Mettez vous d'accord avec Jean Luc Bennahmias, membre de la Ligue des Droits de l'Homme, ancien membre du CESE, Jérôme Ripoull, directeur associé de l'agence ComFluence et co président d'Opinion Valley, Michaël Darmon, journaliste politique chez i24News et auteur de “Les secrets d'un règne - Dans les coulisses d'un quinquennat de crises” (Archipel) et David Margueritte, vice président de la région Normandie et président de l'agglomération du Cotentin
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
00:06 Ça se soyez les bienvenus en direct sur Sud Radio, mettez-vous d'accord, Jean-Luc Benamias,
00:12 aujourd'hui membre de la Ligue des droits de l'homme, ancien membre du CESE.
00:17 Bonjour Jean-Luc Namias. Bonjour.
00:20 Jérôme Ripoul, directeur associé de l'agence Comme Fluence et coprésident Haut d'Opinion Valais. Bonjour Jérôme. Bonjour.
00:27 Miquel Darmont, journaliste politique chez E24 News et auteur des Secrets d'Arène dans les coulisses d'un quinquennat de crise aux éditions Archipel. Bonjour Miquel.
00:38 Bonjour à tous.
00:39 Et puis enfin David Marguerite, vice-président de la région Normandie, président de l'agglomération du Cotentin qui est avec nous.
00:45 Bonjour.
00:46 Bonjour et on commence par vous David Marguerite. Vous avez un coup de gueule aujourd'hui contre l'explosion de la taxe foncière.
00:53 Oui c'est un vrai coup de gueule. On se rappelle qu'Emmanuel Macron avait promis en 2017 de supprimer la taxe d'habitation.
00:59 C'était une promesse phare de sa campagne. On peut d'ailleurs raisonnablement penser que cette promesse avait contribué à le faire élire.
01:04 On se rend compte que six ans après, ce qui est en train de se passer c'est que la taxe d'habitation qui a été supprimée est en train d'être transférée sur la taxe foncière.
01:11 L'État vient de procéder à un relèvement des bases locatives de plus de sept points, ce qui est extrêmement important aujourd'hui.
01:18 Les Français sont en train de recevoir leurs feuilles d'impôts et en fait on se rend compte que finalement ce sont les propriétaires qui sont les victimes collatérales de la promesse d'Emmanuel Macron.
01:27 Que d'ailleurs au passage cela contribue à rendre encore plus difficile l'accession à la propriété pour les primo-accédants.
01:33 Donc c'est un vrai sujet.
01:35 Que le niveau de prélèvement obligatoire par ailleurs n'a absolument pas baissé, bien au contraire en France.
01:40 Donc on se rend compte que cette promesse finalement fondatrice du premier quinquennat est en train de se traduire par un niveau de prélèvement obligatoire inédit dans le pays,
01:49 par une taxation locale qui ne repose plus que sur une partie de la population.
01:52 Et il y a une autre victime collatérale dans l'affaire, c'est la décentralisation.
01:55 Parce que les collectivités territoriales se voient privées d'un puissant levier pour pouvoir connecter l'action publique à la citoyenneté.
02:02 Puisque qu'aujourd'hui c'est plus de la moitié de la population qui ne paie pas l'impôt local.
02:06 Donc c'est-à-dire que quand on veut construire un équipement, etc.
02:08 C'est plus compliqué pour un maire, pour un président d'intercommunalité aujourd'hui, d'expliquer que le projet a un coût.
02:14 De concerner les concitoyens, y compris par le paiement à un impôt.
02:18 En effet, ça rappelle que rien n'est gratuit finalement, aussi dans le pays, qu'il y a un impôt.
02:22 - Si on était rendu compte.
02:24 - Et que finalement, je le disais, sur la décentralisation c'est un recul considérable auquel il est procédé aujourd'hui.
02:31 Moi je rappelle, parce qu'il y a un discours de suspicion permanente à l'égard des collectivités territoriales.
02:35 Jamais on n'a vécu un contexte de recentralisation avec retrait de compétences, encadrement des collectivités territoriales.
02:42 Aujourd'hui les collectivités territoriales elles comptent pour 9% seulement de la dette publique.
02:45 L'État, 80%, il reste l'administration sociale.
02:48 Or les collectivités territoriales elles comptent pour 2/3 d'investissement public.
02:51 C'est-à-dire que c'est un moteur de croissance, c'est un amortisseur de crise.
02:54 Et donc la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui, elle est assez simple.
02:57 Une promesse qui aujourd'hui se paie sur le dos des propriétaires qui se voient accablés par la fiscalité locale et ils s'en rendent compte concrètement.
03:03 Une décentralisation en recul, un lien entre la citoyenneté et les collectivités territoriales qui est en train de se couper.
03:08 - Il n'a jamais trop aimé l'immobilier, Emmanuel Macron il le dit. Il veut que l'argent circule, qu'on l'investisse dans les entreprises.
03:13 N'est-ce pas Jérôme Ripolle ?
03:15 - Bien entendu. Moi je vous remettrai quand même un peu la balle au centre.
03:18 Parce que si Emmanuel Macron peut être rendu responsable, les élus sont aussi quand même coupables d'utiliser le levier qu'il leur est donné.
03:25 Et on a l'exemple de Paris, contre lequel vous n'irez pas. Je crois que Rachida Dati qui est dans la Femme politique, dénonce ce fait.
03:32 Il y a aussi une co-responsabilité et parfois un peu d'opportunisme de la part de certains élus.
03:37 La gestion des collectivités et la bonne gestion, ça fait aussi partie de leur job.
03:43 Et j'entends ce que vous dites sur le recul de la décentralisation.
03:45 Je rajouterai quand même un point. Je dirais quand même qu'il y a une problématique sur la capacité effectivement à re-cibler ce qui a été perdu sur la taxe d'habitation,
03:59 sur la taxe financière, qui ne pèse qu'effectivement que sur le foncier et donc les propriétaires.
04:04 Et il n'y a pas que des gros propriétaires. Et donc effectivement ça pose un problème.
04:07 Juste un mot en réaction, parce que l'augmentation des points de base, c'est bien l'État.
04:12 Sur les 35 000 communes, il y en a 9 000 qui ont procédé à un relèvement des taux.
04:16 Parce que la réalité aujourd'hui, c'est que beaucoup de communes sont asphyxiées par l'explosion des dépenses sociales,
04:20 notamment dans les CCAS, on le sait. Et qu'elles n'ont pas d'autre choix que d'utiliser ce levier.
04:25 Parce qu'elles n'en ont pas d'autre et elles sont totalement dépendantes aujourd'hui de l'État,
04:28 qui aujourd'hui donne des dotations aux collectivités. Mais il n'y a plus d'autonomie fiscale.
04:32 Et la capacité à lever d'impôts a quasiment disparu. Et j'ajoute qu'il y a un autre point qui est très inquiétant.
04:36 C'est que la taxe foncière, compte tenu des règles de zéro artificialisation, des difficultés à construire,
04:41 elle est appelée à se tarir aussi. Et donc étrangler encore un peu plus les collectivités territoriales.
04:44 - M. Darmand, vous voulez réagir ?
04:46 - On sait que depuis le début de son arrivée à l'Élysée, donc depuis 2017,
04:50 les relations entre le président de la République et les collectivités locales et les régions
04:56 ont toujours été tumultueuses, conflictuelles, antagonistes.
05:01 Et en même temps, je pense que c'est aussi sur ce terrain-là que l'on a vu assez rapidement,
05:06 en tout cas pour ma part j'ai observé assez rapidement, parce que je suivais cela de près,
05:10 comme justement comme baromètre, comment s'est tarie également la volonté audacieuse
05:16 du candidat Macron devenu président, en particulier sur la question du Grand Paris,
05:22 qui était promis à incarner la vraie révolution française,
05:27 qui était la fusion des départements de la Couronne, de manière à faire de la croissance,
05:31 avec tous les exemples londoniens et autres qu'on nous donnait toute la journée.
05:35 Et au fond, parce que les conservatismes classiques se sont imposés,
05:40 au fur et à mesure, Macron a enterré ce projet.
05:45 Et donc quelque part, tout ce qui en découle ensuite n'était pas surprenant.
05:50 Et effectivement, la volonté de dire en permanence, ok, très bien, les collectivités locales et les régions
05:55 doivent aussi être responsables, doivent aussi partager la colère,
05:59 parce qu'on vient toujours demander à l'État des comptes,
06:04 mais les régions, elles ne sont pas comptables, on voit bien que l'antagonisme continue.
06:08 - Jean-Luc Benamias, vous voulez peut-être réagir ou vous voulez passer directement ?
06:12 - Directement, oui. - Allez-y, je vous en prie.
06:16 - Bon, petit rappel. 35 000 communes en France, 30 000 de ces communes ont moins de 1 000 habitants.
