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TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 Le 5 septembre 2023, c'était il y a 13 jours, c'était un mardi.
00:06 Nicolas, 15 ans, a mis un terme à sa très courte existence.
00:11 C'est sa maman qu'il retrouve dans sa chambre.
00:14 Il s'est pendu avec un linge de lit.
00:19 Nous sommes donc à Poissy et je pense que pour comprendre ce terrible drame,
00:24 il faut revenir un an en arrière, c'est-à-dire à la rentrée 2022,
00:28 septembre 2022, où ce jeune homme, ce jeune adolescent,
00:34 rentre en troisième au lycée professionnel Adrien Boland, à Poissy.
00:40 Et assez rapidement, je crois que c'est la date, c'était le 30 septembre,
00:44 il est harcelé, maltraité par deux de ses camarades,
00:51 qui commencent à avoir des mots sales à son endroit,
00:55 en lui disant qu'il est nul, qu'il est laid, qu'il est moche, que personne ne l'aime,
01:00 qui insultent également les membres de la famille de Nicolas,
01:05 en disant "ta mère et ta sœur sont des salopes", "je vais baiser ta mère".
01:10 Enfin voilà, ils ont 15 ans et voilà comment les choses se passent.
01:17 L'adolescent va encaisser, encaisser, encaisser pendant plusieurs mois,
01:22 parce qu'en réalité on prend connaissance, enfin les parents prennent connaissance
01:26 de l'ampleur du drame au mois de mars.
01:30 Et ils vont très vite intervenir, ils ont été extrêmement réactifs,
01:33 ils ont fait ce qu'ils pouvaient faire, ce qu'ils devaient faire d'abord,
01:36 et ce qu'ils pouvaient faire, en prenant rendez-vous avec le proviseur,
01:41 avec le directeur de l'établissement du lycée, du fameux lycée Adrien Boland.
01:46 Clairement, on ne les prend pas au sérieux, on leur dit "oui, on va s'occuper de ça".
01:50 - Pourquoi il est harcelé déjà ?
01:52 - Bah écoutez, je ne sais pas, il y a toujours un enfant dans ces classes
02:00 qui subit du harcèlement.
02:05 - Oui, pour ce qu'il est, pour son physique, pour tout quoi.
02:08 C'est-à-dire que...
02:09 - Sans raison particulière.
02:12 - Non, non, mais il est ciblé pour des raisons qui sont complètement délirantes.
02:17 Il n'y a pas de réalité, il n'y a pas eu une bagarre préalable,
02:20 il n'y a pas eu un conseil préalable, il est devenu la cible des harceleurs.
02:24 - Il devient le bouc émissaire de 2 ou 3 harceleurs.
02:26 - Alors, les 28h42, racontez-nous Michel.
02:30 - Et donc, au mois de mars, les parents commencent à prendre les choses en main,
02:34 prennent des rendez-vous avec les autorités du lycée.
02:37 Les choses n'avancent pas beaucoup, on leur promet de leur donner une réponse
02:43 dans les 15 jours, les 15 jours passent, ils n'ont pas de réponse.
02:46 Et ils vont faire un premier courrier que je tiens à votre disposition,
02:51 qui est un courrier extrêmement courtois.
02:53 - Je peux le lire ? - Bien sûr.
02:55 - Le courrier des parents, parce qu'on va raconter...
02:57 - Le courrier est extrêmement courtois.
02:58 - Le courrier des parents, qui est très courtois.
03:00 Et juste avant, je voudrais dire un truc, c'est que lors de le 30 septembre,
03:06 quand vous dites qu'il y a deux élèves et qu'il est pris à partie par deux élèves,
03:09 l'établissement déclare qu'ils ne peuvent rien faire,
03:11 car cela s'est passé pendant le temps du péri scolaire.
03:13 Il n'est donc, selon eux, pas de leur responsabilité.
03:16 Ça, pour moi, c'est inadmissible.
