Mort de Nahel, Émeutes en France : Quel Bilan Politique? Analyse des Répercussions Suite à un Événement Tragique.

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00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
00:08 - Voici 9 jours que le jeune homme de 17 ans, Naël, est décédé à la suite d'un contrôle de police.
00:13 Une partie de la population habitant dans les quartiers défavorisés s'est révoltée violemment.
00:17 L'heure de la réflexion politique sociétale, l'heure de rendre des comptes aux propres et aux figurés est venue.
00:23 Autour de la table en studio sur Sud Radio ce matin, et par ordre alphabétique, nous accueillons 3 députés.
00:30 Bertrand Panchère, député Lyott de la Meuse. Bonjour, monsieur Panchère.
00:34 - Bonjour.
00:35 - Bienvenue également à Philippe Chreque, député RN du Var.
00:38 - Bonjour.
00:39 - Et puis Paul Vannier, député LFI du Val d'Oise.
00:42 - Bonjour.
00:42 - Bonjour à vous 3. Bon, l'actualité est évidemment chargée.
00:45 Les auditeurs de Sud Radio ont aussi plein de questions à vous poser.
00:48 Ils peuvent le faire au 0826 300 300.
00:51 Déjà messieurs, une première tendance, celle des déclarations de LR ces derniers jours, ces dernières heures,
00:58 et notamment ce matin sur Sud Radio avec Olivier Marlex.
01:01 Les émeutes sont le fruit d'une dérive issue de l'immigration.
01:07 Est-ce que l'effondrement de l'éducation est aussi en question ?
01:11 Alors pour vous messieurs, sur ces différentes déclarations, Bertrand Panchère, est-ce que vous allez dans ce sens ?
01:19 C'est-à-dire, les émeutiers sont issus de l'immigration, déjà.
01:23 - Il y a d'abord, c'est un constat, il y a d'abord beaucoup d'émeutiers qui sont issus de l'immigration,
01:28 parce que ce sont des personnes qui sont plus en difficulté que d'autres.
01:31 Il n'y a pas uniquement des personnes qui sont issues de l'immigration.
01:33 Puis immigration ou pas immigration, c'est des Françaises et des Français.
01:36 C'est des êtres humains, c'est des personnes qui ont besoin d'être mises dans le bon chemin,
01:40 et qui ont besoin de recoller aux valeurs de la République.
01:42 Et le vrai problème, c'est les valeurs de la République.
01:44 Quel idéal de fraternité ? Quels moyens nous mettons en œuvre ?
01:47 Et puis évidemment, la restauration de la paix et de la paix sociale,
01:52 c'est aussi des moyens, parce qu'il ne faut surtout pas traiter ça avec de l'angélisme.
01:56 - Paul Vannier, il y a un constat que vous faites aussi sur ces jeunes issus de l'immigration,
02:02 ou pas du tout, vous mettez ça de côté, parce que de votre parti, les réponses sont fusées, racistes.
02:09 C'était le mot qui était dirigé à l'encontre notamment de Bruno Retaillé.
02:14 - Oui, est-ce qu'il y a encore des Républicains chez les Républicains ?
02:17 - La question se pose, puisque tous ces responsables se succèdent pour faire un lien,
02:22 construire un lien, qui n'a aucun fondement je crois,
02:24 entre les origines géographiques, culturelles, et la participation à ces révoltes urbaines.
02:32 Il y a des Français en France, les gens qui vivent en France sont très majoritairement des Français.
02:35 Et c'est beaucoup de Français qui se sont révoltés ces derniers jours,
02:39 pour la raison qu'ils ne supportent pas de voir l'un des leurs, un jeune Français, tué.
02:44 - Beaucoup de Français qui se sentent exclus, au nom de quoi se sentent-ils exclus ?
02:47 De par leurs origines aussi peut-être ?
02:49 - Parce que la République ne tient pas sa promesse de liberté, d'égalité et de fraternité.
02:53 Quand vous vivez dans des quartiers où il n'y a plus de services publics,
02:55 plus du tout de services publics, il n'y a même plus de commerce,
02:57 il n'y a même plus parfois de tirettes pour tirer de l'argent,
03:01 et pour pouvoir aller faire ses courses, évidemment vous vous sentez abandonné, relégué.
03:04 Et on sait que l'investissement public dans ces quartiers,
03:07 il est inférieur à ce qu'on observe ailleurs dans le pays et à la moyenne nationale.
03:11 Donc il y a un sentiment d'injustice, c'est un sentiment républicain.
03:13 C'est au fond un appel à ce que la République tienne ses promesses,
03:15 qui s'exprime depuis plusieurs jours,
03:17 et ceux qui s'expriment du côté des Républicains dans une surenchère,
03:20 dans une course à l'échalote avec l'extrême droite,
03:22 qui ont des propos racistes, ils ont perdu toutes les vies,
03:25 et ils participent de maintenir un climat de tension.
03:29 Ils n'aident pas au retour à une situation apaisée dans le pays.
03:31 - En fait, pourquoi cette question est intéressante ?
03:33 Parce que les gens se disent, si on définit clairement les problématiques,
03:37 on pourra peut-être aller plus au fond du problème.
03:39 Si c'est une problématique de gens qui ne se sentent pas inclus
03:44 dans la société française de par leurs origines,
03:46 ça vaut le coup de poser la question, n'est-il pas, Philippe Schreck ?
03:49 - Alors, c'est intéressant, mais pour rebondir,
03:52 M.Marlex et les Républicains font semblant de découvrir ce qu'ils ont eux-mêmes créé.
03:58 C'est-à-dire une société où, bien sûr,
04:01 le phénomène migratoire ne peut pas être contesté,
04:04 il ne peut pas être sous-estimé.
04:06 Il est à l'origine, pas que, mais d'une grande partie de la délinquance.
04:11 Il suffit de voir la proportion de détenus étrangers dans nos prisons.
04:15 Alors, moi j'entends tout,
04:17 mais je pense que la cause sociologique de ces émeutes,
04:22 de ces événements dramatiques,
04:24 parce qu'il ne faut pas oublier les centaines de milliers de Français
04:27 qui sont laissés sur le carreau, suite à cette semaine de chaos.
04:31 - Et notamment des gens issus de l'immigration.
04:33 - Des gens issus de l'immigration, des gens majoritairement modestes,
04:36 des gens qui ont besoin de travailler, des gens qui ont besoin d'aller à l'école,
04:39 des gens qui ont besoin de se soigner.
04:40 Alors, moi je pense que la vraie cause,
04:42 et c'est un vrai problème de société,
04:44 et on rejoint à l'indignité de ceux qui encouragent à ces événements,
04:47 la vraie cause c'est la haine de l'ordre,
04:50 c'est la haine de la France, c'est la haine des institutions,
04:53 c'est l'envie de désagréger tout ce qui est service public,
04:58 tout ce qui est autorité.
04:59 - Quand vous dites que c'est la haine de la France sous-entendue,
05:00 un Français peut-il avoir de la haine contre lui-même, c'est ça ?
05:03 - Bien entendu, c'est la théorie du suicide collectif, finalement,
05:07 que certains propagent,
05:09 et que certaines sous couverte d'idées révolutionnaires veulent parvenir.
05:14 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de réflexion.
05:16 On veut détruire un modèle,
05:17 on veut détruire un modèle fait sur l'éducation,
05:20 sur le respect, sur le respect, parents, écoles, policiers, justice.
05:24 - J'ai bien compris votre point de vue.
05:26 Les auditeurs de Sud Radio interviennent 0826 300 300 sur la question.
05:30 Alors Gérald Darmanin a évoqué la sociologie des interpellés.
05:34 La moyenne d'âge est entre 17 et 18 ans.
05:37 Seuls 10% des interpellés sont de nationalité non française.
05:41 Est-ce que ça sert à quelque chose, cette sociologie des interpellés, Bertrand Pancher ?
05:46 - Si c'est uniquement pour faire de la surenchère d'imbécilité,
05:50 c'est-à-dire en disant "il y a trop de migrants, il faut les refoutre à la mer",
05:54 ou bon, et taper uniquement sur les mêmes sans régler les problèmes,
06:00 je veux dire que ça ne règle pas les problèmes.
06:02 Si c'est pour dire "ben voilà, il y a d'un des quartiers des gens qui sont quand même
06:06 beaucoup plus en difficulté d'autres, effectivement, par leur culture, leurs histoires, etc.
06:10 avec des parents qui ne sont même plus des parents,
06:12 parce que quand il y a uniquement la mère et pas le père,
06:14 bon, et on va traiter le mal par la racine",
06:17 c'était le rapport de Jean-Louis Borloo, ok, ok, on y va.
