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Explosion des objets connectés, croissances des usages, déploiement de la 5G… l’empreinte environnementale du numérique est de plus en plus pointée du doigt. Plus que jamais utile, la mesure du bilan carbone de ce secteur n’en reste pas moins difficile. Qui sont les acteurs les plus polluants du numérique ? Comment réduire son empreinte numérique ? Quelles politiques publiques mettre en place ? Nos experts tentent de répondre à toutes vos questions sur le sujet.

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00:00 [Musique]
00:02 [Sonnerie de téléphone]
00:04 Ce Tech Talk est consacré à vos questions sur l'empreinte environnementale du numérique.
00:08 On va tâcher d'y répondre avec mes experts aujourd'hui qui s'appellent Charles Joudon-Bateau. Bonjour.
00:14 Bonjour.
00:15 Vous êtes chargé de mission au sein de l'unité analyse économique et intelligence numérique à l'ARCEP, le régulateur des télécoms.
00:21 Vous travaillez plus particulièrement sur l'empreinte environnementale du numérique.
00:24 Et vous avez notamment piloté la rédaction de l'étude publiée conjointement avec l'ADEME sur ce sujet, ARCEP-ADEME.
00:31 Avec vous sur ce plateau, Alan Oudlet, qui travaille depuis une dizaine d'années aux côtés des territoires,
00:37 principalement sur les sujets de transformation numérique et technologique,
00:40 à chaque fois en mettant évidemment l'humain, l'éthique et l'environnement au cœur de votre travail.
00:44 Alan, c'est ce que vous m'en rappelez régulièrement.
00:46 Cœur du métier.
00:47 Vous êtes le directeur de projet TACTI, c'est un cabinet de conseil pour l'aménagement numérique du territoire.
00:52 Bonjour et bienvenue également.
00:54 Et puis, et connecté avec nous à distance, Benoît Durand, passionné, lui, par les enjeux environnementaux.
01:00 Il contribue depuis plus de quatre ans à piloter l'offre numérique responsable du cabinet de conseil en management
01:06 et transformation des entreprises et des organisations, WaveStone.
01:09 Et vous y officiez en tant que senior manager numérique responsable.
01:14 Merci beaucoup d'être connecté avec nous, Benoît.
01:17 Je commence par cette question de vocabulaire.
01:19 Sobriété, durabilité, responsabilité.
01:24 Quel est le mot que vous préférez pour parler de ce que doit être un numérique
01:29 qui tient compte de ses impacts sur l'environnement ?
01:32 Alors, durable, responsable ?
01:35 Je vais peut-être faire une réponse de normement.
01:37 Sobre ?
01:38 Le terme qui sera le plus utilisé par la personne que j'ai en face.
01:42 L'important, ce n'est pas le terme utilisé, ça va être la démarche.
01:45 Oui.
01:46 Bien sûr que nous, après, on se pose des questions sur la définition des termes
01:49 numérique responsable, sobriété numérique.
01:51 Mais finalement, l'important, c'est d'y aller.
01:54 Quoi qu'on mette derrière.
01:56 Donc voilà, ça c'est important.
01:57 Sur ce petit point de vocabulaire.
02:00 Je peux être d'accord avec Alain.
02:01 Numérique soutenable, numérique responsable, on entend parfois des terminologies différentes.
02:05 Mais comme Alain l'a dit, ce qui compte, c'est que c'est un choix collectif qu'il faut faire.
02:09 La direction qu'on veut, le chemin de société qu'on veut prendre en ce qui concerne le numérique,
02:13 il doit être collectivement et en bonne intelligence prise.
02:16 Et c'est pour ça que nous, à l'ARCEP, on amène notamment, on a mené cette étude
02:20 dont vous avez parlé avec l'ADEME, pour savoir ce que ça représente,
02:23 l'empreinte environnementale du numérique.
02:25 Et du coup, se rendre compte et nourrir le débat public en tant qu'experts indépendants
02:29 au service des citoyens et des citoyennes, afin de faire ce choix collectif
02:33 avec forcément le plus d'informations et dans un choix conscient.
02:37 Bon alors, Benoît, si vous voulez répondre à cette question, n'hésitez pas.
02:41 Mais je vais en ajouter une autre.