03:19 Alors, quelqu'un se fait tuer pendant le péri...
03:21 Ah ben non, c'est pendant le péri scolaire.
03:24 Non, on n'a rien à voir là-dedans.
03:26 C'est pour ça que je me suis permis de le signaler, Michel.
03:29 Cet événement, il va marquer, le début, comme vous avez dit,
03:33 de huit mois de harcèlement.
03:34 - C'est ça. - C'est un truc de fou.
03:37 Deux élèves du lycée, donc, voilà, ils insultent toute la journée.
03:40 Ils insultent sa mère, sa sœur, lui, ils disent qu'il est moche,
03:42 qu'il est nul, que personne ne l'aime.
03:44 Donc, les parents, ils adressent un premier courrier, 18 avril.
03:48 Voilà, donc vous allez lire, tiens, vous-même, parce que...
03:50 - Je vais mettre mes lunettes, parce que...
03:53 - ...principe au passage, parce que c'est inadmissible.
03:55 C'est une lettre qu'ont fait les parents,
03:58 et les parents, pour le coup, ils ont été incroyables.
04:01 C'est ça qui est fou. Ils en ont parlé à ses parents.
04:02 Ils ont tout fait bien. Ils ont tout fait bien.
04:05 Voilà, alors, regarde. - Je vous lis tout ?
04:07 - Ben oui. Enfin, donnez-nous les passages les plus importants.
04:10 - Nous sommes venus vous voir, alors, ils donnent la date,
04:14 pour vous signaler, donc, que deux personnes
04:19 ont des propos désobligeants, à la fois pendant les cours
04:22 et lors des temps de pause à l'endroit de notre fils.
04:25 Nous avons eu connaissance par notre fils
04:27 qu'alors qu'une altercation a failli dégénérer entre les deux individus,
04:31 le professeur principal a été aussitôt mis au courant,
04:34 ce que vous disiez tout à l'heure, Cyril,
04:36 mais il nous a dit qu'il ne pouvait rien faire,
04:38 car l'altercation s'est déroulée pendant le temps de pause,
04:41 aussi, cela ne concernait pas l'établissement.
04:44 - Excuse-moi.
04:45 - Donc là, on revient sur les insultes.
04:48 Ces deux camarades n'ont pas hésité à dire
04:50 ce que je vous ai dit tout à l'heure.
04:53 Dans notre entretien, vous aviez indiqué
04:57 que vous mettriez en place une action au sein de votre établissement.
05:04 Visiblement, cette action n'a pas été prise
05:07 et aucune punition n'a été à l'endroit
05:13 ou à l'encontre de ces deux individus.
05:16 Il y a également ces 15 jours qui ont été largement dépassés.
05:18 Vous nous aviez promis une réponse sous deux semaines.
05:22 Et devant votre immobilisme,
05:23 celui de votre administration et celui de vos professeurs,
05:28 le 22 mars 2023, c'est déjà six mois après les premiers événements,
05:34 nous avons donc avisé le rectorat
05:36 par le biais du service de lutte contre le harcèlement
05:38 du ministère de l'Éducation
05:41 et de la situation que subit notre fils
05:43 et des conséquences sur son moral,
05:45 sur son état mental qui se dégrade.
05:48 Une main courante, donc c'est en dessous de la plainte,
05:50 a été déposée au commissariat de police
05:52 de Poissy le 12 avril 2023.
05:56 Il est incompréhensible que vous puissiez laisser un adolescent
06:01 subir une telle violence verbale et psychologique
06:06 dans votre établissement sans réagir.
06:08 D'une quelconque manière,
06:09 aussi allons-nous déposer plainte
06:12 et vous considérer comme responsable
06:13 si une catastrophe devait arriver à notre fils ?
06:16 - Par veuillé agréé.
06:18 - Exactement.
06:18 Alors ça, il faut savoir que cinq mois,
06:24 plus de cinq mois après le début du harcèlement,
06:26 donc le 10 mars, le proviseur du lycée reçoit les parents.
