Yann Moix : «Je n'aime pas les écrivains qui sacralisent la littérature»

  • l’année dernière
L'écrivain Yann Moix, auteur de «Hors de moi» : «Ce qui me caractérise, c'est l'absence d'esprit de sérieux. Je n'aime pas les écrivains qui sacralisent la littérature».

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00:00 Je considère que Proust a une vie extraordinaire.
00:03 Il a une vie intérieure qu'aucun voyageur, qu'aucun reporter de guerre n'a eue.
00:07 La vie intérieure de Proust est bien plus impressionnante que toutes les guerres du Liban réunies,
00:12 que toutes les catastrophes réunies.
00:14 C'est-à-dire qu'est-ce qui s'est passé à l'intérieur de cet homme qui est capable de refaire le monde
00:18 pendant que Charluz écrase un morceau de beurre ou de marmelade dans de la chantilly
00:23 est plus impressionnant que toutes les sagas qu'on peut imaginer dans toutes les séries télévisées.
00:27 Et ce que je voulais vous dire par rapport à ça, et je sais que Nathan a dû lire Nietzsche,
00:31 ce qui me caractérise surtout, c'est l'absence d'esprit de sérieux.
00:34 Je n'aime pas les gens et je n'aime pas les écrivains qui sacralisent la littérature.
00:38 Dès qu'un type sacralise la littérature, je sais que ce n'est pas un écrivain.
00:41 Ce qui est consubstantiel à la littérature, c'est l'humour.
00:44 Et l'humour, c'est la légèreté.
00:46 Et donc, c'est un état d'apesanteur.
00:47 On s'arrache à la gravité au sens étymologique du terme.
00:51 La gravité, c'est ce qui nous retient au sol.
00:53 On va tous mourir.
00:55 Essayons de nous amuser aussi un petit peu.
00:56 Et aujourd'hui...
00:57 Sous-titrage Société Radio-Canada
00:59 [Musique]

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