02:42 Est-ce que vous avez le sentiment qu'on avance quand même sur ce sujet
02:45 de l'impact environnemental du numérique ?
02:48 Clairement, depuis environ 2020, il y a eu une vraie accélération que nous, on a constaté.
02:56 Sur le numérique responsable au sens large, c'est-à-dire sur ses dimensions environnementales,
03:00 sociales et économiques, mais en particulier, le pilier environnemental a été très fortement
03:06 approprié par les entreprises, aussi par les collectivités.
03:11 Ça a été notamment, finalement, popularisé grâce à un certain nombre de rapports
03:16 sur l'impact environnemental qui sont sortis, notamment en 2019, en 2020.
03:21 Et depuis trois ans, on a beaucoup de clients qui ont souhaité rentrer dans des démarches
03:28 de diagnostic de maturité, notamment sur l'empreinte environnementale,
03:32 de réalisation de l'empreinte environnementale, encore souvent limitée sur le sujet carbone,
03:36 mais on pourra y revenir.
03:37 Et ça, dans l'objectif, finalement, de construire une feuille de route,
03:40 souvent en horizon trois ans, pour identifier les meilleures actions, pour réduire leur empreinte.
03:45 Donc, en termes de volonté, on avance. En termes de résultats, la question est ouverte.
03:51 Alors, on a une question-remarque, je dirais, qui nous est arrivée sur les réseaux sociaux
03:57 de Fabien, qui nous dit "Attention à ne pas oublier quand même l'impact de l'intelligence artificielle
04:01 avec les besoins de plus en plus importants en matière de puissance de calcul".
04:06 Donc, on avance ou on recule avec l'arrivée des IA ?
04:10 Avec l'arrivée des IA, il y a de nouveaux impacts.
04:14 Donc, on est en train de mesurer peut-être le recul qu'on va pouvoir avoir
04:19 par rapport à nos enjeux environnementaux.
04:20 Maintenant, sur des sujets qui ne sont pas nouveaux, qu'on maîtrise, on s'améliore.
04:25 Et donc, à un moment donné, on est en train d'essayer de mesurer tous.
04:27 Et j'attends ta réponse avec impatience.
04:31 La balance, quoi. Est-ce qu'on est en positif ou en négatif quand on fait le solde ?
04:34 Maintenant, je pense qu'il y a un gros effort à faire.
04:36 Je pense que tout le monde est conscient des difficultés qui vont être posées par l'IA.
04:39 Mais est-ce qu'on va arriver à y répondre ?
04:41 Alors, justement, qu'est-ce qu'on doit prendre en compte, Charles, comme données
04:46 pour vraiment se dire "Ok, on a mesuré l'ensemble de l'impact du numérique".
04:51 Tout à fait. Merci pour cette question. Je vais remettre un peu les bases
04:54 avant de parler de l'IA qui est un sujet relativement prospectif.
04:57 On voit que ça se développe beaucoup ces dernières semaines et même ces derniers mois.
05:00 Donc le numérique, comme n'importe quel autre secteur d'activité dans l'économie,
05:06 il a des impacts environnementaux.
05:08 On entend aujourd'hui beaucoup le carbone, les émissions de gaz à effet de serre.
05:11 Ça, aujourd'hui, je pense qu'on peut dire collectivement que c'est un sujet qui est déjà bien sur la table.
05:15 En revanche, il faut avoir en tête que l'impact environnemental du numérique,
05:18 il est multidimensionnel, c'est-à-dire qu'il y a d'autres types d'impacts.
05:21 On a parlé de puissance de calcul, ça implique donc des centres de données et de la consommation d'eau.
05:25 Mais aussi plein de nouveaux serveurs, toujours de plus en plus puissants,
05:28 pour permettre de faire des calculs de haute performance.
05:31 Et tout ça, évidemment, ça consomme des métaux et des minéraux, des ressources rares,
05:35 qui d'une part sont consommées par d'autres secteurs,
05:38 comme par exemple celui de la transition énergétique,
05:40 et qui ne sont pas forcément approvisionnées par d'autres pays de l'Europe, mais hors d'Europe.
05:45 Donc ça pose toute une question d'enjeux géopolitiques et environnementaux qu'il faut avoir en tête.