06:30 Les deux harceleurs sont reçus par le CPE.
06:33 Qu'est-ce qu'il se passe ?
06:34 - Rien.
06:35 - Rien, on est d'accord.
06:36 - Rien.
06:36 - Il ne se passe rien.
06:37 - Rien, il reste en classe, il reste en cours.
06:39 - Et Nicolas continue de se faire harceler,
06:40 ça a rien changé du tout, il reste en cours, tranquille.
06:45 Donc, le 22 mars, en cairne bouche, comme vous dites,
06:48 la famille de Nicolas décide d'informer
06:49 le service de lutte contre le harcèlement
06:52 et déposer une main courante, comme vous venez de le dire.
06:54 Ils écrivent une nouvelle fois au chef de l'établissement.
06:56 Et le 4 mai, et c'est là, c'est ce qui est tombé aujourd'hui,
07:00 c'est l'info du jour, si vous nous rejoignez à 20h46,
07:02 le 4 mai, les parents, leur fils se fait harceler depuis 8 mois,
07:08 ils écrivent au rectorat, ils ont été voir le proviseur,
07:11 rien n'a bougé, leur fils est au bout du rouleau,
07:16 on est à quelques mois du drame,
07:21 et ils reçoivent une réponse du rectorat.
07:23 Et là, voilà ce que leur dit le rectorat.
07:26 Écoutez bien parce que là, c'est une affaire d'État, sachez-le,
07:30 et qu'il y a en ce moment une omerta pas possible,
07:34 que personne n'a voulu venir parler, que c'est un truc de fou,
07:37 et que là, ça touche toutes les institutions.
07:42 Et là, le rectorat, le fait qu'on ait pu se procurer
07:46 la réponse du rectorat, que les parents ont donné, c'est un drame.
07:52 C'est un drame, cette réponse est un drame.
07:54 Les propos que vous avez tenus et le comportement
07:56 que vous avez eu envers des personnels de l'éducation nationale,
07:58 dont le professionnalisme et l'intégrité n'avaient pas
08:00 été remis en cause de la sorte, sont inacceptables.
08:04 Je les réprouve de la façon la plus vive.
08:08 Selon eux, avant cette dernière lettre, les parents de Nicolas
08:10 ont manqué de respect au personnel scolaire.
08:11 Avant que je lise la suite de la réponse, pourquoi ils disent ça ?
08:14 – Dans les propos tenus par les parents, mais ce n'est pas vrai.
08:18 En réalité, les parents, ils se plaignent juste de la situation,
08:23 ils demandent…
08:23 – Ils se plaignent que rien ne soit fait.
08:25 – Oui, ils demandent juste qu'on prenne en compte leur…
08:30 – Et qu'on protège leur fils.
08:32 – C'est du corporatisme, ça.
08:35 Ce que vous faites, ce à quoi on assiste, c'est du corporatisme.
08:39 – Écoutez la suite de la réponse du rectorat.
08:43 Ce n'est pas la peine de la mettre derrière, on va la lire.
08:45 Merci.
08:47 "Il convient de vous rappeler que si votre qualité de parent d'élève
08:50 vous octroie le statut de membre de la communauté éducative
08:53 en application des articles du Code éducation,
08:57 cette qualité implique également que vous respectiez l'ensemble
08:59 des professeurs personnels de l'éducation nationale
09:01 et l'institution scolaire conformément à l'article du même Code."
09:05 On a l'impression qu'ils ont menacé le proviseur ou les professeurs.
09:11 Est-ce que c'est le cas ?
09:11 – Alors que ce n'est pas le cas, absolument pas.
09:13 D'ailleurs, je vous ai lu une partie de l'ÈGE, je n'ai pas tout lu,
09:15 c'était tout petit, mais ce n'est absolument pas le cas.
09:18 Cette tête est courtoise, ils ont eu des entretiens courtois,
09:20 ce sont des gens au-dessus de tout soupçon.
