Avec Pierre Gagnaire, chef cuisinier étoilé et Stéphanie Le Guellec, cheffe cuisinière étoilée
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:02 Sud Radio Média, les invités du jour.
00:04 Les invités du jour, Pierre Gagnère, Stéphanie Le Quelec, une pluie d'étoiles sur ce plateau ce matin.
00:11 C'est un peu cliché de le dire mais en tout cas on a deux très grands chefs avec nous pour parler de cette nouvelle édition de Top Chef.
00:20 C'est ce soir et évidemment si vous êtes là c'est que vous avez participé à cette nouvelle édition.
00:27 15 étoiles pour la 15ème saison, c'est toujours Stéphane Rottenberg qui est à la manette.
00:35 Vous, vous avez gagné Top Chef Stéphanie Le Quelec.
00:37 Absolument, bonjour Marie-Marie, bonjour à tous.
00:39 Oui, il y a quelques années déjà.
00:41 Oui, saison 2.
00:42 Un très joli souvenir donc je suis d'autant plus heureuse de revenir cette année un petit peu de l'autre côté dans une position un peu plus confortable.
00:49 Mais vous avez essuyé les plâtres dans cette saison-là parce que Top Chef n'avait pas la renommée qu'elle a maintenant.
00:56 Évidemment, on parle des débuts de Top Chef donc saison 2.
00:59 Donc effectivement aujourd'hui le programme s'est installé même en tant que véritable concours de cuisine avec une vraie crédibilité.
01:06 Les plus grands chefs de France mais du monde qui viennent lancer des défis aux candidats.
01:10 Donc aujourd'hui Top Chef fait partie du paysage gastronomique français effectivement.
01:14 Pierre Gagnère, vous, cette participation elle est venue comment et pourquoi vous avez accepté ?
01:20 Au départ c'était pas votre tasse de thé ce genre d'émission ?
01:23 Oui, enfin je pense que c'est générationnel.
01:28 D'abord Top Chef c'est pas insultant de le dire, c'était un sous-programme de l'autre émission qui s'appelait Masterchef je crois.
01:39 C'était moins de moyens.
01:44 Moi l'émission je l'avais vu aux Etats-Unis, c'était plus du show qu'un concours de cuisine.
01:50 Et puis au fil du temps c'est vrai que ce concours a été extrêmement crédible.
01:57 Pourquoi ? Parce que c'est très bien fait, il y a des moyens finalement conséquents, des gens de qualité qui s'occupent de ce programme.
02:06 Et puis moi au départ ça m'amusait de voir comment ça fonctionnait.
02:11 Et puis je me suis dit effectivement j'aurais vraiment aimé faire ça quand j'étais gamin.
02:19 Parce que c'est tout ce que j'aime.
02:24 Faut être malin, faut pas traîner.
02:29 Moi le premier livre que j'ai écrit en 84 s'appelle La Cuisine Immédiate.
02:35 C'est un peu ça, c'est vraiment ça.
02:38 C'est la cuisine immédiate quoi.
02:40 C'est-à-dire que c'est une cuisine à l'instinct, faut pas réfléchir, ou on est très bon ou on se plante.
02:46 Et c'est ce yo-yo émotionnel qui est assez fascinant, qui correspond vraiment à ce que je suis, à ce que j'étais dans tous les cas.
02:54 Pour être chef, faut être compétiteur ?
02:56 Ah je pense que oui.
02:58 Oui.
02:59 Oui.
03:00 Oui.
03:01 Je pense que Stéphanie en est l'exemple.
03:03 Parfait.
03:04 C'est une batante.
03:05 Oui, c'est une vraie compétitrice.
03:07 Faut y aller quoi, faut avoir envie quoi.
03:10 On fait souvent la compétition au quotidien après avec nous-mêmes finalement.
03:13 On est tous ensemble, chaque service, le service suivant, on se dit qu'il faut qu'on soit encore meilleur que le service d'avant.
03:18 Et puis la nouvelle création doit être meilleure que celle d'avant, etc.
03:21 Donc on se fait souvent la compétition à nous-mêmes.
03:23 Oui.
03:24 Alors vous êtes de générations différentes.
03:28 Chef-cuisinier, c'était pas forcément très glamour à l'époque.
03:34 Ah pas du tout.
03:35 Moi je me souviens, je me souviens, j'étais avec deux copains dans le métro.
03:40 J'avais 18 ans et j'ai vu les gens s'écarter.
03:48 On avait levé toute l'après-midi du poisson.
03:51 Et on sentait vraiment la poiscaille.
03:54 Et on a empesté tout le...
03:56 Non, non, moi je...
03:58 Souvenirs aussi très précis.
04:02 Je suis en apprentissage à Lyon.
04:04 Chaque matin, je partais avec un panier pour acheter 6 oeufs, une seule, un poulet.
