• l’année dernière
Avec La Big Bertha, comédien Drag Queen et Romain Nigita, journaliste spécialiste des séries.

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-09-14##

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Transcription
00:00 - Le Sud Radio Média, bonjour, il est 10h03, bonjour Gilles Gansman !
00:04 - Oui, vous m'appelez Gilles aussi !
00:06 - Gilles, c'était un petit peu... - Salut !
00:08 - Oui, salut ! - Ça va bien ?
00:10 - Oui, ça va bien, surtout qu'on a un invité, une invitée, je ne sais pas, de marque aujourd'hui !
00:14 Bonjour Bertha ! - Bonjour !
00:16 - Alors Bertha, c'est une drag queen, elle a une carrière florissante, performance, on est feuillage, burlesque,
00:23 direction artistique de cabaret, candidature à l'émission, on se souvient de vous évidemment, dans Drag Race France.
00:29 Et puis, cette émission en ligne sur Swissplay, Mini Cooking, on va en parler largement.
00:36 - Oui, on fait des petits plats miniatures, c'est ça, c'est des petits objets, on doit cuisiner...
00:44 - Tu as appris, Gilles, avec Bertha ?
00:46 - Non, je me suis beaucoup amusé en fait !
00:48 - J'ai tout ramené, j'ai tous les utensils derrière, donc on va cuisiner juste après !
00:51 - Vous savez manier le fouet, le mini fouet, le mini fouet, c'est pas pareil !
00:55 - Tout est mini !
00:57 - On vous reconnaît sans maquillage ou autre, est-ce qu'il y a deux personnalités en vous ?
01:03 Est-ce que lorsque vous n'êtes pas maquillé, vous êtes différent ?
01:08 - Totalement !
01:10 - Moi je m'attendais au maquillage et à la perruque !
01:12 - Ah bah oui !
01:14 - On va pas se mentir, il est 10h du matin, je me suis réveillé à 7h, voilà !
01:18 Mais non, au moins ça vous donne l'occasion de venir me voir en spectacle, et comme ça vous me verrez maquillé, etc.
01:23 - Pourquoi, ça prend combien de temps ce maquillage ?
01:25 - Une transformation complète, avec les bijoux, les ongles, tout ça, c'est 3h, 3h30 !
01:33 - Ah bah c'est moins long qu'avec vous !
01:35 - Attention !
01:37 - On n'a jamais partagé de salle de bain ensemble, je suis très rapide !
01:41 - J'aime beaucoup cette intimité matinale !
01:43 Mais sinon oui, les gens me reconnaissent dans la rue, même en civil, ce que j'appelle en civil,
01:49 grâce à l'émission Drag Race France, on m'a vu à la fois en make-up, mais aussi en Loïc, c'est mon prénom !
01:55 - Et donc, est-ce qu'il y a deux personnalités ?
01:57 - Bonjour, allongez-vous, on va parler !
02:03 - Il commence toujours comme ça !
02:05 - Il y a deux personnalités, on va pas oublier que Loïc est l'assos créatif de Bertha,
02:10 et Bertha se permet beaucoup plus de choses que moi, que Loïc.
02:15 Elle se permet d'ouvrir grandement sa bouche pour parler de certains sujets, etc.
02:22 où moi je vais peut-être plus réfléchir, à la fois, ou voilà.
02:26 - Alors vous êtes de la région du Sud, on en parlait, vous êtes viril, vous avez fait du rugby.
02:33 - Ouais !
02:34 - Comment, à quel moment ?
02:36 - Ah oui, oui, oui !
02:37 - Vous avez fait du rugby à Castres, c'est ça que vous disiez ?
02:39 - Exactement, je suis de Castres, ouais.
02:41 - Et comment, à un moment, on se dit "je veux mettre du rouge à lèvres et du maquillage" ?
02:45 - Ça vient d'une découverte quand j'avais 6 ans, la découverte du Crazy Horse.
02:53 La découverte du Crazy Horse à la télé, le 31 décembre, il passait le Crazy Horse en fait, à minuit,
02:57 et j'ai découvert ça, et je sais pas, ça a été une révélation,
03:00 j'étais mais transporté dans un autre univers, je trouvais ça tellement beau,
03:04 tellement fin, tellement subtil, de mettre en valeur justement la femme avec ses lumières,
03:10 et ça m'est même devenu une carotte auprès de ma maman,
03:13 parce que tous les ans, elle me disait "Loïc, fais attention, si tu n'es pas sage,
03:16 le 31 décembre, y'a pas de Crazy Horse !"
03:18 - C'est incroyable !
03:19 - Et en fait, j'ai découvert ça, après j'ai découvert...
03:21 - Le rugby était passé à la trappe, hein, parce que...
03:24 - Le rugby, il était encore un peu là, mais après hop hop hop, je suis passé à la danse et au théâtre,
03:28 et après j'ai découvert l'univers du cabaret, Jean-Marie Rivière, le papa du cabaret français...
03:32 - De l'Alcazar !
03:33 - De l'Alcazar, le Paradis latin, etc.
03:35 Et voilà, toute ma jeunesse a été bercée par toutes ces influences.
03:39 - Et vous êtes là, avec nous, c'est bien les miennes, vous comptez tout ça ?
03:42 - Et ça a été bien pris en Provence.
03:43 - Ah, ça a été bien pris, de toute façon mes parents ne sont pas du tout étonnés,
03:46 mes parents en plus me soutiennent à 4000%,
03:48 parce que quand j'étais petit, quand on me demandait "Qu'est-ce que tu veux faire dans la vie Loïc ?"
03:51 je leur disais "Soit je vais être clown ou bosser dans un cabaret."
03:54 Ah bah je fais les deux.
03:56 - Bah génial, génial.
03:57 Gilles, le zapping du jour ?
04:04 - Hier, Canal+ a diffusé un documentaire consacré à Dajou, vous savez, le frère de Maître Gims.
04:09 Du coup, on a parté sur Canal pour la promotion, on a reçu le chanteur, donc frère de Maître Gims.
04:14 Toute la famille vit à Marrakech, alors forcément, quand il y a eu le tremblement de terre, ils ont eu très peur.
04:20 - Avec Gims, on était en tournée, et on a appris la nouvelle en sortant de scène.
04:25 Et les premières phrases qu'on nous a dites, c'est "Il y a eu un séisme, un gros séisme au Maroc,
04:32 et on n'arrive plus à voir les enfants."
04:33 - Vos enfants ?
04:34 - Ouais, nos enfants aussi.