06:20 On ne va pas tout régler en tapant toujours comme ça,
06:23 et en demandant, et par de la surenchère, avec de la surenchère.
06:26 Moi j'ai rencontré ce matin Yazid Kerfi.
06:29 Yazid Kerfi, ce n'est pas un nom qui est français d'origine.
06:33 Yazid Kerfi, qu'on connaît peut-être, c'était un ancien prisonnier,
06:36 d'origine, bon, évidemment, étrangère,
06:39 qui a fini par être enseignant à l'université,
06:43 il a créé la médiation nomade, il va avec sa caravane dans des quartiers sensibles,
06:47 et qu'est-ce qu'il me dit ?
06:48 Il me dit "moi je discute avec tous ces jeunes qui font le bazar,
06:51 ils me disent qu'ils sont tout seuls, ils ont besoin d'amour, d'être respectés,
06:54 et bien, ils ont besoin d'être entraînés et d'être accompagnés.
06:58 Et si on fait ça, je peux vous le dire clairement, ça marche, ça marche.
07:01 Le problème c'est qu'on les met en prison,
07:03 le problème c'est que c'est de la surenchère, on ne s'occupe pas d'eux.
07:06 Et c'est le rapport Jean-Louis Borloo, le plus jeune avait 11 ans,
07:08 le plus jeune des interpellés 11 ans.
07:09 Et il y a maintenant des filles, des filles de 12-13 ans,
07:12 on ne va pas s'en sortir, c'est pas...
07:14 Il y a des centres éducatifs fermés, j'espère qu'on va en parler,
07:17 ça marche, des gens en grande difficulté, ça marche.
07:20 Ce matin, sur Sud Radio, dans la matinale de Stéphanie Demurhu,
07:23 Olivier Marlex dit "il faut de courtes peines de prison pour les mineurs".
07:26 Qu'est-ce qu'on fait pour les mineurs, Paul Vannier ?
07:30 - On ouvre des classes.
07:31 Moi, chez moi, à Argenteuil, il y a 22 fermetures de classes
07:34 qui sont annoncées à la rentrée prochaine dans les quartiers...
07:36 - Là, les instituteurs, ils les prennent, vous dites "oh là là",
07:38 vous nous mettez dans la gueule du loup.
07:39 - Non, parce qu'il faut de l'éducation, il faut des moyens,
07:41 il faut de l'investissement, il faut de l'égalité, je le redis,
07:43 il faut de la république, il faut plus de république.
07:45 Mais il y en a, je suis enseignant de métier.
07:46 Avant de devenir député, j'étais enseignant,
07:48 il y a de l'autorité dans les salles de classe.
07:49 - Vous êtes toujours fait écouter ?
07:50 - Bien sûr, mais vous savez, l'autorité, ça ne s'acquiert pas à coup de bâton.
07:54 - Ça s'acquiert comment, par exemple ?
07:56 - Mais dans un rapport de confiance qu'on construit avec ses élèves,
07:59 dans de la conviction, dans ce qu'on appelle de la pédagogie,
08:02 dans l'argumentation, et d'un certain point de vue,
08:04 toute autorité, que ce soit dans une classe ou ailleurs,
08:06 elle s'obtient comme cela.
08:09 - Ça passe par l'ordre et une hiérarchie, quand même,
08:11 vous le reconnaissez ou pas ?
08:12 - Il y a de l'ordre, il y a de la hiérarchie dans notre société,
08:14 mais quand on utilise des moyens autoritaires,
08:16 c'est justement qu'on n'a pas assis son autorité,
08:18 de façon naturelle, de façon tranquille.
08:20 - Mais comment l'assoit cette autorité ?
08:21 Surtout quand on est professeur face à une école, une classe...
08:23 - Eh bien, je vais vous dire comment est-ce qu'on assoit son autorité,
08:24 comment le gouvernement pourrait réassoir son autorité,
08:26 en affrontant le problème pour ce qu'il est,
08:28 et en apportant des réponses politiques à la crise que traverse notre pays,
08:31 des réponses convaincantes, en affrontant le problème à la racine,
08:34 celui du lien entre la police et la population,
08:36 celui de ces refus d'obtempérer qui se conduisent par des meurtres,
08:40 parce qu'il y a eu l'année dernière 13 personnes,
08:43 dont des passagers qui ont été tués dans ces conditions.
08:45 - Quand on vous demande de vous arrêter, arrêtez, puisque c'est l'ordre.
08:48 - Bien sûr, d'ailleurs il a été arrêté.
08:49 - Si on ne respecte pas l'ordre, il y a refus d'obtempérer.
08:51 - D'ailleurs, Nahel a été arrêté.
08:52 Mais je voudrais, parce que moi je suis un responsable politique,
08:54 je voudrais faire des propositions, je crois que c'est notre rôle,
08:56 on ne peut pas se limiter à des constats et des déplorations.
08:58 Il faut abroger la loi de 2017, la loi "permis de tuer" de Bernard Cazeneuve.
09:01 Il faut dépayser les affaires du...
09:03 - Vous dites "c'est une loi de permis de tuer", c'est quand même fort.
09:05 - C'est fort, mais surtout c'est la triste réalité.
09:07 - Et "permis de se défendre", non ?
09:09 - Mais c'est la triste réalité, monsieur, parce qu'après l'adoption de cette loi,
09:11 40% de tirs policiers en plus, une explosion du nombre des personnes tuées en refus d'obtempérer.
09:16 Savez-vous qu'en Allemagne, en 10 ans, il n'y a eu qu'un mort dans pareilles circonstances ?
09:20 13 l'année dernière en France.
09:21 Il n'y a pas un problème là, il n'y a pas des réponses politiques à apporter.
09:23 - Nous allons y revenir, Paul Danier.
09:25 - Donc si on veut avoir son autorité, il faut parler clair, parler fort et trouver des solutions.
09:29 - D'accord, on est parti de l'école et vous êtes arrivé sur la police,
09:31 vous allez apprendre chaque sujet en son temps, parce que ce sont des sujets différents.
09:34 Juste avant la pub, Philippe Chrecq, rapide, parce que je voulais vous donner aussi la parole,
09:39 mais on va y revenir évidemment, dans un instant,
09:41 sur cette notion de jeunes à encadrer, c'est quoi ?
09:46 C'est une question d'ordre, d'autorité, c'est une question de compréhension, comme dit Paul Danier ?
09:51 - Monsieur Brunel, j'ai entendu que ces jeunes avaient besoin d'amour,
09:54 ils n'ont pas fait preuve de beaucoup d'amour.
09:56 - C'est normal, ils n'ont pas de parents.
09:58 - Je pense que ce qui est indispensable, c'est de réapprendre à traiter la délinquance,
10:05 notamment la délinquance des mineurs,
10:07 parce que les dispositifs législatifs ne sont plus adaptés à l'évolution de la société.
10:12 On parle de sociologie, mais aussi à l'évolution de la société, à la violence qui se propage, à la haine.
10:18 - Vous parlez d'adaptation, là on est d'accord, Paul Danier, on n'est pas adapté.
10:20 - Il y a 40 ans...
10:22 - Non, je ne suis pas d'accord avec vous.
10:24 - Je sais que vous n'êtes pas d'accord avec lui, mais sur la question de l'adaptation, vous pouvez.
10:26 - Il y a 40 ans, le délinquant volait une pomme à l'étalage,
10:28 aujourd'hui, il crée 40 jours d'ITT au maraîcher.
10:32 Donc si on ne veut pas adopter, si on continue les mêmes recettes,
10:36 les plans à 45 milliards qui n'ont jamais marché,
10:38 ce ne sera pas 250 communes dans quelques mois ou années,
10:44 ce sera 3000-4000 communes,
10:46 et dans ce cas-là, l'État ne pourra plus protéger.
10:50 - Messieurs, nos trois invités, députés, je veille au respect, au rythme de l'émission et à vos interventions.
10:54 Nous devons marquer une petite respiration.
10:56 Je reviens dans un instant.
10:58 Nous vous donnons la parole.
11:00 0826-300-300, les auditeurs interviennent,
11:02 ont sans doute des questions aussi à vous poser.
11:04 Paul Vannier, Bertrand Pancher et Philippe Schreck, à tout de suite.
11:08 - Frédéric Brindel.
11:10 - Nous sommes de retour, soyez les bienvenus.
11:12 0826-300-300, vous intervenez,
11:14 nos trois députés sont là pour débattre.
