• l’année dernière
Chroniqueur : Thomas Sotto 


Thomas Sotto reçoit Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, dans les 4 vérités. 





Category

📺
TV
Transcription
00:00 [Générique]
00:02 Bonjour et bienvenue dans les 4V.
00:03 Bonjour Thomas Soto.
00:04 Alors pour espérer payer son essence un peu moins chère,
00:07 il faudra donc aller chez Carrefour, chez Leclerc, chez Auchan,
00:10 puisque le gouvernement va autoriser la grande distribution
00:12 à vendre son carburant à perte.
00:14 Ce sera à partir de quand ?
00:15 Ce sera effectif à partir de quand ?
00:17 Ce sera effectif à partir de début décembre,
00:19 j'espère le 1er décembre,
00:21 puisque le texte de loi sera examiné à l'Assemblée début octobre.
00:24 Le temps qu'il soit adopté,
00:26 cette mesure entrera en vigueur le 1er décembre.
00:28 Et pour combien de temps ?
00:29 Elle durera 6 mois,
00:30 en tout cas c'est la proposition que nous ferons aux parlementaires,
00:34 et ça permettra effectivement de trouver,
00:35 en fonction de ce que les distributeurs peuvent faire,
00:38 des carburants moins chers partout en France.
00:40 C'est ça notre objectif.
00:41 Vous espérez voir les prix chuter de combien à peu près ?
00:43 Je ne vais pas donner de chiffres,
00:44 parce que je ne veux pas tromper les consommateurs.
00:46 Je n'ai qu'une parole, donc quand je m'engage,
00:48 je veux que ce soit suivi.
00:49 J'ai dit que les prix baisseraient sur 5000 références,
00:51 au moins qu'ils seraient bloqués, c'est le cas.
00:53 J'ai dit qu'on avancerait les négociations commerciales,
00:56 nous allons décider par texte de loi
00:59 que les négociations commerciales soient anticipées.
01:02 Total a accepté de faire aussi un blocage à 1,99€,
01:06 nous l'avons obtenu de Total,
01:07 donc je ne veux pas m'engager sur un chiffre
01:09 que je ne suis pas certain de tenir.
01:10 Sur Total, on présente ça comme un geste de générosité ultime,
01:12 mais 1,99€ le litre, c'est hors de prix Bruno Le Maire.
01:16 Mais c'est moins que les 2,20€, je suis rentré de Lornes hier,
01:20 j'ai vu effectivement les stations d'autoroute,
01:22 les 2,25€, les 2,30€ le prix du carburant,
01:25 c'est 1,99€ chez Total.
01:27 Je pense que globalement notre méthode,
01:29 c'est d'engager tout le monde dans cette lutte contre l'inflation.
01:33 L'État ne peut pas porter à lui seul le coût de l'inflation,
01:36 sinon ça va creuser les déficits et creuser la dette.
01:39 L'État se défaute de ses responsabilités sur les entreprises privées,
01:42 dit ce matin 40 millions d'automobilistes,
01:44 vous leur répondez quoi ?
01:45 Je leur dis que l'État paye encore l'année prochaine 10 milliards d'euros
01:49 pour payer une partie de la facture d'électricité des ménages.
01:52 Je dis que l'État a protégé à hauteur de 90 milliards d'euros
01:56 avec le bouclier sur le gaz et le bouclier sur l'électricité.
01:59 Chacun doit faire sa part, c'est comme ça qu'une société avance.
02:02 C'est quand les entreprises privées, les distributeurs, les industriels,
02:05 quand l'État, quand l'ensemble des acteurs économiques
02:09 jouent le jeu et s'engagent dans cette bataille contre l'inflation,
02:12 nous allons en sortir.
02:13 Et je veux le dire à nos compatriotes,
02:15 nous allons sortir de cette inflation très brutale.
02:19 Ça fait des mois, presque des années, maintenant 2 ans,
02:21 qu'on entend dire c'est fini au mois d'août,
02:23 c'est fini au mois de janvier, c'est fini au mois de juin.