05:50 Maintenant, si on regarde au-delà de ces impacts-là,
05:54 nous autres consommateurs, on a l'emblème, c'est le smartphone dans notre main,
05:59 mais pour que tout ça fonctionne, il y a des réseaux et des centres de données derrière.
06:02 Et donc ces trois maillons du numérique, si on veut regarder le numérique de manière synthétique,
06:07 ils sont interdépendants, parce que si je n'ai pas de réseau, évidemment, ça ne me sert pas à grand-chose mon smartphone.
06:11 Et donc, tout ça, que ça soit l'IA, mais en fait n'importe quelle autre technologie, avancée technologique,
06:17 on peut par exemple parler de la blockchain, ce genre d'avancée technologique,
06:20 il faut bien avoir en tête que toutes ces technologies qui permettent de nouveaux usages,
06:26 reposent sur une infrastructure qui, elle, est bel et bien matérielle.
06:30 Et donc après, en termes de prospective, donc là, l'exemple, c'est l'intelligence artificielle.
06:34 Mais qu'est-ce que ça engage comme type de données qu'on doit collecter
06:37 quand on doit publier un rapport sur cette empreinte environnementale ?
06:40 Il y a des données d'inventaire, il faut chercher, évidemment, combien il y a de serveurs, combien il y a d'équipements,
06:44 et aussi ce qu'on appelle des données d'impact unitaire, c'est-à-dire mon téléphone,
06:49 à quoi ça convient, de kilos de CO2 par exemple, ça correspond, sa fabrication, son utilisation,
06:54 et évidemment le fait de l'amener pour que je l'achète en France.
06:58 Et donc ça, c'est très important.
07:00 On a constaté, nous, qu'il y a un manque de données,
07:03 parfois c'est assez dur d'avoir les données pour faire ces calculs,
07:06 donc on a du mal à être précis, c'est-à-dire pour ça qu'en complément de ces travaux de mesure,
07:11 nous, on collecte de la donnée, on avait travaillé avec l'ensemble des acteurs de l'écosystème,
07:16 et ça a donné lieu à une extension du pouvoir de collecte,
07:19 puisque historiquement, le régulateur télécom, il regarde les opérateurs télécom.
07:23 Et maintenant, on collecte de la donnée auprès d'un périmètre d'acteurs élargi au sein de l'écosystème numérique,
07:28 et ça donne lieu à une publication qui est l'enquête pour un numérique SOTAM,
07:32 voilà, nous, c'est soutenable la terminologie qu'on utilise.
07:35 - Vous ne l'avez pas mis celui-là, j'en avais plein d'autres.
07:38 - Et ça permet vraiment d'alimenter tout l'écosystème,
07:42 que ce soit les décideurs publics pour les éclairer,
07:44 mais également des gens qui vont devoir mener des études pour aider, par exemple, des collectivités ou des académiques.
07:50 Le but, c'est vraiment d'être transparent, de fournir des méthodologies robustes,
07:54 et voilà, de nourrir l'écosystème et le débat public,
07:57 là encore, pour que les décisions et les choix pris le soient sur des bases factuelles,
08:02 et quantifiées, et surtout transparentes.
08:04 - Alors, Benoît, peut-être que vous pourrez répondre à cette question de Charlotte.
08:08 Charlotte qui nous demande, que peut-on faire à notre échelle pour réduire notre empreinte carbone ?
08:14 Elle pose la question sur l'empreinte carbone.
08:16 - Oui, alors, déjà, peut-être un tout petit complément par rapport à ce qui a été dit précédemment,
08:24 j'y souscris totalement, ce que je peux peut-être juste rajouter,
08:27 c'est qu'en entreprise, au-delà des données d'inventaire sur le matériel, etc.,
08:31 il y a aussi un besoin croissant à bien comprendre l'empreinte des prestations qu'on achète.
08:37 Tout ce qu'on achète, qui peut être parfois dématérialisé, quand ce sont des services numériques,
08:41 ça a une empreinte, et il y a un vrai axe de travail là-dessus,
08:45 et donc ça fait aussi partie, quand on est une entreprise, en tout cas,
08:48 du type de données à collecter pour estimer son empreinte numérique
08:52 au-delà de son matériel qu'on utilise, mais qui représente néanmoins une part,
08:56 en général, prépondérante de l'empreinte.