11:16 Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise, Bertrand Pancher, député Liotte de Lameuse,
11:22 Philippe Schreck, député RN du Var.
11:24 Messieurs, nous nous étions quittés sur le constat de cette jeunesse.
11:29 Qu'est-ce qu'elle a dit pour vous, messieurs, cette jeunesse ?
11:33 Elle s'est exprimée, elle dit quoi ?
11:36 Qu'est-ce que vous entendez en tant qu'élu de la nation, Bertrand Pancher ?
11:39 - Moi, ce que j'entends d'abord, c'est le besoin, objectivement, de restaurer la paix sociale
11:45 et la sécurité dans les quartiers.
11:48 C'est inadmissible, je remonte quand même aux 40 000 policiers.
11:51 - D'accord. - Et aux 60 000 pompiers.
11:54 Bon, d'abord, un. Et deux, il faut traiter le mal par la racine.
11:58 C'est le rapport de Jean-Louis Borloo qui commence à dater maintenant.
12:01 Mais quand on prend les solutions en amont, on règle les problèmes.
12:05 - Alors, quelles solutions en amont ? - Je vais vous donner un exemple très précis.
12:08 Le seul très grave incident que j'ai eu dans mon département rural, c'est à Verdun.
12:13 Des jeunes ont mis le feu à 17 ou 18 poubelles, près des immeubles, ça a failli être grave.
12:18 Ils ont pris 18 mois de prison, dont 6 mois fermes.
12:24 Évidemment, c'est complètement débile de les mettre en prison.
12:27 On va les mettre en prison chaque fois qu'on les met en prison, de toute façon, c'est encore pire quand on ressort.
12:31 Il y a les centres éducatifs fermés, qui sont des vraies institutions. On les suit.
12:36 Il n'y a jamais de récidive, parce qu'il y a des moyens d'accompagnement.
12:40 Il n'y en a pas suffisamment dans notre pays.
12:42 Il y a des chantiers d'insertion, parfois durs.
12:46 Il y a des résultats qui sont formidables.
12:48 Quand on prend en main ces jeunes qui sont en difficulté, on a des résultats.
12:52 Si c'est de la surenchère pour la surenchère, c'est plus de pagaille, plus d'incendie.
12:57 Évidemment, on va faire grimper l'extrême droite, mais moi, ce n'est quand même pas mon fantasme.
13:00 - Bon, crucial et important, c'est la réponse judiciaire à amener,
13:05 parce qu'il y a eu, qu'on le veuille ou non, des dégradations de la casse, des blessures.
13:09 Vous, Philippe Schreck, vous dites « prison » pour ces jeunes ?
13:14 Vous dites quoi ? Qu'est-ce que vous proposez, le Rassemblement National ?
13:18 - Permettez-moi d'abord de vous dire que ce n'est pas la jeunesse qui s'est exprimée.
13:23 - Moi, j'ai dit une certaine partie de la jeunesse des quartiers est difficile.
13:26 - Parce que dans son immense majorité, la jeunesse est calme.
13:30 Elle est chez les parents le soir.
13:32 Elle fait ses études, elle fait sa scolarité.
13:34 Elle se détend également naturellement.
13:36 Donc, ceux qui se sont exprimés, et ce n'est pas que des jeunes,
13:40 même s'il y en a une part importante, si on peut considérer qu'il s'agit d'une...
13:42 - Le plus âgé à 59 ans.
13:44 - Voilà, si on peut considérer qu'il s'agit d'une expression,
13:46 parce que pour moi, il ne s'agit pas d'une expression,
13:48 ceux qui se sont exprimés, ce sont des casseurs, des émeutiers, des voyous.
13:53 C'est une frange marginale de la population
13:56 que l'on ne peut pas durablement laisser en circulation.
13:59 - Est-ce que la réponse pour vous, c'est la prison ?
14:01 - La réponse pénale, mon collègue Pencher nous dit,
14:06 il a pris 18 mois dans 6 fermes, mais je vous rassure, il ne va pas les faire.
14:11 - C'est dommage. - Il ne va pas les faire, donc il est dehors.
14:13 Donc il faut aller, je suis content que nous actions un accord,
14:17 il faut changer le logiciel de l'exécution des peines sur les courtes peines.
14:21 En France, vous n'avez pas le droit, mineur ou majeur.
14:23 - C'est l'une des revendications de la police,
14:25 c'est notamment "nous arrêtons quelqu'un, s'il ressort, il nous l'argne".
14:27 - C'est des amendements que nous proposons en ce moment même
14:29 dans la loi de programmation de justice.
14:30 En France, il est interdit d'incarcérer lorsqu'une peine est inférieure à 2 ans.
14:35 Vous imaginez, ce que c'est 18 mois de prison de ferme ?
14:37 C'est quand même sur des délits extrêmement graves.
14:39 Donc c'est ce logiciel qu'on va changer.
14:41 Nous ne sommes pas pour l'incarcération systématique,
14:44 mais nous ne sommes pas sur l'incarcion inexistante.
14:47 Pas pour le zéro incarcération.
14:48 La prison a un effet dissuasif, nous n'avons pas d'autre solution parfois.
14:53 De façon délirante, on parle de permis de tuer,
14:56 on ne peut pas donner des permis d'incendier en permanence.
14:59 - Philippe Schreck, nous sommes d'accord que si c'est jeune,
15:02 alors il y a deux types d'émetiers, il y a les majeurs et puis il y a les mineurs.
15:06 - Les émetiers.
15:07 - Oui, mais le traitement judiciaire n'est forcément pas le même.
15:11 Vous de votre côté, Paul Vannier, un jeune en prison, ça ne sert à rien ?
15:16 - Je crois que ça aggrave souvent la situation,
15:18 mais d'abord je voudrais contredire le discours qui vise à faire croire
15:22 qu'il n'y a pas de réponse judiciaire.
15:24 C'est fou, il y en a une et elle est particulièrement brutale.
15:26 Il y a des gens qui sont condamnés en ce moment,
15:28 à jute et titre, payer un magasin, ça vaut sanction pénale.
15:32 Mais quand on a volé une canette de Red Bull et qu'on prend 12 mois ferme,
15:36 est-ce qu'il n'y a pas là une logique extrêmement brutale,
15:40 extrêmement violente, répressive, de surenchère ?
15:42 - C'est un exemple, ici pour la pub, etc.
15:44 - Non mais ce n'est pas un exemple, il y a en ce moment des dizaines de personnes,
15:49 des centaines de personnes, qui parfois pour des faits comme celui-là,
15:53 sont condamnés à ce type de peine, qui sont des peines extrêmement lourdes,
15:56 extrêmement graves.
15:57 Moi ce qui m'intéresse, ce n'est pas comment est-ce qu'on vient après,
15:59 c'est trop tard après, c'est comment est-ce qu'on intervient avant,
16:02 pour ce type de phénomène ne se déclencher.
16:04 - On est après les émeutes, donc maintenant qu'est-ce qu'on fait ?
16:06 - Après les émeutes, il y a une réponse judiciaire, c'est normal, elle est prévue.
16:09 Mais moi je ne suis pas pour une logique d'escalade,
16:11 je ne suis pas pour une logique de répression,
16:13 je suis pour prendre les problèmes à la racine.
16:15 - Par l'aide d'accompagnement, c'est quoi l'accompagnement ?
16:17 - Parce qu'on veut l'oublier, on veut l'effacer.
16:19 C'est qu'un jeune homme est mort, tué par la police,
16:21 dans un contexte de contrôle routier.
16:23 La question fondamentale, c'est comment fait-on pour que ça ne se reproduise plus,
16:27 pour que ça s'arrête, pour que pareil drame, à nouveau, ne revienne pas ?
16:31 - Mais là encore une fois, Paul Vanier, c'est très important,
16:35 un jeune de 17 ans est décédé, c'est très important ce que vous dites,
16:38 mais la question de départ, c'est comment on fait pour éviter qu'un jeune de 17 ans sans permis
16:42 ne soit au volant d'une voiture et n'arrive pas à la maîtriser,
16:45 et fonce au moment où le police.
16:47 - Mais c'est faux, il a raffoncé, pardon, c'est faux, y compris,
16:49 ça c'est la version policière, il était à l'arrêt,
16:52 d'après ses avocats, il est tabassé à ce moment-là,
16:54 et son pied glisse de la pédale de frein.
16:56 - Y compris si on veut réinstaurer un climat tranquille,
16:59 évitons de propager les mensonges de la police sur cet épisode.
