'ai beaucoup entendu parler d'austérité.
00:03:55 Comment oser parler d'austérité
00:03:57 quand cette loi de programmation
00:03:59 prévoit des investissements exceptionnels
00:04:02 pour nos concitoyens, pour nos services publics ?
00:04:04 Vous pouvez crier à l'austérité,
00:04:07 cela ne changera rien au fait.
00:04:09 Les investissements sont là,
00:04:11 ils vont améliorer le quotidien des Français.
00:04:13 -Vous n'aurez tenu que trois jours
00:04:15 avant de dégainer un nouveau 49.3.
00:04:17 La rentrée n'aura pas eu raison de vos réflexes autoritaires.
00:04:21 Vous faites la démonstration pour la douzième fois
00:04:24 de votre incapacité à supporter la démocratie
00:04:27 et la contradiction.
00:04:28 -C'est Aurore Berger qui a publié cette photo
00:04:31 au ministre des Solidarités et des Familles.
00:04:34 Il dépose une motion de censure,
00:04:36 il prétend renverser le gouvernement,
00:04:38 mais ils sont absents du débat qu'ils ont eux-mêmes provoqué.
00:04:41 Regardez bien dans l'hémicycle.
00:04:43 Au moment des débats, il n'y avait personne du côté de la gauche,
00:04:47 qui a proposé cette motion de censure par la nupèce,
00:04:50 par la gauche.
00:04:51 Où étaient les députés au moment des débats ?
00:04:54 Pour la motion de censure, il y a eu 193 voix pour
00:04:58 et très loin des 289 nécessaires.
00:05:01 Mais je trouve cette image absolument fascinante.
00:05:04 Il faut débattre avant de voter.
00:05:06 Au moment des débats,
00:05:07 il faut enquêter Alexandre Devecchio.
00:05:09 Vous avez des infos ?
00:05:11 Figaro, ils étaient où ? -Je sais pas.
00:05:13 -Vous ne savez pas.
00:05:14 Martin Garagnon, ils étaient où ?
00:05:16 -Aux Buvettes, peut-être, ou en vacances.
00:05:19 Ce sont les tartuffes de la République.
00:05:21 -C'est des choses de combien de voix pour ?
00:05:23 -193.
00:05:24 -Il y a du monde pour voter, il n'y a personne pour débattre.
00:05:28 C'est ça qui est intéressant.
00:05:30 -Au moment des débats...
00:05:31 -La parole est à la défense.
00:05:33 -Allez-y, François.
00:05:35 -Vous avez dit qu'il y a une majorité de 49-3.
00:05:38 On en est à 18.
00:05:39 C'est-à-dire que l'écrasement d'une majorité relative
00:05:42 ou de deux majorités possibles par le débat parlementaire
00:05:46 ne joue absolument pas le jeu du jeu parlementaire.
00:05:49 Donc, à un moment donné, fatigué des arguments
00:05:52 de Mme Borne, qui peut expliquer qu'elle fait beaucoup
00:05:55 pour les Français alors qu'on écrase de taxes
00:05:58 les Français avec leur mobilité sur l'essence
00:06:00 et qu'on leur donne la politique du petit chèque
00:06:03 à la fin du mois, il y a une forme de lassitude
00:06:06 face à cet écrasement.
00:06:07 -Excusez-moi, le 49-3 fait partie du jeu parlementaire.
00:06:11 On est à la 12e... Pardon, je finis.
00:06:13 On est à la 12e motion de censure, pas la...
00:06:16 Au 12e 49-3, la 18e motion de censure.
00:06:19 A ma connaissance, il n'y en a pas une qui a été adoptée.
00:06:22 Le 49-3 est fait pour ces situations.
00:06:24 Vous n'avez pas une majorité. -Il n'y a pas de majorité.
00:06:27 -C'est pas fini, François. -Ca n'est pas...
00:06:30 -Je vous ai écouté. Vous faites correct.
00:06:32 -Ca commence bien. -Je me mets en forme.
00:06:35 -Vous l'êtes aussi. -Je vous ai écouté, mon cher.
00:06:38 Ayez la bonté de faire la même chose.
00:06:40 -S'il vous plaît. -S'il vous plaît.
00:06:42 Le 49-3 a été fait pour ces situations-là.
00:06:45 Il n'y a pas de majorité contre le gouvernement.
00:06:48 L'opposition a qu'à s'unir et faire une motion de censure
00:06:51 si elle veut renverser le gouvernement.
00:06:54 On ne va pas faire ce théâtre.
00:06:56 -Le théâtre, c'est les députés qui le provoquent.
00:06:59 C'est-à-dire que c'est le buzz permanent.
00:07:01 C'est le buzz permanent.
00:07:03 -Qui dit la vie parlementaire ?
00:07:05 -Vous dites "quel député", Martin Garagnon.
00:07:08 Pourquoi "quel député" ?
00:07:09 -On voit bien qu'effectivement,
00:07:11 ce sont les oppositions qui proposent des textes de motion de censure
00:07:15 et qui ne le votent pas, mais qui ne débattent pas.
00:07:18 On a bien vu sur cette image
00:07:19 qu'on est dans une tartufferie démocratique.
00:07:22 On les voit monter à la tribune
00:07:24 pour dénoncer le gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:07:27 Mais c'est une nouvelle fois un texte budgétaire.
00:07:29 C'est le texte qui initie le tunnel budgétaire.
00:07:32 On va avoir d'autres 49-3 par définition.
00:07:35 Le Parlement, à l'heure actuelle, est en session extraordinaire.
00:07:39 C'est le premier texte qui va ouvrir la séquence du budget.
00:07:42 C'est un acte essentiel dans la vie de notre pays.
00:07:45 Ce budget-là, si on peut aller sur le fond,
00:07:47 c'est un budget de responsabilité...
00:07:50 -C'est les mots qu'ils vont utiliser.
00:07:52 -Attendez, je vous demande juste une règle.
00:07:54 On s'écoute et on parle.
00:07:56 -Ils ne savent pas le faire à la soirée.
00:07:58 -Convenez, s'il vous plaît, Martin Garagnon,
00:08:02 que les Français...
00:08:03 Tout le monde est perdant dans cette séquence.
00:08:06 Il n'y a pas de débat
00:08:07 parce qu'il y a l'utilisation du 49-3.
00:08:10 Pour la réforme des retraites,
00:08:11 les Français l'ont vécue de manière extrêmement violente.
00:08:15 Ils sont perdants là-dessus.
00:08:17 La majorité perdante en utilisant le 49-3.
00:08:19 Vous avez aussi la culture du buzz permanent,
00:08:22 du côté notamment de l'extrême-gauche
00:08:24 ou de la nuppesse,
00:08:25 en expliquant qu'il faut déposer des motions de censure.
00:08:29 Ils ne sont pas dans l'hémicycle.
00:08:31 -Je vais m'inscrire en faux.
00:08:32 -On avance, on a plus à traiter.
00:08:35 -Aujourd'hui, la motion de censure,
00:08:37 hier, les amendements,
00:08:38 et après-demain, les amendements.
00:08:41 Même si l'abus devient un sabotage.
00:08:44 C'est sûr que de faire voter,
00:08:46 de déposer sans arrêt des motions de censure,
00:08:48 c'est aussi un système qui permet de bloquer la machine.
00:08:52 Comme les amendements.
00:08:53 Ce n'est pas antiparlementaire, puisque c'est légal.
00:08:56 Il faut différencier ce qui est légal de ce qui ne l'est pas.
00:08:59 Le 49-3 est un outil légal pour permettre
00:09:02 dans des situations...
00:09:03 -De fonctionner.
00:09:04 -Les deux sont...
00:09:06 -Ce qui est intéressant, c'est le budget.
00:09:08 Le vrai débat, c'est est-ce que les impôts des Français
00:09:11 vont augmenter ou pas.
00:09:13 -Mais Bruno Le Maire a dit...
00:09:14 -Ils vont augmenter.
00:09:16 On va passer un certain nombre de taxes
00:09:19 qui sont l'équivalent...
00:09:20 -Le vrai débat, c'est pourquoi on a encore un budget
00:09:23 à 170 milliards de déficit
00:09:25 et pourquoi on refuse de gérer la France.
00:09:28 Le vrai débat, c'est pourquoi on voit toujours
00:09:31 un double-pet.
00:09:32 -Pourquoi toujours déficit ?
00:09:33 -C'est le geste de déficit qui a provoqué 3 000 milliards de dettes.
00:09:37 -Pourquoi vous criez sur le...
00:09:39 Ca peut être un débat.
00:09:40 Pourquoi vous criez autour de ce plateau ?
00:09:43 -On est interrompus sans arrêt.
00:09:45 -Le débat sur la procédure parlementaire a eu lieu.
00:09:48 Chacun a donné ses arguments.
00:09:50 Elisabeth Borne dit que c'est un budget pour les Français.
00:09:53 Ca fait 20 mois qu'on nous explique que l'inflation baisse
00:09:56 et les gens ne peuvent plus remplir leur panier de course.
00:10:00 On nous explique qu'on les protège avec un bouclier énergétique.
00:10:04 On supprime le bouclier énergétique.
00:10:06 Les oppositions sont fondées à défendre le pouvoir d'achat.
00:10:09 -Pour l'actualité, c'était la fausse ouverture,
00:10:12 mais c'est une image saisissante.
00:10:14 Ca ne va pas aider les Français à avoir confiance
00:10:17 dans le débat politique et notamment à l'Assemblée nationale.
00:10:21 Parlons de Marseille,
00:10:22 puisque la situation est absolument dramatique.
00:10:25 C'est évidemment, après le traitement médiatique
00:10:28 de la visite historique du pape François,
00:10:31 cette parenthèse enchantée,
00:10:33 lorsque le pape parlait de mosaïque d'espérance pour Marseille,
00:10:36 on en est bien loin.
00:10:38 Je vous remercie, Frédéric Ploquin, d'être avec nous,
00:10:41 car on a besoin de comprendre ce qui se passe à Marseille.
00:10:44 Jeudi soir, vous avez un homme à 19h40
00:10:47 qui sort m'udine Kalachnikov et qui va abattre deux personnes.
00:10:51 Revoyons le sujet et vous allez me dire
00:10:53 comment vous décryptez, décodez la situation à Marseille.
00:10:57 Situation absolument, je le répète, dramatique.
00:11:00 -Il est 19h40, jeudi,
00:11:04 dans le quartier des Chutes-Lavie à Marseille.
00:11:06 En pleine rue commerçante, le passager de ce véhicule
00:11:10 descend et tire à bout portant avec une arme longue
00:11:13 sur des individus.
00:11:14 L'une des deux victimes meurt sur le coup.
00:11:17 La seconde décède 20 minutes plus tard.
00:11:19 Les policiers alertent sur la situation.
00:11:21 -C'est dans un quartier, le 4e arrondissement de Marseille.
00:11:25 Ce sont des quartiers plutôt épargnés
00:11:27 où on a rarement des problèmes de sécurité.
00:11:30 Tous les quartiers de la ville sont touchés.
00:11:32 Avant, il faut le reconnaître plutôt dans les quartiers nord.
00:11:36 Aujourd'hui, les quartiers est, sud, centre sont touchés.
00:11:40 La gangrène est partout.
00:11:41 Il faut se dire aujourd'hui très clairement les choses.
00:11:44 A Marseille, on est en insécurité quasi partout.
00:11:47 -Le conducteur et le tireur ont pris la fuite.
00:11:50 Si la plaque d'immatriculation est identifiable
00:11:53 par une caméra de vidéosurveillance,
00:11:55 celle-ci est usurpée à un élu local,
00:11:57 toujours en possession de son véhicule.