09:23 – Bien sûr.
09:24 – Il y a vraiment… c'est le corporatisme, une fois de plus,
09:28 de l'éducation nationale.
09:30 – Alors, derrière, et c'est là, ça devient incroyable,
09:36 20h49, on est en direct si vous nous rejoignez,
09:40 la réponse du rectorat, donc, après le drame de Poissy,
09:47 enfin avant d'ailleurs, ils disent,
09:50 "par ailleurs, conformément à l'article 226-10 du Code pénal,
09:54 la dénonciation effectuée par tout moyen et dirigée
09:56 contre une personne déterminée d'un fait qui est de nature
09:58 à entraîner des sanctions judiciaires, administratives ou disciplinaires
10:02 et que l'on sait totalement ou partiellement inexactes,
10:04 lorsqu'elle est adressée soit à un officier de justice
10:06 ou à une police administrative ou judiciaire,
10:08 soit à une autorité ayant le pouvoir d'y donner suite
10:10 ou de saisir l'autorité compétente, soit au supérieur hiérarchique
10:13 ou à l'employeur de la personne dénoncée,
10:15 punie de 5 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende."
10:17 Donc là, vous avez compris qu'ils les menacent.
10:20 Donc en fait, là, ils menacent les parents, Gilles.
10:21 - Directement de dénonciations calomnieuses.
10:24 Là, on assiste à la pleine Omerta, c'est l'institution
10:26 qui veut imposer une chape de silence et qui dit aux parents,
10:28 "Attention, si vous continuez, regardez ce que vous allez prendre."
10:32 C'est incroyable.
10:33 - Deux victimes, ils deviennent coupables.
10:36 - Ça, c'est le rectorat qui écrit ça.
10:38 Écoutez bien, je vous en rejoignez.
10:40 Le 4 mai, c'est le rectorat qui fait ce que moi je parlais comme ça,
10:43 il met un coup de pression aux parents d'un élève qui se fait harceler.
10:47 - Et qui vit un enfer.
10:48 - Et qui vit un enfer, et que les parents vivent un enfer,
10:50 et il va se passer un drame quelques mois plus tard.
10:52 Donc ça, c'est une pièce à conviction incroyable.
10:55 Ça, mais c'est plus qu'un caca blanc, c'est une bombe.
11:00 La suite, regardez ce qu'ils leur demandent.
11:02 "Aussi dans l'intérêt de votre enfant et par souci d'exemplarité à son égard."
11:06 Regardez comme ils sont vicieux.
11:07 Non mais regardez, le vice, ça, c'est du vice, je suis désolé.
11:12 Regardez comme ils essaient de retourner la situation.
11:15 Et il dit "par souci d'exemplarité à l'égard de l'enfant.
11:20 Je vous enjoins d'adopter désormais une attitude constructive et respectueuse
11:23 envers les autres membres de la communauté éducative
11:26 et plus largement tout personnel de l'éducation nationale
11:28 qui œuvre à la prise en charge de votre fils et agit au mieux à son égard."
11:32 Agit au mieux, ils n'ont rien fait.
11:34 On est d'accord Michel ?
11:35 - On est d'accord.
11:35 - On inverse la culpabilité.
11:36 - Donc on inverse la culpabilité.
11:38 C'est pas fini la lettre.
11:39 Je vous le dis, c'est incroyable.
11:40 - Gilles, donc là, c'est une manipulation.
11:43 - Total.
11:44 - C'est une manipulation du rectorat.
11:46 - Total.
11:46 - Imaginez l'enfant qui lit ça.
11:48 - Non mais je vous dis.
11:48 - Avec code de l'éducation, code pénal, c'est pour leur faire peur quoi.
11:52 Ces pauvres parents, ces pauvres enfants, on veut les terroriser.
11:55 - Ils stipulent qu'ils ont encore une amende de 45 000 euros.
11:59 - Bien sûr.