04:10 Et je passais devant le lycée en paire, rue du Bas d'Argent.
04:15 Non, rue en paire d'ailleurs.
04:16 Rue en paire.
04:17 Qui est le lycée chic de Lyon.
04:18 Et les gamins se moquaient de moi.
04:20 On était des...
04:22 Oui, on était des...
04:24 On était moins que rien.
04:25 Alors aujourd'hui, ça va un peu trop loin peut-être.
04:27 À cause de cette émission.
04:29 Vous trouvez que ça va trop loin aujourd'hui dans la starisation des chefs ?
04:33 Moi j'ai plutôt envie que Stéphanie réponde pour moi.
04:35 Parce que moi je trouve que ça va trop loin.
04:37 Mais peut-être que je me trompe.
04:38 On va voir deux générations différentes et deux parcours différents.
04:41 C'est-à-dire que vous, vous trouvez que ça va un petit peu loin aujourd'hui ?
04:45 Bah je pense que...
04:46 Oui, t'es d'accord avec moi Stéphanie ?
04:48 Stéphanie Lequellec ?
04:49 Oui, je suis d'accord avec Pierre.
04:51 Parce qu'il faut un juste milieu.
04:52 Effectivement, on est passé...
04:53 La cuisine a été longtemps un métier un peu qu'on faisait quand on ne pouvait pas faire autre chose.
04:57 Alors que c'est pas vrai.
04:58 Souvent c'est quand même un métier qu'on fait par vocation, par passion.
05:01 Parce que c'est quand même un métier qui demande tellement de temps, d'implication, d'abnégation.
05:06 Que si on ne l'a pas chevillé au corps, si on n'a pas le feu sacré, on a tendance à le subir.
05:09 En tout cas pas le vivre comme nous.
05:11 D'une part, on est passé de cette ombre profonde à une lumière qui est peut-être un petit peu trop forte aujourd'hui.
05:17 Parce que je le dis tout le temps et c'est pas une formule "on sauve pas des vies".
05:22 Je veux dire, on fait à manger, on a un métier qui est extraordinaire, qui est de partage,
05:26 qui est comme ça un prétexte social aussi, la table.
05:29 Mais bon, de là aussi à prendre tant de lumière.
05:32 Mais quand on regarde toutes les saisons de Top Chef,
05:34 souvent les gagnants ou les seconds ou les troisièmes ont ouvert leur restaurant.
05:38 Et ça marche plutôt bien.
05:40 Et ça a créé de l'emploi, ça a créé aussi des nouveaux restaurants.
05:44 Et c'est quand même un cercle vertueux.
05:46 Mais attention, il faut toujours remettre l'église au centre du village.
05:48 Et moi, cette année, j'ai eu la chance d'intégrer une brigade et d'avoir des contacts plus réguliers avec les candidats.
05:54 Mais tout comme Pierre, les dernières années, je suis venue porter des épreuves.
05:57 Et c'est vrai que j'étais assez sidéré quand je discutais avec certains candidats.
06:01 J'étais déjà dans cette envie de faire un petit partage d'expérience,
06:04 puisque malgré mon parcours qui était classique, étoilé, etc., j'ai fait et gagné Top Chef.
06:09 Et je disais aux candidats, mais qu'est-ce que tu vas faire après ?
06:12 Ah ben, je vais surfer sur la vague.
06:14 Et ça me faisait faire des bonds parce que tu n'es pas surfeur et il n'y a pas de vagues finalement.
06:18 Alors que ce soit un accélérateur de carrière, que tu prennes la lumière de ça.
06:22 Mais il ne faut pas oublier que ton métier, c'est cuisinière ou cuisinier.
06:25 Et que la seule façon de durer, et je crois pour le coup en être l'exemple,
06:29 tout comme Pierre, c'est d'être dans sa cuisine, c'est de faire son travail, c'est de faire manger aux gens.
06:34 - C'était par vocation ou par passion ?
06:38 - Par vocation, je ne me suis même pas trop posé la question.
06:40 C'est-à-dire que je viens d'un milieu simple, mais où la table était très importante.
06:43 J'allais au marché avec mes parents, avec mon grand-père, où ça cuisinait,
06:46 où je n'allais pas à la cantine, où on faisait les Noëls et les anniversaires
06:50 à 25 personnes autour de la table, dans un petit appartement de 70 mètres carrés.
06:54 Donc c'était une espèce de chose un peu innée chez moi.
06:57 - Et vous Pierre Gagnens, ça avait été par...
07:00 - C'est tout le contraire.
07:02 - Vous vous souvenez Bernard Loiseau qui disait "j'ai mes deux bacs, le bac d'eau chaude, le bac d'eau froide".
07:06 Ou Jean-François Piège, à qui on disait...
07:10 Qui s'est retrouvé aussi en apprentissage parce que l'école, c'était pas terrible.