02:25 Est-ce que la vraie réponse à cette question,
02:27 quand est-ce qu'on sortira de l'inflation, ce n'est pas jamais ?
02:29 On va prendre 20% sur l'alimentation par exemple au final ?
02:32 Non, Thomas Soto, aujourd'hui, l'inflation commence à reculer,
02:36 comme je m'y étais engagé cet été.
02:38 Alors c'est lent, c'est difficile.
02:41 Par le moment, il y a des nouvelles poussées de fièvre.
02:43 Pourquoi ?
02:44 Tout simplement parce que le prix du pétrole augmente
02:47 et que ça a une répercussion.
02:48 Mais la tendance de long terme, c'est à une baisse de l'inflation.
02:51 Notre objectif, c'est d'avoir un peu plus de 2% d'inflation en 2024.
02:54 Donc revenir à un niveau d'inflation,
02:56 pas dès le début de l'année 2024,
02:58 mais revenir à un niveau d'inflation normal.
03:00 Là, vous êtes sur le mois de septembre,
03:01 vous pensez que l'inflation va reculer ?
03:03 Ça occupe toutes les journées de combattre contre l'inflation
03:04 et nous sommes dans la bonne direction.
03:06 Personne ne doute de la bonne volonté qui est la vôtre,
03:08 celle du gouvernement, de ceux qui font des propositions.
03:11 Mais la vérité, c'est qu'on a du mal
03:12 et la vérité, c'est que les Français ont du mal à faire leur plein.
03:15 Je regardais le prix d'un plein,
03:17 j'ai pris un plein de 50 litres d'essence de 100 pnts en 1995.
03:19 En janvier 2019, ça coûtait 71 euros.
03:22 En janvier 2023, 92 euros.
03:25 Aujourd'hui, ça coûte 97 euros.
03:27 Avec 1,99 euro le litre, ça fera 100 euros.
03:30 Je vais vous donner un autre chiffre, Thomas Soto.
03:32 Si le gouvernement n'avait pas pris à sa charge
03:37 une grande part des factures d'électricité des ménages,
03:39 jusqu'à 70 % pendant que l'électricité était au plus haut,
03:41 parce qu'on manquait d'électricité, tout le monde tirait,
03:43 tout simplement s'il n'y avait plus le gaz russe
03:45 et que les prix du gaz étaient très élevés.
03:47 C'était 200 euros par mois.
03:50 C'était 2 500 euros de factures supplémentaires.
03:52 Nous avons protégé nos compatriotes.
03:54 Nous menons ce combat contre l'inflation.
03:56 Nous marquons des points. Je ne dis pas que c'est suffisant.
03:58 Je sais bien que quand on fait ses courses,
04:00 quand on va à la compte...
04:00 - Parce que le problème du quotidien et de la fiche de paye
04:02 et de l'assiette qui se vide au fur et à mesure du mois,
04:04 c'est que c'est bien, mais ce n'est pas suffisant.
04:05 - Thomas Soto, l'inflation est une crise structurelle
04:08 qui touche tous les pays en Europe,
04:10 dont nous allons sortir et dont nous commençons à sortir,
04:12 et qui demande un engagement de tous.
04:14 Les distributeurs, les industriels, les pétroliers,
04:17 les raffineurs, tout le monde.
04:19 - Vous n'avez pas peur que la grande distribution
04:21 se rattrape en rayon sur ce qu'ils feront économiser
04:24 à la pompe, à l'essence, non ?
04:25 - Mais on est là pour veiller à ça.
04:26 Ils ont pris des engagements, les distributeurs,
04:28 et je les remercie d'ailleurs, de les tenir.
04:30 5 000 produits, prix bloqué ou prix qui baisse, nous veillons.
04:33 - Ils ne jouent pas trop le jeu.
04:34 - Nous avons des outils. Ils jouent le jeu.
04:36 Nous avons des outils à notre disposition.
04:37 Ça s'appelle la Direction Générale, la consommation,
04:39 la répression des fraudes.