04:35 - Vous n'arriviez pas à les joindre ?
04:36 - Exactement. Parce qu'ils étaient à la maison, ils étaient au Maroc, ils étaient à Marrakech.
04:41 Là où on était, on n'avait pas de réseau, ça veut dire qu'on appelle, ça pleure au téléphone, et après ça court.
04:46 - Vous avez fait rentrer vos enfants, votre famille ?
04:48 - Ils ne voulaient pas rentrer. Ils ne veulent pas rentrer, ils veulent rester, ils veulent retourner à l'école.
04:54 En fait, ils ont envie de continuer de vivre. Et je n'ai pas envie de leur casser ça non plus.
05:00 Bien évidemment, j'ai toujours cette peur et cette crainte.
05:03 Mais bon, je suis quelqu'un de très croyant, et c'est Dieu qui décide.
05:08 Dans tous les cas, que ce soit en France ou que ce soit au Maroc, s'il a décidé que ça devait se passer comme ça, ça se passera comme ça.
05:14 - Depuis septembre, Nicolas Sarkozy est en tournée promotionnelle pour son nouveau livre.
05:20 Alors évidemment, les journalistes, vous savez comment ils sont, ils en profitent pour lui parler des affaires.
05:26 Mais le petit coquin, il a sa petite technique, sa petite méthode pour éviter le sujet comme l'a repéré Quotidien.
05:31 - On adore la technique de Nicolas Sarkozy, parler sur la question, noyer la question, pour que ce soit inaudible.
05:37 - Je ne me suis jamais plaint.
05:39 - Je l'ai aussi jugé et même parfois condamné.
05:41 - Non, non, non, attendez, on va voir.
05:42 - Savez-vous que l'ordonnance de rentrée...
05:43 - Non, non, non, non, non.
05:44 - La justice a donné tort à trois reprises à Nicolas Sarkozy, selon Mediapart, qui a voulu faire croire à un faux l'ordonnance de rentrée.
05:50 - Non, non, non, non.
05:51 - La justice a tranché au moins pour ce qui concerne une affaire.
05:54 - Non, monsieur, non.
05:56 - Et maintenant c'est la Cour de cassation qui a compris la question de Bruce Toussaint.
05:59 - Non, non, non.
06:00 - Il avait fait la même chose sur France 5.
06:02 - On a appelé l'affaire des écoutes pour laquelle vous avez été condamné.
06:05 - Ah non, non, non, mais attendez, mais peu importe.
06:10 - Alors on a compté 26 non, non, non, 4 oui, oui, oui, 5 non, non, non sur France 5, ce qui nous fait quand même un total de 34 non, non, non.
06:16 - Il l'appelait M. Saint en plus.
06:19 - Exactement.
06:20 - Est-ce que vous pouvez nommer des hommes politiques qui sont venus voir des shows de drag queens ?
06:26 - Des hommes politiques ?
06:28 - Ouais, ou des femmes politiques.
06:30 - Des femmes politiques.
06:31 - Qui est venue ?
06:32 - On a eu la...
06:34 Comment elle s'appelle ?
06:36 - Dites-moi.
06:37 - C'était la ministre déléguée à l'égalité...
06:40 - Des hommes et des femmes ?
06:42 - Chiappa ?
06:43 - Non, non, non, non.
06:44 - Celle qui est actuellement ?
06:45 - Ouais.
06:46 - Avec qui on a fait justement une petite rencontre juste avant, c'était très sympathique.
06:51 Ça a été la seule.
06:52 - D'accord.
06:53 - Et en coulisses ?
06:54 - Et en coulisses ?
06:55 Ce qui se passe en coulisses reste en coulisses.
06:59 - Est-ce que c'est important pour vous que les politiques appuient ce phénomène ?
07:04 - C'est indispensable.
07:05 C'est indispensable en fait parce que nous, en tant que drag queen, on a aussi des messages à faire passer et notre art est politique.
07:15 Et on est sur la visibilité aussi d'une catégorie de population qui est minorisée.
07:21 Toutes ces communautés LGBT qui est totalement invisible auprès du gouvernement,
07:27 où toute cette communauté trans qu'on met en avant aussi avec notre art, c'est...
07:31 On est un peu les porte-parole.
07:33 Donc on a besoin aussi de ce soutien-là.
07:35 On a besoin aussi qu'il y ait des actions qui soient faites sur toutes les thématiques de LGBTphobie, de discrimination, de violence.
07:47 Toutes ces choses-là, ça fait des années qu'on nous dit que le gouvernement travaille là-dessus.
07:52 Sauf que les enfants, c'est bien de travailler dessus, mais il faut sortir quelque chose quoi.
07:56 - Et d'un autre côté, vous comprenez que parfois c'est difficile à accepter pour une certaine partie de la population
08:03 qui ne comprend pas ou qui a l'impression que le mouvement se retrouve partout, dans les publicités, dans les choses comme ça.
08:12 C'est vrai que vous êtes repris dans plein d'endroits et que d'un seul coup, ils ont l'impression qu'il y a une sorte d'envahissement.
08:19 Vous comprenez ça ou pas ?
08:21 - J'ai envie de répondre à ces personnes que notre art existe depuis des années et des années.
08:25 Et là enfin, on est reconnu en tant qu'artiste.
08:28 C'est notre travail, c'est un métier, c'est une passion aussi.
08:32 Mais après qu'on se retrouve un petit peu partout, qu'on ait cette visibilité là,
08:37 on a assez travaillé pour en arriver là et aussi pour faire comprendre qu'il y a un travail artistique derrière
08:44 et aussi qu'on est des humains.
08:46 - Mais vous attendez quoi concrètement comme mesure ?
08:48 Vous dites "là il va falloir agir", vous attendez quoi ?
08:51 - Par rapport, on va parler par exemple du cyberharcèlement.
08:53 Tout ce qu'on a vécu nous, par exemple la saison 1 ou la saison 2 de Drag Race France,
08:59 tout ce que ces drag queens aussi vivent sur les réseaux sociaux,
09:02 où il y a une extrême violence.
09:05 - Il y en a pour tout le monde malheureusement et partout sur les réseaux sociaux, c'est le principe malheureusement.
09:10 - Ouais, le principe je sais pas, mais à un moment ou à un autre, on a besoin de protection aussi.
09:17 On a besoin de protection, on a besoin de soutien, on a besoin qu'on se dise
09:20 "oui, ils ont légiféré pour nous protéger par rapport à tout ça".