07:16 Mais il avait quand même ce côté... Il y avait quelque chose.
07:20 Mais c'était un peu les voix de garage dans cette génération.
07:22 - Oui, enfin moi c'est un peu différent.
07:24 Mes parents avaient un restaurant qui marchait plutôt bien, même très bien.
07:28 Mais mon père n'avait pas choisi ce métier.
07:31 Il l'a fait, c'était la guerre, orphelin.
07:34 Donc il a fait ça pour degré sa famille.
07:37 Mais il travaillait honnêtement.
07:39 Et moi je me suis retrouvé dans ce métier à 5 ans avec une toque sur la tête.
07:43 Donc mon sort était scellé.
07:45 Et pour tout dire, moi je détestais ce métier.
07:48 Et je me pose toujours la question de dire "est-ce que j'aime ce métier ?"
07:51 - C'est vrai ?
07:53 - Vraiment. Mais ce que j'aime, c'est qu'effectivement, c'est un lien social extraordinaire.
07:58 Mais pas côté... Côté bien sûr côté brillant, le côté clientèle.
08:04 Mais aussi ce qu'on vit avec nos équipes, ce qu'on vit.
08:07 Et puis c'est vrai que ce métier, comptant à ce qu'on pensait il y a 30 ans, ou il y a 40 ans,
08:14 c'est que ce métier, il faut un peu de tête, un peu de tranche.
08:18 - Oui, c'est 50%.
08:20 - Et aujourd'hui ce qui est extraordinaire, moi je dis toujours c'est grâce au Goémio.
08:24 Et bien sûr Top Chef a, entre autres, pris le relais.
08:27 Mais c'est que ce métier aujourd'hui, on écrit les repas.
08:34 On commande les repas par "c'est bon, c'est pas bon".
08:37 Non. Aujourd'hui il y a un vrai langage autour de la nourriture.
08:41 Et ça a tout changé.
08:43 Moi ce qui m'a révélé à ce métier, c'est lorsque j'ai eu la première fois un papier.
08:49 C'était le 23 mars 78.
08:52 Et la personne qui a écrit ce papier, qui après est devenue un ami,
08:56 il a écrit en fait ce que je cherchais en moi à dire.
09:04 Oui, ça peut être ça la cuisine.
09:06 Ça peut être un vrai moyen de communication, un vrai moyen de donner de l'émotion,
09:11 de donner du...
09:13 Oui, en gros, exister à travers un métier qui est la cuisine.
09:18 Oui, il y en a qui n'ont pas eu cette expérience.
09:21 Moi, par mon métier, j'ai eu la chance d'avoir été deux, trois étoilés.
09:26 Et deux, trois étoiles.
09:28 Et il y a une chose qui est importante pour moi, c'est que c'est un souvenir inoubliable.
09:36 C'est-à-dire quand vous avez été dans un endroit qui vous a marqué,
09:40 vous ressortez à vie sur "Ah, j'ai été chez Intel".
09:45 Et ce rêve-là, moi je trouve qu'il a...
09:48 Maintenant, les prix ont un peu baissé,
09:50 des gens peuvent s'offrir un étoilé pour un anniversaire ou d'autres choses.
09:54 Et je trouve que c'est un souvenir incroyable,
09:58 qu'on a à vie d'avoir mangé chez un grand chef
10:02 avec des choses qu'on n'imaginait pas et des goûts qu'on n'imaginait pas.
10:05 Mais vous avez tous les deux aussi décliné en bistro.
10:09 Vous avez le gastronomique, Pierre Gagnère, vous vous êtes...
10:13 Vous avez Gaïa à Paris, Pierrot T, c'est ça ?
10:17 - Oui, T c'est le... - T, Pierrot.
10:20 Vous êtes à Aix-en-Provence, Douende à Nîmes,
10:23 vous avez beaucoup de... Et puis à l'étranger, évidemment.
10:25 Et puis Stéphanie Le Quelec, en plus de votre restaurant,
10:29 la double étoilée, vous avez ouvert Mâme.
10:33 J'ai ouvert Mâme, qui est un traiteur, une maison de cuisine dédiée à une cliente de maison.
10:36 Vive, qui est une table marine que j'ai avec mon mari.
10:38 - Mais pour justement qu'il y ait plusieurs types d'expérience.
10:43 - Oui, puis parce que la cuisine, elle est plurielle.
10:45 On a plusieurs modes d'expression dans la cuisine et on n'a pas...
10:48 Puis ça correspond toujours aussi à un moment de consommation un peu différent.
10:52 Donc même si on adore, et Pierre, tu me diras aussi,
10:56 mais on adore ce mode un petit peu étoilé de haute couture, de gastronomie, etc.
11:01 Mais de temps en temps, on a aussi envie d'apporter une pâte à une cuisine
11:05 qui est plus simple, plus quotidienne peut-être.