06:23 - Moins de moins que ça. - Un peu plus de 30 000.
06:27 Je dis 1 000 habitants, pas 3 000. Il y en a 5 000 à peu près, qui sont au-dessus.
06:32 Les choses sont extrêmement différentes entre ces communes,
06:36 les communes de plus de 1 000 habitants et les communes de moins de 1 000 habitants.
06:40 Aucune surprise dans ce qui se passe. On a supprimé cette taxe d'habitation
06:46 qui permettait à toutes les communes, avec l'ensemble de ceux qui payent des impôts,
06:50 c'est-à-dire la plupart des gens qui vivent dans les communes,
06:53 il y en a qui en étaient, on ne leur demandait pas de payer à cause d'une grande pauvreté.
06:59 Eh bien évidemment, les différentes communes, les grandes communes notamment,
07:03 ont augmenté la taxe d'habitation. Petit rappel aussi,
07:06 les taxes d'habitation et le pourcentage que payaient les Françaises et les Françaises
07:11 selon la ville dans laquelle ils habitaient, je pense notamment à Paris,
07:14 n'étaient absolument pas les mêmes pourcentages.
07:16 Paris, pendant très longtemps, pour des raisons qu'on connaît par rapport à la richesse parisienne,
07:20 payait moins d'impôts en taxes d'habitation au niveau pourcentage.
07:24 Donc là, il y a eu un certain rattrapage.
07:26 - Un certain, effectivement. - Un matraquage.
07:29 Le matraquage n'existe pas. Il faut parfois, on est dans les...
07:34 Personne n'avait été sauf aujourd'hui. Tout le monde n'habite pas Paris.
07:37 Loin de là, dans ce que j'en vois.
07:41 Globalement, les taxes d'habitation ont largement augmenté.
07:45 Marseille, pour des raisons x, y, a moins augmenté,
07:48 puisque le tribunal administratif a refusé l'augmentation,
07:52 ce qui fait qu'on est resté sur une augmentation à l'ancienne.
07:56 Clairement, pour parler de décentralisation, pour finir,
08:00 il faut une véritable décentralisation, une véritable responsabilité
08:05 dans tout ce qui est conseil départementaux, métropoles, mairies, conseils régionaux,
08:10 avec les moyens qui vont avec.
08:12 - Ça fait des années qu'on en parle, on n'y arrive pas, Jean-Luc Benamias.
08:15 - Parce que nous ne sommes pas décentralisés.
08:17 Parce que nous sommes un pays centralisé et nous sommes un pays totalement jacobin.
08:21 Il faudrait maintenant passer assez rapidement à ce qu'on appelle le gérondisme.
08:24 - Pourquoi c'est aussi compliqué de décentraliser David Marguerite ?
08:28 - Je pense, je le disais tout à l'heure, que le gouvernement actuel, en l'occurrence,
08:31 est marqué philosophiquement par une forme de suspicion,
08:34 depuis le début d'ailleurs, depuis 2017, à l'égard des collectivités territoriales.
08:38 Il y a un malaise profond qui s'est installé, il y a eu des retraits de compétences,
08:41 je pense en partie à la compétence apprentissage qui a été retirée,
08:44 c'était une compétence historique des régions.
08:46 Je pense que c'est lié aussi au fait qu'on a un gouvernement assez techno,
08:50 une coupure avec les élus locaux.
08:52 Je pense qu'il y a aussi la loi sur le cumul des mandats,
08:54 qui a fait beaucoup de mal à la démocratie d'une certaine manière,
08:57 parce qu'on avait des élus enracinés auparavant, des parlementaires enracinés,
09:01 qui rappelaient la voix des territoires.
09:03 Il y avait relativement un consensus sur la question de la décentralisation.
09:05 La première, c'est la gauche qui l'a menée, la deuxième en 2003, c'est plutôt la droite.
09:09 Moi aujourd'hui, je pense que c'est une vraie décentralisation à laquelle il faut procéder,
09:12 mais c'est un choc de débureaucratisation,
09:14 parce qu'aujourd'hui les élus locaux, ils ont des projets, il y a du bon sens qui s'exprime.
09:18 - C'est des normes, c'est des restes.
09:20 - Et en fait, il y a parfois une résignation qui s'exprime.
09:22 Moi, je suis aussi attaché au rôle de l'État.
09:24 Sur le débat Girondin-Jacobin, j'entends ce que dit Jean-Luc Benamias.
09:27 Moi, je crois que l'État doit se concentrer sur ses missions régaliennes,
09:30 tous les indicateurs sont rouges aujourd'hui,
09:32 et laisser les collectivités territoriales et les compétences de proximité,
09:36 l'emploi, la formation, l'action de proximité, de terrain,
09:40 mais pour ça, ça suppose de la confiance.
09:42 Et aujourd'hui, il n'y a quand même pas de mystère dans notre pays.
09:44 Toutes les associations d'élus, sans aucune exception,
09:46 sont en confrontation avec le président de la République,
09:49 qui, je le rappelle, au mois d'avril, après la crise des retraites,
09:52 disait "j'ai compris, j'ai entendu le message, on va décentraliser",
09:56 et qui quelques mois après, en l'occurrence la semaine prochaine,
10:00 arrivera sur le bureau de l'Assemblée nationale et celui du Sénat,
10:03 une loi, la loi travail en l'occurrence,
10:05 qui va recentraliser un peu plus les compétences,
10:07 notamment la compétence formation, en en retirant une partie aux régions,
10:09 une partie aux missions locales.
10:11 Et c'est, pour moi, vraiment le signe que ce gouvernement
10:14 est entre les mains d'une forme de technostructure
10:16 et coupé de la réalité des élus locaux.
10:18 - Merci en tout cas, monsieur...
10:20 Oui, Jean-Luc Benamias, rapidement, parce qu'on va...
10:22 - Il n'a échappé à personne que la présence du mouvement politique
10:26 de monsieur Macron au niveau des territoires est extrêmement faible.
10:30 - Absolument.
10:31 - Et ceci va peut-être avec le reste, quelque part.
10:33 - On se retrouve dans quelques instants avec vos coups de cœur,
10:35 vos coups de gueule, messieurs, juste après ces quelques secondes.
10:40 [Musique]
10:42 Sud Radio, le 10h30, Mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
10:47 - Mettez-vous d'accord avec nos invités aujourd'hui,
10:50 Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des droits de l'homme,
10:53 Jérôme Ripoll, directeur associé de l'agence CommeFluence
10:56 et coprésident d'Opinion Vallée,
10:58 Mickaël Darmon, journaliste politique chez Y 24 News,
11:01 auteur "Les secrets d'un règne dans les coulisses d'un quinquennat de crise"
11:04 aux éditions Archipel,
11:06 et puis David Marguerite, vice-président de la région,
11:08 Normandie, président de l'agglomération du Cotentin.
11:11 Je me tourne vers vous, Mickaël Darmon,
11:13 votre coup de gueule aujourd'hui, qu'on arrête de taper sur le Maroc.
11:18 - Oui, parce qu'en fait, depuis maintenant trois jours,
11:22 il y a cet événement terrible, tragique,
11:26 que subissent les milliers de Marocains.
11:29 Et le sujet principal en France, c'est tout simplement l'affront,
11:34 le fait de ne pas avoir été choisi par le roi,
11:39 donc à la tête d'un pays souverain, je le rappelle,
11:42 pour venir apporter l'aide française,
11:45 qui certes a une expertise dans le domaine d'intervention des catastrophes,
11:49 mais qui n'est pas le seul pays à l'avoir, en l'occurrence l'Espagne, là.
11:52 Alors on sent bien d'abord qu'effectivement il y a là,
11:55 je dirais, une manifestation de souveraineté du Maroc.
11:59 Il y a aussi, je pense, un règlement de compte politique,
12:03 parce qu'on sait que depuis maintenant,
12:05 notamment dans un discours prononcé l'année dernière,
12:08 le roi du Maroc avait dit que maintenant il mesurerait
12:12 le rapport avec les pays à l'aune de leur position sur le Sahara occidental,
12:17 ce territoire qui est toujours contesté entre l'Algérie et le Maroc.
12:21 Et de ce point de vue là, on voit aussi que la France
12:24 paie une forme de cécité française,
12:27 qui n'a pas compris, et d'ailleurs ça dépasse largement le cas du Maroc,
12:31 la mutation sur le continent africain.
12:34 Et en particulier en ce qui concerne le Maroc,
12:36 et la fréquanisation, je dirais, du Maroc.
12:39 De ce point de vue là, il y a, je dirais, on sent,
12:42 qu'il y a un manque total d'outils, d'analyses et de positionnements
12:47 d'une diplomatie française à l'ancienne,
12:51 qui n'a pas voulu comprendre les évolutions marocaines,
12:53 et qui aujourd'hui se drape dans une dignité bafouée,
12:56 un peu, voilà, comme une cantatrice de laquelle on se détourne.