17:02 - Mais je pense que tous les auditeurs de Sud Radio se disent quand même,
17:05 c'est comment on fait pour que ces jeunes en arrivent à des situations comme ça,
17:08 ne pas se mettre dans des situations ?
17:10 Qu'est-ce qu'on fait pour l'accompagnement ?
17:11 Je vous ai entendu parler de répression, d'accompagnement, d'intégration,
17:15 parce que parlons-en aussi, un jeune qui a été auteur d'émeutes,
17:19 des dégradations, 14 ans, qu'est-ce qu'on en fait ?
17:22 C'est quoi le parcours qu'on lui propose ?
17:23 - Si le parcours c'est de le mettre en prison, moi je peux vous dire ce qu'il va se passer,
17:27 c'est qu'il va y retourner, parce que connerie plus connerie, c'est des machinards.
17:31 - D'accord, alors vous proposez quoi ?
17:33 - Si c'est pour le mettre dans un centre éducatif fermé,
17:36 c'est-à-dire, c'est fermé, avec de la politique sociale, avec de l'accompagnement,
17:41 y compris le suivi quand il sort, et bien c'est 95% de réussite, 95%,
17:46 il ne recommence jamais ces conneries, ça veut dire que...
17:49 - Centre éducatif fermé, pour vous, c'est votre proposition centrale ?
17:53 - Pour les situations les plus compliquées, regardez comment ça se passe,
17:57 et ensuite il y a les chantiers d'insertion, il y a le suivi complet,
18:00 il y a la politique de la ville, il y a la police de proximité,
18:03 tout ça, attention aux solutions caricaturales, l'angélisme,
18:07 c'est quand même pas mon truc, c'est des policiers qui se font taper dessus,
18:11 et des mesures sécuritaires de mesures sécuritaires, de toute façon ça ne règle pas le problème,
18:15 c'est le bon sens, on le fait ensemble, c'est le plan Borloo,
18:18 il date maintenant, il faut le remettre en place, et le remettre en place ensemble.
18:21 - Pas de caricature, on a bien compris, mais des actes concrets,
18:23 c'est ce que veulent les auditeurs de Sud Radio, concrètement, vous, Philippe Chrec,
18:27 un jeune de 14 ans, alors déjà, vous allez dans tous les quartiers difficiles,
18:31 vous faites le point, tiens, lui il est en difficulté, lui il n'est pas en difficulté,
18:34 et on a vu, celui qui est en difficulté, qu'est-ce que vous en faites, Philippe Chrec ?
18:38 - Pas en difficulté, on fait le point entre celui qui est un délinquant,
18:42 et celui qui n'est pas un délinquant, on fait le point entre celui,
18:45 avec des mortiers, à l'horizontale... - Et celui qui risque de devenir délinquant,
18:48 et ne vous intéresse pas, c'est ce que dit Paul Vannier ?
18:50 - On ne risque pas de devenir délinquant, on l'est ou on ne l'est pas,
18:54 ça c'est un problème... - Alors, attendez, ce n'est pas génétique quand même ?
18:57 - Mais non, mais on a un snobisme consistant à dire que ce seraient les délinquants,
19:00 ce sont dans les quartiers, mais non, vous avez majoritairement des gens parfaitement honnêtes,
19:06 dans les quartiers, enfin... - Oui, on n'est pas d'accord.
19:09 - Ça revient un petit peu à l'axiome en disant, pauvreté = délinquance.
19:14 - Mais non, pas du tout ! - Ma question c'est, qu'est-ce que vous faites
19:17 pour que les jeunes ne sombrent pas dans la délinquance ?
19:20 - Monsieur Brindel, l'éducation, le respect dès l'origine de toutes les autorités,
19:26 l'autorité parentale, l'autorité de l'enseignant, l'autorité de l'éducateur,
19:30 l'autorité du prof de sport, l'autorité du président d'association,
19:35 ou du bénévole dans l'association, tout ce qui a disparu, moi.
19:39 Je suis dans une ville du sud de la France, à Draguignan,
19:42 je vois des présidents d'associations, donc on est dans un cadre ludique,
19:45 on est dans le football, on est dans le rugby, on est dans le handball, que vous connaissez,
19:49 je vois des présidents d'associations qui me disent,
19:53 "mais on n'y arrive plus au niveau de l'autorité, on n'y arrive plus !"
19:57 Bon, alors je pense qu'il faut restaurer ça, mais là on n'est pas dans le traitement de la délinquance,
20:01 on est dans l'éducation.
20:05 - Je vous sollicite tous les uns les autres, Paul Vanier, vous faites un constat quand même
20:10 que la notion d'autorité a perdu de son efficacité, ou pas du tout,
20:15 vous concevez que c'est difficile aujourd'hui de faire qu'un jeune suive le parcours social traditionnel.
20:22 Il y a une question d'ordre, même si les rassemblements nationaux,
20:25 que vous ne l'aimez pas, que vous n'allez pas dire que vous êtes d'accord,
20:27 il y a quand même un constat, non ?
20:29 - Il y a un constat qui est difficile, pardon, celui d'une injustice qui est plus prononcée que jamais,
20:35 celui d'un abandon total.
20:37 Et peut-être que vous ne connaissez pas cette réalité, mais quand il n'y a plus rien,
20:41 quand les discours des responsables politiques ne sont que des discours de mépris,
20:45 que des discours qui vous traitent en ennemi de l'intérieur,
20:49 que des discours qui vous appellent, au fond, à vous taire, à subir,
20:53 qui appellent au maintien de la situation telle qu'elle est,
20:56 la situation est insupportable, il y a des motifs légitimes d'exprimer les colères.
21:01 - Ça s'entend, qu'est-ce que vous faites ? Qu'est-ce que vous proposez ?
21:03 - Je vais au bout, et quand c'est porté, et quand ça n'est pas entendu,
21:08 et quand le constat de l'absence de réponse conduit certains à faire le choix que je condamne,
21:13 parce que je pense qu'ils ne mènent nulle part, de la violence, comment l'expliquent-ils ?
21:17 Ils le disent ? Il n'y a que comme ça que vous nous écoutez.
21:21 - Avec vous au pouvoir, la France insoumise, il y aurait beaucoup moins de délinquance ?
21:25 - J'en sais rien, monsieur, je ne vais pas vous raconter des histoires, mais en tout cas, nous...
21:29 - Non, mais je vous prends au mot, en fait.
21:30 - En tout cas, nous, on apporterait des solutions, des solutions pour revoir la police,
21:35 de la cave au grenier, les politiques publiques au sens large, celle de l'école, celle de la santé...
21:41 - Vous me dites que le problème de la sécurité, c'est la police.
21:43 - Non, ce n'est pas ça que je dis, je reviens sur...
21:45 Parce qu'à chaque fois, on efface la cause de tout ça, la mort d'un jeune homme.
21:49 Pourquoi un jeune homme est-il tué ? Parce qu'il y a des conditions d'usage des armes
21:52 qui ont été réformées en 2017, parce qu'il y a un problème de formation dans la police,
21:55 parce qu'il y a une autorité politique, le ministre de l'Intérieur, qui est faible, qui a l'honneur...
21:59 - Et ça, ça fait 9 jours qu'on répond à cette question.
22:01 La question d'aujourd'hui, c'est comment on fait pour que le jeune ne se trouve pas dans cette situation ?
22:04 - Il n'y a aucune réponse. La Première Ministre, à l'Assemblée nationale,
22:06 mercredi, a été interrogée à de nombreuses reprises, elle n'a jamais répondu, elle s'est contratée de posture martiale.
22:11 Et donc, le problème, je vous le dis, il va revenir.
22:14 - Messieurs, vous connaissez le principe...
22:16 - On n'a pas de réponse, on n'affronte pas les forces, et donc le problème revient.
22:18 - Vous restez avec nous jusqu'à midi, les auditeurs de Sudie Radio sont là, ils appellent, j'ai vu ça.
22:22 - Très bien.
22:23 - Réaction à venir, préparez-vous, parce que ça, ce sont des questions d'auditeurs.
22:27 Et elles sont souvent peut-être plus directes.
22:30 Moi, j'essaye de vous ménager les uns les autres.
22:32 Bon, allez, on revient dans un instant.
22:34 Frédéric Brindel.
22:35 - Nous allons au cœur du sujet, les problématiques suites.
22:39 Ça fait 9 jours au décès du jeune homme de 17 ans, Naël, décédé à la suite d'un contrôle de police.
22:45 Beaucoup de questions sont posées, des questions sociétales, des questions politiques, plus généralement.
22:50 Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise.