11:07 - Mais Mika Gagnac, pour rebondir sur la question de Valérie,
11:10 quand vous êtes à Dubaï, au Sketch, à Londres, à Séoul, à Shanghai, à Tokyo,
11:16 quel est l'intérêt ? Parce que je ne vais pas vous voir moi dans ce restaurant-là.
11:20 - Je ne sais pas quoi vous répondre.
11:25 - Non mais vous me comprenez ?
11:27 - Non, je comprends.
11:29 Moi, le lieu dans lequel je suis très attaché, effectivement, c'est la rue Balzac.
11:36 C'est mon lieu, c'est mes 50 ans de cuisine, plus que ça même.
11:40 - Alors à Séoul, je vais voir quoi quand je vais au restaurant du Pierre Gagnac ?
11:44 - Vous allez voir un chef qui est avec moi depuis 15 ans,
11:48 qui défend ardemment nos valeurs dans un contexte parfois pas facile.
11:55 Moi, la première fois que je me suis développé,
12:02 j'avais déjà 54 ans, donc j'avais 30 ans de cuisine derrière le dos,
12:07 j'aurais été incapable de faire ce que fait Stéphanie.
12:10 Alors Stéphanie, d'abord, je suis très admiratif de son talent et de son énergie,
12:16 mais vraiment, petite parenthèse, elle a quand même trois enfants,
12:21 et qu'elle aime et qu'elle adore.
12:23 Et puis elle a Marie, qui est à côté d'elle.
12:27 Et c'est vrai que je pense que pour faire ça, il faut être très solide, très structuré.
12:36 Et moi, à son âge, je n'aurais pas été.
12:39 Puisque moi, à 46 ans, je savais à Paris, j'avais tout perdu.
12:43 Justement, peut-être cette différence avec Stéphanie,
12:48 c'est que moi, même en basse métier, j'ai voulu en faire une "petite œuvre d'art",
12:53 c'était une forme de thérapie.
12:55 Et c'est vrai que j'ai oublié le côté commercial.
12:57 Et puis clairement, en donnant des choses à côté, c'est aussi une façon de bétonner un peu notre...
13:03 Parce que moi, j'avais trois étoiles, toutes les paumes d'âne possibles dans les années 90.
13:09 Et puis quand plus de clients, plus de clients, j'étais plus rien.
13:13 Parce que c'est aussi en commerce qu'on fait.
13:15 Et ça, il faut que...
13:17 Et on consolide notre outil de travail en faisant des choses à côté.
13:22 Et également, je pense que tu seras d'accord avec moi,
13:24 le fait de prendre du recul sur d'autres projets,
13:27 ça prend notre...
13:30 On prend l'air, quelque part.
13:32 - Je suis totalement d'accord avec toi, Pierre.
13:34 - C'est que vous sortez de votre cuisine...
13:36 - Et moi, j'ai du mal quand même à être mono-projet.
13:40 Et je suis d'accord avec Pierre, ça stimule intellectuellement,
13:43 ça stimule émotionnellement, et je pense qu'on en revient plus fort dans sa cuisine,
13:47 dans son deux étoiles, dans son trois étoiles.
13:49 Je pense que les plats sont meilleurs.
13:50 - Intéressant, passionnant, ce que vous nous racontez.
13:52 On va parler de... - De Top Chef !
13:54 - De Top Chef, de ce que vous avez ressenti des candidats,
13:56 de ce que vous pensez de cette nouvelle génération.
13:59 Et puis, vous nous direz des petites choses sur vos camarades également.
14:03 À tout de suite !
14:04 - Sud Radio, le supplément média.
14:07 - Le supplément média.
14:09 Nos invités aujourd'hui, Pierre Gagnère, Stéphanie Le Quellec.
14:11 Pierre Gagnère, vous êtes à Paris, rue Belzac.
14:14 Vous avez trois étoiles.
14:16 Stéphanie Le Quellec, chef restaurant La Seine.
14:19 Vous avez deux étoiles.
14:21 Et on parle avec vous de Top Chef.
14:23 Quinze étoiles pour la saison 15.
14:25 Sauf que c'est ce qu'on disait juste avant de commencer.
14:28 L'arrivée de Pierre Gagnère...
14:30 - Oui, parce que le pitch de départ à 6, effectivement, c'est 15 étoiles.
14:33 Mais bon, quand on a appris que Pierre arrivait dans l'aventure,
14:36 il fait sérieusement monter le score.
14:38 - En total, vous avez 13 étoiles, puisqu'on l'a rappelé.
14:41 Vous avez plusieurs restaurants.
14:44 Déjà, vous Stéphanie Le Quellec, vous y êtes toutes les semaines.
14:46 Enfin, Pierre aussi.
14:47 Pierre Gagnère, c'est une brigade cachée.
