Arrêts maladie: "On est habitué à ce que, avant chaque discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale, on prépare les Français à des coupes drastiques", affirme le docteur Jérôme Marty

  • l’année dernière
Le gouvernement souhaite mener des “travaux de fond” pour “comprendre” la forte hausse des arrêts maladie, alors que le projet de loi de financement de la sécurité sociale comprend plusieurs mesures visant à renforcer le contrôle de l’Assurance maladie et des employeurs sur les arrêts maladie.

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Transcript
00:00 On est un peu habitués aussi à ça,
00:02 avant chaque discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
00:06 on prépare les Français au fait qu'on va faire des coups drastiques.
00:09 Et donc on cherche des raisons, et dans les raisons il y a toujours ces
00:13 mauvais médecins qui prescrivent trop, ces patients qui consomment trop, etc.
00:18 Et puis on fait des espèces de mesures qui feront « shit »
00:21 parce qu'elles n'aboutiront à rien.
00:23 Parce que, pour la bonne raison, pour les téléconsultations,
00:26 l'immense majorité des prescriptions font au maximum trois jours.
00:31 Déjà. Déjà.
00:32 Ce sont des jeunes, la plupart du temps,
00:34 ce sont des jeunes qui n'ont pas de médecin traitant,
00:36 qui n'ont pas de médecin traitant parce que, d'une part,
00:39 il y a une carence du système qui fait qu'aujourd'hui
00:41 il est extrêmement difficile pour trouver un médecin,
00:43 que les jeunes se déplacent,
00:45 qu'ils changent de travail beaucoup plus facilement,
00:47 qu'ils peuvent divorcer, avoir des accidents de la vie
00:49 qu'il faut qu'ils changent de territoire,
00:51 donc ils n'ont pas de médecin.
00:52 Donc ils vont à la téléconsultation.
00:54 À la téléconsultation, on va leur faire un arrêt qui est assez court,
00:57 qui ne fait pas plus de trois jours,
00:59 parce qu'on n'est quand même pas fou.
01:00 Mais comme on ne connaît pas le patient,
01:02 effectivement, on peut tomber dans des pièges,
01:04 on peut se faire piéger,
01:05 on peut avoir quelqu'un qui nous dit "j'ai mal au dos",
01:06 quelqu'un qui nous dit "je suis dépressif", etc.
01:08 Vous ne pouvez pas vraiment l'examiner, vous ne le connaissez pas.
01:10 Et donc, vous, par défaut, vous faites un arrêt de travail de trois jours.
01:13 Évidemment. Évidemment.
01:14 Mais, mais, mais, carence du système, j'ai envie de dire,
01:18 si vous avez un responsable de la caisse d'assurance maladie,
01:21 ou des responsables politiques, messieurs,
01:23 vous payez les carences que vous avez installées,
01:25 on manque de médecins,
01:26 donc la téléconsultation s'installe,
01:28 et donc vous avez une espèce de médecine low cost,
01:30 et c'est ça qu'on paye.

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