Dans son livre, Jean-François Piège traite le thème du gaspillage en cuisine

  • l’année dernière
Avec Jean-François Piège, chef cuisinier

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Transcript
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour Gilles.
00:06 Bonjour Valérie, je suis content de vous revoir, mais moi aussi, on m'a émanqué.
00:10 Merci à Stéphanie Demuru de m'avoir remplacée.
00:12 Voilà, et puis heureuse de vous retrouver.
00:14 Et puis je redémarre avec un invité de choix, Jean-François Piège.
00:20 Bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
00:22 « Zéro Gaspi », c'est votre nouveau livre qui paraît aux éditions Hachette Cuisine.
00:27 On avait envie de vous entendre ce matin sur ce sujet, s'il en est d'actualité,
00:32 sur les économies, en particulier en cuisine.
00:34 Et utile.
00:35 Et utile absolument, et vachement bien.
00:38 C'est absolument incroyable ce que vous réussissez à faire avec des épluchures, de carottes,
00:44 enfin on va y revenir.
00:45 Et puis on voulait vous entendre sur la télévision aussi,
00:47 et sur les émissions de cuisine, puisque vous avez,
00:50 d'abord vous avez démarré avec une immense journaliste sur LCI.
00:56 Il faut dire qu'on se connaît bien, je ne vais pas dire les choses à moitié.
00:59 C'est vrai qu'on a fait des petites émissions très sympas à l'époque,
01:03 où on allait chez les gens pour cuisiner.
01:07 Ce qu'il y avait dans le frigo ou le placard.
01:09 Moi j'avoue que j'avais été bluffée.
01:11 Je pense que Jean-François Piège est l'un des chefs certainement le plus intelligent,
01:14 je ne le dis pas parce que c'est mon ami, mais en tout cas,
01:16 qui a le plus le sens du produit.
01:19 Parce que vous êtes capable de vous adapter à un frigo vide,
01:23 vraiment je l'ai vu faire, tout en étant un chef étoilé.
01:27 Aujourd'hui vous avez combien de restaurants ?
01:31 - 8. - 8 restaurants, dont un à Taipei.
01:34 - Ça ne déçoit pas les gens quand ils viennent et puis ils ont envie de voir le chef,
01:37 et puis le chef il n'est pas là ?
01:39 - Alors non, parce que je n'ai jamais menti,
01:41 il n'y a aucun de mes restaurants qui porte mon nom.
01:44 - Ah !
01:45 - Donc c'est déjà important, et puis j'ai toujours dit que j'étais résident au grand restaurant.
01:49 Ce qui n'empêche qu'aujourd'hui, au grand restaurant,
01:53 on est fermé lundi, mardi, mercredi au déjeuner,
01:56 ce qui me permet d'être dans les autres un peu plus fort.
01:59 - Ça c'est pour des raisons de personnel depuis le Covid,
02:02 parce qu'avant les restaurants étaient ouverts quasiment tous les jours,
02:05 avec peut-être deux jours seulement de congés.
02:08 - Il y a un peu plus de raisons,
02:10 déjà d'une part pour un confort personnel,
02:13 avant de passer aux autres, je pensais à moins.
02:16 - Il y a une deuxième raison, c'est que je pense qu'aujourd'hui,
02:19 la gastronomie a changé de spectre.
02:21 On s'adressait à un public un peu plus large,
02:23 aujourd'hui la gastronomie elle est vraiment,
02:25 moi ce que j'appelle les foodies,
02:27 c'est les gens passionnés, qui voyagent,
02:29 qui font parfois, qui choisissent leur voyage par rapport au restaurant.
02:33 Donc c'est une clientèle qui a changé,
02:35 la clientèle d'affaires se retrouve un petit peu plus dans mes autres restaurants,
02:38 c'est pour ça qu'on a diversifié l'offre,
02:40 et qu'il y a un changement de société,
02:42 mais qui a toujours existé.
02:44 - Quand je suis arrivé, ça fait un peu vieux combattant,
02:47 mais j'assume,
02:49 quand je suis arrivé à Paris, j'ai connu Paris dans les années 80,
02:52 fin des années 80,
02:56 avec une autre clientèle.
02:58 Et j'ai vu l'évolution, parce que ça fait bientôt 40 ans que je suis à Paris,
03:01 j'ai vu une évolution, l'évolution elle est naturelle,
03:04 et je pense que c'est l'histoire de la vie,
03:06 soit on embrasse l'idée que notre œuvre va évoluer,
03:09 soit on reste sur ses positions,
03:11 et ça peut être difficile ou dangereux.
03:13 - Oui, on va en reparler avec vous,
03:16 de tous ces sujets, Gilles, on passe au zapping.
03:19 - Alors Valérie, c'est la petite phrase qui a buzzé tout le week-end,
03:27 partout, Sandrine Rousseau sur les terres communistes de la fête de l'Huma,
03:31 et bien, elle a invectivé son hôte Fabien Roussel.
03:35 - Nous ne pouvons pas rire de ce qui pollue aujourd'hui la planète,
03:41 nous ne pouvons pas minimiser les effets que peuvent avoir
03:45 nos pollutions, nos consommations,
03:48 sur la mise en danger de chacun et chacune d'entre nous.
03:52 Non, non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak,
03:57 par contre tu gagneras,
03:59 par contre tu gagneras,
04:01 parce que ensemble, nous aurons compris
04:04 que le monde, le monde sur lequel nous vivons
04:08 est en train de basculer.
04:11 - Tu ne gagneras pas avec un steak, moi que...
04:13 - Vous l'avez entendu Jean-François, piège ?
04:15 - Oui, j'ai vu, oui, j'ai vu.
04:17 - Ça vous mouille ?
04:18 - Ça ne me dit rien parce que c'est de l'invective en fait,
04:21 je préfère les réflexions qui sont menées sur une stratégie
04:24 où effectivement il faut qu'on fasse attention à ce qui se passe,
04:27 le climat nous alerte tous,
04:29 après, je ne sais pas si de crier ça suffit,
04:32 je pense qu'il vaut mieux avoir chacun une petite action,
04:36 et puis on va laisser aux dirigeants avoir les grandes actions,
04:39 mais si nous on a une petite action déjà chacun, ça ne sera pas mal.
04:42 - Mais vous au Cloverfield vous faites...
04:44 - Clover, pas de fille, Clover...
04:45 - J'ai dit Cloverfield ?
04:46 - Oui.
04:47 - Au Clover, pardon, pourquoi Cloverfield ?