09:25 - Et puis on s'est aperçu en regardant, pour ceux qui regardaient Drag Race,
09:28 qu'il y a eu beaucoup beaucoup d'agressions, que ça arrive très souvent que vous soyez agressé.
09:34 Et justement, puisqu'on parle d'agression, cette vidéo qui fait le buzz,
09:38 une journaliste espagnole en plein direct s'est fait mettre une main aux fesses par un passant,
09:42 je sais pas si vous avez vu cette vidéo qui a beaucoup buzzé.
09:45 Heureusement le présentateur du journal était très réactif, comme vous allez l'entendre.
09:49 - L'homme était armé et a tenté de...
09:51 - Vous êtes de quelle chaîne ?
09:53 - Une seconde, on est en direct, excusez-moi.
09:56 - Isa, excusez-moi, je vous coupe.
09:58 Excusez-moi, on n'entend pas très bien, mais il vient de vous toucher les fesses ?
10:01 - Oui.
10:04 - Montrez ce monsieur à la caméra, montrez-nous cet idiot, filmez-le s'il vous plaît.
10:08 - Si tu as besoin de nous demander quelle chaîne on est, pas besoin de me toucher les fesses.
10:11 Je suis en direct, je travaille. Faut vraiment que tu me laisses travailler.
10:15 - Je t'ai pas touché les fesses. Je te respecte, je voulais pas te toucher les fesses.
10:21 Faut vraiment que tu me laisses travailler.
10:23 - Incroyable.
10:24 - Oui, incroyable. D'autant qu'elle fait de la peine cette jeune fille, parce qu'elle s'excuse à un moment donné d'avoir créé ça.
10:30 Elle s'excuse. On voit un petit peu la détresse dans son regard.
10:33 Et c'est vrai que cette scène est assez édifiante.
10:35 - Et lui qui dit "je n'ai rien fait".
10:37 Alors qu'il a été filmé partout.
10:39 - Dommage.
10:41 - Il a été rattrapé par la police.
10:43 La suite de l'histoire.
10:45 Et il est actuellement en prison préventive en Espagne, en attendant son jugement.
10:50 - Présente par l'Espagne.
10:52 - Exactement. A 10h30, on va parler avec notre spécialiste série de l'événement en télé qui a eu lieu hier.
10:59 C'était la sortie sur Netflix de la série de Bernard Tapie.
11:03 Et tout le début de l'épisode, du premier épisode, c'est lui qui veut devenir absolument chanteur.
11:09 Et donc je vous ai mis un extrait des années où Bernard Tapie...
11:13 - On l'avait oublié celle-là.
11:15 - Voilà. Et c'était Tapie avec un Y.
11:18 - Tapie.
11:20 - Tapie.
11:22 - Eh bien, écoutons.
11:24 La première que j'ai crue m'avait semblée sincère
11:27 Elle avait l'air d'une ingénue
11:31 Elle en avait seulement l'air
11:34 Car à nos rendez-vous, toujours je l'attendais
11:38 Des heures entières, j'en devenais fou
11:42 Mes bouquets de fleurs se fanaient
11:45 Je ne crois plus les filles
11:49 Avec leurs mots au serment
11:52 Je ne crois plus les filles
11:55 - Non, tu trouvais pas ?
11:57 - Oui, bien sûr, je vais l'utiliser en lip-sync sur scène bientôt, on ne sait jamais.
12:00 Je vais faire du tapaille.
12:01 - Est-ce que vous chantez, vous ?
12:03 - Oui. - Ah, dis-donc.
12:04 - Non, ça ira, de toute façon.
12:06 Oh, il est 10h15, je ne suis pas maquillé, il faut le maquillage pour chanter.
12:09 - Ah, vous voyez.
12:10 - Vous vous cachez dans votre maquillage.
12:12 - Donc en fait, le public est timide.
12:13 - Mais oui, c'est ça.
12:14 - Mais oui, il fallait s'y attendre.
12:16 - Tu me dis ta...
12:17 - Bon, allez, on va vous laisser reprendre vos esprits.
12:20 On se retrouve dans quelques instants.
12:21 - Pas par les cuisines, mais en tout petit petit.
12:23 - En direction Sud Radio, l'invité du jour, la Big Bertha,
12:36 Dra Queen, Bertha, comme on vous appelle.
12:39 - Parfait. - Loïc de son petit prénom.
12:41 - C'est ça. - Et puis sans maquillage aujourd'hui.
12:43 - Et Gilles, vous avez la bande annonce de Mini Cooking.
12:46 - Eh oui, qui est le programme que présente la Big Bertha,
12:49 qui est diffusée sur Sixplay.
12:51 Vous pouvez déjà vous connecter, de nombreux épisodes,
12:53 et vous allez comprendre tout le principe.
12:55 Écoutez.
12:56 - Et bonjour, je suis la Big Bertha.
12:59 Je serai votre hôtesse pour parler d'un nouveau type de cuisine.
13:02 Que dit-je ? Un phénomène mondial sur les réseaux sociaux,
13:06 la cuisine miniature.
13:09 La minutie, le sens du détail et de l'esthétisme.
13:12 La finesse, la méticulosité, la créativité.
13:15 Et surtout, un spectacle culinaire d'exception.
13:20 Là, je galère un peu, ouais.
13:22 - Je perds mon fouet.
13:24 Ah, ça y est, je vais tomber.
13:26 - Et pour cela, qu'il soit professionnel ou influencer food,
13:29 je vais accueillir ici des invités
13:31 qui n'ont aucune idée de la sauce à laquelle ils vont être mangés
13:35 ou dévorés.
13:37 - Mais je sais pas faire ça, moi, je fais tout en gros.
13:40 - Oh là là.
13:41 - Je sais que je suis petite, mais tu vois,
13:43 je suis quand même pas si petite que ça.
13:45 - Bienvenue dans Mini Cooking.
13:47 Ce n'est pas la taille qui compte.
13:49 - Eh oui, c'est pas la taille qui compte.
13:51 N'empêche que c'est l'enfer, ces petits trucs-là.
13:53 Il faut avaler de quoi tu fais.
13:55 - Ah, ben c'est du challenge.
13:57 Ils pensaient venir chez moi pour un petit défi de cuisine tranquille.
14:00 Ben non, c'est mal me connaître.
14:02 - Comment ils vous avaient été contactés ?
14:04 - C'est directement la production qui m'a contacté en me disant
14:07 "Enfin, Bertha, tu vas avoir ton challenge cuisine
14:09 parce que dans Drag Race France,
14:11 la saison 1, j'arrêtais pas de dire "Mais mettez-moi un challenge de cuisine
14:14 que je gagne quelque chose, enfin !"