14:50 - On le verra la semaine prochaine, dans le premier épisode.
14:53 - Donc, peut-être, je vais vous demander un exercice assez difficile.
14:56 Un mot pour qualifier chacun de vos camarades.
14:59 - Du jury ?
15:00 - Oui, du jury.
15:01 Qu'est-ce que vous diriez de Dominique Crenne ?
15:04 - Une Américaine.
15:05 - Énergie.
15:06 - Énergie.
15:07 - Voilà.
15:08 Vraiment électron libre et énergie, Dominique.
15:10 - Alors, on va la découvrir ce soir.
15:12 C'est une Américaine qui est étoilée et qui arrive...
15:15 - Qui est en train d'arriver à Paris.
15:16 - Qui est française.
15:17 - Française.
15:18 - Et qui vit aux Etats-Unis.
15:19 - Et qui arrive...
15:20 Cette année, il n'y aura que deux brigades.
15:23 Ce qui est aussi la nouveauté.
15:26 Et justement, il y a des brigades de filles et de garçons.
15:29 - Oui.
15:30 Alors, Glenn Vielle.
15:31 - Glenn Vielle...
15:33 C'est dur, votre truc.
15:36 - Pierre, vous avez...
15:37 Vous les connaissez tous, aussi ?
15:38 - Glenn, pour moi, c'est...
15:40 D'abord, c'est vraiment ma génération.
15:42 On est vraiment de la même génération, tous les deux.
15:45 - C'est votre créativité.
15:46 - Créativité.
15:47 Pierre, vous le connaissez.
15:48 Vous avez travaillé au Studio Bon Manière.
15:49 - Oui, oui, oui.
15:50 Je connais ceux de son patron.
15:51 - Son patron, oui.
15:52 Monsieur Charial, le grand chef.
15:53 - Non, mais moi, ce qui me plaît chez Glenn,
15:56 c'est qu'effectivement, il est talentueux.
15:58 Ça, c'est clair.
15:59 Et puis, il a redonné, avec, bien sûr, l'intelligence de Jean-André Charial,
16:08 toute cette noblesse à cette maison incroyable qu'est...
16:12 - Le Studio Bon Manière.
16:13 - Le Maison de l'Aviar.
16:14 Et je trouve qu'il a un respect pour Jean-André Charial,
16:18 qui ne se dément pas.
16:20 Et moi, ça me touche beaucoup, parce que j'ai beaucoup d'affection pour Jean-André,
16:24 qui est partie des gens qui m'ont accueilli
16:26 lorsque j'ai eu mes problèmes il y a 30 ans.
16:28 Et donc, ça fait un très beau duo.
16:30 Et aujourd'hui, c'est vrai qu'il a totalement dynamisé cette incroyable maison.
16:36 - C'est ça, ce qui n'est pas évident d'arriver dans une maison
16:37 qui a été longtemps tenue par Jean-André.
16:39 - Mais Glenn, c'est un vrai, c'est un sincère.
16:41 C'est quelqu'un de vraiment du ménon.
16:43 - Hélène Darroze.
16:44 - Bah, Hélène, c'est un peu l'atelier pour le coucher les filles.
16:47 - Elle vous a inspirées ?
16:48 - Non, mais c'est vrai.
16:49 Hélène, ça fait quand même 10 ans.
16:51 Chapeau qu'elle porte Top Chef.
16:54 - Comme toi.
16:55 C'est une femme...
16:57 Elle est courageuse.
16:59 Elle est battante.
17:01 - Oui, elle va ressembler un peu dans la cuisine.
17:04 - Elle a également deux filles.
17:06 Elle amène de front plusieurs projets.
17:08 Donc, Hélène, c'était intéressant,
17:09 parce qu'elle avait son expérience de jury Top Chef depuis 10 ans.
17:12 Donc, on s'est pas mal nourries de ça aussi.
17:14 - Oui, oui.
17:15 Après, il y a Paul Perret.
17:17 Alors là, c'est peut-être plus facile.
17:19 - Mais Paul Perret...
17:20 - Il est trop libre.
17:21 - Oui, et puis j'aime beaucoup sa vision,
17:23 parce que c'est quelqu'un qui est très...
17:24 Qui intellectualise aussi beaucoup la cuisine.
17:26 Donc, c'était des échanges avec Paul très intéressants aussi,
17:28 parce que c'est très cérébral.
17:30 - Et parfois, juste avant, je vous laisserai continuer.
17:33 Paul Perret, parfois, il est un petit peu dans son monde.
17:35 - Dans son monde, oui.
17:36 Mais ça, ça donne beaucoup rire.
17:37 - Je vous propose d'écoustrer un extrait de Top Chef de cette année.
17:41 Et vous allez voir Paul Perret vraiment dans son monde écouté.
17:44 - Voilà, donc c'est le frottis.