04:49 Au Clover, c'est un restaurant un peu...
04:51 - Clover Grill ?
04:52 - Clover Grill, c'est du grill avec beaucoup de viande.
04:55 - Oui, que de la viande presque.
04:57 - Est-ce que ça fonctionne ?
04:58 - Oui, très bien, très bien.
05:00 - Et est-ce qu'il n'y a que des hommes ?
05:02 - Non, pas du tout, non, non, non,
05:03 mais je crois qu'on est omnivore, non ?
05:05 Rappelez-moi, j'ai un...
05:06 - Omnivore, ça veut dire qu'on mange de tout ?
05:08 - On mange de tout, après libre à chacun,
05:09 c'est pour ça que moi j'ai plusieurs restaurants,
05:10 libre à chacun de choisir sa destination
05:12 par rapport à ce qu'il a envie de manger.
05:14 Mais est-ce qu'on a envie de manger la viande matin, midi et soir ?
05:16 Sûrement pas, mais est-ce qu'on a envie d'en manger
05:18 de la très bonne de temps en temps ?
05:19 Oui, c'est pour ça que j'ai fait un restaurant.
05:20 - Ça vous rend agressif la viande ?
05:22 - Non, au contraire, je suis repu, après je m'endors.
05:26 Non, mais je ne pense pas qu'il y a nécessité d'agressivité.
05:28 - Manger moins, mais mieux ?
05:31 - Oui, il faut manger avec une nourriture diversifiée
05:34 et manger des ingrédients dont on connaît la provenance.
05:39 - Ce que vous disiez ce matin chez Jean-Jacques Bourdin,
05:41 je ne sais pas si vous avez entendu, à propos d'Olivier Grégoire,
05:43 qui propose les cours de cuisine à l'école,
05:46 en tout cas peut-être pas des cours de cuisine,
05:49 mais apprendre à reconnaître les aliments.
05:50 Moi je vois parfois dans les supermarchés,
05:52 ça m'est arrivé de voir des gens qui me demandaient
05:54 "Est-ce que ça c'est un céleri ?"
05:56 C'est-à-dire qu'on ne connaît plus les aliments
05:58 et les produits fabriqués sont transformés.
06:03 J'entendais ce matin chez Jean-Jacques Bourdin
06:05 que les produits transformés, le poisson pané a augmenté de 20%,
06:09 alors que le poisson est cher mais n'a pas tant augmenté.
06:13 Oui, il a augmenté, mais...
06:14 - C'est tout ce qui est en train de se creuser.
06:17 Moi qui observe ça depuis longtemps,
06:19 et à différents niveaux, parce que j'ai des restaurants,
06:21 l'Epidore qui est plutôt un restaurant populaire,
06:23 et le restaurant Gastronomie qui est plutôt un restaurant dit de luxe.
06:26 Il y a aujourd'hui, tous les produits de grande qualité,
06:30 parce qu'ils nécessitent une main-d'oeuvre humaine,
06:32 parce qu'ils nécessitent une attention, ont fortement augmenté.
06:35 C'est pour ça que j'ai fait ce livre,
06:37 parce que ça permet de se dire,
06:38 on ne va pas rogner sur la qualité du produit,
06:42 mais au lieu de l'utiliser une fois,
06:44 ce qui donne un prix assez important,
06:46 on va l'utiliser deux fois.
06:48 Ça permet de diviser son prix par deux,
06:50 tout en gardant la qualité.
06:51 Et c'est ça qui est l'histoire de la cuisine.
06:53 Je n'ai rien inventé,
06:54 parce que la première fois que j'ai mis les pieds dans une cuisine,
06:57 c'était à Grandgelévalence, à côté d'où je suis originaire,
07:01 à côté de Lens, un grand cuisinier qui s'appelait Jacques Manière,
07:04 l'inventeur de la cuisine vapeur, qui était à Paris,
07:06 qui avait vendu,
07:08 parce que je pense qu'il avait à son tour, lui,
07:11 ras-le-bol de ce qu'il vivait à Paris,
07:13 il avait tout vendu, puis il s'est trouvé un petit peu
07:16 l'envie de replonger dedans,
07:18 donc il a pris une auberge dans ma région.
07:20 Et la première chose que j'ai faite,
07:22 c'est une subrique de petits pois.
07:24 La subrique, dans la cuisine classique, c'est un flan,
07:27 mais ce n'étaient pas des petits pois qu'on faisait,
07:29 c'était des cosses de petits pois.
07:30 C'est pour ça que je le traite dans cet ouvrage,
07:32 c'est en faisant référence à ce à quoi j'ai été éduqué,
07:35 jeune cuisinier,
07:36 et tout ce que j'ai vu dans ma carrière,
07:38 de me dire, aujourd'hui, c'est à moi de le partager avec ce livre,
07:42 et c'est une façon aussi de répondre à cette inflation.
07:45 - Oui, mais c'est très malade.
07:47 - On pourrait vous dire,
07:48 donc les pauvres ont le droit de bien cuisiner les épluchures,
07:51 et les riches de manger les bonnes patates.
07:53 - Alors, pour avoir des épluchures,
07:55 il faut manger les patates.
07:56 Donc, ça ne marche pas.
07:58 C'est juste, on va diviser le prix des bonnes patates,
08:01 comme vous dites, par deux.
08:02 Et que ce soit des pommes de terre, des petits pois, ou autre chose.
08:04 - Oui, parce que ce n'est pas que pour les pauvres.
08:06 Il y a des recettes,
08:08 le risotto d'épluchure de Topinambour,
08:10 c'est un super plat.
08:12 - Alors, vous allez me dire, moi, ce qui est très marrant,
08:15 on ne peut pas me taxer de ça,
08:17 mon grand-père, il est né avec le siècle,
08:19 il a connu les deux guerres.
08:20 Il travaillait à la PLM,
08:22 Paris-Lyon-Marseille, l'ancêtre de la SNCF.
08:24 Donc, il était...
08:25 - Chemineau.
08:26 - Chemineau, donc, cégétiste.
08:28 - Couvrier.
08:29 - Donc, cégétiste.
08:30 Et donc, ils n'ont jamais eu beaucoup d'argent.
08:34 Lui, il n'allait pas chasser,
08:37 il ramassait, il pêchait.
08:39 Et quand on allait à la pêche,
08:40 assez souvent, sur les bords des rivières,
08:43 dans la Drôme,
08:44 il y avait des Topinambours.
08:45 Ça fait des grandes fleurs, qui font un mètre,
08:47 qui sont jaunes.