00:12:00 A quelques centaines de mètres de la fusillade,
00:12:02 une voiture qui pourrait être celle utilisée par le tueur
00:12:05 a été incendiée.
00:12:07 -93 faits d'homicide ont été recensés à Marseille
00:12:10 sur fond de règlement de compte.
00:12:12 46 morts depuis le début de l'année
00:12:14 et 110 blessés.
00:12:15 La question est très simple.
00:12:17 Est-ce qu'aujourd'hui, il y a une situation de guerre à Marseille ?
00:12:21 Disons qu'on a globalement deux équipes,
00:12:25 deux gangs qui sont en guerre, effectivement,
00:12:28 l'un contre l'autre.
00:12:29 Ils se foutent complètement de ce qu'on pense d'eux,
00:12:32 ils se moquent complètement de déranger les citoyens à Marseille.
00:12:36 Ils passent à l'acte quand ils peuvent le faire
00:12:40 sans regarder si c'est l'heure de la sortie des écoles.
00:12:43 En fait, leur problème, c'est d'éliminer l'adversaire,
00:12:47 de régler le compte précédent.
00:12:49 Ils sont dans une logique meurtrière.
00:12:51 La différence, simplement,
00:12:53 avec ce qui se passait dans les années 70, 80, 90...
00:12:56 Je rappelle quand même que Marseille
00:12:58 est le berceau du milieu français.
00:13:00 -On pensait que vous connaissiez le Marseille.
00:13:03 -C'est un demi-siècle que les voyous s'entretuent.
00:13:06 La différence entre ce qui se passait dans les années 90, 80
00:13:09 et aujourd'hui, c'est qu'il n'y avait pas de chaîne d'information,
00:13:13 pas de téléphone portable, pas d'image,
00:13:15 mais on apprenait régulièrement.
00:13:18 On apprenait que dans des quartiers chics,
00:13:20 n'importe où, il y avait des morts.
00:13:22 -Ca veut dire qu'il y avait les mêmes scènes
00:13:25 qui pouvaient se produire ?
00:13:26 Avec le même niveau d'intensité ?
00:13:28 -Non, c'était pas les mêmes armes.
00:13:30 L'impact n'était pas le même et on ne voyait pas.
00:13:33 Là, aujourd'hui, on voit, puisque c'est filmé.
00:13:36 Je peux pas finir ? -Pardon, Frédéric.
00:13:38 Je croyais que vous aviez fini. -Non.
00:13:41 -Vous voulez vous poser une question ?
00:13:43 -Je veux aller au bout de ça.
00:13:45 On a des armes de guerre et non plus des armes de poing,
00:13:48 donc c'est voyant, et on a des images
00:13:50 que toute la France voit, donc ça nous impacte davantage.
00:13:54 Mais globalement, les forces en présence,
00:13:56 ce sont deux équipes, avec deux leaders
00:13:59 qui ne vivent pas sur Marseille.
00:14:01 Il y en a un qui est réfugié,
00:14:03 qui s'est planqué en Algérie, l'autre au Maroc.
00:14:06 Et depuis ces endroits où ils sont,
00:14:08 c'est un peu comme s'ils avaient une espèce de tablette vidéo
00:14:11 et ils appuient sur des boutons.
00:14:13 "Je vais le tuer, lui, lui."
00:14:15 C'est un peu dans ce monde-là qu'ils sont,
00:14:18 et nous, ça nous impacte de voir ces images,
00:14:20 mais eux, c'est un peu comme si vous jouez,
00:14:23 vous appuyez, vous dites "lui, je l'élimine".
00:14:26 Et ça ne s'arrêtera, cette guerre.
00:14:28 Je pense que la police ne peut pas...
00:14:30 C'est difficile de l'arrêter, parce qu'en réalité,
00:14:33 ils sont dans leur logique, dans leur bulle,
00:14:36 ils vont s'entretuer jusqu'au dernier,
00:14:38 jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de combattants.
00:14:41 - Il y a un qui a déjà fait 10 ans de prison,
00:14:44 un des deux chefs de gang, pour des meurtres, il y a 10 ans.
00:14:47 Donc il est accoutumé à ce genre de méthode.
00:14:51 Il est sorti de prison il y a 3-4 ans.
00:14:54 Il a vu que quelqu'un s'était emparé,
00:14:57 avait fait main basse sur son point de deal lucratif.
00:15:00 Il a dit "attends, ici, c'est chez moi,
00:15:02 "c'est comme ça que ça commence, c'est aussi bête que ça,
00:15:05 "ce n'est pas la cour de récréation,
00:15:08 "il y a des millions en jeu."
00:15:10 Il a dit "non, c'est pas chez moi, c'est moi qui me suis installé."
00:15:13 Et à partir de là, ça a démarré.
00:15:15 - On comprend un peu mieux le panorama et la situation à Marseille
00:15:19 grâce à vos explications.
00:15:21 Vous avez dit "je ne suis pas sûr que la police puisse faire quelque chose,
00:15:25 "ils sont à pied d'oeuvre, ils travaillent énormément."
00:15:28 On a des Français aujourd'hui, on a un sondage,
00:15:31 qui dévoile que 67 % des Français
00:15:33 se disent favorables au recours à l'armée
00:15:35 pour lutter contre le trafic de drogue.
00:15:38 Ce n'est pas forcément les commandos Uber
00:15:40 qui iront ou iraient dans les quartiers à Marseille,
00:15:43 mais c'est-à-dire une force militaire en présence sur le terrain
00:15:47 parce qu'aujourd'hui, on est face à une guerre
00:15:50 comme il y a pu y avoir dans les années 70,
00:15:52 mais également des images qu'on a pu voir en Amérique du Sud.
00:15:55 - La seule solution, c'est de renforcer les effectifs de la police judiciaire,
00:16:00 de doubler le nombre de magistrats à Marseille.
00:16:02 Ce dont bénéficient les criminels,
00:16:05 c'est qu'il y a tellement de meurtres,
00:16:07 qu'il y a tellement d'enquêtes criminelles en cours
00:16:10 que les juges d'instruction n'arrivent plus à faire leur boulot,
00:16:13 ils n'arrivent plus à suivre du tout.
00:16:15 Donc à partir de là, je pense que si on ne renforce pas
00:16:18 ces personnels-là, on n'arrivera pas,
00:16:21 parce que la police judiciaire,
00:16:23 il ne faut pas dire qu'elle est impuissante,
00:16:25 la police judiciaire n'arrête pas quand elle le peut.
00:16:28 En gros, elle essaie de stopper,
00:16:30 parce que le but du jeu, c'est d'empêcher un meurtre.
00:16:33 Il faut arriver avant l'exécution de la personne,
00:16:36 neutraliser le commando,
00:16:38 pour ça, il faut des moyens.
00:16:39 -Le sentiment, la sensation,
00:16:41 et même le quotidien des Marseillais,
00:16:43 c'est l'impuissance, c'est la peur, c'est la crainte.
00:16:46 On va écouter Philippe Devilliers, qui était chez nous hier,
00:16:50 qui dit que l'Etat a peur d'intervenir,
00:16:52 il faut une force militaire.
00:16:54 On va se poser la question.
00:16:56 -On a peur de passer à la phase suivante,
00:16:58 de passer de la police à l'armée.
00:17:00 En fait, les policiers, quand on les consulte,
00:17:03 ça m'arrive, ils disent...
00:17:05 Ce sont des gens remarquables.
00:17:06 Les gens qui s'occupent du trafic de la drogue,
00:17:09 ils sont pointus.
00:17:10 Vous vous souvenez du film "Bac Nord".
00:17:13 Bon.
00:17:14 Euh...
00:17:15 Ils sont dépassés, là. Ils peuvent pas.
00:17:18 C'est plus de l'ordre de la police, là.
00:17:21 C'est l'armée.
00:17:22 Et si vous mettez l'armée dans les rues de Marseille,
00:17:25 je peux vous dire que la population sera d'accord
00:17:28 et que ça va calmer les narcotrafiquants.
00:17:32 Quand je dis "nos dirigeants ont peur",
00:17:34 ils ont peur d'affronter le réel.
00:17:36 -Avant de vous donner la parole,
00:17:38 je veux qu'on voit quelque chose de très concret à Marseille,
00:17:42 où vous avez des établissements scolaires
00:17:44 qui se posent cette question.
00:17:46 Est-ce qu'on va mettre des vides blindés
00:17:48 pour protéger nos enfants ?
00:17:50 Voilà le quotidien des Marseillais dans certains quartiers
00:17:53 gangrénés par la drogue.
00:17:55 -Depuis la rentrée, les parents et les enfants
00:17:57 de cette école de Marseille vivent dans la crainte.
00:18:01 Installés juste devant l'établissement,
00:18:03 ce point de deal a été le théâtre de violence cet été.
00:18:06 Quatre fusillades ont éclaté, deux personnes ont été tuées.
00:18:09 Les murs du groupe scolaire portent encore
00:18:12 les traces d'impact de projectiles.
00:18:14 -Des impacts de balles.
00:18:16 Ca fait peur. Ca peut traverser les murs.
00:18:18 Il y a des gens qui habitent derrière.
00:18:21 Le concierge habite là.
00:18:22 -On est en insécurité. On a peur pour nos enfants.
00:18:25 D'être chiers, de voir ce qui se passe.
00:18:27 -Alors, certains enfants
00:18:29 demandent l'installation de fenêtres par balles.
00:18:32 La municipalité refuse d'envisager ce dispositif.
00:18:35 Mais pour protéger les enfants, les écoles des quartiers sensibles
00:18:39 devraient-elles être équipées de vitres blindées ?
00:18:42 Pour le syndicat de police Allianz,
00:18:44 ce système n'est pas la solution.
00:18:46 -En arrivée là, on a passé un cap supplémentaire.
00:18:49 Le prochain cap, ça va être un mirador devant l'école ?
00:18:52 Non, c'est pas possible.
00:18:54 Il faut que l'Etat montre qu'il est fort
00:18:56 et qu'il ne doit pas montrer qu'il est fort.
00:18:59 L'Etat ne doit montrer qu'il est fort qu'avec sa police.
00:19:02 -Depuis la rentrée scolaire,
00:19:04 des policiers sont positionnés quotidiennement dans le quartier.
00:19:08 Ils resteront mobilisés jusqu'à ce que les tensions s'apaisent.
00:19:11 -On est face à un cas pratique.
00:19:13 -C'est vrai que ça rappelle des images.
00:19:16 Je vous le disais, Alexandre,
00:19:18 on dirait la Bosnie à la grande époque, si je puis dire.
00:19:21 Non, je trouve votre témoignage très intéressant
00:19:24 sur la comparaison avec ce qui se passait avant.
00:19:27 Je ne sais pas si c'est une différence.
00:19:29 Aujourd'hui, je crois que si c'était juste des dealers
00:19:32 qui se tuent entre eux, l'opinion ne serait pas,
00:19:35 y compris à Marseille, si mobilisée.
00:19:37 Ils se diraient que c'est leur métier,
00:19:39 c'est leur business, c'est pas de nos oignons.
00:19:42 Je ne sais pas si c'était le cas avant,
00:19:44 mais maintenant, il y a des victimes.
00:19:46 Cette jeune fille qui révisait ses examens,
00:19:49 il y a des victimes,
00:19:50 je sais qu'il ne faut pas dire collatérales,
00:19:53 mais ça veut dire qu'elles n'étaient pas visées au départ.
00:19:56 Et ça, ça me semble être une nouveauté.
00:19:58 Pour autant, vous avez raison sur l'armée,
00:20:01 me semble-t-il, l'armée n'est pas outillée.
00:20:03 - Vous avez raison sur ce point.
00:20:05 Je pense qu'il y aura un avant et un après,
00:20:08 Sokaïa, elle s'appelle Sokaïa.