14:16 - Parce que vous cuisinez vraiment ?
14:17 - Ah, j'adore ça, c'est ma passion.
14:19 - Mais des gros trucs ou des petits trucs ?
14:21 - C'est marqué partout sur mon corps, mes tatouages, voilà.
14:23 Des gros trucs, oui.
14:25 Venant du Sud-Ouest, moi je suis version généreux.
14:28 S'il y a deux personnes à la maison, je fais à manger pour dix, quoi.
14:31 - Donc au cassoulet ?
14:32 - Au cassoulet, c'est long à faire.
14:34 Non, moi j'adore cuisiner le canard.
14:37 J'adore cuisiner le canard.
14:39 C'est ma passion, mais je cuisine aussi beaucoup de choses différentes.
14:43 Il y a beaucoup de gens qui, quand ils rentrent du boulot,
14:45 vont faire un footing pour se relaxer, etc.
14:49 Alors moi, non. Je sens mes sustances, je me mets en cuisine
14:51 et j'ouvre mon frigo, je me dis "Qu'est-ce que je vais faire à manger ?"
14:54 Ok, c'est parti, je teste des trucs.
14:56 - Et votre plat signature ?
14:58 - Mon plat signature...
15:00 - Attention, dans deux minutes, il s'invite.
15:02 - Et votre plat pour séduire ?
15:04 - Mon plat pour séduire...
15:06 Ouh, il y en a trop !
15:08 C'est pour ça que je fais trop manger, mes mecs.
15:10 Non, je pense que mon plat signature, ça va être
15:14 les magrits de canard en sauce au vin, en miel,
15:17 avec des petits graines de moutarde, ou...
15:20 Le boeuf bourguignon.
15:22 - Ah oui, c'est vraiment un bon plat français.
15:25 - Ah, vous êtes passion pour le boeuf bourguignon ?
15:27 - Vous n'êtes pas trop les fusions ?
15:29 - Si, si, j'en fais aussi, sur des poissons, des choses comme ça.
15:33 - Parce que là, on ne se connait pas.
15:35 - Ça dépend, ça dépend avec qui je mange.
15:37 - Alors, dans cette émission, donc,
15:41 vous allez avoir des influenceurs qui vont cuisiner
15:43 des tout petits plats dans une cuisine miniature,
15:46 mais vraiment...
15:47 - Oui, de poupées.
15:48 - De poupées, une cuisine de poupées.
15:49 - Exactement.
15:50 - Et donc, dedans, ils vont faire un mini-cupcake,
15:52 un mini-club sandwich, une mini-pièce montée,
15:55 ils arrivent à faire une pièce montée,
15:57 une mini-tarte citron, des mini-lasagnes,
15:59 un mini-millefeuille, un mini-boboun,
16:01 un mini-burger frites, et même des mini-croissants.
16:04 Vous m'avez raconté ça, si vous avez pété, les mini-croissants.
16:06 - Moi, enfin, on ne va pas se mentir,
16:09 moi, je suis un gros mangeur,
16:11 et quand on m'avait proposé ce projet,
16:12 j'étais en mode "OK, c'est parti, pourquoi pas, découverte".
16:16 - C'est bon.
16:17 - Mais...
16:18 - Oui.
16:19 - Ben non, en fait, quand on a fait les croissants,
16:21 parce qu'en fait, il y a un four,
16:22 mais le four, en fait, c'est une bougie chauffe-plat dessous.
16:25 Une bougie chauffe-plat.
16:26 Donc, on fait les petits croissants,
16:28 on les met à l'intérieur du four,
16:29 et là, je me dis, on va voir.
16:32 - Mais c'est un vrai phénomène.
16:34 - Ils sont sortis, c'était doré.
16:36 - Ah, mais ça fait quoi ? Même pas un centimètre ?
16:39 - Ça tient sur mon ongle.
16:41 - Ah, c'est des croissants qui tiennent sur le monde ?
16:43 - C'est la mini-coucou.
16:45 - C'est très minutieux, comme travail.
16:46 - C'est un énorme travail de minutie.
16:48 - Mais ça vient d'où, ce phénomène ?
16:50 - Ça vient d'Asie, en fait.
16:52 - C'est en Corée, c'est une influenceuse coréenne
16:55 qui s'appelait Mimine, en 2016.
16:57 - Et ça marche vraiment sur les réseaux sociaux ?
16:59 - C'est un carbone.
17:00 - C'est des millions de vues.
17:02 - Je suis passée à côté.
17:04 - Dipper utilise souvent ce terme "satisfaisant".
17:07 C'est très satisfaisant.
17:09 Moi, je trouve ça assez réconfortant,
17:11 de travailler toute cette chose-là,
17:14 vraiment concentré sur ces tout petits formats.
17:19 J'adore le contraste entre moi, la Big Bertha,
17:22 et ce petit format. J'adore.
17:25 - Mais arriver à faire une mini-tarte meringue,
17:27 parce que la pâtisserie, c'est ce qui est le plus compliqué
17:29 dans le cuisinage.
17:30 - C'est l'enfer !
17:32 Moi, je déteste cuisiner la pâtisserie, justement,
17:34 parce que moi, quand je cuisine, je suis tout le temps en mode
17:36 je trempe un doigt, je goûte, hop, je rajoute quelque chose.
17:38 - Vous n'êtes pas du genre à peser ?
17:39 - Pas du tout.
17:40 - Ah oui.
17:41 - Je te vois.
17:42 - Mais non, l'émission est formidable.
17:45 Vous avez eu du plaisir dans ce rôle d'animateur ?
17:48 - Ouais.
17:49 J'ai vraiment adoré présenter cette émission-là,
17:52 parce que Edan, ça parle de cuisine,
17:54 et de deux aussi, j'ai adoré
17:58 être avec tous mes invités,
18:00 où, certes, on parlait de cuisine,
18:02 mais il y avait aussi d'autres éléments,
18:04 où on parlait de nos vies,
18:06 où on parlait de nos parcours,
18:08 je me rappelle avec Arnaud,
18:10 il y avait un passage qui était assez émouvant,
18:13 où il me parlait, justement, de comment il est venu à la cuisine,
18:16 par rapport à sa mère,
18:17 sa mère qui malheureusement n'est plus là,
18:19 et toute cette transmission.
18:22 Et moi, la cuisine, pour moi, c'est aussi
18:24 un gage de partage, un gage d'amour,
18:26 et aussi un gage de transmission.