08:48 Et ils m'ont un petit peu éduqué
08:51 pour savoir ce que c'était.
08:52 Ma grand-mère, elle disait "non, je ne mange pas ça",
08:53 parce qu'elle en avait mangé toute la guerre.
08:55 Et c'est vrai que ces légumes qu'on avait oubliés,
08:57 il y a peut-être des raisons pour lesquelles
08:58 on les avait oubliés,
08:59 ils sont redevenus à la mode aujourd'hui.
09:01 On ne peut pas taxer l'idée
09:04 qu'un Topinambour soit un produit de luxe.
09:06 En revanche, quand on l'épluche,
09:08 si on le lave...
09:09 - Parce qu'il y a beaucoup...
09:10 - D'abord, c'est la première chose.
09:12 C'est laver toujours tous les légumes,
09:14 bien les laver,
09:15 et les éplucher,
09:16 faire sécher quand on a utilisé le four
09:19 pour ne pas utiliser l'énergie
09:21 ou les laisser au soleil.
09:23 Et on les fait infuser comme un thé,
09:24 ça fait un bouillon,
09:25 mais c'est dingue.
09:26 - Mais non !
09:27 - Ah si, c'est dingue.
09:28 Moi, je le fais dans les restaurants,
09:30 et c'est comme ça que je l'ai découvert.
09:31 On cherchait à faire des choses au Topinambour,
09:33 et chaque fois qu'on fait cuire le Topinambour,
09:35 comme il y a beaucoup de sucre dedans,
09:36 on a un bouillon qui est sucré,
09:37 qui n'est pas très agréable.
09:39 L'infusion qu'on peut avoir avec une peau séchée,
09:42 quand elle a été légèrement torréfiée,
09:43 c'est dix fois meilleur.
09:45 Alors, il ne faut pas faire des petites épluchures,
09:47 il faut faire des belles épluchures.
09:48 Mais ça, de toute façon,
09:49 il vaut mieux éplucher avec un couteau d'office
09:50 qu'un économe.
09:51 - Ah, ça c'est un bon conseil.
09:52 - Oui.
09:53 - Bon, Gilles, le zapping, c'est ça ?
09:55 - On va le faire en deux parties.
09:56 - Je ne parle pas, non.
09:57 - Non, non, on va le faire en deux parties.
09:59 - Alors, on va marquer une petite pause,
10:01 et puis on va continuer le zapping après.
10:03 - Tout de suite.
10:04 - Hello !
10:05 - 10h30, Sud Radio Média,
10:07 Valérie Expert, Gilles Gansman.
10:10 - Et notre invité, Jean-François Piège,
10:12 avec qui, évidemment, quand on parle de cuisine,
10:14 eh ben, on ne peut pas s'arrêter.
10:16 - Ah, je crois que c'est la première fois
10:17 que ça nous arrive de ne pas faire le zapping.
10:19 - Zapper, alors.
10:20 - Zapper, zapper, zapper.
10:22 - Ah non, je vais vous faire deux sons.
10:23 - Oui, oui, on va...
10:24 Donc, on reçoit Jean-François Piège,
10:25 je précise, pour nos auditeurs
10:26 qui nous rejoindront à Sud Radio.
10:27 - Parce qu'on a une deuxième partie, maintenant.
10:28 On a du temps.
10:29 - Et même une troisième partie.
10:30 "Zéro gaspille", c'est le livre génial.
10:32 Je n'ai pas d'autre mot
10:33 qui parait aux éditions "Achète cuisine".
10:35 Comment cuisiner, non pas les restes, mais des parties...
10:39 - Alors, je n'ai pas voulu les faire, les restes.
10:41 J'en ai mis deux,
10:42 parce que c'était un petit clin d'œil, un à mon fils.
10:44 - Oui.
10:45 - Parce que j'aime bien...
10:46 - Avec le riz, avec le reste de riz, effectivement.
10:48 - Avec le reste de riz.
10:49 - Les frites de riz, génial.
10:50 - Oui.
10:51 Bon, rapide, il vous reste du riz,
10:52 parce qu'on ne sait jamais mesurer l'appétit des convives,
10:54 et puis, ça peut changer.
10:56 Et donc, si on a trop fait de riz,
10:58 on met un peu de fromage grappé qu'on a dans le frigo,
11:01 on l'écrase entre deux plats,
11:03 et on le laisse au frais jusqu'au lendemain.
11:05 Le lendemain, on le détaille en frites,
11:06 et on prend une poêle avec très peu d'huile,
11:08 et on les fait rouler dedans.
11:09 Ça devient croustillant,
11:10 et vous doutez bien que le riz avec le fromage, ça file.
11:13 Et ça, les enfants, ils aiment bien.
11:14 Enfin, moi, j'aime bien, c'est quelque chose que je fais...
11:17 - Il y a plein, plein de choses, avec les pains, le reste de farine...
11:20 - Je vais lui faire mon zapping dans les vraies voix à 17h.
11:23 - On en reparlera dans un instant.
11:24 Allez, on finit le zapping.
11:26 - Alors, j'avais Sandrine Rousseau,
11:28 Sandrine Rousseau du "One Man Show",
11:30 c'est Muriel Robin,
11:31 toujours pris un coup de gueule en télévision.
11:33 Samedi, elle a expliqué qu'elle ne faisait pas de cinéma
11:35 car elle s'était déclarée homosexuelle.
11:37 - Je suis la seule actrice au monde à dire son homosexualité.
11:41 Je connais les acteurs homo français.
11:43 - Ils se taisent ?
11:44 - Bien sûr, sinon on ne remettra plus jamais une femme dans les bras.
11:46 Si on est homosexuel, on n'est pas désirable,
11:49 on n'est pas pénétrable.
11:50 Et quand on n'est pas pénétrable dans cette société,
11:53 et dans le cinéma, on ne vaut rien.
11:55 Si vous êtes vieille, vous n'êtes plus pénétrée,
11:57 si vous êtes moche, vous n'êtes plus pénétrée.
11:59 Pénétrer, désirer, c'est le même mot.
12:00 On parle des hommes qui pénètrent les femmes.
12:02 Si on n'est pas pénétrable, on ne vaut rien.
12:04 Pourquoi je me dis qu'il faut que j'en parle ?
12:06 Parce qu'il faut dire aux jeunes comédiens et comédiennes
12:09 de 13, 14, 15, 16, 17 ans,
12:11 pas la peine qu'ils fassent ce métier.