17:46 - Comment tu appelais ça ? Le frottis ?
17:48 Non.
17:49 Ah, le frottis.
17:52 D'accord, j'ai compris, le frottis.
17:54 Pas la même chose.
17:57 - Ouais, voilà, c'est Paul Perret.
18:02 - Il a l'aimé de lecture un peu différente parfois.
18:05 - Ça rigole beaucoup.
18:06 Vous êtes allé chez lui à Shanghai ?
18:07 - Oui.
18:08 - Pas vrai ? Pierre ?
18:09 - Oui, je connais.
18:10 - Il a une expérience incroyable, ultra-violette.
18:12 - Oui, alors l'expérience peut être totalement désastreuse si la cuisine n'est pas bonne.
18:16 - Ah, bien sûr.
18:17 - Parce que ce n'est que de la technique.
18:19 Et on se dit, bon, voilà, dès qu'on passe à table, il se passe quelque chose et c'est brillant.
18:26 Non, non, c'est vraiment superbe.
18:29 - Je vous laisse encore aller.
18:31 - Et sa brasserie aussi, qui est formidable.
18:34 - Et Philippe Etchebest, il nous reste Philippe Etchebest.
18:37 - Philippe Etchebest, c'est quand même l'icône.
18:40 Je veux dire, c'est le pilier, je l'ai dit déjà, de l'équipe grise.
18:44 Bon, puis c'est la rigueur du meilleur au Et de France, Philippe.
18:46 C'est quand même cette vision un petit peu classique, très rigoureuse, très laborieuse de la cuisine.
18:52 Et avec cet esprit de compétition très, très aiguisé.
18:55 - Alors cette saison, il y a un enjeu pour vous, Pierre, puisque vous êtes ce qu'on appelle la brigade cachée.
19:00 Ce qu'a fait Hélène Darroze l'année dernière.
19:03 C'est à dire que vous allez récupérer tous les personnes éliminées qui vont s'affronter dans une deuxième partie.
19:11 Et puis, vous allez avoir votre candidat à vous à la fin de la saison qui va aller directement en finale.
19:18 Qu'est ce que ça vous apporte ?
19:19 - Il va pas directement en finale.
19:20 - Il va en quarte finale.
19:21 - Il va en quarte finale.
19:22 - Il arrive en quarte finale.
19:23 - Ah oui, oui.
19:24 - Alors comment vous avez vécu de découvrir ces jeunes cuisiniers qui comptaient sur vous d'ailleurs pour revenir dans le concours ?
19:32 - Oui, enfin, au résultat, enfin, je sais pas ce que tu en penses, mais c'est leur histoire à eux.
19:39 On est là, on peut aider, on peut accompagner, mais finalement avec beaucoup de distance
19:47 parce qu'on n'a pas le droit de mettre les mains dans le cambouis, donc qui parfois nous démange.
19:51 - Ça vient les manger de pied, c'est pas bien.
19:53 - On a envie de y aller quoi.
19:55 Mais c'est leur échec et leur victoire.
19:57 Moi, ce que je retiens, parce que moi j'ai vécu cette année, de toute façon, effectivement, de l'intérieur, l'histoire,
20:03 moi ce qui m'a plu, c'est vraiment la solidarité entre eux.
20:08 Y'a pas de compétition méchante, malsaine.
20:11 Et ça, c'est peut-être, alors ça peut-être tu pourrais m'en parler, mais peut-être pas.
20:15 Non, tu pourrais pas en parler parce que quand t'as fait la saison, t'avais pas le temps de t'occuper des copains.
20:20 - Pour eux, ils ressortirent quand même une atmosphère.
20:22 - Si, si, bah tu sais, j'ai gardé des amitiés fortes dans cette époque.
20:25 - Oui, et moi je trouve, oui, alors, donc ça c'est positif, c'est qu'entre eux y'a pas de coup d'or, y'a pas de méchanceté,
20:33 y'a pas de... parce que ça pourrait être le cas.
20:36 Et c'est pas le cas.
20:38 Y'a une compète, mais cette compète, elles, elles sont solidaires.
20:42 - Oui, parce que vous avez senti qu'il y avait une vraie solidarité, un bon esprit.
20:46 - C'est bienveillant, oui.
20:48 - En gros, c'est pas une... cette émission, elle développe pas des mauvais sentiments.
20:54 Au contraire, elle ne développe que des belles choses, avec des gens qui ont juste envie de se battre,
21:00 et c'est un bon exemple aussi.
21:02 - Qui avaient envie de parler cuisine et de faire de la cuisine, en fait.
21:05 Ils se sont vraiment retrouvés autour des vraies bonnes valeurs de top chefs,
21:08 c'est-à-dire, ils ont pas trop pensé caméra, télé, ce qui leur arriva.
21:12 Ils se sont vraiment retrouvés avec des univers culinaires très différents,
21:15 et ils avaient envie de partager ça.