00:20:10 - Pardon, excusez-moi.
00:20:11 - Pour moi, il y a un avant et un après.
00:20:13 On se rend compte qu'on n'est plus dans un narco-banditisme
00:20:17 qui vit sa vie, qui s'entrélimine, qui s'entretue.
00:20:20 Après tout, il y a des citoyens qui considèrent
00:20:23 qu'on le ménage par le vide,
00:20:25 même s'ils ont tort, il y en aura d'autres derrière.
00:20:27 Mais on est, avec l'affaire, avec la mort de Sokaïa,
00:20:31 passé dans quelque chose qu'on pourrait appeler
00:20:33 du narco-terrorisme.
00:20:35 C'est-à-dire qu'en gros, à partir du moment
00:20:37 où vous avez des victimes, et là, ça devient une autre affaire,
00:20:41 même pour l'Etat, parce qu'à partir du moment
00:20:43 où vous avez des victimes collatérales,
00:20:46 on est peut-être dans une autre dimension
00:20:48 qui peut accélérer la prise de conscience de l'Etat
00:20:51 et qui va se dire, les services antistupéfiants,
00:20:54 on a arrêté les guerres entre police et gendarmerie,
00:20:57 police et douane, parce que c'était ça.
00:20:59 Il y a 4-5 ans, on en était là.
00:21:01 On perdait de l'énergie avec des guerres intestines.
00:21:04 Un an plus finir entre les services mobilisés.
00:21:07 Aujourd'hui, on arrive à faire travailler ensemble
00:21:10 tous les services, mais peut-être une étape supplémentaire,
00:21:13 c'est de mobiliser... Nous avons en France
00:21:16 des services de renseignement assez puissants,
00:21:18 notamment la DGSI, sur la question du terrorisme.
00:21:22 On pourrait considérer que la menace
00:21:24 de la criminalité organisée est telle dans ce pays
00:21:27 qu'on pourrait mobiliser les moyens et le personnel,
00:21:30 parce qu'il s'en fait, pour identifier
00:21:32 et mettre provisoirement en prison un certain nombre de personnes.
00:21:36 -C'est intéressant de parler de narcoterrorisme.
00:21:38 On peut se poser la question
00:21:40 d'instaurer l'état d'urgence à Marseille.
00:21:43 L'état d'urgence permettrait de mettre en...
00:21:45 d'accélérer les procédures,
00:21:49 d'accélérer les interventions,
00:21:51 d'éviter d'attendre 6h du matin
00:21:53 avant de taper dans un immeuble ou autre.
00:21:56 Marc Varnot.
00:21:57 -Je crois que, si vous voulez, on peut demain mettre l'armée.
00:22:00 Le vrai problème, c'est que tant qu'on aura
00:22:03 des mineurs criminels passés 25 fois devant un juge
00:22:06 et libérés 25 fois, et qu'on s'entêtera,
00:22:09 pour toutes les mauvaises raisons,
00:22:11 à refuser de construire des places de prison,
00:22:13 on peut faire tout ce que l'on veut.
00:22:16 On a une génération, aujourd'hui,
00:22:17 on parle même pas des 120 000 peines de prison
00:22:20 mais on parle des 200 000 cas,
00:22:22 enfin, de personnes, qui ont 20, 30 cas au casier
00:22:25 et qui sont jamais allées en prison.
00:22:27 On a en France 5 % des délinquants
00:22:29 qui font 50 % de la délinquance.
00:22:31 Commençons par être certains que ces 5 % soient en prison.
00:22:35 On évitera peut-être une chose.
00:22:37 Parce que les images qu'on a vues,
00:22:39 ces jeunes adultes ou ces grands adolescents
00:22:41 qui tirent à la Kalachnikov,
00:22:43 ils sont pas réveillés hier matin en disant "tiens, je vais devenir tueur".
00:22:47 Ils sont partis d'une case petite délinquance
00:22:50 pour la promotion de la justice
00:22:51 et ils sont arrivés très vite.
00:22:53 Parce qu'il y a 20 ans,
00:22:54 comme vous le disiez à l'époque du grand banditisme,
00:22:57 ils mettaient 30 ans à devenir tueurs ou parrains.
00:23:00 Aujourd'hui, ils mettent 5 ans, 4 ans.
00:23:02 Ces jeunes tueurs, aujourd'hui,
00:23:04 sont le produit du laxisme de la justice
00:23:07 et de l'absence de places de prison.
00:23:09 Ces jeunes-là, ils ont tous un casier énorme
00:23:11 et ils devraient être en prison.
00:23:13 -C'est pas le sujet.
00:23:15 -C'est pas le sujet, parce que ce qui a été décrit,
00:23:18 c'est que les États-Unis,
00:23:19 ils ont des agents qui recrutent des tueurs ubérisés
00:23:22 ici ou ailleurs.
00:23:24 Les fours ne sont pas tenus à Marseille que par des Marseillais.
00:23:27 Il y a des annonces sur Internet
00:23:29 pour recruter des gens de la banlieue parisienne.
00:23:32 C'est la réalité.
00:23:33 On a bien affaire à ça.
00:23:35 L'analogie qui doit être faite,
00:23:37 c'est que l'État constate, nous constatons,
00:23:39 une montée en puissance,
00:23:41 parce qu'il y a un fait marquant hier,
00:23:43 c'est qu'on tue dans les arrondissements calmes.
00:23:46 On a vu ce qui se passe à Marseille.
00:23:48 Pendant que les gens se tuaient dans les quartiers nord,
00:23:51 le reste de Marseille n'était pas concerné.
00:23:54 Il y a des gens qui disaient, dans la bourgeoisie marseillaise,
00:23:57 "Qui se tue entre eux ?"
00:23:59 Aujourd'hui, il y a un débordement.
00:24:01 Face à ce débordement, j'ai passé un peu de temps en Sicile,
00:24:04 et ils ont arrêté le dernier grand parrain de Cosa Nostra,
00:24:08 qui était en train de se faire opérer d'un cancer du côlon
00:24:11 dans une clinique sous anonymat à Palerme.
00:24:14 L'État ne fait rien, mais toutes les idées doivent être envisagées.
00:24:18 Par exemple, un parquet antidrogue,
00:24:20 comme il y a eu un parquet antiterroriste,
00:24:23 et on peut redéployer les moyens.
00:24:25 - Le narcoterrorisme, par exemple.
00:24:27 - Il n'y aura pas de place de prison.
00:24:29 - Ils étaient en prison, les parrains en question,
00:24:32 ils étaient aux bommettes.
00:24:34 "Arrêtez avec votre histoire."
00:24:36 "Ils dirigeaient le trafic depuis les bommettes."
00:24:39 Le sujet, il est de mettre hors d'état de nuire
00:24:42 les têtes et les cerveaux de ces criminels.
00:24:45 Et donc, d'utiliser les moyens qui ont été utilisés en Italie
00:24:49 avec succès... - Pas seulement en Italie.
00:24:51 - Mais ça a marché sur Cosa Nostra.
00:24:53 - En disant qu'il y a la publicité.
00:24:55 - Il semble qu'avec les villes a effleuré,
00:24:58 mais plusieurs sujets, en vérité.
00:25:00 C'est pour ça que l'opinion publique est vente debout.
00:25:03 C'était des professionnels, ils se tuaient proprement,
00:25:06 ils raflaient pas au milieu de la rue.
00:25:08 Il y a aussi à Nîmes où un gamin a été tué.
00:25:11 C'est une insécurité chronique.
00:25:13 C'est ça, la réalité de Marseille.
00:25:15 - Ce sera notre sujet après la publicité.
00:25:17 Vous restez 5 minutes de plus ?
00:25:19 - Si vous me demandez gentiment.
00:25:21 - Je pense l'avoir demandé.
00:25:23 Il reste 5 minutes, on continue d'en parler.
00:25:26 On sera avec Bruno Bartossetti, porte-parole Unité SGP Sud.
00:25:29 Je vais vous montrer un sujet juste après la publicité.
00:25:32 La peur des Marseillais.
00:25:34 Il y a encore plus terrifiant que la peur,
00:25:37 c'est certains qui se sont habitués.
00:25:39 "C'est Marseille, c'est comme ça."
00:25:41 C'est une sorte de résignation face au trafic.
00:25:46 La publicité, on revient dans un instant.
00:25:49 Les grands titres de l'actualité, c'est avec Isabelle Piboulot.
00:25:56 - Après avoir dégainé son 1er 49.3 de la saison,
00:25:59 Elisabeth Borne a échappé sans encombre à la censure
00:26:02 cette nuit à l'Assemblée nationale.
00:26:05 La motion de censure déposée par la NUPES
00:26:07 a fait 13 voix sur les 289 nécessaires.
00:26:10 Un rejet qui entraîne l'adoption, en nouvelle lecture,
00:26:13 de la loi de programmation des finances publiques
00:26:16 de 2023-2027.
00:26:17 Près de Nantes, un réseau baptisé Air Koli a été démantelé.
00:26:21 Il consistait à effectuer des livraisons
00:26:24 dans des prisons à l'aide de drones
00:26:26 à Nantes, Lorient, Le Havre ou encore Poitiers.
00:26:29 4 hommes âgés de 21 à 26 ans ont été mis en examen
00:26:33 pour survol de zones interdites,
00:26:35 introduction irrégulière d'objets à détenus
00:26:38 et trafic de stupéfiants.
00:26:39 Ils ont court entre 10 et 20 ans de prison.
00:26:42 Enfin, dans l'actualité internationale,
00:26:45 sur la célèbre place rouge de Moscou,
00:26:47 des milliers de personnes se sont rassemblées hier
00:26:50 pour célébrer le 1er anniversaire de l'annexion
00:26:53 de 4 régions d'Ukraine revendiquées par la Russie.
00:26:55 Un concert a été donné, intitulé "Une seule nation,
00:26:58 "une seule famille, une seule Russie".
00:27:01 Le 30 septembre a été décrété par Vladimir Poutine
00:27:04 la première date de la ratification.
00:27:06 -Je pense aux téléspectateurs qui nous regardent ce matin,
00:27:09 qui commandent peut-être Uber Eats, Deliveroo
00:27:12 et qui découvrent Air Koli.
00:27:14 C'est très sérieux, c'est-à-dire la livraison dans les prisons.
00:27:17 -Et de ce que vous voulez. -C'est hallucinant.
00:27:20 Justement, la prison, la sécurité, la justice,
00:27:23 on continue d'en parler et on reste sur Marseille.
00:27:26 Vous êtes avec nous ce matin, Frédéric Ploquin,
00:27:29 journaliste écrivain, et vous avez un documentaire
00:27:32 qui s'appelle "La drogue est dans le pré"
00:27:34 sur France 5, à 21h.
00:27:36 On continue de parler de Marseille,
00:27:38 et je le disais avant, c'est peur sur la ville.
00:27:41 Vous avez utilisé cette expression,
00:27:43 qu'on n'entend jamais, "le narcoterrorisme".
00:27:46 Peut-être qu'il faut réfléchir sur cette notion-là.
00:27:49 Permettez-moi de vous présenter le sujet de Sommoyal Halalou,
00:27:52 Stéphanie Rouquet et Adrien Spiteri,
00:27:55 qui sont allés voir les habitants de ce 4e arrondissement
00:27:58 deux jours après le meurtre à la Kalachnikov
00:28:01 de la ville de Marseille.
00:28:02 -Les impacts de balles de Kalachnikov
00:28:05 et les traces de sang sont encore visibles.
00:28:07 Dans le quartier des Chutes-Lavie, à Marseille,
00:28:10 les habitants sont sous le choc,
00:28:12 après une fusillade jeudi dans une rue commerçante.