13:02 - David Marguerite, il y a en même temps un petit manque de tact aussi,
13:04 parce que l'heure n'est pas à la gérémiate,
13:06 parce qu'on ne peut pas aller aider,
13:08 voilà, on est en pleine souffrance les Marocains aujourd'hui.
13:10 - Absolument, moi je partage complètement le point de vue de Michael,
13:12 moi je pense qu'il y a un temps pour tout.
13:14 Le temps n'est pas à la polémique aujourd'hui,
13:16 le temps n'est pas à régler les comptes,
13:17 le temps n'est pas à l'indécence de la blessure d'orgueil
13:21 qui se manifeste, voire un peu de condescendance d'ailleurs.
13:23 Aujourd'hui on a des images épouvantables,
13:25 il y a un peuple qui souffre.
13:27 Je pense que le temps viendra où en effet on pourra analyser,
13:30 se demander ce qui s'est passé en termes de perte d'influence de la France,
13:33 pourquoi la France n'est pas choisie.
13:35 Mais aujourd'hui, clairement, il y a beaucoup d'indécence
13:39 à s'interroger, à polémiquer,
13:41 alors qu'il y a un peuple qui souffre,
13:43 que des ONG s'organisent, des collectivités font preuve d'un élan de solidarité considérable
13:47 et c'est ça qu'il faut retenir aujourd'hui
13:49 en pensant à nos cousins marocains avec qui nous avons des liens à la fois culturels,
13:52 économiques extrêmement forts.
13:53 - Jérôme Rippon ?
13:55 - Je ne vais pas être d'accord avec vous messieurs.
13:57 L'indécence c'est de refuser de l'aide de la France,
13:59 d'envoyer 156 secouristes,
14:02 c'est-à-dire trois fois plus que l'Espagne,
14:04 et de régler sur des questions humanitaires, des questions politiques.
14:08 - Les Français, les associations sont là, les ONG sont là.
14:11 - Non mais bien sûr, mais le roi du Maroc, je veux dire, la balle au centre.
14:14 C'est-à-dire qu'on propose de l'aide, s'il la refuse il faut le dire,
14:17 mais la refuser c'est absurde.
14:19 C'est absurde parce qu'il y a des moyens français,
14:21 des moyens des secouristes civils qui sont très compétents et qui pourraient y aller.
14:24 Ils ont beaucoup d'expérience.
14:25 Deuxième chose, que pensez-vous si Emmanuel Macron n'avait pas pris position vis-à-vis du Maroc ?
14:31 - Qui propose l'aide ?
14:32 - Non mais avec le nombre de franco-marocains que nous avons en France,
14:35 qui souffrent dans leur chair, qui sont touchés.
14:38 - Mais attendez là messieurs, il n'y a pas de débat sur le fait de proposer de l'aide.
14:42 - C'est un argument rhétorique qui ne correspond pas à la réalité.
14:45 - Ah pas du tout rhétorique.
14:46 - La réalité c'est qu'au fond on a eu une sorte de réflexe, je dirais, du système mental colonial.
14:53 Qu'aurait-on dit si après la tempête de 2000 en France...
14:58 - Mais que dire de l'Espagne alors, Mickel ?
15:00 - Attendez, il y a un argument aussi là-dessus.
15:02 Qu'est-ce qu'on n'aurait pas dit après les grandes tempêtes qu'a connues la France
15:06 si les ONG américaines ou marocaines avaient déboulé d'un coup en disant "on vient aider la France".
15:11 Déjà, il y a quand même cette volonté du Maroc de dire "nous ne sommes pas un petit pays".
15:17 D'ailleurs, j'ai rencontré depuis deux jours,
15:19 et croisé sur des plateaux des responsables de MSF, Médecins sans frontières,
15:23 qui sont déjà sur le terrain et qui disent, alors qu'ils sont pour Gérald Patendre avec les pouvoirs,
15:27 qui disent que la réponse du Maroc est à la hauteur.
15:30 Maintenant, pourquoi l'Espagne ?
15:31 Parce que tout simplement, l'Espagne c'est un choix politique d'une part,
15:34 mais c'est aussi une expertise en termes d'intervention.
15:37 - Mais dans l'humanité on ne peut pas faire de politique.
15:39 - J'entends votre critique sur Emmanuel Macron, mais je ne peux pas l'entendre sur le roi du Maroc.
15:44 - C'est vrai qu'on en fait des deux côtés.
15:46 - Et concernant Emmanuel Macron, effectivement, la France paye un choix présidentiel,
15:51 cohérent, permanent, récurrent depuis 2017, de privilégier le lien avec l'Algérie.
15:57 - Là je vous entends.
15:59 - Mais tout cela est un enseignement.
16:01 Et ce qui est intéressant, c'est que l'écosystème monarchico-médiatique français
16:06 fait qu'au fond, la seule chose dont on se préoccupe, c'est pourquoi la France n'a-t-elle pas été choisie.
16:12 - Jean-Luc Benamias, vous avez un avis sur le sujet ?
16:15 - Oui, j'ai un avis à peu près sur tout.
16:17 - Oui, j'essaie.
16:19 - C'est un tautologue.
16:21 - En tous les cas, j'essaie.
16:23 Rappelons-nous quand même que l'Espagne est présente sur le territoire marocain.
16:28 Il y a une enclave espagnole au Maroc,
16:31 qui pose d'ailleurs beaucoup de problèmes pour la gestion migrante.
16:34 Rappelez-vous les images assez atroces sur cette enclave.
16:37 - Il y a, oui.
16:38 - Passons.
16:39 Moi, je pense que tout se joue sur la diplomatie par rapport à ce territoire du Sahara occidental,
16:46 Michael l'a rappelé,
16:48 qui est un problème d'une complexité absolue qui dure depuis plusieurs dizaines d'années,
16:53 qui est difficile à gérer.
16:54 Je pense que la diplomatie française a intérêt à faire attention par rapport à ça.
16:58 J'ai regardé, sans doute comme vous hier soir, sur des journaux télévisés,
17:02 la présence déjà d'ailleurs de spécialistes français qui attendent l'autorisation pour intervenir.
17:08 Je ne parle pas des associations, je parle de ceux qui sont membres des pompiers,
17:12 et ainsi de suite, qui savent faire des secours.
17:14 Bon, écoutez, moi je pense qu'à ce niveau-là,
17:17 la période n'est pas à la polémique par rapport à cela,
17:20 il faut intervenir le plus rapidement possible.
17:22 Déjà, on a vu que dans les interventions sur les grandes villes,
17:26 je pense à Marrakech et autour, et Saouira par exemple, c'est faisable,
17:30 mais on s'aperçoit bien que l'intervention humaine est extrêmement importante
17:34 dans les villages isolés du Maroc, et que là, on n'a pas encore tout vu.
17:38 Il y a des villages qui sont encore totalement isolés.
17:40 Moi je suis en soutien total, comme tout le plateau évidemment aujourd'hui,
17:44 aux populations marocaines, et puis je pense qu'il n'y a pas vraiment à avoir de position
17:51 sur la présence de franco-marocains énormes en France, et c'est très bien comme ça,
17:55 il faut être solidaire.
17:57 Et je trouve qu'effectivement, on a un problème diplomatique,
18:00 et je terminerai là-dessus, il faut reconnaître maintenant
18:03 que l'union africaine existe réellement.
18:06 Alors elle est en difficulté, elle est compliquée,
18:08 mais qu'il y a une union africaine des différents pays africains,
18:11 il est temps que le reste du monde comprenne cela.
18:14 Quand j'ai dit ça, je n'ai pas dit grand-chose.
18:16 - Non, le monde a compris.
18:17 - Les Chinois, les Russes interviennent,
18:20 l'ensemble de la géopolitique mondiale ayant été chamboulé,
18:22 mais reconnaissons à l'union africaine une position maintenant centrale.
18:26 - Jean-Luc Benamias, je vous garde, puisque vous êtes en forme,
18:30 je vois un coup de gueule et un coup de cœur aujourd'hui pour vous.
18:33 On rappelle que vous vivez à Marseille,
18:35 et vous, c'est sur la Coupe du monde de rugby.
18:38 - Oui, un coup de gueule et un coup de cœur.
18:41 Plutôt un coup de cœur au départ, je pense que les populations soutenant le rugby,
18:48 les différents pays venant dans cette Coupe du monde,
18:51 on s'aperçoit qu'on n'est pas dans le monde du foot,
18:54 on est dans le monde du rugby, c'est les supporters arrivent à travailler,
18:58 à se voir ensemble, il n'y a pas de problème dans les matchs.
19:01 Il y a un petit problème en France,
19:03 il serait temps notamment par rapport à l'avenir avec les Jeux olympiques,
19:06 qu'on arrive à faire rentrer les gens dans les stades,
19:09 notamment les populations venues de l'étranger, de manière normale.