22:52 Philippe Schreck, député RN du Var.
22:55 Et Bertrand Pancher, député Lyot de la Meuse, sont avec nous.
22:58 Et vous, les auditeurs aussi. 0826-300-300.
23:01 Depuis Viry-Châtillon, nous sommes dans l'Essonne, en Ile-de-France.
23:04 Geoffray, bonjour Geoffray.
23:06 - Oui, bonjour, merci de me donner la parole.
23:08 - Allez-y, il vous écoute tous les trois.
23:10 Une constatation et une question, c'est parti.
23:13 - Écoutez, moi je vous appelle parce que j'ai été un peu choqué de propos que j'ai entendu.
23:17 Il me semble que c'était la part de M. Lannier, qui a parlé, pour commencer, de 13 meurtres qui avaient été faits par la police l'année dernière
23:25 sur des refus octempérés, au frein des contrôles routiers, comme il les appelle.
23:29 Déjà, je ne savais pas qui était magistrat, et je ne sais pas s'il y a eu des décisions de justice qui ont été rendues
23:35 pour employer ce terme qui est fort, en fait, parce qu'il est en train de dire que la police, ce sont des meurtriers.
23:40 Ensuite, je trouve inexact de dire que le véhicule était à l'arrêt.
23:44 Alors, il a tenu à préciser qu'en plus le véhicule était à l'arrêt au moment où les faits ont été commis.
23:50 Le véhicule, je ne pense pas qu'il était à l'arrêt.
23:53 Moi, je pense qu'il était bloqué, donc il n'y avait pas de base humaine.
23:56 - Geoffray, de toute façon, nous laisserons l'enquête se mener.
24:00 - Voilà, exactement.
24:01 - Juste d'ailleurs, pour vous rappeler que le policier est maintenu en détention, ça c'est une information que nous avons eue.
24:05 Mais Geoffray, sur ce que vous dites, la question centrale, le refus d'obtempérer, vous êtes au cœur de la question.
24:11 Allez-y, interpellez.
24:13 - Moi, ce que je voudrais savoir, c'est qu'on est capable aujourd'hui de dire que l'année dernière, la police a fait 13 meurtres.
24:18 Moi, je voudrais savoir l'année dernière combien de personnes ont été tuées par des gens qui faisaient des rodéos,
24:24 qui roulaient sans permis, et je voudrais avoir l'avis des familles des victimes, en fait,
24:28 et savoir si on peut décemment laisser partir une voiture alors qu'on a constaté qu'elle roulait dangereusement,
24:36 et quand on a la possibilité de l'arrêter, en fait, qu'est-ce qu'on doit dire ?
24:39 Si là, le policier n'avait rien fait et que dans sa suite, le véhicule avait percuté une famille qui amenait ses enfants à l'école,
24:46 qu'est-ce qu'on aurait dit du policier ? On aurait dit qu'il ne faisait pas son travail ?
24:49 Alors, en fait, c'est quoi la solution ? Moi, je voudrais qu'il me dise, lui, là, s'il avait un uniforme et qu'il était sur la voie publique,
24:55 qu'est-ce qu'il faut faire, en fait ? Il faut dire, bah non, en fait, on ne fait rien, on fait une enquête derrière,
24:59 et puis, le truc, c'est que ça, ça avait déjà été fait, il avait déjà été interpellé pour ces faits-là, alors, en fait, on fait quoi ?
25:07 – Très intéressant, Geoffrey. Bon, Geoffrey, merci, très intéressant.
25:11 Vous vous appelez de Viry-Châtillon dans l'Essonne, au 0826-300-300.
25:16 Voyez, Paul Vannier, bon, Geoffrey vous a invectivé d'une certaine manière,
25:22 mais, encore une fois, si on repart sur le dossier de la police, oui, nos auditeurs ont des questions.
25:28 Qu'est-ce qu'on fait ? Le refus d'obtempérer, c'est crucial, c'est crucial.
25:32 – Bien sûr, on ne tire pas, la peine de mort, dans notre pays, n'existe plus.
25:36 – Alors, qu'est-ce qu'on fait ? – Elle n'existe plus, et un délit de fuite ne vaut pas peine de mort.
25:40 – Est-ce que vous avez une idée, par exemple ?
25:42 – Geoffrey nous dit, quand il y a quelqu'un qui s'en va, il faut tout faire pour le rattraper,
25:46 et qu'il dit, il faut lui tirer dessus, je ne suis pas d'accord.
25:48 – Vous vous dites qu'on le laisse filer, c'est ça ?
25:50 – On le poursuit, on prend sa plaque d'immatriculation, on enquête.
25:52 – Mais à partir de quand on l'arrête ? On le poursuit, mais ça s'arrête quand ?
25:55 – On l'arrête dès que… – Quand il n'a plus d'essence ?
25:57 – Excusez-moi, je vous provoque, alors, on va le chercher chez lui.
25:59 En tout cas, on agit intelligemment, je pense que les policiers sont capables de retrouver une personne
26:03 quand il y a des éléments qui permettent de l'identifier,
26:05 il y a des caméras de vidéosurveillance, il y a matière…
26:07 – Mais quand les policiers vont arriver de nouveau, il va fuir, alors qu'est-ce qu'on fait ?
26:10 – En tout cas, on ne tire pas dessus, je répète, on ne tire pas dessus.
26:12 Il n'y a pas de peine de mort en France et un délit de fuite ne vaut pas peine de mort.
26:15 Et je voudrais ajouter une chose, parce que j'ai dit qu'il y avait 13 personnes
26:17 qui avaient été tuées l'année dernière. La majorité d'entre elles, la moitié d'entre elles,
26:20 c'était des passagers. Donc, d'abord, pas de peine de mort pour personne.
26:24 – Oui, la question notamment à Barbès avec une jeune femme qui était à côté.
26:27 – Mais quand on est passager, est-ce qu'on accepte qu'une jeune femme qui est sur le siège passager,
26:29 qui n'a rien fait, qui n'est responsable de rien, qui n'est pas responsable du choix,
26:33 peut-être du conducteur d'essayer de s'enfuir, est-ce qu'on accepte
26:37 qu'elle prenne une balle et qu'elle meurt ? Moi, je ne l'accepte pas.
26:40 Et je pense que c'est une des causes du problème et de la réaction que l'on voit aujourd'hui dans le pays.
26:45 Donc, si on veut sortir de ça, il faut regarder les choses en face,
26:49 et il faut revoir les conditions d'usage des armes par la police.
26:52 La peine de mort n'existe pas en France et elle ne peut pas revenir comme ça par le fait.
26:56 – Philippe Schreck, député du Rassemblement national.
26:59 – Monsieur Brenel, votre auditeur est tout à fait représentatif de ce que pensent
27:03 et ressentent les gens au plus profond d'eux-mêmes.
27:07 Lorsqu'on nous dit, en même temps, même si le mot va devenir un jour tabou,
27:11 mais lorsqu'on nous dit qu'il faut trouver des solutions, il faut éduquer, il faut apeser,
27:16 et dans la même phrase, on nous dit que la peine de mort existe en France
27:19 parce que la police tue, parce qu'il y a 13 meurtres,
27:22 alors qu'il n'y a pas une seule qualification de meurtre, il y a 13 drames, peut-être,
27:26 mais pas forcément 13 meurtres, c'est bien la preuve que l'on ne veut pas régler le problème.
27:31 On veut l'embrasement, on veut la terre, on veut la terre bolée,
27:34 et au lieu d'essayer d'apaiser, d'avoir un peu de dignité, d'avoir un peu de gravité,
27:38 eh bien on réalimente l'incendie qu'on a soi-même depuis des mois et des mois provoqué.
27:42 – Et en même temps, c'est vrai que ça choque de tirer,
27:45 moi je pose une question de Béossiens, vous êtes député,
27:48 si on met un grillage pour faire crever les pneus par exemple ?
27:52 – Tout décès, tout décès est un échec, tout décès est un drame.
27:57 – Est-ce que vous condamnez les tirs policiers mortels ?
27:59 – Non, je ne condamne pas, je condamne le décès bien sûr, je condamne le résultat.
28:03 – Mais il ne vient pas de nulle part le décès,
28:05 est-ce que vous condamnez quand une passagère est tuée alors qu'elle n'a rien fait ?
28:08 – Mais alors qu'elle n'a rien fait, je condamne de la même façon
28:10 lorsqu'un passant est tué, est traîné sur des centaines de mètres…
28:15 – La question est claire, est-ce que vous condamnez le fait qu'il y a des policières ?