04:40 On a un deuxième outil qui est l'Observatoire des marges.
04:43 Nous allons le saisir avec le ministère de l'Agriculture
04:46 pour lui demander d'observer que les marges,
04:49 soudain, ne gonflent pas.
04:50 Avec un objectif aussi, et je tiens à le...
04:52 - C'est Elisabeth Borne qui a monté par exemple.
04:54 - Avec un objectif, Thomas Souto.
04:55 - Ils doivent accepter de réduire leurs marges
04:56 pour redonner du pouvoir d'achat aux Français.
04:58 Chacun doit prendre sa part.
04:59 Vous l'avez dit cent fois, sauf qu'à des broutilles près,
05:02 ils ne le font pas.
05:03 - C'est ce qu'ils font, c'est ce qu'ils continueront à faire,
05:05 et nous y veillerons avec ces deux instruments.
05:07 Et avec un objectif, c'est protéger aussi nos agriculteurs.
05:10 Je connais l'inquiétude des agriculteurs, ils se disent,
05:12 ce qu'ils vont faire sur le carburant,
05:14 ils vont le reprendre sur le prix de la côte de porc
05:16 ou sur le prix du litre de lait.
05:17 Il en est hors de question.
05:18 Et nous avons des instruments à notre disposition
05:20 que nous n'hésiterons pas à utiliser.
05:22 Lorsqu'il a fallu nommer les industriels
05:24 qui ne jouaient pas le jeu, je l'ai fait.
05:26 Lorsqu'il a fallu utiliser le texte de loi
05:28 pour avancer une négociation commerciale, je l'ai fait.
05:30 Lorsqu'il a fallu utiliser l'outil fiscal, Thomas Souto.
05:33 Non mais je veux répondre à cette question-là,
05:34 parce que je veux montrer à tous nos compatriotes
05:37 que notre détermination, elle est totale.
05:40 Et lorsqu'il a fallu utiliser l'outil fiscal
05:43 parce qu'il y avait des marges qui étaient excessives,
05:44 nous n'avons pas hésité à le faire.
05:45 Ce projet de loi qui va concerner la grande distribution
05:47 pour avancer les négociations, ça sera quand ?
05:49 Ça sera quoi ? Il y aura quoi dedans ?
05:51 15 premiers jours d'octobre, avec un article unique, très simple,
05:53 disant les négociations commerciales qui auraient dû commencer
05:56 en mars 2024 devront commencer au plus tard,
05:59 au 15 janvier 2024.
06:01 Donc ça veut dire effectif dans les rayons quand ?
06:03 Parce que ça va vite après.
06:03 Ça veut dire effectif au début de l'année.
06:04 C'est-à-dire qu'il faut que les négociations
06:06 commencent dès maintenant, que les prix
06:08 commencent à être discutés entre les distributeurs
06:11 et les industriels parce qu'ils savent,
06:12 je leur dis très clairement ce matin,
06:14 que la date limite pour conclure ces négociations commerciales,
06:18 ce sera le début de l'année 2024.
06:20 Par rapport au printemps, on va gagner à peu près 3 mois
06:22 et ça permettra d'avoir une répercussion plus rapide
06:25 des prix à la baisse.
06:26 Quand je me suis aperçu que vous aviez des industriels
06:29 qui avaient engagé des baisses, mais que ces baisses
06:32 ne se répercutaient dans les rayons que 3 mois plus tard,
06:35 c'est 3 mois de pouvoir d'achat de perdus.
06:36 Je ne veux pas un jour de pouvoir d'achat de perdus
06:39 pour nos compatriotes.
06:39 Et Bruno Le Maire, parfois la réponse des professionnels
06:41 pour ne pas gonfler les prix, c'est de prendre
06:43 des consommateurs pour des pigeons.
06:44 Ça s'appelle la "shrinkflation".
06:45 Absolument, on en met moins dans le paquet
06:47 et on vend au même prix, comme ça on fait croire
06:49 que ça n'a pas augmenté.