12:00 - Et 5 ans de prison.
12:01 - Est-ce qu'il y a à partir de ce moment-là que Nicolas a un comportement
12:05 qui est encore plus inquiétant pour son entourage et ses parents ?
12:09 C'est la réponse du rectorat qui fait qu'il devient encore plus sombre.
12:13 - Est-ce que…
12:13 - Ils ont une responsabilité directe dans ce qui va se passer.
12:16 - Oui parce que…
12:16 - C'est bien de le signaler ça, parce que ça c'est avant.
12:18 - Ah oui.
12:19 - Ça c'est le 4 mai.
12:19 Donc ils ont une responsabilité directe.
12:21 Ce qui est sorti aujourd'hui c'est une bombe.
12:22 Ils ont une responsabilité directe dans ce qui va se passer après Jacques Cardozo.
12:25 On est d'accord ?
12:26 - Oui, puisque son entourage direct décrit qu'il a changé, il a basculé.
12:32 Et que s'il avait eu une forme de reconnaissance sur le thème
12:35 "on va s'occuper de toi, il y a un problème, on va s'y intéresser".
12:39 - Qu'il croyait avoir.
12:40 - Qu'il croyait avoir.
12:41 - Parce qu'il avait…
12:41 - Il fondait beaucoup d'espoir dans ce courrier.
12:43 - Il avait été reçu au début et…
12:44 - Peut-être n'aurait-il pas réagi comme ça.
12:47 - Tout à fait.
12:47 - Dans ce moment-là il est harcelé, mais il se dit que maintenant à cause de lui,
12:49 ses parents vont avoir des problèmes.
12:50 - Exactement.
12:51 - Et puis c'est une crise de la vie c'est encore plus.
12:52 - Vous vous rendez compte, la phrase aussi "dans l'intérêt de votre enfant
12:55 et par souci d'exemplarité à son égard,
12:57 je vous enjoins d'adopter désormais une attitude constructive".
12:59 Non mais vous vous rendez compte, la manipulation.
13:01 Il termine en indiquant que si les parents n'adoptaient pas une attitude constructive et respectueuse,
13:05 elles seraient contraintes de prendre toutes les mesures nécessaires.
13:07 Je serais contrainte, le cas échéant, de prendre toutes les mesures nécessaires
13:10 tant au bon fonctionnement du service public de l'éducation nationale
13:13 qu'à la protection et la sécurité des personnels qui y concourent.
13:18 Vous vous rendez compte ou pas ?
13:19 C'est une lettre de coup de pression.
13:20 - Oui.
13:21 - Cette lettre a particulièrement blessé Nicolas.
13:23 Sachez-le, il s'est senti ni cru ni écouté.
13:27 Il s'est senti lâché par les institutions, par le rectorat, par le lycée d'abord, par le rectorat.
13:32 - Il y a un danger pour ses parents.
13:33 - Et en septembre, Nicolas a changé d'établissement scolaire.
13:36 Donc c'est lui qui est harcelé, qui a changé d'établissement.
13:38 Il est parti dans un autre établissement.
13:40 Ça n'a pas suffi puisqu'il s'est pendu dans sa chambre le 5 septembre dernier.
13:46 Il s'est pendu dans sa chambre le 5 septembre dernier
13:49 et le 4 mai, les parents reçoivent cette lettre.
13:54 Ils reçoivent cette lettre le 4 mai, les parents.
13:58 Trois mois après, Nicolas s'est pendu.
14:05 Il voit que ses parents, à ce moment-là, sont malheureusement dépourvus de toute solution.
14:11 Que personne ne les écoute, que personne ne les croit.
14:13 Que ses parents…
14:13 - Menacés d'amender.
14:14 - En plus, il a dû croire, Nicolas, il se dit "je fais du mal à mes parents".
14:18 "Mes parents se font menacer".
14:20 - Alors qu'on dit qu'il faut parler absolument, il a parlé.