00:28:15 -J'ai entendu de gros coups,
00:28:17 mais je pensais que c'était comme ce que faisaient les jeunes
00:28:20 d'habitude, les feux d'artifice.
00:28:22 Je pensais pas que ça arriverait dans ce quartier.
00:28:25 C'est tranquille, ici, il se passe jamais rien.
00:28:28 Du coup, c'est un peu stressant.
00:28:30 -Face à l'inquiétude qui atteint ce quartier
00:28:32 épargné par les violences,
00:28:34 certains riverains expriment un sentiment de résignation.
00:28:37 -On aime pas en tous un petit rond.
00:28:39 Voilà.
00:28:40 -C'est Marseille ? -Oui.
00:28:42 -On vit pas dans la crainte, honnêtement.
00:28:44 On n'y pense pas en permanence.
00:28:46 On est un petit peu habitués.
00:28:48 -Depuis le début de l'année dans la ville,
00:28:50 en conséquence du trafic de stupéfiants,
00:28:53 plus de 40 personnes ont déjà perdu la vie,
00:28:55 dont trois sont des victimes collatérales.
00:28:58 -Maintenant, avec le type d'armes qu'ils utilisent,
00:29:00 on se dit qu'une balle perdue, ça peut très vite arriver.
00:29:04 -Au fatalisme et à la peur se mélange aussi le ras-le-bol.
00:29:07 -Jamais, jamais, ça a été comme ça.
00:29:09 J'aurais jamais cru que Marseille dominerait comme ça.
00:29:12 Franchement, pourtant, moi, je suis un Marseillais.
00:29:15 J'aime Marseille, je veux pas me sortir de Marseille,
00:29:18 mais ça suffit.
00:29:19 -Les auteurs de cette attaque sont toujours en fuite.
00:29:22 Une enquête en flagrance a été ouverte
00:29:24 pour assassinat et tentative d'assassinat en bande organisée.
00:29:28 Il y a la forme, Frédéric Ploquin.
00:29:29 Dans les témoignages, vous avez des Marseillais
00:29:32 qui préfèrent témoigner visage caché, visage flouté,
00:29:35 parce qu'ils vivent la peur au ventre.
00:29:37 -Moi, ce que je voudrais vous dire,
00:29:39 c'est qu'il faut pas se focaliser uniquement sur Marseille.
00:29:43 J'ai constaté en faisant ce documentaire,
00:29:45 que la méthode marseillaise,
00:29:47 c'est l'ultra-violence,
00:29:48 c'est répandu, est en train de se répandre
00:29:50 sur tout le territoire,
00:29:52 par un phénomène qu'un policier appelait de pollinisation.
00:29:55 C'est un peu comme les végétaux qui se reproduisent.
00:29:58 Vous avez des jeunes, aujourd'hui,
00:30:01 qui, à Toulouse, au Mans,
00:30:04 à Amiens, à Vierzon, à Nîmes,
00:30:07 dans des villes où on n'avait jamais vu cela,
00:30:10 commencent à utiliser, à copier,
00:30:13 les méthodes marseillaises.
00:30:14 J'ai rencontré, parce qu'on parlait de prison,
00:30:17 un ancien surveillant d'un centre de pénitentiaire pour mineurs,
00:30:23 qui m'expliquait comment il avait vu,
00:30:25 c'était du côté de Lavore, dans le Tarn,
00:30:27 des jeunes marseillais arriver,
00:30:29 qui avaient "contaminé" les jeunes locaux
00:30:33 de la région toulousaine, du Tarn, etc.,
00:30:35 qui, au bout de 4-5 mois passés ensemble,
00:30:37 ont commencé par se coiffer comme les jeunes marseillais,
00:30:41 ensuite, ils ont adopté leurs vêtements, leurs tenues, etc.
00:30:44 Et les Marseillais leur ont dit, "Vous êtes des rigolos,
00:30:47 "vous mettez des pins, mais regardez-nous comment on règle."
00:30:51 Cette méthode marseillaise, par ce phénomène de pollinisation,
00:30:55 est en train de se répandre sur tout le territoire.
00:30:57 C'est ça qui m'a donné envie de faire ce documentaire.
00:31:00 Pourquoi ? Parce que j'ai vu ce genre de scènes,
00:31:03 non plus seulement à Marseille, où on a l'habitude de les voir,
00:31:06 mais à Birzon.
00:31:07 - C'est toujours vos deux cartels ?
00:31:09 - Non, pas du tout.
00:31:10 - C'est toujours le quartier de Taubiguil ?
00:31:12 - Non, pas du tout. C'est deux gangs.
00:31:14 - C'est Marseille.
00:31:15 - Une dernière question, après je vous libère, Frédéric.
00:31:18 Cette semaine, vous avez parlé de narco-département,
00:31:21 à propos de la Seine-Saint-Denis.
00:31:23 La France n'est pas un narco-État,
00:31:25 mais vous avez dit que la Seine-Saint-Denis
00:31:27 est un narco-département.
00:31:29 Pourquoi ?
00:31:30 - Il y a un certain nombre de repères
00:31:32 qui permettent à des policiers, des spécialistes du renseignement,
00:31:36 de parler de narco-département.
00:31:37 La France n'est pas un narco-État, on n'est pas la Hollande.
00:31:41 À propos de la Hollande, où toute l'économie officielle
00:31:44 est contaminée par l'argent de la drogue,
00:31:46 où vous avez des mafias internationales
00:31:48 qui menacent le sommet du pouvoir,
00:31:50 contre la Reine en Hollande,
00:31:52 contre le ministre de la Justice en Belgique,
00:31:55 là, on peut commencer à parler de dérives mafieuses.
00:31:57 Mais sur la Seine-Saint-Denis,
00:31:59 le principal indice, en gros, c'est la circulation des espèces.
00:32:03 À partir du moment où vous avez l'économie souterraine
00:32:06 qui devient plus importante que l'économie réelle et officielle,
00:32:09 à partir du moment où, dans les supermarchés,
00:32:12 vous voyez que la place des espèces
00:32:14 prend autant d'importance,
00:32:15 vous pouvez considérer que l'argent sale
00:32:18 a pris le pas sur l'argent propre.
00:32:19 Là, on peut parler de narco-départements
00:32:22 avec des pressions sur des élus locaux,
00:32:24 sur des policiers qui peuvent basculer,
00:32:26 parce que c'est ça, dans un narco-État.
00:32:29 - Y a-t-il déjà des corruptions à haut niveau ?
00:32:31 - C'est aussi important de les avoir au niveau local.
00:32:34 Ils ne vont pas corrompre un ministre,
00:32:36 ils vont corrompre des élus locaux.
00:32:38 On l'a vu à Marseille, en Seine-Saint-Denis,
00:32:41 dans plusieurs villes.
00:32:42 Et effectivement, là, on peut commencer à...
00:32:45 - Je vous remercie, Frédéric Plotkin.
00:32:47 La drogue est dans le prêt demain à 21h sur N5.
00:32:50 Bruno Bartosetti est avec nous,
00:32:52 porte-parole Unité SGP Sud.
00:32:54 On revient sur cette fusillade à Marseille.
00:32:56 Déjà, première question,
00:32:58 le tireur était en fuite.
00:33:00 Est-ce que l'enquête se précise ?
00:33:02 Est-ce qu'on a pu retrouver ce tireur, Bruno ?
00:33:05 - Oui, bonjour.
00:33:06 Au moment où je vous parle, non,
00:33:08 on n'a pas retrouvé le tireur.
00:33:10 J'aimerais souligner que, justement,
00:33:13 sur fond de règlement de la loi de la France,
00:33:16 sur fond de règlement de comptes à Marseille,
00:33:19 on arrive à élucider un peu plus de la moitié
00:33:21 des homicides volontaires
00:33:23 sous fond de trafic de stupéfiants.
00:33:25 On est bien au-dessus de la moyenne nationale.
00:33:28 Pour autant, on voit bien que,
00:33:30 même si on arrive à élucider des crimes,
00:33:33 même si on a des résultats en matière de stupéfiants,
00:33:37 on voit bien que, malheureusement,
00:33:39 on a pris beaucoup de retard
00:33:40 et que la violence s'est bien installée à Marseille.
00:33:43 C'est très riche, d'ailleurs, ce qu'il dit.
00:33:46 C'est toujours bien travaillé.
00:33:48 On parle de Marseille parce qu'on a ce règlement de comptes,
00:33:51 on voit la méthode utilisée, on a les images,
00:33:54 mais c'est chaque fois la même méthode,
00:33:56 que ce soit Marseille, Nice, Nîmes, Béziers,
00:33:59 même des petites circonscriptions,
00:34:01 on se retrouve avec cette même méthode.
00:34:04 Ce qui est un peu différent,
00:34:06 c'est que ça se passe dans un quartier populaire.
00:34:09 Ce n'est pas un quartier dit sensible,
00:34:11 en fait, Marseille est sensible maintenant partout,
00:34:14 et ça se fait presque en pleine journée,
00:34:16 dans une rue commerçante.
00:34:18 C'est très choquant.
00:34:19 Ça ajoute également, dans le choc,
00:34:22 c'est que, lorsque vous voyez le tireur,
00:34:24 il a une cible,
00:34:25 c'est celle qui se retrouve au sol,
00:34:28 il y a la chèvre au sol,
00:34:29 et les deux autres personnes
00:34:31 sont très certainement des victimes collatérales,
00:34:34 même si je crois qu'il y en a une qui est bien connue.
00:34:37 Ça aurait pu être n'importe qui,
00:34:39 une famille, un enfant,
00:34:40 et ça, c'est très inquiétant.
00:34:42 Il n'y a pas de règle, pas de loi.
00:34:44 On va au bout, on tue, on tire,
00:34:46 même pour intimider, si on doit tuer quelqu'un,
00:34:49 c'est pas grave dans leur esprit.
00:34:51 -Ca rejoint ce que vous étiez en train de dire,
00:34:54 Frédéric Ploquin, qui a parlé de narcoterrorisme.
00:34:57 C'est-à-dire qu'à travers ces fusillades,
00:35:00 ces images extrêmement choquantes
00:35:02 et ces règlements de comptes qui se répètent à Marseille,
00:35:05 vous avez une population qui vit dans l'inquiétude,
00:35:09 qui vit dans la terreur.
00:35:10 Est-ce que le narcoterrorisme est une expression qui vous convient ?
00:35:14 -Je crois qu'on peut l'employer.
00:35:16 Il ne faut pas avoir de montabou
00:35:18 avec ce qui se passe en France,
00:35:20 parce que si on ne réagit pas vraiment au niveau national,
00:35:24 si on ne met pas en place des étages viraux sur la sécurité,
00:35:27 on va se retrouver comme en Colombie ou au Mexique.
00:35:30 On va peut-être penser que je suis alarmiste,
00:35:33 mais il y a une quinzaine d'années,
00:35:35 quand on prédisait qu'il allait se passer ceci à Marseille,
00:35:39 on était aussi alarmiste et excessif.
00:35:41 Aujourd'hui, effectivement, cette économie souterraine
00:35:44 entraîne beaucoup de présence et beaucoup de tirs à vue.
00:35:49 Pour intimider, on peut tirer sur une façade,
00:35:51 on l'a eu à Marseille, sur une façade d'une résidence,
00:35:55 et on tue une jeune fille de 24 ans
00:35:57 qui était tranquillement installée dans sa chambre.
00:36:00 Ca veut dire que ce terrorisme-là,
00:36:02 appuyé par ces narcotrafiquants,
00:36:04 terrorise toute la ville de Marseille
00:36:06 sans toucher psychologiquement par ce qui se passe.
00:36:09 - Merci beaucoup, Bruno Bartossetti.
00:36:12 On comprend mieux ce qui se passe.