12:12 Ils ne travailleront pas, ils ne feront pas de cinéma.
12:14 - Moi, je me suis posé la question dans les cuisines.
12:17 Je n'ai pas vu beaucoup de chefs dire qu'ils étaient homosexuels.
12:20 Ça n'existe pas, les grands chefs homosexuels ?
12:22 - Ce n'est pas un sujet si-si,
12:26 mais je pense qu'il y en avait un qui était très connu à Paris.
12:29 Je viens de manger son nom.
12:31 - Qui est décédé ?
12:33 - La Maison Blanche.
12:35 J'ai perdu son nom.
12:37 Je pense que c'est un discours...
12:39 - Est-ce que c'est compliqué d'être homo dans les cuisines ?
12:43 - Non.
12:45 Est-ce que c'est compliqué maintenant ?
12:48 - Yvan.
12:49 - Yvan.
12:50 - Ah oui, y'en avait un autre.
12:52 - Mais Yvan, il faisait un restaurant destiné...
12:55 enfin, gay-friendly, on va dire.
12:57 - Non, parce que...
12:59 Pardon, homosexuel, ça ne veut pas dire que les hommes,
13:02 il y a aussi les femmes,
13:03 mais je crois que la nouvelle chef du Ritz...
13:06 - Oui, et puis Julia Safrani-Djan aussi.
13:09 - Non, non, ça c'est fini, ça.
13:11 Je pense que c'est des...
13:12 - Non, pas celle du Ritz.
13:13 Bon bref, on ne va pas rentrer dans ces...
13:15 - C'est un débat d'arrière-garde.
13:16 - Oui, oui, en tous les cas, je...
13:18 - N'en touche pas à mon poste, la sexy Danielle Moreau,
13:21 après avoir déclaré son amour à l'avocat Georges Fenech.
13:24 Vous l'avez vu ?
13:26 - Non, non, non, c'est votre sourire qui me fait rire.
13:28 - Vous voyez que Danielle Moreau, très sexy, très désirable,
13:32 a trouvé une autre proie.
13:36 Alors évidemment, cette perspective a excité la curiosité de Cyril Hanouna,
13:40 et vous allez voir sur qui elle a jeté son dévolu.
13:43 - Commence par quoi le prénom ?
13:45 Juste le prénom et commence par quelle lettre ?
13:46 - Une lettre.
13:47 - Une lettre.
13:48 - Vas-y, une lettre.
13:49 - Allez.
13:50 - G.
13:51 - G.
13:52 - Gérard.
13:53 - C'est tout ce que vous aurez.
13:54 - C'est Gérard.
13:55 - Non, Guéluc, je l'ai marre.
13:56 - Gérard.
13:57 - C'est pas G, là, au moins.
13:58 - C'est pas G, là.
13:59 - Dis-moi, vas-y, au moins.
14:00 - Non, non, non, mais je vous jure.
14:01 - Non, mais...
14:02 - On voudrait avoir une chance.
14:03 Regardez avec...
14:04 - C'est pas G, là, la lettre.
14:05 - Regardez avec Georges Fenech.
14:06 - Avec qui ?
14:07 - Regardez avec Georges Fenech.
14:08 - Mais Georges Fenech, il avait une main.
14:09 - Bah oui, bah...
14:10 D'accord, mais...
14:11 - Mais elle vient.
14:12 Elle va passer à table.
14:13 - Alors, je redonne un indice.
14:15 Ce que vous venez de dire est un indice.
14:16 - C'était un chef.
14:41 - C'est un chef.
14:48 - Alors, ça a pas mal marché, mais il y avait le rugby.
14:57 Donc, les audiences...
14:58 Le rugby fait des audiences incroyables, inimaginables, de 5 à 6 millions.
15:03 - Oui, pour des matchs...
15:04 - Pour des matchs qui sont pas ceux de l'équipe de France.
15:05 - Celui de l'équipe de France, ça fait 15 millions.
15:08 - Exactement.
15:09 - Et surtout, plus de 56% part de marché.
15:12 Et c'est des scores incroyables sur le rugby.
15:14 - Vous êtes, vous aussi...
15:15 - Amateur, mais je fais partie du 15 de la gastronomie, où on est les 15 chefs qui ont
15:21 oeuvré pour...
15:22 Pendant la Coupe du Monde, j'ai pas été le plus impliqué parce que j'ai beaucoup de
15:28 travail, mais il y a des gens comme Yves Candeborde, comme Christian Constant...
15:32 - Christian Constant, Guy Savoie, qui est passionné aussi.
15:34 - Alors, eux, ils ont même fait la cérémonie d'ouverture.
15:36 - C'est la question que j'allais vous poser, ce qu'on vous l'a proposé.
15:38 - La cérémonie d'ouverture ? Oui, absolument.
15:40 - Vous l'avez refusée ?
15:41 - Oui, parce que j'ai pas le temps, en fait.
15:43 - Il fallait du temps, il y avait de la répétition.
15:45 - Il y avait trois semaines de répétition, et moi je n'avais pas le temps de le faire.
15:48 - Vous en avez pensé quoi, à Seringar ou pas ?
15:50 - La cérémonie ? J'aime pas juger comme ça, à brut pour point.
15:54 Il y a eu une intention qui a été la leur.
15:57 Je pense qu'ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes.
15:59 Je crois que Jean Dujardin a répondu...
16:01 - Oui, il a répondu, très clairement.
16:03 - Il a répondu clairement.
16:04 Moi ce que j'ai adoré, c'est voir l'équipe de France gagner.
16:07 - Est-ce que vous serez à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques ?
16:10 - Ça, j'en sais rien.
16:12 J'étais à celle de rugby, j'étais dans les tribunes.
16:18 Il faisait très chaud, j'étais très bien.
16:20 - Très bien, mieux que sur le terrain.
16:22 - Non, non, mais ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes.
16:25 - Alors, on va parler avec vous, évidemment, de ce livre qui...
16:30 Vous avez le sens du timing, j'ai envie de dire.
16:33 Hélas, dans ce cas précis, puisqu'il s'agit de réaliser...
16:38 - Mais on parlait de responsabilité tout à l'heure, effectivement.
16:41 Il y a peut-être un bon timing, parce qu'on est dans une période d'inflation.
16:44 Mais quand on cuisine, le gaspillage, c'est vraiment quelque chose
16:48 auquel moi j'ai toujours, toujours, toujours fait très attention.
16:51 Et je pense qu'en fait, c'est du bon sens.