14:23 - Cette lettre, cette réponse du rectorat, c'est une bombe.
14:25 Sachez que personne ne veut parler.
14:28 C'est catastrophique.
14:29 Et ce qui se passe dans l'éducation nationale,
14:32 on savait qu'on avait un ministre complètement absent avant.
14:34 Sachez que Gabriel Attal est en train de travailler justement là-dessus
14:38 et qu'il va y avoir un grand, grand ménage de faits.
14:40 - Il a osé dire les mots, Gabriel Attal.
14:41 - Sachez-le, Gabriel Attal va faire un gros ménage.
14:43 Il ne parle pas là, mais il va bientôt parler.
14:45 - Il a eu des mots très forts.
14:46 - Et je vais vous dire, il sait qu'actuellement,
14:49 il y a dans l'éducation nationale des gens qui se tiennent.
14:53 Jacques, on est pour le fait.
14:54 - Non mais c'est une affaire qui fera date, à n'en pas douter.
14:56 Parce que tout est inversé, toutes les valeurs sont inversées.
14:59 Ce garçon, il apparaît gentil.
15:01 Il n'y a aucune raison, comme tu dis au départ,
15:03 mais pourquoi il est victime des autres ?
15:05 Il n'y a rien, il n'y a pas eu d'antécédent.
15:08 Donc ce garçon, il est tout gentil.
15:09 Il se demande pourquoi il ne peut pas évoluer avec ses copains.
15:12 Il y a deux harceleurs, on ne les reçoit jamais.
15:14 On ne leur demande jamais des comptes à ces deux harceleurs.
15:17 Ensuite, il y a l'attitude des parents.
15:18 Les parents sont exemplaires, irréprochables.
15:21 La qualité de leur écrit, enfin, je veux dire,
15:24 il n'y a jamais d'un mot plus haut que l'autre, etc.
15:27 Et puis ensuite, on a le bouquet final.
15:29 C'est la réponse du rectorat.
15:31 C'est toute la froideur de l'administration,
15:34 la bêtise de l'administration.
15:35 Et alors le summum, c'est d'arriver à accuser les parents,
15:39 à faire en sorte, la menace,
15:41 et à faire en sorte que le gamin pour qui on devrait tout faire
15:44 pour qu'il sorte de cette situation,
15:46 devienne encore plus coupable de cette affaire.
15:47 – Excusez-moi, on a vu plein de cas de harcèlement scolaire,
15:50 on a vu plein de drames.
15:51 Comment on peut être aussi débile pour ne pas répondre et répondre ça ?
15:55 – Il y a des gens qui ont signé cette lettre.
15:57 – C'est juste, les mecs, ils veulent juste ne pas rentrer dans l'affaire,
16:00 se protéger, ils se protègent les uns les autres.
16:02 – Ils veulent couvrir les uns les autres.
16:03 – Exactement.
16:04 – Et il y a quelque chose qui est absolument scandaleux,
16:07 c'est que les procureurs des lycées, pardon,
16:10 les proviseurs des lycées,
16:13 ne veulent pas signaler les cas de harcèlement.
16:15 Pourquoi ?
16:15 Parce que jusqu'à aujourd'hui, quand ils signalent au rectorat
16:18 ou à l'académie un cas de harcèlement, on leur dit "tais-toi,
16:21 sinon tu vas être mal noté".
16:22 Le recteur ne voulait pas signaler au ministre les cas de harcèlement
16:25 en se disant "on va dire que dans mon académie, je ne gère pas bien".
16:29 Donc il faut retourner tout le truc avec la complicité du ministre,
16:32 je le dis, ça n'engage que moi,
16:34 du ministre de l'Éducation nationale d'avant qui incitait au silence.
16:38 Donc maintenant il faut retourner le truc.
16:39 – Le ministre de l'Éducation nationale d'avant,
16:41 il voulait juste pas avoir de problème.
16:42 Il est venu, il croit qu'il est au plein même.