00:36:14 Martin, un mot sur ce dossier, sur le narcoterrorisme,
00:36:18 cette inquiétude partagée par bon nombre de Français.
00:36:21 Les Français sont prêts pour leur intervention,
00:36:24 partout, où cela sera nécessaire.
00:36:26 Voici les réactions sur les réseaux sociaux.
00:36:29 - Sur ce terme de "narcoterrorisme",
00:36:31 il est indispensable de bien nommer les problèmes.
00:36:34 C'est exactement le contraire.
00:36:36 Le narcoterrorisme, c'est le financement d'un terrorisme
00:36:39 par la drogue. Ca a été le cas en Colombie,
00:36:41 en Afghanistan, avec la culture du pavot.
00:36:44 Là, c'est le contraire.
00:36:46 Le but du terrorisme, c'est de diffuser une terreur
00:36:48 dans une population générale.
00:36:50 Pour faire du bon trafic, il faut du calme,
00:36:53 pas la terreur.
00:36:54 Donc, le seul objectif de ces dealers,
00:36:57 quand ils arrosent à la Cachnikov,
00:36:59 c'est de semer la terreur dans le clan adverse,
00:37:02 au sein d'une population.
00:37:03 Pour faire du trafic, il faut du calme.
00:37:06 C'est exactement le contraire.
00:37:08 - Je le parle, non.
00:37:09 Ca me paraît tout à fait raisonnable.
00:37:12 - C'est exactement le contraire.
00:37:14 On n'est pas dans le narcoterrorisme.
00:37:16 - Un des problèmes, comme on l'a dit tout à l'heure,
00:37:19 c'est qu'à Marseille, on a proportionnellement
00:37:22 beaucoup moins de meurtres qu'à Cayenne ou à Pointe-à-Pitre.
00:37:25 Mais à Marseille, on a le monopole des images des meurtres.
00:37:29 - Les images qui nous rappellent ce qui se passe à Marseille.
00:37:32 Vous voyez les images d'homicides à Cayenne ?
00:37:35 - Dans l'actualité, voilà ce qu'on pouvait dire.
00:37:38 Mais c'est vrai que ça pouvait être intéressant,
00:37:41 que le terrorisme, c'est la terreur,
00:37:43 c'est l'utilisation d'une action par la terreur.
00:37:46 Avançons et parlons de la crise migratoire à présent.
00:37:49 Sommet européen hier à Malte.
00:37:51 Emmanuel Macron espère une réponse européenne.
00:37:54 Il veut une écologie à la française,
00:37:56 mais pas de migration à la française.
00:37:58 L'écologie, apparemment, ça peut se régler à l'échelle nationale,
00:38:02 mais la question européenne, c'est à l'échelle européenne.
00:38:06 On va écouter Georgia Mellini,
00:38:08 parce que c'est elle qui a eu la déclaration la plus intéressante.
00:38:11 Concrètement, elle explique que les ONG
00:38:14 qui vont secourir les migrants en mer Méditerranée
00:38:17 doivent débarquer dans le pays dont leur bateau bat de pavillons.
00:38:20 C'est-à-dire que l'Allemagne, qui finance les ONG,
00:38:24 eh bien que les migrants aillent en Allemagne.
00:38:26 Et pourquoi ils vont en Italie ? On écoute Georgia Mellini.
00:38:30 -Je comprends,
00:38:31 par carité, la position du gouvernement tédesco...
00:38:34 -Je comprends bien sûr la position du gouvernement allemand,
00:38:37 mais s'ils veulent revenir sur les règles
00:38:40 des organisations non gouvernementales,
00:38:42 nous proposons un autre amendement
00:38:44 en vertu duquel le pays responsable
00:38:46 de l'accueil des migrants transportés sur un navire d'ONG
00:38:50 est celui du pavillon de ce même navire.
00:38:53 -Est-ce que c'est une bonne idée, M. Calfon ?
00:38:55 -Non, je constate que tout le monde vient à Malte avec...
00:38:58 Bien sûr, tout le monde se renvoie la balle,
00:39:01 ça, c'est une réalité,
00:39:02 mais avec le fait que la solution n'est pas nationale.
00:39:05 Et quand Mme Melloni a été élue, elle a pensé,
00:39:08 sincèrement ou idéologiquement,
00:39:10 qu'elle pourrait régler le problème seule.
00:39:12 C'était en faisant un mur de bateaux en Méditerranée.
00:39:15 En un an, on est passé de 70 000 migrants à 140 000,
00:39:18 ce qui n'est pas de sa responsabilité.
00:39:20 -Vous répondez quoi à ma question ?
00:39:22 -Je suis en train de vous répondre sur le fait
00:39:25 que la réponse doit être européenne.
00:39:27 Et sur l'accueil des migrants en mer,
00:39:29 parce qu'on ne va pas les laisser mourir, la marée.
00:39:32 Et sur la répartition des migrants.
00:39:34 Et sur un point, puisque l'accord entre la Tunisie
00:39:37 et l'Union européenne n'a jamais été mis en oeuvre,
00:39:40 y compris sur la question des pays émetteurs.
00:39:42 Après tout, on peut dire que c'est un fantasme de votre part.
00:39:46 Quand il y a eu la crise syrielle,
00:39:48 la République a su "dealer" avec la Turquie.
00:39:51 -Ah bon ? -Bien sûr.
00:39:53 C'était...
00:39:54 Après qu'elle en ait accueilli beaucoup.
00:39:56 -On est d'accord. -Après la pause.
00:39:58 Soyons précis sur les faits.
00:40:00 C'était les visas pour les résidents turcs
00:40:02 versus le contrôle des frontières.
00:40:04 -Je voudrais revenir sur ce qu'elle a dit sur les ONG.
00:40:07 Ces ONG, si vous voulez, avec des bons sentiments,
00:40:10 sont extrêmement responsables des morts en Méditerranée.
00:40:14 Les gens montent dans des bateaux
00:40:16 pour être persuadés qu'ils vont être secourus.
00:40:19 Quand ça marche pas,
00:40:20 il se passe des tragédies et des drames terribles.
00:40:23 Donc, à la fin des fins, ce sont les auxiliaires des passeurs.
00:40:28 Je ne sais pas s'il faut les renvoyer
00:40:30 dans le pays d'où ils battent Pavilloz.
00:40:32 Très bien si les Allemands passent leur temps à financer ces ONG.
00:40:36 Ils aiment tellement accueillir, comme ils l'ont fait.
00:40:39 Ils nous ont obligés à le faire en 2016,
00:40:41 sans rien demander à personne.
00:40:43 J'ouvre grand vos bras. Très bien.
00:40:45 Maintenant, il faut quand même...
00:40:47 - Ils ont pris 90 %. - Il faut quand même...
00:40:50 - Aujourd'hui, ils sont plus réticents.
00:40:52 - C'est eux qui ont ouvert les vannes sans nous demander.
00:40:55 Et je répète quand même, il faut le redire,
00:40:58 ça n'est pas humain non plus pour les gens qu'on n'accueille pas.
00:41:02 On les accueille sans les accueillir.
00:41:04 Se focaliser sur les ONG comme auxiliaires des passeurs,
00:41:07 ça me semble bien.
00:41:09 - Un petit sondage qui peut vous intéresser.
00:41:11 C'était jeudi.
00:41:13 Un peu plus de 6 Français sur 10 sont favorables
00:41:15 à ce que les associations pro-migrants
00:41:18 ne soient plus subventionnées.
00:41:20 Sur cette question migratoire,
00:41:21 est-ce qu'un jour, on va avoir le courage
00:41:24 de se poser la question des associations...
00:41:27 Non, des ONG. Alexandre Desvecquiaux.
00:41:29 On va se poser cette question sur ce plateau
00:41:32 ou on va se réveiller un peu plus haut
00:41:34 en se posant la question à l'échelle européenne ?
00:41:36 - Les Français se la posent.
00:41:38 Donc, si il y a pression de l'opinion publique,
00:41:41 on va pouvoir se la poser, mais on en est encore
00:41:44 au stade où la mairie de Paris subventionne
00:41:46 SOS Méditerranée en pleine crise de l'Ocean Viking.
00:41:49 Certains sont sur des postures politiques,
00:41:52 des postures morales, d'autant plus indignes
00:41:54 qu'on voit que les gens sont sous les tentes
00:41:57 à porte de la chapelle.
00:41:58 Il faut que les Parisiens soient au courant
00:42:01 que la mairie a...
00:42:02 - Tu veux nous recaler ?
00:42:03 - Ils ont été recalés, mais la volonté...
00:42:06 - Il y a d'autres mairies, si vous voulez.
00:42:08 - La volonté était...
00:42:10 - Il y a Nantes, Rennes, beaucoup de mairies.
00:42:12 - Beaucoup de mairies le font.
00:42:14 Donc là, on est dans des postures
00:42:16 qui sont, je crois, pas tolérables aujourd'hui.
00:42:19 On peut se poser la question des associations.
00:42:21 Ca devrait être plus réglementé.
00:42:23 On a le sentiment que certaines vivent,
00:42:26 malheureusement, de la misère humaine.
00:42:28 C'est un point central.
00:42:29 En plus, en France, c'est pire qu'ailleurs,
00:42:32 puisque les associations gèrent aussi
00:42:34 toute la partie administrative pour le droit d'asile.
00:42:37 En Allemagne, c'est un service public,
00:42:39 donc il y a des règles à respecter.
00:42:41 Or, les associations qui connaissent le droit
00:42:44 font tout pour que les personnes restent sur le territoire.
00:42:47 Il y a beaucoup de choses à faire au niveau associatif.
00:42:50 - Juste un mot.
00:42:51 Je crois que l'ESS a fait une énorme erreur,
00:42:54 d'avoir publié un rapport annuel complet il y a deux ans.
00:42:57 Quand on lit ce rapport, on se rend compte
00:43:00 que de positionner des bateaux dans les eaux territoriales
00:43:03 pour secourir là où il faut les réfugiés
00:43:06 soit en Europe, le fait d'être financé
00:43:08 par des gens qui sont scandalisés.
00:43:10 Qui finance l'ESS Méditerranée ?
00:43:12 On parle beaucoup des municipalités.
00:43:14 Il y a aussi la ville de Marseille.
00:43:16 - C'est normal pour la ville de Marseille.
00:43:18 C'est une ville portuaire.
00:43:20 Il y a plus de logique de voir Marseille
00:43:22 que de voir Paris ou de voir Rennes ou Nantes.
00:43:25 - La Croix-Rouge française, qui finance l'ESS Méditerranée,
00:43:28 se garde bien d'en faire publicité.
00:43:30 C'est sans doute difficile quand ils font des quêtes.
00:43:33 - L'Italie, qui finance l'ESS Méditerranée,
00:43:36 ne s'en vend pas.
00:43:37 Ils ont recueilli 36 000 migrants en mer
00:43:41 depuis qu'ils existent.
00:43:43 La question qu'on peut se poser,
00:43:45 c'est s'ils créent le problème ou s'ils le solutionnent.
00:43:48 Il y a un vrai débat.
00:43:49 Est-ce qu'un migrant qui va en mer,
00:43:51 s'il est certain de ne pas être secouru par un bateau,
00:43:54 il y va ?
00:43:56 - On a parlé de l'Italie et de l'Ampedouza
00:43:58 ces deux dernières semaines,
00:44:00 puisqu'il y a eu une arrivée historique et inédite
00:44:03 de 8 000 migrants en quelques jours.
00:44:04 Mais la situation est aussi dramatique sur la Manche
00:44:07 et précaire en Espagne.
00:44:09 Personne ne parle de l'Espagne.
00:44:11 - Ce ne sont pas les mêmes problèmes.
00:44:13 - Ce sont toujours des flux illégaux.
