Le gouvernement a présenté ce jeudi 10 octobre le projet de loi de finances pour l'année 2025. Un budget d'austérité marqué par 60 milliards d'économies centré, entre autres, sur le durcissement des remboursements de l'assurance maladie et de règles des arrêts maladies.
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00:00Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on sera moins bien indemnisés quand on sera malade ?
00:04Ça veut dire ça, oui. Puis ça veut dire qu'on ouvre la chasse à la fois aux patients et aux médecins.
00:09On parle d'un raisonnement qui est celui qu'il y a des milliers de médecins qui abuseraient
00:12et des centaines de milliers de Français qui abuseraient.
00:15Je ne pense pas que nous soyons dans une société où une profession escroque l'assurance maladie
00:21et les Français sont des feignants.
00:23Je crois que notre monde a changé, notre société a changé.
00:27Cette société, c'est la fille d'ailleurs de toutes les politiques qui ont été faites jusqu'à présent.
00:32Et si on a une augmentation des arrêts de travail, c'est aussi dû au fait que les Français travaillent plus longtemps,
00:37que les pathologies chroniques ont explosé et que la moindre pathologie aiguë décompense ces pathologies chroniques,
00:43que les rapports dans les entreprises sont devenus plus difficiles
00:49et que l'on a effectivement une augmentation des arrêts et puis on paie les carences du système.
00:53Je vous rappelle que pour obtenir un examen d'imagerie, il faut parfois beaucoup de temps.
00:58Et comme il faut beaucoup de temps, on maintient le patient en arrêt.
01:01Pour avoir un rendez-vous chez un spécialiste, il faut aussi beaucoup de temps et donc on maintient le patient en arrêt.
01:05Donc il faut regarder ça avec une focale extrêmement précise plutôt que faire un raisonnement large qui va pénaliser tout le monde.
01:13Pardonnez-moi, je me fais l'avocate du gouvernement, Jérôme Marti,
01:17mais le fait est que ça coûte très cher ces arrêts maladie,
01:20que ça a flambé ces dernières années, plus de 5 milliards entre 2015 et 2023, et hors Covid, je le précise.
01:27Est-ce que ça s'explique pour des raisons démographiques ?
01:31Parce que les gens travaillent aussi de plus en plus longtemps,
01:34mais est-ce qu'il n'y a pas aussi certains médecins qui abusent en termes d'arrêts maladie, certains employés qui abusent aussi ?
01:42Je vous réponds.
01:43Madame, d'abord, nous produisons non pas des arrêts de travail, mais je vous le montre, des avis d'arrêts de travail.
01:48Ça veut dire que chaque fois qu'on fait un arrêt de travail, ça ne nous a pas échappé.
01:52Il y a un feuillet pour l'assurance maladie, un feuillet pour l'employeur, un feuillet pour vous.
01:55Ça veut dire que c'est une décision qui est une décision collégiale.
01:58Donc on voit bien que les arrêts de travail qui sont en trop grand nombre selon le politique et l'assurance maladie
02:05le sont aussi par faute de régulation de l'assurance maladie.
02:09Mais nous, ça va vous étonner, mais on défend les médecins-conseils.
02:11Alors qu'est-ce qui est en train de se passer ?
02:13Il est en train de se passer que les médecins de conseil voient leur indépendance enlevée.
02:17On est en train de l'émettre de façon autoritaire, surtout tels des CEPAM, des caisses primaires, donc de l'administration.
02:22Donc il y a à la fois un risque de perte du secret médical et de violation de celui-ci par l'administration,
02:28et un risque de politique de quota.
02:29C'est extrêmement dangereux.
02:31Je rappelle que l'arrêt de travail, c'est un traitement.
02:33On l'oublie trop facilement.
02:35Et donc quand le politique, comme ça, agit sur l'arrêt de travail, ferait-il de même sur un médicament ?
02:41Dirait-il, il vous faut moins prescrire cela et on va le faire de façon autoritaire ?
02:45Attention à ça.
02:46C'est pour ça que je dis qu'avant de prendre ces décisions, il faut d'abord étudier la chose de façon plus fine.