18:28 Moi, tout ce que je sais en cuisine,
18:29 ça vient des femmes de ma famille,
18:31 de mes grands-mères, de mes tantes.
18:32 - Comme souvent, d'ailleurs.
18:33 - Ouais, carrément.
18:34 - Quand on écoute les chefs, c'est souvent les grands-mères.
18:36 - Exactement.
18:37 - Absolument, la transmission.
18:38 Drag Race France, ça a changé votre vie, en fait ?
18:41 - Ça a totalement changé ma vie.
18:42 Je bossais déjà beaucoup avant,
18:44 mais Drag Race m'a permis d'avoir une visibilité
18:47 auprès des médias,
18:48 et une visibilité aussi à l'international.
18:51 J'étais un peu choqué quand Sam Smith
18:53 était au courant de mon existence,
18:55 où il s'est dit « Mais attendez,
18:57 la Big Bertha, c'est celle qui m'a fait pleurer
18:59 dans Drag Race France ? »
19:00 Oui, c'est moi.
19:01 - Ah, c'est incroyable.
19:02 - C'est moi, c'est vraiment dingue.
19:03 C'est vraiment fou,
19:04 cette visibilité aussi auprès de célébrités
19:07 qu'on adorait.
19:08 - Il était amoureux de vous, Sam Smith ?
19:09 - Hum ?
19:10 - Il était amoureux de vous, Sam Smith ?
19:11 - Je sais pas.
19:12 - Vous vous envoyez des délais ?
19:13 Ça peut faire la Une de Voici, ça.
19:14 Sam Smith, amoureux de la Big Bertha,
19:16 ça peut faire des vues.
19:18 - C'est un ange, c'est la personne
19:22 la plus adorable au monde que j'ai pu rencontrer.
19:25 - Mais est-ce que vous étiez payé dans Drag Race ?
19:27 - Oui, bien sûr.
19:28 - Vous étiez payé combien ?
19:29 - Ah, des millions.
19:31 C'est pour ça que j'ai construit une villa à Dunkerque.
19:33 - Non, non, mais c'est une prestation payée.
19:35 - Oui, tout à fait, bien sûr.
19:36 - Vous trouvez ça normal ?
19:38 - Totalement.
19:39 - Et alors comment, les robes,
19:41 vous les faisiez sur place,
19:43 ou des fois vous aviez des moyens
19:46 ou des couturiers vous aidaient,
19:48 parce qu'on voyait qu'il y avait beaucoup d'entraide
19:50 sur les défilés ?
19:51 - Sur place, pas du tout.
19:52 On passait des nuits blanches.
19:54 - Ah oui ? C'est vrai ?
19:55 - On passait des nuits blanches, des fois,
19:56 à faire des choses, à coudre.
19:58 - Ah, vous les fabriquiez vous-même, vraiment ?
20:00 - Oui, il y avait certains éléments qu'on fabriquait sur place.
20:02 - Avec multi-tâches.
20:03 - Ah oui, mais en fait, Drag Race,
20:05 c'est la compétition la plus dure à la télé.
20:08 Parce qu'en fait, c'est les Jeux Olympiques du drag.
20:10 On nous demande de tout faire.
20:12 Chanter, danser, écrire des paroles,
20:14 écrire des textes, jouer à la comédie.
20:16 - Miss France, c'est un parcours de santé à côté.
20:18 - Ah ben voilà, c'est un parcours de santé, c'est clair.
20:21 - Comment font les talons pour résister à vos poids ?
20:24 - Ah !
20:25 - Je me suis posé la question.
20:27 - C'est une vraie question, j'ai l'impression.
20:29 - C'est une vraie question.
20:30 - Oui, c'est vrai.
20:32 - En fait, on change de talons tout le temps.
20:34 - Ah, vous cassez beaucoup de talons.
20:35 - Ah ben oui.
20:36 Les talons aiguilles, ne même pas, premièrement.
20:38 Non, c'est pour ça qu'il y a des bottines,
20:40 il y a des cuissardes, il y a des choses comme ça.
20:42 Des talons un petit peu plus épais, voilà.
20:44 Pour danser, c'est important.
20:45 - Qu'est-ce que vous répondez en disant que c'est pas le service public
20:48 qui doit produire Drag Race ?
20:50 Est-ce que vous comprenez que ça a été très surprenant
20:54 d'avoir une telle visibilité sur ce programme
20:57 qui existe sur des chaînes aux Etats-Unis,
20:59 mais pas sur des chaînes nationales,
21:01 c'est la seule chaîne,
21:03 enfin c'est un des rares pays qui donne une vraie visibilité à Drag Race.
21:06 - On est tellement fiers.
21:09 On est tellement fiers que le service public ait pris ce pari.
21:14 C'est le culot de proposer ce format
21:18 qui a été très attendu de notre communauté.
21:21 Beaucoup de personnes attendaient la franchise française,
21:23 il y a ça de l'américaine.
21:25 - Ça c'est une réaction, elle est même d'une certaine manière politique.
21:27 - Totalement.
21:29 Mais totalement que France Télévisions se permette de se dire
21:32 "Ok, on va taper du poing sur la table
21:34 et on va s'investir aussi dans la communauté,
21:38 on va s'investir pour produire un spectacle".
21:42 - De la visibilité.
21:44 - D'offrir cette visibilité-là, nous on était d'une fierté extrême.
21:48 - Comment ça a été reçu par les téléspectateurs ?
21:52 - Il y a eu de tout.
21:54 Mais comme d'habitude dans ma vie,
21:56 je me base uniquement sur le positif.
21:58 Donc ça a été une explosion d'amour,
22:02 plein de gens étaient hyper contents.
22:04 Ils avaient peur de cette version française.
22:06 Ils avaient peur, ils se disaient "Oh, c'est une adaptation encore une fois,
22:09 qu'est-ce qui va se passer ?"
22:11 Et en fait, on s'est rendu compte que c'était quelque chose de très bienveillant et très français.
22:14 - C'est quoi votre futur, vos projets ?
22:16 - Oh, mes futurs, c'est toujours le cabaret Le Secret,
22:19 où je suis résident à Paris.
22:21 Et est-ce que peut-être...
22:24 Attention, excusez-moi, j'ai été su de radio.
22:26 Est-ce que peut-être on va goûter les plats de Bertha quelque part dans Paris,
22:29 c'est ça mon soupeux ?
22:31 - Ah, on viendra. On viendra Gilles, n'est-ce pas ?
22:34 Il en faudra certains dans le monde.
22:36 - Il s'appellera comment le restaurant ?