28:18 – Attendez, parce que quelqu'un conduit sans permis une voiture de 80 000 euros
28:23 alors qu'il n'a pas le droit de la conduire dont on ne sait…
28:25 On parlait de pauvreté, les pauvres ils n'ont pas de voiture de 80 000 euros,
28:28 ça je le condamne, ça je le condamne.
28:31 Alors l'exercice politique est très difficile, parce que c'est facile,
28:35 en lisant le petit livre rouge de dire "il ne faut pas faire ci, il ne faut pas faire ça",
28:39 mais la vérité c'est que le policier à un moment donné, la justice dira,
28:44 l'étendue de son erreur, c'est sûr qu'il y a un drame.
28:46 – Nous avons écouté vos deux points de vue qui sont diamétralement opposés,
28:50 Paul Vanier pour LFI, Philippe Schreck pour RN.
28:52 J'aimerais que Bertrand Pencher essaye à l'écoute de ces deux points de vue opposés,
28:57 de trouver quelque part une solution.
29:00 C'est vrai que tirer n'est pas la solution.
29:03 Est-ce qu'il y a d'autres moyens à mettre en place ?
29:05 Je parlais moi tout naïvement d'une grille qu'on met qui crève les pneus,
29:10 des moyens, Bertrand Pencher ?
29:12 – Mais d'abord il faut être humble face à des sujets de ce type,
29:15 être policier c'est pas facile, gendarme c'est pas facile,
29:18 moi je dinais avec le secrétaire général de FO au premier syndicat,
29:21 dans le domaine de la police, c'est quand même un métier compliqué.
29:25 Ceci dit, on n'est pas les États-Unis, on ne va pas tirer sur tous ceux qui bougent.
29:31 Quand il y a des conneries, il y a des conneries.
29:33 Et quand on est policier, il peut y en avoir qui font des conneries,
29:36 et bien ils sont condamnés.
29:38 – Ce qui est important c'est le garde-fou aussi.
29:40 – Le garde-fou c'est quand même la justice,
29:42 parce qu'on est dans un pays où on a une séparation des droits.
29:45 Alors il n'y a pas un monde idéal, moi je pense que l'essentiel
29:49 c'est d'essayer de faire société d'abord,
29:51 de se donner les moyens pour faire en sorte que ça fonctionne,
29:54 et puis quand des gens font des conneries,
29:56 et bien ils sont condamnés, et l'essentiel c'est qu'ils ne recommencent pas.
30:00 Et moi j'ai honte de ce que je vois dans les prisons, je veux dire j'ai honte.
30:03 J'ai un de mes amis qui a un poste important dans un service pénitentiaire,
30:07 quand il m'appelle il me dit "Bertrand, ce que je vois, j'ai honte".
30:09 Il n'y a pas de moyens dans tout ça.
30:11 – Et on en ressent encore plus féroce qu'avant.
30:13 – Alors qu'est-ce qu'on fait ? C'est mon quatrième mandat de parlementaire,
30:15 c'est de la surenchère de surenchère de mesures de sécurité,
30:17 pour occuper l'opinion publique, et ça ne fonctionne pas.
30:21 Quand on se met tous ensemble, ça fonctionne.
30:24 – Voilà, du concret. – Du concret à la société.
30:25 – C'est un peu d'ailleurs ce qui ressort au 0826 300 300,
30:28 Sandrine qui nous appelle du Lot-et-Garonne.
30:30 Bonjour Sandrine.
30:31 – Oui bonjour, bonjour à tous vos invités.
30:35 Oui alors moi je ne vais pas revenir sur ce sondage,
30:40 mais par contre moi je pense que là il y a des politiques à mes yeux,
30:45 depuis 30 ans ont une grosse responsabilité, je veux dire dans une négativité.
30:50 Moi je vois, je suis née en banlieue, je suis née à Montpellier, à La Payade,
30:54 je ne sais pas si vous connaissez bien, dans un quartier difficile,
30:58 mais moi j'étais dans un quartier assez calme.
31:00 Bon il y avait à l'époque, on responsabilisait les gens, et même encore,
31:03 et j'ai encore mes parents qui vivent là-bas,
31:05 ils me disent des fois des trucs qui se passent,
31:07 mais après voilà, je veux dire en fait ce qui se passe c'est que,
31:11 dès le primaire, et je dirais même dès le collège,
31:17 on devrait responsabiliser tous les gens, c'est-à-dire comprendre la valeur des choses.
31:22 Je pense qu'ils n'ont pas compris, enfin ils n'ont pas compris, ils ont cassé.
31:25 Bon, dans les casseurs, je ne vais pas incriminer toujours,
31:28 parce qu'on incrimine toujours les mêmes,
31:31 mais bon moi aussi c'est pareil, je me suis amusée à regarder un peu les images,
31:34 il y avait un peu de tout, il n'y avait pas que des étrangers, j'ai vu d'autres personnes.
31:38 – On peut imaginer dans vos propos des personnes issues de l'immigration.
31:44 – Non, non, issues de l'immigration, mais pour moi ce sont tous des Français,
31:48 pour moi on est Français, alors qu'on soit d'origine, de telle origine,
31:52 mais on est Français. – Oui, c'est important.
31:54 – Voilà, c'est important, et le truc qui me gêne,
31:56 c'est-à-dire qu'en fait dans ces casses il y a toujours des leaders,
32:01 alors moi aussi j'étais jeune, je vous assurais, j'ai 51 ans,
32:04 après j'ai un parcours, je suis agricultrice maintenant,
32:06 mais ça c'est mon choix, je l'ai choisi, j'ai été jeune,
32:09 on est souvent des fois, dans une jeunesse à un moment donné,
32:12 on est des fois mené par des militants, moi à un moment donné,
32:15 heureusement que j'ai eu un père derrière qui m'a dit non,
32:19 on est des fois confronté à des militants, ça c'est pas grave.
32:22 – Les mauvaises rencontres. – Exactement, et alors c'était,
32:25 voilà, pour une cause, et alors il fallait aller à tel endroit,
32:28 j'ai fait des manifestations, où on a des fois tendance à casser.
32:32 Bon, ce qui s'est passé c'est qu'en fait il y a eu ça,
32:34 ils se sont mis à les émeutiers, moi je pense qu'il y a un peu de tout,
32:38 et moi je condamne beaucoup les politiques,
32:40 et la responsabilité ça sert à rien, comme le disait là,
32:43 Madame Pécresse, en disant oui on va mettre tant de millions pour remettre,
32:47 non ça sert à rien, parce que moi je vais dire, moi la première,
32:49 je vais casser quelque chose, n'importe quoi, on va essayer de le réparer,
32:52 et pour le réparer on va savoir pourquoi ça c'est,
32:54 pourquoi, qu'est-ce qui se fait que…
32:56 – Vous c'est plus un état d'esprit que vous souhaitez,
32:59 plus constructif et s'intéressant aux questions,
33:02 mais finalement, je suis très content Sandrine,
33:04 parce que vous allez dans le sens des questions que je voulais poser
33:07 à nos députés qui sont autour de la table, qui vous ont écouté,
33:10 et qui vont répondre à vos interrogations dans un instant,
33:13 parce qu'on doit marquer une respiration,
33:15 mais Paul Vannier, Bertrand Pancher et Philippe Schreck sont là,
33:18 ils vont vous répondre, il y a eu des questions très précises
33:21 de la part de Sandrine, et Sandrine juste un petit mot,
33:24 à 51 ans on est encore jeune, voilà,
33:27 allez on répond à vos questions dans un instant.
33:29 – Frédéric Brindel.
33:31 – Des émeutes de la casse en réaction à, évidemment, le drame du jeune Nahel,
33:37 mais en réaction à d'énormes problématiques,
33:40 ces problématiques sociétales, politiques, nous les abordons
33:43 avec nos trois invités dans ce débat, Bertrand Pancher,
33:47 député Lyaute de la Meuse, Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise,
33:51 et Philippe Schreck, député RN du Var.
33:54 Messieurs, vous avez écouté nos différents auditeurs au 0826-300-300,
33:59 les auditeurs de Sud Radio vous disent,
34:01 alors au moment où on parle de la responsabilité des parents,
34:03 nous parlons aussi de la responsabilité des politiques.
34:06 Je vais commencer par vous Paul Vannier,
34:09 oui on vous entend parler les uns et les autres,
34:12 faire des phrases très très punchy,
34:14 mais est-ce qu'il n'est pas temps de passer aux propositions concrètes, honnêtement ?