06:50 Ça ne vous met pas en colère, vous ?
06:51 Parce que vous aussi, vous prenez pour un pigeon là.
06:53 Ça me met en colère comme n'importe quel
06:55 de mes compatriotes, mais je ne suis pas là
06:56 pour être en colère.
06:57 Je suis là pour sanctionner et pour garantir
07:00 l'ordre public économique.
07:02 Donc nous passerons là aussi par un texte législatif.
07:05 Vous allez interdire la shrinkflation ?
07:07 On va obliger.
07:08 Obliger les industriels, lorsqu'ils réduisent
07:11 le contenant, à l'afficher de manière claire
07:14 et pas en "times 10" en bas du paquet.
07:16 Ça sera à partir de quand, cette obligation ?
07:17 Si vous mettez 400 grammes au lieu de 500,
07:19 il faut juste que les gens le sachent.
07:21 Et il faut le faire de manière obligatoire,
07:23 de manière contraignante, sinon je me doute bien
07:26 que les industriels risquent fort
07:28 de ne pas respecter cette règle.
07:29 Cette obligation, ça sera à partir de quand ?
07:30 C'est début 2024, il faut le temps de le notifier
07:32 à la Commission européenne.
07:33 Je ne vais pas vous embêter avec les détails,
07:35 mais c'est comme cela que nous arriverons,
07:37 par l'obligation, par l'engagement des uns et des autres,
07:40 à faire baisser cette inflation,
07:42 à revenir des prix plus normaux.
07:43 Pourquoi ne pas passer à 0% de TVA
07:45 sur les produits de première nécessité ?
07:46 Alors c'est une proposition du Rassemblement national,
07:49 on peut dire ce que l'on veut,
07:49 mais mécaniquement, ça ferait descendre la note.
07:52 Mais ça fait quoi ?
07:52 Ça fait quelques centimes d'euros en moins
07:54 dans la poche du consommateur
07:56 et les rentrées fiscales pour l'État,
07:57 c'est ce que vous voulez.
07:58 Mais moi, je ne suis pas là pour remplir
07:59 les caisses de l'État, contrairement à ce que disent
08:01 les uns et les autres.
08:02 Je suis là pour protéger le porte-monnaie
08:03 de nos compatriotes.
08:04 Donc ces solutions du Rassemblement national,
08:06 elles ont été adoptées par d'autres pays,
08:07 ça ne mène nulle part.
08:09 C'est-à-dire que les consommateurs,
08:09 ils n'en voient pas la couleur,
08:10 parce que ce n'est pas assez,
08:12 et ça gonfle les caisses de l'État.
08:13 C'est un peu surprenant de la part du Rassemblement national
08:16 de faire des propositions qui ont été adoptées
08:18 dans d'autres pays européens
08:20 et qui ont montré qu'elles étaient totalement inefficaces.
08:23 Dans ce contexte, on va parler de la hausse
08:26 des prix de l'électricité, mais quand même,
08:27 j'aimerais juste votre réaction sur ce qu'a proposé Fabien Roussel,
08:29 qui face à cette espèce de sentiment d'impuissance, se dit
08:32 on va demander aux Français d'aller envahir les stations-services,
08:35 d'aller envahir les grandes surfaces,
08:36 d'aller envahir les préfectures.
08:38 Qu'est-ce que vous en pensez ?
08:38 Il ferait mieux de demander à son adjoint
08:39 à la mairie de Paris, Yann Brossat,
08:42 de revenir sur l'augmentation de 50%
08:45 de la taxe foncière à Paris.
08:47 Ça, c'est du pouvoir d'achat en espèce sonnante
08:49 et trébuchante, qui pourrait être rendu
08:51 déjà aux Parisiens.
08:52 Ça concerne les propriétaires en l'occurrence, la taxe foncière.
08:54 Quand on veut être chef de l'État,
08:56 j'ai compris que Fabien Roussel voulait être chef de l'État.
08:59 On ne détruit pas l'État.