21:17 Ils avaient vraiment des techniques, des univers très différents,
21:20 et ils parlaient entre eux en permanence cuisine.
21:22 Certains allaient acheter des bouquins le week-end, etc.
21:24 Je trouve... mais ça, c'est aussi dû au fait que...
21:27 En fait, top chefs, ce qu'ils font dans le programme, c'est pas tant nous.
21:30 Et Pierre a raison, nous, on est là pour leur envoyer la balle
21:32 et essayer d'aller chercher en eux ce qu'ils ont à exprimer,
21:35 les aider à exprimer ça.
21:37 Mais c'est ces candidats formidables qui font faire la saison.
21:39 - Est-ce que ces candidats ont eu une influence ensuite sur votre cuisine, à vous ?
21:42 Est-ce que vous avez découvert des candidats...
21:44 - Vous leur piquez des idées, quoi, en gros.
21:45 - Qui se sont dit "Ah, mais pourquoi j'ai pas pensé à cuisiner de cette façon ?"
21:48 - Oui, il y a des échanges intéressants avec eux,
21:50 parce que de la même façon qu'avec les autres chefs,
21:53 moi, ça m'a permis, je vous dis, de passer deux mois à discuter.
21:57 Enfin, vos journées, c'est avec...
21:58 Alors, sur la fin seulement, mais avec Pierre Gagnère, avec Lenneviel,
22:01 avec Paul Perret, avec tous ces grands chefs.
22:03 Donc forcément, nous aussi, entre nous, on parle cuisine,
22:06 et puis des fois, on est interpellé par la technique,
22:09 ou l'œil, ou la sensibilité d'un candidat,
22:11 et on se dit "Mais tiens, mais quelle idée !
22:13 Et pourquoi moi, j'ai pas pensé effectivement à ça ?"
22:15 Parce que des fois, c'est pas mon univers, c'est pas ma culture.
22:18 Donc en fait, tout ça, on a passé nos journées
22:21 vraiment autour de valeurs de cuisine hyper plaisantes, hyper saines,
22:24 et pour moi, la première, ça a été très enrichissant.
22:27 - Et ces candidats, les candidats, ils sont jeunes, pour la plupart,
22:30 ils ont une vingtaine d'années.
22:32 - Pierre Gagnère ?
22:33 - Je vais parler à l'aîné, Pierre Gagnère.
22:36 Qu'est-ce que vous remarquez de différent dans cette jeune génération ?
22:40 Là, je parle cuisine, hein, sur leurs envies,
22:43 sur leur... Est-ce qu'ils sont plus dans...
22:47 Alors, il y a des épreuves imposées, évidemment,
22:51 mais plus sur le produit, ou plus sur l'exploit
22:54 de réussir des assiettes, je veux dire, instagrammables ?
22:58 - Alors, l'exploit, ils sont contraints.
23:00 - Oui, ils sont contraints.
23:01 - Ça, c'est le format de l'émission.
23:02 - Mais vous sentez quand même, dans l'appréhension qu'ils ont de l'épreuve,
23:06 ce vers quoi ils vont aller ?
23:08 - Oui, mais ils ont le...
23:11 Ils ont des... Moi, ce qui me frappe,
23:15 mais ça, on le voit aussi dans nos maisons,
23:19 ils sont à peu près à tout sacrifier pour le travail.
23:22 - Oui, oui.
23:24 - Ils veulent protéger leur vie,
23:27 et leur vie privée est très, très, très importante.
23:32 - C'est un peu un problème quand même, parce qu'on le voit,
23:34 c'est un gros problème, parce que les chefs que je connais,
23:37 ils sont dans leur restaurant, et la vie de famille, le soir...
23:40 - Oui, mais quand même, aujourd'hui, c'est un peu une tendance...
23:45 - Ah oui, lourde.
23:46 - Oui, enfin...
23:47 - Stéphanie, vous, vous êtes dans votre restaurant aussi,
23:49 vous avez trois enfants.
23:50 - Oui, je suis pas avec mes enfants le soir,
23:52 mais bon, c'est un choix que j'ai fait.
23:53 Mais là où je rejoins Pierre, la génération qui arrive
23:56 n'a pas forcément envie de faire ces mêmes choix que nous.
23:58 Ils ont envie de la même chose,
24:00 mais ils vont peut-être y arriver un peu différemment.
24:02 Est-ce qu'on peut leur vouloir ?
24:03 Pas forcément, le monde change.
24:04 Mais c'est possible, en tout cas, ils vont avoir à bâtir ce monde-là,
24:08 et je pense que de toute façon, effectivement...
24:10 Mais là encore, on passe d'un extrême à un autre, je pense.
24:12 C'est-à-dire qu'effectivement, Pierre a connu des années, je pense,
24:15 de cuisine encore plus difficiles que moi,
24:18 où effectivement, ce métier vous prenait, il était très dur...