34:19 – Je suis d'accord, il est plus que temps,
34:21 j'ai commencé à en faire une série, je les répète,
34:24 il faut supprimer l'IGPN et créer un véritable organe indépendant
34:28 qui contrôle la police.
34:30 – Attendez, on parle des émeutes, vous dites que le problème c'est la police ?
34:32 – Mais oui, mais le problème c'est le lien de confiance avec la police,
34:36 le problème c'est le sentiment que tant d'affaires ont été mises sous le tapis,
34:40 et quand on entend la première ministre,
34:42 quand on entend le ministre de l'Intérieur, on a ce sentiment.
34:45 Passons à autre chose, que le calme revienne,
34:47 oui il faut qu'il revienne, mais pas pour que les choses reviennent comme elles étaient avant.
34:50 – Vous nous avez dit que vous étiez enseignant l'école par exemple, sur l'école.
34:53 – Mais je peux vous dire plein de choses sur l'école,
34:55 mais je voudrais aller, moi je redis, le fond du problème il est d'abord là, il est d'abord ici.
34:59 – J'ai l'impression qu'à LFI, vous en voulez vraiment à la police.
35:02 – Non, on n'en veut pas à la police, d'ailleurs les policiers, vous savez,
35:05 ils se sont mis dans une situation qui est intenable,
35:07 par ce pouvoir politique, par ces responsables qui,
35:09 depuis maintenant le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
35:12 utilisent la police pour régler des problèmes politiques,
35:14 rappelez-vous des Gilets jaunes, rappelez-vous du mouvement des retraites,
35:17 maintenant ces révoltes urbaines, on les envoie eux au casse-pipe,
35:20 avec des instructions qui les mettent en danger,
35:22 parce que ce sont des instructions qui sont dans la logique d'escalade,
35:25 et nous nous proposons en effet de rompre avec ça.
35:27 Donc je vais les redire pour qu'elles soient bien entendues,
35:29 après chacun en pensera ce qu'il veut, mais tu pressionnes…
35:32 – Mais vous avez eu la première proposition sur un cas grave de problème social, c'est la police.
35:37 – J'insiste, c'est pas un problème social au départ,
35:39 au départ c'est un problème démocratique, c'est un problème de liberté individuelle.
35:43 – C'est-à-dire au temps du communisme, du socialisme,
35:45 par exemple on disait que le problème des banlieues,
35:47 c'était parce qu'on n'accompagnait pas les gens, vous l'avez dit.
35:49 – Je vais vous dire, si vous ne pensez pas que chacun,
35:52 quel que soit l'endroit où il habite, est en danger aujourd'hui,
35:55 quand dans un contexte comme celui d'un refus d'obtempérer,
35:58 il peut se faire tuer par la police,
36:00 alors il y a sans doute un différend d'appréciation entre nous.
36:02 Mais c'est ce problème de liberté individuelle, de liberté fondamentale,
36:05 de droit de la personne, de séparation de la police, de la justice,
36:10 de rôle de la police qu'il faut affronter.
36:12 Donc voilà nos réponses, voilà nos propositions.
36:14 Il y a tout un plan qui se déploie et qui doit être mis en œuvre d'urgence,
36:18 je voudrais ajouter une chose sur la question des propositions,
36:20 il faut aussi indemniser les commerçants, les collectivités territoriales qui ont été...
36:25 – Qui indemnise ? – L'État.
36:27 – Qui paye l'État ? – C'est l'État en dernière instance.
36:29 – C'est-à-dire vous et nous ? – Oui bien sûr, c'est l'État en dernière instance
36:32 qui doit agir en solidarité avec ceux qui ont vu des biens.
36:35 – Donc en fait ce sont les gens qui se sont fait casser
36:37 qui doivent aussi agir parce qu'eux paieront des impôts,
36:39 enfin c'est tout le monde, c'est le serpent qui a le monde qui se mord la queue.
36:41 – Mais vous savez, sinon qu'est-ce que vous proposez ?
36:42 Vous proposez de les laisser ces commerçants, ces collectivités ?
36:44 – Moi je ne propose rien, c'est vous qui proposez.
36:46 – A travers votre question, j'interroge ceux qui défendent cette idée-là,
36:48 que l'État n'intervienne pas, qu'on laisse donc les gens qui ont vu
36:51 leur commerce pillé, brûlé, qu'on les laisse tous seuls,
36:54 qu'on laisse les communes qui déjà font face à tant de difficultés et de besoins
36:58 et qui ont vu leur dotation diminuer, qu'on les laisse toutes seules.
37:01 Moi je ne suis pas d'accord avec ça, je ne suis pas d'accord avec cette logique de laisser faire,
37:04 je suis pour la solidarité nationale et ici elle doit l'emporter.
37:07 – Paul Vanier, député LFI, bon, je ne veux pas vous faire rentrer dans la confrontation directe,
37:12 messieurs les députés, parce que notre auditrice nous a dit, on veut du concret.
37:16 Donc vous, allons-y Bertrand Pencher, concrètement, pour sortir de cette situation,
37:22 quelles sont les propositions concrètes que vous faites à Lyon ?
37:25 – Sur les principaux problèmes de notre pays, et celui-là en particulier,
37:30 il ne faut pas se raconter d'histoire, il va falloir 10 ans pour tout reconstruire,
37:33 vraiment pour tout reconstruire. 1, 2, on est un des pays qui dépense le plus dans le monde,
37:39 on est un des pays où les dépenses publiques sont les plus importantes,
37:43 et on est dans un pays où on n'écoute personne et on est en incapacité de faire ensemble.
37:46 – Où va l'argent ? Nos impôts ? – Et quand moi je discute avec les maires,
37:50 les travailleurs sociaux, enfin tous les gens qui sont là, ils ont tous les solutions,
37:53 et ils me disent "nous on a besoin de nous écouter, on a besoin de moyens constants sur le terrain".
37:58 Et quand on fait ça, on a des résultats, on peut le faire.
38:01 Et finalement c'est assez simple de réformer le pays, c'est d'écouter les acteurs.
38:06 – Retour des élus locaux vous dites ? – Le retour des élus locaux, le retour des associations.
38:10 Moi quand je discute avec l'association Médiation Nomade, avec son camion,
38:14 ils discutent avec des jeunes qui sont à l'initiative de tout ce bordel dans des quartiers.
38:19 Et ils me disent "le problème c'est qu'on est les seuls à le faire, les centres sociaux ferment à 20h,
38:24 il faut aller trouver les jeunes quand ils sont là la nuit".
38:27 – Le dialogue social n'existe plus finalement.
38:29 Moi quand je discute avec des familles, mais vous êtes une mère de famille,
38:32 il n'y a plus de père, il n'y a plus de repère.
38:34 La mère de famille elle a cinq enfants, trois ados, un full bordel.
38:37 Est-ce que la solution c'est de lui retirer les allocations familiales
38:40 alors qu'il lui reste plus que 10 euros à la fin du mois ?
38:42 L'association sait de s'occuper de ces jeunes avec elle,
38:45 de lui permettre d'avoir des contrats également d'insertion.
38:48 Tout ça c'est possible, quand on travaille avec les gens, de la constance, des moyens,
38:52 par enchantement le pays marche bien.
38:54 Mais arrêtons toutes ces surenchères, de changer de politique en permanence,
38:58 parce que tout ça ne fonctionne pas.
39:00 Après la crise des Gilets jaunes, il y a moins de cinq ans, c'était le même bazar,
39:04 on a tout cassé il y a cinq ans, on recommence en recassant.
39:08 – La casse se multiplie ces dernières années.
39:10 – Ce n'est pas possible.
39:12 – Alors donc, ça c'est votre première réaction.
39:14 Je suis content de ma question parce que finalement je vous lance le micro
39:17 et vous le prenez et vous allez sur le thème qui vous plaît.
39:21 Alors, solution concrète par rapport à cette situation, Philippe Schrein du RN.
39:25 – Oui, alors je pourrais venir, on pourrait discuter sur vos solutions.
39:30 Elles ont au moins le mérite d'être sur la table,
39:32 mais je leur fais le reproche d'être là depuis 40 ans,
39:34 et c'est ce que disait votre auditrice, 40 ans de solutions,
39:37 des plans Borloo à 45 milliards, le résultat qu'on connaît.
39:40 Mais c'est des solutions et moi je suis d'accord pour en parler.
39:44 Mais ça fait écho à de véritables dingueries qu'on entend.
39:47 De véritables dingueries.
39:48 Lorsque vous posez un problème qui est un problème de société
39:52 et on vous répond il faut réformer les JPN,
39:54 non mais supprimer même.