16:53 Donc c'est plus un livre de bon sens que...
16:55 Bon, il tombe au bon moment.
16:58 Mais non, c'est le bon sens qui m'a...
17:01 - Est-ce qu'on a perdu, aujourd'hui, ça rejoint encore une fois ce que disait Olivier Grégoire,
17:06 est-ce qu'on a perdu le sens ?
17:08 Est-ce qu'il y a moins de transmission aujourd'hui qui se fait, selon vous ?
17:12 Est-ce qu'il faudrait, justement, peut-être qu'il y ait un peu plus d'éducation à la cuisine ?
17:17 - Oui, parce que je pense que la transmission familiale, comme on la connaissait,
17:21 elle était ancestrale.
17:23 C'est-à-dire qu'on faisait les recettes de sa maman, de sa grand-mère, de sa famille.
17:27 Aujourd'hui, comme on a peut-être un peu déserté les cuisines au niveau familial,
17:31 il y a moins de transmission.
17:33 Les enfants passent plus de temps ailleurs que dans la cuisine.
17:36 Est-ce que la cuisine est la pièce centrale de la famille aujourd'hui ? J'en sais rien, elle l'était avant.
17:40 Donc moins de transmission, c'est pour ça qu'en fait, c'est à ceux qui réfléchissent...
17:44 Je ne peux pas réfléchir à autre chose que la cuisine.
17:48 C'est ma légitimité.
17:50 - C'est votre boulot. - Oui, c'est mon boulot.
17:52 Et donc c'est pour ça que j'ai voulu faire un livre.
17:54 Je l'ai fait très rapidement, en fait.
17:56 J'ai vu au restaurant les prix augmentés des matières premières.
18:01 Je l'ai vu pour nous aussi.
18:03 Et j'ai dit "Tiens, il y a quelque chose à faire".
18:05 Et un jour, en cuisinant pour mes enfants, je me suis aperçu qu'il y a certains ingrédients
18:10 qui laissaient beaucoup de reste.
18:13 Qui avaient beaucoup de... - Oui, ce que vous dîtes, oui.
18:15 - Pardon, pas de reste, de gaspillage. On parle de brocoli. - Du brocoli, vous parlez de brocoli.
18:19 - C'est fou. - C'est pour ça qu'on ne cuisine que les têtes et le pied en jet.
18:24 - Ou de le faire en purée. - Oui, mais encore à la limite,
18:26 je n'ai pas voulu... Tous les légumes qui sont dans le livre
18:30 pourraient être cuisinés en purée. - Oui, c'est vrai. C'est ça qui est original.
18:33 - Je n'ai pas voulu le faire. La première fois que j'ai fait la liste du livre,
18:36 il y en avait 150 recettes. Et je me suis dit que ce livre, il fallait qu'il soit cohérent.
18:39 Donc, j'ai demandé à l'éditeur combien je peux faire de recettes,
18:43 combien de pages, pour qu'il soit à moins de 20 euros.
18:45 Une fois que j'ai demandé ça, j'ai dit "Je veux que ce soit du papier recyclé
18:48 pour aller jusqu'au bout de la démarche".
18:51 Et pour revenir sur le pourquoi, une fois que j'ai eu ce principe-là,
18:57 je me suis dit "Maintenant, il faut le cuisiner. Qu'est-ce qu'on en fait ?"
19:00 Pour cuisiner les choses simples, ça tombe sous le sang, je me suis dit
19:03 "Tu vas faire un livre pour tout le monde. Peut-être que moi, je dois donner
19:07 un peu le sourire dans la cuisine, c'est aller chercher des choses
19:10 qu'on gaspille et qu'on n'utilise pas forcément dans la cuisine
19:14 et on va le faire différemment". Et j'ai fait un petit sondage,
19:18 j'ai vu que le pain était l'une des principales sources de gaspillage.
19:22 Et aujourd'hui, même si ça a augmenté modérément, une baguette,
19:25 ça coûte un certain prix. Donc quand on en jette une partie,
19:28 parce qu'on ne sait jamais, une baguette, on l'achète,
19:30 on ne sait jamais si on la mange entière ou pas, ça dépend de ce qu'on a préparé à manger.
19:33 Si on la fait sécher, on la refait farine, c'est-à-dire une fois qu'elle est sèche,
19:39 on la mixe, on en fait des préparations.
19:42 - Il y a le sablé breton à la farine de pain sec.
19:44 C'est ce qui est original dans le livre, parce que quand on pense à un reste,
19:47 enfin pas reste, quand on pense au gaspillage, on se dit purée, soupe.
19:52 Or là, vous êtes sortis de complètement, ce sont des recettes très originales,
19:56 très malines et qui font envie.
19:58 - Moi, les carottes, chez moi, je les épluche plus.
20:00 J'achète des carottes au marché. Le marché, c'est des carottes de paysans.
20:05 - Mais alors oui, est-ce qu'il faut des produits bio systématiquement ?
20:10 Est-ce qu'il faut... comment vous... parce qu'il n'y a pas tellement d'explications là-dessus.
20:13 Est-ce qu'il faut bien les laver, les brosser ?
20:16 - Si c'était laisser des pages à des explications, j'ai préféré donner des recettes.
20:22 Comme j'avais un livre qui était restreint.
20:24 Moi, j'ai un conseil à donner, mais je le dis à chaque fois, les circuits courts.
20:29 C'est-à-dire qu'une façon de faire des économies, c'est aller regarder ce qu'il y a autour de soi.
20:34 C'est-à-dire que dans n'importe quelle région, on s'aperçoit qu'aujourd'hui,
20:37 les marchés sont encore riches en paysans, que ça nous permet de les soutenir,
20:41 et ça nous permet de dépenser moins.
20:43 - Mais il faut avoir le temps.
20:45 - Le temps de quoi ? D'aller au marché ?
20:47 C'est à peu près le même que d'aller au supermarché.
20:49 - Oui.
20:50 - Mais c'est la journée, c'est le matin.
20:52 - Oui, c'est le matin. Il faut juste se lever.
20:54 - Non mais même aujourd'hui, les supermarchés font aussi des...
20:58 - Oui, mais il faut quand même se dire qu'un paysan sera toujours moins cher qu'un supermarché.
21:03 - Un auditeur me dit maintenant, beaucoup de gens privilégient les loisirs au détriment de la nourriture.
21:08 Donc c'est vrai que...
21:10 - Oui, mais c'est le choix de chacun. Moi, je ne porte pas de jugement là-dessus.