08:58 Voilà, ça, c'était une toute petite précision.
09:01 Pour répondre à la question posée, ce que j'ai peut-être envie de dire,
09:04 c'est que, évidemment, l'utilisateur a un rôle à jouer, qu'il ne faut pas exagérer non plus.
09:09 Il a un rôle à jouer parce qu'en tant qu'utilisateur, il utilise des terminaux,
09:14 et clairement, ce sont les terminaux, c'est-à-dire les PC, smartphones, écrans de télévision, etc.,
09:21 ça représente l'essentiel de l'empreinte numérique dans le monde, si on simplifie,
09:25 et c'est notamment lié, finalement, au nombre d'utilisateurs de services numériques.
09:29 Donc, à son échelle, ce qu'on peut faire, c'est regarder si on a vraiment besoin d'autant de matériel.
09:35 Il faut évidemment les faire durer plus longtemps.
09:37 Il y a un levier qui peut être un petit peu insoupçonné, mais que l'étude, justement,
09:42 à Desmarceps a très clairement mis en évidence en France, en particulier,
09:45 c'est le fait de basculer peut-être de téléviseurs vers des vidéoprojecteurs,
09:49 parce que l'empreinte des téléviseurs en France fait partie, finalement,
09:53 des principales poches d'émissions de gaz à effet de serre.
09:56 Donc voilà, ce sont quelques exemples, et pour en donner un autre,
09:59 il y a aussi la façon dont on consomme de la vidéo, sans dire qu'il ne faut plus regarder de vidéos.
10:04 Néanmoins, être attentif, d'une part, à la résolution qu'on utilise pour regarder une vidéo,
10:09 et aussi au canal qu'on utilise, c'est-à-dire, par exemple, privilégier du Wi-Fi,
10:13 plutôt que le réseau cellulaire, ça, ça fait partie d'exemples de leviers un peu structurants à l'échelle individuelle.
10:19 Il y avait une question aussi précise de Julien, qui nous demande
10:24 "Quel est l'impact carbone d'un mail ?" C'est une question pour Charles, peut-être, ça ?
10:27 Alors, tout à fait. Je pense, je ne vais pas répondre totalement à la question,
10:32 mais utiliser cette question-là pour montrer une des difficultés,
10:35 et quelque chose qu'il faut vraiment bien avoir en tête quand on va regarder les résultats que telle ou telle étude peut fournir.
10:40 Donc, l'impact d'un mail, là, en l'occurrence, c'est, je considère ce qu'on appelle une unité fonctionnelle,
10:46 c'est le service numérique, qui a été évoqué auparavant, là, en l'occurrence, c'est un mail.
10:51 Combien ça fait ? Évidemment, je ne peux pas isoler mon mail,
10:55 puisque il y a plein d'autres services numériques qui vont transiter par les réseaux,
10:58 qui vont être traités par les centres de données. Mon téléphone, il ne fait pas qu'envoyer des mails,
11:01 il peut aussi regarder des vidéos, etc.
11:03 Et donc, dans la méthodologie que je vais utiliser, il est très important d'être transparent sur les hypothèses que je vais prendre,
11:10 quel sera le poids de mon mail, est-ce que je mets une pièce jointe, combien j'en envoie, etc.
11:16 pour, à défaut de trouver la vérité, de trouver le chiffre, parce que je ne pense pas qu'il y en ait un vrai,
11:22 en revanche, donner un cadre transparent et donc permettre aux personnes qui auront besoin éventuellement de ce résultat-là
11:29 de savoir quel résultat ils utilisent et quelle est l'imprécision qui peut tourner autour de ce résultat.
11:35 Donc, l'impact d'un mail, il est effectivement assez faible.
11:39 En revanche, et pour rebondir sur ce qui a été dit plus tôt, évidemment, les terminaux, c'est la majorité.
11:44 Donc, un des premiers levées, c'est faites durer votre télé ou votre vidéoprojecteur, évidemment, si vous pouvez vous en sortir.
11:49 - Ou votre smartphone. - Ou votre smartphone, voilà.
11:51 Évitez d'acheter le nouveau smartphone tous les un ou deux ans.