24:22 Aujourd'hui, on est passé à un autre extrême
24:24 où on veut peut-être vraiment beaucoup moins travailler.
24:26 Il va falloir remettre un petit peu l'équilibre entre tout ça,
24:29 mais je pense qu'on peut tous y arriver ensemble.
24:31 - Mais est-ce que vous, vous avez pris en compte aussi,
24:33 cette nouvelle génération qu'on voit dans Top Chef,
24:35 qu'on va voir ce soir, du sang gluten, de sang sucre, de moins de graisse...
24:40 - Il y a des épreuves, en tout cas, qui vont leur lancer ce type de défi.
24:44 - Exactement.
24:45 Et est-ce que vous, dans vos restaurants,
24:47 Pierre, vous, qui avez une cuisine qui, au début, n'avait pas tous ces...
24:53 - Si, si.
24:54 - Il y a 15 ans, vous mettiez en photo...
24:56 - Il n'y a pas 15 ans, il y a 45 ans.
25:00 - Un des petits déchats.
25:01 - Moi, j'ai eu mon premier restaurant en 77.
25:03 Mais dès le départ, moi, j'ai voulu tracer une route qui me soit singulière
25:07 parce que, justement, je n'aimais pas ce métier.
25:10 Et donc, ne m'émanant pas, il me fallait que...
25:12 Et puis, contrairement à Stéphanie, et contrairement à beaucoup de cuisiniers,
25:15 bizarrement, je n'avais pas une culture de la nourriture à la maison.
25:20 Ce n'était pas important, finalement.
25:22 - Ah bon ? Malgré le fait que votre père t'a donné un restaurant ?
25:25 - Non, non, non.
25:26 Je n'ai jamais vu ma mère cuisiner.
25:28 Et mon père faisait ça parce qu'il fallait le faire.
25:32 Donc, je n'ai pas de souvenirs forts de...
25:35 - De transmission ?
25:36 - Peut-être un peu ma grand-mère, mais c'était très léger.
25:39 Donc, moi, je me suis construit un univers mental de culinaire.
25:44 Et effectivement, en me disant que le monde, c'est mon jardin.
25:48 Alors, aujourd'hui, c'est un peu plus compliqué parce qu'on vous demande...
25:51 Alors, il y a...
25:53 Il faut...
25:54 Alors, pour le coup, il y a une tendance, aujourd'hui, c'est...
25:56 Pas acheter trop loin.
25:58 - Oui, c'est ça. Il y a tout un tas de choses qu'il faut chercher.
26:00 - Donc, il y a des choses où j'y vais plus.
26:01 Parce que je sais que c'est plus...
26:02 Parce que c'est quelque part mal vu, quoi.
26:05 Mais globalement, je...
26:08 Enfin, je pense qu'il faut cuisiner avec son cœur.
26:10 Il faut cuisiner avec ses tripes, avec son...
26:13 Et pour durer, c'est être soi-même.
26:15 C'est être soi-même.
26:16 - C'est votre cas.
26:17 A tous les deux.
26:18 Merci à tous les deux.
26:19 Merci, Pierre Gagnère.
26:20 Merci, Stéphanie Lequellec d'avoir été avec nous.
26:23 Je rappelle que vos établissements sont...
26:25 Certains de vos établissements sont accessibles à tout le monde.
26:28 Pour une expérience, je pense à MAM ou alors chez vous, à Gaia.
26:32 Il y a des choses.
26:33 - Écoutez, si j'ai le temps de le dire,
26:36 même le restaurant Digastro, il est accessible.
26:39 Honnêtement.
26:40 - Oui, parce qu'on a des menus déjeuners.
26:41 Il y a des menus déjeuners.
26:42 Mais vraiment, faites l'expérience.
26:44 Je trouve que ça vaut vraiment le coup.
26:45 J'entendais Marc Veyra qui disait, il y a quelques années,
26:48 c'était 30% du budget que représentait l'alimentation.
26:52 Aujourd'hui, c'est 13%.
26:53 Donc, il faut redécouvrir le plaisir de manger,
26:57 le plaisir des produits.
26:58 Et puis, aller dans nos restaurants.
27:01 On a la chance d'avoir les meilleurs chefs du monde.
27:04 Allez, soyons chauvin.
27:05 - Dans tous les cas, un territoire extraordinaire.
27:07 - Absolument.
27:08 Pierre Gagnère, Stéphanie Lequellec.
27:09 Ce soir, vous les retrouverez dans Top Chef 15e saison
27:12 avec 27 étoiles, si je ne dis pas de bêtises.
27:16 - 28 même.
27:17 - Merci à vous.
27:19 - Et tous les mercredis.
27:20 - Tous les mercredis.
27:21 - Merci. - Merci.