19:12 C'est-à-dire qu'ils arrivent et qu'ils puissent rentrer pour regarder le match.
19:15 Il y a eu plusieurs problèmes encore une fois,
19:17 il y en avait eu pour le foot, au grand stade,
19:19 il y en a eu là à Marseille,
19:21 là c'était les Irlandais qui ont mis un temps fou à rentrer,
19:24 ils ont raté deux tiers des matchs.
19:26 Essayons de faire des efforts quand même.
19:28 - Qu'est-ce qui s'est passé exactement pour ceux qui n'auraient pas suivi ?
19:31 - Les gens n'arrivaient pas à rentrer.
19:33 Je pense qu'on n'a pas réglé les problèmes de sécurité à l'entrée
19:38 pour être plus souple à l'entrée par rapport à la sécurité.
19:41 Encore une fois, qu'il existe des problèmes dans le monde du foot
19:46 et de certains supporters du football, c'est évident.
19:50 Vraiment, au rugby, tout le monde le sait,
19:52 les supporters sont mélangés.
19:54 Et je dirais la même chose, juste une image.
19:57 Regardez la fin du match entre les Fidji et le Pays de Galles.
20:01 Match extraordinaire qui s'est terminé pour un rien
20:04 où les Fidji auraient pu gagner.
20:06 Moi je vois les deux équipes se féliciter à la fin.
20:09 J'aimerais voir ça dans beaucoup d'autres sports, notamment dans le foot.
20:12 - Vous êtes d'accord Jérôme, vous aimeriez voir ça aussi ?
20:14 - Oui, l'esprit rugby,
20:16 je me sens effectivement plus proche même si j'aime le foot.
20:19 - Dans votre action ?
20:21 - Voilà exactement, j'ai quelques champions de rugby dans ma famille.
20:24 - Et Pierre Pillon quand même ?
20:27 - Exactement, avec du sap.
20:29 Mais je pense que cet esprit-là, il est peut-être lui aussi en train de se dégrader,
20:33 d'ailleurs, ce que disait Jean-Luc s'explique,
20:36 il ne faut pas que ça crée des tensions,
20:38 et ça augure peut-être mal également de la manière dont on va gérer
20:41 ce grand événement dont Emmanuel Macron est assez friand
20:44 qui est les JO de 2024.
20:46 Parce que quand on voit à Paris la manière dont les choses se passent,
20:49 on peut aussi s'inquiéter et se dire que la répétition
20:52 n'est pas encore à la hauteur de l'événement qu'on va attendre.
20:55 - Michael Darman, vous êtes inquiet pour les JO ?
20:57 - Non, je m'en moque un peu.
20:59 - Non, tu ne seras pas là.
21:01 - Oui, parce que franchement, on ne peut pas réduire cet événement-là
21:05 uniquement au fait qu'on ne va pas pouvoir circuler.
21:09 Non mais je maintiens ce que je dis,
21:11 on ne peut pas réduire la perception de cet événement
21:13 au fait simplement qu'on ne va pas pouvoir circuler.
21:15 - C'était au delà.
21:17 - Voilà, on va louer notre appartement.
21:20 Non, ce qui me frappe, ce qui me marque dans cette compétition du rugby,
21:27 c'est au fond comment l'ovalie et l'esprit du rugby
21:31 qui au fond n'est représenté à l'origine que dans une certaine partie de la France,
21:35 que dans quelques départements et une région de la France,
21:38 est en train au fond d'infuser à l'ensemble de la société.
21:43 Le fait nouveau, c'est qu'il y a maintenant des clubs
21:46 et des joueurs qui en émanent,
21:49 qui viennent des banlieues, qui viennent des périphéries des villes
21:53 et pas forcément dans des lieux traditionnels où le rugby s'est développé.
21:57 Et ça, je trouve que c'est absolument intéressant parce qu'au fond,
22:00 l'esprit du rugby, c'est quand même un rapport à la collectivité,
22:03 à la concertation, à l'intelligence collective,
22:06 alors que le football est devenu vraiment, je dirais,
22:10 le spectacle de l'individualité à tout niveau, qu'elle soit sur le terrain.
22:15 - Mais vous dites quoi ? Que ça risque de changer l'état d'esprit du sport ?
22:18 - Je trouve que c'est plutôt une bonne chose, déjà.
22:20 C'est plutôt intéressant parce que ça montre qu'il y a un autre rapport
22:24 à la gestion du collectif, à la prise de décision, à l'inclusion,
22:29 puisque au fond, tous les gabarits ont leur place
22:32 et chacun a sa place dans un collectif de rugby,
22:36 alors que le football, une fois de plus, est devenu vraiment,
22:40 de par son évolution, le symbole de l'hyper-individualisme.
22:46 Ça fait aussi bien dans la gestion des carrières
22:48 que dans les performances sur le terrain.
22:50 - Et je n'oublie pas, d'ailleurs, tout ça,
22:52 l'existence en France maintenant d'un vrai rugby féminin,
22:56 qui n'a pas plus grand-chose à envier, au niveau technique en tous les cas,
23:01 avec le rugby masculin.
23:02 - On a entendu un "aca féminin", d'ailleurs, il y a fait des affaires.
23:05 - C'est assez impressionnant.
23:06 David Marguerite, un petit mot sur ce coup de gueule ?
23:08 - Oui, juste, je crois comprendre que la question des retards
23:11 n'était pas simplement qu'il y a des questions de sécurité,
23:13 mais à des questions de gestion au guichet,
23:15 que des contrôles vont s'alléger.
23:16 Donc je pense qu'il n'y a pas de matière à polémique sur l'esprit du rugby.
23:20 Je pense qu'il est infiniment préférable,
23:22 il est infiniment supérieur à l'esprit du foot.
23:24 Moi aussi, je partage des inquiétudes sur le fait que cet esprit puisse se dégrader
23:27 et qu'il soit contaminé aussi par une forme de violence et d'individualisme.
23:30 Mais je pense qu'aujourd'hui, on doit se réjouir d'abord
23:33 de plutôt des belles images dans l'ensemble d'une organisation
23:35 qui est quand même plutôt à la hauteur.
23:36 - Alors, réjouissons-nous et on se retrouve dans quelques instants
23:39 pour la suite de Mettez-vous d'accord.
23:41 11h19, merci de rejoindre en direct sur Sud Radio,
23:50 Mettez-vous d'accord.
23:52 Jérôme Riboul, vous aujourd'hui, vous avez un coup de gueule
23:55 quand une journée de France rime avec violence.
23:58 - Voilà, hier soir, en cherchant quel coup de gueule,
24:00 j'allais pousser à votre micro Stéphanie,
24:02 l'évidence m'est apparue.
24:04 En lisant les actualités de la journée du mardi 11 septembre,
24:08 voilà quelques florilèges.
24:10 11h36, Nîmes, deux blessés dans une fusillade à la Kalachnikov.
24:14 11h46, Lyon, une voiture de police percutée par un conducteur sans permis
24:19 qui grille en feu rouge.
24:20 Midi, près de Nantes, des chaises avancées sur des policiers
24:23 pour couvrir la fuite d'un scooter.
24:25 11h36, Nice, après une fusillade au moulin,
24:29 un suspect surveillé s'évade de l'hôpital.
24:31 15h26, Marseille, la jeune femme qui était victime d'une balle perdue
24:36 est en état de mort cérébrale.
24:38 Et pour finir la journée, à 23h56, on apprend, à Marseille toujours,
24:42 qu'un homme a été tué.
24:44 Alors, on a forcément l'impression qu'une journée en France,
24:48 ça rime avec violence.
24:50 Et pas n'importe quelle violence.
24:52 C'est la violence de l'économie souterraine,
24:54 c'est la violence du trafic de drogue.
24:56 Et dans chacun de ces faits divers, c'est l'État qui est bafoué,
24:59 c'est l'État qui est ridiculisé,
25:01 et c'est l'État qui est en retrait.
25:03 Alors ce coup de code, il n'est pas contre l'État.
25:05 L'État, il est, au contraire, tout à fait essentiel.
25:07 Il s'adresse en particulier à deux représentants de l'État et du gouvernement.
25:11 Au ministre de l'Intérieur, j'ai envie de dire que son poste n'est pas un tremplin électoral.
25:16 Son poste, c'est un poste à 200%.
25:18 Il ne sera pas, on pourra pas, il faut se le dire,
25:21 il faut qu'il s'occupe pleinement et qu'il agisse.
25:23 On ne portera pas à la présidence de la République
25:26 un ministre de l'Intérieur qui a failli dans sa tâche et qui n'a pas rétabli l'ordre.
25:30 Au président de la République, j'ai envie de dire que
25:33 le plan "Marseille en grand", annoncé en septembre 2021,
25:37 avec 5 milliards d'euros débouclés,
25:41 ce n'est pas la seule réponse à l'insécurité.