11:55 Donc, pour revenir sur ce sujet-là, c'est tout de même intéressant de mettre en place des bonnes pratiques,
12:01 donc, tant dans la conception que la consommation de services numériques.
12:04 Donc, ne pas stocker mes mails, qui vont être stockés quelque part dans un centre de données,
12:09 si je sais que je n'en aurai plus jamais besoin, ça, ça n'a pas trop d'intérêt.
12:12 Donc, des hackathons de mails qu'on peut parfois voir dans certaines entreprises,
12:17 même si ce n'est pas forcément la mesure qui va être la plus impactante,
12:21 pour moi, ça n'est pas très intéressant de dénigrer ce genre de mesure,
12:25 parce qu'elle participe de l'éducation des consommateurs à un numérique, ce qu'on appelle soutenable ou responsable.
12:31 - Alain, où en sont les collectivités territoriales sur ce sujet du numérique responsable ?
12:36 Vous publiez un baromètre régulièrement sur ce sujet.
12:40 - Je voulais dire, ça va faire le lien avec ce qu'on disait tout à l'heure,
12:44 on disait qu'il y a eu beaucoup de rapports, on a vu aussi beaucoup de façons dont on a fait évoluer la mesure,
12:51 on la précise de plus en plus, tout ça est très important.
12:55 Maintenant, ce qui a changé peut-être entre il y a deux ans et aujourd'hui, c'est vraiment la maturité de l'écosystème.
13:00 On a un écosystème d'acteurs, d'experts, qui se parlent, qui engagent des personnes,
13:04 on a des ambassadeurs qui vont porter la parole, et ça, c'est une vraie différence comparée à il y a deux ans ou trois ans.
13:09 Donc ça, c'est un point très positif.
13:11 Le point un peu plus négatif, et on le touchait un peu du doigt aussi tout à l'heure,
13:15 c'est que quand on parle à une entreprise ou à une collectivité,
13:19 elle sait, elle comprend à peu près ce qu'elle peut faire sur son réseau et ses infrastructures.
13:23 Maintenant, dès qu'on est dans le changement individuel, ça devient beaucoup plus compliqué,
13:27 on est dans la psychologie individuelle, la psychologie sociale,
13:30 on demande aux gens de faire des petits changements, ils ont besoin de mesurer.
13:33 Est-ce que savoir vraiment combien pèse, quel est l'impact d'un mail, ça va aider à conduire le changement,
13:39 pas évident, il faudrait comparer des masses globales,
13:43 qui soit mettre en rapport avec d'autres choses pour que ça soit vraiment palpable.
13:47 Donc là, ça devient très très compliqué, on va se heurter à ça.
13:50 Concernant les collectivités, elles avancent.
13:53 Elles avancent, la Loirenne a un peu secoué le cocotier, dont on parle souvent,
13:56 la loi de réduction de l'empreinte environnementale du numérique.
13:59 - Elles en sont où de leur feuille de route d'un numérique responsable ?
14:01 - Eh bien certaines se lancent avec du retard, certaines ne se sont pas encore lancées,
14:04 il y a toute une diversité de maturité dans l'écosystème.
14:08 Ce qui est certain, c'est que l'écosystème travaille ensemble,
14:11 l'ARCEP, l'ADEME, l'ANCT travaillent ensemble,
14:14 avec des ambassadeurs, on voit des groupes de 6 collectivités, de 10 collectivités,
14:19 qui vont se former ensemble et qui ensuite vont s'étaler dans l'écosystème
14:23 et aller encore une fois toucher leurs voisins.
14:25 Donc ça c'est en cours.
14:27 Est-ce que c'est suffisamment rapide pour répondre à l'enjeu qui est le nôtre ?
14:30 Je n'ai pas la réponse.
14:31 Il y a encore beaucoup de travail à faire,
14:33 et comme on le disait tout à l'heure,
14:35 beaucoup c'est les équipements, les terminaux et finalement l'utilisation individuelle.
14:38 On parlait des vidéos, etc.
14:40 - Et des études comme celle que produit l'ARCEP, l'ADEME,
14:43 ça peut aider ces collectivités aussi à avancer très concrètement.