22:38 - Je ne vais pas non plus filer toutes les infos,
22:41 mais on pourra goûter.
22:43 - Merci Bertha.
22:45 - Je viendrai pour la Crémaillais.
22:47 - Avec grand plaisir.
22:49 - Merci beaucoup Bertha, merci à vous.
22:51 - On peut y rentrer, sinon on est sous les figures.
22:53 - Si on est invité à venir à une opération...
22:55 - Moi je suis tout le monde, et bienvenue.
22:57 - Vous êtes du genre à quémander.
22:59 - Je parlais de la fête de la Crémaillais.
23:02 En général, on ne paye pas, mon cher Gilles.
23:04 Vous avez des amis bizarres.
23:06 - On parle de Bernard Tapie dans quelques instants,
23:09 puisque la série, c'est depuis hier sur Netflix.
23:11 A tout de suite.
23:13 - Le DIT, Sud Radio.
23:15 Le Supplément Médias.
23:17 - 10h32, Supplément Médias.
23:19 Et Gilles, on est avec Romain Niguita,
23:22 journaliste spécialiste des séries.
23:24 - Tu ne te déguises pas en femme, à ma connaissance.
23:26 - Non, a priori. On ne sait pas.
23:28 Pour parler d'un événement,
23:30 la sortie de Tapie,
23:32 la série disponible sur Netflix,
23:34 je ne sais pas si nos auditeurs ont déjà eu l'occasion
23:37 de commencer à regarder cette série.
23:39 - On va voir si on va leur donner envie ou pas.
23:41 On va en discuter avec Romain,
23:43 qui est le grand spécialiste des séries pour Téléstar.
23:45 Et pour plein de journaux.
23:48 Il a travaillé bien avant au JDD,
23:51 où il a fait un article.
23:53 Vous avez vu ça en avant-première, le Tapie.
23:57 - Bonjour Romain.
23:58 - Bonjour Stéphanie, bonjour Gilles.
24:00 En effet, j'ai pu voir la série en avril dernier,
24:03 sur le moment du Festival Cannes Séries,
24:05 où la série était en sélection officielle,
24:07 avec les deux premiers épisodes qui étaient projetés là-bas.
24:10 Sur les deux premiers à l'époque,
24:12 j'avais trouvé ça très réussi.
24:14 Entre-temps, j'ai vu la suite,
24:16 et je trouve ça absolument formidable.
24:18 Je vous rassure, je ne suis pas payé par Netflix pour dire ça.
24:20 Ça m'arrive de dire du mal de certaines de leurs séries.
24:22 Mais celle-ci est vraiment, pour moi,
24:24 une belle réussite dans le genre biopic.
24:26 Notamment parce qu'en France,
24:28 je trouve qu'on manque de biopic
24:30 sur des personnes et des événements récents.
24:32 Il y en a encore trop peu
24:34 par rapport à ce qu'ils peuvent faire aux Etats-Unis ou en Angleterre.
24:37 Et là ça y est, on commence enfin à en avoir.
24:40 Il y a eu la série sur Romain Duclos-Niquin l'année dernière,
24:42 sur Disney, qui était formidable.
24:44 Tapie, dans un autre genre, parle aussi d'une histoire récente
24:46 et tout aussi réussie, selon moi.
24:48 - C'est vrai qu'elle est passionnante, son histoire, Bernard Tapie.
24:50 Alors, il y a des critiques, évidemment,
24:52 du côté de la famille, qui déplorent
24:54 le fait que ça soit une fiction
24:56 et qu'on aurait simplement pu se coller à la réalité.
24:58 Il y avait tellement de choses à dire.
25:00 J'épingle un petit peu cette avis, Romain.
25:02 - Le côté fiction est totalement assumé
25:04 par les créateurs de la série,
25:06 le réalisateur Tristan Seguela
25:08 et son co-scénariste Olivier Demangel.
25:10 Je pense qu'il y a plusieurs raisons à ça.
25:12 Il y a déjà, tout simplement, pour éviter
25:14 les problèmes de procès éventuels,
25:16 puisque c'est une série qui s'est faite sans l'accord de la famille
25:18 et même sans l'accord de Bernard Tapie lui-même.
25:20 En fait, Tristan Seguela,
25:22 qui est le fils du célèbre publicitaire
25:24 Seguela,
25:26 a connu Bernard Tapie quand il était jeune,
25:28 puisque son père était ami avec Bernard Tapie.
25:30 Et un jour, il l'a croisé,
25:32 il y a quelques années.
25:34 Il avait déjà ce projet en tête de faire cette série
25:36 et il lui a annoncé,
25:38 mais sans lui demander son autorisation.
25:40 Il dit "Voilà, un jour, je vais faire quelque chose sur toi."
25:42 Et c'est lui qui le raconte, Tristan Seguela.
25:44 Et il dit que Bernard Tapie lui a dit "Écoute, jamais de la vie,
25:46 c'est non."
25:48 Et à quoi Tristan Seguela réagit en disant
25:50 "De toute façon, Bernard Tapie, c'est une personne,
25:52 quand on lui dit non, il fait quand même les choses.
25:54 Donc finalement, je n'ai fait que faire comme lui."
25:56 Et finalement, ce côté un peu mis en abîme
25:58 de la raison pour laquelle ils ont fait la série,
26:00 je trouve, est assez savoureuse.
26:02 - Oui, mais d'un autre côté, Romain,
26:04 la série a été faite alors qu'il était en train de mourir.
26:06 Et pas de mourir de façon calme,
26:08 de façon où il y a eu
26:10 plusieurs étapes d'agonie,
26:12 d'hospitalisation,
26:14 des chimiothérapies très violentes,
26:16 on l'a vu perdre sa voix,
26:18 on a vu son physique changer,
26:20 on l'a vu maigrir.
26:22 Et pendant ce temps-là, on imagine
26:24 que Tristan Seguéla et des scénaristes,
26:26 pendant qu'on voyait
26:28 Bernard Tapie
26:30 petit à petit se diriger
26:32 vers la mort, eux faisaient une série
26:34 en coulisses. Moi, c'est ça qui me choque.
26:36 C'est ça qui m'embête.
26:38 C'est que pendant qu'un homme mourait,
26:40 on allait faire quelque chose qui était
26:42 une opération financière pour Netflix.
26:44 Les Netflix et les Américains,
26:46 ils n'ont pas le lien que nous on peut avoir
26:48 ou que les Marseillais peuvent avoir avec Bernard Tapie.