21:14 - La cuisine est une passion, pas un métier.
21:17 On a beaucoup de réactions, beaucoup de gens qui nous suivent,
21:19 et franchement, le livre, je le dis encore une fois, vous donnera des idées qui sortent des sentiers battus.
21:25 - Oui, en fait, il y a 50 recettes.
21:28 - "Cake d'éplucheur de carottes". Il a l'air formidable, votre cake. Il donne très envie.
21:32 - Pourquoi j'ai fait ça ? Parce qu'en fait, je me suis dit, tiens, le carotte-cake, c'est un dessert anglais, un dessert sucré.
21:38 Moi, les carottes, je ne les épluche plus.
21:41 - Bah donc, vous n'avez plus d'éplucheur.
21:43 - Non, mais il y a encore des gens qui les épluchent, donc j'ai voulu faire ça avec.
21:48 Pourquoi ? Parce qu'en fait, la carotte, plus on va vers le centre, plus elle est sucrée.
21:52 Et je trouve que quand on la laisse entière, quand elle vient d'un paysan, ça équilibre le goût,
21:56 et c'est peut-être un peu moins sucré, et c'est plus agréable à manger.
22:00 Ça, c'est mon point de vue. Mais si on n'a pas ces carottes-là, on les épluche.
22:04 Il faut les laver, il faut bien les frotter, et on fait une entrée avec une salade à goûter qui est sublime.
22:09 - Est-ce que parfois vous avez vu beaucoup de gaspillage, par exemple, dans le garde-manger de Top Chef,
22:15 où on voit à l'image une abondance de nourriture ?
22:18 Alors, on sait, et il communique sur le fait que c'est donné à des associations,
22:22 mais est-ce que vous, des fois, vous avez été choqué par ces gardes-mangers ?
22:28 Je dis Top Chef parce que vous êtes travaillé sur Top Chef, mais c'est valable pour Masterchef,
22:32 les autres émissions de cuisine ?
22:33 - Non, non, mais c'est pas ça.
22:35 - Parce qu'il n'y a pas du gaspillage dans ces émissions ?
22:37 - Non, mais même dans un restaurant, il y a du gaspillage, et j'y veille, en fait.
22:41 Moi, j'ai toujours veillé, même quand j'étais à la télé, à ce qu'on fasse attention à jeter le moins possible.
22:47 L'important, c'est l'intention d'aller vers le meilleur.
22:51 Se regarder en critique comme ça, même dans mes restaurants, il y a du gaspillage,
22:55 je fais en sorte que tous les jours, il y en ait de moins en moins.
22:57 C'est ce chemin qu'il faut prendre, en fait.
22:59 C'est avoir cette bienveillance envers ce que la nature nous a confié, pour le cuisiner le plus possible.
23:06 Tendre vers la perfection. C'est le chemin qui est important.
23:10 - Mais est-ce qu'on a besoin de montrer autant, de les garder manger avec autant de choses ?
23:14 - Si c'est pas gaspillé, c'est du spectacle.
23:16 Ça fait partie de la mise en scène.
23:18 Donc, c'est pas le problème. Le problème, c'est qu'est-ce qu'on en fait derrière ?
23:21 Je crois qu'ils ont trouvé des solutions, ils avaient conscience de ça,
23:23 ils ont trouvé des solutions en le donnant, je sais plus à quelle assosse, d'ailleurs.
23:26 Mais ça, c'est plutôt bien, ça, non ?
23:29 - On se retrouve dans un instant, on continue cette discussion avec Jean-François Piège,
23:33 chef deux étoiles, qui publie "Zéro gaspille" chez Hachette Cuisine.
23:39 Et puis, on va parler également des émissions de cuisine à la télé.
23:45 À tout de suite !
23:47 - Sud Radio, le supplément média.
23:50 - Le supplément média avec le chef Jean-François Piège.
23:54 Nous le recevons à l'occasion de la parution de son livre "Zéro gaspille" aux éditions Hachette Cuisine.
23:59 C'est un livre, on était en train d'en parler, extrêmement moderne.
24:02 - Non, non, mais moi j'avais faim, j'ai eu hongne l'histoire.
24:05 Mais très moderne, encore une fois, très concret, très pratique et simple, en fait.
24:10 C'est-à-dire que les recettes, elles tiennent sur deux pages.
24:13 - Oui, il n'y a pas beaucoup d'ingrédients.
24:14 - Et à chaque fois, en plus, ce qui est assez malin, c'est que, par exemple,
24:18 vous vous dites comment on aurait utilisé des croûtes de parmesan pour faire une béchamel,
24:23 mais cette béchamel, vous l'utilisez dans une autre recette.
24:25 C'est-à-dire qu'à chaque fois, c'est l'occasion de réutiliser ce que vous avez fait une première fois.
24:34 - Oui, et vous connaissez mon amour pour la cuisine française,
24:37 donc j'essaye de rester toujours très français.
24:40 - Un bouillon d'ail.
24:42 - On reste très français, mais quand on fait des...
24:46 On peut faire un dashi de croûte de fromage, ça marche très très bien.
24:50 De l'eau froide, plutôt filtrée ou sinon de l'eau minérale, dans un saladier,
24:55 vous glissez vos croûtes de fromage et vous les laissez une journée dedans.
24:58 Le transfert entre le goût du fromage et l'eau va se faire naturellement.
25:01 Vous le faites chauffer, c'est délicieux.
25:03 C'est un dashi, je ne dis pas que c'est une soupe.
25:05 - Mais c'est une fondue, non ?
25:07 - Non, parce qu'on le fait à froid.
25:09 Le transfert va se faire à froid.
25:11 - Et après, je fais quoi ?
25:13 - Un dashi, c'est une infusion, vous savez, c'est ce bouillon asiatique.
25:16 - Et on le refait réchauffé après ?
25:18 - Après, on en fait ce qu'on en veut.
25:19 - Ah bon ?
25:21 - Mais je sens que Gilles ne va pas passer à la suite.
25:23 - En fait, la réflexion c'était de ne rien jeter.
25:25 Quand j'ai fait les bouillons, on mange une volaille,
25:29 la carcasse on la jette,
25:31 ben non, on ne va pas l'acheter.
25:33 Et au début, la première fois, j'ai mis des légumes dedans,
25:35 mais je trouvais que ça avait un coût très important.
25:37 Donc j'ai mis des épluchures de légumes,
25:40 le bouillon de volaille, j'ai fait cuire,
25:42 et ça vous donne un bouillon de volaille.