14:47 Pour les téléspectateurs, parce qu'on en a un qui a essayé de faire sa pub en même temps,
14:51 quand il a vu passer ce sujet sur nos réseaux sociaux,
14:54 il nous dit "c'est un sujet très intéressant,
14:56 n'hésitez pas à proposer à vos spectateurs et spectatrices
14:59 d'utiliser notre simulateur d'impact carbone".
15:03 On a suffisamment d'outils justement à notre disposition
15:07 pour être davantage un utilisateur responsable ?
15:11 Benoît, comment vous faites-vous pour porter cette initiative
15:16 d'un numérique responsable au sein du cabinet WaveStone par exemple ?
15:19 Vous avez des outils que vous pouvez fournir aux équipes ?
15:22 - Quand on parle d'outils, effectivement,
15:26 je pense qu'il y a deux typologies d'outils.
15:29 Je pense que la plus importante, c'est peut-être celle
15:33 qui permet à l'entreprise d'estimer ses émissions.
15:36 Et de ce point de vue-là, ce qu'on voit,
15:38 c'est qu'il y a un peu une effervescence d'acteurs
15:43 qui se positionnent sur la mesure d'empreintes environnementales
15:46 au sens large pour les organisations,
15:48 y compris certaines solutions spécifiques sur l'empreinte environnementale du numérique.
15:52 Mais c'est intéressant parce que c'est important
15:55 finalement d'estimer d'où on part.
15:57 Et c'est ça qui permet ensuite de quantifier
15:59 ce qu'on peut espérer gagner en fonction de certaines actions.
16:02 Donc ça, c'est la première typologie d'outils.
16:04 Et la deuxième que vous évoquiez dans la question,
16:06 ce sont les outils plus liés ou accouplés
16:09 à de la sensibilisation de collaborateurs.
16:12 Donc nous, par exemple, en interne,
16:14 on a développé une application qui consolide à l'échelle individuelle
16:19 l'empreinte de l'usage de ces services numériques.
16:23 Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce type d'outils-là,
16:26 c'est surtout à voir comme des outils pour contribuer à la sensibilisation.
16:31 Parce que souvent, ça va être des outils qui vont essayer d'estimer l'empreinte,
16:35 on parlait tout à l'heure d'email,
16:37 l'empreinte de documents qu'on peut stocker dans le cloud, par exemple.
16:40 Et ça, c'est une partie de l'empreinte.
16:43 À l'échelle individuelle, ce n'est pas forcément le premier levier,
16:46 mais pour autant, ça contribue à l'enjeu de sensibilisation.
16:48 Donc il y a toujours cette espèce de curseur à placer
16:51 entre faire adhérer des collaborateurs,
16:53 les sensibiliser à la démarche de sobriété numérique
16:56 via ce petit type d'action-là,
16:59 et aussi jouer sur des leviers plus structurants
17:03 qu'on a déjà évoqués sur, par exemple,
17:06 l'allongement de la durée de vie,
17:07 le fait d'acheter des équipements reconditionnés.
17:09 Il faut trouver le bon dosage, finalement, entre ces différents leviers.
17:13 On a différents types d'outils qui permettent d'aider sur ces enjeux-là.
17:17 Vous disiez, Charles, on est là dans cette phase de sensibilisation
17:20 qui est très importante, parce que si on ne fait rien,
17:22 qu'est-ce qui se passe ?
17:23 En termes de prospective, l'empreinte carbone du nucléaire,
17:26 qui aujourd'hui est à peu près à 17 mégatonnes de CO2,
17:29 c'est-à-dire à peu près 2,5% de l'empreinte carbone de la France,
17:32 elle risque de tripler à 2050,
17:34 si rien n'est fait pour endiguer la tendance.
17:37 Merci beaucoup.
17:38 Sujet hautement important, donc on continuera d'en parler ensemble.
17:41 Merci, Charles Joudon-Watteau,
17:42 chargé de mission analyse économique et intelligence numérique à l'ARCEP.
17:45 Benoît Durand, qui était connecté avec nous à distance,
17:47 senior manager numérique responsable chez Wavestone.
17:49 Et Alain Oudlette, directeur de projet chez Tactis.
17:52 Juste après, on continue à travailler ce sujet
17:55 avec l'empreinte de la donnée sur le vivant.

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