39:56 – Non mais vous imaginez le niveau de réponse,
39:59 vos propositions maintenant, et pourquoi pas changer la couleur de l'uniforme ?
40:03 – Non mais vous, vous, vous, une idée,
40:07 c'est ce que demandent les auditeurs de Sud Radio, une idée.
40:10 – L'argent, l'argent.
40:11 – Du calme Paul Vannier, du calme.
40:13 – C'est vrai que quand on met les gens dans leur contradiction,
40:15 ça a tendance à les mettre en colère,
40:17 mais l'argent il y en a, il y en a eu, parce que qu'est-ce qui a été brûlé ?
40:20 C'est des gymnases, c'est des écoles, c'est des supermarchés,
40:23 donc c'est preuve que cela existe.
40:25 Moi, la solution pour cette frange de population,
40:28 juxtaboutiste, qui veut casser,
40:30 qui est encouragée par des responsables politiques irresponsables,
40:34 eh bien la solution c'est le tour de vis,
40:37 il faut que la justice, quand elle fait son travail,
40:40 elle soit suivie d'exécution.
40:42 – Donc vous ne vous demandez une plus grosse rigueur ?
40:44 – Je demande une plus grosse rigueur, je demande l'application des jugements.
40:47 Je demande l'application des jugements.
40:49 Nous avons un problème de délinquance,
40:51 il doit être traité comme tous les pays traitent la délinquance,
40:54 lorsqu'elle est grave et lorsqu'elle est dramatique.
40:57 – Je reviens vers vous messieurs,
40:59 – La délinquance ça ne s'encourage pas, la délinquance ça se traite.
41:01 – Tous les trois, on avait un auditeur au 0826-300-300,
41:05 mais il y a eu un petit souci.
41:07 Bon, alors je reviens, réaction de Paul Vani.
41:09 – Le vent des propositions du Rational,
41:12 dire que les peines prononcées par la justice doivent être appliquées,
41:15 pardon, mais c'est l'évidence.
41:17 Appeler un tour de vis, c'est une formule extrêmement creuse,
41:20 pour dire au fond qu'il n'y a pas de solution du côté de l'extrême droite.
41:23 Parce qu'il n'y a pas de compréhension des causes du problème,
41:25 ou plutôt la volonté de les nier, de les effacer.
41:27 Donc vous ne m'avez pas laissé tout à l'heure finir la liste de mes propositions.
41:30 – Et vous voyez, vous venez.
41:31 – Mais oui, parce que vraiment c'est le rôle des responsables politiques,
41:34 on est là pour ça.
41:35 – Parlons vrai sur le radio, allez-y.
41:36 – Et après, vos auditeurs jugent et choisiront le jour de la transition,
41:38 si il leur paraît être la bonne solution.
41:40 Donc je me dis, nous suppression de l'IGPN
41:42 et mise en place d'une autorité externe indépendante
41:45 qui permet de faire la lumière sur des affaires comme par exemple le meurtre de Nahel.
41:51 Nous appelons aussi à dépayser les procédures judiciaires
41:56 pour permettre qu'elles se tiennent dans d'autres départements
41:59 que là où les faits ont été observés.
42:01 Parce qu'on sait, et c'est normal,
42:03 les policiers et les maïchras ils travaillent ensemble au quotidien,
42:05 et donc il faut de la neutralité, de l'impartialité.
42:07 – Mais là on va sur la même question.
42:08 – Et là il n'y aura plus d'incendie.
42:09 – Moi je finis, je finis, je finis ma liste,
42:11 et après vous en penserez ce que vous voulez.
42:13 Il faut refonder la doctrine de maintien de l'ordre.
42:16 Il faut par exemple revenir à une police de proximité.
42:19 C'est indispensable et c'est une nécessité absolue d'ailleurs,
42:23 elle est demandée parce que par ailleurs, les gens dans les quartiers me le disent,
42:26 moi je suis allé voir les commerçants qui ont vu leur boutique incendier,
42:29 ils me disent "pendant trois heures on a vu la boutique voisine se faire piller,
42:32 on n'a pas vu un seul policier".
42:34 Et donc ils demandent de la présence policière,
42:36 ils demandent de façon générale plus de services publics.
42:38 – Et si le policier se fait agresser, comment il fait pour se défendre ?
42:41 – C'est un problème évidemment, il faut le voir en face.
42:44 – Mais vous savez, justement, avant, quand il y avait cette police de proximité,
42:47 elle existait dans les quartiers, il y avait un lien police-population
42:50 qui était un lien fort, un lien de connaissance mutuel, un lien de confiance,
42:53 et donc il y avait beaucoup moins d'agressions de ce type.
42:55 Je ne veux pas dire que c'était un monde merveilleux,
42:57 mais il y avait bien sûr des rôles, les policiers faisaient leur travail,
43:01 mais ils connaissaient les habitants et les choses se passaient mieux.
43:04 C'est Nicolas Sarkozy qui a détruit cette police de proximité,
43:07 et il porte une très grave responsabilité, de ce fait il faut la rétablir.
43:10 – OK, Philippe Schreck vous répond.
43:12 – Oui mais on est encore une fois dans l'irréel.
43:15 Lorsque vous avez un policier, il y a un refus d'obtempérer,
43:19 que la police soit de proximité ou d'un peu plus loin,
43:22 les victimes du même comportement, antipolicier,
43:26 ceux qui sont antiflics, qui estiment que les policiers sont des meurtriers,
43:33 veulent plus de police de proximité, non mais on est dans le grand décard.
43:37 – Peut-être ne seront-ils plus antiflics s'il y a une proximité,
43:40 c'est ce que dit Paul Valls.
43:41 – Un policier de proximité, c'est un policier en uniforme
43:45 qui tente de faire respecter la loi et qui interpelle également,
43:48 quand nécessaire, et appelle à son soutien d'autres policiers.
43:51 Donc si il faut mettre le nom proximité, mais ça c'est à l'FI,
43:54 en pensant qu'en changeant les noms, la couleur des uniformes, ça valait mieux.
43:57 Nous on dit qu'il faut changer le logiciel, parce que encore une fois,
44:01 la majorité des gens sont embêtés par la minorité.
44:04 – Conclusion, Bertrand Pancher, on a beaucoup parlé de la police,
44:07 on ne parle pas assez de l'école, j'ai l'impression.
44:09 – Oui, oui, et puis la réalité c'est qu'il faut tout, il faut de la police
44:11 et des policiers qui sont formés.
44:12 Moi quand je discute avec des policiers qui me disent
44:14 "on s'entraîne une fois par an", la panique, ça peut arriver,
44:18 et les conneries, ça peut arriver.
44:19 – Absolument, pour le tir, la maîtrise du tir.
44:20 – Il faut des moyens de bon sens.
44:22 Je ne suis pas d'accord avec mon collègue quand il dit
44:24 "les plans banlieue ça n'a pas marché", ça n'a pas marché
44:27 parce que ça s'est arrêté.
44:28 Quand on reconstruit un quartier et qu'on prend la population
44:31 pour les reconcentrer ailleurs et reconcentrer les problèmes,
44:34 on en crée davantage et ça casse.
44:36 Et si, je vous le dis, et je le dis à vos auditeurs,
44:39 si on fait ce travail-là ensemble, avec des moyens constants,
44:42 en s'écoutant les uns et les autres, j'ai la certitude que ça va marcher.
44:46 C'est pas très compliqué, mais il faut le faire,
44:48 et il faut le faire évidemment sans angélisme,
44:50 parce que tout est compliqué, il faut être humble,
44:53 parce que comme on ne croit pas plus du tout en ce qu'on raconte,
44:56 raison de plus de faire tout ça ensemble.
44:58 - Merci très sincèrement à vous trois, Philippe Schreck,
45:01 député Rennes du Var, Bertrand Pancher, député Lyott de la Meuse,
45:05 Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise.
45:07 Merci à vous trois, continuez bien vos travaux à l'Assemblée nationale,
45:11 essayez de vous entendre, d'être concret,
45:13 c'est ce que vous demandent les auditeurs de Sud Radio.
45:15 Ils l'ont dit au 0826 300 300.
45:17 Dans un instant, un invité d'honneur, David Lappartient,
45:20 nouveau président du CNOSF.
45:22 Il y a eu une crise aussi dans le sport français,
45:24 nous sommes à un an des Jeux Olympiques,
45:26 il sera notre invité, il est également président de l'Union cycliste internationale
45:30 et président du conseil départemental du Morbihan.
45:34 Les infos dans un instant.

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