26:50 Ils ont un lien financier en se disant
26:52 "on va se faire du pognon avec la série".
26:54 La preuve, puisque moi, je me suis réabonné
26:56 pour regarder la série.
26:58 C'est beaucoup de cas des gens de la rédaction
27:00 de Sud Radio qui se réabonnent
27:02 pour revoir la série.
27:04 Moi, c'est ça qui me gêne. C'est pendant qu'un homme
27:06 agonisait, on se disait "tiens, on va se faire du fric".
27:08 - Alors en fait, le projet
27:10 est beaucoup plus vieux que ça.
27:12 - Oui, il a 15 ans, c'est ça.
27:14 - Voilà, c'est ça, puisqu'en fait, Tristan Seguéla
27:16 a réalisé plusieurs long-métrages,
27:18 et dans son premier long-métrage, le personnage principal
27:20 a été joué par Laurent Laffitte.
27:22 Ça, ça date de plus d'une dizaine d'années.
27:24 Et c'est pendant ce film-là
27:26 qu'ils se sont rendus compte
27:28 tous les deux que Laurent Laffitte a quand même
27:30 une ressemblance physique assez troublante
27:32 avec Bernard Tapie, et que
27:34 Tristan Seguéla avait lui-même envie de faire quelque chose
27:36 sur la vie de Tapie.
27:38 Donc, à la base du projet,
27:40 il n'y a pas du tout l'idée de profiter
27:42 de la faiblesse d'un homme
27:44 à l'agonie.
27:46 Après, le discours que vous avez,
27:48 Gilles, sur le fait de gagner de l'argent
27:50 sur la vie de quelqu'un, j'ai envie de dire que c'est un débat
27:52 plus large sur le commerce et l'art.
27:54 Est-ce qu'on peut faire un biopic sur quelqu'un
27:56 sans son autorisation ?
27:58 - Non, non, non, moi,
28:00 il y a 15 ans,
28:02 elle ne s'est pas vendue parce que Tapie
28:04 n'était pas vendeur, et elle s'est vendue
28:06 parce que... - Je pense que
28:08 ça aurait pu se faire il y a 15 ans, il n'y avait pas Netflix
28:10 il y a 15 ans, Laurent Laffitte était certainement moins connu.
28:12 Je pense que faire quelque chose autour de Bernard Tapie
28:14 aurait toujours été
28:16 vendeur. Et d'autant que là,
28:18 je trouve que ça n'est pas du tout
28:20 une série qui est à charge. Je trouve qu'elle est
28:22 assez équilibrée dans ce qu'elle montre du
28:24 personnage, dans ses bons côtés, et comme dans ses
28:26 moins bons côtés... - On est d'accord que
28:28 dès le départ, on comprend que c'est un voyou ?
28:30 - C'est un voyou, mais un voyou romantique.
28:32 L'histoire
28:34 d'amour avec sa seconde femme, Dominique,
28:36 occupe une part très importante.
28:38 - Elle, elle dit que la plupart des scènes
28:40 qu'elle a vécues avec lui ne ressemblent à rien.
28:42 Ce qu'on voit dans le film, elle le dit,
28:44 c'est Dominique Tapie. - Oui, tout à fait.
28:46 Mais là encore, c'est la part de fiction qui est assumée.
28:48 Mais en tout cas,
28:50 l'histoire d'amour est quand même mise en avant
28:52 dans la série. Donc il n'y a pas uniquement le côté
28:54 "magouille",
28:56 puis on voit qu'il est un magouilleur parmi d'autres.
28:58 - C'est vrai qu'on se dit que ce n'est pas gagné quand on le voit.
29:00 Les premiers épisodes, c'est "Waouh !"
29:02 - Il est hableur, il est menteur dès le début.
29:04 - Il n'y a pas
29:06 beaucoup d'envergure, c'est vrai. Non, mais je ne sais pas
29:08 si vous en avez pensé la même chose. Et d'ailleurs, ça m'intéresserait,
29:10 messieurs, d'avoir votre avis sur
29:12 le choix de Laurent Lafitte, parce que Gilles
29:14 me faisait remarquer tout à l'heure en montrant des images
29:16 de Bernard Tapie jeune qui lui ressemblaient, effectivement.
29:18 Mais moi, ça ne m'a pas frappé dans les
29:20 premiers épisodes. Il ne dégage pas
29:22 la même chose pour moi.
29:24 - Moi, j'ai trouvé ça très réussi.
29:26 En gros, je rapprocherais sa performance de celle de
29:28 Julia Denunez dans "La mystérie
29:30 Bardot". Je trouve que
29:32 tous les deux sont très bien, en particulier, ils ne sont pas
29:34 dans l'imitation ni dans la caricature.
29:36 On retrouve un peu le phrasé, on retrouve
29:38 un peu le langage corporel,
29:40 on retrouve l'énergie, mais on n'est pas dans
29:42 les guignols de l'info. Et c'est ce qui a
29:44 voulu à tout prix éviter Laurent Lafitte. Et moi, je trouve
29:46 qu'à ce niveau-là, c'est assez réussi. Et il
29:48 réussit également à montrer l'évolution
29:50 de Bernard Tapie dans le temps.
29:52 Du côté jeune homme fringant, puis
29:54 ministre, puis les derniers épisodes
29:56 où il est en prison un peu plus vieilli.
29:58 Je trouve qu'on a vraiment bien cette
30:00 évolution dans le temps. - Et puis, il y a
30:02 avant moi, il y a une chose que j'ai
30:04 beaucoup aimée. C'est la fameuse phrase
30:06 dans le premier épisode.
30:08 C'est quand il dit
30:10 à deux filles, "Si tu
30:12 avais 10 millions, qu'est-ce que ferait ta mère ?"
30:14 Et elle, elle dit "Ah, ben on achèterait une piscine,
30:16 on achèterait une maison et tout ça."
30:18 Et lui qui dit "Mais elle est conne ta mère, parce que
30:20 avec 10 millions, tu peux aller voir une banque
30:22 et demander 100 millions." Et on comprend qu'il a
30:24 toujours vécu dans des dettes, en fait.
30:26 - C'est ça, c'est un peu
30:28 l'effet domino, mais lui-même va comprendre,
30:30 on le voit dans la série, comment tirer profit
30:32 de tout ça en rachetant des entreprises
30:34 à 1 franc à l'époque, évidemment, on est en France,
30:36 ça nous fait bizarre, cette époque-là.