00:44:15 Ce ne sont pas les mêmes problèmes,
00:44:17 mais c'est juste les mêmes images.
00:44:19 Ce qu'on voit là, à Cadiz, le 28 septembre dernier,
00:44:22 ça nous fait penser...
00:44:24 Non, là, je ne parle pas des associations.
00:44:27 Je parle juste des migrants.
00:44:28 Est-ce que c'est le nouveau Lampedouza ?
00:44:31 C'est pas à la même échelle, il faut le dire aux téléspectateurs.
00:44:34 Je dis, d'ailleurs, cette situation dramatique,
00:44:37 car le corps sans vie d'un homme a été retrouvé
00:44:40 dans une des embarcations.
00:44:42 Selon la sous-délégation du gouvernement,
00:44:44 le passager est décédé pendant la traversée en mer
00:44:47 qui a duré six jours.
00:44:49 C'est à Hadra, à la pointe de l'Espagne.
00:44:52 Il y a 14 km qui séparent
00:44:54 la frontière espagnole de l'Afrique du Nord.
00:44:59 Mais comme c'est sécurisé, les migrants, les passeurs,
00:45:02 prennent des voies plus longues et complexes.
00:45:04 Frédéric Trahenny nous explique tout cela depuis Madrid.
00:45:08 -Pas d'entrées massives de migrants en Espagne,
00:45:11 mais une hausse constante de 15 % sur les 8 premiers mois,
00:45:14 soit 22 000 personnes selon les chiffres du gouvernement espagnol
00:45:18 par rapport à 2022, qui avait été pourtant une année prometteuse,
00:45:22 avec une baisse de 25 % des entrées illégales,
00:45:24 soit 31 200 personnes au total.
00:45:27 C'est ce que le gouvernement a expliqué
00:45:29 par l'étroite collaboration entretenue avec les pays voisins.
00:45:32 En 2021, l'Espagne a vécu sa dernière grande crise migratoire
00:45:36 avec l'arrivée à Ceuta, l'une des deux enclaves espagnoles
00:45:39 en territoire marocain de 10 000 personnes en moins d'une semaine.
00:45:43 Le Maroc et l'Espagne étaient en froid diplomatique
00:45:46 sur la question du Sahara occidental.
00:45:48 Le Maroc avait cessé de surveiller ses frontières.
00:45:51 Depuis, leurs relations se sont normalisées.
00:45:54 Il y a une surveillance accrue de ces frontières.
00:45:56 Mais l'Algérie est en froid diplomatique.
00:45:59 L'Algérie est devenue un nouveau point de départ
00:46:02 vers les îles Baleares, au large de Barcelone et Valence,
00:46:05 où 5 800 personnes sont arrivées depuis le début de l'année,
00:46:09 soit une hausse de près de 40 %.
00:46:12 -Avant la publicité, on voit la carte
00:46:14 pour que les gens se rendent compte de tout ça.
00:46:17 Vous voyez Cadix et Hadra.
00:46:19 Au lieu d'aller sur les 14 km, puisque c'est extrêmement protégé,
00:46:23 vous avez les passeurs et les migrants illégaux
00:46:26 qui vont faire des traversées beaucoup plus longues
00:46:29 et plus complexes.
00:46:30 Pour l'Espagne, la publicité, on revient dans un instant.
00:46:33 Après la publicité, on parlera des Restos du Coeur,
00:46:36 parce qu'il y avait une opération massive à Bordeaux.
00:46:39 On parlera également de ce drame à Versailles,
00:46:42 dans l'indifférence absolue,
00:46:44 cette femme qui a été agressée chez elle, violentée chez elle,
00:46:47 par un homme sans papier, âgé d'une trentaine d'années,
00:46:50 qui a été interpellé au lendemain des faits, mis en examen.
00:46:54 Il était sous QTF, obligation de quitter le territoire.
00:46:57 Vous avez vu Mick Jagger ? -Avec les Gérard Larcher ?
00:47:00 -Non. Mick Jagger qui a dit
00:47:02 que les enfants n'ont pas besoin de 500 millions pour vivre.
00:47:06 Le jour où il va quitter ce monde,
00:47:09 il a décidé de ne pas donner tout l'argent,
00:47:12 léguer tout l'argent... -Qu'on peut faire aux Etats-Unis.
00:47:15 -Exactement. On en parlera peut-être.
00:47:17 On parlera de la situation au Carabas,
00:47:20 avec François Devezian,
00:47:23 le maître François Devezian,
00:47:25 qui va venir sur ce plateau.
00:47:26 Je sais pas si vous avez lu la lettre de Sylvain Tesson,
00:47:29 dans le Figaro Magazine, absolument magnifique,
00:47:32 et en même temps tellement triste. La pub, on revient.
00:47:35 Il est 10h, la suite de l'heure des pros.
00:47:41 Mais d'abord, sur l'information avec Isabelle Piblot.
00:47:45 -Dans le Barin, toujours aucune trace de Lina,
00:47:48 aucune hypothèse n'est écartée.
00:47:50 Une opération coordonnée d'envergure s'est déroulée
00:47:53 hier matin, menée par la section de recherche de Strasbourg
00:47:56 et le groupement de gendarmerie du Barin.
00:47:58 L'adolescente de 15 ans n'a pas donné signe de vie
00:48:01 depuis samedi dernier. Son téléphone,
00:48:03 qui n'a pas été retrouvé, a cessé de borner à 11h29.
00:48:07 L'Agence régionale de santé d'Ile-de-France
00:48:10 promet une prime de 1 500 euros aux internes en médecine,
00:48:13 en toute spécialité confondue.
00:48:15 Une allocation d'attractivité territoriale
00:48:17 pour celles et ceux qui acceptent de faire un de leurs stages
00:48:21 dans la Grande Couronne parisienne,
00:48:23 département concerné par la désertification médicale.
00:48:26 Et puis, aux Etats-Unis, les autorités new-yorkaises
00:48:29 ont déclaré l'état d'urgence suite aux impressionnantes inondations.
00:48:32 Des pluies torrentielles se sont abattues hier sur New York,
00:48:36 routes inondées, perturbations dans les transports.
00:48:39 Avec 20 cm de pluie tombée depuis vendredi minuit,
00:48:42 les services météo ont mesuré le jour le plus humide jamais enregistré
00:48:46 à l'aéroport international de JFK depuis 1948.
00:48:48 -Merci beaucoup, Isabelle, pour le point sur l'information.
00:48:52 On est toujours avec elle,
00:48:54 Elisabeth Lévy, Alexandre Devecchio,
00:48:56 Marc Varnot, Martin Garagnon, François Calfon,
00:48:59 et nous a rejoint François Devegian.
00:49:01 Merci d'être avec nous.
00:49:02 Vous êtes avocat, et avec vous,
00:49:04 on va traiter de la question du Haut-Karabat et de l'Exode.
00:49:08 Rappelons qu'il y a une situation terrible dans cette région
00:49:11 qui a été attaquée par l'Azerbaïdjan,
00:49:14 chassée d'une terre sur laquelle les Arméniens
00:49:16 vivent depuis 3 000 ans.
00:49:19 C'est un exode massif
00:49:21 sur les 120 000 habitants officiels du territoire.
00:49:24 90 000 ont déjà fui en Arménie.
00:49:28 On va voir le sujet d'Adrien Spiteri,
00:49:30 et ensuite, on découvrira la lettre de Sylvain Tesson
00:49:33 adressée au président de la République.
00:49:36 -La détresse et la fatigue se lisent sur leur visage,
00:49:40 ces réfugiés viennent de fuir le Haut-Karabat,
00:49:44 laissant derrière eux leur maison et leur village.
00:49:47 -Ma femme et moi avons nettoyé la maison,
00:49:52 mis de la vodka sur la table,
00:49:53 des tomates et des concombres de notre jardin.
00:49:56 Nous avons versé du café, fermé la porte à clé,
00:49:58 et sommes partis.
00:50:00 Je l'ai laissé à celui qui viendra vivre dans ma maison,
00:50:05 qu'il soit ennemi ou non, c'est un être humain.
00:50:08 -Ici, à Goris, en Arménie,
00:50:11 des membres de la Croix-Rouge les prennent en charge,
00:50:14 des distributions d'eau et de nourriture sont organisées.
00:50:17 Parmi ces réfugiés, des personnes en situation de handicap
00:50:22 et des blessés comme Samvel,
00:50:24 ils portent encore les stigmates d'une explosion survenue lundi
00:50:28 dans un dépôt de carburant dû au Karabat.
00:50:30 A l'origine de cet exode massif,
00:50:32 une opération militaire de l'Azerbaïdjan,
00:50:35 pour cet réfugié, aucun retour en arrière n'est possible.
00:50:39 -Aujourd'hui, la réintégration avec l'Azerbaïdjan
00:50:42 n'est pas possible, car nous avons tous deux eu
00:50:44 de nombreuses victimes.
00:50:46 Ce sont aussi des êtres humains,
00:50:48 donc je pense que notre retour au Karabat est impossible.
00:50:51 -Au total, plus de 90 000 habitants du Haut-Karabat
00:50:55 ont déjà fui en Arménie.
00:50:57 -François Devejian, quand vous voyez ces images,
00:51:00 vous êtes arménien, vous aussi,
00:51:03 quel regard vous portez, quel message vous voulez transmettre ?
00:51:06 -D'abord, je suis assez bouleversé de voir ça,
00:51:09 même si j'en ai vu un certain nombre.
00:51:12 Ensuite, je tiens à vous dire que je suis français,
00:51:14 d'origine arménienne, mais je ne suis pas de nationalité arménienne,
00:51:18 même si j'entends bien que pour l'Azerbaïdjan ou la Turquie,
00:51:22 je suis un Arménien, que je le veuille ou non, d'ailleurs.
00:51:25 Qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:51:27 La première chose qu'on peut faire, c'est les aider, ces gens-là.
00:51:31 J'ai écouté Ovanes Ghevorkian,
00:51:33 représentant de la République d'Arzah en France,
00:51:36 qui racontait que parmi ces gens,
00:51:38 il y en a qui viennent de Songhaï, de Kirovabad, de Bakou,
00:51:41 qui ont été victimes de pogroms en 1988, 1989, 1990,
00:51:45 qui ont fui en Arzah, le Nord-Arménien du Karabakh,
00:51:48 pour y vivre libre, qui ont vécu libre pendant 30 ans
00:51:52 et qui, à nouveau, sont chassés et à nouveau par les mêmes.
00:51:55 Donc ça, c'est assez terrible.
00:51:58 Ces gens-là, il faut qu'on les aide.
00:52:01 À l'heure où on se parle, on est à plus de 100 000 Arméniens
00:52:04 qui ont fui l'Arzah.
00:52:05 -Sur 120 000 présents officiellement.
00:52:09 -Sur une estimation de 120 000.
00:52:12 Et on ne doit pas être très, très loin.
00:52:15 Aujourd'hui, ceux qui restent en Arzah
00:52:19 sont sur le départ et sont, pour l'essentiel,
00:52:22 soit principalement des hommes,
00:52:25 des représentants de l'État arménien d'Arzah
00:52:29 et des gens qui organisent la sortie des populations
00:52:34 avant de pouvoir eux-mêmes sortir,
00:52:37 sachant qu'ils sont sur la liste noire de Bakou
00:52:40 et qu'ils risquent le sort réservé à ceux de cette liste.
00:52:43 -Je vais vous lire quelques extraits de la lettre de Sylvain Tesson
00:52:47 publiée dans le Figaro Magazine, adressée à Emmanuel Macron.
00:52:52 "Monsieur le Président, voilà ce qu'il dit.
00:52:54 "Votre voix, c'est faire vibrer les cœurs.