25:44 Le lendemain, vous mettez un œuf dedans, vous mettez des pâtes,
25:47 vous avez presque un plat complet.
25:50 - Alors j'ai été très surpris, parce que
25:52 vous êtes un des rares chefs à ne pas faire de publicité,
25:56 ou de plat surgelé avec votre nom, ou votre image,
25:58 faites attention à votre image.
26:00 Et en ce moment, je suis envahi de vous,
26:02 sur mon Instagram,
26:04 je ne sais pas si Valérie, tu es envahi,
26:08 vous êtes envahi par Jean-François Piaz,
26:10 sur Instagram,
26:12 où vous proposez des masterclass et des cours à distance.
26:15 Ça marche ça, ou c'est pour payer des impôts ?
26:18 - Ça marche, alors ça c'est pas moi,
26:20 c'est... j'ai... enregistré...
26:24 - Ah c'est déjà en boîte !
26:26 On vous envoie les cours !
26:28 Ah moi je croyais que c'était en visio, et puis...
26:30 - Non non, c'est dire...
26:32 alors je sais pas s'il y en a d'isques,
26:34 pardon, j'ai pas en tête,
26:35 non c'est comme si je faisais un livre, c'est pareil !
26:37 Moi c'est la transmission qui m'intéresse.
26:39 - Ah ! J'avais pas compris ça, elle est mal faite cette pub.
26:41 J'ai cru que c'était, vous donniez des cours,
26:43 en ligne, et que c'était en zoom...
26:45 - Non non non, c'est des cours de cuisine.
26:47 - C'est des cours de cuisine qu'on achète et sur lesquels qu'on peut...
26:50 Non non, moi ce que j'adore,
26:52 c'est pour ça que j'ai fait beaucoup de livres,
26:54 c'est de réfléchir sur la cuisine,
26:56 et ce que je peux proposer aux autres.
26:58 - Et la télévision ça a été la réflexion au départ,
27:01 quand vous avez... je parle pas d'LCI,
27:03 où c'était formidable, mais de Top Chef...
27:06 - Non mais toutes les émissions...
27:08 - Non mais Top Chef, qui était quand même un gros barnum...
27:11 - C'est pas pareil parce que moi...
27:13 - C'était une prise de risque pour vous ?
27:15 - Ah bah évidemment, quand on débute quelque chose,
27:17 c'est une prise de risque. Parce qu'aujourd'hui...
27:19 - Mais il y avait cette idée de transmission en fait ?
27:21 - Oui, mais en fait on s'est fait...
27:23 Au début, quand on a fait la promotion de Top Chef,
27:26 parce que c'était le début,
27:28 il n'y avait pas d'émission de ce style à la télé,
27:31 il y a ce qu'on faisait ensemble sur LCI,
27:33 et MCI s'avait emboîté le pas avec des émissions
27:36 qui étaient présentes de Cyril Lignac déjà,
27:38 mais c'était des émissions plutôt le format de cours de cuisine,
27:41 c'est-à-dire je cuisine face à une caméra,
27:44 donc ça que ça existait, et après il y a eu une autre émission
27:47 avant, auxquelles j'ai participé Top Chef, qui était...
27:50 - Oui Chef !
27:51 - Non, le Dîner Presque Parfait.
27:53 - Ah oui c'est vrai, chez Thierry Ardisson.
27:55 - Non, non, non, ça c'était 93 Saint-Honoré.
27:59 - Vous savez, vous mettez des notes dans les toilettes.
28:02 - Et en fait, nous on participait pas à ça,
28:04 on participait au final, ça s'appelait le combat des régions.
28:07 Et comme moi, qui suis un amoureux de la France,
28:09 et qui suis un amoureux des richesses des territoires,
28:12 quand on m'a proposé de faire ça, j'ai dit oui.
28:15 Et quand j'ai goûté ce que les cuisiniers, cuisinières amateurs faisaient,
28:19 je me suis dit "mais c'est des gens extraordinaires, allons-y !"
28:22 Et c'est comme ça qu'en fait, moi j'ai embrassé cette partie de ma vie
28:28 de faire de la cuisine à la télé.
28:29 Mais moi j'ai toujours fait de la cuisine à la télé,
28:31 j'ai toujours pensé cuisine, j'ai jamais pensé autre chose.
28:34 - Et l'évolution, justement, c'est-à-dire ces nouvelles émissions,
28:37 MC c'est à fond dans la cuisine,
28:39 on sent que ça commence à s'essouffler un petit peu,
28:41 et puis, moi je pense que ça va assez loin,
28:46 c'est-à-dire avec l'émission qui n'a pas du tout fonctionné d'ailleurs,
28:49 moi j'avais beaucoup de réserve... - Masterchef ?
28:51 - Non, pas Masterchef, l'émission Snackmaster,
28:53 c'est-à-dire qu'on décline à l'infini les émissions de cuisine,
28:56 on a l'impression qu'on tord un petit peu les concepts.
28:58 Est-ce qu'on en fait trop d'émissions de cuisine aujourd'hui ?
29:00 C'est un peu le sens de ma question.
29:02 - Alors, il n'y en avait pas, et dès qu'il y en a eu, on a dit qu'on en a fait trop.
29:05 Donc ça je pense que ce n'est pas une question en fait.
29:07 Moi je pense que c'est bien qu'il y ait de la cuisine à la télé.
29:10 - Mais de la vraie cuisine ? - Oui, alors...
29:12 - C'est-à-dire que c'est comme vos livres, c'est-à-dire que ce sont des recettes qui se font,
29:15 c'est-à-dire que vous n'êtes pas un chef qui se fait plaisir,
29:18 vous l'avez fait peut-être par le passé, où il y a des belles photos, etc.
29:21 Là, je pense que les gens ont envie d'avoir des recettes concrètes et...
29:25 - Oui, mais ça fait émerger beaucoup de chefs, Valérie.
29:27 Beaucoup de chefs, de top chefs, ont ouvert leur restaurant...
29:30 - Oui, je ne parle pas de top chefs, je ne parle pas de top chefs.
29:32 - Non, non, je vais le dire différemment.
29:34 Je pense qu'il faut que la cuisine soit sexy en fait.
29:37 Il faut qu'on donne envie aux gens de la faire,
29:40 et de démontrer que ce n'est pas de la servitude.
29:43 - Oui. - C'est juste ça.
29:45 - C'est ludique. - Il faut que ce soit ludique.
29:47 Mais ça l'est, hein.