09:00 On ne s'en prend pas à l'État,
09:02 on ne s'en prend pas aux préfectures,
09:03 on ne s'en prend pas aux représentants de l'État.
09:05 C'est dangereux de faire cette proposition ?
09:06 Bien sûr que c'est dangereux.
09:08 Je vois un débat politique qui, parfois,
09:11 tourne au vacarme et au grand n'importe quoi.
09:14 On peut dire tout sans que ça ait de conséquence
09:18 ou d'incidence sur ceux qui prononcent ces paroles-là.
09:21 Quand on veut être chef de l'État,
09:22 on ne s'attaque pas à l'État ni à ses représentants.
09:25 Encore une fois, il dit ça par rapport au sentiment d'impuissance.
09:27 La lune de l'Ibée, aujourd'hui, ce matin,
09:29 inflation, salaire, budget, prix au piège.
09:31 Le gouvernement peine à convaincre les entreprises de prendre leur pas.
09:33 Votre ministre à Bercy, Olivier Grégoire,
09:35 a plaidé pour que les cours de cuisine rentrent à l'école,
09:38 interview à Sud-Ouest, parce que, dit-elle,
09:40 il faut réapprendre à cuisiner les produits bruts.
09:42 On a l'impression que vous arrivez au bout du bout
09:44 de ce que vous pouvez proposer là, non ?
09:45 Pas du tout.
09:47 On a une stratégie.
09:48 Faire baisser les prix et engager le maximum d'acteurs économiques
09:52 dans cette direction.
09:53 Est-ce qu'on obtient des résultats ?
09:55 Oui.
09:55 Est-ce qu'il faut faire encore mieux ?
09:57 Oui.
09:57 C'est l'objet de la proposition sur le seuil de revente à perte sur les carburants.
10:01 Est-ce que c'est notre seule stratégie ?
10:03 Non.
10:03 Il y a aussi la stratégie sur les salaires.
10:06 J'ai appelé les entreprises à augmenter les salaires.
10:08 Elles ont augmenté de 5 % en 2023 et devraient augmenter d'autant en 2024.
10:13 Les salaires, c'est décisif.
10:15 C'est absolument décisif.
10:16 C'est aussi ça qui protège le pouvoir d'achat de nos compatriotes.
10:18 Le président de la République a annoncé une conférence sociale,
10:21 mais c'est un rendez-vous majeur qui doit nous permettre…
10:23 On a la date ou pas encore ?
10:24 On n'a pas encore la date.
10:25 Ça doit nous permettre de mettre fin à des situations qui sont inacceptables.
10:30 Inacceptables.
10:31 Thomas Soto qui a encore des salaires, des grilles qui sont sous le SMIC.
10:35 Qu'est-ce que ça veut dire ?
10:36 Ça veut dire que vous rentrez dans votre activité, vous êtes sous le SMIC.
10:39 Vous montez dans votre grille, mais en réalité votre salaire réel
10:41 que vous touchez à la fin du mois, il n'augmente pas
10:43 parce qu'il faut rejoindre le SMIC.
10:46 Quel est le problème aujourd'hui en France ?
10:48 C'est des perspectives, c'est pouvoir construire son avenir,
10:50 c'est la dynamique salariale.
10:52 Démarrer à 1380 euros net, ça n'est pas un sujet
10:56 si un an, deux ans, trois ans plus tard,
10:59 vous êtes à 1600 ou à 1700 euros net, ce qui est désespérant.
11:01 On va y revenir, mais j'ai encore des questions à tomber.
11:04 Je veux vraiment vous dire à quel point notre détermination
11:06 d'avoir une augmentation des salaires, de protéger les salaires les plus modestes,
11:10 de faire baisser les prix en même temps,
11:12 sans passer, je le rappelle aussi, par la case de la récession,
11:15 parce que nous avons de la croissance en France,
11:17 nous continuons à créer des emplois, nous avons des usines qui ont…
11:20 C'est ça notre stratégie, une stratégie globale
11:23 qui donne des résultats, baisser les prix,
11:25 avoir de la croissance et des emplois et augmenter les salaires.