25:44 Et à Marseille, comme dans les banlieues et dans les cités,
25:48 nos concitoyens doivent pouvoir se sentir en sécurité.
25:50 Ils doivent pouvoir circuler sans recevoir une balle,
25:54 laisser enfant jouer et être dans leur appartement.
25:58 Le sens premier du mot politique, pour finir,
26:00 ce sont les affaires de la cité.
26:03 Eh bien aujourd'hui, la politique en France,
26:06 c'est gérer les affaires des cités,
26:08 c'est de faire en sorte que nos concitoyens
26:11 puissent retrouver la liberté de circuler
26:14 dans les banlieues et dans toute la France.
26:16 - David Marguerite.
26:17 - Je partage ce coup de gueule avec peut-être une sévérité encore plus forte.
26:20 Je trouve qu'il y a un risque qui nous guette,
26:23 c'est le risque de l'accoutumance.
26:25 C'est le risque que déclaration après déclaration,
26:28 on considère que l'indignation puisse suffire
26:30 et qu'on passe à autre chose et au prochain fait divers.
26:32 La situation que connaît notre pays, elle est dramatique.
26:35 Vous avez cité le ministre de l'Intérieur,
26:36 moi je m'étonne tous les jours qu'on puisse considérer
26:38 que le ministre de l'Intérieur a des bons résultats,
26:39 que c'est un bon ministre de l'Intérieur.
26:41 Tous les indicateurs sont mauvais.
26:42 - Selon lui.
26:43 - Selon lui.
26:44 Il y a quand même un petit musique parfois,
26:45 qui considère en effet,
26:46 le ministère de l'Intérieur n'est pas un tremplin électoral.
26:48 La réalité des chiffres, c'est que l'ensemble des violences
26:51 dans notre pays contre les biens et les personnes
26:53 progresse à deux chiffres en 2022.
26:54 Ça c'est la réalité.
26:55 La réalité aujourd'hui à Marseille,
26:57 c'est que les blessures par balle,
26:58 il y en a pratiquement tous les jours.
27:00 En effet, cette jeune fille qui a pris une balle perdue,
27:02 c'est plus qu'une alerte aujourd'hui qu'on doit ressentir.
27:04 Et je le disais, l'indignation ne peut pas suffire.
27:06 C'est-à-dire qu'à un moment, il y a des solutions.
27:08 Vous avez d'ailleurs, à juste titre, évoqué la drogue.
27:12 Aujourd'hui la drogue, c'est un véritable cartel,
27:14 une économie souterraine.
27:15 À Marseille, dans certaines de nos cités, on le sait,
27:18 qu'aujourd'hui, à un moment, il va falloir se poser
27:20 la question des consommateurs, de leur pénalisation,
27:22 qui sont complices d'un système de blanchiment,
27:25 de laboratoire où on produit de la drogue.
27:27 C'est ça la réalité aussi de notre pays.
27:29 Il va falloir se poser la question de peine minimale
27:31 contre l'uniforme de la République.
27:33 Il va falloir se poser la question des allocations familiales
27:36 suspendues pour les parents de délinquants.
27:39 Ce que je dis, en réalité, n'est pas dur.
27:41 Ce que je dis est une réponse qui peut-être
27:43 est elle-même insuffisante face à l'ampleur
27:46 de la situation que connaît notre pays.
27:49 Et au décalage immense entre l'opération électorale
27:54 de promotion en effet du ministre de l'Intérieur,
27:56 dont la seule chose qu'on puisse attendre aujourd'hui,
27:58 c'est qu'il remette de l'ordre dans notre pays
28:00 et qu'il rétablisse la première des libertés,
28:02 qui est celle d'aller et venir en sécurité,
28:03 parce qu'elle n'est plus assurée dans le nombre
28:05 de nos quartiers et dans le nombre de nos villes,
28:07 et pas simplement dans les grandes métropoles.
28:09 - Alors, Gérald Darmanin, certes, mais ça fait 20 ans
28:11 que ça existe, ces problèmes de trafic de drogue.
28:13 Je me suis amusée à regarder l'autre jour les déclarations.
28:15 Elles datent de 1995, les premières.
28:18 - Oui, tout comme les déclarations sur le chômage,
28:21 sur les déclarations sur la désir...
28:23 - Est-ce qu'on a tout essayé, justement, pour...
28:25 - Sur la bureaucratie...
28:26 - Faire la métaphore du chômage, Michel Darmanin.
28:28 - Bon, je sais pas si on a...
28:29 - Est-ce qu'on a vraiment tout essayé,
28:30 ou il y avait une volonté de laisser ça un peu sous le tapis,
28:32 qui se tue entre eux, en gros ?
28:34 - Je pense que le propos n'est pas tant d'essayer
28:35 que de réussir.
28:37 C'est pas un catalogue, je veux dire,
28:39 les Français, c'est pas un banc d'essai, quoi.
28:41 C'est pas un endroit où on fait des cobayes,
28:44 on essaye, on tente des expériences.
28:46 Il y a des volontés politiques à mettre en place.
28:48 - Il y a une volonté politique de lutter
28:50 contre les trafics de drogue, vraiment,
28:52 ou on s'achète une paix sociale ?
28:53 - Non, c'est pas une question de volonté politique,
28:54 c'est une impuissance politique.
28:56 Ce que l'on voit à Marseille n'est que le bout de la chaîne
28:59 d'un système européen, qui est mondial,
29:03 mais si on parle du périmètre européen,
29:05 qui a transformé des États et des villes
29:08 comme Bruxelles, comme Amsterdam,
29:11 comme, on l'a vu récemment encore, le port du Havre,
29:14 en arco-place.
29:17 Et de ce point de vue-là, il y a une impuissance.
29:20 Ce qui est quand même frappant et terrible et dramatique,
29:23 c'est que c'est communiqué après communiqué,
29:26 fait divers et tragique après fait divers et tragique,
29:29 c'est la deuxième fois qu'il y a au moins une balle perdue
29:32 qui atteint quelqu'un comme ça,
29:35 qui est un habitant d'un quartier.
29:37 C'est hors de contrôle de la puissance publique.
29:41 - Vous vous rendez compte de ce que vous dites ?
29:43 - Oui, je me rends compte de ce que je dis,
29:45 mais je pense qu'il faut le dire,
29:46 et je pense que les Français le savent,
29:48 qu'effectivement, ils ne descendent pas dans la rue tous les jours
29:50 pour protester et hurler, mais,
29:52 comme ce sont des politiques et des démocrates,
29:55 il y a des rendez-vous, il y aura des rendez-vous électoraux.
29:57 Et bien évidemment, bien évidemment,
29:59 que ce que l'on vit actuellement, c'est constitutif d'une opinion,
30:02 c'est constitutif d'un projet politique
30:04 et d'une offre politique qui sera validée,
30:07 et une demande validée par des Français dans les urnes.
30:10 - Peu importe le gouvernement, M. Darmanin,
30:12 ça ne va pas changer avec un autre gouvernement,
30:14 ça fait des années, des décennies que ça dure.
30:16 - Mais, comment dirais-je, c'est ou ça,
30:18 ou alors c'est instaurer une dictature avec l'armée.
30:20 Donc, quelque part, il faut choisir, un peu en France,
30:23 on a encore choisi le fait d'être dans la démocratie.
30:25 Donc, bien évidemment, je pense que
30:27 les matrices qui sont posées là maintenant,
30:29 iront jusqu'à la fin du quinquennat.
30:31 Il n'y aura pas de changement. - Absolument.
30:33 - Il n'y aura pas d'inflexion.
30:35 L'hypercommunication à laquelle on assiste
30:39 avec les innovations politiques d'Emmanuel Macron
30:41 sont là pour le faire durer jusqu'à la fin,
30:44 maintenir un suspens jusqu'à la fin.
30:46 Ne serait-ce qu'un dernier exemple,
30:48 il a été promis, Urbi et Torbi,
30:50 qu'il y aurait donc des leçons qui seraient tirées,
30:53 des émeutes de l'été,
30:55 après ce qui s'est passé, après la mort de Nahem.
30:59 Eh bien, on les attend toujours.
31:01 Tous les jours, on a une parole suspendue
31:04 qui nous maintient dans un état de tension insupportable,
31:08 parce que le président va bientôt tirer les leçons
31:11 de ce qui s'est passé.
31:12 Mais tout cela, c'est organisé pour durer.
31:14 - J'entends la petite musique.
31:16 Jean-Luc Benamias vous donne la parole dans quelques instants
31:18 sur "Mettez-vous d'accord", la suite.
31:20 - Sud Radio, le 10h midi, "Mettez-vous d'accord".
31:24 Stéphanie Demiru.
31:26 - Merci de nous rejoindre, "Mettez-vous d'accord".
31:27 Les débats continuent et je vous donne la parole,
31:29 Jean-Luc Benamias.