29:48 Mais c'est vrai que si on prend le principe que la cuisine,
29:50 c'est de la servitude pour remplir un service,
29:53 eh ben ça ne marche pas en fait.
29:54 Mais ça, c'est tous les métiers du monde.
29:56 Donc, qu'à un moment donné, la télé...
29:59 Moi, ce que j'ai aimé, c'est qu'elle a désacralisé,
30:03 démocratisé la cuisine.
30:05 Est-ce qu'on l'avait mis à un niveau où je pense qu'elle ne devait pas être ?
30:09 Et il faut qu'elle se fasse, la cuisine.
30:11 C'est pour ça que moi j'ai aimé ces moments-là.
30:15 J'en ai fait dix ans que de top chef.
30:18 On avait fait ensemble deux ou trois saisons.
30:20 J'avais fait deux saisons.
30:22 Allez, si on met tout le bout, ça fait 15 ans.
30:24 Je pense que ceux qui sont là, quand ils auront fait 15 ans,
30:27 ils laisseront leur place aux autres.
30:29 - Je vais trahir notre discussion hors micro.
30:31 - Ah non, ça c'est interdit.
30:33 - Si vous êtes de rentrée de Normandie, vous êtes tombé dans les bouchons,
30:36 c'était incroyable.
30:37 Vous êtes arrivé très en retard chez vous,
30:39 vous y avez votre femme, vos enfants.
30:40 Vous avez mangé quoi ?
30:42 - Mais j'avais déjà organisé.
30:43 - C'est vrai ? Sérieux ?
30:45 - Oui, c'était organisé.
30:46 - Vous avez mangé quoi ?
30:47 - Hier soir, on a mangé un poulet qui était rôti avec de la salade.
30:50 Elle était très bonne.
30:51 Salade d'un paysan normand qui est fou.
30:53 - Vous faites quoi comme sauce pour votre salade ?
30:55 - Alors ça, je suis assez volatil, ça dépend.
30:58 - Et hier ?
30:59 - Et hier, comme c'était un poulet, c'est une vinaigrette à base de moutarde.
31:03 Parce que je trouve que l'idée du goût de la salade avec la moutarde
31:06 se marie bien avec le poulet.
31:07 Mais par exemple, si on mange une salade avec...
31:11 Je ne sais pas quoi.
31:15 - Il faut changer sa sauce de salade en fonction de l'aliment que ça va accompagner, c'est ça ?
31:18 - Oui.
31:19 Moi, je trouve que c'est meilleur.
31:20 - Oui, parce qu'il y a des vinaigrettes plus citronnées, d'autres à base de...
31:23 - Oui, et puis il y a les vinaigrettes émulsionnées, c'est-à-dire celles dans lesquelles on met de la moutarde.
31:26 Parfois, je fais la vinaigrette de ma maman, c'est qu'on cuit un oeuf mollet
31:30 et on monte comme une mayonnaise, mais versus vinaigrette
31:34 où on met des herbes dedans avec pas mal de...
31:36 Ça, je trouve que c'est bien pour débuter le repas, parce que ça apporte quelque chose.
31:39 Et si on a une tendance de manger une salade avec un poisson,
31:42 j'aime bien utiliser dedans un jus de citron,
31:45 plutôt une huile de noisette qu'une huile d'olive.
31:47 Moi, j'ai plusieurs huiles à la maison et plusieurs sources d'acidité que je mélange.
31:53 Et puis j'aime bien mettre dedans une petite goutte de viande d'oxe aussi,
31:59 de temps en temps, c'est un exhausteur de goût.
32:01 - Un peu de soja, non ?
32:03 - Je préfère le viande d'oxe, moi.
32:05 - Et les épluchures d'asperges ne sont pas à jeter, elles se recyclent,
32:08 et on peut faire des condiments fermentés d'épluchures d'asperges ?
32:11 - Qu'on peut manger avec une volaille rôtie ou, si on la mange froid le lendemain,
32:17 comme j'ai emprunté ça à la cuisine coréenne,
32:21 c'est un kimchi, c'est une lactofermentation,
32:23 même si c'est des choses qui ont toujours existé en France.
32:26 Mais nous, on n'a jamais embrassé cette forme de cuisine.
32:29 Nous, on cuisine en France, l'image de la cuisine, c'est rôtir, c'est faire des sauces, c'est cuisiner.
32:34 Mais il y a toujours eu des lactofermentations pour la conservation.
32:38 Et c'est très bon, ça peut se faire avec des carottes aussi.
32:42 L'important, c'est de mettre un petit peu d'ail, un petit peu de piment pour que ce soit relevé.
32:45 - Pour qu'il y ait du goût.
32:46 - Ça évite d'acheter de la moutarde.
32:47 - Des desserts très simples, granité au café du matin, il vous reste un reste de café,
32:51 vous le mettez au congélateur et vous grattez après.
32:53 - Moi, je voulais juste dire quelque chose qui est important,
32:55 parce que peut-être qu'il y a un écueil dans ce livre,
32:57 mais j'y ai répondu à une recette et qu'il faut l'appliquer à toutes les recettes.
33:00 Pour avoir des épluchures, ou suffisamment d'épluchures, il faut avoir cuisiné.
33:04 Donc si on n'a pas eu le temps de cuisiner, ou si on n'a pas suffisamment d'épluchures,
33:09 par exemple sur les citrons, si vous avez une petite place au congélateur,
33:13 vous faites des petits sachets et quand vous en avez suffisamment, vous réalisez la recette.
33:16 Et diviser son budget quand on se fait à manger, parce qu'une fois on va dépenser zéro,
33:22 c'est se ramener vers une logique qu'on peut manger à bon prix.
33:28 - Pour pas très cher.
33:29 - Zéro gaspille, Jean-François Piège, 50 recettes économiques et gourmandes.
33:33 Je confirme qu'elles sont gourmandes et économiques et séchées.
33:38 Achète pratique. Merci Jean-François Piège d'être passé par Sud Radio ce matin.
33:41 - J'ai fait des endives avec de la pastèque, vous ne me demandez pas.
33:44 - Non, c'est pas possible.
33:45 - C'était très bon.
33:46 - Des endives avec de la pastèque ?
33:47 - Mais oui, des bouts de pastèque, j'ai mis des endives et j'ai mis du bleu.
33:49 - Ah je croyais que tu pensais à endives au jambon.
33:51 - Alors, endives bleues, je me dis pas mal.
33:55 - Je sais mieux faire mes pièces.
33:57 Allez, on va commenter l'actualité dans un restaurant !

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