11:28 De l'électricité.
11:29 En fin de semaine dernière, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie,
11:32 Emmanuelle Wargon, a dit qu'elle anticipait une hausse de 10 à 20 %
11:35 des prix d'électricité pour 2024.
11:37 Est-ce que ça veut dire que les factures vont augmenter de 10 à 20 % l'an prochain ?
11:41 Non.
11:42 De combien ?
11:43 Non, il en est hors de question.
11:45 Et je suis incapable de vous dire s'il y aura même une augmentation en janvier,
11:49 ça dépendra totalement des prix d'électricité.
11:51 Mais nous continuons à payer 37 %.
11:53 Donc c'est une possibilité qu'il y ait une augmentation en janvier ?
11:55 C'est une possibilité, mais certainement pas dans cet ordre-là.
11:58 Et c'est une possibilité aussi qu'il n'y ait pas d'augmentation, ça dépendra.
12:00 Et quel sera le plafond à ne pas dépasser s'il y a une augmentation ?
12:03 Il est hors de question d'avoir une augmentation de 10 à 20 %.
12:05 Quel est le plafond ?
12:06 Je ne veux pas vous donner… Vous voyez que 10, ça peut être le plafond,
12:09 mais il peut se trouver que le prix d'électricité
12:12 nous permette de ne pas avoir d'augmentation en janvier,
12:14 je ne peux pas vous le dire aujourd'hui.
12:14 S'il le faut, vous remettrez un bouclier tarifaire sur l'électricité s'il est certain ?
12:18 On ne va pas remettre un bouclier tarifaire, Thomas Soto.
12:20 Il existe.
12:22 Il n'a pas été supprimé sur le gaz, il existe encore.
12:25 Nous payons aujourd'hui, à l'heure où je vous parle,
12:29 37 % de la facture d'électricité des ménages.
12:32 Ça va nous coûter, pour le budget de l'État l'année prochaine,
12:35 plus de 10 milliards d'euros.
12:37 Nous continuons à protéger,
12:40 nous continuons à accompagner les ménages les plus modestes.
12:42 Il pourra y avoir peut-être une petite hausse d'électricité,
12:43 mais ça ne sera pas 10 % quoi qu'il arrive.
12:44 Mais ce ne sera pas 10 % et quoi qu'il arrive,
12:46 nous maintiendrons une protection sur l'électricité en 2024.
12:51 Et par ailleurs, chacun connaît aussi mon combat,
12:53 qui est d'avoir le prix de l'électricité le plus bas possible en France
12:56 et garder le prix de l'électricité parmi les plus bas,
12:59 si ce n'est le plus bas pour les ménages comme pour les entreprises.
13:02 On produit de l'électricité en France,
13:04 électricité nucléaire, énergie renouvelable.
13:07 On doit avoir le prix de l'électricité à notre coût de production.
13:11 Bruno Le Maire, vous avez évoqué le mot "budget".
13:13 Il arrivera à l'Assemblée nationale le 27 septembre.
13:15 Est-ce qu'on va avoir un budget d'austérité ?
13:17 Est-ce qu'il y aura un goût d'austérité ce budget ?
13:18 Non. L'austérité, quand on continue à dépenser 10 milliards d'euros
13:22 pour protéger les ménages face à des factures d'électricité
13:25 qui sont trop élevées, et c'est légitime et c'est juste,
13:27 ce n'est pas de l'austérité.
13:30 Combien d'économies vous voulez faire sur ce budget ?
13:31 Il y a un chiffre qui circule, c'est 16 milliards.
13:33 L'austérité, quand on indexe tous les minimas sociaux
13:37 et toutes les retraites sur l'inflation
13:40 pour protéger ceux qui ont les revenus les plus modestes,
13:42 les petits retraités, ceux qui ont des minimas sociaux
13:44 contre l'inflation, ce n'est pas de l'austérité.