31:31 - Bien.
31:33 Je suis sujet d'une complexité absolue
31:35 qui n'existe pas qu'en France,
31:37 qui existe dans le monde entier.
31:39 La gestion des politiques sur les psychotropes
31:42 et sur les drogues est une gestion
31:44 qui a des difficultés dans le monde entier.
31:46 Mais les réponses des différents pays
31:48 ne sont pas forcément les mêmes.
31:49 Alors, sans parler d'aller sur la légalisation,
31:52 même si je suis pour,
31:54 par rapport à un certain nombre,
31:55 notamment par rapport au cannabis,
31:56 on pourrait quand même parler
31:58 du retour de la police de proximité.
32:00 Par rapport aux nombreuses cités
32:01 où il y a des problèmes.
32:02 Marseille n'est pas la seule ville
32:04 où il y a des problèmes.
32:05 Merci Jérôme d'avoir fait un tour d'horizon
32:07 qui citait un certain nombre d'autres villes.
32:09 - 40 morts depuis le début de l'année quand même,
32:11 Jean-Luc Benamias,
32:12 liés au trafic de drogue.
32:13 - Non, non, mais d'accord, mais qu'est-ce que...
32:14 Parce que, non, si vous regardez les chiffres en Seine-Saint-Denis,
32:17 excusez-moi, vous allez tomber sur à peu près les mêmes chiffres.
32:19 - Non, non, j'ai passé quelques heures,
32:20 il y en a quand même moins.
32:21 Mais bon, bref, enfin, c'est pas...
32:23 - Non, non, non, attendez,
32:24 - On va passer dans un...
32:25 Voilà, ça n'a aucun sens.
32:26 - Comme j'habite Marseille
32:27 et que je ne me sens pas totalement,
32:28 toujours, et j'habite en face d'une cité,
32:31 alors il y a de nombreuses cités à Marseille.
32:33 Le problème de la gestion des cités
32:37 à Marseille et en France,
32:39 c'est le manque de moyens qu'on met, notamment.
32:42 Il faut, pour moi, un retour
32:44 à une police de proximité
32:46 présente à plein temps
32:48 sur l'ensemble des territoires.
32:50 Il faut remettre en état les centres sociaux.
32:53 Il faut remettre en état tout ce qui est
32:56 éducateur de rue et ainsi de suite.
32:59 Tout ça, pour des raisons XY,
33:01 pour des raisons sans doute financières, à mon avis,
33:03 de difficultés de gestion aussi,
33:05 ce qui fait évidemment que c'est dur à gérer.
33:07 Remettre du vivant,
33:08 remettre des personnes qui sont capables
33:10 d'aider les populations dans les cités.
33:13 Ça ne réglera pas tout,
33:14 mais je pense que le règlement du grand tout
33:16 par rapport à tout cela,
33:17 et je pense que c'est compréhensible
33:19 dans ce que je dis,
33:20 est quasiment quelque chose
33:21 qui va durer encore plusieurs années,
33:23 si ce n'est difficile à gérer.
33:25 Mais quand même, remettre de l'humain,
33:27 remettre de la présence,
33:28 c'est ce que demandent,
33:30 je vois ça en tous les cas
33:31 dans les différentes cités marseillaises,
33:33 c'est ce que demandent.
33:34 Vous avez vu les manifestations de mamans,
33:35 vous avez vu les manifestations de populations,
33:38 qui sont totalement désœuvrées par rapport à ça.
33:40 Et je finis sur une chose,
33:42 ce n'est pas en envoyant.
33:44 La fameuse CRS8,
33:46 on l'a vu sur Nîmes,
33:47 on l'a vu sur Marseille,
33:48 on l'a vu sur Paris,
33:49 pendant deux jours ou trois jours,
33:51 qu'on règle quoi que ce soit.
33:52 Alors pendant deux ou trois jours,
33:53 il y a un point de deal,
33:55 un point de deal sur une des cités,
33:57 qui est fermé.
33:58 Mais les autres points de deal,
33:59 pendant ce temps-là,
34:00 ils sont encore plus ouverts,
34:01 puisqu'ils savent que l'ensemble des polices mobilisables
34:03 sont sur un point de deal.
34:05 Voilà, la complexité totale,
34:07 je le répète,
34:09 il faut de la présence humaine,
34:11 il faut une police de proximité.
34:13 Malheureusement, Nicolas Sarkozy
34:15 l'avait supprimée.
34:16 - David Marais.
34:17 - Je vais réagir,
34:18 parce que des milliards,
34:20 des dizaines de milliards
34:21 sur la politique de la ville,
34:22 on en a mis, on a vu quel résultat.
34:23 Je ne dis pas qu'il ne faut pas de présence,
34:25 qu'il ne faut pas de proximité,
34:27 qu'il ne faut pas, en effet,
34:28 des moyens sociaux dans les quartiers.
34:30 Mais ce n'est pas à la hauteur de l'enjeu.
34:31 La liste qui vient d'être rappelée
34:34 et aigrénée,
34:35 montre que ce n'est pas à la hauteur de l'enjeu.
34:37 La question, elle est en effet
34:38 la question de l'impuissance publique,
34:39 la crédibilité de la parole publique aujourd'hui.
34:41 Parce que moi, je suis élu local.
34:43 Je suis élu dans un territoire rural.
34:45 Les gens, ils ont peur.
34:46 Ce n'est pas un sentiment de peur.
34:48 C'est une réalité.
34:49 Moi, dans mon territoire calme du Cotentin,
34:50 il y a eu un drame épouvantable
34:51 à Cherbourg cet été,
34:52 qui n'est pas qu'un seul fait divers,
34:53 qui est un véritable fait de société.
34:55 Aujourd'hui, la situation dans laquelle nous sommes,
34:57 elle pose la question de l'impuissance
35:00 d'une majorité qui n'existe pas
35:02 et qui est, elle-même,
35:04 cette majorité relative,
35:05 en désaccord à peu près sur tout
35:06 et sur ce qu'il faut faire.
35:08 En effet, pendant trois ans et demi,
35:09 il ne se passera pas grand-chose
35:10 et on vient de le voir avec la tribune
35:12 sur l'immigration d'ailleurs aujourd'hui.
35:14 C'est qu'il n'y a pas de ligne.
35:15 La majorité, elle n'a pas de ligne.
35:16 Les mesures dont j'ai parlé tout à l'heure,
35:18 ce sont des mesures fortes.
35:20 Je ne dis pas qu'elles peuvent tout régler.
35:21 Mais à un moment, il faut les mettre sur la table.
35:23 Il faut se demander, en effet,
35:25 si des peines minimales contre l'uniforme,
35:27 si des mesures radicales sur le démantèlement
35:29 des réseaux de drogue,
35:31 des cartels de la drogue,
35:32 si à un moment, les promesses d'Emmanuel Macron
35:35 sur les places de prison,
35:36 les 15 000 places de prison,
35:38 qui n'ont évidemment pas été tenues.
35:40 Il n'est pas urgent aujourd'hui
35:42 de se poser ces questions-là.
35:43 Je pense que la question,
35:44 ce n'est même plus entre la répression et la prévention.
35:46 La question, c'est de savoir combien de temps
35:48 on va encore continuer de fermer les yeux
35:50 et de regarder nos concitoyens
35:52 ne plus croire en rien.
35:53 Parce que je suis élu,
35:54 donc j'entends le discours sur la puissance,
35:55 mais moi, je ne veux pas être résigné
35:57 et considérer qu'il n'y a plus de solution
35:58 et qu'il faut encore se dire
36:00 que c'est les milliards sur la politique de la ville
36:01 qui vont régler le problème
36:02 parce que si ça avait marché, on le saurait.
36:04 - Michel Darmanois,
36:05 c'est de pire en pire.
36:06 C'est vrai que cette jeune fille,
36:07 on le rappelle,
36:08 mais c'est tellement choquant.
36:09 Elle était quand même dans son appartement,
36:10 24 ans,
36:11 aucun rapport avec le trafic de drogue,
36:13 tout comme le petit garçon qui avait 10 ans
36:15 qui s'est fait une balle perdue.
36:16 - C'est ça qui frappe les esprits.
36:17 - Il y a un avant et un après.
36:18 - C'est ça qui frappe les esprits.
36:19 C'est qu'effectivement,
36:20 qu'on ait des informations
36:22 sur des règlements de comptes,
36:23 des opérations,
36:24 des commandos, des descentes.
36:25 C'est la vie de cet écosystème.
36:27 Mais que des gens,
36:28 tout d'un coup,
36:29 soient percutés dans leur vie,
36:33 dans leur intimité,
36:34 dans leur maison,
36:35 par cette violence-là,
36:36 c'est ce qui devient insupportable.
36:38 Et évidemment,
36:39 ces morts-là,
36:40 elles ont un effet,
36:41 une onde de choc dans la population
36:43 qui sera très, très importante.