30:38 Donc en effet, il y a tout
30:40 le mécanisme supposé
30:42 par les scénaristes qui est
30:44 assez bien montré, et en effet, qui commence
30:46 sur des toutes petites choses, jusqu'à devenir énormes
30:48 et jusqu'à exploser. Mais il y a plein de scènes
30:50 absolument formidables. Moi, je trouve que,
30:52 sans spoiler, dans le dernier épisode, il y a
30:54 une très longue scène dans laquelle il se retrouve
30:56 face au procureur qui s'occupe
30:58 de l'affaire au MVA. - J'ai vu, c'est...
31:00 - Un espèce de huis clos entre deux personnages, face à face,
31:02 dans une pièce plongée quasiment
31:04 dans la pénombre. Et les dialogues sont absolument
31:06 formidables, puisque Tapie se retrouve à une personne
31:08 qui est l'exact opposée de lui-même,
31:10 dans le style, dans l'éducation,
31:12 dans les motivations. Et rien que
31:14 cette petite scène, enfin petite,
31:16 elle est petite en termes de mise en scène, mais elle a
31:18 un quart d'heure, vingt minutes, que ça résume
31:20 toute la psychologie à la fois du personnage
31:22 et toute l'ambition de cette série.
31:24 Parce que ce que j'ai trouvé très réussi,
31:26 c'est qu'on a vraiment un fil conducteur, tout au fil
31:28 de la série, c'est la manière dont ce Tapie,
31:30 le casque de Tapie de fiction, construit
31:32 lui-même son propre destin, comme un espèce
31:34 d'enfant de la télé, qui a voulu
31:36 voir sa vie au prisme de
31:38 la médiatisation de la télévision.
31:40 D'abord il vend des téléphones, d'abord, puis ensuite
31:42 il est dans la télé. Donc je trouve que ce fil-là est vraiment
31:44 tenu du début à la fin. - On voit qu'il est très borderline,
31:46 quand même dès le départ, avec son projet
31:48 du cœur. C'est l'origine, d'ailleurs.
31:50 - Et Fabrice Puccini,
31:52 incroyable,
31:54 dans le premier épisode.
31:56 Moi j'ai jamais vu Fabrice Puccini
31:58 comme ça, on dirait Michel Bouquet, je sais pas si
32:00 vous avez la même remarque, Romain ?
32:02 - Ah oui, le l'ultime est absolument démoniaque.
32:04 Vous me disiez tout à l'heure que
32:06 Bernard Tapie n'était pas montré de son meilleur jour, mais le personnage
32:08 de l'ultime, enfin que joue l'ultime,
32:10 qui est l'un de ses premiers associés, est encore plus démoniaque que lui.
32:12 - En même temps, lui, on s'en souvient plus, on n'a pas d'éléments
32:14 de comparaison. - Mais je vous propose
32:16 d'écouter la bande-annonce, ça va vous donner l'atmosphère
32:18 de cette série, qui est donc la série de Netflix,
32:20 qui est disponible depuis hier
32:22 pour ceux qui sont abonnés à Netflix.
32:24 Vous pouvez vous abonner, regarder la série, vous désabonner.
32:26 - Moi je fonce tout droit,
32:30 sans me retourner, sans regarder dans mon rétroviseur,
32:32 toute ma vie. - Monsieur Loiseau, je viens vous vendre
32:34 la France de demain. - Ah bon, c'est ça, la France de demain ?
32:36 - Non, la France de demain, c'est moi.
32:38 T-A-P-I-E
32:40 - Bernard Tapie. - Bernard Tapie.
32:42 - Monsieur Tapie. - Monsieur le Président. - Souvenez-vous bien de ce nom
32:44 parce qu'il y a un avant et un après.
32:46 - Moi je vais créer un nouveau business.
32:50 Vous pourriez venir bosser avec moi, non ?
32:52 - L'homme est devenu un symbole de la réussite,
32:54 il aime avant tout la notoriété
32:56 et la gloire.
32:58 - Tu me fais tout péter, il faut genre 10 feux d'artifice
33:00 ou 10 feux de bengale, il va falloir en foutre plein la vue.
33:02 Applause, applause,
33:04 applause, applause. - Vous avez pas peur
33:06 de tout gâcher, hein, en ayant les yeux plus gros que le ventre ?
33:08 - Ah ouais, je vais te dire, dans notre métier, il faut avoir
33:10 les yeux plus gros que le ventre.
33:12 - Ça donne le ton. - Ça donne le ton.
33:14 Je voulais savoir, on m'a fait remarquer
33:16 un journaliste de la rédaction de Sud Radio
33:18 que les prénoms des enfants
33:20 ont été modifiés, c'est uniquement pour des raisons
33:22 juridiques, parce qu'ils ont gardé le même
33:24 prénom pour sa femme ? - Alors,
33:26 non seulement modifiés, mais ils ont fusionné certains des
33:28 enfants. Par exemple, dans son premier mariage,
33:30 il a eu deux enfants, et là, ils ont fusionné
33:32 ces deux enfants en un seul. Donc oui, je pense
33:34 qu'il y a à la fois des simplifications
33:36 scénaristiques, parce que les enfants sont pas tellement
33:38 le focus de la série. En effet, peut-être
33:40 pour avoir plus de liberté, pour éviter les procès,
33:42 il y a d'autres choses qui ont été changées, les noms
33:44 de certaines de ses premières sociétés,
33:46 qui n'étaient pas connues, les plus connues
33:48 et les plus grandes, comme l'OM, évidemment, on n'avait pas changé
33:50 le nom de l'OM ou le nom de certains des footballeurs
33:52 comme Basile Boli ou Bernays,
33:54 qui étaient de son bras droit. Donc,
33:56 je pense que c'était à la fois de la simplification
33:58 et, en effet, pour éviter d'éventuels
34:00 procès. - Merci Romain Diguita d'avoir été
34:02 avec nous, journaliste spécialiste des séries,
34:04 à l'occasion de la sortie de Tapie. - C'est le meilleur, Romain Diguita,
34:06 c'est le meilleur. - La série disponible sur Netflix.
34:08 Merci. Gilles Gansman, on se voit demain ?
34:10 - Bah, c'est la dernière. - Ah, c'est la dernière, déjà ?
34:12 - C'est la dernière, c'est passé vite. - C'est arrivé de Valérie, c'est passé vite.
34:14 Demain, on parlera de l'enfance en danger
34:16 sur les réseaux sociaux
34:18 et comment TikTok, Instagram
34:20 a pris le pouvoir sur nos enfants.
34:22 - Oh, la vaste programme ! Prévoyons un débat
34:24 long de... Merci, Gilles, à demain.