13:45 16 milliards d'économies, c'est ça,
13:47 dans la feuille de route du ministre de l'Économie ?
13:48 Oui, 16 milliards d'euros.
13:50 Mais on peut avoir un budget qui soit juste.
13:53 Un budget juste, c'est un budget qui évite de faire reporter
13:56 sur nos enfants la charge de la dette,
13:59 qui continue à protéger ceux qui sont les plus fragiles,
14:02 mais qui engage aussi les économies nécessaires,
14:04 parce que quand on a des taux d'intérêt qui sont aussi élevés,
14:07 avoir une dette trop élevée, ce n'est pas malin, c'est même stupide.
14:09 J'ai encore deux questions très rapidement parce qu'on arrive au bout.
14:12 Ça chauffe entre la Chine et l'Union européenne sur les voitures électriques.
14:14 Une enquête de l'Union européenne est en cours sur les subventions présumées illégales.
14:19 Pékin menace, vous allez voir ce que vous allez voir.
14:20 Est-ce qu'on est prêt à aller au rapport de force avec la Chine au bras de fer ?
14:24 Oui, mais l'Europe doit être forte.
14:26 L'Europe ne doit pas avoir peur d'elle-même
14:28 et l'Europe ne doit pas se laisser marcher sur les pieds.
14:31 L'Europe, c'est le plus grand marché de consommateurs au monde.
14:34 Nous voulons un partenariat avec la Chine,
14:36 un partenariat qui soit équilibré et qui là aussi soit juste.
14:40 On ne peut pas accepter d'avoir des voitures qui sont largement subventionnées en Chine
14:44 qui rentrent ensuite sur les territoires européens
14:47 alors qu'elles ont été largement subventionnées,
14:49 faire concurrence à nos propres voitures,
14:51 que ce soit Stellantis ou Renault,
14:52 qui ne sont pas subventionnées au même niveau,
14:54 ou alors autant faire une croix sur l'industrie automobile.
14:55 Donc en clair, ça sera avec nos règles ou ça ne se fera pas avec les voitures ?
14:57 C'est nos règles qui sont les règles de l'Organisation mondiale du commerce.
15:00 Ça s'appelle la justice et la réciprocité.
15:02 Et ça s'appelle une Europe qui est forte, qui est solide
15:05 et qui défend les règles mondiales.
15:07 Ma dernière question c'est comment ça va avec Elisabeth ?
15:09 Elisabeth ?
15:10 Elisabeth Born, votre première ministre.
15:11 Très bien, elle est première ministre et je travaille très bien avec elle.
15:14 Je vous pose la question parce que dans le Parisien Hier,
15:15 on lui a demandé un mot pour définir certains d'entre vous.
15:17 Alors Edouard Philippe lui inspire le mot « amitié »,
15:19 Gabriel Attal le mot « talent »,
15:21 Emmanuel Macron « visionnaire »,
15:22 et vous « estime ».
15:24 Comme le disait Thierry Roland en son temps,
15:25 on se dit ces deux-là ne partiront pas en vacances ensemble.
15:27 Estime c'est un peu froid.
15:28 L'estime c'est un très beau mot.
15:29 C'est vrai ?
15:29 Mais oui.
15:30 Ça n'a pas fait un peu de peine ?
15:31 Mais Thomas Sautot, si je vous dis que vous m'inspirez de l'estime,
15:34 vous souriez puisque ce n'est pas désagréable.
15:35 Non, mais on ne travaille pas ensemble en même temps.
15:37 Bah oui mais l'estime…
15:38 Vous travaillez ensemble parce que je croyais que vous me disiez
15:39 que vous êtes sympa, que vous êtes chaleureux,
15:41 que vous êtes un ami.
15:42 Ah l'estime, le respect, la considération.
15:45 Qui sait Thomas Sautot ?
15:47 Ce n'est pas prévu pour tout de suite.
15:48 Merci Bruno Le Maire d'Élevee dans les Cadets.
15:49 Bonne journée à vous.

Recommandations