00:52:56 "Vous parlerez des valeurs de la démocratie.
00:52:59 "Vous promettrez l'action.
00:53:00 "Nous ne vous croirons plus. Vous-même, vous croyez-vous."
00:53:03 Nous étions comme la vieille dame abusée.
00:53:07 Le président a compris, comme il est doux de se faire hypnotiser.
00:53:11 "Vous nous avez dit que vous n'agissiez pas tout de suite
00:53:14 "parce que vous attendiez le bon moment.
00:53:15 "Vous l'avez attendu. Ce moment est donc passé.
00:53:18 "Il y avait des possibilités. Vous les connaissiez mieux que nous.
00:53:21 "Déposer des résolutions au Conseil de sécurité,
00:53:23 "se rendre physiquement en Arménie, envoyer des hommes.
00:53:25 "Stupides enfants de la République.
00:53:27 "Nous pensions que la France, puissance en déclin,
00:53:29 "mais puissance quand même,
00:53:31 "membre permanente du Conseil de sécurité de l'ONU,
00:53:33 "pouvait faire reculer une petite puissance soviéto-pétrolière
00:53:38 "possédant la 57e armée du monde,
00:53:40 "dirigée par un potentat,
00:53:43 "enrichie dans sa ronde géologique
00:53:46 "et excitée par les mirages de restauration
00:53:49 "d'un empire turco-caspien."
00:53:51 Voilà le cri de colère, le cri du désespoir de Sylvain Tesson,
00:53:55 puisque Sylvain Tesson a rencontré à plusieurs reprises
00:53:58 le président de la République.
00:54:00 Est-ce que vous trouvez que la France, l'Europe,
00:54:02 est en train de lâcher l'Arménie aujourd'hui ?
00:54:06 - D'abord, il faut remettre les choses dans l'ordre.
00:54:09 Le premier pays qui a lâché l'Arménie,
00:54:13 et qui ne l'a jamais réellement soutenu d'ailleurs, c'est la Russie.
00:54:17 Ça, c'est le premier point.
00:54:18 Le deuxième point, c'est que je trouve très belle
00:54:22 la lettre et très juste de Sylvain Tesson.
00:54:25 Pour autant, même s'il n'a pas fait assez,
00:54:28 l'effet le démontre dramatiquement,
00:54:31 le président de la République française, Emmanuel Macron,
00:54:33 est celui qui a fait le plus.
00:54:34 Ce n'était pas assez,
00:54:35 et c'est largement insuffisant au regard de la situation,
00:54:37 mais personne n'a fait autant que lui.
00:54:39 Et il était tout seul, plein de raisons,
00:54:42 d'intérêts entre les uns et les autres,
00:54:44 de raisons géopolitiques.
00:54:47 Aujourd'hui, pour moi, la question,
00:54:49 en réalité, ce n'est pas le passé,
00:54:51 c'est demain.
00:54:52 L'Arménie est en danger.
00:54:55 Clairement, Erdogan et Aliyev ont toujours annoncé
00:54:59 ce qu'ils ont fait.
00:55:00 Ils l'ont toujours fait derrière.
00:55:02 Et aujourd'hui, ils annoncent qu'ils vont prendre
00:55:04 ce qu'ils appellent le Zangezourk et le Siounik,
00:55:07 cette petite bande de terre entre le Naritchevan
00:55:09 et l'Azerbaïdjan.
00:55:11 - Je pense qu'il faut voir la carte quand vous dites ça.
00:55:14 - Il y a une petite bande de terre, voilà,
00:55:16 qui relie l'Arménie à l'Iran.
00:55:21 Donc ils ont dit qu'ils voulaient le prendre
00:55:23 et Aliyev a même dit qu'il voulait aller
00:55:25 jusqu'à Yerevan.
00:55:26 Donc l'Arménie est en danger et aujourd'hui,
00:55:29 l'urgence, c'est de sécuriser une paix.
00:55:31 L'Arménie a fait beaucoup d'offres
00:55:33 et beaucoup de pas vers la paix.
00:55:35 Elle est prête à faire la paix parce qu'elle n'a pas le choix.
00:55:38 - Mais concrètement, qu'est-ce que l'Europe
00:55:41 doit faire ou peut faire aujourd'hui ?
00:55:43 Vous avez dit, Emmanuel Macron a tenté,
00:55:45 seul, il ne pouvait rien faire.
00:55:47 En tous les cas, c'est celui qui a fait le plus
00:55:49 parmi les dirigeants européens.
00:55:51 Qu'est-ce que l'Europe doit faire aujourd'hui, concrètement ?
00:55:53 - Alors, moi, je suis tout à fait d'accord
00:55:56 pour renvoyer des troupes et tout ce que vous voulez,
00:55:58 mais ça n'arrivera pas.
00:55:59 Si on veut être réaliste, je pense que ce que peut faire
00:56:02 l'Europe et le président de la République,
00:56:05 c'est convoquer une conférence de paix
00:56:07 et mettre sur la table une paix réelle.
00:56:10 Elle sera acceptée, elle ne sera pas acceptée,
00:56:13 mais au moins, vis-à-vis des Nations unies,
00:56:16 vis-à-vis du monde, on saura qui est le fauteur
00:56:18 de troubles de façon évidente et on pourra,
00:56:21 à ce moment-là, avoir des forces d'interposition.
00:56:23 - Martin Garagnon.
00:56:25 - Oui, je crois que vous l'avez dit très clairement,
00:56:27 Emmanuel Macron s'est beaucoup engagé pour l'Arménie,
00:56:30 en faveur des populations arméniennes
00:56:32 et notamment de l'Artsakh.
00:56:33 Alors, évidemment, c'est au revue de ce qui se passe
00:56:35 à l'heure actuelle, le constat, c'est que ça n'est pas assez.
00:56:38 Maintenant, la priorité, c'est de protéger ces populations
00:56:40 qui sont menacées très directement, physiquement,
00:56:43 et de sécuriser l'intégrité territoriale de l'Arménie
00:56:46 sur le long cours.
00:56:47 L'Arménie, c'est un peu la Pologne du Caucase,
00:56:49 c'est-à-dire qu'au fil des siècles, c'est un État
00:56:50 qui s'est fait dépecer par des voisins extrêmement prédateurs.
00:56:55 Pour la Pologne, c'était l'Allemagne et la Russie, en gros,
00:56:57 et pour l'Arménie, c'est effectivement la Turquie
00:57:01 et la Russie, ou ses satellites.
00:57:03 Donc, c'est clairement ce qui se passe.
00:57:04 Et vous l'avez dit, Erdogan, entre autres,
00:57:07 a toujours été très, très clair dans ses intentions
00:57:09 géopolitiques dans la région, et la suite laisse envisager
00:57:13 le pire pour l'Arménie.
00:57:14 Donc, il y a une ligne jaune, maintenant, à dresser.
00:57:16 Mais j'ai cru comprendre qu'aujourd'hui,
00:57:18 le bras de fer qui s'était engagé était difficile
00:57:20 pour l'Union européenne, parce que des accords gaziers
00:57:24 ont été passés avec...
00:57:26 -C'est pas parce que c'est difficile qu'il ne faut pas le faire.
00:57:27 On ne peut pas être tributaire uniquement
00:57:29 de nos ressources énergétiques.
00:57:30 -C'est-à-dire que l'année dernière, vous avez la photo,
00:57:32 je crois que c'est Gauthier Lebret qui l'a republiée,
00:57:36 vous avez une photo d'Ursula von der Leyen,
00:57:37 toute sourire à côté du dirigeant Azar Benjamin,
00:57:41 qui serre la main après un accord qui a été passé sur le gaz,
00:57:45 et qui, en plus, viendrait de la Russie.
00:57:48 -Je vous réponds juste très rapidement sur ce point.
00:57:51 Notre honneur, c'est, à un certain moment,
00:57:53 faire fi de la réelle politique.
00:57:55 Je veux bien entendre qu'on a des enjeux géopolitiques,
00:57:57 stratégiques, énergétiques, etc.
00:57:59 Ils sont évidents, il ne faut pas les nier.
00:58:00 Mais notre honneur, à un certain moment,
00:58:02 c'est de dresser une ligne rouge
00:58:04 et l'Arménie doit être sécurisée à tout prix sur le long cours.
00:58:07 -J'invite les téléspectateurs à lire cette lettre
00:58:09 qu'avez-vous fait de vos promesses aux Arméniens.
00:58:12 -Attention au sentimentalisme.
00:58:14 -Ce n'est pas du sentimentalisme.
00:58:16 On fait des promesses à des gens qui espèrent une solution.
00:58:19 -Est-ce qu'on peut poser des questions ?
00:58:20 -Juste un mot.
00:58:23 Je crois que le vrai problème de l'Europe et de l'Arménie,
00:58:26 c'est que l'Europe était le dernier levier,
00:58:28 puisqu'on savait que la Russie était neutralisée.
00:58:31 Depuis que les Américains et les Israéliens
00:58:34 ont ouvert des bases, il y a maintenant un certain nombre d'années,
00:58:37 en Azerbaïdjan, pour gérer, entre guillemets, l'Iran,
00:58:40 on savait que ces deux grands pays régionaux et mondiaux
00:58:44 n'allaient pas agir.
00:58:45 Il restait la Russie et l'Europe.
00:58:47 L'Europe, l'Anderleyen, l'accord du gaz,
00:58:49 les Azerbaïdjanais se disent qu'ils sont neutralisés.
00:58:52 La guerre en Ukraine, les Russes qui ont une force d'interposition
00:58:55 et qui n'ont pas bougé.
00:58:56 Les Arméniens étaient condamnés à se faire agresser.
00:58:59 -Pardon, Marc, mais je ne suis pas sûre que même sans le gaz,
00:59:02 l'expérience que nous l'a montrée de ces dernières années,
00:59:06 je ne suis pas sûre que l'Europe se serait mise à livrer une guerre
00:59:09 dans cette région, ou même envoyer des troupes.
00:59:12 -Monsieur l'a dit, je voulais vous poser deux questions.
00:59:15 La première, c'est est-ce que, puisqu'on nous parle de pogroms,
00:59:18 est-ce que dans la population d'Azerbaïdjan,
00:59:21 il y a une hostilité, un racisme anti-arménien
00:59:24 très répandu au-delà des autorités ?
00:59:27 Voilà.
00:59:28 La deuxième chose, est-ce que pour vous,
00:59:30 puisqu'à ma connaissance, pour l'instant,
00:59:33 vous avez parlé de l'Arménie,
00:59:34 je vous parle du Karabakh aussi,
00:59:37 qui, à ma connaissance, fait officiellement partie
00:59:40 de l'Azerbaïdjan, est-ce qu'il faut revoir ces frontières ?
00:59:43 Est-ce qu'il faut les changer aujourd'hui ?
00:59:46 -Sur la première question, en réalité,
00:59:48 le pouvoir azerbaïdjanais d'aujourd'hui,
00:59:51 il y a Maliev et précédemment son père, Eydar,
00:59:56 a construit son pouvoir autoritaire sur la haine de l'Arménien.
01:00:00 Ca fait 30 ans que ça dure et qu'on enseigne à l'école
01:00:03 la haine de l'Arménien.
01:00:04 Dans la population, il y a quand même
01:00:07 une vraie haine anti-arménienne,
01:00:09 qui a été construite, mais qui sera difficile à déconstruire.
01:00:13 Ca, c'est le 1er point.
01:00:14 Le 2e point, sur les frontières, le monde a décidé en 45
01:00:17 d'un grand principe absolument absurde,
01:00:20 qui est l'intergibilité des frontières,
01:00:22 toutes tracées par plus ou moins des tyrans,
01:00:24 ou des colonisateurs.