36:46 On parle d'impuissance publique,
36:49 on parle de projets,
36:50 on parle de millions,
36:51 on parle d'événements
36:53 sur le bas du terrain.
36:55 Quand on prend l'exemple,
36:56 si on se décale un peu
36:58 et qu'on va dans le temps et ailleurs,
37:01 pour régler le problème
37:03 des quartiers violents de New York,
37:05 il y a eu à ce moment-là
37:07 une politique globale
37:08 qui a été décidée,
37:09 la fameuse tolérance zéro,
37:10 le broken window,
37:11 comme on appelle.
37:12 Mais ça veut dire que
37:13 à ce moment-là,
37:14 toutes les administrations
37:15 s'y sont mises,
37:16 tous les ministères
37:17 s'y sont mis,
37:18 tous les champs,
37:19 éducation,
37:20 sociale, finance, sécurité,
37:21 se sont mis ensemble.
37:22 En France,
37:23 nous n'avons jamais
37:24 ce genre de politique.
37:26 Pourquoi ?
37:27 Parce qu'il y a des cloisonnements administratifs,
37:28 il y a des corporatismes,
37:29 au-delà de l'union sacrée.
37:31 Ce n'est pas l'union sacrée
37:32 à la télévision
37:33 avec les politiques,
37:34 c'est dans les ministères,
37:35 quand les caméras ne sont pas là,
37:36 quand les journalistes ne sont pas là,
37:37 quand les politiques ne sont pas là,
37:38 et qu'on arrête
37:39 les guerres de coq
37:41 et des combats corporatistes
37:44 entre frontières administratives,
37:46 entre administrations,
37:48 entre hauts fonctionnaires
37:50 qui ne peuvent pas travailler ensemble
37:52 parce qu'il y a des guerres,
37:54 des guerres d'orgueil,
37:55 des guerres de pouvoir,
37:56 des guerres de terrain.
37:57 Tant qu'il n'y aura pas
37:58 ces possibilités de pouvoir
37:59 mettre des efforts en commun,
38:01 il n'y aura aucun processus
38:03 qui commencera pour changer.
38:05 - Jérôme, vous vouliez rajouter quelque chose ?
38:07 - Oui, et je ne vous pose pas
38:08 les propos de David Marguerite
38:10 et ceux de Jean-Luc Benamias,
38:11 parce que je pense que
38:13 il y a le traitement du problème,
38:16 c'est-à-dire dans ses conséquences,
38:18 et il y a le traitement du problème dans ses causes.
38:20 - Bien sûr.
38:21 - Et là, Jean-Luc,
38:22 on peut quand même se mettre d'accord
38:23 sur le fait qu'aujourd'hui,
38:24 c'est le traitement des conséquences
38:26 du problème qui sont prioritaires,
38:28 mais ça n'exclut pas effectivement
38:30 qu'on s'interroge,
38:31 parce que ce qu'on appelait,
38:32 on a tout à l'heure,
38:33 on s'est dit entre nous,
38:34 l'économie souterraine,
38:35 ce n'est plus une économie souterraine,
38:36 c'est une économie aujourd'hui
38:37 qui est assez louverte,
38:38 et qui, en fait,
38:39 contrecarre les stratégies de l'État,
38:42 y compris en matière d'emploi,
38:43 parce qu'aujourd'hui,
38:44 le coût d'entrée pour un jeune
38:46 ou une jeune dans le système parallèle,
38:48 il est très très facile.
38:49 - Ah bah oui.
38:50 - C'est de devenir guetteur,
38:51 ça rapporte de l'argent,
38:53 c'est facile,
38:54 et le coût d'entrée,
38:55 après on progresse dans la pyramide.
38:57 Et ça, la difficulté,
38:58 c'est qu'il y a aussi quand même
38:59 des réponses sociales,
39:00 éducatives à apporter.
39:02 Mais elles n'y sont pas,
39:03 et Mickaël Darmant a tout à fait raison,
39:05 aujourd'hui, assez de blabla.
39:07 C'est-à-dire, en clair,
39:08 on n'a qu'à prendre des territoires pilotes,
39:10 effectivement, la police de proximité,
39:13 c'est un sujet,
39:14 mais il y a peut-être aussi
39:15 des CRS spécialisés,
39:16 et qui doivent tourner plus souvent,
39:18 et puis il faut coordonner tout ça.
39:20 - Mais il n'y a pas que la police.
39:21 - Jérôme !
39:22 - Il n'y a pas que la police.
39:23 - Jérôme, le nombre de policiers
39:25 qu'il faudrait à plein temps,
39:28 si on n'a pas une police de proximité,
39:29 à plein temps,
39:30 le nombre de gens qui pourraient débarquer,
39:32 de brigades de police,
39:33 de brigades de gendarmes,
39:34 n'existe pas dans notre pays
39:36 par rapport au nombre de cités
39:37 qui sont touchées dans notre pays.
39:39 C'est une politique
39:40 qui demanderait des centaines de milliers
39:42 d'embauches supplémentaires.
39:43 Alors, je sais bien que,
39:45 ce que je dis, moi,
39:46 par rapport à la police de proximité,
39:47 qui n'est pas forcément d'ailleurs
39:48 une police uniquement d'État.
39:50 Ça peut être une police municipale,
39:51 une police intercommunale,
39:52 une police métropolitaine
39:53 qui peut agir.
39:55 Mais mettre, penser,
39:57 qu'on peut laisser à plein temps
39:59 des brigades de CRS ou de gendarmes,
40:01 ça n'existe pas.
40:02 - Non, mais on est d'accord.
40:03 Mais c'est aussi une partie de la réponse
40:05 quand ça le nécessite.
40:06 - C'est une partie de la réponse immédiate.
40:08 Les populations,
40:10 et tu as raison Jérôme,
40:11 une partie des...
40:12 Je vais prendre un exemple.
40:13 Regardez l'âge de tous les émeutiers
40:17 qui ont été arrêtés et condamnés.
40:18 Ils ont moins de 15 ans,
40:20 ils ont moins de 17 ans.
40:21 Quand je dis ça,
40:23 je n'ai pas réglé le problème.
40:25 Je constate qu'il y a un certain nombre
40:28 d'endroits dans lesquels,
40:29 je me répète,
40:31 l'aide qu'on doit apporter en tant qu'État,
40:34 en tant que collectivité locale,
40:35 territoriale,
40:36 désolé, il n'y a jamais...
40:39 Depuis les années...
40:41 Même depuis Michel Rocard,
40:42 je remonte à loin.
40:44 On a dit, ok,
40:45 on va faire des efforts
40:47 par rapport aux quartiers en difficulté.
40:49 On n'a fait que des efforts.
40:52 On n'est pas allé au bout.
40:53 Messieurs, il y a un autre thème d'actualité
40:55 sur lequel je voulais vous faire réagir.
40:56 À quelques semaines de l'examen au Sénat,
40:58 à partir de novembre,
40:59 du projet de loi immigration,
41:00 une dizaine d'élus de la majorité
41:02 cosignent ce matin,
41:04 avec la gauche, une tribune,
41:07 en faveur de la régularisation
41:09 de travailleurs sans papiers
41:10 dans les métiers en tension.
41:11 Alors évidemment, la droite et l'extrême droite
41:13 y sont farouchement opposés.
41:15 Ils dénoncent un appel d'air
41:16 pour l'immigration irrégulière.
41:18 On rappelle que c'est une des mesures
41:19 les plus sensibles du projet de loi.
41:21 Vous en pensez quoi, Jérôme Riboud ?
41:24 Plusieurs choses.
41:26 On commence à avoir
41:28 des plaques tectoniques
41:30 se mettre en place
41:31 sur ce projet de loi d'immigration.
41:33 Il y a quand même François Bayrou
41:34 qui a rappelé il y a deux jours
41:36 que le 49.3 ne devait pas être utilisé
41:38 sur ce projet.
41:40 Qui a quand même dit
41:41 que les conditions n'étaient pas réunies.
41:43 Aujourd'hui, on a effectivement
41:45 ces députés de sensibilité de gauche,
41:47 notamment Sacha Oublié
41:48 qui signe cette tribune
41:49 et on sent que ça part dans tous les sens.
41:51 De là à penser que ce projet de loi
41:54 va donner lieu à un consensus,
41:56 moi j'y crois pas beaucoup.
41:57 Ce qu'on voit c'est quand même
41:59 se déliter effectivement
42:01 la majorité relative
42:03 et c'est un peu, on tire à eux et à Dia.
42:05 Et je ne vois pas comment
42:06 on pourrait arriver sur un texte
42:08 qui convienne à tout le monde.
42:09 David Marguerite ?
42:10 C'est en effet impossible.
42:11 Moi je fais partie des Républicains
42:13 et partie au bureau politique.