16:43 – Regardez en revanche la réaction de Gabriel Attal.
16:46 Gabriel Attal qui a eu des mots très durs.
16:48 – Il y a eu des problèmes politiques aussi.
16:49 – Oui, entre cette lettre, regardez.
16:51 – Ce courrier est une honte, une honte.
16:55 Dès lundi, je réunirai l'ensemble des rectrices et des recteurs
17:00 puisque je veux lancer un audit dans l'ensemble des rectorats
17:04 sur toutes les situations de harcèlement
17:06 qui ont été signalées jusqu'au rectorat l'année passée.
17:09 – Val, il est fort.
17:10 Après il y aura un avant et un après.
17:11 – Oui, c'est sûr.
17:12 – Parce que malgré tout, pardon,
17:14 mais la rectrice à l'époque n'y est plus en poste aujourd'hui.
17:17 Je crois que c'est la rectrice des Yvelines.
17:19 – La Cadet Médard.
17:20 – Je pense qu'elle doit être convoquée.
17:21 Je pense qu'il doit y avoir une enquête sur elle
17:23 parce qu'elle a été nommée là parce que c'était une amie de Macron
17:25 alors qu'elle ne devait pas normalement être rectrice,
17:27 elle n'avait pas les compétences.
17:28 – C'est ça, c'est ce qu'on a dit.
17:29 – Malgré tout, il y a aussi un scandale, peut-être politique.
17:31 – Ah mais là je vous dis, cette histoire, Géraldine,
17:34 je te le dis, c'est un truc de fou.
17:36 Sachez-le, si vous nous rejoignez à 20h57, l'histoire de Nicolas,
17:40 qui est un drame.
17:41 Son père, je pense à lui très fort, je pense très fort à sa mère également.
17:45 J'ai eu Karl-Olive aussi au téléphone aujourd'hui, mère de Poissy,
17:49 qui lui est dans un état lamentable, il connaissait très bien les parents Karl.
17:52 Lui aussi, il est dépité par ce qui s'est passé.
17:55 Sachez-le, et tout le monde me dit, pour l'instant,
17:58 on nous a demandé de fermer notre bouche.
18:02 Personne ne doit parler pour l'instant.
18:05 C'est Gabriel Attal qui parlera, a priori, la semaine prochaine,
18:09 pour annoncer, je vous le dis, il y aura un avant et un après,
18:12 pour annoncer des très grandes mesures par rapport à ce qui s'est passé.
18:16 J'espère qu'il viendra les annoncer ici, en tout cas.
18:20 Mais sachez que ça va bouger et que là, je vous le dis, c'est une déflagration.
18:26 Mais malheureusement, je vous le dis parce que tout le monde s'agit autour,
18:30 mais moi, je pense aux parents de Nicolas qui ont tout fait.
18:34 Ils ont tout fait bien et ils se disent aujourd'hui,
18:36 nous, le système nous a tués.
18:39 Et il a tué notre fils, le système.
18:42 - Et si je peux le permettre, Céline, c'est la même académie que Samuel Paty.
18:44 Et il y avait eu aussi des annonces à cette époque-là,
18:46 il avait été aussi complètement abandonné.
18:48 - Donc là, c'est très, très grave, ce qui s'est passé.
18:50 Sachez-le. Michel, est-ce que vous avez quelque chose à ajouter ?
18:52 - Non, je pense qu'on a à peu près tout dit.
18:54 Il faut effectivement attendre.
18:55 Moi, j'ai beaucoup aimé la réaction de Gabriel Attal,
19:00 qui, pour un ministre de l'Éducation nationale, a porté sa voix.
19:06 Et très vite, sans dire, on attend les résultats de l'enquête,
19:11 enfin le blabla habituel.
19:12 - Il a été incroyable.
19:14 - Il a clairement dit les choses.
19:16 C'est une honte et il leur donne un audit.
19:18 Donc, c'est bien.
19:19 [Musique]

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