01:00:27 Et on a dit qu'on ne doit jamais toucher les frontières.
01:00:30 Pour prendre juste la situation de l'Arzar,
01:00:32 je l'appelle avec son nom arménien encore,
01:00:35 on a choisi, entre 25 siècles de présence arménienne
01:00:39 et une carte dessinée par deux tyrans,
01:00:42 de faire primer la carte dessinée par les deux tyrans.
01:00:46 C'est ça, la réalité.
01:00:47 Et au-delà de l'Arménie, du Karambar et de l'Azerbaïdjan,
01:00:52 je pense qu'on doit s'interroger sur le fait
01:00:54 que dans la Charte des Nations unies,
01:00:56 le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
01:00:59 est un principe, un but des Nations unies,
01:01:01 figurant à l'article 1, et qu'en réalité,
01:01:03 le monde ne défend que l'intangibilité des frontières.
01:01:06 -Merci pour votre témoignage.
01:01:08 C'était un plaisir de vous entendre ce matin
01:01:10 et de traiter en longueur la situation dramatique au Karambar.
01:01:14 Revenons à l'actualité en France.
01:01:16 L'émotion, toujours très forte, à Versailles,
01:01:19 10 jours après une agression particulièrement barbare,
01:01:22 la séquestration et le viol d'une retraitée de 67 ans.
01:01:25 Cette actualité est passée sous silence.
01:01:27 Médiatiquement, politiquement, peu de personnes en ont parlé.
01:01:31 -Une femme a été retrouvée nue et ligotée en pleine rue.
01:01:34 C'est une horreur absolue.
01:01:36 Un homme sans papier, âgé d'une trentaine d'années,
01:01:39 a été interpellé.
01:01:40 Reportage sur place avec Clotilde Payet et Sacha Robou.
01:01:43 -C'est ici, à Versailles, qu'une femme de 67 ans
01:01:46 a vécu l'horreur absolue dans la nuit de mardi à mercredi.
01:01:49 Elle a été retrouvée nue et ligotée en pleine rue
01:01:52 après avoir été violée et séquestrée à son domicile.
01:01:55 -Mon voisin, qui habite juste à côté de la dame,
01:01:58 nous a interpellés pour nous dire que la police voulait nous parler.
01:02:01 On est descendus et ils nous ont tout expliqué.
01:02:04 -Souffrant d'insomnie, la sexagénaire avait décidé
01:02:06 de prendre l'air dans la cour de son immeuble.
01:02:09 Le suspect s'est jeté sur elle en l'étranglant.
01:02:12 -C'est une cour commune pour tout le monde du 51 bis,
01:02:15 sauf moi et ma coloc. On a une entrée sur la rue.
01:02:17 Et dans cette cour commune,
01:02:19 ma voisine a apparemment fait une insomnie
01:02:22 et le monsieur était là quand elle est sortie dans la cour.
01:02:25 -Il lui aurait demandé de l'emmener dans son appartement
01:02:28 avant de lui asséner une multitude de coups de poing,
01:02:31 de la ligoter et d'abuser d'elle pendant des heures.
01:02:34 Des faits qui ont provoqué l'effroi dans le quartier.
01:02:37 -Ça m'a vraiment choquée,
01:02:38 puisque j'habite pas loin d'ici, à Buc,
01:02:41 et qu'aussi, on est des mamans,
01:02:45 toutes seules avec nos enfants, et ça fait vraiment peur.
01:02:48 -Un suspect d'une trentaine d'années a été arrêté
01:02:50 le lendemain des faits.
01:02:52 La carte bancaire et les bijoux de la victime étaient cachés
01:02:55 à son domicile. De nationalité algérienne,
01:02:58 il a détruit le territoire français depuis février 2022.
01:03:01 Il a été placé en détention provisoire.
01:03:03 -Ce qui est insupportable, c'est l'indifférence face à ce drame.
01:03:07 Y a pas eu de manifestation, de mouvement politique,
01:03:10 y a pas eu de mobilisation,
01:03:11 y a pas eu de traitement de fond sur la question de l'agresseur,
01:03:15 sur ce qu'il faisait encore sur ce sol, etc.
01:03:17 -Il y a effectivement deux points de mesure.
01:03:20 Je vais pas revenir, par exemple, sur ce qui est arrivé à Naël,
01:03:23 ce qui était tragique,
01:03:25 mais la réaction immédiate du président de la République,
01:03:28 et là, pas de réaction, mais ce qui fait enrager,
01:03:31 ce qui rend cette affaire politique, outre la barbarie,
01:03:34 qui interroge, parce qu'on peut agresser...
01:03:36 Déjà, il faut pas agresser une vieille dame ni la voler,
01:03:40 mais là, y a des actes de torture avec,
01:03:42 donc ça révèle une forme de décivilisation,
01:03:44 mais ensuite, c'est le fait qu'il n'avait rien à faire
01:03:48 sur le territoire.
01:03:49 -Ne parlez surtout pas de ça.
01:03:51 On va vous dire que c'est l'instrumentalisation.
01:03:54 -C'est pas l'instrumentalisation.
01:03:56 -C'est un fait politique.
01:03:57 Outre l'aspect des civilisations qui interpelle,
01:04:00 y a ce fait politique,
01:04:01 c'est que cette personne n'aurait pas dû être là,
01:04:04 et donc, voilà, il va falloir remettre à plat
01:04:07 cette histoire de...
01:04:08 -Vous prétendez que c'est sa chance pour la victime.
01:04:12 On a le sentiment que c'est ça qui est le plus grave.
01:04:15 -Oui, parce qu'elle aurait pas dû être agressée.
01:04:17 -C'est l'agression de cette dame.
01:04:19 -C'est une blague !
01:04:21 -Il y a une expérience de la justice et de l'Etat
01:04:23 qui est prête à taquer.
01:04:25 -Votre propos donne le sentiment
01:04:27 qu'il faut davantage s'indigner du statut juridique
01:04:30 de l'agresseur que de l'Etat de la victime.
01:04:33 -C'est pas comme ça.
01:04:34 -C'est la violence de la victime.
01:04:36 -Pardonnez-moi.
01:04:37 -Je vous laisse finir et je réponds.
01:04:39 -Il y a malheureusement d'autres victimes
01:04:42 qui ne sont pas victimes.
01:04:43 -Vous dites "qu'est-ce que ça change",
01:04:46 mais ça change tout.
01:04:47 -Il nous reste 2 minutes.
01:04:49 -Monsieur, d'abord, moi, je m'indigne pas,
01:04:51 je suis journaliste, je pourrais m'indigner,
01:04:54 mais vous, vous êtes politique,
01:04:56 vous avez des responsabilités politiques.
01:04:58 Je vous ai dit que c'est pas l'indignation,
01:05:01 ce qui m'indigne, c'est que l'Etat a une défaillance
01:05:04 et que si on réglait cette défaillance-là,
01:05:07 il y aurait moins de victimes.
01:05:08 Certes, il y a des victimes de gens
01:05:10 qui ne sont pas sous OQTF,
01:05:12 mais il y a une multiplicité d'affaires.
01:05:15 Vous, le politique,
01:05:16 vous avez une responsabilité,
01:05:18 qu'est-ce que vous faites pour produire
01:05:20 des affaires ? -Excusez-moi,
01:05:22 je pense que du point de vue des victimes,
01:05:25 et je me rappelle même pour...
01:05:26 -Lola ? -Voilà.
01:05:28 -On va faire Lola. -Du point de vue des victimes,
01:05:30 l'idée que si la loi française était respectée,
01:05:33 si l'Etat français était respecté...
01:05:36 -Ca change tout. -Vous pouvez pas dire
01:05:38 "qu'est-ce que ça peut faire".
01:05:40 -C'est malheureusement terminé,
01:05:42 mais on a apporté, évidemment,
01:05:44 une longue partie sur l'Arménie,
01:05:46 c'était essentiel, et peut-être l'occasion
01:05:48 d'avoir un mot et une pensée
01:05:50 pour votre papa, Patrick de Médian,
01:05:52 qui nous avait quittés pendant la crise sanitaire.
01:05:55 Je vais juste prendre une petite minute,
01:05:58 permettez-moi, ce matin,
01:06:00 de terminer cette émission
01:06:02 en ayant un mot pour Pascal Praud,
01:06:04 victime d'attaques aussi injustes
01:06:06 que violentes.
01:06:07 J'ai toujours été fasciné,
01:06:09 vous savez, par les faiseurs
01:06:11 de fausses polémiques.
01:06:12 -Et les donneurs de... -Bien sûr,
01:06:14 mais de ces politiques qui font des pieds et des mains
01:06:17 pour venir sur les plateaux
01:06:19 et attaquent sur les réseaux sociaux.
01:06:21 A l'extrême-gauche, on n'était pas vraiment surpris.
01:06:24 J'ai lu, vu Adrien Quatennens
01:06:26 attaquer la chaîne,
01:06:28 attaquer Pascal Praud,
01:06:30 qu'il balaie devant sa porte,
01:06:31 lui qui a été, je le rappelle,
01:06:33 condamné pour avoir frappé sa femme.
01:06:35 J'ai lu et vu, alors là,
01:06:37 j'ai noté, parce que je ne la connaissais pas bien,
01:06:40 et les Français ne la connaissent pas,
01:06:42 Mme Couillard, chargée de l'égalité
01:06:44 entre les femmes et les hommes,
01:06:46 qui sautent sur l'occasion.
01:06:48 C'est la jurisprudence, je pense,
01:06:49 pas peine d'y aller.
01:06:51 Lorsqu'on est inconnu au milieu de Dieu,
01:06:53 on va donner des gages à l'extrême-gauche,
01:06:55 à la gauche, à la bien-pensance.
01:06:57 Bien plus discrète, cette femme politique,
01:07:00 lorsque une autre femme politique
01:07:02 a été traitée sur un plateau de pin-up.
01:07:04 Cette fois, elle n'a pas eu besoin, je le sais,
01:07:07 de supprimer son tweet trois fois,
01:07:09 comme ce qui s'était passé pendant le Mondial féminin.
01:07:12 Et puis, honte à ces journalistes
01:07:14 qui ont insulté Pascal Praud.
01:07:16 On voulait juste lui dire
01:07:17 que nous sommes non pas à 100%,
01:07:19 mais à 1 000% derrière lui,
01:07:20 et que les Français ne sont pas dupes.
01:07:23 Il est 1re chaîne info quotidiennement,
01:07:25 matin et soir.
01:07:26 Il est donc exposé et mis en difficulté.
01:07:29 -Il y a des politiques,
01:07:30 j'ai vu des tweets de LR,
01:07:31 même des politiques des macronistes,
01:07:35 qui l'ont défendu.
01:07:36 Il faut pas oublier qu'hier,
01:07:38 il n'y a pas eu que des tweets contre Pascal.
01:07:41 Beaucoup ont dit que c'était une polémique insensée.
01:07:44 On peut peut-être en parler en France français,
01:07:46 et que certains mots ne donnent pas lieu
01:07:49 à une polémique, à des insultes.
01:07:51 On peut prononcer le mot "immigration",
01:07:53 "OQTF", "délinquance"
01:07:55 sans être qualifié de tous les mots ?
01:07:57 -Je voulais pas faire un débat,
01:07:59 je voulais juste lui dire
01:08:00 que nous sommes très fiers,
01:08:02 et c'est un nom généralisé,
01:08:04 de travailler à ses côtés,
01:08:05 et je le répète, honte à ces...
01:08:07 -La gérant d'Amitas.
01:08:09 -Et ces journalistes qui ont insulté Pascal Praud
01:08:12 ces dernières heures.
01:08:13 -L'info se poursuit sur CNews.
01:08:15 On se retrouve ce soir.
01:08:17 Merci à tous !

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