42:14 Je plaiderai pour que
42:16 la droite aille jusqu'au bout.
42:17 C'est-à-dire que la motion de censure
42:19 soit déposée si le compte n'y est pas.
42:21 Le compte n'y sera pas.
42:22 Je trouve cette tribune,
42:24 aujourd'hui, les photos dans Libération
42:26 assez baroques.
42:27 Mais en définitive,
42:28 cela nous rappelle
42:30 que l'essence du macronisme
42:32 est quand même plutôt à gauche.
42:33 Que ça peut aussi rafraîchir les mémoires
42:35 à quelques-uns de mes anciens amis
42:37 qui pourraient être tentés,
42:38 pour encore certains d'entre eux,
42:39 de franchir le Rubicon.
42:41 Ça rappelle également,
42:43 je le disais tout à l'heure,
42:44 que la majorité relative
42:45 n'est pas d'accord sur grand chose.
42:46 En tout cas pas sur l'essentiel.
42:47 Puisque c'est quand même un texte
42:48 qui engage l'avenir de notre pays.
42:50 Je rappelle qu'en 2022,
42:51 il y a eu 500 000 entrées régulières
42:53 sur le territoire.
42:54 On est à plusieurs centaines de milliers
42:55 de clandestins sur le territoire.
42:57 Qu'aujourd'hui,
42:58 le temps n'est plus aux commentaires
43:00 mais à l'action.
43:01 Les Républicains font des propositions
43:02 qui sont très fortes sur l'immigration.
43:04 À Emmanuel Macron de prendre ses responsabilités.
43:06 De les reprendre.
43:07 Là, ils veulent régulariser
43:09 des travailleurs,
43:10 des gens qui travaillent déjà,
43:11 mais qui sont illégaux.
43:13 Qu'est-ce qui vous gêne tant ?
43:15 Ce qui me dérange,
43:16 c'est qu'on est à 500 000 entrées
43:18 sur le territoire aujourd'hui.
43:19 Qu'il y a un titre qui existe
43:20 sur le fondement du travail.
43:22 Il y a des régularisations qui sont possibles.
43:24 Moi, je fais partie de ceux
43:25 qui considèrent que la situation
43:27 est telle aujourd'hui
43:28 qu'il faut envisager
43:29 de considérer qu'il y a des plafonds
43:31 par titre de séjour.
43:32 Et de considérer que le plafond a dépassé.
43:34 On ne peut plus régulariser.
43:36 Je fais partie également
43:37 de ceux qui considèrent
43:38 qu'en matière de droit d'asile,
43:39 les demandes doivent être faites
43:40 dans le pays d'origine
43:41 ou dans les centres consulaires.
43:42 Qu'on ne peut pas continuer
43:43 de pratiquer une politique d'asile
43:45 qui se traduit plus tard
43:47 par des régularisations sur le travail.
43:49 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui,
43:50 on est dans une situation
43:51 telle dans notre pays
43:52 qu'on ne nous sommes plus en situation
43:54 ni d'intégrer et encore moins d'assimiler.
43:56 Je pense que le temps
43:57 de la réponse publique
43:58 en matière d'immigration ferme,
44:01 le temps d'une réponse ferme,
44:02 cohérente et venue.
44:04 Je le disais, il y a la question
44:05 des plafonds qui me semblent
44:07 être une mesure de bon sens.
44:09 Il y a la question de l'exécution
44:10 des obligations de télétravail.
44:11 On a pas la situation
44:12 de quitter le territoire français.
44:13 On est à 5% de taux d'exécution.
44:14 Je ne sais pas si on se rend compte.
44:15 On parlait de crédibilité
44:16 de la parole publique tout à l'heure.
44:18 Quelle est la crédibilité
44:19 de la parole publique
44:20 quand on ne donne pas
44:21 un titre de séjour
44:22 et que derrière, 95% des OQTF
44:24 ne sont pas exécutés dans notre pays ?
44:26 Donc, je crois que le temps
44:27 de notre pays de reprendre
44:28 sa souveraineté
44:29 et de maîtriser l'immigration,
44:30 sachant que Frontex le dit,
44:32 la pression migratoire,
44:33 c'est que le début
44:34 des règlements climatiques, etc.
44:36 Donc, le pays est en droit
44:37 d'attendre aujourd'hui
44:38 des règlements qui sont très forts.
44:39 La tribune aujourd'hui
44:40 qui est signée
44:41 par une partie de la Macronie
44:42 et non des moindres,
44:43 je précise,
44:44 la présidente de la commission des lois,
44:45 c'est un pilier de la Macronie
44:46 qui signe cette tribune,
44:47 en dit long,
44:48 sur l'état d'esprit
44:49 d'une partie substantielle
44:50 de la majorité
44:51 et surtout que le "en même temps",
44:52 il a atteint plus que ses limites.
44:53 Tout est son contraire en permanence
44:54 et c'est au bout du compte
44:55 l'immobilisme et l'impuissance.
44:56 - M. Darmanin ?
44:57 - J'ai un peu me décaler
44:58 parce que je trouve
44:59 que ce que j'ai aussi regardé,
45:00 c'est le moment
45:01 qui est effectivement
45:02 à signer cette tribune
45:03 et dans quel terme.
45:04 C'est le début
45:05 de la faille de la majorité
45:06 pour 2027.
45:07 Les signataires de cette tribune
45:08 dessinent, esquissent
45:09 le périmètre
45:10 d'une matrice politique
45:11 qui voudra s'opposer
45:12 à la Macronie droite.
45:13 C'est l'explosion
45:14 de la Macronie
45:15 entre la Macronie,
45:16 le pôle droit de la Macronie
45:17 représenté par Gérard Larcher
45:18 et le pôle droit
45:19 de la France.
45:20 C'est un peu
45:21 le pôle droit
45:22 de la France
45:23 qui est un peu
45:24 le pôle droit
45:25 de la France
45:26 qui est un peu
45:27 le pôle droit
45:28 de la France
45:29 qui est un peu
45:30 le pôle droit
45:31 de la France
45:32 qui est un peu
45:33 le pôle droit
45:34 de la France
45:35 qui est un peu
45:36 le pôle droit
45:37 de la France
45:38 qui est un peu
45:39 le pôle droit
45:40 de la France
45:41 qui est un peu
45:42 le pôle droit
45:43 de la France
45:44 qui est un peu
45:45 le pôle droit
45:46 de la France
45:47 qui est un peu
45:48 le pôle droit
45:49 de la France
45:50 qui est un peu
45:51 le pôle droit
45:52 de la France
45:53 qui est un peu
45:54 le pôle droit
45:55 de la France
45:56 qui est un peu
45:57 le pôle droit
45:58 de la France
45:59 qui est un peu
46:00 le pôle droit
46:01 de la France
46:02 qui est un peu
46:03 le pôle droit
46:04 de la France
46:05 qui est un peu
46:06 le pôle droit
46:07 de la France
46:08 qui est un peu
46:09 le pôle droit
46:10 de la France
46:11 qui est un peu
46:12 le pôle droit
46:13 de la France
46:14 qui est un peu
46:15 le pôle droit
46:16 de la France
46:17 qui est un peu
46:18 le pôle droit
46:19 de la France
46:20 qui est un peu
46:21 le pôle droit
46:22 de la France
46:23 qui est un peu
46:24 le pôle droit
46:25 de la France
46:26 qui est un peu
46:27 le pôle droit
46:28 de la France
46:29 qui est un peu
46:30 le pôle droit
46:31 de la France
46:32 qui est un peu
46:33 le pôle droit
46:34 de la France
46:35 qui est un peu
46:36 le pôle droit
46:37 de la France
46:38 qui est un peu
46:39 le pôle droit
46:40 de la France
46:41 qui est un peu
46:42 le pôle droit
46:43 de la France
46:44 qui est un peu
46:45 le pôle droit
46:46 de la France
46:47 qui est un peu
46:48 le pôle droit
46:49 de la France
46:50 qui est un peu
46:51 le pôle droit
46:52 de la France
46:53 qui est un peu
46:54 le pôle droit
46:55 de la France
46:56 qui est un peu
46:57 le pôle droit
46:58 de la France
46:59 qui est un peu
47:00 le pôle droit
47:01 de la France
47:02 qui est un peu
47:03 le pôle droit
47:04 de la France
47:05 qui est un peu
47:06 le pôle droit
47:07 de la France
47:08 qui est un peu
47:09 le pôle droit
47:10 de la France
47:11 qui est un peu
47:12 le pôle droit
47:13 de la France
47:14 qui est un peu
47:15 le pôle droit
47:16 de la France
47:17 qui est un peu
47:18 le pôle droit
47:19 de la France
47:20 qui est un peu
47:21 le pôle droit
47:22 de la France
47:23 qui est un peu
47:24 le pôle droit
47:25 de la France
47:26 qui est un peu
47:27 le pôle droit
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